mercredi 15 juin 2011

L'Otan reprend ses raids sur Tripoli

Le nouvel Observateur.fr

Publié le 15-06-11 à 06:21    Modifié à 06:21     11 réactions

Deux puissantes explosions ont secoué mardi soir Tripoli, épargné pendant trois jours par les bombardements de l'Otan.

De la fumée s'élève de Tajura, en périphérie de Tripoli, après un bombardement de l'Otan, le 10 juin 2011. (AFP)De la fumée s'élève de Tajura, en périphérie de Tripoli, après un bombardement de l'Otan, le 10 juin 2011. (AFP)
Il était 23h30 locales mardi 14 juin lorsque deux puissantes détonations ont été entendues àTripoli. Peu après, l'agence officielle libyenne Jana a précisé qu'il s'agissait de raids de l'Otan visant des "sites civils dans la zone de la cité Al-Fernaj". Cela faisait trois jours que la capitale libyenne était épargnée par les bombardements de l'Alliance Atlantique.
Dans l'est du pays, de grosses pertes ont été essuyées par les rebelles, qui ont perdu 21 de leurs hommes lundi dans les combats menés contre les forces de Mouammar Kadhafi sur la ligne de front entre Ajdabiya et Brega.
"Nos hommes ont été piégés. Les soldats de Kadhafi ont fait semblant de se rendre, ils sont arrivés avec un drapeau blanc, puis ils leur ont tiré dessus", a affirmé un commandant des rebelles. Une vingtaine de rebelles blessés ont été hospitalisés à Ajdabiya, à 160 km au sud de Benghazi, fief des insurgés dans l'est.
Les insurgés prennent un village à l'ouest
Tandis que cette ligne de front semblait être revenue au calme mardi, dans l'ouest du pays en revanche, les rebelles ont réussi à prendre pour la première fois le contrôle d'Al-Rayaniya, village situé sur la route entre les villes de Zenten et Yefren tenues par les insurgés.
L'objectif de la rébellion est de faire la jonction entre Zenten et Yefren en prenant le contrôle des villages les séparant et toujours aux mains des pro-Kadhafi. Plusieurs soldats du régime ont été faits prisonniers, dont beaucoup sont des mercenaires, provenant d'Afrique noire ou d'Algérie voisine. L'un d'eux a affirmé que Tripoli recrutait dans les tribus touaregs, dans le désert.
Entretemps, une dizaine d'obus et de roquettes sont tombés en territoire tunisien lors d'affrontements continus dans le nord-ouest entre pro-Kadhafi et insurgés, près du poste de Dehiba, selon des témoins, provoquant l'ire de Tunis.
Nouveaux succès diplomatiques pour la rébellion
Parallèlement, la rébellion a remporté de nouveaux succès diplomatiques avec la reconnaissance par le Canada et Panama de son organe politique, le Conseil national de transition (CNT), comme "représentant légitime" du peuple libyen, la Tunisie se disant prête à faire de même si le CNT le lui demande. Au total, 15 pays ont déjà reconnu la rébellion.
Les députés canadiens ont quant à eux approuvé mardi une prolongation de trois mois des opérations militaires canadiennes au sein de l'Otan. Le Canada est l'un des principaux pays engagés dans ces opérations. Cependant, plusieurs responsables politiques occidentaux ont reconnu que l'objectif était désormais d'obtenir la démission du colonel Kadhafi.
Le conflit en Libye a fait depuis le 15 février entre "10.000 et 15.000" morts et obligé près d'un million de personnes à prendre la fuite, selon l'Onu.
Le Nouvel Observateur - AFP

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire