mardi 3 mai 2011

Libye : la ville rebelle de Yafran asphyxiée par des semaines de siège


LEMONDE.FR avec Reuters | 03.05.11 | 10h11
La situation devient dramatique pour les habitants de la ville rebelle assiégée de Yafran, dans les montagnes au sud-ouest de Tripoli, privés de vivres, d'eau potable et de médicaments, ont raconté lundi des réfugiés à la frontière tunisienne. Yafran, à une centaine de kilomètres de la capitale, est située dans le djebel Nafoussa, majoritairement peuplé de berbères, qui s'est soulevé il y a deux mois contre le régime de Mouammar Kadhafi.
De nombreuses localités ont été attaquées mais les témoignages suggèrent que Yafran, l'un des plus grands centres de population de la région, subit les plus dures pénuries. Fatma Douri, une femme de 35 ans, arrivée il y a deux jours avec sa famille dans un camp de réfugiés proche de la ville frontière de Dehiba, s'est enfuie de Yafran. "Si j'étais restée là-bas, mes deux petites filles seraient mortes. Imaginez ! Elles n'avaient plus de lait ni de nourriture depuis des semaines, a-t-elle déclaré. Il faut absolument lever le siège de cette ville, sinon des milliers d'enfants mourront dans les prochaines semaines."
Les rebelles ont pris le contrôle ce week-end du poste frontière de Dehiba-Wazin, ce qui a permis de réapprovisionner certaines villes rebelles. Mais les routes, périodiquement bloquées par les forces loyalistes, ne sont pas toujours ouvertes jusqu'à Yafran, la plus à l'est des villes de la région.
"La vie là-bas est difficile, il n'y a plus rien à manger", a déclaré Karim, venu en Tunisie pour récupérer des vivres. Un autre, Massoud Chaben, est arrivé à Dehiba et compte se rendre à Tataouine pour acheter essence et nourriture. "Il n'y a même plus d'eau potable", souligne-t-il. La ville est soumise à d'intenses bombardements des forces kadhafistes, soulignent d'autres habitants de Yafran arrivés en Tunisie, de même que les travailleurs humanitaires

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