RFI
Hama Amadou rejette les accusations du pouvoir
vendredi 31 juillet 2009
Après avoir appris que les autorités nigériennes avaient délivré contre lui un mandat d’arrêt international, l’ancien Premier ministre Hama Amadou a voulu s’exprimer, ce vendredi, sur les ondes de RFI pour contester les fondements de cette démarche du gouvernement de Niamey. Jeudi, le ministre de la Justice et porte-parole du gouvernement, Mohamed Ben Omar, avait confirmé qu’un mandat d’arrêt international avait été lancé contre l’ancien Premier ministre, l’accusant notamment de « détenir 15 000 actions dans la banque ouest-africaine Ecobank ». Hama Amadou a rejeté ses accusations, estimant que le président Mamadou Tandja cherche seulement à le jeter en prison
Se trouvant actuellement à l’étranger, Hama Amadou considère que « l’un des objectifs de ce mandat, c’est de m’empêcher de me déplacer et continuer à faire ce travail à l’extérieur qui est d’une importance capitale ». L’ancien Premier ministre a ajouté qu’il ne peut pas rentrer dans son pays, à cause de ce mandat d’arrêt international : « son premier objectif, c’est de m’arrêter et me jeter en taule pour quelque motif que ce soit. La dernière fois où j’ai déjà été au Niger, ils ont tenté de monter une affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat. J’ai pu sortir in extremis du pays. Maintenant ils montent un dossier soi-disant de détournement de fonds publics et de blanchiment d’argent ».
Selon des médias de Niamey, Hama Amadou serait accusé d’enrichissement illicite et blanchiment d’argent, portant sur 15 milliards de francs CFA, près de 23 millions d’euros, ce qu’il a démenti : « vous voyez quelqu’un capable de voler 16 milliards de CFA dans le budget du Niger ? Si j’ai volé 16 milliards alors pourquoi les ministres qui m’ont aidé à les voler n’ont pas été cités dans le dossier ? Quand un juge, sans instruction préalable, lance un mandat d’arrêt contre quelqu’un, sans l’avoir entendu, ni même ses avocats, comprenez bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas ».
L’ancien Premier ministre nigérien affirme avoir saisi ses avocats pour engager les procédures requises auprès d’Interpol et auprès des autres pays « pour démontrer le caractère politique de cette affaire ». Selon Hama Amadou, « Interpol ne peut pas être l’instrument politique de Tandja ». Il s’agit de la deuxième inculpation contre Hama Amadou en moins d’un an. En juin 2008, il a été arrêté, puis incarcéré durant dix mois, pour détournement présumé de fonds publics dans une affaire d’aide publique à la presse. Il est aujourd’hui en liberté provisoire. Hama Amadou, 59 ans, est actuellement en tournée dans la sous-région pour faire campagne pour le non au référendum du 4 août prochain, auprès de la diaspora nigérienne.
Le président Mamadou Tandja, 71 ans, a décidé d’organiser cette consultation pour changer la Constitution et rester en fonction après son deuxième quinquennat qui s’achève en décembre. Hama Amadou a été chef du gouvernement nigérien pendant sept ans et a accusé le président d’avoir voulu l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle initialement prévue pour la fin de l’année
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