lundi 5 janvier 2009

Préservation du patrimoine touareg:l’association "Sauver l’imzad" s’engage


Tarik Amirouchen - La Depeche de Kabylie - 05-01-09
lundi 5 janvier 2009

L’imzad est le symbole de toute la musique touaregue. Les virtuoses de cet instrument disparaissent les uns après les autres sans, malheureusement laisser de relève, puisqu’il ne retransmettent pas leurs connaissances.

C’est ainsi que l’Imzad fut appelé à disparaître dans le sud algérien. Heureusement que le regretté Akhamouk El Hadj Moussa sollicita l’aide de Mme Farida Sellal pour préserver ce patrimoine des Touaregs.

Cette dernière, consciente du risque de la disparition de ce symbole, fonda alors, en 2003, l’association Sauver l’imzad. En fait, cette appellation est vraiment bien choisie. Mme Farida Sellal commença d’abord à chercher des personnes sachant jouer de l’Imzad avant de leur proposer d’exercer comme enseignants salariés au sein de l’association qu’elle préside.

C’est ainsi qu’aujourd’hui, même avec le manque de moyens, deux enseignants sont recrutés pour apprendre aux femmes l’imzad à Tamanrasset. Il s’agit d’Alamine Khoutène et le maître de la capitale du sud, Idaber Damela. A Idlès, à 200 km de Tamanrasset, l’association Sauver l’imzad est également présente et c’est le maître Idaber Biat qui y enseigne le jeu de cet instrument à 45 adhérentes. A Tin Tarabine, située à 400 km de Tamanrasset, le maître Bouzid Stimata l’apprend à une cinquantaine d’adhérentes. Seddik Khattali, le vice-président de l’association Sauver l’imzad, qui nous a reçus au siège de Tamanrasset, nous confiera que la demande d’apprentissage est très forte, notamment à Tinzaouatine (700 km de Tamanrasset), à Ain-Guezzam (400 km) et Tazrouk (300 km). Malheureusement, pour le moment, l’association ne peut satisfaire toute cette demande faute de moyens. D’ailleurs, il a fallu beaucoup de sacrifices pour que le maître Taklit commence à enseigner l’imzad à une dizaine de filles dans un village situé à 400 km de la capitale du sud sur la RN1 .

Notre interlocuteur nous rappellera que l’imzad est le symbole de toute la musique touaregue. C’est pour cela qu’un appel est lancé aux citoyens et aux autorités concernées afin de promouvoir l’usage de cet instrument menacé dans un passé récent de disparition. Toutefois, Seddik Khattali a tenu à nous faire part de l’aide précieuse du DG de High-Tech, Mohamed Benrabah, qui ne lésine sur aucun moyen à chaque fois qu’il est sollicité. D’ailleurs, il a été jusqu’à mettre à la disposition de cette association un véhicule 4x4 pour tous les déplacements de l’association à travers tout le territoire national.

Signalons aussi que le projet de construction d’un centre d’apprentissage de l’imzad est entamé, et les travaux ont commencé depuis fin décembre 2008 ; Il est financé par Sonatrach et l’Unesco, entre autres.

Soulignons, enfin que l’association Sauver l’imzad dispense également des cours de tifinagh, et dispose de sections telles que : la poésie touaregue, l’apprentissage de la flûte, du Tindi ainsi que les “zagharate” et les “ichouêtes”.

De Tamanrasset,

Tarik Amirouchen

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