Comment survivre à la peur, à l’insécurité sans se mettre en danger soi-même?
Entre les frontières de Libye, de l’Algérie, du Nord-Mali et du Niger, dans les villes de Kidal, de Tamanrasset, de Djanet et d’Arlit se développe parallèlement à la guérilla un trafic de stupéfiants qui, contrairement au passé, est destiné à la consommation locale. Le marché est saturé de différents types de drogue et d’alcool, de provenance douteuse, donc doublement dangereuse de surcroît.Une jeunesse au chômage et sans espoir devient une cible parfaite pour ce business lucratif qui génère des énormes flux d’argent. Ainsi les jeunes qui acceptent de se prêter à ce jeu dangereux se détruisent à petit feu et sont les plus exposés. La prise de ces stupéfiants, tel le LSD par exemple, un hallucinogène puissant et dangereux, favorise les recrutements au sein des mouvements armés qui dominent en maître dans ce no man’s land. Comme s’il fallait exciter et anesthésier les combattants avant de les envoyer à la boucherie et les laisser mourir dans une totale inconscience !
Motivation à la consommation du LSD
Crédit photo: http://www.einslive.de/sendungen/plan_b/soundstories/2012/08/120814_hundert_nackte_kaengurus.jsp
« Durant quarante-huit heures, tu te fous de tout. Ça motive, on peut te bastonner et ça te fait rire… Mais certains ne s’en remettent pas et on commence à en avoir peur… »
Les Etats concernés ne parviennent pas à éradiquer ce trafic et sont loin d’apporter un challenge à cette jeunesse sacrifiée. Le développement de cette économie mafieuse et destructrice ne fait qu’amplifier un climat de violence et de terreur chronique : taux de criminalité en hausse, vol, prostitution, délinquance et folie deviennent monnaie courante.
Le LSD sous forme de comprimés, que les gens appellent le plus souvent « médicament » comme s’ils voulaient en minimiser le danger, transite du Niger via In Khalid, Tinzawatene à destination de Tamanrasset. On en trouve également à Gao, Ménaka et à Kidal en provenance aussi du Niger. Ce sont des femmes, vendeuses ambulantes, qui vendent ces comprimés à Niamey. Selon des témoignages, elles se procurent ces comprimés dans des « pharmacies » de la sous-région. Le Burkina–Faso est devenu ces derniers temps le maillon fort de cette industrie. On rencontre ces femmes aussi à Tamanrasset (elles parlent le zarma). Le LSD le plus fréquent se présente en comprimés rouges de 7 à 10 ou de 10 à 12 comprimés par plaquette pour environ 1 000 francs CFA (1, 50 €) le comprimé. A Bamako, ces mêmes comprimés, il y a quelques années, coûtaient 250 francs CFA (moins de 50 centimes d’euro) l’unité. Présentement, il y a une forte demande de ces comprimés en Algérie, affirment des sources sérieuses. Certains groupes armés (sic MUJAO) introduisent ces comprimés dans les bidons d’eau que consomment leurs membres avant d’aller combattre.
Effets et dangers du LSD
« Le LSD est un hallucinogène puissant. Il fait partie des perturbateurs du système nerveux central. Il entraîne des modifications sensorielles intenses, provoque des hallucinations, des fous rires incontrôlables, des délires. Ces effets, mentalement très puissants, sont très variables suivant les individus et le contexte d’utilisation. Un trip dure entre cinq et douze heures, parfois plus longtemps. Il arrive qu’un consommateur panique en cours d’intoxication : on parle alors de bad trip. Dans un tel cas, il faut rassurer et apaiser la personne dans une ambiance calme, sous un éclairage tamisé. Il faut être prudent, car l’individu intoxiqué peut être dangereux pour lui ou pour son entourage. L’administration d’alcool peut aggraver la situation. L’usage du LSD peut générer des accidents psychiatriques graves et durables. La redescente (down) peut être très désagréable : l’usager peut se retrouver dans un état confusionnel pouvant s’accompagner d’angoisses, de crises de panique, de trouble paranoïde, de phobies et de délire. »
Depuis des millénaires, cet espace a été un marché à ciel ouvert, une zone où transitaient les esclaves et toutes sortes de marchandises, le sel de Taoudéni, les épices, les tissus et l’or. Aujourd’hui, les seuls biens qui transitent sont les armes, les clandestins et la drogue. Bientôt, ce sera le tour des camions et des citernes d’or noir et de « yellow cake » venant des exploitations du sous-sol, tant convoités par des multinationales, et des prédateurs sans états d’âme qui apporteront leur lot de malheur, de drame et de fausses illusions. Entre-temps, une génération n’aura plus d’autre choix que de se défoncer pour supporter la douleur du quotidien et la perspective d’un avenir d’autant plus sinistre que leurs aînés, responsables réellement ou autoproclamés, paraissent les avoir littéralement abandonnés.
Un peu comme si ces parents tant respectés et chéris avaient, en fait, renoncé à leur construire un avenir et préféraient la solution définitive du suicide collectif ! Il faudra au plus tôt éclaircir cette question…
http://assaleck.mondoblog.org/2014/03/29/comment-survivre-la-peur-linsecurite-sans-se-mettre-en-danger-soi-meme/
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tamoudre Connexion Nous contacter RSS | 2014
«Le scrutin présidentiel du 17 avril prochain se déroulera dans un contexte géopolitique qui suscite des inquiétudes fondées», a estimé le politologue Abdelaziz Djerad.
S’exprimant sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, M.Djerad a mis en exergue le contexte géopolitique actuel dans lequel va se dérouler l’élection présidentielle 2014.
«La situation géopolitique qui entoure l’Algérie, à savoir les tensions dans l’espace sahélo-maghrébin, les crises en Libye, en Tunisie et en Egypte représente une menace pour le bon déroulement du prochain scrutin et suscite par conséquent de vraies inquiétudes pour la stabilité de la région», a-t-il souligné, ajoutant que «la Libye est en pleine crise, car il n’y a pratiquement pas d’Etat. Ce pays est submergé par le tribalisme, le régionalisme et le séparatisme. Des groupes armés imposent leur diktat, des mafias veulent vendre le pétrole libyen en dehors du circuit et si ça continue ainsi, bientôt il n’y aura plus de Libye».
«Quant à la Tunisie, poursuit-il, le parti islamiste Ennahda tente de reconsidérer ses positions politiques car il a bien compris qu’un Etat théocratique n’est pas réalisable en Tunisie, mais en dépit d’une Constitution qui a fait un large consensus dans la société, la Tunisie n’est pas encore sortie de sa situation de crise».
Selon M. Djerad, la Libye représente un vrai danger pour l’Algérie. «La Libye est devenue un réservoir d’armes et une menace pour nous, tandis que la Tunisie est un pays qu’il faut suivre de très près, parce qu’il y a toujours des répercussions dans nos frontières par rapport à ce qui se passe dans la lutte contre les groupes terroristes», a-t-il soutenu.
Concernant le Mali, l’intervenant dira : «Il est clair qu’il reste un pays fragile, ce qui représente une menace persistante car nos frontières sont immenses avec ce pays».
A ce propos, l’intervenant a estimé que ces tensions menacent fondamentalement les intérêts stratégiques de l’Algérie.
«La sécurité nationale de notre pays est menacée», a-t-il martelé. «L’Algérie est en train d’éviter difficilement de vivre les soulèvements qui ont atteint les pays arabes. Surtout qu’il y a des puissances étrangères qui tentent par tous les moyens des actions à la fois politiques, diplomatiques, sécuritaires pour fragiliser la position de notre pays», a-t-il expliqué.
Pour préserver la stabilité sécuritaire du pays, le politologue préconise une vigilance accrue sur le plan sécuritaire, économique, politique et diplomatique.
«Il faut faire un travail de fond pour préserver la sécurité nationale et éviter un glissement vers un avenir incertain», a-t-il souligné. L’invité de la Chaîne III a, en outre, indiqué que la stabilité de l’Algérie dépend de la stabilité de toute la région arabe.
«L’Algérie est un pays central, s’il tombe, c’est toute la région qui va s’embraser», a-t-il assuré, arguant : «Nos partenaires étrangers ont bien compris, après la décennie noire et les attentats du 11 septembre 2001, qu’il ne s’agit pas d’une situation interne seulement».
Répondant par ailleurs à la question du rôle de la prochaine élection présidentielle dans la stabilité de l’Algérie, M.Djerad a fait savoir que le prochain scrutin est important dans le processus politique algérien, car selon lui, tous les candidats posent un certain nombre d’objectifs qui insistent sur la sécurité du pays.
«Le prochain scrutin présidentiel est important certes, mais pas une fin en soi, car le plus important, c’est ce qu’il adviendra du pays», a-t-il conclu.
Feriel Arab
http://www.letempsdz.com/content/view/118391/1/
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