Série d’explosions de mines au Mali: Haie d’honneur sanglante pour le G5 Sahel
- Issa K. Barry-L’Observateur Paalga-B Faso-28 Fév 2018
Il ne se passe pratiquement pas une semaine sans que résonnent des mines et autres engins explosifs dans la bande sahélo-saharienne. Une pratique qui semble être devenue le nouveau mode opératoire des narco djihadistes qui, depuis plus de cinq ans maintenant, foutent le bordel au Mali et dans les pays voisins. Une nouvelle technique de la terre brûlée à la sauce sahélienne qui tue et estropie sans discernement. Comme ce fut encore le cas le mardi 27 février, quand six militaires maliens de l’Echelon tactique Interarmes du Groupement tactique ont péri à environ 7 km à l’est de Dioura, dans la région de Mopti, après que leur véhicule eut sauté sur une mine. Pas plus tard que la veille, ce sont quatre Casques bleus qui ont trouvé la mort dans des circonstances similaires. Au rythme où vont les choses, les forces coalisées ne sauront plus où poser les pieds, au propre comme au figuré, dans ce centre du Mali où la violence, qui avait cours ces dernières années dans le septentrion malien, semble s’être déportée.
Il y a une semaine de cela, soit le mercredi 21 février dernier, à Ménaka, deux sous-officiers de la force Barkhane sont venus allonger la liste de ce plus en plus interminable martyrologe. Pour ne parler que des drames les plus récents, on se rappelle qu’un camion de voyageurs qui avait quitté Djibo avait été pulvérisé en territoire malien, tuant une vingtaine de passagers. A ce jour, quelque 2000 personnes, militaires comme civils, ont été ainsi victimes de ces engins explosifs improvisés, dont des centaines de morts. Au nombre de combattants tombés au champ de bataille, 22 militaires tricolores. Cette guerre qui était déjà asymétrique, avec des combattants invisibles, devient de plus en plus perverse, avec ces bombinettes enfouies dans le sol.
Faut-il voir dans ce regain d’explosions tous azimuts une sanglante haie d’honneur à la force commune du G5 Sahel qui est enfin parvenue, le 23 février dernier à Bruxelles, à réunir les millions d’euros nécessaires (le besoin est de 423 millions d’euros pour un fonctionnement d’une année) à sa mise en route ? Toujours est-il que ces mines qui sautent à n’en pas finir montrent à quel point il est urgent pour elle de se déployer véritablement et rapidement sur le terrain, pour briser les reins à ce monstre sanguinaire qui se repaît depuis de longues années maintenant du sang d’innocentes victimes. Mais vu sous un autre angle, ce nouveau péril que constituent les mines pourrait tout aussi être le signe manifeste d’une certaine panique dans les rangs des terroristes, où l’on se contente de bricoler des engins artisanaux pour faire le maximum de morts possible. Même si, on ne le martèlera jamais assez, la guerre contre le terrorisme ne sera jamais gagnée sur le plan seulement militaire. Il faut mener un autre combat tout aussi capital : celui du développement social et économique. Qu’on se le dise en effet, souvent, ce sont les inégalités qui font le lit des extrémismes de tous bords.
Issa K. Barry,http://lobservateur.bf/info/index.php?option=com_k2&view=item&id=2367:s%E9rie-d%E2%80%99explosions-de-mines-au-mali-haie-d%E2%80%99honneur-sanglante-pour-le-g5-sahel&Itemid=148
- Issa K. Barry-L’Observateur Paalga-B Faso-28 Fév 2018
Il ne se passe pratiquement pas une semaine sans que résonnent des mines et autres engins explosifs dans la bande sahélo-saharienne. Une pratique qui semble être devenue le nouveau mode opératoire des narco djihadistes qui, depuis plus de cinq ans maintenant, foutent le bordel au Mali et dans les pays voisins. Une nouvelle technique de la terre brûlée à la sauce sahélienne qui tue et estropie sans discernement. Comme ce fut encore le cas le mardi 27 février, quand six militaires maliens de l’Echelon tactique Interarmes du Groupement tactique ont péri à environ 7 km à l’est de Dioura, dans la région de Mopti, après que leur véhicule eut sauté sur une mine. Pas plus tard que la veille, ce sont quatre Casques bleus qui ont trouvé la mort dans des circonstances similaires. Au rythme où vont les choses, les forces coalisées ne sauront plus où poser les pieds, au propre comme au figuré, dans ce centre du Mali où la violence, qui avait cours ces dernières années dans le septentrion malien, semble s’être déportée.
Il y a une semaine de cela, soit le mercredi 21 février dernier, à Ménaka, deux sous-officiers de la force Barkhane sont venus allonger la liste de ce plus en plus interminable martyrologe. Pour ne parler que des drames les plus récents, on se rappelle qu’un camion de voyageurs qui avait quitté Djibo avait été pulvérisé en territoire malien, tuant une vingtaine de passagers. A ce jour, quelque 2000 personnes, militaires comme civils, ont été ainsi victimes de ces engins explosifs improvisés, dont des centaines de morts. Au nombre de combattants tombés au champ de bataille, 22 militaires tricolores. Cette guerre qui était déjà asymétrique, avec des combattants invisibles, devient de plus en plus perverse, avec ces bombinettes enfouies dans le sol.
Faut-il voir dans ce regain d’explosions tous azimuts une sanglante haie d’honneur à la force commune du G5 Sahel qui est enfin parvenue, le 23 février dernier à Bruxelles, à réunir les millions d’euros nécessaires (le besoin est de 423 millions d’euros pour un fonctionnement d’une année) à sa mise en route ? Toujours est-il que ces mines qui sautent à n’en pas finir montrent à quel point il est urgent pour elle de se déployer véritablement et rapidement sur le terrain, pour briser les reins à ce monstre sanguinaire qui se repaît depuis de longues années maintenant du sang d’innocentes victimes. Mais vu sous un autre angle, ce nouveau péril que constituent les mines pourrait tout aussi être le signe manifeste d’une certaine panique dans les rangs des terroristes, où l’on se contente de bricoler des engins artisanaux pour faire le maximum de morts possible. Même si, on ne le martèlera jamais assez, la guerre contre le terrorisme ne sera jamais gagnée sur le plan seulement militaire. Il faut mener un autre combat tout aussi capital : celui du développement social et économique. Qu’on se le dise en effet, souvent, ce sont les inégalités qui font le lit des extrémismes de tous bords.
Issa K. Barry,http://lobservateur.bf/info/index.php?option=com_k2&view=item&id=2367:s%E9rie-d%E2%80%99explosions-de-mines-au-mali-haie-d%E2%80%99honneur-sanglante-pour-le-g5-sahel&Itemid=148
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