dimanche 10 février 2013

Mali: nouvel attentat-suicide à Gao


MALI - 
Article publié le : dimanche 10 février 2013 - Dernière modification le : dimanche 10 février 2013

Mali: nouvel attentat-suicide à Gao

Un soldat malien effectue un contrôle de sécurité à Gao, le 7 février 2013.
Un soldat malien effectue un contrôle de sécurité à Gao, le 7 février 2013.
AFP / SIA KAMBOU

Par RFI
L'explosion qui a secoué dans la nuit de samedi à dimanche la ville de Gao, dans le nord du Mali, a été provoquée par un nouvel attentat-suicide, le deuxième en deux jours après celui perpétré vendredi, a-t-on appris de source militaire. La déflagration n'a pas fait d'autre victime que le kamikaze. 


La tête de l'auteur de l'attentat, un homme arabe ou touareg, gisait encore sur le sol ce dimanche 10 février en milieu de matinée, selon des témoins. La détonation, sourde et lointaine, avait retenti samedi soir vers 23H00 (heure locale).
Aucun militaire malien n'a été atteint dans l'explosion, selon les soldats sur place. Selon un témoignage d'habitants, des islamistes seraient arrivés par pirogue sur le fleuve et auraient rejoint le poste de contrôle au nord de la ville. C'est là que l'un d'eux se serait fait exploser. Des témoins ont aussi fait état d'échanges de tirs entre les soldats maliens et les terroristes après l'explosion.
La sécurité du poste de contrôle avait été fortement renforcée depuis qu'un homme s'était fait exploser vendredi à proximité, blessant légèrement un militaire malien. Les effectifs ont été doublés et le poste est désormais protégé par deux murs de sacs de sable séparés de 300 mètres. Les arbres alentours ont été rasés pour améliorer la visibilité et des mitrailleuses lourdes placées en batterie.
Conséquence de ce nouvel acte terroriste, les mesures de sécurité ont été renforcées aux quatre entrées principales de Gao. La route menant vers le Nord et les villes de Bourem et Kidal a été fermée et aucun véhicule n'était autorisé à l'emprunter.

Des militaires français sont venus en renforts des militaires maliens pour assurer la sécurisation de ce secteur. Selon un militaire français, plusieurs mines antipersonnelles ont été découvertes dans les alentours de Gao. Des mines que les militaires français devaient faire exploser sous contrôle pour les rendre inoffensives.
Selon des habitants de Gao, le climat dans la ville est plus que tendu. Il y a beaucoup de suspicions sur l'éventuelle présence de kamikazes au sein de la population. «Le Mujao avait beaucoup de complices ici», relève un habitant contacté par RFI. Il précise que plusieurs personnes ont été arrêtées dans la ville ces dernières heures.
Le Mali n'avait encore jamais été frappé par des attentats suicides jusqu'à ces derniers jours. L'attentat de vendredi avait été revendiqué par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), l'un des groupes armés qui occupait depuis des mois le nord du Mali, y multipliant les exactions.
« Nous nous engageons à augmenter les attaques contre la France et ses alliés. Nous demandons à la population de se tenir loin des zones militaires pour éviter les explosions », a de nouveau mis en garde samedi le porte-parole du Mujao, Abou Walid Sahraoui.
Tôt ce dimanche, l'aviation française a bombardé une position des jihadistes à 165 km de Tombouctou, dans la localité de Gourma-Rharous, où trois véhicules des jihadistes cachés dans le bâtiment de la direction des Eaux et forêts ont été pulvérisés.

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