http://www.cridem.org/C_Info.php?article=625922
11-02-2012
01:20
Mali : L’intégrité du pays en question
Depuis le 17 janvier dernier, de sporadiques attaques touaregs font rage dans le nord duMali. Dans un premier temps, on a pensé aux conséquences collatérales de la crise libyenne, qui allaient être rapidement circonscrites.
Mais plus la crise perdure et sur la base des indéniables avancées rebelles face aux troupes loyalistes et au regard des conséquences humanitaires qui en découle, on commence à prendre un peu plus au sérieux les prétentions sécessionnistes, que dit incarner le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
Une idée que Bamako ne peut surtout pas admettre. Mais l’armée malienne ne semble pas avoir les moyens de ses ambitions. Une faiblesse que le président mauritanien vient de dénoncer, pour sa part...
Récemment, quand un des responsables du MNLA a rejeté l’offre de cessez-le des autorités maliennes, on a cru à un coup de bluff ou d’orgueil destiné à fouetter les enchères. Mais au vu des progressions rebelles, on se demande de plus en plus s’il ne faut pas voir dans les ambitions affichées par ledit mouvement quelque chose de plus structuré que ce à quoi on a l’habitude ?
En effet, tout porte à croire que les troupes rebelles sont dotées d’une puissance de feu à la hauteur de leurs ambitions. C’est ainsi qu’elles s’assureraient le contrôle de plusieurs localités du nord du pays. En face, les militaires maliens, en fuyant devant l’adversaire, ont offert une image des plus humiliantes pour une armée régulière.
Pour leur part, manifestement déçus par le peu d’efficacité de ceux qui sont en droit de leur offrir de la sécurité et de la protection, beaucoup de Maliens ont choisi d’abandonner leurs domiciles et leurs biens pour sauver leur vie. Ils sont désormais estimés à plusieurs dizaines de milliers, à se trouver dans les pays voisins.
On parle notamment du Niger, de la Mauritanie et du Burkina Faso. Et il n’est pas exclu que de manière informelle un autre contingent soit à la frontière avec la Guinée.
Préoccupante, cette situation l’est vraiment. Elle l’est d’autant plus qu’elle hypothèque même la cohésion qui demeurait jusque-là une exception que beaucoup de pays de la sous-région et du continent enviaient à ce pays démocratique, souvent cité en exemple.
Il faut préciser à propos que certaines vagues de déplacements des Maliens sont consécutives à des attaques dont les populations à peau claire ont fait l’objet, en représailles des premières attaques touaregs. Par ailleurs, certains analystes se penchent déjà sur les éventuelles répercussions de cette crise sur le processus électoral qui devait être couronné par le choix du successeur d’Ahmadou Toumani Touré.
Et c’est ce contexte plein d’incertitudes que choisit le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, pour dénoncer la faiblesse de l’Etat malien à instaurer un climat sécuritaire dans le nord du pays. Selon le président mauritanien qui craint que la crise ne se déporte dans son propre pays, « Le nord du Mali est une zone pratiquement laissée pour compte et libre pour le terrorisme ».
Une accusation qu’il soutient par le fait que les terroristes qui écument cette région du pays se fassent payer des rançons et disposent de la possibilité de s’approvisionner « en carburant et en vivres à partir de trois ou quatre villes connues dont Tombouctou et Gao ».
Bien que de manière quelque peu secondaire, le président mauritanien reconnaisse l’impact de la crise libyenne dans la résurgence de la problématique touareg, dans l’ensemble, il reprend des critiques qui avaient été déjà formulées par d’autres à l’encontre de la mollesse deBamako vis-à-vis des actes terroristes et d’insécurité qui sont perpétrés dans la région.
Malheureusement, aujourd’hui, toutes ces accusations se révèlent fondées. Et c’est le Mali, comme entité territoriale qui pourrait en pâtir.
Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info
11-02-2012
01:20
Mali : L’intégrité du pays en question
Depuis le 17 janvier dernier, de sporadiques attaques touaregs font rage dans le nord duMali. Dans un premier temps, on a pensé aux conséquences collatérales de la crise libyenne, qui allaient être rapidement circonscrites.
Mais plus la crise perdure et sur la base des indéniables avancées rebelles face aux troupes loyalistes et au regard des conséquences humanitaires qui en découle, on commence à prendre un peu plus au sérieux les prétentions sécessionnistes, que dit incarner le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
Une idée que Bamako ne peut surtout pas admettre. Mais l’armée malienne ne semble pas avoir les moyens de ses ambitions. Une faiblesse que le président mauritanien vient de dénoncer, pour sa part...
Récemment, quand un des responsables du MNLA a rejeté l’offre de cessez-le des autorités maliennes, on a cru à un coup de bluff ou d’orgueil destiné à fouetter les enchères. Mais au vu des progressions rebelles, on se demande de plus en plus s’il ne faut pas voir dans les ambitions affichées par ledit mouvement quelque chose de plus structuré que ce à quoi on a l’habitude ?
En effet, tout porte à croire que les troupes rebelles sont dotées d’une puissance de feu à la hauteur de leurs ambitions. C’est ainsi qu’elles s’assureraient le contrôle de plusieurs localités du nord du pays. En face, les militaires maliens, en fuyant devant l’adversaire, ont offert une image des plus humiliantes pour une armée régulière.
Pour leur part, manifestement déçus par le peu d’efficacité de ceux qui sont en droit de leur offrir de la sécurité et de la protection, beaucoup de Maliens ont choisi d’abandonner leurs domiciles et leurs biens pour sauver leur vie. Ils sont désormais estimés à plusieurs dizaines de milliers, à se trouver dans les pays voisins.
On parle notamment du Niger, de la Mauritanie et du Burkina Faso. Et il n’est pas exclu que de manière informelle un autre contingent soit à la frontière avec la Guinée.
Préoccupante, cette situation l’est vraiment. Elle l’est d’autant plus qu’elle hypothèque même la cohésion qui demeurait jusque-là une exception que beaucoup de pays de la sous-région et du continent enviaient à ce pays démocratique, souvent cité en exemple.
Il faut préciser à propos que certaines vagues de déplacements des Maliens sont consécutives à des attaques dont les populations à peau claire ont fait l’objet, en représailles des premières attaques touaregs. Par ailleurs, certains analystes se penchent déjà sur les éventuelles répercussions de cette crise sur le processus électoral qui devait être couronné par le choix du successeur d’Ahmadou Toumani Touré.
Et c’est ce contexte plein d’incertitudes que choisit le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, pour dénoncer la faiblesse de l’Etat malien à instaurer un climat sécuritaire dans le nord du pays. Selon le président mauritanien qui craint que la crise ne se déporte dans son propre pays, « Le nord du Mali est une zone pratiquement laissée pour compte et libre pour le terrorisme ».
Une accusation qu’il soutient par le fait que les terroristes qui écument cette région du pays se fassent payer des rançons et disposent de la possibilité de s’approvisionner « en carburant et en vivres à partir de trois ou quatre villes connues dont Tombouctou et Gao ».
Bien que de manière quelque peu secondaire, le président mauritanien reconnaisse l’impact de la crise libyenne dans la résurgence de la problématique touareg, dans l’ensemble, il reprend des critiques qui avaient été déjà formulées par d’autres à l’encontre de la mollesse deBamako vis-à-vis des actes terroristes et d’insécurité qui sont perpétrés dans la région.
Malheureusement, aujourd’hui, toutes ces accusations se révèlent fondées. Et c’est le Mali, comme entité territoriale qui pourrait en pâtir.
Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info
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