vendredi 5 février 2010

Une ONG appelle la Libye à lever la censure sur des sites internet d'opposition

Une ONG appelle la Libye à lever la censure sur des sites internet d'opposition
(AFP)

NEW YORK — L'organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé jeudi les autorités libyennes à cesser de bloquer l'accès à des sites internet réformateurs et de l'opposition, estimant que ce blocage était "une étape inquiétante" à l'encontre de la liberté d'expression.

Selon HRW, le blocage des sites a commencé le 24 janvier, touchant notamment YouTube et pas moins de sept sites de réformateurs ou d'opposition, hébergés à l'étranger.

"Ces sites internet constituaient récemment un signe des progrès tangibles réalisés en Libye dans le domaine de la liberté d'expression", a déclaré dans un communiqué Sarah Leah Whitson, directrice du programme Moyen-Orient à HRW.

Le gouvernement est en train de renvoyer le pays "aux jours sombres de contrôle total des médias".

HRW a affirmé que les sites "bloqués étaient devenus des sources majeures d'informations pour les Libyens, particulièrement sur les sujets sensibles".

L'organsiation de défense des droits de l'homme basée à New York a cité notamment Libya Al-Youm, Al-Manara, Libya Jeel, Akhbar Libya et Libya Al-Mostakbal.

Selon HRW, les autorités libyennes ont bloqué l'accès au site de partage de vidéos YouTube après la diffusion de vidéos de manifestations à Benghazi (est) des familles des victimes du massacre de la prison d'Abou Slim (plus de 1.200 prisonniers tués par les forces de l'ordre en 1996), ainsi que des séquences montrant des fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi participant à des fêtes privées.

HRW a critiqué par ailleurs la décision de l'Office général libyen de presse de suspendre l'impression de "deux journaux indépendants" très proches de Seif Al-Islam, un des fils du colonel Kadhafi qui conduit les réformes en Libye depuis quelques années.

L'Office a refusé d'imprimer les deux quotidiens, réclamant au préalable le paiement des arriérés de la Société Al-Ghad qui gère ces journaux.

"Il est difficile de croire que le gouvernement a arrêté d'imprimer ces journaux à cause de leur dette relativement mineure, et non pas à cause de leur contenu", a indiqué Mme Whitson.

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