TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
mercredi 17 février 2010
La cocaïne alimente les groupes terroristes de l’AQMI, selon l’ONU : « The African connection », la nouvelle menace sur la sécurité en Algérie
Benachour Med-17-02-10 -
http://afriquehebdo.com
La cocaïne alimente les groupes terroristes de l’AQMI, selon l’ONU : « The African connection », la nouvelle menace sur la sécurité en Algérie
mercredi 17 février 2010
Le terrorisme de l’AQMI au Sahara et au Sahel et les cartels de la drogue latino-américains s’interconnectent. L’Algérie et ses équipements d’hydrocarbures sont les plus visés en Afrique. Plus que des clignotants, la situation a désormais mis son « warning », alerte l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime.
Antonio Maria Costa, le tsar de la drogue de l’ONU, comme se plaisent à le nommer ses collègues, a déclaré hier que des réseaux d’échange et de contrebande de la cocaïne sont désormais installés dans cette région. Cette dernière abrite des cellules d’Al-Qaïda au Maghreb (AQMI).
« Ce sont plus que de simples preuves qui indiquent des interconnexions entre les trafiquants de drogue et les groupes terroristes islamiques. C’est désormais une réalité dangereuse pour la stabilité de la région », a déclaré le directeur exécutif de l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime. Et de renchérir : « Ces interactions entre barons de drogue et terroristes deviennent un problème très sérieux.
La situation doit être traitée et étouffée dans l’œuf », selon Antonio Maria Costa, dans une entrevue faite à l’Agence « Associated Press », en marge d’un sommet sur les drogues (ayant regroupé 7 pays africains dans la capitale sénégalaise Dakar).
Il y a une inquiétude croissante que les rebelles africains soient censés collaborer avec Al-Qaida au Maghreb islamique. L’an dernier, quatre touristes européens ont été enlevés à la frontière du Mali et du Niger.
On pense qu’ils aient été enlevés par des Touaregs armés. Ensuite, ils ont été remis à un groupe terroriste. Un otage britannique fut assassiné plus tard après le refus de satisfaire l’une des revendications du groupe.
Plus récemment, en décembre, trois hommes en provenance du Mali ont été arrêtés. Ils furent accusés d’appartenir à Al-Qaïda et de comploter pour transporter la drogue à travers le Sahara. Leur but étant d’amasser des fonds pour des attaques terroristes potentielles dans les villes algériennes.
Les procureurs citent que cette affaire est la preuve ad hominem d’une alliance grandissante entre les chefs terroristes et des barons de la drogue.
Le trafic de cocaïne alimentant le commerce des armes est particulièrement inquiétant. Ceci devant l’augmentation récente du nombre des éléments d’Al-Qaïda. Ces derniers étaient autrefois exclusivement basés en Algérie. Maintenant, ils ont des tentacules en Mauritanie, au Mali et au Niger.
« Il ya beaucoup de preuves de ces doubles flux. Les médicaments en mouvement, qui arrivent en Afrique de l’Ouest à travers l’Atlantique ... et les échanges de la cocaïne pour les armes, sont désormais l’économie exclusive de zones géographiques immenses, a noté le tsar de la Drogue à l’ONU.
Pendant presque une décennie, -les trafiquants en Amérique Latine- ont utilisé les pays pauvres et politiquement instables de l’Afrique de l’Ouest comme points de transit de la cocaïne vers l’Europe.
Jusqu’à récemment, les responsables en sécurité croyaient que les arrivages de drogue parviennent par des jets-privés pour être divisés à des passeurs payés en espèce pour les déplacer vers le Nord. L’expert onusien n’a pas d’autres explications sur ce vaste échange de cocaïne/armes.
Il n’a pas également nommé les pays africains qui seraient impliqués. Plusieurs- relativement stables- les pays ouest-africains ont un pied dans le Sahara. Y compris le Mali et le Niger, dont la frontière poreuse est depuis longtemps une route de contrebande pour les rebelles Touaregs, pendant des années.
De son côté, le capitaine Haddock, spécialiste en opérations internationales à dominante maritime et en diplomatie de Défense, s’intéresse au trafic de cocaïne, devenu un puissant moyen de déstabiliser un État ou de financer une insurrection, entre autres.
La drogue est produite sur place, en Afrique
Antonio Maria Costa a déclaré qu’il ya aussi de nouvelles preuves de la production de drogue en Afrique Occidentale. En 2009, les fonctionnaires de l’ONU ont découvert un entrepôt dans la capitale de la Guinée.
Il contenait les ingrédients précurseurs pour la fabrication de drogues synthétiques comme l’ecstasy. Il a dit que les trafiquants dans certains pays de la région sont allés jusqu’à entamer la culture du pavot - la matière première utilisée pour faire l’héroïne- qui est presque exclusivement cultivé en Afghanistan. « Mais le climat n’est pas favorable. Le sol aussi », affirme-il.
Pour rappel, des experts de la sécurité de 53 pays africains ont assisté à la réunion d’Alger du 17 au 19 juin 2009, organisée par le Centre africain d’étude et de recherche sur le terrorisme (Caert). L’évaluation des menaces et les vulnérabilités qui pèsent sur l’Afrique et l’état des besoins des pays en matière d’assistance technique pour faire face au terrorisme - ont été au menu - de cette réunion.
Les interconnexions entre le terrorisme, le crime organisé, le trafic de drogue et d’armes et la contrebande sont autant de menaces qui nécessitent une riposte continentale concertée. De son côté, le directeur du Caert avait mis l’accent sur la prolifération de ces dangers, en les identifiant.
Selon lui, « au moment où les Etats multiplient les efforts de lutte sur les rives de l’Atlantique, des groupes criminels puissants profitent de la vulnérabilité de nos pays pour utiliser le Golfe de la Guinée comme point d’accès de la cocaïne, provenant de Colombie et d’Afghanistan, vers la vaste zone sahélienne.
Les cargaisons de cocaïne interceptées dans ces régions sont de plus en plus nombreuses et prouvent ce que les rapports de l’Onudc ont toujours mis en exergue.
Les conflits politiques en Afrique de l’Ouest ont eu pour conséquence le développement inquiétant du trafic d’armes non-répertoriées et qui constituent une source d’approvisionnement importante pour les terroristes (…) Un deal existe bel et bien entre les trafiquants de drogue, d’armes, d’êtres humains et les terroristes (propos rapportés par le Journal El Watan dans son édition du 10 juin 2009, ndlr).
Alors qu’auparavant le transport de la drogue à travers le Sahara se faisait par caravanes, aujourd’hui, le trafic est « de taille supérieure, plus rapide et plus perfectionné, comme l’attestent les débris d’un Boeing-727 trouvés le 2 novembre dans la région de Gao au Mali, une zone affectée par la rébellion et le terrorisme ». « Il est terrifiant que cette nouvelle preuve du lien entre drogue, crime et terrorisme ait été découverte par hasard », note M. Costa.
Cet avion, parti du Venezuela, avait atterri sur une piste artisanale près de Gao où il avait déchargé de la cocaïne et d’autres produits illicites, avant de s’écraser au décollage le 5 novembre, selon l’ONUDC (déclarations rapportées par le journal on-line Afrik.com.
Depuis déjà presque une décennie, les cartels de la drogue d’Amérique Latine utilisent de plus en plus l’Afrique comme plaque-tournante de leur trafic de cocaïne vers l’Europe.
Selon l’ONUDC, trois raisons expliquent l’importance de l’Afrique de l’Ouest comme région de transit de la cocaïne vers l’Europe : La première raison est le succès des opérations de contrôle du trafic de cocaïne dans l’Atlantique Nord, principalement près des côtes européennes.
L’Espagne est le point d’entrée privilégié de la cocaïne en Europe, les trafiquants exploitant les liens historiques et linguistiques unissant l’Espagne à l’Amérique Latine, et profitant des très longues côtes espagnoles. En 2005, les saisies de cocaïne en Espagne représentaient 45% des saisies européennes.
Pourquoi l’Afrique de l’Ouest ?
Les saisies espagnoles ont presque doublé entre 2004 et 2005. Ceci suite aux renforcements des contrôles près des côtes de la Galice. En 2006, 66 % des saisies de cocaïne enregistrées par l’Espagne ont été réalisées en mer.
Les Pays-Bas sont un autre point d’entrée de la cocaïne en Europe. Ces dernières années, les autorités néerlandaises ont pratiqué une stratégie de contrôle de tous les passagers suspects sur les vols en provenance d’Amérique Latine.
Cette stratégie a peut-être poussé les trafiquants à développer de nouvelles routes, notamment par l’Afrique. La deuxième raison est la position géographique de l’Afrique de l’Ouest -qui en fait un point de passage idéal- entre l’Amérique du Sud et l’Europe. Les cargaisons de cocaïne destinées à l’Europe transitent fréquemment par le Venezuela et le Brésil.
Les distances les plus courtes entre ces pays et l’Afrique de l’Ouest se situent aux environs du dixième degré d’altitude nord. C’est exactement dans cette région que les marines espagnoles et britanniques ont réalisé leurs plus grosses saisies de cocaïne.
Les saisies de cocaïne à destination de l’Afrique sont si nombreuses dans cette zone que les services de contrôle des stupéfiants l’ont nommée « l’autoroute 10 ».
Finalement, les pays d’Afrique de l’Ouest sont perçus par les trafiquants comme des pays où il est aisé d’établir des activités clandestines du fait de la corruption et des faiblesses des structures de contrôle. De nombreux pays dans la région ont des difficultés à contrôler leur territoire, à administrer la justice. Ils font face à des problèmes de corruption.
Benachour Med
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