dimanche 7 février 2010

Niger/Famille du présidentTanja et business chinois des classes préfabriquées


DECLARATION du FRONT POUR LA DEFENSE DE LA DEMOCRATIE (FDD)...
Écrit par FDD
Samedi, 06 Février 2010 18:14

Les Nigériens viennent de découvrir avec étonnement l’existence d’un marché de 7 379 516 250 francs passé par entente directe, autrement dit de gré à gré, au cours du mois de novembre 2008 entre le gouvernement du Niger et la société chinoise, Société Poly Technologies, Inc pour l’installation de 720 classes préfabriquées. Au regard du contenu des documents relatifs à ce marché en notre possession, il s’avère clairement que nous sommes au cœur d’une des plus scabreuses affaires qui sont à la base de la décision de Monsieur Mamadou Tandja de rester au pouvoir par la force afin de permettre à sa famille de poursuivre son business si lucratif. Ce marché, en effet, est une violation en règle de toutes les dispositions légales et réglementaires régissant les marchés publics. C’est aussi un déni de l’intérêt général, comme on en a rarement noté de cette ampleur.
Tout d’abord, pourquoi au juste des classes préfabriquées, alors que l’Etat finance cette opération avec son argent propre, puisé dans ses comptes ? La construction d’une classe, n’est-ce pas l’activité ordinaire de centaines d’entrepreneurs et tâcherons nigériens, qui ne demandent qu’à travailler ?

Comment expliquer que la classe préfabriquée importée de Chine coûte, en hors taxes, 10 millions de francs alors que le prix moyen national d’une classe en matériaux définitifs s’élève à 5 millions de francs, toutes taxes comprises ?

Pourquoi exonérer de toutes taxes un marché financé par le Budget national, induisant ainsi un manque à gagner pour le Trésor public de plus d’un milliard de franc ?

Le code des marchés publics est pourtant très clair et bien des Nigériens connaissent en détail ses principales dispositions, lesquelles font obligation aux pouvoirs publics de publier, tout marché de plus de 5 millions de francs, de façon à créer les conditions d’une compétition entre plusieurs prestataires en vue de permettre les meilleurs choix et aux meilleurs prix. Les seules dérogations prévues à l’article 42 (nouveau) du Code des marchés publics et autorisant le principe d’une entente directe sont relatives aux fournitures et services militaires requérant le secret, les besoins nés de situations d’urgence résultant d’une catastrophe naturelle ou les services dont les besoins ne peuvent être satisfaits que par un prestataire unique détenant un brevet.

Or, pour ce marché, nous ne sommes dans aucun de ces trois cas de figures. Ce que l’Etat aurait dû faire, c’était tout simplement de procéder aux appels d’offre par région, de favoriser les entreprises de chacune des régions et d’avoir ses classes, en matériaux définitifs, au bout de quelques mois. Il aurait ainsi, au minimum 1475 classes, plutôt que 720. Il n’aurait pas perdu un milliard de francs en taxes et frais de douanes. Il aurait fait travailler beaucoup de Nigériens nécessiteux. En un mot cet argent aurait été injecté dans l’économie du pays et aurait servi à beaucoup de choses en même temps.

Au FDD, nous avons toujours soutenu que Monsieur Tandja n’est pas crédible lorsqu’il veut se faire passer pour un patriote. Ce marché de classes préfabriquées en est une excellente illustration. Ce marché, conclu avec une société chinoise implique des membres de sa famille, dont les relations d’affaires en Chine sont un secret de Polichinelle. Sans une telle connivence, personne n’aurait jamais pu imaginer cette opération. Le caractère frauduleux et criminel de ce marché est tellement évident qu’il comporte en son article 13 une clause de confidentialité. Pour un marché public, c’est à tout le moins inédit !

Ce marché est par ailleurs une véritable escroquerie, car les services du Ministère de l’Equipement ont attendu, en vain, que leur soient transmises les spécifications techniques de ces classes en vue de vérifier leur viabilité et leur qualité. La société chinoise et ses complices ont évité avec précaution ce contrôle, non prévu au demeurant par le contrat signé avec le Ministre de l’Education nationale, et pour cause ! Cela veut dire que nul ne sait si ces classes sont adaptées au climat du pays, ni quelle est leur résistance, encore moins leur impact sur l’environnement et sur la santé des enfants et des enseignants.

Le FDD dénonce, avec vigueur, cette opération de vol qui a privé notre pays de 1475 classes en matériaux définitifs et qui en lieu et place se propose de lui fourguer 700 classes préfabriquées , importées de la lointaine Chine, et dont nul n’a la moindre idée de la qualité.

Le FDD dénonce Monsieur Mamadou Tandja, comme étant un des acteurs de cette escroquerie, travaillant en cela pour le compte privé de sa famille, au détriment de l’intérêt général.
Le FDD dénonce Monsieur Ousmane Samba, ministre de l’Education de base, pour avoir apposé sa signature, au nom du Niger, sur ce marché qui fait si peu de cas des intérêts du Niger.

Le FDD dénonce Monsieur Ali Lamine ZEN, ministre de l’Economie et des Finances, tutélaire des deniers de l’Etat pour avoir approuvé ce marché dont il connaît le caractère irrégulier au plan juridique et ruineux au plan économique.

Le FDD exige qu’un audit indépendant soit déligenté pour situer les responsabilités dans cette affaire.

Enfin, le FDD demande à tous les citoyens de se mobiliser pour lutter contre Monsieur Tandja qui n’est resté au pouvoir par la force que pour ce genre d’affaires.
Vive Le Front pour la défense de la Démocratie
Vive la CFDR
Vive la Démocratie
Vive le Niger
Le 6 février 2010 Niamey

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