lundi 26 décembre 2011

JUSTICE

Niger: l’immunité de 8 députés pourrait être levée

Niger: l’immunité de 8 députés pourrait être levée
« (Agence Ecofin) - Le souci du gouvernement, c’est de marquer sa détermination à poursuivre l’œuvre d’assainissement quelque soit le bord politique du concerné, qu’il soit de la majorité ou de l’opposition », a déclaré Marou Amadou, ministre nigérien de la Justice.
Les députés en cause sont cités dans des affaires de détournements de deniers publics. Se trouveraient parmi eux, l’homme d’affaires, Zakou Djibo, cité dans une affaire de fausses factures, Ben Omar, ancien ministre de la Communication de Mamadou Tandja, ou encore Ibrahim Foukori, ancien directeur général de la Société nigérienne d’électricité. Les uns appartiennent à la majorité, les autres à l’opposition.
Pour lever l’immunité d’un député nigérien il faut l’accord des 2/3 du parlement.
Selon Marou Amadou, il s’agit « de permettre aux députés de retenir des charges contre eux ou les laver de tout soupçon dans les affaires pour lesquelles ils seront entendus ».
Libye: les ex-rebelles réclament 40% de représentation au CNT
TRIPOLI — Les anciens rebelles libyens qui ont combattu les forces de Mouammar Kadhafi ont réclamé lundi une plus grande représentation au Conseil national de transition (CNT), l'organe qui dirige le pays.
Les "thowars" (révolutionnaires) demandent que le CNT soit composé à 40% d'ex-rebelles "parce qu'ils sont le symbole de cette révolution", a affirmé Fraj el-Soueihli, un commandant de Misrata, grande ville à l'est de Tripoli.
M. el-Soueihli lisait le communiqué final d'une conférence de "l'Union des thowars de Libye", qui dit regrouper de 60 à 70% des ex-rebelles.
Le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, avait demandé mercredi aux participants de cette conférence d'établir une liste sur la base de laquelle "sept, huit ou neuf" thowars seraient choisis pour faire leur entrée dans le Conseil.
Le CNT, composé actuellement d'une cinquantaine de membres, doit être dissout après l'élection d'une assemblée constituante en juin, selon une "déclaration constitutionnelle" adoptée par le CNT.
Selon M. el-Soueihli, les associations de la société civile et les conseils locaux devraient eux aussi bénéficier d'une représentation de 40%, les femmes de 10% et les 10% restants devraient revenir aux minorités amazigh, toubou et touareg.
"Le Conseil n'est pas assez représentatif (...). La question est en discussion (avec les autorités) mais cela se fera", a assuré al-Bahloul Essid, l'un des organisateurs de la conférence, précisant qu'il ne s'agissait pas de dissoudre le CNT mais de l'élargir.
Mais les anciens rebelles réclament aussi que plusieurs membres du CNT accusés d'être des "opportunistes" ou d'avoir collaboré avec l'ancien régime soient renvoyés, a indiqué à l'AFP Mohammed Khfayer, d'Al-Baida (est), également présent.
Les thowars ont également décidé à l'issue de leur conférence de former un comité de 25 officiers de l'ancienne armée, chargés de choisir un nouveau chef d'état-major. M. Abdeljalil leur en avait fait la demande et devra ensuite valider leur choix.
Ce comité se réunira le 1er janvier à Misrata et a déjà reçu des dizaines de CV, selon M. Khfayer.
Le futur chef d'état-major de l'armée sera issu des rangs de l'ancienne armée, en cours de reconstitution après avoir été marginalisée sous Kadhafi, a-t-il poursuivi.
"Il doit avoir fait ses preuves sur le terrain, ne pas avoir été en train de dormir sous la climatisation pendant que nous combattions, sans savoir si nous allions rentrer vivants", a dit M. Khfayer, lui-même un officier de l'ancienne armée.
ActualitéLundi, 26 Décembre 2011 10:00Facebook Imprimer Envoyer Réagir

Les Azawed s’organisent face au Silence du pouvoir central

Les Touaregs du Mali interpellent Bamako

Par : Rédaction de Liberte
Les Touaregs du Mali sont épuisés. La colère des Azawed, fatigués par les mensonges de Bamako,  ne fait que grossir contre le pouvoir central malien. Face à l’absence de perspectives de paix, le mouvement Azawed se réorganise et menace.

Trahis par le régime de Amané Toumaré Touré (ATT), les Touaregs du Mali ont décidé de ne plus se croiser les bras face à la montée d’Aqmi, à laquelle Bamako veut les assimiler, et les conséquences de la crise libyenne qui a vu le retour de combattants aguerris de Libye. Trahis en mars 2007 et février 2009, en déposant les armes sans aucune contrepartie concrète, les Touaregs du Mali semblent avoir tiré les leçons de l’autisme de Bamako qui, en atomisant les accords d’Alger, a offert le plateau du nord du Mali aux terroristes d’Aqmi qui y évoluent comme dans un sanctuaire.
Ainsi, les dernières informations émanant de la région sont alarmantes comme le précise un responsable azawed : “La situation se dégrade dans les régions de Gao, Tombouctou et Kidal. Entre autres, le manque de prise en charge et des conditions de retour des quelques centaines de  familles touareg refugiées en Algérie dans leurs communes respectives, la prise en charge des combattants touaregs armés ainsi que les cadres militaires et politiques pour participer à la sécurisation de la région et le manque de grosses actions de développement réfléchies et concertées au profit des populations les plus délaissées. En réponse à cette situation, Bamako a tout simplement dissout du comité de suivi et d’application de la mise en œuvre des engagements pris en juillet 2006”.
Ce rejet de la paix manifeste a engendré une prise de conscience des principaux cadres du mouvement azawed qui au fil des rencontres ont décidé de s’entendre sur la création d’une nouvelle organisation politique et militaire qui prendrait en compte les échecs de paix et de la situation présente créée par Bamako. Avant sa mort tragique et encore inexpliquée, une concertation a eu lieu entre Ibrahim Ag Bahanga et le colonel Mohamed Ag Najim sur la situation en Libye, il avait demandé à ce dernier de se désolidariser du guide libyen (Kadhafi) pour venir le rejoindre dans le nord malien pour mettre en place une nouvelle organisation militaire et politique. Proposition qui avait été acceptée par le colonel Mohamed Ag Najim.
C’est ainsi qu’il a été le premier et avec tous ceux qui étaient avec lui à se désolidariser de la répression menée en Libye par le guide libyen pour rejoindre Ibrahim Ag Bahanga dans l’extrême nord malien pour mener avec ce dernier la lutte azawed. Malgré la perte d’Ibrahim Ag Bahanga les cadres militants, politiques et militaires ont finalement rallié, Ag Najim et se sont mis sous son commandement. Les militaires touaregs qui l’avaient accompagné depuis la Libye jusqu’au nord du Mali, également. Même des officiers touaregs et des combattants avaient déserté l’armée malienne pour le rejoindre.
Les tractations ont duré près de 10 jours comme l’explique un des participants et membres du MNLA : “Les participants sont tous animés d’une grande volonté pour dépasser les divergences et créer une nouvelle organisation politique et militaire, et ce, en fusionnant les organisations qui existent déjà”. Il s’agit du Mouvement touareg nord malien (organisation militaire et politique sur terrain depuis 2007) sous la responsabilité d’Ibrahim Ag Bahanga et la coordination de la nouvelle élite qui a été créée en octobre 2010 à Tombouctou  des régions nord (MNA, organisation politique). Ces organisations avec la participation de plus d’une quarantaine d’officiers et sous-officiers touaregs sur le terrain se sont entendus  pour la création du Mouvement national de libération de l’Azawed, MNLA (fusion entre le Mouvement touareg nord malien et Mouvement national de l’Azawad).
Ainsi le MNLA est la nouvelle force montante au nord Mali qui compte s’affirmer devant la communauté internationale malgré la propagande de Bamako qui veut l’entacher et la présenter comme un groupe violent comme l’analyse ce cadre du MNLA : “La politique sécuritaire de l’État malien a été très mal réfléchie. Au départ elle devait nuire tout simplement aux Touaregs mais elle a fini par se retourner sur l’ensemble du Mali car Bamako a fait la promotion de la pauvreté dans la région et celle des groupes armés terroristes, permettant à Aqmi de s’étendre et de mener des actions depuis son territoire”.
La présence des phalanges d’Abou Zeid dans les gorges de Tigherghar ne fait que renforcer la thèse du MNLA sur le jeu trouble d’ATT qui semble vouloir accoucher d’un chaos sécuritaire qui l’emmènerait à ne pas respecter son retrait du pouvoir puisque la présidentielle malienne est prévue avant fin 2012.
Pour endiguer ces menaces, les responsables politiques et militaires du Mouvement national de libération de l’Azawed réclament une prise en charge politique complète de l’Azawed. Un État qui abriterait un gouvernement qui ait des compétences par voie indirecte. Des compétences étatiques (politiques, sécurité, sociales et culturelles). Ceux que d’autres pourraient appeler encore “un État des communautés autonomes”. Et cela n’est pas une surprise si on se référait aux  multiples refus de l’État malien de la prise en compte des réalités de cette région et de son entêtement de faire de cette région, un territoire à part, où il ne se passe rien.
Actuellement un groupe d’intellectuels hommes et femmes travaille activement sur le contenu qu’il faut donner à ce territoire. Les responsables du mouvement, eux, ne demandent qu’une chose face à ce blocage et au silence des autorités maliennes comme le résume un cadre : “Entamer de vraies négociations avec la participation de la communauté internationale officielle, la situation pourrait rapidement se dégrader sur l’ensemble du pays.”
M. B.

Commentaires

Léo26-12-2011 12:44
#3
Dire qu'il s'agit de terroristes, c'est un peu oublier que ces gens éspèrent l'independance de leur région, ils ont pour modéle le FLN des années héroique qui fit la même chose, ils ont pour ennemi des gouvernants qui ont oublié et laissé sombrer leur région, ils n'ont même pas le soutien du FLN voisin qui lui a peur qu'une partie de l'Algérie soit revendiquée un jour. Ils n'ont rien a voir avec l'AQMI, au contraire

Lundi 26 décembre 2011

(…) La vérité est que la tragédie de Gao a été soigneusement conçue et exécutée par certains cadres sédentaires, un groupe d’hommes d’affaire de la cité avec la complicité active de certaines autorités civiles et militaires. En effet, déjà à la conférence des cadres co-présidées le 25-04-91 par le ministre de l’administration territoriale et son collègue chargé du tourisme et de l’artisanat, deux cadres ont déclaré sans embage :
-    « …il y a aujourd’hui imminence d’une guerre civile dans la ville de Gao ».
-    « Nous allons brûler les touaregs ».
Ces affirmations ayant valeur de véritables déclarations de guerre, constituaient un avertissement suffisant pour que les autorités prennent les dispositions qui s’imposent.
Le 26 Avril 91, sentant venir la tempête, des cadres et notables touareg et arabes se sont rendus chez le gouverneur et le commandant de la gendarmerie pour leur faire part du danger qui les menaçait.
Plein d’assurance, le gouverneur leur a donné des apaisements en disant ceci : « je connais bien les gens de Gao, ils parlent beaucoup, mais ils n’oseront pas agir. ». Ils lui ont répondu : « nous les connaissons aussi, mais les rumeurs qui circulent nous inquiètent ». Il reprit : « Tranquillisez-vous, il n’y aura rien, toutes les dispositions utiles seront prises ».
Le commandant de gendarmerie donna les mêmes assurances.
Le Vendredi 26 et Samedi 27 Avril, le gouverneur a tenu des réunions avec certains membres de la coordination des associations démocratiques, des notables de la ville et des éléments de service de sécurité. Il y aurait déclaré : « Faisons comme en Indochine, les enfants passent les premiers, les agents de l’ordre suivent pour perquisitionner ».

LE DEROULEMENT DES EVENEMENTS

En dépit des assurances données le 26 au soir la tragédie éclate le 27 Avril 91. Avec précision, sans le moindre tâtonnement, les maisons des touaregs et des arabes ont été systématiquement ciblées et sauvagement saccagées selon le plan suivant :
-    Perquisition par les éléments de la sécurité sous prétexte qu’elles contiendraient des armes et des rebelles et puis expulsion des habitants sous prétexte de les mettre en sécurité.
-    Invasion et pillage radical des habitations ainsi évacuées par la horde des vandales sous les yeux des agents de l’ordre.
Si comme l’a dit le gouverneur, des dispositions ont été prises pour éviter la tragédie, il est remarquable de constater que les services de l’ordre n’ont fait usage ni de gaz lacrymogène, ni de matraques, ni de cartouches à blanc, toute pratique habituelle en pareille circonstance. Au contraire, les armes étaient bel et bien chargées et des rafales de balles réelles ont été tirées sur la maison de Mme Agdaine et celle de Mohamed Ag Fattori.
Par ailleurs, pendant les perquisitions les bandes de vandales étaient contenues hors des habitations par de simples injonctions auxquelles elles obéissaient parce qu’apparemment c’était convenu.
Le complot a donc abouti à un résultat dramatique :
-    Deux morts
-    Deux blessés graves
-    Plusieurs blessés légers
-    Plus de 50 maisons littéralement saccagées avec un déchainement de haine que
Gao n’a jamais connu : portes, fenêtres, vêtements, ustensiles, voitures, installations électriques, robinets, meubles, bijoux, arbres, argent espèce, rien n’a été épargné.
Après ce monstrueux saccage : 305 personnes ont été regroupées dans la cour de la gendarmerie pour être transférées plus tard à Intahakha à 45 km, 700 personnes se sont refugiées dans un campement de marabouts Kel Essouk à 5 km de la ville – 350 autres personnes se sont retrouvées à Almoustarat à 140 km.  
Le déplacement de ces populations notamment celles transférées à Intahakha se justifie par l’incapacité de la gendarmerie à assurer leur sécurité à Gao. Il apparaît donc très clair que les assurances données par le gouverneur n’avaient aucun fondement.

-    Autres conséquences : Elles sont nombreuses et toutes aussi graves les unes
que les autres : familles sans abri, dénuement matériel total, fuite en désarroi, chocs psychologiques, immobilisme et blocage, exode, déséquilibre social, manque de confiance réciproque, aggravation de l’insécurité, désespoir, sentiment de rejet et d’exclusion etc.

CONCLUSION

Lorsque la rébellion a éclatée en Juin 1990 et a créé un climat d’insécurité dans les 6e et 7e Régions, ces sont des membres des communautés aujourd’hui agressées qui ont combattu volontairement aux côtés des forces armées quand cela est devenu nécessaire. Ils ont servi également d’intermédiaire entre les rebelles et le pouvoir central.
Comment donc comprendre qu’à Gao on ait rangé tous les touaregs et arabes dans le camp des rebelles ?
Ceux qui ont pris la lourde responsabilité de déclencher cette tragédie savent-ils que beaucoup plus que les pertes matérielles et humaines, la conséquence la plus grave est l’apparition pour la première fois dans l’histoire du Mali indépendant de la violence extériorisant le racisme ?
Savent-ils qu’après les mythes des religions, les mythes de races sont les plus dangereux à manipuler dans le monde ?
Savent-ils enfin que l’aggravation de l’insécurité ne peut jamais être un remède contre l’insécurité ?
Nous avons cependant la conviction et même les preuves que la majorité de la population sédentaire de Gao, bien qu’intoxiquée par des agitateurs virulents, désapprouve totalement ce qui s’est passé.
Nous savons également que les phénomènes de ce genre sont d’une contagion à propagation très rapide et que mal maîtrisés, ils risquent de nous entrainer dans un cycle infernal de la violence.
    Aussi pour éviter cette violence dont notre pays n’a nullement besoin proposons-nous les mesures suivantes :
-    Une enquête radicale et immédiate menée avec la plus grande impartialité sur les événements survenus à Gao le 27 et 28 Avril 1991.
-    Des sanctions exemplaires contre les coupables et leurs complices.
-    Une réparation des préjudices matériels et moraux causés aux victimes.
-    Des mesures adéquates pour assurer la sécurité des gens afin qu’ils se sentent couverts par les mêmes droits que le reste de la communauté nationale.
-    L’application correcte des accords de Tamanrasset par toutes les parties concernées.

                             Ag azawad                                      Gao le 7 Avril 1991