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mercredi 3 juillet 2019

Fin du franc CFA, et CEDEAO, le manque de consultation populaire, risque d'accentuer les ruptures Nords-Suds au Sahel.

La CEDEAO, est par définition officielle : la communauté des états de l'Afrique de l'ouest.
Cette "communauté de états", est loin d'être homogène, et des fractures profondes existent entre populations du nord et du sud, comme dans l'Azawad -Mali, Azawayir- Niger, Casamance - Sénégal, Nord - Sud Nigeria, ces exémples peuvent s'appliquer au Tchad, à la Guinée, au Burkina, à la Côte d'Ivoire etc.

I Des différences culturelles et économiques très marquées
Du Tchad, au Niger, Burkina, Mali, Sénégal, les populations nordistes, voire du centre sont en majorité de culture Berbérophone ou Arabophone, et ont des liens millénaires avec les pays de l'Afrique du Nord, notamment l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye, la Mauritanie et l'Égypte.
Leurs régions du Nord, ont toujours eu des échanges commerciaux et culturels avec l'Afrique du Nord et le monde Arabe.
Se voir, rattachés et noyés dans un grand ensemble de la CEDEAO, piloté par le géant nigérian avec ses 200 millions ( en recensant ses citoyens à double nationalité, présents au Niger, au Ghana, Côte d'Ivoire, etc) sans aucune consultation, ni ouverture vers l'Afrique du Nord, risque d'attiser, les conflits et d'apporter de l'eau aux moulins de indépendantistes, nombreux du Sahel, au Cameroun.
Beaucoup d'experts et consultants sur la région, estiment que passé l'euphorie susciter par l'Eco, la nouvelle monnaie, voulue par les sahéliens, les réalités politiques et enjeux économiques locaux, feront inexorablement surface, avec autant plus d'acuité, que le Nigeria et la côte d'Ivoire perçus comme leaders de la zone économique, pataugent dans leurs propres conflits d'intérêts situés, entre nord et sud. La situation économique du nord du Nigeria est plus que désastreuse, et avec l'anarchie et la Psychose semées par les terroristes de Boko Haram, c'est presque un million de réfugiés qui s'est déverser au Niger, lui même devenu, le théâtre d'affrontements entre jihadistes et forces militaires,de manière régulière.
L'intégration africaine au Sahel, a toujours été distante et voulue par les différents gouvernements, comme une muraille, face aux pays maghrébins, pourtant plus présents dans les échanges commerciaux et culturels, que le Nigeria.
La majorité des échanges culturels ou commerciaux des sahéliens, sont de manière traditionnelle tournés vers l'Europe et le Maghreb, voir depuis une décennie avec Dubaï, essayer de les en détourner en 2020, serait violent et conflictuel, pour beaucoup d'acteurs politiques et économiques.

II La hantise de complots et le French bashing, à la mode des partis au pouvoir et de certains syndicats panafricanistes du dimanche

C'est devenue une réalité historique et connue au Sahel, dans chaque "grin", "Fada" = groupes de conversations des trottoirs, le sport Favori, c'est d'accuser les français de tous les maux locaux.
Ça permet de trouver un bouc émissaire idéal, d'autant plus qu'il n'est pas là pour répondre ou se défendre, et qu'il n'a certainement pas le temps..ni l'énergie !
Ça dédouane les gouvernements sahéliens de leurs responsabilités et ça distrait de véritables enjeux économiques et politiques, nationaux.
Ça canalise les esprits et intentions à moindre coût, le prix d'un thé ou d'une bière, ou de beignets, ça dépend...
Ça évite de parler de corruptions et du clientélisme ambiant à tous les niveaux de administrations publiques et privées.
Au Mali, comme au Niger, on a vu des manifestants anti français et forces alliés de la lutte antiterroriste, alors même que les armées sont dans l'incapacité totale d'endiguer l'avancée des barbus. À titre d'exemple, entre mai et début juillet 2019, 87 militaires nigériens sont morts ou portés disparus, 345 civils sont otages de Boko Haram, dont seuls 37 sont répertoriés, et le reste ignorer...
Au Mali, pour la même période, il faut compter 78 militaires morts dans les embuscades et 325 voir plus..de civils massacrés par des milices gouvernementales ou jihadistes au nord, au centre, jusqu'au Burkina Faso.

III Mal gouvernance - corruption, plus manque de transparence et de consultations législatives et populaires

La malédiction du Sahel et des pays de la CEDEAO reste la mal gouvernance et l'incapacité des gouvernements et intellectuels à construire des VRAIES NATIONS, ET LES RESPECTER.
Changer de monnaies ou de pôle d'attirance ou de préférence culturel, n'est ni le fond du problème, ni la priorité des populations nordistes.

Conclusion

Il s'agit pour les gouvernements d'accepter de consulter les populations sur des questions aussi cruciales et stratégiques.
À titre d'exemple, Agadez au nord du Niger, reste les poumons économiques du pays, mais consomme et échange plus avec l'Algérie et la Libye.
l'Azawad au nord du Mali, consomme et parle Algérien.
Au Tibesti, ou les régions Toubous du Tchad, in consomme et on parle le dialecte libyen
On peut élargir les exemples au Sénégal, Bùrkina, Côte d'Ivoire etc.
La Mauritanie n'est pas associé, pourtant sa présence et influence au Sahel sont historique, d'où sa participation et sa gestion du "G5Sahel"
Pour des questions d'ordre aussi STRATEGIQUES, avec des enjeux internationaux et autochtones, les débats doivent être et rester démocratiques, mais pas imposés dans l'hypocrisie et de façon hâtive et partiale.
l'Afrique est un Tout, Continental, et on ne choisit pas de constituer des ensembles d'intégration économique et politique, en fonction de sa propre famille culturelle...
C'est contre la charte de l'Union africaine, car c'est exclusif et violent, à l'égard de dizaines de millions de nordistes.

SINTEC ( Sahara Intelligence Consulting)