vendredi 23 février 2018



Iyad Ag Ghali, terroriste et faiseur de paix

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Touareg du nord Mali devenu djihadiste, Iyad Ag Ghali est l’homme clé d’une éventuelle réconciliation du pouvoir malien avec les séparatistes du Nord Mali.Le puissant Président du Haut Conseil Islamique, Mahmoud Dicko, vient dans un entretien avec RFI de se déclarer partisan d’une discussion avec les chefs des groupes jihadistes, y compris avec le gros calibre du nord, Iyad Ag Ghali », avec qui il n’a pas cessé d’avoir des contacts, malgré sa proximité par ailleurs avec le président malien IBK. Aux dires de l’Iman Mahmoud Dicko, dont la duplicité est assumée depuis toujours, il faut avoir le courage « de parler avec tous les enfants du pays. Ceux qui refusent cette main tendue, il faut  que le peuple malien se mette ensemble pour les combattre, quels qu’ils soient».Et il dit avoir soumis une proposition dans ce sens au Président de la République,Ibrahim Boubacar Kéïta. « Je lui ai dit qu’il faut un espace de dialogue entre toutes les forces vives. Il m’a répondu qu’il est en train d’y réfléchir », ajoute le président du Haut Conseil Islamique du Mali.
Portrait d’Ag Ghali, terroriste et faiseur de paix
Personne, pas même l’armée française qui, lors de l’opération dde l’armée française en 2013, le laissa s’échapper probablement à la demande d’Alger, ne semble pressé d’arrêter Iyad Ag Ghali. Pourtant le charismatique leader de feu le mouvement islamiste Ansar Dine, colonne vertébrale de l’occupation du Nord Mali voici cinq ans, est inscrit sur la liste des terroristes recherchés par le département d’Etat américain. Réfugié un temps avec son épouse dans le sud algérien vers la ville de Tinzawaten où il possèderait une maison, l’homme navigue régulièrement à travers les dunes entre l’Adrar des Ifoghas au Mali et le sud de la Libye.
 S’il n’est jamais arrêté, c’est que celui que l’on surnomme « le lion du désert » n’a rien perdu de son influence dans la région. Ses puissants réseaux, de Kidal aux renseignements algériens (l’ancien DRS) en passant par les plus influents acteurs du pouvoir à Bamako, comme l’imam Dicko, président du Haut Conseil Islamique, en font une personnalité incontournable, pesant de tout son poids dans la crise malienne.

De Tripoli à Alger
Né vers 1955 dans une famille noble d’éleveurs de la tribu des Ifoghas au nord-est du Mali, Iyad Ag Ghali a un parcours digne de l’Odyssée. Agé d’à peine vingt ans dans les années 1980, il prend la route de la Libye comme de nombreux touaregs qui fuient le chômage et les terribles sécheresses qui dévastent la région. Là-bas, le futur chef rebelle enchaîne les jobs à la sauvette, jardinier, gardien de voitures, avant d’intégrer, comme des milliers d’autres touaregs, la légion islamique de Kadhafi. « A l’époque, s’enrôler dans l’armée libyenne représentait une possibilité de se former au combat dans l’optique d’une future rébellion » explique Pierre Boilley, directeur du Centre d’étude des mondes africains qui a connu Iyad Ag Ghali. Au Liban, où on l’envoie combattre les milices chrétiennes, puis sur le terrain tchadien, Iyad s’initie donc à l’art de la guerre.
C’est en combattant aguerri qu’il revient au pays lorsque Kadhafi démantèle la légion en 1987. Il troque alors son uniforme militaire pour celui de la rébellion touareg dont il va devenir une icône. A la tête du Mouvement populaire pour la libération de l’Azawad (MPLA), il lance sa première action d’envergure le 28 juin 1990 : un assaut contre la gendarmerie de la ville de Ménaka. Plusieurs policiers maliens meurent pendant l’attaque. Un fait d’arme qui lui vaut d’être reconnu comme un combattant redoutable. Au point de s’attirer l’oeil de l’Algérie, puissance régionale incontournable qui considère le nord Mali comme sa zone d’influence et craint de voir s’exporter les vélléités autonomistes sur son territoire. Après avoir longtemps réprimé les touaregs aux côtés de l’armée malienne, Alger s’engage en effet, dans une stratégie d’infiltration de ces mouvements. Stratégie dont Iyad sera la pierre angulaire.
Lorsque la diplomatie algérienne impose sa médiation dans le conflit malien et organise des négociations à Tamanrasset en 1991, les hommes du DRS choisissent de miser sur le jeune et ambitieux leader. Interlocuteur du gouvernement malien lors de ces pourparlers, Iyad accepte de signer l’accord de paix de Tamanrasset alors qu’aucun des objectifs de la rébellion n’est atteint. Un acte qui lui vaudra d’être considéré par beaucoup de maliens comme l’homme qui a ramené la paix au nord Mali, et par beaucoup de rebelles comme un traître passé sous la coupe de l’Etat. Le camps touareg se divise. Iyad, qui d’une pierre deux coups a acquis le soutien d’Alger et la confiance des autorités maliennes, fonde le Mouvement national de l’Azawad (MNA), un mouvement composé majoritairement de touaregs modérés.
Un entrepreneur politique
Progressivement, il plonge dans le fondamentalisme religieux. Déjà acquis au discours antioccidental cultivé dans les camps d’entrainement libyens, il se radicalise. Difficile d’expliquer ce virage. Si certains doutent de la sincérité de sa foi, beaucoup évoquent un épisode décisif.
Entre 1997 et 1998, des missionnaires salafistes pakistanais affiliés au courant Jamaat al-Tabligh qui prône un islam rigoriste débarquent à Kidal. Pendant de longues heures, Iyad discute avec eux et devient leur disciple. A leur contact, il change. « Il ne s’habillait plus qu’en blanc, ne buvait plus d’alcool » explique le chercheur Pierre Boiley. « Il dormait même dans les mosquées » affirme un homme politique malien. Son épouse, Anna Walet Bicha, valeureuse combattante aux côtés de la rébellion des années 1990, se voile de noir. Selon un ancien officier des services de renseignement à Bamako, Iyad effectue même une courte retraite au Peshawar. Tout en adhérant aux thèses fondamentalistes dont il se réclame officiellement à partir de 2003, le fin stratège peaufine son image d’islamiste « light » en prenant soin d’affirmer son rejet des attaques suicides et du terrorisme.
Ce positionnement, associée aux bonnes relations qu’il entretient avec Alger font de lui l’intermédiaire privilégié de Bamako pour la libération des otages capturés par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), ancêtre d’AQMI manipulé par les services algériens. En 2003, il parvient à faire libérer quatorze touristes européens enlevés en Algérie par la katiba d’Abderrezak el Para, un personnage controversé soupçonné d’être lié au DRS. Le business des otages devient une activité régulière très lucrative pour Iyad qui touche d’importantes commissions à chaque négociation.
Une aubaine pour l’Algérie qui voit son protégé devenir une figure politique incontournable au Mali et qui compte bien s’en servir. Dans cette logique, plusieurs sources font une lecture particulièrement médusante des agissements d’Iyad lors de la rébellion touareg de 2006. Aux avant-postes de la guérilla, le chef touareg fonde, cette année-là, un nouveau mouvement, l’Alliance démocratique pour le changement (ADC) soutenu par l’Algérie. En encourageant ainsi un nouveau soulèvement au nord Mali, Alger fait pièce à son rival libyen qui tente à l’époque d’ouvrir un consulat à Kidal. La rébellion, conduite contre les bases militaires de Kidal, Ménaka et Tessalit ne dure que 24h. Alger accuse alors Kadhafi d’être à l’origine des révoltes et obtient rapidement le départ des libyens.
Mais selon Jeremy Keenan, anthropologue britannique spécialiste des touaregs, le plan va plus loin. Iyad et le DRS auraient conclu un accord secret prévoyant que les rebelles lancent ensuite des attaques contre le GSPC. C’est chose faite en juillet et octobre 2006, moyennant rémunération pour Iyad et ses hommes. Ces opérations permettent alors de réactiver la problématique djihadiste au Mali et de justifier l’intervention américaine dans la région dans le cadre de la GWOT (Global War on Terror), avec Alger comme partenaire privilégié, explique Keenan. Pur fantasme ou fragments de vérité ? Reste que c’est de nouveau sous le parrainage de l’Algérie que se tiennent les négociations avec le gouvernement malien. Comme en 2003, Iyad ressort son costume de faiseur de paix pour faire aboutir les accords d’Alger, en juillet 2006.
Fin stratège, Iyad Ag Ghali doit en partie sa longévité à sa capacité à jouer sur de nombreux tableaux. En 2007, il se rend en personne auprès l’ambassadeur américain Terence McCulley et réclame l’assistance des Etats-Unis lors d’opérations spéciales contre Aqmi. A l‘époque, l’homme prône déjà l’imposition de la charia mais affirme à l’ambassadeur que les populations du nord Mali ne sont pas très réceptives à l’extrémisme. Le jeu est subtil. « C’est un véritable entrepreneur politique. Il peut changer d’alliance du jour au lendemain selon les rapports de force » explique un diplomate français.
Des désirs contrariés
Admiré et redouté à la fois, Iyad fascine et se rend indispensable. Même le président ATT sait, à l’époque, à quel point il peut lui être utile. « ATT avait une ligne directe avec Iyad qui était un relai extrêmement précieux pour lui au nord Mali » affirme le même diplomate. Pourtant, son influence croissante est source d’inquiétudes et Iyad se voit nommé consul à Djeddah en novembre 2007. « Grave erreur » confie un ancien officier du renseignement malien. « Nous avions sous-estimé son degré de radicalisation à l’époque ». Les contacts qu’il noue sur place avec des groupes salafistes lui valent de se faire expulser du territoire en 2010.
De retour au Mali avec son nouveau carnet d’adresse, il gravite autour de personnalités liées à Aqmi et fait son retour sur le marché des otages qui lui rapporte gros. Son nom apparaît notamment à plusieurs reprises en 2013 lors de la libération des otages d’Areva capturés à Arlit au Niger. L’enlèvement implique en effet non seulement le chef d’Aqmi Abou Zeid, mais également Abdelkrim le Targui, leader touareg de la katiba Al-Ansar et cousin d’Ag Ghali. A la mort d’Abou Zeid en 2011, Abdelkrim le Targui et Iyad qui est alors recherché se chargeront des otages cachés… en Algérie. Pour plusieurs sources, ces derniers auraient avant tout servi de monnaie d’échange contre l’impunité d’Iyad et de ses hommes jusqu’à aujourd’hui.
A la fin de l’année 2011, la colère gronde à nouveau au nord du Mali. La chute de Kadhafi entraine le retour au bercail de nombreux touaregs maliens ayant combattu pour l’armée du « Guide ». Lorsqu’une autre grande figure de la rébellion, Ibrahim Ag Bahanga, tente de fédérer ces combattants avec d’autres rebelles locaux pour former le MNLA, Iyad revendique le leadership. Sans succès. Les membres de la nouvelle rébellion se méfient de cet homme tortueux jugé trop proche d’Aqmi, de l’Algérie, et dont les manœuvres dans les années 1990 ont provoqué l’éclatement du camps rebelle.
Qu’à cela ne tienne, le 15 décembre 2011, il créé son propre mouvement, Ansar Dine, autour d’un noyau de fidèles et de certains membres d’Aqmi. A la même époque, Iyad essuie un deuxième revers. Lorsqu’il aspire à la chefferie traditionnelle des Ifoghas, le patriarche Intallah Ag Attaher lui préfère son fils, Alghabass Ag Intallah. A la tête d’Ansar-Dine, Iyad reprend pourtant vite du galon grâce à ses nombreux soutiens. En plus de l’appui logistique et financier que lui prodigue l’Algérie, les membres de la katiba d’Aqmi, Al-Ansar, dirigée par son cousin Abdelkrim le Targui lui apportent leur soutien. Très vite, la puissance militaire d’Ansar Dine dans les combats surpasse celle du Mnla. Des alliances de circonstance se forment.
Hors d’atteinte
Progressivement, l’Etat malien se délite sous la violence des combats au nord, la montée en puissance des groupes djihadistes et le coup d’Etat militaire de mars 2012 qui renverse l’ancien président ATT. Mais dans ce chaos, plusieurs informations indiquent qu’Iyad Ag Ghali, dont la percée est vite considérée comme un danger par les responsables français, était peut-être la cheville ouvrière d’un plan sophistiqué censé ramener le calme.
En janvier 2013, les renseignements américains indiquent que plusieurs colonnes de pick-ups se mettent en marche vers la ville de Konna sur la route de Bamako et vers l’aéroport de Mopti-Sévaré. Parmi les combattants, des hommes d’Ansar Dine avec Iyad à leur tête, allié d’Aqmi, du Mujao et du MNLA. Pour le ministère de la Défense français, le moment est venu d’intervenir. Il faut à tout prix empêcher la progression des « terroristes » vers la capitale. Mais sur place, un autre scénario, pensé à Bamako, cherche à mettre fin au conflit malien. Durant les dix mois qu’a duré l’occupation du nord Mali, Iyad Ag Ghali est resté en contact permanent avec les plus hautes autorités religieuses maliennes, lesquelles sont au mieux avec le bérets verts du capitaine Sanogo, l’homme qui a débarqué ATT. Ensemble, ils avaient imaginé une sorte de coup d’Etat en douceur qui a connu un début d’exécution. Le 9 janvier 2013, avant-veille de l’intervention française, les partisans du cheikh Hamaloua défilaient dans Bamako en faveur des militaires putschistes. Il ne restait plus au capitaine Sanogo et à ses alliés qu’à prendre le pouvoir, en profitant de la panique créée par le début de la marche des Touaregs sur Bamako et à négocier avec Iyad Ag Ghali, leur fidèle contact au Nord, qui avait pris soin de se prononcer contre la partition du pays. N’était-ce pas là, un gage de sa bonne volonté ?
Un diplomate français enfonce le clou : « rien n’indique qu’Ansar Dine et ses alliés allaient descendre vers Bamako. Ils n’étaient en formation pour aller si loin ». Pour preuve : lorsque les combattants d’Ansar Dine commencent à se diriger vers le sud, le 8 janvier 2013, les services français interceptent des communications entre Iyad et le DRS. Ces derniers conseillent au chef touareg de faire preuve de prudence et de ne pas se précipiter sur Bamako. Longtemps un pion aux mains d’Alger, Iyad était-il en train d’échapper à ses parrains de toujours ? Un ancien de ses proches raconte qu’à la même période, le chef touareg a diffusé un communiqué rédigé dans un français parfait – avec l’aide de qui ? — et signé de sa main, dans lequel il critique vivement la politique algérienne.
L’homme a cependant toujours ses entrées chez le grand voisin du nord où il s’approvisionne régulièrement. Sa femme, Anna Walet Bicha et plusieurs de ses lieutenants résideraient en permanence dans la ville de Tinzawaten, une base arrière importante. Alors que les négociations avec le gouvernement malien sont dans l’impasse et que les tensions inter tribales ne cessent de s’accentuer sur le terrain, le réseau et l’aura d’Iyad Ag Ghali constituent de précieux atouts. D’autant qu’il n’épouse pas les revendications séparatistes touarègues que le gouvernement malien rejette en bloc.
La liberté dont il dispose dans ses déplacements au nord Mali interroge en tout cas la position de Paris dont les militaires sont toujours sur place dans le cadre de l’opération Barkhane. Y aurait-il pour l’instant plus à perdre de la neutralisation ou de la capture d’Iyad Ag Ghali qu’au maintien de sa liberté ?
La recrudescence d’attaques d’Ansar Eddine perpétuées tout récemment au centre et au sud du territoire malien dans la région de Mopti puis aux frontières avec la Mauritanie et la Côte d’Ivoire montrent en tout cas que le chef touareg n’a rien perdu de ses nombreux relais dans le pays.
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Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)
https://mondafrique.com/lombre-diyad-ag-ghali-plane-projet-de-paix-mali/

mercredi 21 février 2018

Mineuse de l’épi /Lutte biologique

Publié le dimanche 8 octobre 2017
Gestion de la chenille mineuse de l’épi du mil par des lâchers du parasitoïde Habrobracon hebetor Say au Niger
Rédaction : Laouali Amadou (INRAN/CERRA Maradi), Ibrahim B. Baoua (Université DanDicko Dankoulodo de Maradi), Malick N. Ba (ICRISAT/Niger), Bettina Haussmann (University of Hohenheim), Mariama Altiné (PPAAO/WAAPP/Niger)
Le mil est la principale céréale cultivée au Niger. Il est utilisé par 97% des ménages et représente 23% de la consommation alimentaire. Malheureusement cette culture est confrontée depuis les grandes sécheresses des années 1974 aux attaques des ravageurs dont la chenille mineuse de l’épi de mil (Heliocheilus albipunctella), un des principaux ravageurs du mil au Niger. Les dégâts provoqués par la mineuse sont principalement des mines et des galeries sur l’épi de mil. Cette chenille est capable de causer des pertes de rendement en grain de 60%.
Problématiques dans la lutte contre la mineuse de l’épi
Au Niger, la protection de certaines cultures comme le mil est considérée comme un service public qui doit prendre en charge tous les problèmes phytosanitaires des producteurs. Ce sont chaque année de grosse quantité de pesticides chimiques qui sont utilisées contre les ravageurs d’importances alimentaires et économiques comme la mineuse de l’épi de mil. Cependant, cette onéreuse méthode bien qu’efficace présente des risques énormes sur la santé de l’homme et sur l’environnement. Malheureusement ces dernières années, la raréfaction des ressources des l’État et le désengagement des partenaires financiers impliqués dans la lutte chimique limitent les moyens de lutte contre cette chenille qui continue encore de causer des dégâts importants. Pour cela des méthodes dites alternatives moins chères adaptées aux conditions ont été élaborées.
Quelles méthodes alternatives contre la mineuse de l’épi ?
En 2015 et 2016, une démarche de lutte biologique de grande envergure a été initiée par des lâchers du parasitoïde antagoniste Habrobracon hebetor dans cinq régions du Niger. L’originalité de cette étude est la participation de plusieurs équipes incluant les organisations de producteurs. Celles-ci ont jouées un grand rôle dans la sensibilisation des agriculteurs, l’identification des zones d’infestation du ravageur et la mise en place de 9177 sacs de lâcher.
Les régions touchées par l’étude
Les cinq régions concernées par cette étude sont : Dosso, Maradi, Tahoua, Tillabéri et Zinder. Les surfaces couvertes ont été estimées à 1 417 680 ha en 2015 et 1 521 330 ha en 2016 soit 21% des surfaces en mil dans les régions concernées. Les évaluations menées au cours des deux années ont permis de noter une augmentation des taux de parasitisme de la chenille mineuse de 168 à 1398% dans les villages de lâcher par rapport aux villages témoins. L’enquête sur la perception de l’application de cette méthode alternative simple, moins couteuse et adaptée aux conditions rurales nigériennes a été menée auprès même des bénéficières. Celle-ci a révélé :
- un renforcement de capacités des acteurs ; 
- une bonne maîtrise de la technologie de la part de 77% des producteurs ; 
- un taux de satisfaction de 77% des répondants ; 
- la mortalité moyenne des larves du ravageur est estimée à 76% ; 
- une possibilité de mise en place d’un système d’alerte précoce ; 
- une augmentation du rendement en gains du mil de 50%.
Conclusion
La démarche participative développée au cours des deux années de l’étude a permis, d’une part, une lutte préventive contre la mineuse de l’épi et d’autre part encouragé la promotion d’une méthode biologique permettant de limiter les pertes causées par le ravageur et augmenter la production du mil. L’utilisation de cette méthode émergeante appliquée dans beaucoup de pays en Afrique Sub-saharienne s’inscrit dans la logique de la promotion de la lutte intégrée. Elle permet de réduire l’usage des pesticides chimiques tout en contribuant à l’intensification durable de la production agricole.

lundi 19 février 2018

http://www.tamoudre.org/

Tessalit, 15 et 16 février-Forum sur la paix,la cohésion sociale et le vivre ensemble

Sommet de Munich et sécurité au Sahel: Les rencontres se multiplient, les attaques aussi

Le Pays B Faso-19-02-2018
Les lampions se sont éteints hier, 18 février 2018, sur le 54è sommet de Munich qui a réuni 21 chefs d’Etat et de gouvernement autour du thème portant sur la paix et la sécurité dans le monde. Sans être officiellement à l’ordre […]

Plusieurs hommes de mains d’Iyad Ag Ghaly tués

L’Indicateur du Renouveau–19 Fév 2018
La mort de plusieurs proches d’Iyad Ag Ghaly marque un tournant dans la lutte contre le terrorisme dans le Nord du Mali. L’opération menée par la force Barkhane a été confirmée par l’état-major des armées de la France et des proches du chef […]

Regain de tension dans le nord

Studio Tamani-dimanche 18 février 2018 16:09
Les hostilités connaissent un regain d’intensité dans certaines régions au Nord et au centre du Mali. Hier, des combats entre des présumés jihadistes et la force Barkhane non loin de Tegharghar au nord d’Aguelhoc auraient fait 5 morts et des véhicules détruits côté […]

Qui a été tué dans le triple assaut français près de la frontière algérienne ?

Liberation- Célian Macé — 16 février 2018 à 19:51
Le raid aérien, puis au sol, de l’armée française visait des membres d’Ansar Dine. Plusieurs cadres de l’organisation jihadiste dirigée par le Touareg Iyad Ag Ghali ont trouvé la mort.
Un soldat français de l’opération «Barkhane», […]

L’impossible retour chez eux des Tawarghas de Libye

Frédéric Bobin (Tunis, correspondant)-LE MONDE Le 19.02.2018 à 10h48
L’accord avec la ville voisine de Misrata devait montrer l’exemple en vue d’une réconciliation nationale.
Ce devait être un retour emblématique, une vitrine de la réconciliation en Libye. Or 300 familles tawarghas sont bloquées, […]

Mauritanie-France : Macron attendu à Nouakchott pour parler du G5 Sahel avec Aziz

Jeune Afrique-19 février 2018 à 11h18
Le président français est attendu à Nouakchott d’ici à la fin mars 2018. Ce sera la première visite officielle d’un chef d’État français en Mauritanie depuis celle de Jacques Chirac, en 1997. Au centre des discussions : la lutte contre le […]

Lutte anti-terroriste : révélations sur le triangle stratégique Sénégal-France-Mauritanie

Dakaractu.com/18-02-2018
Dans son numéro à paraître, Jeune Afrique est revenue sur le triangle stratégique entre la France, le Sénégal et la Mauritanie pour révéler que Nouakchott « ne voyait pas d’un bon œil que Paris (sous le magistère de François Hollande) attribue tout le mérite de la […]

Pour le Mali et le G5 Sahel, la peur doit changer de camp

AFP-17 février 2018 à 07h15
Directement visés par la lente montée en puissance de la force du G5 Sahel aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, les groupes jihadistes tentent de la contrecarrer par des attaques de plus en plus meurtrières, selon des experts.
Lire la suite

G5 Sahel: le financement de la force conjointe se précise

RFI Publié le 17-02-2018 à 23:25-Avec notre envoyé spécial à Munich, Pascal Thibault
Réunis à Munich, en Allemagne, pour la conférence sur la sécurité, les responsables africains ont évoqué la mise en place d’une force conjointe pour le G5 Sahel.
A Munich, pour la conférence sur la […]

Le secrétaire général d’une mairie enlevé dans dans la région de Mopti

maliweb-18 Fév 2018 Le secrétaire général de la commune de Togoro Kotia, dans la localité de Sossobe, Hamidou Sankare, a été enlevé nuitamment dans le centre du Mali par des hommes armésVue de Tombouctou, au Mali. (Photo d’illustration) © Peter Langer/Getty ImagesCet enlèvement, intervenu dans la nuit de vendredi […]

Menace terroriste dans la région de Tombouctou: Goundam en alerte

Malijet – 17-02-2018
La tension monte à Goundam. Les écoles, bâtiments administratifs et plusieurs accès de la ville sont fermés. La population paniquée, l’armée malienne sur le qui-vive, l’alerte tintée.
C’est dans une atmosphère de panique et de psychose que la population de la commune urbaine de Goundam (81 […]

Talataye : Vivre dans la peur

Journal du Mali-Publié le 15.02.2018 à 13h01 par Olivier DUBOIS
Depuis une dizaine de jours, la commune rurale de Talataye, une localité isolée située dans le cercle d’Ansongo, est en proie à de vives tensions. Terrorisme ou conflit interethnique, enjeu sécuritaire et jeux d’intérêts entre groupe armés, ont installé […]

Déradicalisation : le Tchad ouvre son premier centre

Le Point Afrique-Aurélie Bazzara, à N’Djamena Publié le 14/02/2018 à 12:54
REPORTAGE. Initié par un groupe d’intellectuels tchadiens, le centre est dédié à l’étude et à la prévention du terrorisme dans un pays en première ligne dans le combat contre les djihadistes.
Le Centre d’étude pour le développement et la […]

Des milliers de Libyens célèbrent l’anniversaire de « leur » révolution

Slate Afrique- 18/02/2018 à 0:03
Des milliers de Libyens ont célébré samedi le 7e anniversaire de la révolution qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, malgré leur calvaire quotidien dans un pays miné par une crise politique et économique sans précédent.
Dans la capitale Tripoli comme […]

Affaire Oxfam : le silence gêné des ONG

Karen Lajon-JDD-16h00 , le 18 février 2018
Oxfam n’en finit plus de payer les conséquences des affaires d’abus sexuels de l’un de ses cadres notamment. Les autres ONG, elles, ne savent pas quelle stratégie adopter.
Après Oxfam, qui d’autres? (Reuters)
Mauvaise semaine pour la cause humanitaire. Le scandale […]

Tessalit: ouverture de la 4ème édition du festival de la Tribu Iradjanaten

MIKADO FM
Ouverture à Tessalit en 8e région, de la 4ème édition du festival de la Tribu Iradjanaten de Tessalit. Pendant trois jours, les citoyens de cette commune rurale du nord du Mali, vont discuter et échanger sur leurs problèmes.
Le thème de la présente édition est Paix et […]

Jeunesse malienne : Une génération en perdition ?

Journal du Mali-Publié le 15.02.2018 à 15h02 par Acherif Ag Ismaguel
La jeunesse malienne, couche la plus importante en nombre de la population, ne cesse aujourd’hui de scandaliser. Le fossé entre les dérives et les normes sociales de référence questionne la nature même de l’éducation inculquée aux enfants. Le […]

Bamanakan, songhaï, tamashek… les langues nationales peinent à s’imposer dans les écoles maliennes

Bokar Sangaré (contributeur Le Monde Afrique, Bamako)-LE MONDE Le 15.02.2018 à 18h14
L’Etat a fait le choix d’utiliser plusieurs langues dans l’enseignement primaire, mais les partisans du français restent nombreux.
Ecole fondamentale Mamadou-Kounta de Kalabancoro, une commune de Bamako. Elève de première […]

« La formation peut être un frein à l’immigration clandestine »

DW -15/02/2018
Depuis l’adoption en mai 2016 de la loi contre le trafic des migrants au Niger, plusieurs passeurs ont été arrêtés à Agadez, une ville considérée comme l’une des plaques tournantes de la migration illégale. Mais les autorités veulent changer la donne, à l’instar du maire […]

Le GATIA repousse une attaque à Intamedh (130 km de Gao)

aBamako.com- vendredi 16 fevrier 2018
Le GATIA informe l’opinion Nationale et Internationale qu’une de ses patrouilles a été attaquée le vendredi 16 février 2018 à Intamedhé , commune d’Anchawadj, (130 km de Gao) par des hommes armés à bord de huit véhicules et d’un nombre indéterminé […]

Sommet de Munich et sécurité au Sahel: Les rencontres se multiplient, les attaques aussi

 Le Pays B Faso-19-02-2018 
Les lampions se sont éteints hier, 18 février 2018, sur le 54è sommet de Munich qui a réuni 21 chefs d’Etat et de gouvernement autour du thème portant sur la paix et la sécurité dans le monde. Sans être officiellement à l’ordre du jour de ce sommet largement consacré aux crises au Moyen-Orient et à la relation de plus en plus équivoque entre les Etats-Unis et l’OTAN, la question du terrorisme dans le sahel s’est invitée aux débats, avec la présence remarquée des présidents  Paul Kagame du Rwanda et de l’Union africaine, et Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso.

SOMMET DE MUNICH ET SECURITE AU SAHEL : Les rencontres se multiplient, les attaques aussi

Les échanges que ces chefs d’Etat ont eus avec leurs homologues, visaient principalement à faire le point sur la gravité et la complexité des problèmes sécuritaires dans la partie sahélienne du continent, et du coup, susciter la générosité d’éventuels donateurs, notamment de l’Union européenne (UE), à l’occasion de la rencontre de Bruxelles du 23 février prochain destinée au financement des opérations de la force conjointe toujours en constitution. La multiplication des rencontres du genre commence, c’est le moins que l’on puisse dire, à agacer les populations des zones où sévissent les terroristes qui ne comprennent pas les tenants et les aboutissants de ces chassés-croisés diplomatiques à n’en pas finir, alors que l’ennemi gagne du terrain et continue allègrement à faire du rodéo entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Certes, pour engager des actions militaires de grande envergure, il faut beaucoup de moyens matériels, financiers et humains, mais a-t-on réellement besoin de multiplier les sommets et les tables-rondes pour y parvenir, au moment où certaines zones entières de cette sous-région ouest-africaine sont en passe d’échapper au contrôle des Etats ?
Pas besoin de perdre du temps dans des rencontres
Manifestement, les potentiels contributeurs ne se bousculent pas au portillon pour remplir de fric la sébile fabriquée par la France et tendue par les mendiants de service que sont les pays membres du G5 sahel. Alors, que se passerait-il si à l’issue de la rencontre de Bruxelles, les financements acquis se révèlent nettement insuffisants par rapport aux budgets concoctés par l’état-major de la force conjointe pour soutenir les opérations sur le terrain ? Peut-être se tournera-t-on vers la Chine ou la Russie pour glaner quelques « Yuan » ou quelques «Rouble », mais qui ne suffiraient certainement pas à combler les retards de plusieurs décennies de sous-équipements et de mauvaise gestion de nos armées nationales.
Tant qu’à faire, pourquoi ne pas commencer avec les moyens du bord, en mettant les armées malienne, nigérienne et burkinabè en mode « rouleau-compresseur » aux frontières des trois pays, histoire de prendre les terroristes en sandwich et de les contraindre à la capitulation ? Plus que la question financière, la victoire contre le terrorisme est tributaire des stratégies qui seront mises en place pour impliquer les populations locales sans lesquelles le combat sera vain. On ne le dira jamais assez, dans la lutte sans merci contre les forces du mal, il faudra faire beaucoup attention à cette bombe atomique à retardement qu’est le délit de faciès, dont le détonateur pourrait être une simple bavure au cours des opérations de traque ou de ratissage menées par nos Forces de défense et de sécurité (FDS). Une fois que la confiance sera entièrement établie entre les FDS et les populations  qui côtoient quotidiennement les terroristes, il n’y a pas de doute que ces derniers vont passer en colonne couvrée à la trappe, d’autant que les discours qu’ils véhiculent et les actes qu’ils commettent sont aux antipodes des besoins existentiels du plus grand nombre.
Pour nouer cette confiance entre nous-mêmes, pas besoin de perdre du temps dans des rencontres, du reste budgétivores, à Munich ou à Bruxelles. A moins que les financements tant espérés ne soient destinés, en partie, à entretenir l’embonpoint des Généraux et autres officiers d’opérette qui pullulent dans nos casernes, s’ils ne se pavanent pas dans les endroits mondains de nos villes, à la recherche des plaisirs de la vie. Pendant ce temps, les terroristes dictent leur loi dans nos villages le long des différentes frontières, en renforçant leurs effectifs avec des jeunes qui les rejoignent plus par dépit que par conviction. Et la situation est d’autant plus inquiétante qu’ils semblent étendre leurs tentacules au-delà de leurs zones d’action habituelles. Un pays comme le Burkina Faso devrait, dans sa participation aux combats en perspective dans le cadre du G5, se garder de dégarnir des régions comme celles du Nord et de la Boucle du Mouhoun qui pourraient être des zones de repli de combattants fuyant l’enfer du fameux triangle de la mort que constituent les frontières communes du Mali, du Niger et du Burkina. Tout cela fait partie des stratégies de riposte contre le terrorisme dont nous parlions et qui pourraient être efficaces, en attendant évidemment que de bons samaritains veuillent bien cracher au bassinet pour non seulement motiver les soldats, mais aussi et surtout aider à créer des emplois, accroître l’offre éducative et améliorer de manière générale les conditions de vie des populations dont la majeure partie ne demande qu’à vivre paisiblement.
Hamadou GADIAGA
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