mercredi 17 janvier 2018

Imzad, de Farida Sellal : hymne à la poésie chantée touarègue

elmoudjahid.com-17-01-2018
Qui apprécie le travail de Farida Sellal et croit la connaître à travers ses écrits doit se procurer l’ouvrage intitulé «Imzad». Engagé certes, mais lucide, perspicace et surtout pénétrant, cet ouvrage — autant que «Nomade» qui, lui, est plus récent —, situe parfaitement le parcours de l’auteure en la replaçant rigoureusement dans une chronologie aussi précise qu’éclairante.
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    Qui apprécie le travail de Farida Sellal et croit la connaître à travers ses écrits doit se procurer l’ouvrage intitulé «Imzad». Engagé certes, mais lucide, perspicace et surtout pénétrant, cet ouvrage — autant que «Nomade»  qui, lui, est plus récent —, situe parfaitement le parcours de l’auteure en la replaçant rigoureusement dans une chronologie aussi précise qu’éclairante.
Après deux préfaces développées dans lesquelles est définie sa progression constante, insatiable dans la conquête de son environnement ethnomusicologique, Farida Sellal, dans l’avant-propos à son ouvrage, s’explique, fort bien du reste, à travers le passage ci-après : «j’ai choisi d’aborder l’histoire et le vécu de l’imzad (…) pour tenter, à ma manière, d’illustrer l’idée selon laquelle le souvenir est l’unique moyen de freiner le temps sans pour autant prétendre l’arrêter». L’auteure d’Imzad ponctue le contenu de l’ouvrage par une sorte de postface ainsi qu’une annexe où elle présente quelques fameux poèmes d’imzad chantés, recueillis et traduits en français par elle-même.
Pour en revenir au contenu de l’ouvrage, celui-ci s’ouvre avec les deux préfaces mentionnées plus haut, à savoir celle de Pierre Augier, ancien directeur du département de musicologie africaine, Institut National des Arts d’Abidjan, et celle du professeur Slimane Hachi, directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques d’Alger. Les deux éminents scientifiques ont suivi de près le parcours professionnel de l’auteure. Tous deux, proches de Farida Sellal, racontent avec simplicité et tendresse le travail considérable effectué par la présidente de l’association «Sauver l’imzad». D’abord, ce passage très éloquent tiré de la préface de Pierre Augier : «(…) Dans la notice du CD «Musiques des Touaregs Kel Ahaggar», publié en 2009 par l’association Sauver l’imzad, Farida Sellal a raconté comment, à l’occasion d’une visite à la violoniste Alamine Khoulen, l’idée lui est venue de fonder l’association et de créer l’école d’imzad ; «…avec Seddik Khatalli, je vais chez Alamine Khoulen que je retrouve dans un état de dénuement total. Sans réfléchir, je lui pose la question : «Si nous créons une école d’imzad, voudras-tu apprendre aux jeunes filles à jouer de l’imzad ? ». Un grand sourire illumina son visage et elle me répondit: «bien sùr que j’apprendrai à tout le monde. L’imzad, c’est ma vie, et mon désir le plus cher est de le transmettre aux générations futures. Mais qui voudra apprendre à jouer de l’imzad ?». Farida Sellal exposa néanmoins son projet au chef spirituel des Touaregs du Sahara central, «l’aménokal» Hadj Moussa Akhamok, qui l’approuva, accepta d’être président d’honneur de l’association. Malheureusement, Hadj Moussa Akhamok décéda quelques mois plus tard             (…) ».
«C’est autour de l’imzad que les plus belles poésies sont chantées» (Pierre Augier)
Ensuite, cet autre passage ci-après tout aussi éloquent de Slimane Hachi, qui a fait inscrire l’imzad en 2013 par l’Unesco sur «la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité» : «(…) Malgré tout, ces pasteurs d’il y a quatre mille ans (…) musiquaient déjà, ils faisaient résonner des lithophones taillés dans du granite et fabriquaient des instruments à corde comme on peut en admirer au Tassili ou sur les roches de «Tan n Kebran» même. C’est dans ce monde de ravissement que nous emmène l’ouvrage de Farida Sellal. Avec des explications édifiantes, des rappels historiques appropriés, des démonstrations soutenues, d’excellentes traductions de poèmes d’imzad et des photographies d’art dont elle est l’auteure, elle nous fait découvrir —ou redécouvrir— ce Sahara envoûtant, ce pays en couches de mémoire nues, vives, offertes, logées au cœur de la permanence de ses femmes, de ses hommes et de son imzad qui ne cesse de chanter, de parler et de donner la parole (…). Ce livre, bien construit, fluide, documenté est une leçon sur la société touarègue  à travers un instrument de musique qui, bien plus qu’une vielle qui résonne, est un emblème qui signifie».
Tout aussi touchants, s’ensuivent l’avant-propos ainsi que le texte à caractère poétique du contenu de l’ouvrage, écrits par l’auteure elle-mème ; et qui laissent transparaitre sa combativité par rapport à l’indifférence d’autrui —quelques uns de ses pairs entre autres­— ainsi que ses tentatives d’informer ces derniers sur son travail. Celles-ci (les tentatives) restent malheureusement muettes sur ses réflexions en tant que présidente de l’association «Sauver l’imzad» ; ce qui, toutefois, ne gàche en rien la qualité globale de l’ouvrage précité.
«Ce livre, ce beau livre est à l’Imzad un véritable Imzad» (Slimane Hachi)
Pour cause, les traces des travaux de Farida Sellal sont, entre autres, de superbes photographies prises sur les lieux : Djanet, Tamanrasset, etc. Pratiquement toute l’étendue des territoires de l’Ahaggar et du Tassili n’Ajjer a été prise en compte, sur plusieurs années, ce qui est fort louable. Hormis l’instrument lui-mème, qui déjà est une œuvre d’art traditionnel en soi, ces photographies sont, elles aussi, les seules œuvres durables. Il faut dire que les images, du reste fort élégantes, guident des thématiques très féminines qui deviennent forcément, dans cette fin de décennie 2010 et aussi veille de décennie 2020, illustrations mythiques ou hommages. Et des images au texte, analyse, descriptions et commentaires par l’auteure, bref, au-delà de la découverte d’une œuvre -d’art traditionnel- monumentale proprement dite, le tout a été fait dans la permanence de l’humain. Autrement dit, en y réfléchissant bien, c’est à se demander si l’imzad en tant qu’instrument ne supporte pas, au même titre que toute autre œuvre d’art traditionnel, son inscription dans un Panthéon idoine. En tout cas, son insertion dans un beau livre d’art est déjà une belle initiative en soi dès lors qu’elle y trouve un moyen de diffusion tout à fait convenable. Le tout relevant d’une édition à un prix relativement abordable, en l’occurrence Casbah-Editions ; et cela, quand bien même l’ouvrage contient une profusion d’images d’une excellente résolution. Basé sur le principe d’une page par image, souvent de deux pleines pages par image, lesquelles sont accompagnée dans la plupart des cas d’un texte explicatif en vis-à-vis, le déroulement d’«Imzad» n’est entrecoupé d’aucune tète de chapitre ; ce qui n’empèche pas de deviner, au cours de sa lecture, les quelques grandes étapes de l’élaboration du regard.
Pour tout dire, cet ouvrage impressionnant et fort bien réalisé compte assurément plus de photos que de pages écrites —255 sur 336 pages au total— photos qui sont autant témoins d’expressions artistiques. Ce qui est tout à l’honneur de l’auteure et de l’éditeur qui ont signé là, il faut en convenir, un très beau livre d’art.
Kamel Bouslama, http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/119011
«Imzad», de Farida Sellal ;
Casbah-Editions, Alger 2016, 336 pages

Les Touaregs au centre du musée des Confluences à Lyon

Les Touaregs se trouvent au cœur d’une grande exposition au musée des Confluences, à Lyon, dans le centre-est de la France. L’exposition s’intéresse aussi bien à l’histoire, du XIXe siècle à nos jours, qu’à l’artisanat, au rock et à la mode. Une plongée dans la culture d’un peuple nomade réparti entre le Mali, le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie et la Libye.
mediaTinariwen. (Les membres du groupe Tinariwen, dont certains sont d’anciens rebelles armés, sont à l’origine du renouvellement de la musique touarègue et de l’action politique.) Marie Planeille
Peintures, photos, vidéos, le musée des Confluences s’attache d’abord à déconstruire les mythes d’hier et d’aujourd’hui : de l’homme bleu, si chevaleresque et si cher à la France coloniale, aux clichés d’aujourd’hui sur le Touareg rebelle trafiquant d’armes et autres aux confins du Mali, du Niger et de l’Algérie…
L’exposition montre ensuite les points communs qui irriguent l’art touareg, des cuirs aux bijoux. Le plus important, c’est la recherche d’une grande sobriété. « Ce sont des bijoux qui sont majoritairement en argent, donc quelque chose brillant, mais pas trop ostentatoire finalement, avec des formes assez géométriques, mais surtout simples et épurées, raconte Marie Perrier, chargée des collections d’Afrique et d’Océanie. Il y a vraiment un idéal de noblesse, de pudeur, de sobriété, de retenu. »
Visiteurs dans l’exposition « Touaregs » au musée des Confluences. Bertrand Stofleth / Musée des Confluences
La lutte des mots et des images
Depuis les années 1980, c’est surtout la musique, un rock psychédélique, qui fait connaître l’identité touarègue, explique Cécilia Duclos, chargée des expositions du musée des Confluences. « C’est vraiment un phénomène qui a permis un renouveau de la résistance touarègue, de la rébellion, et qui diffuse les revendications d’une manière pacifiste, puisqu’on a posé les armes, mais on a voulu radicaliser la lutte avec les mots et les images. »
Bombino, Tinariwen, Tamikrest, Kel Assouf : les guitares électriques des Touaregs résonnent du Sahara jusque sur les plus grandes scènes du monde.
► Ecoutez le Rendez-vous Culture du 16 janvier, dédié à l’exposition Touaregs
► Touaregs, exposition au musée des Confluences de Lyon, en partenariat avec RFI, jusqu’au 4 novembre.

Comment faire du Sahara une vraie Californie

L’Expression- 
L'agriculture au Sud, le nouvel eldorado algérienL’agriculture au Sud, le nouvel eldorado algérien
Les surfaces irriguées dans le Sud ont connu ces dernières années un bond spectaculaire. La superficie était de 180.000 ha en 2000, elle est passée à 360.000 ha actuellement.
Ces dernières années, le Sud algérien ce n’est pas que le pétrole et le tourisme. C’est aussi l’agriculture! La wilaya d’El Oued, en particulier, est même devenue le véritable eldorado national avec une production agricole de qualité couvrant une grande partie des besoins du pays. Mais voilà, cette «frénésie» agricole est freinée par le problème du drainage agricole. «C’est un grave obstacle qui impacte négativement les récoltes, notamment en ce qui concerne leur rendement», a souligné, hier à El Oued, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib.
C’est dans ce sens que son séminaire régional sur «le drainage et son impact sur la production agricole dans les régions sahariennes» a été organisé par son département, hier à El Oued.
Le ministre qui a donné le coup d’envoi de ce séminaire a tenu à mettre en évidence le fait que cette problématique a touché toutes les wilayas du pays, à l’instar de Béchar, Ghardaïa, Biskra et Tamanrasset. «Néanmoins, El Oued et Ouargla sont les plus touchées», a-t-il souligné lors de son allocution d’ouverture. Les terres agricoles sont endommagées.
«Ce problème de drainage endommage les terres agricoles avec la salinisation des sols, notamment ceux des oasis où une grande quantité de palmiers a été endommagée», a soutenu le ministre avant d’évoquer les raisons de ces problèmes de drainage. «C’est le résultat de beaucoup de paramètres tels que l’utilisation des eaux de façon traditionnelle et abusive.
La qualité des ces eaux chargées de sel, le problème de remontée des eaux et le manque d’entretien des réseaux d’assainissement de ces eaux», a-t-il indiqué. Hocine Necib sensibilise dans ce sens l’assistance, composée d’experts locaux, des membres de la société civile et des agriculteurs. «Le but du drainage est la protection des terres affectées par la remontée des eaux salées, la maîtrise du niveau de la nappe phréatique sous irrigation et la lutte conte la salinité en été», a-t-il expliqué. Necib insiste: «Tout dysfonctionnement dans le réseau de drainage va donc impacter négativement l’activité agricole.» Pour lui donc cette rencontre qui a lieu dans un endroit aussi symbolique que cette wilaya est de mettre en place un plan global pour la prise en charge du drainage agricole et relativiser son impact sur les récoltes.
«On vise à lancer une dynamique qui permettra d’appliquer sur le terrain les propositions qui sortiront de cette importante rencontre», assure le ministre. Necib rappelle que l’Etat donne une grande importance à l’agriculture dans le Sud et les Hauts-Plateaux. Car, selon lui, c’est par ces régions que l’Algérie arrivera à assurer sa sécurité alimentaire. «Les surfaces irriguées dans le Sud ont connu ces dernières années un bond spectaculaire. On avait 180.000 ha en 2000, on est à 360.000 ha actuellement.
El Oued s’offre la part du lion avec 106.000 ha (29%)», a mis en évidence le ministre qui tient à conclure par une note positive; «C’est cela le développement équitable entre toutes les régions du pays, comme le souhaite le chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika…».
http://www.lexpressiondz.com/actualite/284080-comment-faire-du-sahara-une-vraie-californie.html

Les accords de paix au Mali : deux ans et demi… pour (presque) rien

Le courrier du Maghreb et de l’Orient
Le conflit en ricochet de l’effondrement du régime du Colonel Kadhafi survenu en 2012 et qui oppose les rebelles touaregs à Bamako est incontestablement la pire des crises que le Mali a connu. Il a déjà fait des milliers de victimes et des flots de déplacés qui attendent dans les pays voisins, principalement en Mauritanie, au Burkina, en Algérie et au Niger, que quelque chose se passe qui leur permette de rentrer dans chez eux, là où la vie quotidienne normale n’a pas repris et où les écoles et les centres de santé, exemples symptomatiques de la situation, demeurent pour la plupart fermés à ce jour.Mali – Les accords de paix : deux ans et demi… pour (presque) rien
Déstabilisation permanente par divers groupes armés et absence d’autorités  gouvernementales disposées à aider les populations locales… Le nord du Mali est un paradis criminel : terrorisme djihadiste, narcotrafic, trafic d’armes, business de l’enlèvement, assassinats entre factions et brigandage de tout poil… Autant de maux devenus endémiques s’y sont durablement répandus, sous les regards probablement vigilants mais surtout impuissants de l’opération française Barkhane et de la Minusma (la force onusienne déployée au Mali) qui, elles-mêmes, sont fréquemment ciblées par des attaques d’origines diverses.
Le 25 juin 2015, un accord dont le but était de promouvoir un processus de pacification et de sécurisation du nord du Mali, supervisé par la communauté internationale, fut signé entre le gouvernement du Mali et la Coalition des Mouvements armés et la Plateforme (deux organisations qui regroupent la majeure partie des mouvements armés du nord du Mali, à l’exclusion des groupes islamistes), mettant ainsi officiellement fin aux affrontements entre les parties signataires. Très vite, cependant, les affrontements reprenaient entre deux de ces mouvements armés, la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad, qui subsiste principalement à Kidal) et le Groupement d’Autodéfense touareg Imghad et Alliés (le GATIA, principalement basé à Gao). De ce fait, il aura fallu un an pour seulement entamer la première étape de la mise en œuvre de l’accord, à savoir l’installation des autorités intérimaires désignées par Bamako pour réinstaller l’État dans le nord du Mali.
Au même moment, le groupe islamiste Ansar ed-Dine de Iyad Ag Aghali et Al-Qaïda (AQMI) multiplient les attaques et attentats dans le nord comme dans le sud, y compris dans la capitale Bamako, tandis que le Front de Libération du Macina, un mouvement à la fois islamiste mais aussi ethnique peul et désormais allié d’Ansar ed-Dine (le FLM a ainsi pris le nom d’Ansar ed-Dine Macina) terrorise les populations et attaquent les forces armées maliennes dans le centre, principalement dans la région de Mopti.
Autant dire que la seconde étape des accords de paix, la plus importante, à savoir le processus de désarmement des factions, de démobilisation des combattants et de réinsertion des individus concernés dans la vie civile (DDR) est dans l’impasse, et notamment parce que, indépendamment du chaos résultant de l’action des groupes djihadistes, la CMA et le GATIA ne se font pas mutuellement confiance, comme en témoignent les affrontements répétés qui les opposent à Kidal et Gao, et ce même après la tentative d’entente et l’accord de cessez-le-feu pourtant signé à Niamey (Niger) en juillet 2016.
En septembre 2017, ils ont signé un nouvel accord de non-agression… Mais combien de temps l’accalmie durera-t-elle ?
Le pouvoir en place à Bamako semble quant à lui mobilisé par d’autres préoccupations, essentiellement électoralistes (à l’approche des présidentielles). Il est certes empêtré dans cette situation catastrophique ; mais il ne se donne nullement les moyens d’une politique déterminée à résoudre le conflit inter-nordiste et la dérive insécuritaire qui s’étend à la faveur de la montée en puissance des mouvements djihadistes. Les diverses décisions prises, la création d’un ministère de la Réconciliation nationale (aujourd’hui transformé en une simple commission) et de la Commission Vérité et Réconciliation, en plus du programme du retour volontaire des réfugiés, apparaissent tels des slogans ronflants mais vides de contenu. Plusieurs acteurs, au sein des commissions, tentent tant bien que mal de jouer leur rôle ; mais la réalité du terrain échappent à leurs palabres et, concernant les réfugiés qui croupissent dans des camps à l’étranger, aucune perspective de retour n’est encore à l’ordre du jour, puisque ces derniers, bien conscients de l’insécurité qui se renforce dans les zones qu’ils ont quittées et craignant pour leur vie, refusent de regagner leurs villages, même si l’envie de retrouver leurs terres ne manque pas.
Entre les nombreuses manifestations qui secouent la société civile, celles de l’opposition et des jeunes de plus en plus actifs, contre l’insécurité, la mauvaise gouvernance, le chômage et la cherté de la vie qui devient un problème pressant, au quotidien, pour une frange de plus en plus large de la population malienne, et ce en plus du cas Sanogo (capitaine de l’armée malienne qui, en mars 2012, avait renversé le gouvernement incapable de faire face à l’avancée djihadiste dans le nord du Mali), dont la question du procès reste une énigme, et face au bloc qui s’est récemment formé contre la révision constitutionnelle voulue par le pouvoir et qui a donné naissance à une nouvelle force citoyenne de taille avec laquelle il faudra désormais compter, le président IBK (Ibrahim Boubacar Keïta) semble avoir perdu le contact avec les Maliens ; du moins n’a-t-il plus la confiance d’une très large partie de la population, une perte de popularité qu’il essaie de retrouver à quelques mois des élections  présidentielles par des gesticulations de dernières minutes, mais qui brouille soudainement l’image de l’avenir politique du Mali.
À Bamako, on l’accuse notamment et de plus en plus ouvertement d’être une marionnette dans les mains de la France ; et la France elle-même (ainsi que la Minusma) est mise en cause, désignée comme l’un des acteurs responsables de la lenteur avec laquelle le processus de paix est mis en œuvre : les forces françaises sont accusées d’impartialité dans cette crise et d’autres voix vont plus loin, affirmant que la France a profité de cette crise qu’elle aurait même commanditée pour promouvoir des intérêts stratégiques et géopolitiques afin d’avoir une mainmise sur d’éventuelles richesses du sous-sol dans le nord du Mali. Et de rappeler la petite phrase de François Mitterand : « La France n’a pas d’amis ; la France a des intérêts. » Un ressentiment grandissant depuis la visite inopportune du président français Emmanuel Macron, en juillet 2017 ; le 3 août, plusieurs manifestations des jeunes de Bamako ont exprimé ce sentiment, lesquelles se sont succédées devant l’ambassade de France. La question, ainsi, n’est pas tant de connaître la réalité des intentions françaises au Mali, mais de comprendre que, quoi qu’il en soit, une partie de la population, à tort ou à raison de plus en plus hostile à Paris, pourrait à l’avenir jouer un rôle dans le paysage politique du pays.
Les accords de paix ont été signés et les autorités intérimaires ont finalement été installées, certes : sur le papier, le processus de paix progresse ; la réalité est toute différente, l’insécurité et la pauvreté s’étendent et le désordre et la colère sociale augmentent.
Fin 2017, le constat global est amer ; et aucun facteur de stabilisation n’est à envisager pour l’instant.
SourceLe courrier du Maghreb et de l’Orient, https://lecourrierdumaghrebetdelorient.info/mali/mali-les-accords-de-paix-deux-ans-et-demi-pour-presque-rien/

dimanche 14 janvier 2018

Yennayer 2968 à Hôtel de ville de Paris : Discours d'Anne Hidalgo, maire...

Marche Des Kabyles Le 12/01/2018 ! Yennayer 2968

Bouteflika décrète Yennayer journée chômée et payée dès le 12 janvier 20...

Yennayer ameggaz 2968 / 2018 si-Montréal

Emission Yennayer 2018

Journal Télé RTBF Nouvel An Amazigh Bruxelles


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    A Dda Lmulud Ath Maamer
    Le plus grand Algérien, qui n'a qu'un grand coeur, et sauf l'amour et le respect, n'a porté avec lui, Rien...
    Qim di lehna...
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    Commentaires
    Mouelhi Chaker
    أول ما خطر ببالي، بعد الإحساس بالفاجعة، هو الصورة المنطبعة في ذهني عن آدّا مولود : الرجل المتواضع. الإنساني الخالي من كل أثر للعجرفة. هذا المتحضر الحقيقي، المشبع بالتسامح وبالسماحة. مثال الأديب والفنان والمثقف الذي تفتقده أوطننا، هذا النموذج الذي لم ين...Voir plus
    Gérer
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    Ibanakal AG Torna a changé sa photo de couverture.
    Du Maroc au Mali, de la Libye au Niger, les Imazighen (les "hommes libres", comme les Berbères se nomment eux-mêmes), fêtent ce 12 janvier l’entrée dans l’année...
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    Assegas ameggaz ! Bonne année ! Chaque 12 janvier, les Berbères – auxquels nous consacrons ce mois-ci un grand reportage - célèbrent le nouvel an,...
    GEO.FR
    La kabylie
    Histoire du Yennayer, à partagez pour ne pas oublier  
    Le 12 janvier correspondra au début du nouvel an berbère. On est déjà presque en 2968.
    L’histoire qu’on retient du calendrier berbère est celle-ci : le roi berbère Chachnaq avait refoulé les troupes de pharaon qui avaient tenté une énième invasion, à la frontière égypto-libyenne. Chachnaq, à la tête de son armée, avait vaincu le roi Ramsès III. Les pharaons ont de tout temps essayé de conquérir les territoires berbères, mais vainement. Cette histoire bien qu’elle reflète un événement historique bien ancré dans les traditions de nos ancêtres, paraît avoir une plus longue portée.
    En effet, cette date du 12 janvier est fêtée partout, mais de manières différentes. Dans l’ensemble, elle marque la rupture entre les réserves alimentaires cumulées durant l’année. Les Chleuhs, Chaouis, Mozabits,Targuis, Kabyles et même les populations des régions arabophones comme l’Oranie, la Mitidja , le célèbrent. Chez les kabyles, il se traduit par la consommation de toutes les réserves alimentaires et est souvent précédé de dons de denrées alimentaires entre familles et même de déjeuners collectifs. On note que la réserve alimentaire chez les berbères symbolise une autonomie annuelle, une façon à eux de parer à toutes mauvaises surprises (temps durs d’hiver, guerres, mauvaises récoltes…). Des plats traditionnels qui diffèrent d’une région à une autre sont préparés. Les kabyles préparent généralement du couscous et sacrifient un coq d’élevage traditionnel. Les petits enfants se voient offrir de nouveaux habits. Les familles se rassemblent à l’occasion. Yennayer est une journée assez particulière pour les femmes aussi, où elles s’adonnent à des chants traditionnels serinés, youyous…Il semblerait que certaines régions d’Algérie fêtent le nouvel an berbère sans pour autant savoir ce que cette date symbolise.
    Yennayer semble résister au temps et perpétue une coutume ancestrale. Cette date régit avec exactitude les lois de la nature, à savoir le calendrier agraire, puisque dans la foulée de la fête les hommes prospectent leurs terres. Le Berbère est en rapport direct avec la nature. L’année est répartie d’une manière minutieuse, jour par jour, semaine par semaine et saison par saison. Le calendrier agraire est adopté par beaucoup de peuples qui se sont frottés aux berbères, et partout où les Berbères se sont sédentarisés, ils ont apporté leur savoir partout dans le monde.
    Le calendrier berbère semble indiquer au fond une civilisation ancestrale, une identité millénaire dotée d’un savoir inestimable !