mercredi 19 octobre 2016

Nuit Saharienne


NOV25
Fri 19:00Brussels
Aghali Temet shared this with you

Réunion à Niamey des pays voisins de la Libye sur la sécurité dans la région

RFI
Vue aérienne de Niamey
© Wikimedia Commons/Jean Rebiffé

La 9e réunion des pays voisins de la Libye se tient ce mercredi 19 octobre à Niamey, au Niger. Les ministres des Affaires étrangères de l'Algérie, de l'Egypte, du Soudan, de la Tunisie et du Tchad et leurs homologues nigériens et libyens se pencheront sur l'impact de la dégradation de la situation sécuritaire en Libye sur la région.

En plus des 7 ministres des Affaires étrangères concernés, la réunion se tiendra en présence des envoyés spéciaux de l'ONU et de l'Union africaine pour la Libye et du secrétaire général de la Ligue arabe.
Selon une source nigérienne, l'objectif de cette réunion est de « mettre en place un mécanisme pour combattre l'organisation Etat islamique », mais aussi de « renforcer et approfondir les discussions entre ces pays » afin de relever les défis imposés par la détérioration de la situation sécuritaire de cette région.
Les ministres vont tenter de trouver des solutions au danger que représente l'infiltration de jihadistes venant de la Libye.
Le soutien à un gouvernement central qui serait en mesure d'appliquer l'accord politique inter-libyen figure également au programme. Enfin, l'immigration illégale et le trafic des drogues, en progression sur le continent africain, seront aussi évoqués.
Après avoir subi trois attaques terroristes en l'espace de deux semaines, le Niger paraît plus que jamais impliqué dans la recherche de solutions pour rétablir la stabilité dans cette région.

Niger: l'attaque de la prison de Koutoukalé revendiquée par le groupe EI


NIGER  EI  AQMI

Niger: l'attaque de la prison de Koutoukalé revendiquée par le groupe EI

RFI

Des hommes armés à moto ont attaqué la prison de Koutoukalé, où sont incarcérés des membres de groupes jihadistes, le 17 octobre 2016.
© BOUREIMA HAMA / AFP






La prison de Koutoukalé située près de la frontière entre le Niger et le Mali a fait l'objet d'un assaut repoussé par les forces de sécurité nigériennes lundi 17 octobre. Le site d'informations mauritanien Alakhbar, canal traditionnel de communication des groupes jihadistes au Sahel, a reçu mercredi une revendication de cette attaque au nom du groupe Etat islamique.

Le groupe Etat islamique est-il en train de s'implanter au Sahel ? Jusqu'à présent, ce sont des groupes armés liés à al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui ont toujours opéré dans la bande sahélo-saharienne. En 2012, Ansar Dine et le Mujao s'étaient ainsi alliés à Aqmi pour occuper le nord du Mali pendant près d'un an. Le Mujao s'est progressivement dissout en 2013, au lendemain de l'opération Serval, et l'essentiel de ses combattants a rejoint les Signataires par le sang, puis al-Mourabitoune, katiba dirigée par Mokhtar Belmokhtar. Parmi eux, Abou Walid Sahraoui, ancien porte-parole du Mujao.
Au mois de mai, Abou Walid Sahraoui s'est finalement désolidarisé de Mokhtar Belmokhtar pour prêter allégeance au groupe Etat islamique. Le mois dernier, il revendiquait la première attaque menée au Sahel au nom de l’organisation EI contre un poste de douane burkinabè.
L'assaut mené contre la prison de Koutoukalé avec, selon une source au sein de la force française Barkhane, une dizaine de combattants au maximum, serait donc son second fait d'armes, au moins sous sa nouvelle étiquette. Cet assaut visait à libérer les prisonniers jihadistes qui y sont détenus.
Au début du mois, dans la même région, une autre attaque avait visé un camp de réfugiés : 22 soldats nigériens avaient été tués. Et la semaine dernière, toujours dans la même région, des hommes armés ont enlevé un Américain, toujours retenu en otage.
Faut-il faire le lien entre ces trois attaques ? C'est ce que des sources militaires françaises ne se risquent pas à faire, pour le moment. Seule l'attaque de la prison de Koutoukalé a été revendiquée. Etrangement, c'est aussi la seule qui ait été repoussée. Mais il y a quatre jours, les autorités nigériennes ont ouvertement attribué l'enlèvement de l'otage américain à Abou Walid Sahraoui et au Mujao dont il est issu.
Au lendemain de la première de ces trois attaques, un cadre de la Mission des Nations unies au Mali envisageait également qu'Abou Walid Sahraoui cherche à reconstituer le Mujao en fédérant ses combattants sous sa nouvelle bannière, celle du groupe Etat islamique.

« Non M. Bigot, la France n’est pas le démiurge de l’Afrique »

Mohamed Bazoum, ministre de l’intérieur nigérien, répond à Laurent Bigot, dont la dernière chronique était consacrée à la « paranoïa du président Issoufou ».
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Mohamed Bazoum, ministre de l’intérieur nigérien, arrive au camp militaire de Bosso, le 17 juin 2016, après l’attaque de Boko Haram.

Lorsqu’on veut se faire passer en France pour un connaisseur de l’Afrique et qu’on dirige un cabinet de consultance dénommé Gaskia (« vérité » en langue haoussa) comme Laurent Bigot, on devrait s’efforcer d’écrire des choses auxquelles on a consacré un minimum de recherches, aller au-delà delieux communs ressassés par une certaine presse locale et faire montre d’une exigence éthique conforme à l’objectif de vérité que l’on revendique.

Dans son article sur le Niger et son président publié par Le Monde Afrique le lundi 10 octobre, M. Bigot n’a rien dit qui n’ait été répété ad nauseam par la presse de l’opposition nigérienne. En recyclant des poncifs galvaudés, il ne fait pas preuve d’expertise mais il laisse libre cours à des préjugés auxquels succombent facilement certains Français qui parlent de l’Afrique ou du monde arabe.
Parlant de ce qu’il appelle la « paranoïa du président Mahamadou Issoufou » et des dangers auquel il exposerait son pays, voici ce qu’écrit M. Bigot :« Et que pense la France de tout ça ? Elle n’en pense rien. Car elle ferme les yeux (…). C’est avec ce type de raisonnement que nous avons soutenu des dictateurs tels Bachar Al-Assad, Mouammar Kadhafi, Ben Ali, Saddam Hussein, qui ont fini par provoquer l’effondrement de leur pays. » De quelle France parle M. Bigot ? Cette France qui n’aurait besoin que d’ouvrir les yeux pour qu’il n’y ait ni d’Assad, ni de Saddam, ni de Kadhafi ? M. Bigot est en proie à un double préjugé. D’abord, la France a des capacités de démiurge : il lui suffit d’« ouvrir les yeux » pour que change le destin des Africains et des Arabes. Et aussi : les Arabes et les Africains ne sont rien par eux-mêmes. Non, M. Bigot, le sort de l’Irak, de la Syrie, de la Libye et du Niger n’a jamais dépendu de la France. Même vis-à-vis des pays africains comme le Niger, M. Bigot doit savoir que la France n’a aucun pouvoir de démiurge. Il ne dépendra jamais d’elle que les dirigeants africains soient vertueux ou pas ; ce préjugé aux fondements douteux, M. Bigot se doit d’en guérirdéfinitivement.

Préjugés aux fondements douteux

En lisant la presse nigérienne d’opposition, M. Bigot a pris connaissance des thèses qu’elle distille à propos de certains officiers de l’armée envoyés comme attachés militaires à l’étranger. Un éloignement qui, selon M. Bigot, expliquerait les contre-performances de l’armée. C’est vrai qu’au moment de sa prise de fonction, le président Issoufou avait envoyé cinq officiers comme attachés militaires. Mais il s’agissait de personnes qui avaient contribué au coup d’Etat de février 2010, qui avaient assumé de hautes responsabilités politiques pendant le régime militaire transitoire et avaient eu maille à partiravec leur chef de l’époque, le général Djibo Salou. Celui-ci avait décidé d’organiser des élections pour remettre le pouvoir aux civils, mais avait dûmettre en prison certains d’entre eux parce qu’ils tenaient, selon lui, à ce que l’armée garde le pouvoir. Lorsqu’il a été élu, M. Issoufou les avait sortis de prison et envoyés dans des ambassades. Il est de notoriété publique que ces officiers n’avaient aucun lien avec M. Hama Amadou.
Quand M. Bigot parle de l’affaiblissement de l’armée nigérienne, de quoi parle-t-il au juste ? Depuis 2011, du fait de l’accroissement des menaces terroristes suite à l’effondrement de l’Etat libyen et à l’occupation du nord du Mali par les djihadistes, les effectifs de l’armée ont été presque multipliés par deux. Elle a acquis de nombreux véhicules, de nombreuses armes et même des avions de chasse qui ont assuré sa victoire sur Boko Haram en août et en septembre 2016 lors de la prise des villes de Damassak, Abadam, Gashagar et Malanfatori au Nigeria. Ce que M. Bigot ignore, c’est que l’armée nigérienne toute seule a libéré au mois d’août la ville de Damassak, qui était la plus importante base de Boko Haram à la frontière du Niger. Au mois de septembre, conjointement avec l’armée du Nigeria, mais en première ligne et grâce à des avions de reconnaissance et des avions de guerre exclusivement nigériens, elle a considérablement contribué à libérer toutes les localités frontalières, jusqu’à Malanfatori.
Laurent Bigot ignore cela, lui, le spécialiste du Niger. De l’armée du Niger, il ne connaît que les déboires, comme ceux du 3 juin 2016 à Bosso, parce qu’il se comporte comme ces journalistes que l’information n’intéresse que dans la mesure où elle est spectaculaire. Il ignore les nombreux blindés neufs et de bonne facture acquis au cours de l’année 2016 et le rôle qu’ils jouent dans la lutte contre Boko Haram. Il ignore qu’il n’y a pas que les soldats de la garde présidentielle qui ne soient plus en haillons. Il ignore ce que l’Etat fait dans le domaine militaire dans la région d’Agadez. Il ignore par exemple que le bataillon de Dirkou a été érigé en zone militaire et que des bataillons sont en passe d’être installés dans le Djado. Il ignore qu’une grande piste d’atterrissage a été construite à Diffa pour permettre aux avions de chasse Sukhoï acquis sous Issoufou de se poser et d’opérer contre Boko Haram. En proie à ses préjugés, M. Bigot ne se pose pas la question de savoir comment fait l’armée nigérienne pour assurer la souveraineté de l’Etat sur ces vastes territoires, à la frontière algérienne sur plus de 800 km, à la frontière malienne sur plus de 900 km, à la frontière tchadienne sur 1 000 km, à la frontière libyenne sur 400 km, espace désertique, aride et rocailleux.

Une armée renforcée mais vulnérable

De cette armée et de ce qu’elle fait, il ne retient que la tragédie du 6 octobre de Tazalit, à la frontière du Mali. Ce jour-là, ce sont des gardes épuisés qui ont été lâchement assassinés par un groupe de terroristes dans une zone dont les effectifs, mobilisés au début de l’année 2016 dans le cadre de l’opération « Chara », avaient été redéployés dans la région de Diffa au lendemain des événements de Bosso du 3 juin. Les autorités n’avaient pas d’autre choix et savaient que cette option n’était pas dénuée de risques, car cette région aux confins du Mali et de l’Algérie était plutôt à découvert. En effet, malgré les recrutements, malgré ses nouveaux équipements, l’armée du Niger est loin d’être au niveau de la menace qui pèse sur le pays du fait de son environnement immédiat caractérisé par la situation en Libye, au Mali et au Nigeria. Pour des raisons strictement financières, parce que le pays est très pauvre et très vaste, ses effectifs restent insuffisants, son niveau d’entraînement et ses moyens, limités. Elle est par conséquent objectivement vulnérable, surtout dans un contexte de guerre asymétrique où l’ennemi se concentre sur une seule action isolée. Du reste, quel pays au monde est à l’abri du terrorisme ?
Sur la tentative du coup d’Etat de décembre 2015, aussi, M. Bigot est resté à la surface. S’il s’était renseigné auprès de la juridiction compétente, il aurait appris que l’instruction est bien avancée et que certains des prévenus sont assistés par des conseils français.
M. Bigot a-t- il vraiment raison, lui, l’expert, de parler sans la moindre précaution, comme le font les militants de l’opposition, d’un sujet aussi grave ? Dans un pays qui a été victime de trois coups d’Etat après la conférence nationale – en 1996, en 1999 et en 2010 –, qu’y a-t-il d’étonnant à ce qu’on parle d’une tentative de coup d’Etat en 2015 ? Quelles investigations a-t-il menées pour affirmer avec tant d’aplomb que tout est faux ?
Cette posture est symptomatique du même préjugé relevé plus haut. Pour certains, les dirigeants africains sont forcément menteurs, champions de mises en scène, englués dans la corruption, et même impliqués dans les trafics de drogues. A propos de la drogue justement, le gouvernement nigérien est celui qui a conçu une véritable doctrine quant à la solution du problème malien qui passe nécessairement par la lutte contre ce fléau. Cette doctrine de l’inséparabilité du combat contre la drogue et contre le terrorisme, il n’a de cesse de l’exposer à ses partenaires français, américains et autres, car il est convaincu que l’économie criminelle entretient la guerre au Mali.
Dans sa chronique, M. Bigot n’a pas épargné M. Issoufou, portant contre lui des accusations infamantes. Or ce procès ad hominem ne me paraît pas motivé que par des considérations objectives propres à un expert, mais a sans doute à voir avec une déception professionnelle qui date de la fin de l’année 2013, lorsque M. Bigot, « conseiller » d’Areva, était venu à Niamey. Il proposait alors ses services pour une médiation entre la société française et le gouvernement nigérien. Mais le président Issoufou, qui n’en voyait pas la nécessité, n’avait pas donné de suite favorable à cette démarche.
Mohamed Bazoum est ministre de l’intérieur du Niger.
Mohamed Bazoum
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/10/19/non-m-bigot-la-france-n-est-pas-le-demiurge-de-l-afrique_5016462_3212.html#HZtrYeSR4mUkQsld.99

""Les dernières informations recueillies suggèrent que les éléments ayant pris d’assaut le camp le 6 octobre dernier appartiendraient à des communautés proches des groupes armés de la région de Kidal, notamment le Gatia, selon une source locale. La quarantaine d’assaillants serait partie d’une base située à Ilamawan, à 60 kilomètres à l’ouest de la ville de Midal, dans la région de Tahoua, au Niger. Selon un survivant, les assaillants avaient également des complices parmi les réfugiés, tous originaires des environs de Menaka, au Mali. Une figure du camp, un certain Aghali Ringo, fait d’ailleurs partie des suspects, selon une source sécuritaire. Celui-ci était surnommé, au sein de la communauté, « le président des réfugiés ». Il serait actuellement caché dans les environs de la commune de Sehene, dans la région de Menaka."


Niger : où en est l’enquête concernant l’attaque contre le camp de réfugiés de Tazalit ?

L'enquête progresse après l'attaque qui a fait 22 morts - des gendarmes, des militaires et des gardes - dans le camp de Tazalit le 6 octobre dernier en début d'après-midi. Les autorités pointent du doigt des éléments maliens mais aussi des complicités du côté des réfugiés.
Les dernières informations recueillies suggèrent que les éléments ayant pris d’assaut le camp le 6 octobre dernier appartiendraient à des communautés proches des groupes armés de la région de Kidal, notamment le Gatia, selon une source locale. La quarantaine d’assaillants serait partie d’une base située à Ilamawan, à 60 kilomètres à l’ouest de la ville de Midal, dans la région de Tahoua, au Niger.
Selon un survivant, les assaillants avaient également des complices parmi les réfugiés, tous originaires des environs de Menaka, au Mali. Une figure du camp, un certain Aghali Ringo, fait d’ailleurs partie des suspects, selon une source sécuritaire. Celui-ci était surnommé, au sein de la communauté, « le président des réfugiés ». Il serait actuellement caché dans les environs de la commune de Sehene, dans la région de Menaka.
Un notable de la région, chef du village de Midal, mis en cause par la presse malienne, a également été interrogé par les enquêteurs, après s’être présenté de lui-même à la gendarmerie de Tassara. Mis hors de cause, cet influent dignitaire de la région frontalière est ressorti libre et compte déposer plainte contre les journaux ayant cité son nom dans l’affaire.
Une frontière hors de contrôle ?
Sitôt l’attaque effectuée, la colonne de « narco-terroristes », comme les a qualifiés le ministre de la Défense nigérien, Hassoumi Massaoudou, avait pris la fuite vers le Mali en empruntant la route du Nord-Ouest depuis le camp de réfugiés. L’armée nigérienne a d’ailleurs lancé une opération de ratissage en territoire malien, près de Menaka, en collaboration avec les forces de l’opération française Barkhane et la mission de l’ONU au Mali (Minusma).
Depuis le 6 octobre, deux autres attaques ont également eu lieu : l’enlèvement d’un Américain, le 14, et l’assaut sur la prison de Koutoukalé, le 17. Dans les deux cas, les enquêteurs sont toujours sur place et aucun élément n’a encore filtré. Mohamed Bazoum, ministre de l’Intérieur, doit se rendre à Abalak mercredi 19 octobre, pour faire le point sur les investigations.
Il a pourtant d’ores et déjà pointé du doigt des éléments venus du Mali. « On pense que c’est le Mujao. Nous avons suivi les ravisseurs quand ils ont franchi la frontière malienne. Ceux-ci se sont dirigés vers la région de Menaka », a-t-il affirmé, après l’enlèvement de Jeffery Woodke. Il rejoint en cela l’analyse du ministre de la Défense, Hassoumi Massaoudou, et de la diplomatie nigérienne.
« La communauté internationale fait mine de croire que Barkhane et la Minusma contrôlent les actions des groupes terroristes à la frontière entre le Niger et le Mali, mais ce n’est pas le cas », déplore un diplomate nigérien. Celui-ci prône notamment un nouveau renforcement de la mission des Nations unies dans la région.

http://www.jeuneafrique.com/366433/politique/niger-lenquete-concernant-lattaque-contre-camp-de-refugies-de-tazalit/

"L’information, des plus inquiétantes, est venue d’une publication très proche du régime. Il est annoncé dans les colonnes de ce confrère qu’un député nigérien a été enlevé au Mali par des trafiquants qui lui réclamaient leur « marchandise » lisez plutôt « drogue » bloquée au Niger. Selon la même source, le député en question aurait donné en « gage » son propre frère ainsi qu’un citoyen libyen pour être relâché par ses ravisseurs. Il devait, rentrer au pays pour régler le problème de la marchandise afin que son frère et l’infortuné libyen soient libérés à leur tour. Un autre confrère est paru cette semaine avec des précisions hallucinantes sur la même affaire. Ainsi, l’hebdomadaire Le Républicain nous apprend qu’il s’agit du député Sidi Lamine élu sous la bannière du MPR-Jamhuriya. Selon toujours notre confrère, le parquet aurait demandé la mise en accusation de cet élu national. Voilà pour ce qui est des faits tels que rapportés."

Assemble National 1
L’information, des plus inquiétantes, est venue d’une publication très proche du régime. Il est annoncé dans les colonnes de ce confrère qu’un député nigérien a été enlevé au Mali par des trafiquants qui lui réclamaient leur « marchandise » lisez plutôt « drogue » bloquée au Niger. Selon la même source, le député en question aurait donné en « gage » son propre frère ainsi qu’un citoyen libyen pour être relâché par ses ravisseurs. Il devait, rentrer au pays pour régler le problème de la marchandise afin que son frère et l’infortuné libyen soient libérés à leur tour.
Un autre confrère est paru cette semaine avec des précisions hallucinantes sur la même affaire. Ainsi, l’hebdomadaire Le Républicain nous apprend qu’il s’agit du député Sidi Lamine élu sous la bannière du MPR-Jamhuriya. Selon toujours notre confrère, le parquet aurait demandé la mise en accusation de cet élu national. Voilà pour ce qui est des faits tels que rapportés.
La grosse interrogation est de savoir si le président de la République pourrait aller jusqu’au bout de cette affaire. Le rôle du président Issoufou pour l’aboutissement de la procédure est crucial. Il doit non seulement laisser le gouvernement introduire la levée d’immunité de ce député auprès du bureau de l’Assemblée nationale mais il a le devoir, également, de demander à la majorité qui le soutient au parlement de voter en faveur de cette levée d’immunité. Nous restons pessimistes quant à la capacité du magistrat suprême à aller jusqu’au bout. Même s’il le voulait vraiment. Cela, d’abord, parce que, politiquement, cette affaire dépend plus du ministre d’Etat Albadé Abouba que du président Issoufou lui-même. La raison en est toute simple : le député en question étant militant du MPR-Jamhuriya de Albadé Abouba et ce dernier, principal allié du président Issoufou (en attendant l’arrivée formelle du MNSD-Nassara bien sûr !), il est nécessaire d’avoir l’accord du parti Jamhuriya pour actionner la manivelle. Ce qui n’est pas gagné d’avance puisque le tout dépendra des relations directes entre le député Sidi et le président de son parti. Et si le second a déjà pris des engagements fermes auprès du premier quant à sa détermination à le soutenir et à le protéger, il sera difficile au régime de convaincre le Sieur Albadé à « sacrifier » son militant sur l’autel de l’opération « Maïboulala » déjà plongée dans un coma profond du fait de son caractère sélectif. Comment convaincre un allié de se laisser « cravacher » par une cravache qui ne bastonne que ceux qui ne sont pas en odeur de sainteté avec le pouvoir ? Et si Albadé refuse, le président Issoufou n’y pourra rien, de crainte de frustrer son faiseur de majorité de 2013 mais surtout du départ de celui-ci pour aller renforcer l’opposition politique.
L’un dans l’autre, cette affaire rappelle celle du député Zakou Djibo dit Zakaï dans l’affaire des fausses factures dénoncée en son temps par le Conseil des ministres lui-même. Les Nigériens ont encore en mémoire la transmission de plusieurs demandes de levée d’immunité de députés dont Mohamed Ben Omar (actuel ministre des enseignements supérieurs). A l’époque, sur conseil du président de l’Assemblée nationale Hama Amadou, Zakaï démissionna de son siège de député. Plus tard, et au lendemain de menaces publiques proférées à son encontre par le ministre Bazoum Mohamed lors d’un congrès du PNDS-Tarayya, Zakou Djibo claqua la porte du MODEN FA pour ouvrir celle du parti de Bazoum, au pouvoir.
Depuis lors, plus personne n’a entendu parler de l’affaire des fausses factures de même que des autres affaires pour lesquelles des immunités parlementaires ont été levées. Récemment, il y a ce scandale du concours d’entrée à la Fonction publique pour le compte du ministère de la Santé dans lequel les noms de plusieurs personnalités dont la première dame, Dr Lalla Malika Issoufou, sont cités. Près d’une année après le scandale, seuls quelques fonctionnaires exécutants ont été entendu par la justice et écroués pour certains même s’il faut préciser qu’à ce niveau, des informations persistantes font état de la mise en accusation prochaine de l’ancien ministre de la Fonction publique Laouali Chaïbou, militant moindre du parti rose.
Compte tenu de ces agissements dont le régime du président Issoufou nous a habitués, cette histoire de trafic de drogue et de grand banditisme risque fort bien de finir comme tous ces autres scandales l’ayant précédés et qui sont restés lettre morte.
Le Monde d'Aujourd'hui

mardi 18 octobre 2016

Enlèvement d'un américain à Abalak au Niger : Jeffery Woodke, un otage pas comme les autres

"L’histoire rocambolesque est la suivante: il y a quelques mois, un camion frigorifique se fait braquer à Amataltal en plein désert. Il vient du Mali et transporte des poulets surgelés. Mais pas seulement. Les braqueurs savent que sous la cargaison, se trouve un coffre-fort, dont ils connaissent le code. Ils l’ouvrent et dérobent une énorme quantité de cocaïne. A Niamey, le responsable du trafic est sous le choc.
Selon les informations qui circulent dans le Niger, il s’agirait donc d’un élu d’un parti politique affilié à la majorité présidentielle.
Le député file à Bamako avec un proche, où il tente de négocier avec ses partenaires. Ces derniers ne veulent rien entendre et exigent le versement intégral du montant de la cargaison. Ils gardent en garantie l’ami du député. Ce dernier retourne à Niamey tout seul, dépité, à la recherche d’un magot.
Il aurait alors pu, selon des rumeurs, utiliser ses réseaux pour envoyer des petites mains enlever un citoyen américain, dans l’idée de le revendre à l’un des groupes djihadistes qui sévissent dans le Nord Mali."
Aïr-Info Agadez
4 hrs

Enlèvement d'un américain à Abalak au Niger :
Jeffery Woodke, un otage pas comme les autres
Un différend lié à une cargaison de drogue dérobée pourrait être à l’origine de l’enlèvement de l’Américain Jeffery Woodke vendredi soir dans le Nord du Niger
Pourquoi lui ? Les habitants d’Abalak, bourgade de plus de 30.000 habitants en grande majorité Touaregs, se posent la question. Installé depuis plus de vingt ans à Abalak, "Jeff" y est connu comme le loup blanc. L’Américain porte un turban, parle Tamasheq (langue Touareg) et vit comme les locaux. C’est surtout son travail au sein de l’association Jeunesse en Mission entraide et développement (JEMED) qui l’a rendu populaire.
Aussi, lorsque vendredi 14 octobre, vers 21 heures, des hommes armés font irruption à son domicile, le gardien n’imagine pas avoir à faire à des preneurs d’otages. La maison de Jeffery Woodke n’a rien d'un Resort pour expatriés équipée de video-surveillance. Au contraire.
Motif crapuleux derrière une action terroriste
"On veut l’Américain!", lancent les ravisseurs qui viennent de forcer la porte. "Tu ne rentres pas comme ça chez les gens, répond le gardien furieux, si tu veux parler avec Jeff, je lui dis de venir, mais tu attends devant la porte!"
Le ton monte d’un cran suit une empoignade. Un membre de la Garde nationale nigérienne intervient. Trois coups de feu retentissent. Le gardien de la maison, Almajoub Alkassoum et le militaire Mahamoud Youssouf sont abattus. Après l'avoir pourchassé dans la maison du voisin, les ravisseurs emmènent l’Américain à bord de leur 4*4 Toyota double cabine et filent vers le Mali. Ils traversent plusieurs campements où, nous dit un représentant local, on les aurait entendu parler Tamasheq avec un accent arabe. Ce kidnapping n’a cependant pas été revendiqué.
"Dans les affaires sahéliennes, il y a toujours un motif crapuleux derrière une action dite terroriste", explique l’ancien diplomate Laurent Bigot auteur d'une récente tribune dans Le Monde dénonçant les accointances entre le régime de Niamey et des trafiquants.
Mais pourquoi enlever "l’ami des Touaregs" ? L'interrogation fait bouillir les réseaux sociaux et les discussions dans les Fadas de Niamey. Il y est souvent question d’un député proche de la majorité, qui serait impliqué dans un trafic de Cocaïne.
L’histoire rocambolesque est la suivante: il y a quelques mois, un camion frigorifique se fait braquer à Amataltal en plein désert. Il vient du Mali et transporte des poulets surgelés. Mais pas seulement. Les braqueurs savent que sous la cargaison, se trouve un coffre-fort, dont ils connaissent le code. Ils l’ouvrent et dérobent une énorme quantité de cocaïne. A Niamey, le responsable du trafic est sous le choc.
Selon les informations qui circulent dans le Niger, il s’agirait donc d’un élu d’un parti politique affilié à la majorité présidentielle.
Le député file à Bamako avec un proche, où il tente de négocier avec ses partenaires. Ces derniers ne veulent rien entendre et exigent le versement intégral du montant de la cargaison. Ils gardent en garantie l’ami du député. Ce dernier retourne à Niamey tout seul, dépité, à la recherche d’un magot.
Il aurait alors pu, selon des rumeurs, utiliser ses réseaux pour envoyer des petites mains enlever un citoyen américain, dans l’idée de le revendre à l’un des groupes djihadistes qui sévissent dans le Nord Mali.
Le business juteux de l’enlèvement n’est pourtant plus vraiment à la mode au Niger. Le dernier en date remonte à 2011 a échoué lamentablement. Il concernait deux Français étaient enlevés dans un restaurant de Niamey. Personne au Niger ne s’était jusque, vendredi dernier, aventuré à capturer un citoyen américain.
Les Américains semblent pouvoir compter sur l’aide de la communauté touareg, furieuse d’avoir perdu un ami. Mais l'enquête serait ralentie par des réticences venant d'en haut.
Lundi 17 octobre, on apprend qu'à l’entrée d’Abalak, les Touaregs aurait arrêté un Pick-up Toyota ressemblant à celui utilisé par les ravisseurs de Jeff. Ils le fouillent et trouvent des armes. L’information remonte à Niamey, mais les instructions tardent à venir.
L’affaire est d’autant plus délicate si elle implique un député lié à la majorité, ou pire, un réseau nébuleux de relations inavouées entre gros bonnets du trafic de drogue et des éléments du régime. Le même type de réseaux dénoncé par l'ancien diplomate Laurent Bigot, qui mentionne dans son article le nom de Cherif Ould-Abidine.
Les Américains en savent long sur le chapitre. En juillet 2015, en visite à Niamey, le Vice-secrétaire d’Etat américain Tony Blinken avait mis en garde le président Issoufou contre ses amitiés sulfureuses. Il avait alors été question de Cherif Ould-Abidine, trafiquant notoire et membre éminent du parti de la majorité, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS).
Les Nigériens lui auraient répondu ne pas détenir de preuves suffisantes concernant le caractère illégal du business florissant de cet entrepreneur.
Huit mois plus tard, Cherif Ould-Abidine est mort d’un arrêt cardiaque à Agadez, la veille d’un meeting électoral qu’il devait lui-même animer en présence du président Issoufou.
Après cette disparition, des proches auraient repris ses activités. Ils exerceraient leur toute puissance dans la région de Tassara. A 35 kilomètres de là, se trouve le camp de réfugiés de Tazalit, qui a été victime le 6 octobre 2016 d'un assaut meurtrier ayant causé la mort de 22 militaires nigériens.
Alors, le ministre de la Défense Hassoumi Massaoudou a accusé des narcotrafiquants d'être à l'origine de cet acte barbare.
François de Labarre
Paris Match | Publié le 17/10/2016 à 19h50


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Tous les experts en sécurité avaient souligné les relations étroites qui existent entre certains barons liés aux gouvernements saheliens et les narcoterroristes. C est ces relations qui minent TOUS les appareils sécuritaires Saheliens comme maghrébins. Le Niger est sur la même pente glissante qui a conduit au délitement du Mali.La disparition du parain de TOUS ces groupes et lobbys qu' était Blaise, à exacerber les tensions entre eux-mêmes. Avec le chaos libyen qui ouvre toutes les portes aux trafics vers l Égypte , l Europe et Israël les gangs des narcotrafiquants se font la guerre au gré des alliances des circonstances. Les terroristes et les Toubous fournissent les armes et aussi les escortes. Les sommes en jeu sont tres importantes et le tout se passe devant Barkane qui ferme les yeux pour préserver les "intérêts " des " amis de Paris ". Les américains beaucoup plus pragmatiques ont commencés à démêlés les fils pour comprendre l étendue du désastre. S en prendre à l un d eux équivaut à une riposte énergique qui va brisé pour longtemps les acteurs politiques et leurs copains du narcoterrorisme. Les Marines comme les allemands ne badinent pas avec ces genres des relations dangereuses et destabilisantes pour tout le continent.
Ibanakal