dimanche 19 juillet 2015

Niger : l’ambassadeur de France remplacé

  • BBC/17 juillet 2015
Antoine Anfré, ex-ambassadeur de France au Niger
Niamey a exigé et obtenu de Paris le départ de l’ambassadeur de la France au Niger.
Selon le correspondant de la BBC, Antoine Anfré a quitté Niamey jeudi dans la plus grande discrétion.
Il sera remplacé par l’ambassadeur de France en Guinée, Bertrand Cauchery.
C’est la toute première fois qu’un ambassadeur de France ne termine pas son mandat de trois ans au Niger.
Selon le journal Monde Afrique, les rapports entre M. Antoine Anfré et les autorités nigériennes n'étaient plus au beau fixe depuis un moment.
De l'avis de certains analystes, il était devenu « intraitable » sur l'exigence d'élections libres et ouvertes au Niger en 2016

Algérie : des soldats morts dans une embuscade


  • BBC/Il y a 1 heure
Plusieurs opérations de ratissage contre les islamistes ont eu lieu ces dernières semaines à Aïn Defla.
Au moins 11 soldats sont morts dans une attaque perpetrée par un groupe armé islamiste dans la région de Aïn Defla à l'Ouest d'Alger, la capitale du pays.
D'après notre correspondant sur place, un convoi militaire qui rejoignait son campement après une opération de ratissage dans le même secteur a été victime d'une embuscade.
L'attaque a été commise vendredi soir lors des célébrations marquant la fin du ramadan.
Cet attentat intervient 3 jours après la menace lancée par des islamistes algériens qui ont rejoint récemment l'organisation de l'Etat Islamique.
Ils avaient promis de mener une guerre contre l'Algérie.
Des groupes armés étaient actifs dans la région Aïn Defla dans les années 90.
Les violences avaient forcé des milliers de personnes à fuir leur maison.
D'après les correspondants, l'Algérie est désormais bien plus stable, mais des hommes armés liés à Al Qaïda et l'Etat Islamique opèrent dans certaines parties du pays, principalement des zones montagneuses et isolées.
Plusieurs islamistes ont été tués ces dernières semaines dans des opérations de ratissage de l'armée à Ain Defla.
D'après les autorités, 102 islamistes armés ont été tués, capturés ou se sont rendus pendant le premier semestre de 2015.

Libye : 15 morts dans des heurts entre tribus rivales dans le sud

Au moins 15 personnes ont été tuées jeudi dans des heurts entre tribus rivales à Sabha, une ville dans le sud de la Libye, a rapporté vendredi l'agence de presse officielle libyenne LANA.
Les affrontements meurtriers opposaient les membres de la tribu Tabu à ceux de la tribu Tuareg, deux tribus rivales dans le sud libyen.
Selon LANA, trois autres personnes ont été tuées mercredi dans les affrontements à Sabha, lesquels ont déjà coûté la vie à plus de 60 en un mois, selon les statistiques fournies par les autorités de la ville.
Sabha, la plus grande ville du sud du pays, fait face à l'escalade de la violence et des affrontements similaires entre les membres des deux tribus rivales malgré les efforts déployés par le gouvernement et les aînés en vue de leur réconciliation.

Communiqué de presse sur la situation dans le Sud libyen ORGANISATION DE LA DIASPORATOUAREGUE EN EUROPE (ODTE)

a partagé la vidéo de Moussa Ag Assarid.
51 min · 
Moussa Ag Assarid a téléchargé une nouvelle vidéo.
Communiqué de presse sur la situation dans le Sud libyen
ORGANISATION DE LA DIASPORATOUAREGUE EN EUROPE (ODTE)
Depuis quelques mois, la situations’est considérablemen
t dégradéedans la région de Sebha et Oubari( sud de la Libye). Des affrontements opposentrégulièrement des groupesappartenant aux communautéstouarègue et touboue. Jusque-là, ces communautéss’étaient reparti la sécurisation desfrontières du sud de leur pays.
Attestant d’un retournement inattendude la situation politique, cesaffrontements intriguent certainsobservateurs, qui constataient encoreil y a peu une certaine alliancestratégique des Touaregs et desToubous dans la zone pour faire faceaux menaces qui guettent leursrégions respectives.Une situation d’autant plus curieuseque chaque communauté assurait lecontrôle et la sécurisation de sonespace traditionnel depuis la chute durégime de Kadhafi et le début du chaosactuel.
L’ODTE (Organisation de la DiasporaTouarègue en Europe), consciente desenjeux sous-jacents à cette situationet soucieuse des intérêts de lacommunauté touarègue de Libye,appelle les responsables politiques etcoutumiers des deux communautés àcesser ces affrontements qui lesaffaiblissent et les placent à la mercide forces ouvertement hostiles à tousles habitants de la région.L’ODTE exprime sa solidarité avec lacommunauté touarègue de Libye ets’inquiète des agissements decertains pays de la sous-région quifont prendre de gros risquesd’embrasement à cette sous-région.
Un embrasement de la situation et unepropagation de ces tensions aux payslimitrophes, ne seraient aucunementdans l’intérêt des populations locales,qui, comme leurs voisines desdifférents pays de la région avaient sucohabiter, échanger et partager cesespaces depuis des siècles dans leplus grand respect des unes et desautres.
L’ODTE lance un cri d’alarmeet en appelle à la communautéinternationale afin qu’elle privilégieavant tout la vigilance et lediscernement nécessaires à la gestionet à la résolution de ce conflit.Pour les Touaregs, la défense de leursdroits et de leurs intérêts sur leurespace traditionnel demeure unepréoccupation majeure, fondamentale,unique. La volonté de certains acteursimpliqués dans ce conflit à prêter auxTouaregs d’autres motivations n’esten réalité qu’une manœuvre visant àles affaiblir et à délégitimer leuraspirations dans la région.
L’ODTE appelle l’ensemble de lacommunauté amazighe (berbère) àapporter son soutien et son aide auxfamilles éprouvées par cette situationet à contribuer au retour à la paix dansla région.
Lyon (France), le 17 juillet 2015
Abdoulaye Attayoub
Président

samedi 18 juillet 2015

#UbarySebhaLibya :clashes between ‪#‎Tebu‬ & ‪#‎Tuareg‬ continue.


URGENT: Heavy clashes in the early hours of this morning in ‪#‎Ubari‬.‪#‎Fezzan‬ ‪#‎Libya‬



‪#‎Libya‬ ; ‪#‎WadiAlkhaya‬ and ‪#‎Kambotayouri‬ area in ‪#‎Sebha‬ today as clashes between ‪#‎Tebu‬ & ‪#‎Tuareg‬ continue.
‪#‎Tuaregdead‬ and 51 ‪#‎Tebudead‬, injuried sent to ‪#‎Murzuk‬ and ‪#‎Gatron‬and ‪#‎Niger‬.
Police services in #Sebha said


NIGER BOKO HARAM NIGERIA TCHAD 

L'armée nigérienne tue 31 membres de Boko Haram et capture un émir

mediaDes soldats nigériens patrouillent dans le nord du Nigeria, sur les traces de Boko Haram.AFP PHOTO / PHILIPPE DESMAZES
Les forces armées nigériennes viennent de tuer 31 éléments de Boko Haram dans le lac Tchad et auraient également capturé un émir de Boko Haram, lors d'une opération menée au Nigeria, près de la frontière entre les deux pays.
Tout est parti d’une incursion mercredi dernier des éléments de Boko Haram dans un village de la commune rurale de Bosso. Les terroristes ont tué à bout portant 15 villageois et blessé quatre autres. Sitôt informées, les forces armées nigériennes ont déclenché des opérations de poursuites en territoire nigérian, entre les bourgades de Damasak et de Malam Fatori.
Les soldats nigériens, lourdement armées, ont eu deux accrochages avec l’ennemi en territoire nigérian. Lors du premier affrontement, l’armée a tué dix éléments de Boko Haram, détruit quinze motos et fait deux prisonniers blessés, dont un émir de Boko Haram, une grosse prise dit-on à Niamey. Le deuxième accrochage a eu lieu quelques temps après. Là, les soldats nigériens ont tué 21 éléments de Boko Haram et détruit 12 motos.
Aux dernières nouvelles, les opérations de ratissage se prousuivent dans la région du lac Tchad. Depuis quelques jours, Boko Haram exerce des pressions et des raids meurtriers sur plusieurs villages nigérians des rives du lac Tchad, du fait du retrait des armées tchadiennes et nigériennes des zones de Damasak. En tuant 31 terroristes et en faisant un émir de Boko Haram prisonniers, les soldats nigériens se disent plus que jamais déterminés à protéger leur frontière

Le Mali, 3ième pays le plus raciste d’Afrique selon une étude suédoise (Washington Post)

17/07/2015 21:29 0 COMMENTS

Deux chercheurs suédois ont mené une enquête inédite pour mesurer le degré de racisme des différents pays du monde. Et les résultats ne sont pas ceux que l’on croit. La France, pays des Droits de l’Homme, ne fait pas franchement honneur à son image.

carte mondiale continent raciste
Sur la carte : en rouge les pays les plus « racistes », en bleu les moins. Washington Post
Les deux économistes suédois ne s’attendaient certainement pas à de tels résultats lorsqu’ils ont lancé cette enquête inédite. L’Inde, la Jordanie, le Bangladesh et Hong Kong seraient les pays les plus racistes du monde. Autre surprise : les Etats-Unis, le Canada, et l’Australie rentreraient quant à eux dans le top trois des plus tolérants. L’enquête, révélée par le Washington Post, montre aussi la place médiocre de la France dans ce classement, dont la réputation de pays des Droits de l’Homme en prend un coup. Le Mali se classe à la troisième place en Afrique.
A l’origine, les deux chercheurs, Niclas Berggren et Therese Nilsson, voulaient à savoir si la liberté économique d’un pays avait influencé son niveau de tolérance. Mais comment mesurer le degré de racisme d’un pays ? Les économistes se sont tournés vers l’Institut d’études World Values Survey (Enquête sur les valeurs mondiales), qui mesure les opinions mondiales depuis des décennies. Parmi les dizaines de questions qu’il pose, l’une d’entre elles leur a semblé être un assez bon indicateur de tolérance. Le sondage demandait à plus de 80 pays quels types de personnes ils ne voudraient pas avoir comme voisin. Et parmi les réponses : « les gens d’une autre race* ».

La France, pays le plus raciste d’Europe ?

Dans la carte réalisée par le journaliste du Washington Post à partir des résultats, les habitants des pays en bleu ont peu ou très peu choisi cette réponse, à l’inverse des pays en rouge. Les résultats sont édifiants. Les plus tolérants seraient donc les pays du Commonwealth (Angleterre, Australie, Canada) et l’Amérique latine. A l’opposé, on trouve l’Inde, la Jordanie, le Bangladesh, Hong Kong : dans ces pays, plus de 40% des répondants ont affirmé ne pas vouloir un voisin d’ »une autre race », allant jusqu’à 71% au Bangladesh, un des pays les plus pauvres du monde
L’Europe est un cas à part. « On pourrait s’attendre à voir les pays riches et éduqués d’Europe occidentale plus tolérants que leurs voisins de l’Est, à tort », remarque le Washington Post. « En effet, explique le journaliste, l’immigration et l’identité nationale sont de grandes et délicates question dans cette partie de l’Europe. » Notamment en France, qui remporte le triste record du pays le plus raciste du continent : 22,7% des sondés ont répondu ne pas vouloir d’un voisin de « race différente ».

Une mise en garde toutefois. Il est en effet fort probable que certaines personnes ont menti sur les réponses. Selon les pays, les habitants n’ont pas tous le même degré d’honnêteté sur les affaires raciales.

« La volonté d’affirmer une telle préférence à haute voix n’est en effet pas la même », selon que l’on est Indien ou Suédois, note ainsi le journaliste américain. Disons donc pour ne pas nous tromper que les pays en rouge sont les plus susceptibles d’exprimer des attitudes racistes et les gens dans les pays bleus le sont moins. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Français ont une parole plus « libérée »…
*Le mot « race » vient de disparaître de la législation française, mais il reste en vigueur, et couramment utilisé, dans les pays anglophones.

THE LEAST RACIALLY TOLERANT COUNTRIES

40% + (of individuals surveyed would not want a person of another race as a neighbour)
India, Jordan
30 – 39.9%
Egypt, Saudi Arabia, Iran, Vietnam, Indonesia, South Korea
20 – 39.9%  
France, Turkey, Bulgaria, Algeria, Morocco, Mali, Zambia, Thailand, Malaysia, The Philippines, Bangladesh, Hong Kong

THE MOST TOLERANT COUNTRIES

0 to 4.9%
United States, Canada, Brazil, Argentina, Colombia, Guatemala, Britain, Sweden, Norway, Latvia, Australia, New Zealand
5 – 9.9%
Chile, Peru, Mexico, Spain, Germany, Belgium, Belarus, Croatia, Japan, Pakistan, South Africa
10 – 14.9%
Finland, Poland, Ukraine, Italy, Greece, Czech Republic, Slovakia
15 – 19.9%
Venezuela, Hungary, Serbia, Romania, Macedonia, Ethiopia, Uganda, Tanzania, Zimbabwe, Russia, China
http://mali-web.org/afrique/le-mali-3ieme-pays-le-plus-raciste-dafrique-selon-une-etude-suedoise-washington-post

vendredi 17 juillet 2015

Libye : la bataille fait rage dans le désert du sud-ouest

http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/libye-la-bataille-fait-rage-dans-le-d-sert-du-sud-ouest-1573383869
#CriseLibyenne
Les combattants touaregs et toubous se disputent le contrôle d'Ubari, du gisement de pétrole voisin d'el-Sharara et des axes transfrontaliers lucratifs
Les Français construisent une base militaire au Niger, près de la frontière libyenne, alors que Touaregs et Toubous se livrent bataille (AFP).
Rebecca Murray's picture
17 janvier 2015
Dernière mise à jour : 
12 février 2015
Ghat, Libye – Des centaines de familles touaregs sont installées dans un campement sordide  au cœur d'un chantier de construction à Ghat, une ville située près de la frontière algérienne au sud de la Libye, dans le Sahara. La plupart de ces familles ont fui Ubari, une ville à 250 km à l'est que les combattants ont assiégée en septembre.
Ubari, qui se situe près du gisement de pétrole d'el-Sharara, le deuxième plus grand du pays, a vu naître un affrontement fratricide entre Touaregs et Toubous, deux tribus indigènes du sud. L'enjeu de la lutte est la propriété des terres et, par extension, le contrôle des gisements de pétrole et des axes transfrontaliers lucratifs.
Ibrahim, un ancien soldat touareg de 42 ans qui a servi dans les forces de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, se tient sur des béquilles empruntées devant une clinique de fortune établie dans le chantier de Ghat. Il a reçu une balle dans la jambe et sa maison a été incendiée pendant les affrontements d'Ubari. Assise ses côtés se trouve Almina Mohammed ; son fils de 13 ans, Barka, a reçu une balle perdue dans le dos et récupère de ses blessures. Ils attendent que la violence prenne fin à Ubari.
« Ici, il n'y a pas d'essence, et donc pas de services municipaux », a commenté Mohammed Sidi Regadi, médecin bénévole. Il fait un geste vers les enfants qui jouent dans le sable, à l'extérieur des sinistres rangées d'habitations en parpaings. Il n'y a pas l'eau courante et l'approvisionnement en électricité est sporadique. De la nourriture et du plastique en décomposition sont entassés à proximité.
Ghat, une colonie touareg historique de près de 25 000 habitants, est un lieu réellement isolé. L'Algérie a fermé son passage frontalier et renforcé la sécurité le long de sa frontière depuis la révolution libyenne en 2011, tandis que la piste d'atterrissage de Ghat est fermée. A Ubari, les tireurs d'élite bloquent la seule route défoncée qui relie Ghat à la ville et au reste de la Libye.
Le long de cette route désertique du sud-ouest de la Libye se trouve également la déviation qui mène au Niger ; cet axe est emprunté par les candidats à l'immigration illégale vers l'Europe en provenance des pays d'Afrique subsaharienne, mais aussi par les trafiquants qui transportent les armes saisies après la chute de Kadhafi en 2011. On soupçonne également les miliciens islamistes d'utiliser cette route pour aller combattre au nord-est.
Dans cette lutte pour les richesses et le pouvoir qui se propage à travers la Libye, les conflits locaux sont désormais soutenus soit par le gouvernement « Dignité » de Tobrouk, reconnu par l'Egypte, les Emirats arabes unis et les Etats occidentaux, soit par les forces d'« Aube de Libye » et leur gouvernement de Tripoli, dont les principaux alliés sont la Turquie et le Qatar.
« Le problème, c'est l’agenda politique », déclare Mohammed Senoussi, un ancien de la tribu toubou qui s'est installé dans la ville voisine de Mourzouq lorsque sa famille a dû quitter Ubari avec d’autres habitants. « L'objectif des Touaregs est de contrôler la ville et le gisement de pétrole. »
Au cours des décennies que Kadhafi a passées au pouvoir, les deux tribus ont fait l'objet de manipulations et de discriminations. Les Touaregs, également installés dans les pays voisins (Niger, Algérie et Mali), ont souvent été enrôlés dans les forces de sécurité de Kadhafi. Les Toubous, localisés principalement au Tchad, ont été marginalisés, surtout après la perte par la Libye de la bande d'Aozou, désormais sous la souveraineté du Tchad, dans les années 1990.
Attirés par la promesse de voir reconnaître la totalité de leurs droits faite par Kadhafi pendant la révolution, les combattants touaregs se sont largement ralliés au gouvernement, alors que les Toubous se sont principalement rangés du côté de la rébellion.
« Une nouvelle page »
Les forces d'Aube de Libye, menées par les vainqueurs de la révolution en provenance de la ville côtière de Misrata, au nord, sont maintenant dans le sud-ouest du pays pour sécuriser les gisements de pétrole et les frontières et assurer la stabilité. Elles ont conclu une alliance avec leurs adversaires, les Touaregs, au détriment de leurs anciens alliés, les Toubous.
« Nous ouvrons une nouvelle page avec les Touaregs », a indiqué à Middle East Eye Mohammed al-Durat, un commandant des forces d'Aube de Libye dans la ville méridionale de Sebha. « Nous avons promis de ne pas les attaquer et de les aider. »
Le 5 novembre, les forces d'Aube de Libye ont soutenu les combattants touaregs lors de la prise du gisement de pétrole d'el-Sharara, qui était défendu par les Toubous et les Zintans. Aube de Libye maintient désormais sa présence sur le site et contrôle un poste de renseignements à Germa, près d'Ubari.
Le gisement d'el-Sharara, capable de produire 300 000 barils de pétrole par jour (bpj), a fait l'objet d'un partenariat entre la Libye et des entreprises étrangères dont le groupe pétrolier espagnol Repsol et le Français Total. Le site est maintenant fermé, son pipeline ayant été saboté par les Zintans, qui luttent contre les forces d'Aube de Libye au nord-ouest depuis qu'ils ont perdu l'aéroport de Tripoli au profit de leur adversaire l'année dernière.
Avec la fermeture d’infrastructures, telles que le terminal d'al-Sidra, suite aux combats, la production de pétrole de la Libye est tombée à environ 320 000 à 350 000 bpj, un chiffre qui contraste fortement avec le pic observé après la révolution (1,6 million de barils par jour).
Sheikh Ali Jeli est un ancien de la tribu touareg en charge des négociations de paix à Ubari. « La révolution a rendu les Toubous plus forts », a-t-il expliqué à Middle East Eye. « Ils viennent d'une autre partie du pays mais aussi du Tchad. Ils ont pris le contrôle des gisements de pétrole et ont dit aux Français qu'ils s'en occupaient. »
Assis autour d'un feu en buvant du thé, les gardes-frontières touaregs, qui sont pour la plupart d'anciens soldats de l'armée de Kadhafi, sont chargés de surveiller les contrebandiers qui transportent des migrants subsahariens, de la drogue et des armes. Leur poste est pris en sandwich entre le massif montagneux de l'Akakus d'un côté et la longue frontière avec l'Algérie de l'autre. Ils attendent que les forces de Misrata, qui ont promis de les fournir en armes, véhicules et radios, tiennent leur engagement.
La communauté touareg ne consent pas unanimement à cette alliance. Cette semaine, les anciens de la ville auraient condamné la piste d'atterrissage de Ghat en y plaçant des rochers dans le but de dissuader Aube de Libye d'y faire atterrir des chargements militaires.
Un couloir pour les miliciens ?
La frontière sud-ouest de la Libye, en particulier l'intersection avec l'Algérie et le Niger, est identifiée comme un couloir pour les miliciens islamistes affiliés à des groupes tels qu'Ansar al-Charia et al-Mourabitoun, qui passent la frontière pour rejoindre le front au nord-est du pays, où s'opposent l'alliance d'Aube de Libye et les forces de l'opération Dignité.
Ce mois-ci, les troupes françaises basées au Niger ont entamé une opération de répression contre les miliciens sillonnant la frontière libyenne. Leur présence militaire près de la frontière, soutenue par des drones de surveillance américains, exacerbe les tensions locales.
Alors que les Toubous ont lancé l'alerte à plusieurs reprises au sujet d'une présence d'al-Qaïda dans le sud du pays, bon nombre de Touaregs les accusent d'embellir la vérité pour en tirer un avantage politique.
« Je ne pense pas que les Français entreront en Libye car ce sera dur pout eux », a déclaré Edal Abu Baker Issa, un chef militaire touareg. « Selon moi, c'est à ce moment-là que commencera ce qu'on appelle le "djihad". »
Geoffrey Howard, spécialiste en analyse de risques pour le cabinet de conseil Control Risks, estime que les Etats-Unis et la France cherchent pour le moment à contenir tout débordement des violences en Libye. Il ne pense pas que les pourparlers de paix en cours à l'ONU permettront de résoudre les conflits locaux en Libye.
« Les groupes belligérants connaissaient la ligne rouge : ils l'ont franchie en endommageant les sources de richesse du pays. Face à ces troubles, les principales richesses stratégiques sont désormais extrêmement vulnérables », a-t-il expliqué. « Personne n'est en train de négocier un accord. Chaque camp pense pouvoir gagner plus en poursuivant le combat. »
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