lundi 31 mars 2014

QUI SOMMES-NOUS ?

  • Association TAMOUDRE,“Touareg, vie et survie”
    Informations, réflexions et actions ciblées autour du DÉVELOPPEMENT et des ... Lire la suite

TERRITOIRES ET ACTIONS

'SONGS FOR DESERT REFUGEES'
, compilation pour les réfugiés du nord-Mali

Appel aux DONS

  • Nous gardons notre dignité malgré une situation de plus en ... Lire la suite

NOUVELLES DE LÀ-BAS

  • Nouvelles de Tessalit – 22 MARS 2014
    « Rien, il ne se passe rien, il n’y a rien de neuf, ... Lire la suite

Comment survivre à la peur, à l’insécurité sans se mettre en danger soi-même?

Entre les frontières de Libye, de l’Algérie, du Nord-Mali et du Niger, dans les villes de Kidal, de Tamanrasset, de Djanet et d’Arlit se développe parallèlement à la guérilla un trafic de stupéfiants qui, contrairement au passé, est destiné à la consommation locale. Le marché est saturé de différents types de drogue et d’alcool, de provenance douteuse, donc doublement dangereuse de surcroît.Une jeunesse au chômage et sans espoir devient une cible parfaite pour ce business lucratif qui génère des énormes flux d’argent. Ainsi les jeunes qui acceptent de se prêter à ce jeu dangereux se détruisent à petit feu et sont les plus exposés. La prise de ces stupéfiants, tel le LSD par exemple, un hallucinogène puissant et dangereux, favorise les recrutements au sein des mouvements armés qui dominent en maître dans ce no man’s land. Comme s’il fallait exciter et anesthésier les combattants avant de les envoyer à la boucherie et les laisser mourir dans une totale inconscience ! 
Motivation à la consommation  du LSD
LSD (2)
Crédit photo: http://www.einslive.de/sendungen/plan_b/soundstories/2012/08/120814_hundert_nackte_kaengurus.jsp
« Durant quarante-huit heures, tu te fous de  tout. Ça motive, on peut te bastonner et ça te  fait rire… Mais certains ne s’en remettent pas et  on commence à en avoir peur… »
Les Etats  concernés ne parviennent pas à éradiquer ce  trafic et sont loin d’apporter un challenge à  cette jeunesse sacrifiée. Le développement de  cette économie mafieuse et destructrice ne fait  qu’amplifier un climat de violence et de terreur  chronique : taux de criminalité en hausse, vol,  prostitution, délinquance et folie deviennent monnaie courante.
Le LSD sous forme de comprimés, que les gens appellent le plus souvent « médicament » comme s’ils voulaient en minimiser le danger, transite du Niger via In Khalid, Tinzawatene à destination de  Tamanrasset. On en trouve également à Gao, Ménaka et à Kidal en provenance aussi du Niger. Ce sont des femmes, vendeuses ambulantes, qui vendent ces comprimés à Niamey. Selon des témoignages, elles se procurent ces comprimés dans des « pharmacies » de la sous-région. Le Burkina–Faso est devenu ces derniers temps le maillon fort de cette industrie.  On rencontre ces femmes aussi à Tamanrasset (elles parlent le zarma). Le LSD le plus fréquent se présente en  comprimés rouges de 7 à 10 ou de 10 à 12 comprimés par plaquette pour environ 1 000 francs CFA (1, 50 €) le comprimé. A Bamako, ces mêmes comprimés, il y a quelques années, coûtaient 250 francs CFA (moins de 50 centimes d’euro) l’unité. Présentement, il y a une forte demande de ces comprimés en Algérie, affirment des sources sérieuses. Certains groupes armés (sic MUJAO) introduisent ces comprimés dans les bidons d’eau que consomment leurs membres avant d’aller combattre.
Effets et dangers du LSD
« Le LSD est un hallucinogène puissant. Il fait partie des perturbateurs du système nerveux central. Il entraîne des modifications sensorielles intenses, provoque des hallucinations, des fous rires incontrôlables, des délires. Ces effets, mentalement très puissants, sont très variables suivant les individus et le contexte d’utilisation. Un trip dure entre cinq et douze heures, parfois plus longtemps.  Il arrive qu’un consommateur panique en cours d’intoxication : on parle alors de bad trip. Dans un tel cas, il faut rassurer et apaiser la personne dans une ambiance calme, sous un éclairage tamisé. Il faut être prudent, car l’individu intoxiqué peut être dangereux pour lui ou pour son entourage. L’administration d’alcool peut aggraver la situation. L’usage du LSD peut générer des accidents psychiatriques graves et durables. La redescente (down) peut être très désagréable : l’usager peut se retrouver dans un état confusionnel pouvant s’accompagner d’angoisses, de crises de panique, de trouble paranoïde, de phobies et de délire. »
« Personnellement, j’ai vu ces comprimés pour la première fois lorsqu’on est entré à In-Khali. Après avoir chassé les Arabes, nous avons saisi d’énormes quantités de toutes les qualités.
Les chefs ont tout regroupé, ils ont sûrement vendu le reste, mais il faut reconnaître qu’il y avait parmi nous de vrais consommateurs de ces choses-là, surtout ceux qui viennent de la Libye. Ils consomment le LSD, mais le truc est sous forme de médicament, je pense rouge. J’ai rencontré ces médicaments à mon arrivée en Libye. Là-bas, je me suis demandé si ce n’est pas toute la jeunesse qui les consomme. Car je les ai vus en quantité et leurs consommateurs sont agressifs et souvent très violents. Il y avait un véritable désordre qui y régnait à cause de la prise de ces comprimés.
Personnellement, je n’ai jamais eu la malchance d’en essayer et je rends grâce à Allah de m’avoir épargné. Mais AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) les utilise, bien sûr, pour le recrutement et pour pousser les enfants à combattre. En tout cas, l’Algérie lutte sérieusement contre ce fléau. En Libye, il n’y a pas d’Etat, et au Mali, rien de sérieux… Il paraît que ça coûte cher, mais je ne connais pas le prix exact. »
Où va-t-on ?
Depuis des millénaires, cet espace a été un marché à ciel ouvert, une zone où transitaient les esclaves et toutes sortes de marchandises, le sel de Taoudéni, les épices, les tissus et l’or. Aujourd’hui, les seuls biens qui transitent sont les armes, les clandestins et la drogue. Bientôt, ce sera le tour des camions et des citernes d’or noir et de « yellow cake » venant des exploitations du sous-sol, tant convoités par des multinationales, et des prédateurs sans états d’âme qui apporteront leur lot de malheur, de drame et de fausses illusions. Entre-temps, une génération n’aura plus d’autre choix que de se défoncer pour supporter la douleur du quotidien et la perspective d’un avenir d’autant plus sinistre que leurs aînés, responsables réellement ou autoproclamés, paraissent les avoir littéralement abandonnés.
Un peu comme si ces parents tant respectés et chéris avaient, en fait, renoncé à leur construire un avenir et préféraient la solution définitive du suicide collectif ! Il faudra au plus tôt éclaircir cette question…
http://assaleck.mondoblog.org/2014/03/29/comment-survivre-la-peur-linsecurite-sans-se-mettre-en-danger-soi-meme/

Leave a Reply