lundi 9 décembre 2013

L’incapacité des dirigeants africains et le leadership français .

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Dans un monde en profonde mutation, il n’est pas facile pour une puissance occidentale ou une ancienne puissance occidentale comme la France de maintenir son rang dans le monde.


L’avènement de la Chine après la guerre froide et la percée des pays émergents a beaucoup redistribué la carte géopolitique et géostratégique dans le monde.


La crise financière internationale qui sévit depuis 2007, à fortement écorné les certitudes en occident et semer le doute pour l’avenir de beaucoup de pays.


Les révolutions arabes ont mis à mal la solidité des régimes naguère considérés comme intangibles sans pourtant éclairer les horizons politiques, économiques et sociales des nations arabes.


L’Afrique se meurt dans le pessimisme des conflits armés, des problèmes aigus de développement, et subit comme toujours l’influence des autres parties du monde sans pourtant avoir une lueur d’espoir pour se défaire de la dépendance extérieure.


C’est dans ce contexte que l’islamisme et les conflits ethniques se mêlent au désir toujours grand de conquête de pouvoir de quelques illuminés marchands d’illusions qui n’hésitent pas une seconde à plonger leur pays, leur nation dans de véritables drames humains sans lendemain mais guidés par leur seul désir de jouir.


Le continent noir est bien doté en ressources naturelles mais il l’est moins en ressources humaines.
Et depuis plus de 50 ans il n’a pas été capable de stabiliser des institutions publiques ni dans les États ni sur le plan continental ou régional.


Aucun pays d’Afrique ne possède de véritables institutions publiques solidement ancré dans les consciences populaires.
Les assemblées nationales, les cours constitutionnelles, les cours suprêmes, les écoles, les universités, les armées, les polices, sont considérées comme des instruments sinon des jeux au service du prince du jour.


Et depuis 50 ans chaque prince du jour s’amuse comme il veut des institutions du pays qui lui permettent de tout aspirer à sa guise: argent public, compétences publiques, talents nationaux…


Il est très rare de voir un chef de service , ou d’institution publique, compétent et respecté et opposé en même temps au gouvernement en Afrique.
Car l’opposition ou la divergence de vue dans la gouvernance en Afrique est considérée comme un affront et les opposants comme des hommes à abattre par les régimes africains.


Il est très rare de voir des courants universitaires ou intellectuels prospérer s’il ne sont pas affiliés au président de la république ou à son gouvernement.
La pensée unique a tué la capacité intellectuelle en Afrique et transformé 98% des intellectuels en opportunistes.
Puisqu’il faut vivre et que tout le système de l’emploi salarié et de la distribution de la richesse nationale est lié à l’appartenance à la mouvance présidentielle ou presque, le glissement est vite fait pour la ruée vers le gâteau unique.


Les confrontations d’idées, les débats sur des sujets d’intérêts nationaux et d’utilité publique sont réduits au strict minimum.
Il est courant de voir de talents économiques et de jeunes cadres dynamiques brisés dans tous les sens du mot dans leur ascension quand le président ou son entourage ne leur protège pas.


Être un homme d’affaires dynamique en Afrique est le plus souvent synonyme de marchés publics ou d’exonération d’impôts octroyés dans des conditions douteuses.


Être un cadre dynamique en Afrique est très souvent déconnecté de la compétence du fonctionnaire.
Dans ces conditions l’Afrique ne peut avoir qu’une gouvernance inutile et inefficace qui ne pourras avoir ni école digne, ni justice digne, ni armée digne.


Avec une croissance naturelle grandissante de la population et une diminution des ressources naturelles surexploitées dans un système de pillage organisé sans contrôle national fiable, les potentialités économiques ne peuvent que baisser dans les états africains.


Comme les talents sont brisés dans tous les domaines, la baisse des potentialités économiques est source de pénuries, de problèmes sociaux et de conflits ethniques.


Cela attise des convoitises de pouvoirs et nourrit des conflits armés un peu partout en Afrique.
La désolation au sein des populations devient un terreau fertile pour les marchands d’illusions qui viennent vendre tour à tour:
-islamisme,
-promesses de pseudo indépendances ou d’autonomie,
-contrats miniers et pétroliers,
qui ne font que compliquer la donne car elles créent de nouveaux cycles de violences.
Déjà mal préparés à nourrir, soigner, éduquer et loger leurs fils, les états corrompus d’Afrique se trouvent complètement dépassés quand il s’agit de se défendre face à des envahisseurs étrangers un peu organisés et fortement motivés.


Puisqu’il n’y a ni armée bien organisée pour combattre , ni service secret efficace pour déjouer crises et complots.
C’est pour cela qu’on voit la déroute des armées nationales un peu partout, le cas du Mali est le plus édifiant.
Le monde entier dans la tournante de la crise économique et financière compte désormais ses sous.


La France en perte évidente de vitesse dans le leadership mondial se fait donc un malin plaisir de venir à la rescousse de ses états africains de jouissance présidentielle inutiles qui ont créé pendant un demi siècle un système de corruption à la place des écoles, des armées, des polices et autres institutions publiques.


C’est de bonne guerre pour la France qui trouve ainsi un bon moyen de contrer la percée économique et sociale de la Chine en Afrique et protège du coup ses propres intérêts économiques et stratégiques sur le continent africain tout en garantissant sa place sur le banquet des puissances de ce monde.


Allez bon dimanche à tous!

Kassin

SOURCE:   du   8 déc 2013.
Revue de presse : décryptage de la propagande pronucléaire
Les 52 revues de presse hebdomadaires de juin 2012 à mai 2013 - Index général
Revue mensuelle : 06/2013 07/2013 - 08/2013 - 09/2013 - New : Octobre 2013



Urgent - Procès d'Areva contre
l'Observatoire du nucléaire
jolimome.jpg (9890 octets)
Vendredi 20 décembre 2013 à 13h30
Rassemblement à 12h30
Tribunal de Grande Instance de Paris

(4 boulevard du Palais, métro Cité)
Animation par la Compagnie Jolie môme
areva-vs-obsnuc.jpg (68286 octets)
Areva veut pouvoir continuer à piller l'uranium du Niger ... mais sans être
mis devant ses responsabilités. Pour ce faire, Areva veut la disparition de
l'Observatoire du nucléaire en exigeant plus de 25 000 euros de pénalités !
Stéphane Lhomme (directeur de l'Observatoire du nucléaire)

Pourquoi lever le petit doigt ?

Le Quotidien d’Oran -Kamel Daoud
Magnifique verdict de EM Cioran : « On ne réfléchit que parce qu’on se dérobe à l’acte. Penser, c’est être en retrait ». Que dire ? Rien, il faut agir. Mais vers quoi ? Comment ? C’est l’angoisse de l’intellectuel algérien post-90 : Il est le fils de la guerre d’où il n’est pas sorti vivant, ni mort. Seulement assis sur un banc. En retrait. C’est l’une des grandes réussites du régime et du doute national : la bleuite qui ne tue pas mais immobilise, paralyse ou exile. Car le piège avait été énorme et sans solution : se battre pour la démocratie se concluait par un pacte avec les islamistes. Se ranger du côté des militaires, c’était comme marcher sur son propre corps et ses convictions. A la fin, ni mort, ni vivant, seulement empaillé. Penser sans cesse à que faire. Comment faire changer un pays ? Le rendre viable pour l’arbre et l’enfant ? Comment faire barrage aux hideux et aux abuseurs de la nation, violeurs de toutes sortes ?Comme aimer un pays et revenir avec de meilleurs sentiments vers un peuple qui semble trahir les clercs et les détester sans raisons ? Et comment aimer sa mère sans accepter le beau-père (le régime) ? Et comment faire quelque chose d’utile, de direct, de simple sans se faire récupérer, se faire frapper sur les doigts, se faire avoir ? Penser à ne pas penser, dit le faux Zen de la démission.
Attendre qui ? Soutenir quelle personne qui puisse apporter la justice et un lever de soleil ? D’ailleurs la question est : en qui croire ?
Le manuel dit « se battre ». Se faire frapper, aller en prison, se faire harceler et déposséder pour pouvoir posséder un pays aimable. Oui, mais pour qui ? Un peuple qui vous ignore et vous évite, ne vous croit pas ? Une plèbe ou un peuple ? A quoi sert le sacrifice du mouton pour le mouton ? Mais subir est-il possible toujours ? Non, cela vous tue en vous gardant vivant, là aussi. Il y a quelque chose d’irréductible en chacun, qu’on ne peut pas ignorer sans jaunir du teint, ricaner de soi et puis se décomposer. Mais faire quoi alors? Comment ne pas penser indéfiniment et trouver en soi les raisons d’agir ? Le chroniqueur fonde sa morale sur la notion de conséquence : il y a toujours une suite à l’acte, la parole et la pensée. Griller un feu rouge dans un endroit désert peu avoir l’effet du papillon. On est responsable de ses actes et lié au monde ainsi, par son existence. Mais cela est valable pour le salut de soi, pas pour justifier le sacrifice de soi aux autres. Comment, par quel chemin son propre salut dépend de celui, de ceux qui vous entourent ? Pas de réponse. On pense alors et on reste en retrait. Le temps passe mais ne répond pas. Personne ne répond à l’homme. Il est seul. Tout le reste est écho. Notre solitude est notre couronne face au cosmos.
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5191426

Le Niger adopte un ambitieux programme pour sortir de la pauvreté

Panapress-Africamanager
Le tout nouveau Programme de développement économique et social (PDES) approuvé par l’Assemblée nationale du Niger lors d’un vote de confiance au gouvernement se concrétisera par la hausse préconisée des investissements publics qui passeront de 11% du Produit intérieur brut (PIB) en 2011 pour se situer entre 16% et 17% du PIB au cours des années d’exécution du plan (2012-2015), indique-t-on au ministère en charge de la Planification.
Le PDES 2012-2015, approuvé par les bailleurs de Fonds du Niger, au cours d’une table ronde à Paris, vise à porter le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) réel à environ 8,5% en moyenne annuelle, maintenir le déficit public à son niveau actuel, soit 11 à 12% du PIB à l’horizon 2015, réduire le déficit du compte courant de la balance des paiements aux environs de 13,5% du PIB et contenir le ratio d’endettement à 30% du PIB.
Cette croissance du PIB profitera également au niveau de vie qui connaîtra une amélioration de 3% en moyenne annuelle et aux investissements dans les secteurs sociaux.
La croissance économique sera soutenue par une progression du secteur primaire qui serait de 8,3% en moyenne annuelle, due à l’évolution de la superficie des terres irriguées, à l’introduction de nouvelles cultures et techniques ainsi qu’à l’amélioration de l’efficacité des investissements agricoles et pastoraux. Elle résulterait également du développement prévisible du secteur de la sylviculture durant la période du Plan.
Il est également attendu du secteur secondaire qu’il porte le dynamisme économique par une croissance moyenne de plus de 11,5% par an. Cette performance sera assise sur une relance du marché intérieur et une amélioration des exportations, particulièrement celles des industries extractives.
Quant au secteur tertiaire, sa valeur ajoutée croîtrait de près de 9% en moyenne annuelle durant la période 2012-2015, dont près de 8% pour les services marchands, en particulier les secteurs des transports et communication et du commerce. Les services non marchands des administrations publiques enregistreraient pour leur part une croissance atteignant 10% avec la hausse programmée des investissements publics et des grands chantiers d’infrastructure.
Le secteur informel gardera un rôle non négligeable dans la concrétisation des objectifs de croissance escomptés. En effet, son importance apparaît clairement dans sa contribution au produit intérieur brut, qui a atteint 69% en 2011. Ce secteur réalisera au cours de la période du Plan une croissance annuelle moyenne de près de 8%.
Une telle dynamique de croissance sera impulsée par l’accélération des investissements et le relèvement escompté des niveaux de l’épargne intérieure.
La formation brute de capital fixe prévue pour la période du Plan atteindrait environ 5 350  milliards de FCFA, passant de 1 130 milliards de FCFA en 2011 à près de 1 340 milliards de FCFA en moyenne annuelle, soit un taux de croissance de 9% par an en moyenne. Cet effort sera assumé par l’Etat, mais également par les entreprises privées et les ménages.
Pour sa part, l’épargne intérieure devrait augmenter de près de 12,5% en moyenne annuelle entre 2012 et 2015, résultant à la fois de l’augmentation de sa part dans le PIB qui passera de 10% en 2011 à 14,9% en 2015 et de la forte hausse du PIB.
« L’objectif de réaliser une croissance forte et inclusive constitue un des moyens qui permettront l’amélioration du niveau de vie de façon générale », estime-t-on au ministère du Plan.
Selon le PDES, les importations de marchandises augmenteraient de 7%, en moyenne annuelle, en rapport avec les achats de bien d’équipements et de biens intermédiaires qui doivent accompagner l’accélération des investissements. L’équilibre emplois et ressources du PIB connaîtrait un fort apport de services non facteurs estimés en termes nets à près de 2080 milliards de FCFA au cours de la période du plan, ce qui représente une valeur annuelle moyenne de 520 milliards de FCFA ou 15% du PIB.
http://www.africanmanager.com/159141.html

Sommet de l’Elysée: encore une rencontre pour rien

Slate Afrique
Les espoirs de paix sur le continent sont ruinés par nombre de dirigeants qui participaient à cette conférence.
C’en est donc terminé avec le sommet Afrique-France, dit Sommet de l’Élysée. La rencontre dont le thème portait sur la paix et la sécurité en Afrique s’est achevée le 7 décembre, à Paris.
Cette 26e rencontre franco-africaine a été éclipsée par la disparition de Nelson Mandela, le 5 décembre. Elle a aussi été marquée par la crise centrafricaine et le début de l’intervention militaire française dans ce pays. La France et une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement du continent se sont mis d’accord sur la nécessité de mettre rapidement en place, d’ici 2015, une force africaine de réaction rapide.
Seulement, comme le souligne l’ONG Survie, il y a fort peu à attendre des conclusions de ce sommet. La force de réaction rapide, proposée par le président français, va coûter cher. Et il est peu sûr que les autres pays de l’Union européenne veuillent participer à un tel projet. Par ailleurs, ajoute Survie, la plupart des dirigeants africains présents à Paris sont les premiers à représenter une vraie menace pour la paix et la sécurité du continent.

Antoine Glaser sur RFI : «La France est rattrapée par l’histoire africaine»

 RFI
Journaliste, écrivain, spécialiste de l’Afrique, Antoine Glaser a longtemps été rédacteur en chef de La Lettre du continent, un bulletin d’information qui s’intéresse spécialement à l’Afrique et à ses hommes d’influence. Il est le coauteur, avec Stephen Smith, du livre Comment la France a perdu l’Afrique (Calmann-Lévy, 2005).
RFI : La Françafrique, c’est fini, dit-on à Paris. Mais avec ce genre de grand-messe, la France et les pays africains se son-ils vraiment affranchis de leurs vieilles relations ?
Antoine Glaser : Pas réellement. On a l’impression qu’en fait la France est rattrapée par son histoire et particulièrement par l’histoire africaine. C’est assez impressionnant et fascinant de voir que finalement n’importe quel responsable politique français, de droite comme de gauche, une fois installé à l’Élysée, prend la mesure que c’est sur l’Afrique qu’il pourra faire la différence vis-à-vis de ses grands partenaires internationaux.
C’est assez étonnant de voir François Hollande affirmer que la France est une puissance mondiale. Certes, c’en est une, en raison de la puissance nucléaire qu’elle représente. Mais aussi bien sûr, on sent qu’il s’est totalement investi sur les dossiers africains.
 Antoine Glaser est journaliste et écrivain
Antoine Glaser est journaliste et écrivain
Démonstration militaire du régime à Benghazi (est de la Libye), le 8 novembre 2013, alors que cette région est en proie à une violence meurtrière.
06/12/2013 – Sommet de l’Élysée
N’aurait-il pas mieux valu, pour la France, ouvrir ce sommet à ses partenaires au sein de l’Europe ? Ça a déjà été le cas par le passé. On avait vu Angela Merkel se rendre à des sommets France-Afrique.
Angela Merkel était venue au sommet France-Afrique de Cannes. Elle était aux côtés de Jacques Chirac. Mais en même temps, c’est vrai aussi qu’on voit bien que parmi les partenaires européennes de la France, chacun reste dans son précarré.
Les Angolais désormais s’occupent du Portugal puisque l’Angola est quasiment plus riche que le Portugal. Les Anglais sont intervenus en Sierra Leone quand il y avait un problème. On a l’impression finalement que tout le monde accepte le fait que la France reste dans son précarré.
Même s’il y a un habillage onusien. Lorsque la France affirme intervenir avec un mandat des Nations unies, c’est elle, en effet qui, en aval et en amont, prépare les résolutions. Donc franchement, c’est la France qui , avant d’être à la manœuvre sur le plan militaire, l’est auparavant sur le plan diplomatique.
Et c’est une diplomatie d’influence. On a l’impression que c’est communément admis, d’ailleurs. Vous n’entendez absolument pas, par exemple sur la crise centrafricaine, David Cameron ou Angela Merkel, ni qui que ce soit finalement, qui s’exprime sur les conflits en Afrique, à l’exception de la France.
Si ce Sommet pour la paix et la sécurité a cependant été organisé, c’est parce que sur le continent africain, il y a aujourd’hui des défis qui se posent en terme de terrorisme notamment, qui sont finalement des défis qui concernent tout le monde ?
Absolument. Mais à partir du moment où voyez que la France intervient au Mali et que vous n’entendez pas vraiment la puissance de la région qui est l’Algérie, il ya un problème. Vous pensez bien que s’il n’y avait pas des problèmes entre par exemple l’Algérie et le Maroc sur le Sahara Occidental, vous auriez une coalition de lutte antiterroriste entre ces deux pays, qui pourrait en fait se coordonner avec les pays de la région.
On voit que l’Afrique est encore extrêmement balkanisée. Beaucoup de tensions entre frères ennemis qui empêchent la constitution finalement d’armées régionales africaines, voire même au niveau du continent.
La question se pose également au niveau des grandes puissances du continent. Vous n’avez jamais entendu parler d’un sommet entre le Nigeria et l’Afrique du Sud, pour pouvoir être un peu les leaders sur ce continent et dessiner des stratégies panafricaines. On n’en entend jamais parler. Chacun reste vraiment avec ses problèmes domestiques.
Alors quand le sommet de l’Élysée pousse à la mise en place de cette force d’intervention rapide africaine, pour tenter d’apporter des solutions africaines au conflit en Afrique, c’est complètement irréaliste du coup ?
Non, ce n’est pas du tout irréaliste. Mais on voit bien d’abord que l’Union africaine revient de très loin. Ils ont toujours prôné la non-ingérence dans les affaires politiques du voisin. Donc déjà on sent des réticences parmi un certain nombre de chefs d’Etat.
Deuxièmement, on voit qu’il y a deux positions parmi les Etats africains. Vous avez ceux qui sont pour la mise en place de coordinations et d’armées régionales, de forces d’intervention au niveau de la région, en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale, ou en Afrique australe.

Paris, Palais de l'Elysée.18 juillet 1967. Jacques Foccart, chargé des relations africaines sous de Gaulle, et Hubert Maga, président du Dahomey.
04/12/2013 – Sommet de l’Elysée
Et puis vous avez ceux qui sont pour une force d’action rapide, une force d’intervention rapide au niveau de l’ensemble du continent.
On voit bien dès lors que, bien sûr ce sont les grandes puissances – l’Afrique du Sud et le Nigeria – qui pourraient être beaucoup plus mobilisés, mais on voit bien que les chefs d’Etat n’ont pas les positions.
Et très franchement, on parle beaucoup d’équipements, de forces, de financement et de formation militaire. Mais qui va décider des mécanismes politiques d’intervention dans tel et tel pays ? A quel moment, lorsqu’il y aura un conflit de politique intérieure ? Même si la France propose de former 20 000 soldats par an, on est quand même très loin d’une capacité d’intervention.
Oui, c’est la question que j’allais vous poser. Qui justement pourrait décider ? L’Union africaine, l’ONU ?
J’ai entendu le président burkinabè Blaise Compaoré – que l’on sent beaucoup plus favorable à une force d’intervention régionale – expliquer sur RFI, qu’à partir de ce moment-là, ce serait évidemment au niveau de la Cédéao que la décision se prendrait. Est-ce que ce serait le président en exercice de la Cédéao ? Pour l’instant, franchement c’est assez fumeux.
Puis il faut quand même dire une chose. Moi, je me souviens – je ne suis pas tout jeune – en 1994, il y avait un autre François, François Mitterrand, au Sommet de Biarritz, qui évoquait déjà la mise en place d’une force d’action interafricaine la Force d’action rapide interafricaine qui s’appelait (Fari). Et vous voyez, on était en 1994. Ça fait quasiment vingt ans.
Donc la date de 2015 vous paraît pour le moins optimiste ?
Oui, mais on sent bien et c’est amusant, François Hollande s’est tellement investi, que ça va devenir le dossier prioritaire de la France.
En plus, vous savez, on ne peut pas dire que les militaires français soient mécontents. En fait 50 % des soldats français à l’extérieur de l’Hexagone sont en Afrique. C’est une façon pour eux aussi de sauver un peu le budget de l’armée française, à partir justement des conflits africains.
On a beaucoup discuté évidemment des questions militaires, des questions de sécurité pendant ce sommet de l’Élysée. On a parlé de questions morales également. Mais il a aussi été question d’économie et de climat. Et sur l’économie on a l’impression que François Hollande s’est plutôt adressé à sa propre opinion, à la population française ?
Absolument. C’était un sommet qui devait être uniquement consacré à la paix et à la sécurité en Afrique. Il y a eu un pendant avec un forum économique, où un certain nombre de rapports ont été présentés. Dont celui de l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine.
Et c’était assez étonnant de voir Hubert Védrine, qui a été quand même pendant des années ministre des Affaires étrangères et secrétaire général de l’Élysée, faire une déclaration affirmant que la France n’avait pas pris la mesure du nouveau contexte africain et de la bataille économique qu’elle doit y livrer. La France est en retard, selon lui. C’est comme si finalement la France s’était un peu endormie sur son pré-carré, n’avait pas vu arriver toutes les puissances émergentes qu’on voit depuis des années.
On parle toujours de la Chine, du Brésil. Mais c’est incroyable. Il y a l’Inde, il y a même les Turcs et d’autres encore. Et brusquement la France se réveille en disant : non mais alors, on est en train de faire le gendarme et les autres font le business.
Pour François Hollande les deux sont maintenant liés. Et c’est vrai que c’est plus facile à vendre en politique intérieure, au moment où il y a une crise sociale et économique, d’affirmer qu’en Afrique, dans les cinq ans, la France peut avoir 200 000 emplois, si elle investit dans les deux ans.
Donc on a l’impression que les deux sont liés, alors qu’avant il y avait simplement un point de vue moral (une dette notamment envers les tirailleurs venus mourir sr le théâtre européen pendant les deux guerres mondiales). Au-delà de la morale, maintenant il y a la sécurité et lez business.

Niger : Areva produirait vers fin 2015 début 2016 l’uranium d’Imouraren

 Agence Ecofin
Niger : Areva produirait vers fin 2015 début 2016 l’uranium d’Imouraren
 - Le group nucléaire Areva a remis à plus tard le démarrage de la production d’uranium dans la mine Imouraren, sa troisième mine après celles de l’Aïr et d’Akouta dans le nord désertique du Niger, rapport le 6 décembre l’agence Reuters.
« Nous pensons que la production à Imouraren débutera vers fin 2015 et début 2016 », a déclaré le chef de l’Etat du Niger, ajoutant que le « calendrier a été établi en tenant compte des préoccupations du groupe français ».
L’entrée en production d’Imouraren, prévue en 2012 a été repoussée à plusieurs reprises. Cette mine produira 5000 tonnes d’uranium par an et placera le Niger au second rang mondial des pays producteurs de ce minerai.
http://www.agenceecofin.com/uranium/0912-15785-niger-areva-produirait-vers-fin-2015-debut-2016-l-uranium-d-imouraren
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Lire aussi

L’Algérie engage une médiation entre Touaregs du MNLA et le Mouvement arabe de l’Azawad

Maghrebemergent.com
L’Algérie s’est engagée depuis samedi dans une médiation entre le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA, Touareg) et son rival du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) afin de ramener une paix durable et assoir les conditions nécessaires pour le développement du Nord Mali, a indiqué lundi à Xinhua une source algérienne sous couvert d’anonymat.
Les négociations qui se déroulent, selon la même source, quelque part entre les villes malienne d’In Khalil et algérienne de Bordj Badji Mokhtar, regroupent des personnalités politiques et militaires des deux camps, dont Bilal Ag Acherif et Mohamed Ag Najem, coté touareg et Cheikh Ammi Younes Ezzaoui, coté arabe.
Cette médiation algérienne, convenue lors de la visite début novembre du ministre algérien des Affaires étrangères Ramtrane Lamamra à Bamako, vise, ajoute le même source, non seulement à ramener la stabilité politique et sécuritaire au Nord Mali mais également à apaiser les tensions entre les deux communautés qui vivent également à l’intérieur des frontières algériennes ; lesquelles s’étaient mortellement affrontées à la mi-août dernier.
Décembre 2012, le MAA avait déclaré que malgré « des petites divergences avec le MNLA », il entretient « de très bons rapports » avec lui.
Deux mois plus tard, la situation se dégénère lorsque le MAA attaque le mouvement touareg du MLNA dans la localité d’In Khalil.
Le mouvement arabe reproche à ses adversaires d’avoir saisi tous les véhicules des Arabes, vidé les commerces et violé les femmes.
Pour sa part, le MLNA qui ne voyait pas de distinction entre le MAA et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), accuse le mouvement arabe de s’être allié avec le MUJAO lors de la guerre qui a secoué le pays en janvier 2012.
Début novembre, le MNLA, le MAA et une troisième faction autonomiste, le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), ont annoncé leur fusion, même si sur le terrain tous les différends n’ont pas été aplanis.
http://www.maghrebemergent.com/actualite/breves/fil-monde/item/32605-mali-l-algerie-engage-une-mediation-entre-touaregs-du-mnla-et-le-mouvement-arabe-de-l-azawad.html

dimanche 8 décembre 2013

DÉCLARATION DU PRÉSIDENT JACOB ZUMA A PROPOS DU SOMMET FRANCE AFRIQUE : "Je ne trouves pas l’intérêt d'aller à un sommet France-Afrique, alors que la France n'encourage pas la démocratie que veut les peuples de ses colonies.

DÉCLARATION DU PRÉSIDENT JACOB ZUMA A PROPOS DU SOMMET FRANCE AFRIQUE :

"Je ne trouves pas l’intérêt d'aller à un sommet France-Afrique, alors que la France n'encourage pas la démocratie que veut les peuples de ses colonies. En effet la France renforce et consolide que ses intérêts dans ses colonies; dès qu'on veut la rappeler à l'ordre, elle n'hésite pas de déstabiliser les nationalistes qui trouvent gênant qu'après le soit disant indépendance, que les richesses du colonisé continu de nourrir l'économie du colonisateur. Nous voulons une Afrique forte et qui doit avoir un leadership encourageant; et non une Afrique que la France initie dans un processus de continuer à renforcer le pillage des ressources d'Afrique."

Le MNLA doit déposer les armes (Hollande)

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Entretien exclusif de François Hollande avec FRANCE-24Entretien exclusif de François Hollande avec FRANCE-24
Le président François Hollande a affirmé samedi que les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) devaient déposer les armes et engager un dialogue politique avec les autorités maliennes, lors d’un entretien sur TV5Monde, RFI et France 24.
« Le MNLA, groupe qui à un moment prétendu à l’indépendance du Nord-Mali, a été un auxiliaire pour la reconquête. Mais la situation aujourd’hui suppose que tous les groupes, mêmes ceux qui ont participé aux combats contre les terroristes, doivent déposer les armes et rentrer en politique », a déclaré François Hollande.

« La France dit qu’il est nécessaire de dialoguer, mais que le dialogue se fait sans les armes. Les seules autorités légitimes à utiliser la force, ce sont les Maliens et le président malien », a-t-il souligné.

La France avait été récemment épinglée par le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, qui l’avait accusée à mots couverts de passivité voire de naïveté à l’égard de la rébellion touareg.
Il faisait référence à la situation de Kidal, dans le nord-est du pays, qui échappe toujours au contrôle de l’Etat malien. Fief de la rébellion touareg du MNLA, Kidal est aujourd’hui une zone de non droit, en proie à l’anarchie et aux rivalités de groupes armés, en dépit de la présence de quelque 350 soldats français et environ 200 militaires de la Minusma, la force de l’Onu au Mali.

Craignant les représailles de l’armée malienne contre les populations touareg, Paris n’a jamais facilité le retour à Kidal des troupes de Bamako, dont 200 éléments restent cantonnés dans la zone.

Depuis l’arrivée à Kidal des troupes françaises fin janvier 2013, et la réinstallation du MNLA dans cette ville, Paris a constamment esquivé les critiques ou interrogations sur ses liens ou sa passivité supposée vis-à-vis de la rébellion touareg.
Les rebelles touareg avaient lutté, au côté des islamistes armés, contre l’armée malienne, s’emparant des deux tiers nord du Mali. Ils avaient ensuite été évincés par leurs anciens alliés, avant de revenir à Kidal à la faveur de l’intervention française.
Par France24
SourceFrance24

TOUAREGS : Une société organisée en tribus et confédérations

Publié le 7 déc 2013 - 2:36

touareg-ouagaLes Touaregs vivent dans cinq pays de l’Afrique et se repartissent en plusieurs tribus en formant une confédération.

L’origine des Touaregs serait berbère et ils seraient des descendants des tribus des premiers habitants de l’Afrique du Nord. Cette culture berbère se ressent à travers l’utilisation de l’alphabet tifinagh et la base linguistique qui est le tamasheq.
Les touaregs vivent sur le vaste territoire du Sahara en Algérie, en Libye, au Niger, au Mali et au Burkina Faso. Ils sont environ un million et demi de personnes vivant surtout en plusieurs confédérations et tribus.
Leur territoire est appelé Tinariwen ou désert qui prend d’autres appellations selon la géographie et la végétation. Ce désert où vivent les Touaregs est tantôt appelé Ténéré, Adrar, Azawagh, Hoggar, Tadmait, Tibesti, n’Ajjer, etc.

L’organisation sociale des touaregs comprend 8 tributs : les Imajeghen (tribus des nobles), les Imrad (tribus vassales), les Ineslemen (tribus maraboutiques), les Iraouellan (anciens captifs touaregs), les Iklan (esclaves noirs de jadis), les Bellas (esclaves libérés de langue songhaï, les Bouzous (esclaves libérés de langue haoussa), les Inaden (forgerons noirs, caste libre et fermée).

De nos jours, il existe 7 confédérations touaregs que sont : Ahaggar en Algérie et au Niger, Ajjer en Libye et Algérie, Aïr au Niger, Azawagh au Niger et au Mali, Adghagh au Mali, Tadamakkat au Mali et Oudalan au Burkina Faso.
Abdrahamane Dicko
Les échos

vendredi 6 décembre 2013

vendredi 6 décembre 2013

L'Afrique Réelle n°48 - Décembre 2013

Sommaire

Actualité :
- Sahel : La France seule et sans moyens
- Nigeria-Cameroun : le continuum ethno-religieux de Boko Haram

Economie :
Afrique du Sud : vers la catastrophe économique

Dossier :
Le Rwanda peut-il renoncer au Kivu ?

- La mainmise du Rwanda sur le Kivu (1996-2002)
- La seconde guerre du Kivu (2007-2009)
- La troisième guerre du Kivu et la fin du M23 (2012-2013)

Editorial de Bernard Lugan

Les élections comme seul remède ?

Elections, encore les élections, toujours les élections, rien que les élections !!! 
Hier en Côte d’Ivoire et en Libye, aujourd’hui au Mali et demain en RCA, les Diafoirus européens et américains n’ont qu’un seul remède à proposer : les élections. Or, cette version politique de la saignée ou du clystère chers aux médecins de Molière n’a jamais résolu le moindre problème africain ; quand elle ne l’a pas aggravé. Pour deux principales raisons :

1) Partout en Afrique les élections étant des sondages ethniques grandeur nature, chaque scrutin enfonce le pays dans la crise ethno-politique.

2) Les élections imposées à l’Afrique reposent sur une philosophie politique fondée sur l’individu alors que les définitions sociales et religieuses africaines sont fondées sur la communauté. Nous sommes donc en présence d’une incompatibilité philosophico-politique que l’actuelle fuite en avant démocratique ne fera pas disparaître.

La solution passe par le retour au réel ethnique et donc par l’abandon du postulat universaliste qui le nie. Mais pour cela, encore faudrait-il que les nantis du Nord cessent de vouloir imposer leur philosophie universaliste à l’Afrique, ce qui passe par l’abandon de l’idée du « village-terre » et l’acceptation de la réalité identitaire.
Combien faudra t-il encore de guerres et de massacres pour que les idéologues européens et américains admettent que les Africains ne sont pas des Européens pauvres à la peau noire, mais les héritiers de vieilles civilisations n’ayant pas vocation à devenir des « nègres-blancs ».

Après les guerres des années 1985-2000, une profonde recomposition ethno-politique s’est produite dans la région des Grands Lacs autour de deux pôles, l’Ouganda de Yoweri Museveni et le Rwanda de Paul Kagame.
Depuis 1996, le Rwanda occupe le Kivu congolais dans l’indifférence générale. Or, depuis plusieurs mois, en raison des exactions commises par les diverses milices qui se combattent dans la région, la communauté internationale a décidé de faire pression sur le Rwanda pour qu’il cesse son aide au M23, mouvement né à Kigali, porté à bout de bras par le régime du général Kagamé et composé d’anciens de son armée.

Aujourd’hui, le Rwanda est confronté à une nouvelle réalité qui est la question de l’éventuelle reconstruction d’un Etat congolais. Or, une telle politique qui remettrait en cause son « protectorat » de fait sur l’immense partie de la RDC qui s’étend du lac Albert au Nord jusqu’au lac Tanganyika au Sud serait mortelle pour le Rwanda qui « tire » 50% de son budget du pillage de cette région. Comme le pays ne peut vivre sans le Kivu, Paul Kagamé va donc tout faire pour torpiller la tentative de reconstruction d’un Etat congolais contrôlant l’ensemble de son territoire.