jeudi 5 décembre 2013

Triste nouvelle, on vient de m'annoncer la mort hier soir tard dans la nuit de notre soeur, mere Ghaichata walet Mohamedine suite a ses blessures lors de la manifestation a kidal reprimer par l'armee Malienne


M. Bert Koenders, représentant spécial de la complicité internationale de la politique africaine de la France, voudrait que le peuple de l’Azawad accepte sagement, et sans un mot, le sort morbide que la France lui a tracé…

Cynisme ou hypocrisie ? la MINUSMA, qui représente l'ONU au Mali, condamne " l'attaque de l’aéroport de Kidal "

04/12/2013 - 15:33

BAMAKO (SIWEL) — La MINUSMA a fermement condamné les violences qui se sont déroulées le 28 novembre à Kidal. Dans un communiqué rendu public le lendemain, Bert Koenders, chef de la MINUSMA « déplore le fait que des incidents sérieux aient eu lieu à l’aéroport de Kidal » en se gardant bien de situer la responsabilité des auteurs, celle des manifestants ou celle les militaires maliens ? Dans une autre déclaration, M. Bert Koenders déclare que « L'attaque est condamnable, c'est purement à l’encontre de l'esprit de paix et de réconciliation […] Nous sommes à une période où nous devons tous contribuer à la stabilisation de la paix au Mali et pas se livrer à des actes la tronquent »…les actes qui la tronquent, ce sont les manifestations des civils pas les militaires qui tirent dans la foule.


Bert Koenders, chef de la MINUSMA , et Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali ( à droite) au cours d'une diner avec Ibrahim Boumakar Keita (PH/DR)
Bert Koenders, chef de la MINUSMA , et Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali ( à droite) au cours d'une diner avec Ibrahim Boumakar Keita (PH/DR)
Le communiqué de la Minusma reste dans le flou absolu. Elle « déplore le fait que des incidents sérieux aient eu lieu à l’aéroport de Kidal et ce, malgré le plan de sécurité coordonné mercredi par le gouvernement malien en coopération avec la MINUSMA et avec le soutien de la force Serval. ». La MINUSMA qui fuit ses responsabilités de garante de la sécurité des civils se dédouane en évoquant dans son communiqué que « La Mission, en coopération avec Serval, a aidé à évacuer trois blessés afin qu’ils reçoivent des soins médicaux appropriés à Gao. ». 

Ainsi dans la déclaration officielle de la MINUSMA, on sait qu’il y a eu « une attaque » est-ce les manifestants qui ont attaqué les militaires maliens avec des slogans « Azawad, Mali No ! » ou bien est-ce les militaires maliens qui ont tiré dans la foule, tuant une femme et blessant plusieurs autres dont des enfants ? Toujours est-il que la mission de paix et de sécurité ne s’est à aucun moment émue de la mort de la victime, tuée par balle par un militaire malien en fonction, ni des blessées évacuées à l’hôpital militaire de Serval à Gao. Sans le dire, et en l’absence d’une condamnation des militaires maliens qui ont ouvert le feu sur des civils tuant une femme et blessant grièvement 3 autres femmes et deux enfants, la mission onusienne condamne de fait les manifestants qui ont subi ces tirs de l’armée malienne. 

Mieux encore, M. Bert Koenders, chef de la MINUSMA , et Représentant du Secrétaire général des Nations Unies au Mali a déclaré, en marge de son communiqué ’’passe partout’’, que « L'attaque est condamnable, c'est purement à l’encontre de l'esprit de paix et de réconciliation qui devrait être la force motrice pour le pays en ce moment. Nous sommes à une période où nous devons tous contribuer à la stabilisation de la paix au Mali et non pas se livrer à des actes la tronquent » Et là, M. Bert Koenders, condamne très clairement les manifestantes de Kidal qui n’aurait pas dû commettre « l’acte » de manifester contre la venue du premier ministre malien provoquant ainsi les tirs sur la foule de la part des soldats maliens…qui ne sont à aucun moment évoqués, ni encore moins la femme tuée par les soldats maliens qui tiraient tout de même sur une manifestation composée très majoritairement de femmes et d’adolescents. 

Pour leurrer un MNLA décidemment bien crédule, le communiqué de la MINUSMA « appelle à la retenue et encourage les parties à revenir à la table de négociation pour continuer les discussions en vue d’une solution conforme à la résolution 2100 (2013) du Conseil de sécurité et aux engagements, y compris en ce qui concerne les arrangements sécuritaires et les enquêtes, prévus dans l’Accord préliminaire de Ouagadougou. ». Mais la MINUSMA feint d’ignorer que les élections législatives de novembre n’étaient pas prévues par ces mêmes accords de Ouagadougou et que ces élections ont abouti à élire 3 islamistes, issus de groupes terroristes déclarés comme tel et élus sur les listes du président IBK: un du MUJAO et 2 de Ansar Dine ! Autrement dit deux organisations terroristes contre lesquelles ont été menées toutes ces prétendues mission de lutte contre le terrorisme, à savoir la MINUSMA et Serval. 

Il ne reste plus au MNLA qu’à se rendre à l’évidence et à arrêter de se faire « hara-kiri ». La France officielle, ceux qui la couvrent et qui la cautionnement ont depuis longtemps choisi leur camp : celui des oppresseurs, des dictateurs et des terroristes « repentis ». 

En conclusion, selon M. Bert Koenders, représentant spécial du SG des NU, chef de la MINUSMA qui donne un caractère internationale au droit de vie ou de mort aux peuples d’Afrique : les azawadiens doivent accepter « en silence » le retour à la case départ. Celle qui précède chaque « rébellion touarègue » depuis 50 ans, et plus exactement depuis que la France a décidé de démanteler le pays Touareg en le livrant à une épuration ethnique sans nom. M. Bert Koenders, représentant spécial de la complicité internationale de la politique africaine de la France, voudrait que le peuple de l’Azawad accepte sagement, et sans un mot, le sort morbide que la France lui a tracé… 

maa, 
SIWEL 

mercredi 4 décembre 2013


Les pratiques et savoirs liés à l’imzad des communautés touarègues de l’Algérie, du Mali et du Niger (Algérie - Mali – Niger)

La musique de l’imzad, caractéristique des populations touarègues, est jouée par les femmes avec un instrument à corde frottée unique, également connu sous le nom d’imzad. La musicienne place l’instrument sur ses genoux et joue en position assise avec un archet. L’imzad fournit l’accompagnement mélodique des chants poétiques ou populaires, souvent chantés par les hommes lors des cérémonies dans les campements touarègues. Il est fréquemment  utilisé pour faire fuir les mauvais esprits et atténuer les souffrances des malades. La transmission du savoir musical s’effectue oralement selon des méthodes traditionnelles qui favorisent l’observation et l’assimilation.
Les différentes rébellions touarègues ont certes fait parler de la cause, mais elles n’ont pas apporté les grands changements souhaités par la population tout entière, qui avait également espéré que les sacrifices qu’elle consentait permettraient à toutes les autres communautés de la région d’en bénéficier. Hélas, si elles ont permis à quelques-uns d’obtenir des postes de responsabilité, les problèmes de la majorité d’entre nous qui sombrent désormais dans la misère n’ont pas trouvé de résolutions et encore moins d’espoir qu’il n’en sera pas toujours ainsi.
Des enfants nomades d'un campement non loin de Kidal
Des enfants nomades d’un campement non loin de Kidal
C’est surtout grâce aux artistes que ce peuple est connu mondialement et à quelques historiens ou chercheurs venus d’ailleurs qui malheureusement changent de positionnement ou de regard d’année en année.
Au Mali, on a tendance à acheter la paix, ce qui ne marchera pas encore très longtemps. C’est pourquoi l’Histoire se répète. La paix, elle, ne s’achète pas. Dans le fond, le problème demeure intact. Au point de devenir la vache laitière de quelques ténors. Ils y vivent sans état d’âme. Imuhagh (Kel-Tamasheq), si nous adoptons cette lancée, nous resterons un champ d’expérimentation à vie !
Il est plus que nécessaire aujourd’hui d’évaluer le mal que nous nous faisons depuis des générations. Incitons les uns et les autres à avoir un nouveau regard à la dimension du problème, mais, cette fois, sous un angle politique, avec beaucoup de diplomatie, plus jamais la violence et encore moins avec les armes. On peut se faire entendre de plusieurs manières. C’est un long travail sur le changement des mentalités de nos frères et sœurs dans nos campements et dans toutes nos cités.Voulons-nous rester des rebelles à vie ? Chaque jour qui passe, nous augmentons le nombre d’orphelins, de victimes et nous ne sommes plus en mesure de compter nos morts. Les assassinats se multiplient pour chaque épisode de soulèvement. La mise en place d’un comité des sages qui pourrait aider dans la prévention et la résolution des conflits internes et externes est à mon sens nécessaire.
Certains croient que l’arrivée massive de forces étrangères sur notre sol va réduire l’insécurité, ce qui est très peu probable sans l’assentiment et la participation des habitants eux-mêmes. La situation de beaucoup de pays dans le monde en a largement apporté la preuve. Au contraire, c’est le coût de la vie qui grimpera au plus haut et une insécurité chronique pourrira la vie de chacun. Chronique parce qu’il faudra bien justifier leur présence. Malheur aux plus pauvres ! Et ce qui nous rendait le plus fiers ne pourrait plus n’apparaître que dans nos souvenirs si nous n’y prenons pas garde. Malheur à celui qui ne pourra plus transmettre, offrir en partage, soulager ceux qui traversent une infortune passagère… Un cauchemar de plus. Et ça, nous ne pourrons pas longtemps le supporter !Un peuple civilisé n’a pas besoin d’homme en armes pour résoudre ses problèmes.
Bannissons les armes. La revendication par la violence, nous serons toujours les premiers perdants et aussi les premières victimes. Des armes sont fabriquées dans le monde tous les jours et il faut forcément un endroit (peut-être notre territoire) et des personnes pour les utiliser. Dans notre cas (Touareg et alliés), nous les utilisons les uns contre les autres. Qui perd des vies humaines, c’est nous ; qui gagne ce pari, ce sont les fabricants et leurs complices. On leur procure de l’argent indirectement en utilisant leurs armes à des fins désastreuses qu’on semble ignorer. Résultat : on sème l’insécurité et tout le monde nous fuit, y compris nous-mêmes.Hélas, notre bravoure, notre détermination et notre force ne nous servent à rien depuis bien longtemps. Changeons de stratégie ! Une technique qui ne marche pas est vouée à l’échec.
Si nous abandonnons les armes et ne cautionnons aucun trafic qui a fait de nous des victimes et nous anéantit de jour en jour, ce ne serait pas une fin en soi, mais une marche vers un progrès harmonieux de notre société. Rendez-vous compte de ce fait, tout ce trafic et toutes ces armes ne servent qu’à une minorité d’entre nous. Il faut reconnaître que la détention d’une  arme est devenue monnaie courante dans notre société ces dix dernières années. C’est surtout ça la bombe à retardement qu’on nous a mise entre les mains. Un horrible piège. C’est un fléau qu’il faut combattre, c’est urgent et primordial. Quel héritage allons-nous laisser aux futures générations ?
Regardons un peu notre passé, nous avons toutes les potentialités pour vivre dignement et honnêtement. Notre élevage et notre artisanat nous permettent de vivre si et si seulement nous nous investissons pour les développer, en faire des activités pérennes.
Ibrahim AG ALHABIB (Tinariwen)
Ibrahim AG ALHABIB (Tinariwen)
Comme l’a si bien dit Ibrahim AG ALHABIB (leader de Tinariwen) dans l’une de ses chansons : « Si vous voyez un territoire verdoyant, ce sont ses hommes qui le protègent. »
Les savoir-faire de nos femmesdans beaucoup de domaines comme l’artisanat entre autres sont des activités à mettre en valeur. Sachant qu’elles sont les piliers de la famille, leur rôle dans la sortie de cette crise n’est jamais à minimiser. Il faudra les impliquer de plus en plus dans la gestion et les prises de décisions.

De l’action

Il faut se mobiliser, participer à la prise de décisions, s’impliquer dans des activités qui améliorent nos vies de tous les jours. Les jeunes doivent être des acteurs de ce processus. Ça ne se gagne pas facilement, il faut l’imposer. À tout prix. Si l’on continue à attendre un changement qui viendra du ciel ou de tout autre pays, sachez que nous allons mourir dans une attente éternelle. Tout changement auquel nous aspirons doit venir de l’intérieur, par nous d’abord. Toutes ces promesses de projets de développement qu’on nous fait miroiter ne nous feront pas bouger d’un pas. C’est éphémère. Elles nous maintiendront dans une situation de blocage total ou de dépendance. Nous avons besoin de voler de nos propres ailes, avec nos moyens, rudimentaires soient-ils, pour aller dans la direction qui nous arrange. Personne ne connaît nos besoins plus que nous-mêmes et aucune personne, moins encore un État, ne viendra le faire à notre place. C’est ce type de développement qui  nous conviendra et nous donnera un sentiment de fierté inégale, mais surtout visible dans nos réalités quotidiennes.
On est en train de nous distraire, tout se joue sur le temps afin de nous éloigner de nos vrais besoins, ne cédons pas à ce chantage ; nous avons besoin d’un réel changement de mentalité pour pouvoir enfin aller tous dans la même direction. On nous écrase physiquement, mentalement et psychologiquement.
Si nous sollicitons l’aide de qui que ce soit, elle doit rester strictement dans le domaine du savoir-faire, en matière de compétences techniques ou d’outils pratiques. Beaucoup de pays sont en avance dans ce domaine et nous pouvons solliciter leur aide. Ne demandons plus de l’argent à qui que ce soit, cherchons les moyens de faire profiter nos populations des connaissances de ceux qui sont en avance pour améliorer nos conditions d’être. Dans les domaines de l’éducation, la santé, les télécommunications, l’hydraulique, l’élevage, l’artisanat et la culture. Dans tous ces domaines, nous avons beaucoup de choses à apprendre comme nous avons aussi beaucoup de valeurs à transmettre. Nos populations en ont plus que jamais besoin pour s’épanouir et prouver leur savoir-faire.
issoufou-itv-express
En marge de sa récente visite de travail à Bruxelles, en Belgique et à Paris, le Président de la République, Chef de l'Etat, SEM. Issoufou Mahamadou, a accordé, le 28 novembre dernier, une interview au journal français ''Le Monde''.
Au cours de cet entretien, le Chef de l'Etat, a abordé plusieurs questions dont la libération, le 29 octobre, des quatre ex-otages enlevés à Arlit, la situation sécuritaire au Nord du Mali et dans le Sahel, ainsi que les négociations engagées entre le Niger et Areva pour obtenir de meilleures retombées financières pour notre pays.
Quelle a été la compensation versée aux ravisseurs en contrepartie de la libération des quatre otages français enlevés à Arlit ?

Je dois dire d'abord que le Niger est heureux d'avoir contribué à la libération de ces personnes enlevées sur notre sol en septembre 2010. Nous nous étions fait un devoir de tout mettre en œuvre pour les libérer. La négociation a été très difficile mais aussi surprenant que cela puisse paraître, il n'y a pas eu de rançon. Il n'y a pas eu non plus de libérations de prisonniers liés à AQMI - Al-Qaida au
Maghreb islamique. – Pour obtenir ce résultat, nous avons utilisé des arguments que je ne peux pas exposer sur la place publique.
Vous avez plusieurs fois déclaré que les 100 millions d'euros versés annuellement par Areva au Niger sont insuffisants. Est-ce que Paris a fait un geste pour vous remercier alors que vous êtes en pleine renégociation du contrat qui vous lie au géant français du nucléaire ?

Il n'y a pas de lien entre ces dossiers. Nous n'avons pas mis la libération des otages dans la balance. Nous n'attendions aucune contrepartie car pour nous cette libération était un devoir.
Vous avez rencontré lundi matin Luc Oursel, PDG d'Areva. Où en est la renégociation du contrat qui lie le Niger avec l'entreprise ? Les cours de l'uranium étant assez bas, avez-vous pu réviser la fiscalité à la hausse ?
Nous sommes conscients que le marché de l'uranium connaît une dépression mais nous pensons que l'ensemble de nos partenaires, français, japonais ou espagnols savent également que le Niger doit avoir de meilleures retombées. Aujourd'hui notre objectif, c'est de réviser les conventions dans le nouveau cadre légal défini en 2006.
Pourquoi ne pas rendre public l'audit réalisé sur le secteur comme vous le demande l'ONG Oxfam ?
C'est un document interne aux sociétés et aux actionnaires pour voir dans quelle mesure les nouvelles conditions fiscales définies par la loi de 2006 peuvent être supportables aux sociétés minières. Il n'y a pas de raison de le rendre public d'autant qu'il y a des compléments d'étude encore à effectuer car il porte sur les coûts de production à partir de 2007.
Le 6 décembre vous serez à Paris pour le sommet de l'Elysée consacré à la sécurité en Afrique. L'intervention française au Mali et celle qui se prépare en Centrafrique ne marquent-elles pas un échec des pays africains à assurer leur propre sécurité ?

Oui, les pays africains ont du mal à assurer leur propre sécurité. Il faut que nous mutualisions davantage nos moyens de renseignement, que nous renforcions nos capacités de défense pour que cinquante ans après nos indépendances, nous puissions rapidement arrêter la sous-traitance de notre sécurité. Cette intervention française au Mali sonne pour nous comme un avertissement. Malheureusement, les institutions financières internationales nous ont poussés à réduire nos budgets de défense et de sécurité lors des programmes d'ajustement structurels. Nous payons aujourd'hui cette erreur.

Le Niger a été la cible d'attaques djihadistes. Avez-vous les moyens d'assurer votre sécurité?
Les situations en Libye, au Mali et au Nigeria ne sont pas favorables à la sécurité du Niger qui, dans ce contexte sahélo-saharien est un îlot de stabilité. Les menaces sont toujours présentes mais notre travail a payé pour limiter les conséquences de la crise libyenne qui a eu des effets beaucoup plus grands au Mali. Nous allons maintenir ce travail car nous occupons une place centrale au Sahel. Nous sommes un verrou très important et je souhaite que tous nos partenaires en soient conscients. Si on arrive au Niger à fermer les points de passage entre le Mali et la Libye, où il n'y a pas eu de service après-vente après la chute de Kadhafi, nous aurons gagné une bataille décisive pour sécuriser le Sahel. Mais la vraie réponse, c'est le développement.
Au Mali, la zone de Kidal demeure la principale poche d'instabilité. Vous pensez que la France n'aurait pas dû faire un cas particulier de cette zone?

Le problème, c'est qu'il y a toujours des mouvements armés, comme le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), qu'il fallait désarmer dès le départ. On ne peut avoir deux armées sur un même territoire. L'Etat malien doit avoir le monopole de la violence. Il faut un seul Mali, il n'y a donc pas de raison que des mouvements armés continuent d'occuper une parcelle du territoire.
Lors des législatives au Mali, plusieurs candidats du parti au pouvoir dans le nord du pays étaient d'anciens membres de groupes islamistes ayant accepté de désarmer. Qu'en pensez-vous ?
Cela fait partie des solutions pour normaliser la situation. Avec la démocratie, on donne d'autres moyens d'expression aux citoyens que les armes. Il faut donc leur offrir la possibilité de s'insérer dans la vie politique. C'est une bonne solution.
Fin octobre, le Niger a vécu un nouveau drame de l'émigration. 92 corps dont une majorité d'enfants ont été retrouvés dans le désert. Que faudrait-il faire pour éviter que cela se répète ?

Le problème est très profond. La pauvreté pousse des Nigériens à émigrer et autour de cela un trafic s'est créé. Nous essayons de lutter contre ces organisations criminelles mais la seule solution, c'est le développement. Dans nos discussions avec l'Union européenne, celle-ci met l'accent sur la nécessité de libéraliser les marchés de capitaux, les marchés des biens et des services mais nous n'en tirons aucun avantage. Il faudrait briser un tabou et libéraliser le marché du travail. On pourrait alors mettre fin à ces réseaux de trafic d'êtres humains. C'est difficile à imaginer pour les pays européens mais c'est un débat que je veux porter. Je ne me fais pas d'illusion mais je ne peux pas ne pas interpeller les Européens sur cette question.
Le Monde

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