vendredi 21 juin 2013

Niger, la menace d'un nouveau Mali ?

Vendredi 21 Juin 2013 à 10:00 | Lu 790 fois I 1 commentaire(s)


Depuis des mois, enlèvements, attentats-suicides et attaques meurtrières planifiées depuis le sud de la Libye voisine ont plongé l'un des pays les plus pauvres de la planète, allié des forces françaises au Mali, dans la psychose jihadiste.


Des soldats nigériens montent la garde devant la prison de Niamey - STR/AP/SIPA
Des soldats nigériens montent la garde devant la prison de Niamey - STR/AP/SIPA
Qu'arrive-t-il à un pays possédant une frontière commune avec la Libye, le Nigeria, l'Algérie et le Mali ? Et, en prime, un des plus gros sites mondiaux de production d'uranium, exploité par le géant français du nucléaire Areva ? 

Rien de bon depuis déjà plusieurs mois. Des enlèvements à répétition, des attentats-suicides, une attaque de prison, avec, à chaque fois, l'ombre des divers groupes islamistes radicaux qui écument son immense territoire et ceux des pays voisins. En quelques mots : les prémices d'une nouvelle crise sahélienne, la menace d'un Mali bis. 

Ce pays s'appelle le Niger, un tigre énergétique mais encore un nain du développement puisque, en dépit d'un taux de croissance avoisinant les 10 % en 2013, il figure parmi les Etats les plus pauvres de la planète. 

Longtemps abonné aux coups d'Etat et aux régimes autoritaires, le Niger bénéficiait, depuis les élections de 2011, d'un climat relativement démocratique, en partie grâce au nouveau président Mahamadou Issoufou, une des bonnes surprises du personnel politique ouest-africain. Seulement, ennemi convaincu et déterminé de l'hydre jihadiste, ce dernier n'a pas ménagé son soutien à l'opération «Serval» et a ouvert ses frontières aux forces spéciales françaises et américaines comme à leurs drones. 

Il est logiquement devenu une cible des fous de Dieu et de leurs alliés dans le pays. Leur dernier coup d'éclat remonte au samedi 1er juin, quand trois détenus de la prison centrale de Niameyouvrent le feu sur des gardiens et en tuent deux avant d'être eux-mêmes neutralisés. 

Pour le ministre de la Justice et porte-parole du gouvernement, Marou Amadou, il s'agirait de proches du groupe terroriste nigérian Boko Haram, dont certains éléments ont épaulé ceux d' Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) lors des combats contre l'armée malienne puis les forces françaises. 

A plus d'un titre, l'épisode de la prison a de quoi inquiéter les autorités nigériennes. Il révèle d'abord d'inévitables complicités, dans le personnel de l'établissement ou à l'extérieur, sans lesquelles les trois détenus n'auraient pu s'armer. Il illustre aussi, une fois encore, la grande fragilité de l'appareil sécuritaire, qui n'a cessé d'être mis à mal depuis l'offensive jihadiste dans toute la zone sahélienne. 

Le 23 mai dernier, il aura ainsi fallu l'intervention des forces spéciales françaises pour venir à bout du commando-suicide lancé à l'assaut de la caserne militaire d'Agadez, dans le nord du pays, siège de l'école des sous-officiers. 

Visée aussi l'usine de traitement d'uranium de la Somaïr, une filiale d'Areva, à Arlit, la même où quatre employés français de la compagnie ont été enlevés en septembre 2010 et sont depuis retenus en otages. Outre 10 assaillants, 24 militaires et un civil ont été tués ce 23 mai. 

Le Niger plonge à son tour dans les affres de la psychose, et Niamey le nonchalant se hérisse de check-points devant les bâtiments officiels et les ambassades. C'est un douloureux rappel à la menace terroriste qui ne s'est jamais vraiment dissipée depuis l'enlèvement dans un restaurant de Niamey, en janvier 2011, puis l'exécution, à la frontière malienne, d'Antoine de Léocour et de Vincent Delory. 

A l'époque, la participation des forces spéciales françaises lancées à la poursuite des ravisseurs ne permettra pas d'éviter le dénouement tragique. Un dénouement qui sera même source d'une brève tension entre les deux pays, en raison de soupçons apparemment injustifiés sur d'éventuelles complicités parmi les gendarmes nigériens. 

On n'en est plus là. Entre Paris et Niamey l'entente est totale, car nécessité fait loi. Inévitable, appuyée par la plupart des gouvernements ouest-africains, l'opération « Serval » a temporairement épargné au Mali la contagion jihadiste à la totalité de son territoire. Mais les métastases se sont déplacées, notamment vers le Sud libyen, transformé selon la plupart des observateurs en sanctuaire de tous les survivants de l'intervention française. 

C'est de là, selon les autorités algériennes, que sont partis les membres du commando lancés en janvier dernier à l'assaut du site gazier d'In Amenas, à Tiguentourine (37 otages et 29 terroristes tués). Et, pour Mahamadou Issoufou, pas de doute, c'est encore dans le Sud libyen que s'est préparée l'attaque meurtrière de la caserne d'Agadez. Si les Algériens sont restés mesurés dans le propos, le président nigérien, lui, n'a pas fait dans le détail, dénonçant « un voisin [qui] continue d'être source de déstabilisation pour les pays du Sahel »

DES CRAINTES EN CÔTE-D'IVOIRE

La réponse de Tripoli a confirmé à ceux qui en doutaient encore l'orientation vert très foncé des maîtres de la nouvelle Libye, née de la guerre lancée par Nicolas Sarkozy et David Cameron contre Mouammar Kadhafi : la traque puis le refoulement par camions entiers, dans des conditions souvent chaotiques, de près d'un millier de Nigériens mais aussi de Maliens et de Sénégalais. 

La tension entre les deux pays ne risque pas de retomber de sitôt et les Tchadiens y ont ajouté leur grain de sel, inquiets eux aussi de la préparation d'un « complot terroriste » les visant. Comment casser la nouvelle base arrière d'un jihadisme en pleine restructuration ? 

La question a fait l'objet de plusieurs entretiens de Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, lors de récents déplacements à Londres et Washington. Officiellement Paris n'entend pas modifier son plan de réduction d'effectifs au Mali, où plus de 4 000 hommes ont pris part à l'opération « Serval ». 

Mais la force interafricaine tarde toujours à prendre le relais et, surtout, la menace islamiste a changé de visage. Après avoir commis l'erreur, incompréhensible pour beaucoup, d'un affrontement central qui leur a coûté très cher, les chefs d'Aqmi, du Mujao et leurs acolytes se sont repliés sur la stratégie du terrorisme diffus. 

Et tous azimuts : frapper tous ceux qui ont appuyé d'une manière ou d'une autre l'opération « Serval ». Le Niger est en première ligne, comme le Tchad, mais aussi d'autres pays occupant une position stratégique dans l'ensemble ouest-africain. 

C'est le cas de la Côte-d'Ivoire, où la crainte d'attentats terroristes est désormais prise très au sérieux, tant par les autorités locales que par la France, qui compte plusieurs milliers de ressortissants sur place. En l'absence d'une véritable coopération entre les Etats concernés, les capitales occidentales risquent d'être encore à la manœuvre pendant quelque temps. 

A Washington, le Département d'Etat offre désormais une récompense allant jusqu'à 23 millions de dollars pour toute information permettant la capture des principaux dirigeants du Jihad Corporate. Dans le viseur, Mokhtar Belmokhtar, le dissident d'Aqmi tenu pour responsable de la tragédie d'In Amenas et peut-être aussi d'Agadez. Wanted aussi le porte-parole du Mujao, des cadres d'Aqmi ou Abubakar Shekau, le chef présumé de Boko Haram au Nigeria. La guerre commence à peine.

Que de sable, que de sable.

Que de sable, que de sable.

 
 
 
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De façon parfaitement inexplicable, on parle décidément beaucoup du Sahara, ces jours-ci, alors que la situation y est totalement stabilisée et que la vie s'y passe désormais dans la paix et la prospérité.
Il nous a semblé qu'inviter un vrai connaisseur de la région permettrait de rompre avec les idées reçues et les approximations relayées depuis des mois. Arnaud Contreras nous fait ainsi l'honneur de participer au prochain café stratégique, jeudi 13 juin au café Le Concorde. Il nous y parlera cultures et géopolitique dans la région, et répondra aux questions.
A jeudi, donc.

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Comment ? Abderazak El Para reviendrait sur le devant de la scène comme monnaie d'échange. Wow

Comment ? Abderazak El Para reviendrait sur le devant de la scène comme monnaie d'échange. Wow.

Mali: Kidal partagée sur la signature de l'accord entre Bamako et le MNLA

MALI - 
Article publié le : jeudi 20 juin 2013 à 23:03 - Dernière modification le : jeudi 20 juin 2013 à 23:10


Kidal, le 16 juin 2012.
Kidal, le 16 juin 2012.
REUTERS/Adama Diarra

Par RFI
Le retour de l'Etat malien, de l'armée et de l'administration à Kidal était au cœur de l'accord signé à Ouagadougou en début de semaine. Comment cette signature a-t-elle été perçue dans la capitale du nord ? Depuis dix jours, après la montée de l'armée du Mali vers le village d’Anéfis, la ville de Kidal était coupée du monde. Mercredi, le réseau de téléphonie mobile a été rétabli, permettant aux habitants et représentants de la société civile de prendre connaissance des détails de cet accord.



Coupés du monde, les habitants de Kidal cherchent désormais à connaitre les détails de l'accord signé à Ouagadougou. Deux positions semblent émerger. Il y a ceux qui s’en félicitent, comme le coordinateur de la ville, Mohamed Ali Ag Albassaty, qui cherche avant tout à aider la population.
« L’accord a suscité un grand intérêt au niveau de la population », affirme-t-il. « L’espoir, c’est de voir les populations reprendre une vie normale. C'est-à-dire l’eau, la santé, l’éducation... On demande à tout le monde de respecter les accords », plaide Mohamed Ali Ag Albassaty.

Mohamed Ali Ag Albassaty
Coordinateur de la société civile
Aucun de nous ne trouve un intérêt dans la guerre. Il vaut mieux investir dans la paix que dans la guerre.
 
20/06/2013 par Guillaume Thibault
« Rêves » d'indépendance
Frustrée, la jeunesse de Kidal n'a pas encore digéré cet accord. Nasser Ag Cheick, jeune « ishumar » - c'est à dire chômeur, dans la région - l'accepte du bout des lèvres. Mais il insiste : son rêve reste l'indépendance. « Eux, ils disent que l’accord nous arrange. De notre côté, nous disons que l’accord brise nos rêves », explique le jeune homme. « L’indépendance est un rêve parce que nous sommes opprimés, ici, chez nous. »
Des élections « prioritaires »
Et puis, il y a les anciens, ceux qui ont vécu tous les accords entre le Mali et les rébellions. Tita ag Bacré, professeur, en fait parti. Il sait qu'il faut désormais prolonger l'accord, et discuter de l'élection présidentielle prévue le 28 juillet. « Il faut vraiment résoudre le problème des élections, parce qu’aujourd’hui il y a un problème de légitimité du président par intérim. Ces élections sont prioritaires », insiste-t-il. Et le professeur de s’interroger : « S’il n’y a pas un président légitimement élu, on va négocier avec qui ? »
Les habitants de Kidal ne s'accordent que sur un point : l'armée doit revenir sans heurts, sans exactions, car c'est la clef pour obtenir une paix durable.
TAGS: DIONCOUNDA TRAORÉ - MALI - MNLA

INFO OBS. Otages du Niger : "Ils sont en Algérie"

INFO OBS. Otages du Niger : "Ils sont en Algérie"

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Enlevés il y a 1.000 jours au Niger, les quatre otages d'Arlit sont désormais aux mains de Yahia, le nouveau chef d'Aqmi au Sahara. Toujours prêt à négocier.

Capture d'écran d'une vidéo diffusée le 30 septembre 2010 par Aqmi (Al-Quaïda au Maghreb islamique), où l'on voit les otages capturés à Arlit, au Niger, le 16 septembre 2010.
(AL-ANDALUS/SIPA)
Capture d'écran d'une vidéo diffusée le 30 septembre 2010 par Aqmi (Al-Quaïda au Maghreb islamique), où l'on voit les otages capturés à Arlit, au Niger, le 16 septembre 2010. (AL-ANDALUS/SIPA)
"Nous avons enfin retrouvé un contact direct", dit l'émissaire touareg, soulagé. Pendant des mois, l'opération Serval a bouleversé la donne dans le désert du nord du Mali. Au plus fort de la bataille, Abou Zeid, chef d'Aqmi et preneur d'otages, avait fait passer un message aux Français pour dire qu'il était toujours prêt à négocier la libération de ses quatre prisonniers, Thierry Dol, Marc Féret, Pierre Legrand et Daniel Larribe, capturés le 16 septembre 2010 sur le site de la mine d'uranium d'Arlit au Niger. Aujourd'hui, Abou Zeid est mort, écrasé par une bombe au creux des rochers de l'adrar des Ifoghas, son repaire et sanctuaire.
Le nouveau chef d'Aqmi pour la zone sahélo-saharienne s'appelle Yahia Abou el-Hammam, de son vrai nom Djamel Okacha, un Algérien de 35 ans né à Reghaïa, ancien du GSPC (Groupe salafiste pour la Prédication et le Combat). Yahia, vieux routier du terrorisme, universitaire et francophone, est un homme vif et intelligent. Aussi grand, 1,85 m, qu'Abou Zeid était petit, aussi prolixe que l'autre était taiseux. Et tout aussi déterminé. C'est lui qui, désormais, détient les otages. Où ?"Ils sont en Algérie", affirme l'émissaire touareg.

Fil renoué sur le terrain

Déjà, sous la pression militaire française, Abou Zeid avait acheté spécialement un "Toyota tôlé" pour déplacer discrètement tous les otages. Il n'en a pas eu le temps. Yahia a donc exfiltré les otages vers l'Algérie où ils ont été séparés en deux groupes. Il fait 50 °C dans le désert. Les quatre hommes sont épuisés par les déplacements continuels et les conditions de détention. L'un d'eux s'est blessé sérieusement à un doigt. On a parlé d'une "piqûre de scorpion" ou, plus sûrement, d'une plaie profonde. Les islamistes ont craint un début de gangrène et demandé aux négociateurs touaregs de leur faire parvenir des antibiotiques. L'otage, soigné, est hors de danger.
"Nous travaillons avec un sentiment d'urgence, dit, à Paris, une autorité proche du dossier. Chaque semaine qui passe rend la situation encore plus préoccupante." Sur le terrain, le fil renoué, les premiers messages ont fusé de part et d'autre : "Vous êtes là ? - Oui. - Prêts à agir ? - Toujours." Mais la guerre est passée par là. Les sociétés qui emploient les quatre hommes - Areva et Satom - restent sur le qui-vive, elles savent cependant que l'Etat ne permettra plus le paiement d'une rançon.

"Finissons-en. Venez, payez, et reprenez vos otages"

L'ancienne équipe de négociateurs s'active au mieux, se renseigne et informe, prête à tout faire pour aboutir à une libération, d'où qu'elle vienne. A Kidal, capitale du désert malien, un responsable touareg traite les informations et ses messagers font la navette vers la frontière algérienne. Récemment Yahia a fait savoir qu'un "guide" attendait d'éventuels émissaires près de la frontière. Le message était simple : "Finissons-en. Venez, payez, et reprenez vos otages."
L'homme a attendu un mois, sans réponse. De Niamey, un représentant du président du Niger, Mohamed Akoté, un ex-rebelle touareg devenu ministre de l'Environnement, a finalement fait le voyage pour rencontrer Yahia. Il est reparti, sans résultat immédiat. La dernière négociation tournait autour de 30 millions d'euros pour les quatre hommes d'Arlit. Elle ne concernait pas le "cinquième" homme, Serge Lazarevic, enlevé le 24 novembre 2011 à Hombori, au Mali, avec son collègue Philippe Verdon, malade et probablement mourant, qualifié opportunément d'"espion" par Aqmi qui annoncera son "exécution" en mars dernier.

Plus de rançon en espèces

La France a depuis réaffirmé que les terroristes n'extorqueraient plus d'argent, quel que soit le montant réclamé. Au sommet de l'Etat, la boucle d'action et de décision a été resserrée. L'état-major n'est plus prépondérant et le dossier est géré directement par le président, dans le plus grand secret, avec la direction de la DGSE. Au début du mois, aussitôt connue l'information sur l'Algérie comme lieu de détention, un émissaire de la DGSE a sauté dans un avion pour Alger : "Depuis l'énorme prise d'otages d'In Amenas, qui était une attaque contre leur complexe pétrolier, les Algériens ont compris le danger. Et ils coopèrent", dit-on à Paris.
Des contacts mais plus de rançon en espèces, des islamistes défaits au Mali mais réfugiés dans le sud de la Libye ou cachés dans l'immensité du désert algérien et toujours désireux de négocier... Pour aboutir, le deal ne peut être désormais que politique sous la forme d'un échange des otages contre un des responsables d'Aqmi détenus dans les prisons algériennes. Parmi eux, Abderrazak el-Para, djihadiste historique du GIA et du GSPC algériens, auteur en février-mars 2013 de l'enlèvement de plusieurs groupes de touristes dans le Sahara algérien, arrêté au Tchad, transféré d'abord en Libye puis extradé en 2004 en Algérie où il est toujours emprisonné. Lui ou un autre... peu importe la nature du deal, la question essentielle, aujourd'hui, est le temps.
Mille jours ! L'été du désert est brûlant, les familles, inquiètes, organisent une journée nationale de mobilisation, ce samedi 22 juin, et le président Hollande doit les rencontrer le 4 juillet prochain. D'ici là, les islamistes d'Aqmi devraient faire parvenir une nouvelle vidéo des otages. Histoire de faire monter un peu plus la pression.

jeudi 20 juin 2013

Les sans-grade djihadistes échoués dans la prison de Kidal

Remaniement du Gouvernement au Niger....a suivre/ Assan Ag Midal

Remaniement du Gouvernement au Niger....a suivre/ Assan Ag Midal

Sahel: The 4 #France hostages kidnapped in #Niger are thought to be in #Algeria with #AQIM leader Yahia Abu el-Hammam(aka Djamel Okacha)

: The 4 hostages kidnapped in are thought to be in with leader Yahia Abu el-Hammam(aka Djamel Okacha)

INFO OBS. Otages du Niger : "Ils sont en Algérie"

INFO OBS. Otages du Niger : "Ils sont en Algérie"

Mali: militaires maliens et Touaregs planchent sur la mise en oeuvre de l'accord

Mali: militaires maliens et Touaregs planchent sur la mise en oeuvre de l'accord/http://www.rfi.fr/afrique/20130620-mali-reunion-commission-mixte-securite-mnla-retour-armee-kidal

Djibril Bassolé sur RFI: «Nous avons sollicité l'intervention personnelle du président Traoré en faveur des touaregs poursuivis par la justice»

MALI / ENTRETIEN - 
Article publié le : mercredi 19 juin 2013 à 11:36 - Dernière modification le : mercredi 19 juin 2013 à 15:12

Djibril Bassolé sur RFI: «Nous avons sollicité l'intervention personnelle du président Traoré en faveur des touaregs poursuivis par la justice»

Pour certaines populations du nord du Mali, les touaregs restent les principaux responsables du conflit. Ici, une manifestation à Gao fin mai.
Pour certaines populations du nord du Mali, les touaregs restent les principaux responsables du conflit. Ici, une manifestation à Gao fin mai.
REUTERS/Stringer

Par Christophe Boisbouvier
Que s'est-il passé dans les coulisses de l'accord du 18 juin entre Bamako et les mouvements touaregs du nord du Mali ? Pourquoi les discussions ont-elles été bloquées si longtemps ? Djibril Bassolé, ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso et médiateur de la Cédéao, était au cœur de ces dix jours de négociations. Il répond aux questions de RFI.



RFI : Dix jours de négociations non-stop, est-ce qu’il y a eu un moment où vous vous êtes dit « Ca va échouer » ?
Djibril Bassolé : Oui. Lorsque nous avons eu les premiers amendements, le fossé était tellement grand entre les positions des différents partis que nous nous sommes dit à un moment donné, « on n’y arrivera pas ». Mais comme nous étions tous unis au niveau de la communauté internationale, nous avons procédé à des concertations et nous sommes allés rencontrer les plus hautes autorités du Mali pour aboutir aujourd’hui à la signature de cet accord.
Donc les navettes entre Ouagadougou et Bamako ont été décisives ?
Les navettes ont été décisives et je dois dire que l’intervention des chefs d’Etat, de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) et d’ailleurs, ont apporté une très grande contribution.
Sans les coups de téléphone amicaux des chefs d’Etat ivoirien et français, est-ce que la signature aurait eu lieu ce mardi ?
La signature aurait quand même eu lieu. J’ai trouvé le président Dioncounda Traoré particulièrement désireux de faire la paix. Naturellement, il avait à gérer son opinion. Il avait fait de même d’ailleurs pour les mouvements armés qui avaient leur base. Au total, l’intervention des chefs d’Etat nous a certainement permis d’accélérer.
Ces coups de téléphone de chefs d’Etat, c’est un petit peu vous qui les avez sollicités ?
Le président du Burkina Faso, en tant que médiateur de la Cédéao, a certainement pu solliciter le président en exercice de la Cédéao, pour l’aider.
Il a demandé à Alassane Ouattara et peut-être aussi à François Hollande de l’aider ?
Très certainement.
Vous dites que l’opinion à Bamako faisait pression sur le président Dioncounda. Est-ce qu’il n’y avait pas dans cette opinion certains jusqu'au-boutistes ? Est-ce que les putschistes de mars 2012 sont encore actifs dans les coulisses ?
Je ne peux pas incriminer un groupe en particulier naturellement, mais je sais qu’il y a des groupes, des opinions, qui ne sont pas en faveur même du principe de dialoguer. Il y en a quelques-uns qui trouvaient l’accord un peu déséquilibré en faveur du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA). Mais au total, à la lecture de l’accord et avec tous les correctifs qui ont été apportés, tout le monde a bien vu que c’était un accord équilibré et surtout qu’il s’agissait d’un premier pas vers la révolution de la crise, des causes profondes de la crise.
Quel le point sur lequel la négociation a été le plus difficile : sur le calendrier de l’armée de retour à Kidal ou est-ce pour les conditions de ce retour ?
Les deux. Initialement, le médiateur de la Cédéao avait proposé que l’armée malienne se déploie avant les élections. Les autorités maliennes ont trouvé que ce délai était trop long et qu’il fallait le raccourcir. Ensuite évidemment, il y avait la contrainte d’encadrer ce retour. Le souci de la médiation et de la communauté internationale était de faire en sorte que le retour de l’armée à Kidal se fasse de la manière la plus pacifique qui soit afin de rassurer les populations afin qu’il n’y ait aucun incident. Ce point là était très certainement le point le plus difficile.
Le point le plus important était donc de savoir si l’armée malienne serait accompagnée par les Français et les casques bleus de la Minusma (future Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali) lors de son retour à Kidal, c’est ça ?
Nous voulons un retour encadré mais aussi, évidemment, le cantonnement et le désarmement des mouvements armés a été longuement discuté. Le cantonnement constitue la première phase du processus de désarmement qui sera finalisé dans le cadre du DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion) dans l’accord politique global de paix.
Au début des négociations, l’armée malienne devait revenir à Kidal dans les meilleurs délais. Aujourd’hui, elle doit revenir dès la signature de l’accord. Est-ce que ça veut dire dès ce mercredi ?
Il est entendu que les forces impartiales, donc la force Serval, la Minusma et la Misma, doivent prendre un certain nombre de dispositions préalables puisqu’il est dit dans l’accord que c’est en étroite coopération avec ces forces-là. Donc il y a la première nuance de ce comité technique de sécurité composé de représentants des deux partis. Ce comité va se réunir immédiatement, même ce soir si possible, pour définir les modalités de retour et d’un redéploiement de l’armée malienne dans de bonnes conditions de réconciliation.
Au début des négociations, les chefs du MNLA voulaient que les mandats d’arrêt lancés contre eux par la justice malienne soient levés. Quelle solution est retenue finalement ?
C’est une question sensible. Le gouvernement du Mali nous a clairement fait comprendre qu’il ne souhaitait pas interférer dans les questions de justice. Nous avons bien compris cela mais nous avons quand même sollicité tout ce qui peut être fait pour apaiser les tensions et surtout pour ces acteurs qui font l’objet de poursuites judiciaires.
Donc officiellement, les mandats d’arrêt sont maintenus, mais en réalité il y a un accord non écrit qui stipule que ces mandats ne seront jamais exécutés ?
En tout cas, nous avons fortement sollicité l’intervention personnelle du président de la République en ce sens.
L’abandon de facto des poursuites judiciaires n'est-il pas choquant pour les familles des victimes du massacre d'Aguelhoc en janvier 2012 ?
Il est bien précisé que tous ceux qui ont été auteurs de crimes contre l’humanité seront poursuivis par la justice parce qu’ils mettront en place une commission d’enquête internationale. Et personne a priori ne sera amnistié.
TAGS: DIONCOUNDA TRAORÉ - MALI - MNLA

mercredi 19 juin 2013

Des soldats américains sont entrés dans la base militaire d’AMCHACH



Sahara Médias - Nord du Mali
Mercredi 19 Juin 2013



Des soldats américains sont entrés  dans la base militaire d’AMCHACH
Des soldats américains sont entrés dans la base militaire d’AMCHACH, une localité située près de TASSALIT, dans l’extrême nord est du pays, 
Selon des sources contactées par SAHARA MEDIA, l’entrée des soldats américains dans cette importante base, s’est faite avec l’aval de l’armée française depuis deux jours. 
Selon ces mêmes sources ces forces vont se déployer d’ici la fin du mois dans différentes zones du nord Mali. 
Selon des observateurs avertis dans la zone du Sahel, cette base faisait l’objet d’une importante concurrence entre Paris et Washington qui cherchaient toutes les deux à y construire une base militaire, une situation à laquelle étaient opposées l’Algérie et la Libye qui ne voulaient pas voir s’installer à leurs frontières de quelconques forces étrangères. 
Les choses avaient évoluées quant cette importante base était tombée aux mains du groupe ANSAR EDDINE, des dijhadistes surarmés qui ont pu conquérir d’abord KIDAL puis GAO et TOMBOUCTOU.

Bombino - Acokas (Live on 89.3 The Current)

#Aqmi menace sur 10 du Maghreb au Sahel:1-Libye,2-Nigeria,3-Algerie,4-Mali,5-Niger,6-Soudan,7-Tunisie,8-Egypte,9-Maroc,10-Tchad #SINTEC

menace sur 10 du Maghreb au Sahel:1-Libye,2-Nigeria,3-Algerie,4-Mali,5-Niger,6-Soudan,7-Tunisie,8-Egypte,9-Maroc,10-Tchad

Mali: les grandes mesures de l’accord signé à Ouagadougou

MALI - 
Article publié le : mercredi 19 juin 2013 à 03:36 - Dernière modification le : mercredi 19 juin 2013 à 08:17

Mali: les grandes mesures de l’accord signé à Ouagadougou

Représentants des touaregs et du gouvernement de transition malien lors des pourparlers à Ouagadougou, au Burkina Faso.
Représentants des touaregs et du gouvernement de transition malien lors des pourparlers à Ouagadougou, au Burkina Faso.
PHOTO / AHMED OUOBA

Par RFI

Un accord a été signé à Ouagadougou, 12 pages, 25 articles. Après onze jours de négociations, les autorités de transition de Bamako et les groupes du nord du Mali viennent donc de parapher « l'accord préliminaire à l'élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali ». L'accord a été signé, pour Bamako, par le ministre de l'Administration territoriale, le colonel Moussa Sinko Coulibaly, et par Bilal Ag Acherif et Algabass Ag Intalla au nom des deux mouvements touaregs, en présence du président burkinabè, Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne. Un accord qui fait la part belle à Bamako, admettent tous les signataires, mais qui n'occulte pas les problèmes de développement du nord du Mali.

Les négociations ont débuté dans un climat de grande méfiance. Le 6 juin, à la veille de l'ouverture des discussions entre les deux camps l'armée malienne prend Anéfis verrou stratégique tenu par les combattants touaregs à une centaine de kilomètres de Kidal. Le lendemain, l'émissaire du président malien Tiebile Dramé demande que deux autres groupes armés du Nord, le mouvement arabe de l'Azawad et les milices Gandakoye participent aux négociations. Refus des touaregs et de la médiation burkinabè.
La négociation démarre avec trois jours de retard et très vite, les questions sécuritaires suscitent des frictions. Bamako veut un désarmement du MNLA dès l'entrée de ses troupes à Kidal. Les rebelles touaregs exigent la suspension des poursuites judicaires à l'encontre de certains de leurs membres. Bras de fer, blocage. Djibril Bassolé, le ministre des Affaires étrangères burkinabè se rend à Bamako le 12, accompagné des représentants de la communauté internationale pour convaincre le président malien que le désarmement est un processus de longue haleine.
Aprés une série de versions corrigées, les deux délégations finissent par s'entendre sur un texte. Mais le président malien exige alors de nouvelles modifications. Lundi, les présidents François Hollande et Alassane Ouatarra calment le jeu en s'entretenant par téléphone avec Dioncounda Traoré. Epilogue hier, avec la signature de l'accord intérimaire qui n'est qu'une première étape sur le chemin de la réconciliation et de la paix au Mali.
Gérer l’urgence et permettre des élections
Cet accord contient deux parties, deux phases distinctes. La première, gérer l'urgence et permettre la tenue de l'élection présidentielle à Kidal mais aussi dans toutes les régions du Nord dans un environnement sécuritaire stable. Et il faut aller vite car le premier tour est toujours prévu le 28 juillet prochain.
Pour y arriver, il est prévu qu'une commission mixte, comprenant quatre membres de l'armée et quatre autres des groupes du Nord, se mette immédiatement au travail pour définir les conditions et le calendrier d'un retour de l'armée et de l'administration dès la signature de l'accord. Les Nations unies, l'armée française et la Minusma sont également représentées dans cette commission. Leur rôle : encadrer le processus sécuritaire qui s'engage pour éviter toute reprise des hostilités.
Cessez-le-feu
Ce processus prévoit un cessez-le-feu immédiat, un cantonnement des combattants du Nord et un redéploiement en parallèle des forces de sécurité du Mali et de membres de l'administration capables d'organiser le scrutin présidentiel.
Bamako a dû renoncer à son exigence d'un désarmement immédiat des combattants touaregs à Kidal. Le MNLA a dû, lui, accepter le déploiement de l'armée malienne dans son fief. Cette controverse a sans doute été l'obstacle le plus difficile à franchir.
Autre point de friction, Le gouvernement malien s'opposait à ce que le mot Azawad, terme utilisé par les autonomistes touaregs pour désigner la région du nord malien, figure dans l'accord. Il n'a pas eu gain de cause. La délégation touarègue du MNLA et du HCUA qui réclamait que les poursuites judiciaires contre certains de ses membres soient suspendues n'a pas de son côté obtenu satisfaction.
La seconde phase viendra 60 jours après cette élection, le nouveau chef d’Etat du Mali devra organiser des pourparlers plus consistants, notamment pour définir le statut administratif de l'Azawad et les stratégies de développement de la zone. Pour garantir le suivi et le respect de son application, les Nations unies, l'Union africaine et l'Union européenne sont signataires de l'accord.