samedi 27 avril 2013

Libyablog : la parole libyenne libérée


Emission spéciale Libyablog cette semaine. Libyablog c’est le nom de la plateforme en arabe lancée par l’équipe de l’atelier des médias en partenariat avec nos amis des observateurs de France 24 en juillet 2012. Nous étions cette semaine à Tripoli pour la troisième session de formation avec nos blogueurs sur place. Compte-rendu de cette semaine mouvementée et rencontre avec plusieurs de nos contributeurs.


C’était au mois de juillet l’an dernier. A l’initiative de l’UE et l’AEF, les Observateurs de France 24 et l’Atelier des médias RFI lançaient un projet de plateforme inspiré de Mondoblog pour contribuer à l’émergence d’une blogosphère active et qualitative en Libye. Le pays vivait alors ses premières élections libres moins d’un an après la chute du régime de Kadhafi et moins de 8 mois après la mort du dictateur.
Avec Julien Pain, Sarra Grira, Hadia Laghsini et Simon Decreuze, nous étions venus à Tripoli pour couvrir avec les blogueurs l’élection du congrès national libyen.
Nous sommes donc retournés cette semaine dans la capitale libyenne. Premières impressions dès la sortie de l’aéroport, les panneaux publicitaires invitant les citoyens au vote de juillet 2012 sont encore là, mêmes images, aux couleurs aujourd’hui délavées.


Juste à côté de l’aéroport, les travaux du nouveau terminal international n’ont toujours pas repris après plus de deux ans d’arrêt. Signes d’atonie donc, de stagnation, qui contrastent fort avec la vitalité des personnes avec lesquelles nous avons rendez-vous. Depuis son lancement, la plateforme Libyablog, ne cesse de grandir. Elle compte aujourd’hui quarante blogueurs actifs, quarante observateurs avisés, curieux, de la vie en Libye après la révolution.

Ecouter l'émission diffusée sur RFI  (en attendant la version longue)
C'est Hadia Laghsini qui coordonne, depuis Paris, la plateforme. Une tâche compliquée à distance d'un pays encore très mal connecté au réseau des réseaux. Chaque jour, elle édite les nouveaux billets et anime nos comptes twitter et Facebook. Elle a développé une belle connaissance de l'actualité libyenne et partage régulièrement des infos (souvent des mauvaises nouvelles) et des contenus intéressants sur la jeune démocratie.

La page d'accueil de Libyablog

Karim Nabata, notre fixeur-blogueur

Parmi nos blogueurs, il y en a un, Karim Nabata, que nous chérissons particulièrement (je sais que ce n'est pas bien d'en préférer un mais j'assume) pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'il écrit en français, ce qui facilite la compréhension de ses écrits aux 4/5 de l'Atelier des médias. Ensuite parce qu'il raconte des choses très drôles, ayant choisi de placer son journal personnel sous le signe de l'humour qui, comme il le rappelle dans son slogan de blog, est "un art martial". Enfin Karim est impliqué dans le projet depuis le début en raison de son activité professionnelle. Il dirige une agence réceptive spécialisée à l'origine dans l'accueil de touristes et aujourd’hui dans celui des journalistes. Depuis un an, Karim organise tous les détails logistiques de nos formations en Libye. Il y a quelques mois, il a manifesté l'envie de rejoindre nos blogueurs. Et quelle n'a pas été notre surprise de découvrir sa plume inspirée et redoutablement drôle.


Karim N. by Ségolène M.


Extrait d'un des derniers billets de Karim:



N’est-il pas temps de faire un premier inventaire des résultats de ce soulèvement et de ses conséquences ?

Politiquement nous somme sur le point de structurer le futur régime constitutionnel (avec l’adoption de la formule siège en TEFAL…qui ne colle pas !!! pour faciliter la passation du pouvoir)

La sécurité intérieure est sur la bonne voie si on se fie aux déclarations du ministre de l’intérieur et du chef d’état-major, ( à Benghazi par exemple : on ne tue plus les consuls et les ambassadeurs, mais en leurs tire dessus de loin seulement ) la sécurité est assurée par une équation physique qui se base sur le rapport de force suivant « Tu as une arme ! Moi aussi, alors calme toi !!! »
La liberté d’expression est dans toute sa gloire, des chaînes de télés et radios dans toutes les langues reconnues et non reconnus (TOUBOU et AMAZIGH), tu peux critiquer les décideurs politique en toute liberté . Bien sûr il faut garder une certaine distance avec les vrais décideurs sur le terrain (les milices) pour sa sécurité personnelle (kidnapping et harcèlement au menu, avec intimidation comme entrée, torture au P.P.R comme plat principal et humiliation enrobée au dessert).

L’économie : on constate un renforcement du système bureaucratique qui freinera l’investissement étranger et qui favorisera d’avantage la commission et la corruption considérés de tous temps comme un savoir faire. 

Les problèmes sociaux n’ont cessé de se multiplier, avec le problème des familles libyennes réfugiées à cause de la punition collective infligée à toutes les villes qui ont soutenu le régime Kaddhafi, cette déportation a causé une dégradation générale du niveau de vie de ces gens. Dans un pays qui s’est révolté contre l’injustice sociale et la marginalisation , quelle hypocrisie !!

J’entends des voix qui réclament une deuxième révolution , et bien, bonne chance car moi j’ai eu ma dose avec ce bilan qui démontre que les révolutions sont souvent sur la bonne route, mais dans la mauvaise direction… 


Les visages de Libyablog

AbdulHameed Amruni, l'invité suivant, est originaire de Benghazi. Il travaille pour la radio Ajoua’ FM et administre une page Facebook appelée Faceboukiyyat Libiyya. Il a rejoint Libyablog car il souhaitait avoir un espace d'expression plus adapté à l'analyse personnelle. Il décrit dans ses écrits la société libyenne actuelle. il parle du paysage médiatique et de l'importance de respecter la diversité dans la population du pays.

A. Amruni (tout à droite) avec Maha qui assurait la traduction 
Parmi nos invités, il y avait aussi la pétillante Sarah Ali Harb. Cette jeune étudiante vit à  Chehate, c’est à dire Cyrène, au Nord-Est de la Libye. Elle a rejoint Libyablog en janvier 2013. Son blog s’appelle Sara Harb et son slogan est Le cerveau n’est pas un récipient à remplir mais une lumière qui s’allume. Sur son espace de publication, elle parle beaucoup des enjeux de liberté d’expression. Elle a pris récemment la défense de Amara Al Khattabi, journaliste de 67 ans qui a été emprisonné pendant 4 mois et libéré le dimanche 21 avril dernier. On lui reproche la publication d'une liste noire dénonçant la corruption de 87 juges et procureurs. Une publication pour laquelle il est toujours poursuivi. Il risque de 3 à 15 ans de prison.



Wissam Salem fait également partie de la communauté des blogueurs Libyablog.Il est étudiant en première année dans une école pour devenir ingénieur réseau. Il est originaire de Benghazi et tient activement son compte twitter. Dans un de ses derniers billets il suggère un travail assez spécial au, très désœuvré, Ministère du Tourisme libyen. Sa proposition est de s'occuper de faire partir tous ses compatriotes dans les pays dont ils souhaient importer le modèle dans la nouvelle Libye. les wahabite en Arabie Saoudite, les pro-américains aux Etats-Unis, les amateurs de politique étrangère qatarienne au Qatar...

Wissam S. (source)
L'émission a également été l'occasion de présenter les écrits du très talentueux Mohamed AbuGhrara, jeune auteur formé avec nous lors de la première session Libyablog en juillet 2012. Voici une traduction de son textePour toi ma fille.

Mon ami Abdelwahab m’a demandé de l’aider à défoncer une porte.
Celle d’une chambre dans une vieille maison entièrement occupée par des travailleurs du Ghana.

Cette chambre était celle de l’un d’entre eux. Il ne payait plus son loyer depuis des mois.

Il semble qu’il soit parti définitivement. Le problème c’est qu’il avait laissé une serrure sur sa porte.

La maison se situe dans le quartier de Ghot Echaal, un coin populaire près de la rue ‘Achra.

George était là pour nous accueillir. C’est une sorte de représentant du groupe d’immigrés.

On entre avec matériel et outils. Nous croisons quelques jeunes. Ils sont tous maçons.

Arrivés devant la porte de la chambre, je découvre que le cadenas qui vérouille la porte est très fin. Abdelwahab le force rapidement et nous pénétrons dans la pièce.

A l'intérieur, j’ai l’impression de voir la chambre de quelqu’un qui est parti travailler un matin et qui n’est jamais rentré.

Le lit est défait, des vêtements pendent au mur, il y a des chaussures ça et là et ses outils de maçon : sceau, truelle et marteau maculés de ciment séché.

Nous ressortons dans la cour pour appeler George. Mon ami lui demande le nom de cet homme, je ne suis plus sûr de la réponse...Marc peut-être

-Où est Marc ? demande Abdelwahab. Il est mort?
-Oui, il est mort, répond George.
-Où ça ?
-A Zaouia. Avec les milices pro-Khadafi.
-Que faisait un maçon avec ces gens là ?
-A ce moment là, explique George, il n’y avait plus de travail à cause de la révolution. Le régime de Khadafi a profité de l’ignorance et du besoin d’argent des travailleurs africains. Ils leurs proposaient de fortes sommes pour tenir des checks points ou aller au combat.
Je ne sais pas ce qu’avait choisi Marc mais il est bien mort lors de la libération de Zaouia au mois de Ramadan.

Je suis revenu dans la chambre et j’ai fouillé dans ses papiers. Je suis ressorti avec l’idée que c’était un garçon religieux. J'y ai trouvé deux vieux évangiles annotés, peut-être rapportés du Ghana. J’y ai aussi découvert une photo de sa femme et de sa fille.

C’est probablement en songeant au bien être de cette enfant qu’il a rejoint les milices de Khadafi. C’est sûrement aussi dans le but lui assurer un bel avenir qu’il a traversé le désert avant d’arriver en Libye.
Durant les derniers instants de sa vie, il a dû songé à elle. Lui adresser ses regrets, ses excuses, ses prières.

 
Nos blogueurs avec leur diplôme de fin de stage
NB les images sont de Ségolène Malterre et de moi sauf indication contraire
Commentaire de serge katembera rhukuzage il y a 15 heures
félicitations pour ce beau projet. faudrait maintenant trouver le moyens de créer des liens entre Lybiablog et mondoblog. Il y a tellement de choses à partager
Commentaire de serge katembera rhukuzage il y a 15 heures
"bonne chance car moi j’ai eu ma dose avec ce bilan qui démontre que les révolutions sont souvent sur la bonne route, mais dans la mauvaise direction… " simplement top! 
Commentaire de Ziad Maalouf il y a 32 minutes
Merci pour ton commentaire Serge ;-) Je trouve aussi que la chute de Karim est extraordinaire

vendredi 26 avril 2013

Négociations secrètes entre Alger et Ançar Eddine



El Watan-le 26.04.13 | 
Des négociateurs algériens ont renouvelé leur pression sur des responsables du mouvement Ançar Eddine pour faire libérer les diplomates kidnappés par le Mujao à Gao, il y a une année.
Selon plusieurs sources à Tamanrasset, des chefs d’Ançar Eddine, de la tribu touareg influente des Ifoghas, ont pu entrer en Algérie et sont cantonnés dans un endroit tenu secret après un accord avec les forces françaises et africaines qui ont facilité un passage sécurisé à partir du Nord-Mali. En réalité, les négociations secrètes entre ce groupe et Alger se poursuivent depuis des mois pour également convaincre Ançar Eddine de couper tous les liens avec les groupes terroristes comme AQMI ou le Mujao. Les Algériens mettent en avant leur vieille relation avec le chef de ce groupe, Iyad Ag Ghali, mais aussi des liens de parenté entre des chefs d’Ançar Eddine et des familles algériennes.
Iyad Ag Ghali s’était proposé comme médiateur, en mai 2012, pour faire libérer les diplomates, quand Alger avait laissé entendre que des frappes militaires pourraient cibler des groupes extrémistes au Nord-Mali. Selon nos sources, les négociations entre Alger et Ançar Eddine s’articulent autour de l’éloignement de ce groupe des mouvements terroristes et échange d’amnistie avec possibilité de trouver refuge dans un pays tiers en cas de dépôt des armes. A noter qu’un pays du Golfe serait disposé à accueillir certains chefs d’Ançar Eddine dans ce cas précis.
Aziz M.,http://www.elwatan.com/actualite/negociations-secretes-entre-alger-et-ancar-eddine-26-04-2013-211636_109.php

Le MNLA remet les pendules à l’heure : « les victimes des exactions du Mali », sont-elles une « victoire politique et militaire » de l’opération Serval ? »



24/04/2013 - 13:18

KIDAL (SIWEL) — Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a rendu public, hier, un communiqué dans lequel il affirme qu’il « n'hésitera aucunement à réagir militairement à toute provocation des putschistes de Bamako ». La mise au point du MNLA remet les pendules à l’heure sur le rôle de la France, « responsable du découpage territorial à la source du tragique conflit » qui prévaut dans l’Azawad « depuis plus de 52 ans » et qui n’a « jamais protégé » les populations azawadiennes « au cours de toutes ces « très longues » années de souffrances, de tortures et de massacres ».


MNLA: "doit-on considérer les centaines de civils azawadiens, victimes des exactions du Mali, comme une « victoire politique et militaire » de l’opération Serval ?" (PH/DR)
MNLA: "doit-on considérer les centaines de civils azawadiens, victimes des exactions du Mali, comme une « victoire politique et militaire » de l’opération Serval ?" (PH/DR)
La mise au point du MNLA, signée de son porte parole, Mossa Ag Attaher informe les azawadiens que « tous ses combattants sont prêts à mourir, jusqu’au dernier pour protéger les populations de l'Azawad contre les inévitables exactions de l'armée malienne » […] « et ce, quels que soient les soutiens dont bénéficient les putschistes de Bamako », précise la déclaration. Mossa Ag Attaher affirme que le MNLA « pourrait avoir la terre entière contre lui qu’il n’acceptera jamais de livrer les populations civiles de l’Azawad aux horreurs de l’armée malienne ». 

Concernant le désarmement du MNLA réclamé par la France, notamment par la voix de Laurent Fabius, le Mouvement révolutionnaire touareg précise qu’il « ne désarmera que le jour ou un véritable accord politique protégera réellement nos populations et qu'un vrai statut juridique, politique et définitif soit trouvé à l'Azawad » tout en rappelant que l’Azawad « est leur territoire historique depuis des millénaires, n'en déplaise aux annexions coloniales et autres contrefaçons historiques ». 

D’autre part, le MNLA a dénoncé « l’incohérence du soutien « inconditionnel » accordé aux putschistes de Bamako » […] « disposant d'une bande armée, accompagnée de milices ethniques, faisant office d’« armée régulière » et rappelle que ces « soldats » ne se sont « jamais distingués autrement que dans l'assassinat, la torture, le viol et la spoliation des civils azawadiens ». 

La mise au point reproche également à la France de « dissimuler l’engagement du MNLA dans la lutte contre le terrorisme », ce qui n’est pas de nature à « instaurer un climat de confiance », surtout après le troublant précédent de l’affaire « Abdoulkarim Ag Matafa », poursuit encore le porte-parole du MNLA avant de préciser que si le MNLA « est resté conciliant, cela ne signifie nullement qu'il est dupe » et qu’en « tout état de cause, il tient la France entièrement responsable de la dramatique situation qui prévaut dans l'Azawad », notamment du massacre de « plus de 380 azawadiens assassinés par l'armée malienne au vu et au su de l'armée française » et ce précisément « à la suite de l’opération Serval ». 

Le MNLA s’est dit « scandalisé par les déclarations de la diplomatie française qui « prépare le terrain » aux exigences maliennes de désarmement d'un mouvement populaire et révolutionnaire qui n'a d'autres aspirations que de vivre en paix sur son territoire et protéger son peuple contre des exactions commises au grand jour, avérées et confirmées par les organisations internationales des droits humains. ». Reprenant les déclarations de Laurent Fabius, le MNLA se questionne sur les exigences de désarmement du MNLA « au même titre que tous les groupes armés » et se demande s’il doit « comprendre que le MNLA est subitement logé à la même enseigne que les groupes terroristes qui ont prospéré à l'ombre du palais présidentiel de Koulouba ? » tout en demandant si cela vaut aussi pour « les bandes armées du Mali et leur milices ethniques » 

Le MNLA a également réagit au silence de la France qui fait « table rase des très graves exactions commises par les bandes armées du gouvernement putschiste de Bamako » et se demande « Depuis quand les coups d’Etats militaires, agrémentés de massacres de populations civiles, et les gouvernements putschistes sont-ils qualifiés de « pays démocratiques » ? » faisant ainsi allusion à la déclaration de Laurent Fabius qui, argumentait pour le désarmement du MNLA ,a dit que « dans un pays démocratique, il ne peut y avoir deux armées ». 

Puis, revenant sur les déclarations du premier ministre français, Jean-Marc Ayrault qui affirmait avant-hier que « l’opération Serval était une victoire militaire et politique », le MNLA a rappelé que l’opération Serval était « menée par la seule armée française » et qu’« aucun autre Etat européen ne s’est aventuré à s’engager aux côtés des putschistes de Bamako ». En outre le MNLA demande si « les centaines de civils azawadiens, victimes des exactions du Mali, comme une « victoire politique et militaire » de l’opération Serval ? » avant d’affirmer que l’opération Serval avait dés le début de son déclenchement perdu « la victoire morale ». 

Le MNLA a conclu sa mise au point en précisant qu’il « ne désarmera que le jour où un vrai statut juridique, politique et définitif sera trouvé à l'Azawad, pas avant, et encore moins, pour cautionner des pseudos-élections au Mali. » 

Enfin , s’adressant aux populations civiles de l’Azawad, le Mouvement révolutionnaire de l’Azawad a tenu à les rassurer en les informant que « sous aucun prétexte, il ne les livrera aux criminels de l’armée malienne », que le MNLA s’était « engagé à défendre le peuple de l’Azawad » et qu’il « le défendra jusqu’au dernier souffle du dernier de ses combattants ». 

zp, 
SIWEL 241318 AVR13 

Ci-dessous l'intégralité de la mise au point du Porte-parole du MNLA 


Mouvement National de Libération de l’Azawad 

°°°°°°°°° 

MNLA 

Unité – Liberté - Justice
 



Mise au point du MNLA 


De sources bien informée et concordantes, le MNLA a appris que le Mali projetait d’attaquer les positions militaires tenues par ses unités a Anefis, Kidal et Menaka et qu’il avait, pour cela, mobilisés 300 véhicules. Le MNLA informe l’opinion publique nationale et internationale qu’il n’hésitera aucunement à réagir militairement à toute provocation des putschistes de Bamako.

Aussi, le MNLA informe les azawadiens que tous ses combattants sont prêts à mourir, jusqu’au dernier d’entres-eux, pour protéger les populations de l’Azawad contre les inévitables exactions de l’armée malienne. Cette armée de putschistes, composée de criminels avérés, déjà largement dénoncés par Amnesty International et Human Rights Watch, ne parviendra à mettre la main sur nos populations qu’après avoir exterminé le dernier des soldats du MNLA, et ce, quels que soient les soutiens dont bénéficient les putschistes de Bamako. Le MNLA précise très clairement qu’il pourrait avoir la terre entière contre lui qu’il n’acceptera jamais de livrer les populations civiles de l’Azawad aux horreurs de l’armée malienne sans avoir combattu jusqu’au dernier souffle du dernier de ses combattants. 

Par ailleurs, le MNLA a également appris que les membres du « Groupe de contact et de soutien du Mali », réunis à Bamako, ont unanimement demandé le désarmement du MNLA comme « préalable » à toute négociation politique. 
Aussi, nous les informons que le MNLA ne désarmera que le jour ou un véritable accord politique protégera réellement nos populations et qu’un vrai statut juridique, politique et définitif soit trouvé à l’Azawad qui est notre territoire historique depuis des millénaires, n’en déplaise aux annexions coloniales et autres contrefaçons historiques. 

Le MNLA rappelle, à toute fins utiles, que la France coloniale est responsable du découpage territorial à la source du tragique conflit que nous vivons depuis plus de 52 ans. D’autre part, nous rappelons également que la France n’a jamais protégé nos populations au cours de toutes ces « très longues » années de souffrances, de tortures et de massacres. Encore aujourd’hui, la France reste incapable de protéger les civils azawadiens des horreurs de l’armée malienne alors-même qu’elle a pris la lourde responsabilité de la réinstaller sur le territoire de l’Azawad. 

Le MNLA tient également à rappeler l’incohérence du soutien « inconditionnel » accordé aux putschistes de Bamako car le gouvernement malien n’a aucune légitimité institutionnelle, c’est un gouvernement de putschistes disposant, de surcroit, d’une bande armée, accompagnée de milices ethniques, faisant office d’« armée régulière ». Les « soldats maliens » ne se sont jamais distingués autrement que dans l’assassinat, la torture, le viol et la spoliation des civils azawadiens. A ce jour, aucun autre « fait d’armes » ne leur est connu. Les terroristes du Mujao, d’Aqmi et d’Ansar Dine sont combattus par les soldats français, les soldats tchadiens ET les soldats du MNLA, quand bien même le discours officiel français cherche à « dissimuler » l’engagement concret du MNLA dans la lutte contre le terrorisme. Le MNLA précise que cette dissimulation dans le discours officiel français n’est pas de nature à instaurer un climat de confiance, surtout après le troublant précédent de l’affaire « Abdoulkarim Ag Matafa ». 

En effet, le MNLA n’a pas oublié le piège tendu à Abdoulkarim AG Matafa et à ses compagnons ; et si le MNLA est resté conciliant, cela ne signifie nullement qu’il est dupe. Le MNLA n’est dupe de rien et, en tout état de cause, il tient la France entièrement responsable de la dramatique situation qui prévaut dans l’Azawad, de même qu’i tient la France pour premier responsable du sort des azawadiens dans les villes réoccupées par le Mali à la suite de l’opération Serval car depuis le déclenchement de cette opération, plus de 380 azawadiens ont été assassinées par l’armée malienne au vu et au su de l’armée française qui se déclare « officiellement » aux cotés de l’armée malienne, aux côtés des putschistes de Bamako. 

Le MNLA a été scandalisé par les déclarations de la diplomatie française qui « prépare le terrain » aux exigences maliennes de désarmement d’un mouvement populaire et révolutionnaire qui n’a d’autres aspirations que de vivre en paix sur son territoire et protéger son peuple contre des exactions commises au grand jour, avérées et confirmées par les organisations internationales des droits humains. 

Comment la France peut-elle exiger du MNLA qu’il accepte d’être « cantonné et désarmé au même titre que tous les groupes armés » ? Doit-on comprendre que le MNLA est subitement logé à la même enseigne que les groupes terroristes qui ont prospérés à l’ombre du palais présidentiel de Koulouba ? Par ailleurs, ce cantonnement et ce désarmement, vaut-il aussi pour les bandes armées du Mali et leur milices ethniques qui massacrent nos populations ? Ou bien cela concerne-t-il seulement le MNLA ? 

D’autre part, il nous semble utile de préciser que si Kidal et les zones tenues par le MNLA échappent aujourd’hui aux massacres des soldats maliens, cela est du à la seule présence des soldats du MNLA et non pas à la présence de l’opération Serval. Pour rappel, les régions de Gao et de Tinbouctou sont en toute impunité livrées aux massacres sans fin des soldats maliens alors-même que l’opération Serval est justement « aux côtés de l’armée malienne ». 

Comment se fait-il que la France fasse table rase des très graves exactions commises par les bandes armées du gouvernement putschiste de Bamako ? Comment se fait-il que la diplomatie française déclare que « Dans un pays démocratique, il ne peut pas y avoir deux armées ». Depuis quand les coups d’Etats militaires, agrémentés de massacres de populations civiles, et les « gouvernements putschistes » sont-ils qualifiés de « pays démocratiques » ? 

Hier le parlement français a voté à l’unanimité la poursuite de l’opération Serval. Le premier ministre français a déclaré que l’opération Serval était une victoire militaire et politique. Au delà du fait que l’opération Serval soit menée par la seule armée française, car aucun autre Etat européen ne s’est aventuré à s’engager aux côtés des putschistes de Bamako, doit-on considérer les centaines de civils azawadiens, victimes des exactions du Mali, comme une « victoire politique et militaire » de l’opération Serval ? 

Quoi qu’il en soit, s’il est une victoire que l’opération Serval avait déjà définitivement perdue dès les premières exactions des putschistes de Bamako sur les populations civiles azawadiennes, c’est bien la victoire morale. 

Aussi, pour répondre à l’exigence du désarmement de notre mouvement avant les élections de façade prévues pour juillet, le MNLA rappelle encore une fois qu’il ne désarmera pas avant qu’une solution définitive soit trouvée pour l’Azawad par un véritable accord politique qui protégera réellement nos populations. Le MNLA ne désarmera que le jour où un vrai statut juridique, politique et définitif sera trouvé à l’Azawad, pas avant, et encore moins, pour cautionner des pseudos-élections au Mali. 

Le MNLA tiens à rassurer la population civile de l’Azawad et l’informe que, sous aucun prétexte, il ne les livrera aux criminels de l’armée malienne. Le MNLA s’est engagé à défendre le peuple de l’Azawad, il le défendra jusqu’au dernier souffle du dernier de ses combattants. 


Kidal, le 23 Avril 2013 

Mossa Ag Attaher, 
Porte-parole du MNLA, 
Chargé de communication du CTEA

Mali : le risque d'enlisement est politique



Même si les parlementaires français ont approuvé cette semaine la prolongation des opérations militaires au Mali, de plus en plus de voix s'élevent pour souligner la faiblesse de progrès politiques, seuls garants d'une véritable issue à la crise.

Suspicions d’appartenance à Boko Haram : Près de 500 nigériens interpellés au Nigeria


Publié le vendredi 26 avril 2013   |  ActuNiger


© Autre presse par DR 
Suspicions d’appartenance à Boko Haram : Près de 500 nigériens interpellés au Nigeria


 Vos outils

Près de 500 nigériens vivant à Lagos au Nigeria ont été interpellés. Les autorités du Nigeria les suspectent d’appartenir à la secte islamiste Boko Haram. L’ambassadeur du Niger au Nigeria tente de calmer les tensions.

Avant de rencontrer les nigériens vivant à Lagos, Mahaman Mansour Dado, l’ambassadeur du Niger au Nigeria a d’abord visité le service de l’immigration de Lagos, où certains Nigériens ont été interpellés. Selon l’ambassadeur, les personnes arrêtées ont un défaut de pièces d’identité.

«Il n’y a pas de terroriste parmi les Nigériens. Les autorités nigérianes nous l’ont dit. Toutes les personnes interpellées sont des jeunes. Et leur crainte, c’est que, le jeune on peut l’utiliser. On peut lui demander de garder quelque chose ou de l’amener quelque part , hier, j’ai discuté avec le contrôleur de l’immigration et il m’a dit que depuis deux mois, ils ont renvoyé à la frontière 505 Nigériens qui n’ont pas de pièces d’identité. »

Habibou Ala Ramma, un ressortissant nigérien à Lagos, espère que la visite de l’ambassadeur permettra de détendre les rapports, actuellement suspicieux :

«On a arrêté des gens, et ils ne peuvent pas rentrer au pays. Ils sont détenus comme de grands criminels. On nous accuse d’appartenir à Boko Haram et c’est ce qui nous fait mal. Parce que cette situation peut un jour conduire les Nigérians à vouloir des représailles contre nous, si quelque chose se produit. »

Garba Oumar, secrétaire à l’organisation au sein de l’association des Nigériens à Lagos, a trouvé la visite de l’ambassadeur utile et fructueuse :

« Il nous a demandé d’avoir nos papiers de séjour. Tout ce problème, c’est parce que les gens n’ont pas leurs pièces d’identité. Je crois que les gens ont compris et qu’ils feront établir leurs pièces. »

A ses compatriotes vivant à Lagos, l’ambassadeur du Niger a assuré que l’arrestation de ces derniers jours, ne concerne pas les seuls nigériens, mais qu’elle entre dans le cadre d’un vaste contrôle d’identité des étrangers vivant au Nigeria.
 

Mali: Dorothée Thiénot empêchée, la liberté de la presse bafouée



Par , directeur de la rédaction, publié le 

Accusée d'avoir "ruiné l'image de l'armée malienne" pour avoir révélé sur Lexpress.fr des exactions de soldats contre des civils dans la ville de Sévaré, notre collaboratrice Dorothée Thiénot a été expulsée il y a quelques jours du Nord-Mali. Une attaque inadmissible contre la liberté de la presse, selon Christophe Barbier, directeur de la rédaction de l'Express. 

Mali: Dorothée Thiénot empêchée, la liberté de la presse bafouée
Dorothée Thiénot est la correspondante de L'Express en Afrique de l'Ouest.
Dorothée Thiénot/L'Express
L'Express condamne vivement les agissements de l'armée malienne contre sa collaboratrice, Dorothée Thiénot, expulsée le 16 avril dernier du nord du Mali. Cette journaliste avait été la première, le 20 janvier sur LExpress.fr, à révéler les exactions de militaires maliens contre des civils. Son enquête faisait notamment état d'exécutions sommaires dans la ville de Sévaré. Ces faits ont été corroborés par de nombreux organes de presse et par plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, dont laFédération Internationale des droits de l'Homme et Human Rights Watch
Ayant d'abord invoqué des prétextes administratifs, l'armée accuse aujourd'hui Dorothée Thiénot d'avoir voulu "ruiner l'image des militaires maliens", selon l'expression du lieutenant colonel Nema Sagara, citée par l'agence Associated Press. Ce commentaire est une attaque inadmissible contre la liberté de la presse ainsi qu'une forme d'aveu quant aux vraies raisons qui ont motivé, hors de tout cadre légal, la mise à l'écart de Dorothée Thiénot.  
L'armée malienne verrait son image grandie si elle engageait despoursuites contre ses membres soupçonnés d'avoir participé à des exécutions sommaires, comme le réclament depuis des mois les organisations de défense des droits de l'homme, plutôt que d'empêcher des journalistes de faire leur travail. 
L'Express demande que Dorothée Thiénot soit libre de ses mouvements, comme n'importe quel journaliste, dans le respect de la loi malienne.
L EXPRESS.fr