samedi 8 décembre 2012

Musique Touareg Tombouctou (réfugiés du Mali)

vendredi 7 décembre 2012

Mali – Bilal Ag Achérif, secrétaire général du MNLA : « Nous voulons regrouper tous les fils de l’Azawad » - Temoust.org

Mali – Bilal Ag Achérif, secrétaire général du MNLA : « Nous voulons regrouper tous les fils de l’Azawad » - Temoust.org

Mali : Paris et l'Afrique veulent aller vite, Washington freine

Par AFP - Date: il ya 7 heures 16 minutes 6 réactions Taille de la police: © AFP/Archives Romaric Hien. Des islamistes armés le 7 août 2012 à l'aéroport Kidal dans le nord du Mali NEW YORK (Nations unies) - La volonté de la France et des Africains d'obtenir rapidement le feu vert de l'ONU à l'intervention d'une force internationale dans le nord du Mali aux mains d'insurgés islamistes se heurte au scepticisme de Washington, qui doute de la capacité de Bamako et de ses voisins à mener à bien l'opération, selon des diplomates. "Les Etats-Unis ne sont pas satisfaits des préparatifs de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) pour cette mission, ils n'ont pas confiance dans la capacité des troupes africaines et de l'armée malienne à faire le travail", a expliqué un diplomate occidental. Washington, explique-t-il, "voudrait deux missions différentes: une pour soutenir l'armée malienne et faciliter le dialogue politique, et une autre pour combattre les groupes terroristes" comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui ont pris le contrôle du nord du Mali. Bamako et la Cédéao ont soumis à l'ONU des plans pour une force internationale de 3.300 hommes et demandent au Conseil de sécurité d'autoriser rapidement son déploiement. Le Conseil doit se prononcer sur la base d'une résolution préparée par la France, qui espère son adoption avant Noël. Pour le secrétaire d'Etat américain adjoint aux affaires africaines Johnnie Carson, qui témoignait mercredi devant une commission du Sénat, les plans de la Cédéao "ne répondent pas à plusieurs question essentielles", dont les "capacités des forces maliennes et internationales de réaliser les objectifs de la mission" et son financement. Lors de consultations à huis clos mercredi au Conseil, la France et les pays africains, notamment l'Afrique du sud, ont poussé à une adoption rapide de la résolution. Le texte, qui doit être soumis par Paris à ses 14 partenaires en début de semaine prochaine, autorisera l'envoi à Bamako de la force, baptisée Mission internationale de soutien au Mali (Misma). Des instructeurs européens s'efforceront de rebâtir l'armée malienne, en piteux état, en prévision d'une reconquête du nord qui ne pourra pas commencer avant l'automne 2013, selon le patron des opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous. "Poker" Parallèlement, la résolution appellera à un dialogue national à Bamako et à une réconciliation entre le gouvernement malien et les touaregs sécessionnistes du Nord. Washington traite cette crise comme "un problème de terrorisme", déplore un diplomate qui souligne cependant que tout le monde s'accorde sur la menace que fait peser la présence au Nord-Mali de groupes comme Aqmi. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a publié de son côté un rapport où il souligne abondamment les risques de l'opération, notamment en termes de violations des droits de l'homme, ce qui a refroidi les ardeurs guerrières et fortement irrité les Africains. Dans ces conditions, les tractations autour de la résolution risquent d'être ardues même si, souligne un diplomate occidental, il n'y a "pas d'objection fondamentale à l'approche française, en dehors des Etats-Unis". Au final, affirme un autre diplomate, "il y aura une résolution autorisant la force mais ça va être compliqué". "C'est un jeu de poker, les Américains ne vont pas mettre leur veto", ajoute-t-il. Les autres Européens du Conseil, Royaume uni et Allemagne, sont en faveur de l'autorisation, avec des précautions comme une priorité donnée à la réconciliation politique sur le volet militaire, et Russie et Chine ne devraient pas s'y opposer. Des questions se posent cependant sur le passage de la phase d'entraînement à la reconquête du nord, ou sur le financement d'une opération qui devrait coûter au moins 200 millions d'euros. Paris a demandé au secrétariat général de l'ONU d'estimer une éventuelle aide logistique de l'ONU à l'opération, qui serait aussi financée par l'Union européenne, les Etats-Unis et la France. Source: AFP

Intervention militaire au Nord du Mali : Le général Toufik a dit non à une aide logistique fournie par l’Algérie

Par algerie-focus.com - Date: il ya 6 heures 12 minutes 11 réactions Taille de la police: Décidément, François Hollande n’aura pas la tâche facile pour convaincre les autorités algériennes de se lancer dans une intervention militaire dirigée contre les groupes djihadistes au Nord du Mali. Les dirigeants algériens s’opposent non seulement à cette intervention, mais ils écartent aussi toute aide logistique à la coalition militaire qui commandera les opérations. Ce refus de coopération s’explique surtout par la position que le puissant chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le général Mohamed Mediène, alias Toufik, vient d’adopter à l’égard de la question malienne. En effet, selon Jeune Afrique, le Général Toufik « n’était pas, au départ, hostile à une aide logistique à la future force multinationale ». Cependant, « il a fini par se ranger à l’avis du général Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major de l’armée, et de Dahou Ould Kablia, le ministre de l’Intérieur : ni aide ni intervention ». D’après notre source, cette posture du cerveau du renseignement algérien est due au rôle controversé de la France qui serait derrière la préparation de ces manœuvres militaires. C’est dire enfin que le courant ne passe plus entre la France et l’Algérie notamment sur les principales questions régionales en Afrique Source: algerie-focus.com

USA:Le groupe islamiste MUJAO sur la liste terroriste

Par AFP - Date: il ya 1 heure 2 réactions Taille de la police: Le département d'Etat a annoncé vendredi l'inscription sur l'une de ses listes d'organisations terroristes du groupe islamiste Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest), l'un de ceux qui contrôlent le nord du Mali. Ce classement survient deux jours après des sanctions prises par le Conseil de sécurité de l'ONU à l'encontre du Mujao, en tant qu'entité liée à Al-Qaïda. "Le Mujao et deux de ses dirigeants, Hamad al-Khairy et Ahmed al-Tilemsi" sont dorénavant considérés par la législation américaine comme des "terroristes" ou comme des "soutiens à des terroristes ou au terrorisme", selon le communiqué du département d'Etat. Conséquences de ce classement, "tous les biens sous juridiction américaine dans lesquels le Mujao, MM. Khairy ou Tilemsi ont des intérêts sont bloqués et les ressortissants américains ont interdiction de mener des transactions avec eux", conformément à la procédure américaine classique dans ce genre de cas. Le Mujao est devenu l'un des maîtres du nord du Mali et s'est illustré par des prises d'otages. Il a revendiqué fin novembre le rapt d'un Français dans l'ouest du Mali. Cet enlèvement a porté à 13 le nombre d'otages étrangers détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mujao, dont sept Français. Fondé par le Mauritanien Hamada Ould Mohamed Kheirou, alias Abou Ghoum-Ghoum, Mujao s'est emparé il y a huit mois de la partie nord du Mali aux côtés d'Aqmi et d'Ansar Dine, adeptes d'une application rigoriste de la charia (loi islamique) dans tout le Mali. Depuis lors, sa place forte est la grande ville de Gao (nord-est), dont il s'est rendu totalement maître en évinçant le mouvement sécessionniste touareg MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) à l'issue de violents combats fin juin. La volonté de la France et des Africains d'obtenir rapidement le feu vert de l'ONU à l'intervention d'une force internationale au Mali se heurte au scepticisme de Washington, selon des diplomates. Bamako et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao) ont soumis à l'ONU des plans pour une force internationale de 3. 300 hommes et demandent au Conseil de sécurité d'autoriser rapidement son déploiement. Le Conseil doit se prononcer sur la base d'une résolution préparée par la France, qui espère son adoption avant Noël. Source: AFP

Assan Midal Observateur France 24 :Négociations sur le Mali au Burkina Faso : "les responsables du MNLA et d’Ansar Dine plaisantent ensemble"

04/12/2012 / MALI Négociations sur le Mali au Burkina Faso : "les responsables du MNLA et d’Ansar Dine plaisantent ensemble" Des responsables du gouvernement malien, du MNLA et d'Ansar Dine discutent en marge de la réunion à Ouagadougou. Neuf mois après le déclenchement de la crise au Mali, le président burkinabé Blaise Compaoré a reçu mardi pour la première fois ensemble les représentants d’Ansar Dine, du MNLA et du gouvernement transitoire malien pour ouvrir un dialogue sur la situation au nord du pays. Si les positions officielles laissent présager d’une mission complexe, notre Observateur explique que la proximité culturelle entre MNLA et Ansar Dine est un facteur clé dans la réussite de cette négociation. Sur le papier, les velléités des trois parties semblent contradictoires. D’un côté, le Mouvement national pour la Libération de l’Azawad, groupe touareg et laïc armé, revendique la création, dans la région de l’Azawad, d’un État touareg indépendant, ou tout au moins, d’une région largement autonome. Battu militairement par les islamistes, il reste un acteur clé. Une revendication que ne partage pas Ansar Dine, un des trois groupes islamistes qui contrôlent le nord du Mali, avec Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), et qui veut avant tout établir la charia dans le Nord. Enfin, à Bamako, le gouvernement de Dioncounda Traoré n’a de cesse de rappeler "l’indivisibilité" du pays, et tente de reprendre contrôle sur la moitié de son territoire, sans succès. Deux représentants du MNLA discutent en bas de l'hôtel Libya.Assan Midal Les trois parties n’ont à priori aucune envie de discuter. Ansar Dine accuse Bamako d'attaquer des camps nomades dans la moitié nord du Mali. Et officiellement, le MNLA qualifie Ansar Dine de "groupe terroriste". Mais, selon notre Observateur, les contacts entre ces deux groupes existent. Ils s’étaient d’ailleurs alliés un temps, avant de se brouiller à nouveau. Une proximité qui peut laisser penser qu’un accord bipartite est possible. Deux représentants touaregs à l'hôtel Libya.Assan Midal CONTRIBUTEURS Assan Midal "Les membres du MNLA et d’Ansar Dine parlent de leur culture touareg et plaisantent ensemble" Assan Ag Midal est observateur pour le MNLA à l’hôtel Libya de Ouagadougou, où se tient la rencontre tripartite sous l’égide de Blaise Compaoré. Je suis arrivé à Ouagadougou vendredi. En tant qu’observateur pour le MNLA, je ne participe pas aux négociations, mais je loge dans l’hôtel Libya avec tous les représentants des trois parties. Forcément, avant le début des discussions, ils ont été amenés à se croiser. Les membres du MNLA sont touaregs et c’est aussi le cas de beaucoup des responsables d’Ansar Dine. Du coup, cela facilite les contacts : on sait ce qui nous oppose concernant l’avenir de l’Azawad, mais on ne l’évoque pas dans ce genre de moments. On se salue, on parle de nos villages, de nos familles, de la culture touareg et on plaisante ensemble. Nous nous connaissons souvent depuis des années, d’autant plus que des membres d’Ansar Dine sont d’anciens du MNLA et inversement. Nous avons aussi croisé des membres du gouvernement malien, mais les échanges se sont limités à des formules de politesse. Des responsables du gouvernement malien, du MNLA et d'Ansar Dine discutent en marge de la réunion à Ouagadougou.Assan Midal "Les deux groupes pourraient donc convenir d’une application partielle de la charia" Cette proximité entre le MNLA et Ansar Dine me donne bon espoir de trouver un compromis entre les deux parties. Ansar Dine ne renoncera pas à la charia, mais mon sentiment, c’est que la population de l’Azawad ne veut pas d’un islam radical. Les deux groupes pourraient donc convenir d’une application partielle de la charia, qui n’inclurait pas les sanctions physiques violentes comme le fait de couper les mains des voleurs. Certes, nous avons subi des défaites militaires en Azawad et nous ne disposons pas de base fixe dans la région. Mais selon moi, Ansar Dine sait très bien que la majorité de la population soutient notre position laïque. Certains affirment qu’un moyen de convaincre Ansar Dine serait de leur proposer des responsabilités politiques dans un Azawad autonome, voire indépendant. Si l’on trouve un accord, je pense qu’on l’on pourrait négocier qu’Ansar Dine rompe ses liens avec Aqmi et le Mujao. Enfin, pour moi, le président burkinabé Blaise Compaoré est la bonne personne pour conduire ces négociations. Il connaît bien la région et surtout, il a fait preuve d’impartialité jusqu’ici. Je lui fais plus confiance qu’aux Algériens qui tentent eux aussi en parallèle de trouver une conciliation, mais dont je suis convaincu qu’ils soutiennent avant tout Ansar Dine.

Nord-Mali: comment les islamistes mettent la population de leur côté

Sabine Cessou-Slate Afrique Tamoudre Moctar Mariko, président de l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), a donné cette interview à la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH). Il explique notamment comment les islamistes du Mujao soudoient la population et les imams, pour les faire pencher de leur côté. Même des rebelles touaregs du MNLA auraient changé de camp… Comment a évolué la situation dans le nord du Mali ces derniers mois? La situation dans le Nord du Mali n’a pratiquement pas évolué pour nous. D’un point de vue humanitaire, on vient de m’informer qu’au Nord du Mali, depuis la mise en place du corridor, beaucoup de familles n’ont pas reçu un grain de riz. (…) La charia continue à être appliquée à Gao et à Tombouctou. Il n’y a plus de liberté de circulation, les gens ne peuvent plus vaquer à leurs occupations. Et dès qu’un homme et une femme se promènent ensemble, on leur demande systématiquement s’ils sont mariés. Moctar Mariko, président de l’AMDH. DR Quel est le rapport de force entre les différentes factions au Nord en ce moment? Au Nord du Mali se trouvent le Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et « Ançar Dine » (Défenseur de l’Islam). Le Mujao est composé de milices arabes et de certains combattants d’origine Songhai. Ils occupent actuellement Gao et Tombouctou. Ançar Dine est uniquement basé à Kidal. Près de Gao, notamment dans le cercle de Ménaka, on trouve également des éléments du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Ils sont également présents aux frontières algériennes et burkinabè. De ces trois forces en présence, la plus dominante est le Mujao. De quelle façon ces différentes factions affectent la vie des populations? Des exécutions sommaires sont toujours perpétrées. La section AMDH de Gao vient de me rapporter des informations selon lesquelles à Ménaka, un jeune homme a été tué par balle par des éléments du MNLA pour avoir refusé de leur donner son téléphone portable. Beaucoup d’exemples de ce genre nous ont été rapportés dans la région de Gao. Le MNLA a été défait (par le Mujao) dans la ville de Gao. Ses hommes se sont donc repliés à la périphérie de la ville et s’attaquent maintenant à de paisibles pécheurs et agriculteurs pour survivre. Indépendamment de cela, la charia est toujours en vigueur à Gao, à Tombouctou et à l’intérieur de ces deux régions. Et si les amputations ont cessé, la privation de liberté est vraiment totale. Savez-vous pourquoi les amputations n’ont plus lieu? Parce que la population s’est révoltée. La jeunesse à Gao et à Tombouctou a commencé à protester contre ces amputations et contre la privation de liberté il y a déjà quelques mois. Ils ont arrêté les amputations, mais les gens ne peuvent toujours pas regarder la télé ou fumer des cigarettes. Ils sont des prisonniers. Mais la population est en train de s’organiser, et réfléchit aux moyens de faire barrage à ces imposteurs. Aussi, nous assistons à un phénomène très inquiétant : le Mujao fait de la récupération sur le terrain. Il tente de corrompre (avec de l’argent) les imams pour que ces derniers expliquent aux jeunes que la charia est compatible avec la culture du Nord et avec la privation de libertés publiques. Avez-vous des informations sur comment ces jeunes et ces femmes se sont regroupés, ou organisés pour dénoncer les violations et les endiguer? Il s’agit ici de soulèvements spontanés. Les populations en avaient véritablement assez. Mais il semble que ces soulèvements aient été impulsés par des éléments de l’ethnie Songhai. Ce sont eux qui ont dit à la population qu’elle devait faire barrage aux exécutions et aux privations de liberté. (…) Mais le Mujao tente de compromettre la jeunesse, notamment grâce à de l’argent et par l’intermédiaire de certains imams. Cela entraîne des divisions, détruit les liens entre les jeunes et affaiblit leur mouvement. Si un jeune est en mesure de mobiliser tout un quartier contre les forces en présence, il suffit d’aller voir ses parents et de leur donner beaucoup d’argent pour qu’il se taise. Cet argent, le Mujao l’a notamment tiré de la libération des otages espagnols. Le récent rapport de la FIDH et de l’AMDH « Crime de guerre au Nord Mali » a souligné la présence de groupes d’autodéfense et de milices armées créés ou réactivés pendant la crise. Ces groupes défendent les populations ou leurs groupes ethniques et se sont dans certains cas rendus responsables de violations contre les populations civiles touaregs dans les régions de Tombouctou et de Gao. Avez-vous des éléments d’informations sur ces événements? Ces groupes sont aujourd’hui presque tous disloqués et se situent près de Mopti et Douentza, la zone tampon entre les zones occupées et le Sud du Mali. A l’heure actuelle, les milices présentes au nord sont pour leur quasi-totalité des milices arabes, très proches du Mujao. Ce sont même elles qui aujourd’hui alimentent le Mujao. Ces groupes d’autodéfense, qui au départ prenaient automatiquement la défense des populations noires et qui souvent s’attaquaient à des petits camps de touaregs, ont disparu au Nord et se trouvent vers le Sud. L’une de nos sections au Nord avait commencé une enquête car effectivement, on avait appris que ces groupes d’autodéfense en voulant protéger leurs ethnies avaient commis quelques exactions. Si il y a eu des exactions, notre section n’a malheureusement pas encore pu les documenter avec précision en raison de la dégradation de la situation dans cette zone. (…) Quel est votre avis sur une éventuelle intervention internationale? Cette intervention serait la bienvenue même si elle ne pourra se faire sans dégâts collatéraux. (…) Cette intervention ne doit pas commencer par Gao, ni par Tombouctou, mais par Kidal ou Tessalit car c’est là qu’Ançar Dine a concentré tout son armement. Ils y ont parfois été rejoins par des combattants du MNLA qui ont changé de camp. Si l’intervention commence par Kidal, il y aura beaucoup moins de dégâts car les positions des combattants sont beaucoup plus visibles. Contrairement à Gao ou à Tombouctou où elles sont au milieu des populations. Il est vraiment temps d’agir. À Tombouctou, le Mujao a créé une prison pour femmes où toutes les nuits elles sont violées. Elles y sont amenées pour avoir porté un pantalon ou ne pas avoir porté le voile. C’est pour mettre fin à de tels actes de barbarie qu’une intervention est plus que jamais nécessaire. Les aides alimentaires et médicales n’arrivent pas réellement à Gao et à Tombouctou et seule une partie de la population en profite. Si cela dure, les populations seront obligées de s’allier au Mujao pour survivre – car se sont eux qui contrôlent l’aide alimentaire. Cela est très inquiétant. Ançar Dine et le Mujao recrutent également des enfants. Voilà comment ils procèdent: ils viennent vous voir à votre domicile, vous proposent de l’argent et d’enseigner le Coran à votre enfant. Si vous refusez, on vous coupe les vivres. Il s’agit ici d’enfants âgés de 10 à 12 ans qui, une fois enrôlés, arrivent à peine à tenir leurs fusils. A Gao et à Tombouctou on peut les croiser fréquemment parmi les groupes armés. Ces derniers proposent également de l’argent pour épouser les jeunes filles. C’est une stratégie déjà éprouvée pour que se tissent de véritables liens entre les autochtones et les groupes armés, ce qui pourrait compromettre la réussite d’une intervention militaire, si elle était trop tardive. http://blog.slateafrique.com/post-afriques/2012/12/06/nord-mali-comment-les-islamistes-mettent-la-population-de-leur-cote/ 7 décembre 2012

Exclu RFI : à Tombouctou au nord du Mali, le règne du couple Aqmi-Ansar Dine

Exclu RFI : à Tombouctou au nord du Mali, le règne du couple Aqmi-Ansar Dine RFI Tamoudre Depuis plus de huit mois, le nord du Mali est aux mains des jihadistes. Au Nord-Ouest, la ville mythique de Tombouctou est le QG d’Aqmi et d’Ansar Dine. Si les négociations en cours à Ouagadougou regroupent le gouvernement malien, Ansar Dine et le MNLA, Aqmi et le Mujao en sont exclus. Mais à Tombouctou, le couple Aqmi-Ansar Dine fonctionne à merveille. Reportage. De notre envoyé spécial revenu de Tombouctou, La cité des 333 saints est une ville triste. Aucune femme ne sort sans voile. Pas une seule goutte d’alcool ne coule dans la cité. La charia est appliquée dans toute sa rigueur. Pour regarder la télévision, il faut quasiment se cacher. A la tombée de la nuit, tout le monde se terre. Les populations de Tombouctou sont résignées. Impossible de réagir, car les jihadistes sont là, armés, et implacables. A la police islamique de la ville : une dizaine de jeunes hommes arrêtés. Le regard est hagard. Certains sont soupçonnés de vol, d’autres sont accusés d’espionnage. Un jeune Congolais, candidat à l’émigration clandestine vers l’Europe, a lui aussi été arrêté. Son tord ? Avoir affirmé qu’il était catholique. A Tombouctou, le refus de porter le voile islamique est par ailleurs un motif d’arrestation pour les femmes. Le cas échéant, elles sont souvent retenues dans le local d’une ancienne banque, qui sert désormais de prison. La porte cassée de la mosquée de Cheikh Sidi Yahya. RFI/Moussa Kaka Jihadiste breton Le jour, le petit marché de la ville est plutôt animé. Il y a du monde. Non loin de là, on fouette en public les couples non mariés. Sur les étals, on trouve quasiment de tout. Mais pas d’argent. Autre attraction dans la cité : un palais construit par feu Kadhafi. L’édifice est désormais réquisitionné par les jihadistes. 06/07/2012 - MALI Exclusivité RFI : dans les rues de Tombouctou, ville fantôme Rencontre avec un jihadiste justement. Motif de curiosité : il est de nationalité française. Il a la soixantaine, et vient de passer un moment en prison à cause de l’humeur de ses coreligionnaires. Il s’appelle Abdoul Jelil. Son vrai nom ? Gilles Le Guen. Pour les amoureux de la mer, il est breton. Abdoul circule à mobylette. Cet ancien de la marine marchande française vit ici avec sa famille, et s’occupe de la distribution de l’électricité. Il se confie : à un autre jihadiste, il a donné sa fille en mariage. L’âge d’Aïcha ? 12 ans. Renforts du MNLA Plus que jamais à Tombouctou, Aqmi-Ansar Dine est le couple qui continue de régner. Deux grandes figures d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) y sont présents : Abou Zeid, qui détient la plupart des otages français, et Yahya Abou Hamame, le nouveau chef d’Aqmi dans le Sahara. Ils sont tous les deux de nationalité algérienne. 06/07/2012 - MALI Dans Tombouctou interdite, des images inédites Sur place, leur QG englobe le camp militaire, le siège de l’ancienne direction du Budget national, et un garage de mécanique auto, qui ne paie pas de mine. Quand le chef d’Ansar Dine Iyad Ag Ghali vient sur place, il partage son temps entre la villa du colonel Kadhafi, un hôtel de la ville, et un camp militaire. Dans la ville, quelques dizaines de jihadites seulement sont visibles. Moyenne d’âge : 17 ou 18 ans. Ils viennent de recevoir un renfort : des combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) récemment défaits sur le terrain, et qui ont rallié les rangs des jihadistes pour une question de survie ou par tactique. La reconquête, et après ? A l’intérieur de Tombouctou, on ne voit pas un important dispositif de sécurité. Une impression en revanche : si des troupes étrangères intervenaient, les jihadistes pourraient rapidement quitter la cité, effectuer un repli tactique, et revenir organiser une guérilla. Guérilla, attaques surprises, attentats… Histoire de rendre la vie dure à l’ennemi. Cela confirme un peu la thèse selon laquelle le problème pour l’armée malienne et ses alliés n’est pas de reconquérir les grandes villes du Nord, mais de pouvoir les conserver une fois conquises. http://www.rfi.fr/afrique/20121207-exclusivite-reportage-tombouctou-nord-mali-regne-aqmi-ansar-dine?ns_campaign=google_choix_redactions&ns_mchannel=editors_picks&ns_source=google_actualite&ns_linkname=afrique.20121207-exclusivite-reportage-tombouctou-nord-mali-regne-aqmi-ansar-dine&ns_fee=0 7 décembre 2012 |
Issikta de retour du Sahelistan remercie ses lecteurs et diffusera bientôt des nouvelles et témoignages exclusifs sur le Sahel,Le Sahara et le Maghreb.Tanimert

mardi 4 décembre 2012

l attentat contre le colonel Elhadj Gamou refugie politique a Niamey a ete commandite par Mokhtar Belmokhtar Emir d Alqaida au mali. Source:Touaregconnection@

Le chef d’AQMI Moktar Belmoktar démissionne pour créer un groupe plus large au sein d’Al-Qaïda

Nouvel Observateur BAMAKO, Mali (AP) – Moktar Belmoktar, le chef algérien du groupe terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), a décidé de quitter AQMI pour créer un mouvement plus large, ont déclaré lundi un de ses proches associés, Oumar Ould Hamaha, et un maire-adjoint du nord du Mali qui a souhaité conserver l’anonymat. Moktar Belmoktar est à l’origine de plusieurs enlèvements dans le nord du Mali. Il est lié également à la prise d’otage d’un groupe de touristes en 2003 dans le sud algérien, et du représentant des Nations unies au Niger, Robert Fowler, en 2008. « C’est vrai », a déclaré Oumar Ould Hamaha. « C’est pour que nous puissions mieux opérer sur le terrain que nous avons quitté ce groupe qui est lié à l’appellation ‘Maghreb’. Nous voulons élargir notre zone d’opération à travers tout le Sahara, en allant du Niger jusqu’au Tchad et au Burkina Faso. » Oumar Ould Hamaha a précisé que Moktar Belmoktar et lui-même restaient sous les ordres d’Al-Qaïda. AQMI est issu du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien qui a prêté allégeance à Al-Qaïda fin 2006 et étendu son rayon d’action à toute la zone du Sahel. L’organisation se finance par des trafics et des enlèvements contre rançon. cf/AP/ic,http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20121203.FAP7495/le-chef-d-aqmi-demissionne-pour-creer-un-groupe-plus-large-au-sein-d-al-qaida.html

Mali-rebelles Touareg et Bamako Le premier face a face

Zine Cherfaoui,El Watan Le dialogue pour la résolution de la crise au Nord-Mali, occupé depuis plusieurs mois par des rebelles touareg (le Mouvement national pour la libération de l’Azawad et Ançar Eddine) et des groupes terroristes (Mujao et AQMI), devrait progressivement commencer à prendre forme. Le président burkinabé, Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, a reçu, hier à Ouagadougou, une délégation du gouvernement malien pour justement lui soumettre un «agenda de pourparlers» avec Ançar Eddine et le MNLA. Conduite par le ministre malien des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, celle-ci est composée de quatre personnes. Les délégations de responsables d’Ançar Eddine et du MNLA sont, quant à elles, arrivées dimanche dans la capitale burkinabé. Il s’agira du premier face-à-face entre les trois parties. Comme évoqué plus haut, cette première rencontre tripartite sera consacrée aux questions dites «techniques». Il s’agira, en effet, pour les participants de fixer un agenda des discussions et de s’entendre sur les questions à discuter et la fréquence des réunions, etc. Ce n’est qu’à l’issue d’un certain nombre de rencontres dites exploratoires que commenceront véritablement les négociations. Selon des sources proches du gouvernement burkinabé, le président Campaoré souhaite que le MNLA et Ançar parviennent à se mettre d’accord sur une plateforme commune afin de «fluidifier» les négociations avec la délégation de Bamako. Si  ces négociations ont toutes leurs chance d’aboutir, il reste qu’elles seront âpres et difficiles tant le fossé qui sépare les trois acteurs est profond. Ces discussions ne sont par ailleurs pas à l’abri de nombreux parasitages qui pourraient les torpiller. Beaucoup rêvent, en tout cas, de les voir capoter. C’est le cas particulièrement de certaines personnalités à Bamako présentées comme étant proches de Cheikh Modibo Diarra, le chef du gouvernement de transition. Celles-ci refusent tout compromis avec Ançar Eddine et le MNLA. D’autres acteurs régionaux favorables à une intervention militaire au nord du Mali comme le Niger ou la Côte d’Ivoire ne veulent également pas entendre parler de solution politique à la crise. Ces deux pays restent d’ailleurs excessivement critiques à l’encontre du rapport sur le Mali remis dans la nuit de mercredi par Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies au Conseil de sécurité. Ban Ki-moon s’était déclaré, en effet, contre l’option de l’intervention militaire tout en soutenant la nécessité d’une solution politique négociée à la crise. «Je suis tout à fait conscient que si une intervention militaire dans le Nord n’est pas bien conçue et exécutée, elle pourrait aggraver une situation humanitaire déjà extrêmement fragile et entraîner aussi de graves violations des droits de l’homme», a-t-il souligné dans son rapport. «Elle pourrait aussi risquer de ruiner toute chance d’une solution politique négociée à cette crise, qui reste le meilleur espoir d’assurer la stabilité à long terme au Mali», avait encore averti le secrétaire général de l’ONU. M. Ban est allé encore plus loin en écartant la possibilité même que l’ONU finance le projet d’opération militaire de la Cédéao. Bien entendu, il n’en fallait pas plus pour mettre hors d’eux certains pays de la Cédéao. Le Conseil des ministres de l’organisation régionale s’est d’ailleurs empressé de «déplorer» «le déphasage entre les recommandations du rapport (de M. Ban) et l’urgence d’action que nécessite la situation, notamment en ce qui concerne l’autorisation du déploiement d’une Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma)». Et au vu de la réaction pour le moins violente de ses responsables, il est aisé de comprendre que l’ONU a complètement chamboulé les plans de la Cédéao. Zine Cherfaoui,http://www.elwatan.com/international/mali-rebelles-touareg-et-bamako-le-premier-face-a-face-04-12-2012-194600_112.php

lundi 3 décembre 2012

Bamako et Niamey regrettent le "recul" de l'ONU

Bamako et Niamey regrettent le "recul" de l'ONU Dernière mise à jour: 3 décembre, 2012 - 08:25 GMT jeune Afrique Le président par interim du Mali Dioncounde Traoré et le président du Niger Mahamadou Issoufouh Le président par interim du Mali Dioncounde Traoré et le président du Niger Mahamadou Issoufouh discutant de la crise malienne à Niamey Le Mali et le Niger ont regretté dimanche un "recul" de l'ONU concernant une intervention armée africaine dans le Nord malien occupé par des islamistes armés, après le rapport de Ban Ki-moon au Conseil de sécurité alertant sur les risques d'un recours à la force. Evoquant ce rapport du secrétaire général de l'ONU, le président nigérien Mahamadou Issoufou et son homologue malien Dioncounda Traoré ont déploré "un recul d'autant plus regrettable que les conditions d'existence des populations vivant sous le joug des groupes terroristes étrangers" dans le nord du Mali se sont "considérablement dégradées", selon le communiqué publié à l'issue de leur rencontre à Niamey. Les "risques" d'une opération armée africaine "ponctuelle, encadrée et supervisée par la communauté internationales ont été cernés" et "ne sauraient en aucune manière constituer un obstacle à l'impératif de libération des populations" qui subissent "un martyr", poursuit le texte. Après l'Union africaine, le Conseil des ministres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), réuni à Abidjan, a lui aussi regretté dimanche un "déphasage" de l'ONU par rapport à "l'urgence" à agir au Mali. Dans un rapport adressé le 28 novembre au Conseil de sécurité, Ban Ki-moon a considéré qu'une intervention militaire dans le nord du Mali serait "sans doute nécessaire en dernier recours contre les plus extrémistes" des groupes armés. Mais il a mis en garde sur les risques du recours à la force sur la situation humanitaire et les chances d'une solution politique. Le 11 novembre à Abuja, la Cédéao a approuvé l'envoi d'une force militaire de 3.300 hommes soutenue sur le plan logistique par des pays occidentaux. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer en décembre sur cette intervention, en se fondant notamment sur le rapport de M. Ban Ki-moon. "Nous devons agir vite", toute l'Afrique de l'Ouest "est concernée" et, au-delà, l'enracinement de "terroristes" est une "menace à la paix et à la sécurité internationales", a plaidé dimanche le président du Niger. Le président malien a estimé de même que le recours à la force était une nécessité face aux "terroristes étrangers" occupant le nord de son pays, tels Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le dialogue ne peut avoir lieu avec les autres mouvements que s'ils renoncent à certaines de leurs revendications, a-t-il expliqué. Selon M. Traoré, en "préalable au dialogue", la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, laïc) doit "renoncer à l'indépendance et à l'autodétermination" et Ansar Dine, l'un des mouvements islamistes armés occupant le Nord, doit abandonner la charia (loi islamique), qu'il applique avec une extrême rigueur dans les zones sous son contrôle. Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, a engagé des négociations à Ouagadougou avec Ansar Dine et le MNLA. Il doit recevoir lundi à Ouagadougou le ministre malien des Affaires étrangères Tiéman Coulibaly pour lui soumettre un "agenda de pourparlers" avec ces deux mouvements touareg. Face à une situation toujours "critique" dans le nord du Mali, il s'agit de "trouver un cadre pour engager le processus de dialogue direct entre les parties", a déclaré M. Compaoré dimanche à Ouagadougou, s'exprimant devant la presse à l'occasion des législatives et municipales dans son pays. Une délégation d'Ansar Dine en provenance d'Alger est arrivée dimanche dans la capitale burkinabè, où des émissaires du MNLA venus de Mauritanie sont attendus dans la nuit de dimanche à lundi, de source proche de la médiation.

Mali : El Hadj Ag Gamou échappe à une "tentative d'assassinat" à Niamey | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

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mercredi 28 novembre 2012

Pourquoi l intervention au mali risque d echouer

Pourquoi l’intervention au Mali risque d’échouer Roman Rijka- Slate Afrique Les conditions sur le terrain ne sont pas réunies pour qu’une intervention militaire parvienne à déloger les islamistes du Nord-Mali. Sur le front malien, rien de nouveau, serait-on tenté de dire. L’intervention annoncée des forces de la Cédéao se fait attendre. Depuis des mois, l’affaire se prépare en haut lieu. Plusieurs pays sont censés y participer, «Ils offrent des bataillons, d’autres des compagnies (…). Il y a le Nigeria, le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso, nous avons également des pays comme le Ghana (…), le Togo,» précise Le Monde en citant le président ivoirien, Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao (Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest). L’armée malienne et la Cédéao sont-elles encore viables? L’objectif est d’aligner 3 300 hommes. Pour l’heure, rien ne filtre sur les moyens, logistiques et autres, dont disposeraient ces combattants, ni sur la mission qui leur serait attribuée. Viendraient-ils pour «épauler» une armée malienne qui, au fil du temps, n’a plus d’armée que le nom? Officiellement, elle regroupe un peu plus de 7 000 hommes. Ce qui est peu, pour un pays de 15 millions d’habitants. À titre de comparaison, à population à peu près égale, l’armée sénégalaise compte 19 000 hommes, celle du Niger 12 000 et celle du Malawi 25 500. Étrillée par la rébellion touarègue, à l’époque soutenue par les islamistes, l’armée malienne s’est repliée en désordre et reste cantonnée dans le sud du pays. On voit mal ce que ces troupes, mal équipées et peu motivées, pourraient faire de plus grâce à la seule présence d’une hypothétique force de la Cédéao. Cette dernière serait-elle alors déployée pour se lancer à la reconquête du nord ? 3 000 soldats envoyés à l’aventure dans une région qu’ils ne connaissent pas, certains francophones, d’autres anglophones, et dont les moyens lourds et la chaîne de commandement sont encore mal définis, le tout contre un adversaire mobile et plus à l’aise car sur son terrain ? Recette garantie pour un échec cuisant. D’où, peut-être, le temps mis à déclencher l’opération. Une intervention de ce genre, dans une zone désertique très étendue et aux frontières floues, ne s’organise pas à la légère. Des voix s’élèvent d’ailleurs pour signaler que cette idée d’une intervention militaire est mal inspirée. «Il ne fait aucun doute que le Mali a besoin d’aide, sous une forme ou sous une autre, commente The Guardian. Le pays est en plein chaos depuis le début de l’année, incapable de faire face à deux menaces simultanées qui pèsent sur l’existence même de l’Etat: un putsch militaire qui a renversé le gouvernement démocratiquement élu et une rébellion au nord qui, depuis, a été détournée par des groupes islamistes.» Soldats maliens dans le camp béninois de Cana, le 06 décembre 2004. AFP/PIUS OTOMI EKPEI Une intervention militaire peut déstabiliser toute la région Pourtant, estime le quotidien de Londres, une «intervention militaire pourrait avoir des conséquences dramatiques et risque d’affecter non seulement le Mali, mais aussi l’ensemble du Sahel et le continent africain». En effet, explique Abdelkader Abderrahmane au Guardian, «ce serait une grave erreur de croire que 3 300 soldats de la Cédéao […] puissent être en mesure de vaincre les rebelles. En fait, tout porte à croire que ceux-ci se contenteraient de fuir dans les pays voisins, dont les frontières sont notoirement perméables. De plus, le combat contre des forces asymétriques comme des guérillas dans les dunes et la chaleur du Sahel, auxquelles les terroristes ont eu largement le temps de s’adapter, serait un enfer pour les forces de la Cédéao». Les membres de la Cédéao n’en défendent pas moins le principe d’une intervention armée, tout en sachant pertinemment qu’ils sont confrontés à un dilemme. Car en déployant leurs unités au Mali, n’adresseraient-ils pas un mauvais message aux militaires putschistes? Ceux-ci ne se considéreraient-ils pas alors soutenus par les forces étrangères ? «Il n’y a aucune raison d’encourager un changement de gouvernement inconstitutionnel par l’armée, l’Union Africaine en a fait un principe sacré» rappelle à ce sujet Olugbenga Ashiru, ministre nigérian des Affaires étrangères, tout en insistant sur le fait que le Nigeria et la Cédéao comptaient intervenir à cause du danger que représente l’insurrection du mouvement Boko Haram. «Un des plus grands défis que doit relever le Nigeria aujourd’hui est celui de la sécurité, poursuit-il, cité par le site This Day.La menace de Boko Haram et ses liens avec d’autres organisations terroristes en Afrique, comme Al-Qaïda au Maghreb (AQMI), nous a fait prendre conscience, au Nigeria, du lien entre la situation intérieure et la politique étrangère.» Laisser pourrir la situation au nord, une autre solution En dépit de tous les discours officiels sur une intervention, c’est peut-être une autre solution qui est en train de se dessiner. Les unités de la Cédéao vont peut-être bel et bien se déployer au Mali, mais elles n’avanceront pas vers le nord. Elles auront plutôt pour mission à la fois de neutraliser la junte, pour l’empêcher de nuire, et de sécuriser le sud. La France et les Etats-Unis se chargeraient du soutien logistique, et sans doute de quelques opérations clandestines sur les positions tenues par les islamistes, dont des frappes «chirurgicales» menées par des drones américains. Et pendant ce temps, il suffirait d’attendre que la situation pourrisse au nord. Car les islamistes, depuis qu’ils se sont imposés dans le sillage des rebelles touareg qu’ils ont fini par évincer, ne se sont pas fait que des amis, comme le décrit le New York Times. Leur version extrémiste de l’islam est loin de séduire. Les réfugiés fuyant leur règne de terreur seraient déjà plus d’une centaine de milliers. Beaucoup témoignent du caractère implacable du pouvoir des islamistes. «Ils ont complètement bouleversé notre façon de vivre, raconte l’un d’entre eux, repris par le quotidien new-yorkais. Ils nous ont imposé un type de religion que nous n’avons jamais connu. On ne peut même pas sortir dans la rue avec son épouse. Nous sommes comme des prisonniers.» La grogne des populations locales pourrait suffire à fragiliser les islamistes. Et en guise d’infanterie pour nettoyer le terrain à la place d’une armée malienne incompétente et d’une Cédéao frileuse, peut-être l’Occident aura-t-il plus ou moins discrètement recours à ceux qui sont, en fin de compte, à l’origine de la situation actuelle: les rebelles. Depuis le milieu du mois, en effet, les rebelles touareg du MNLA (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad) sont passés à l’offensive pour reprendre le contrôle de la ville de Gao. Des combats ont également éclaté entre les Touaregs et les islamistes autour de Menaka, près de la frontière du Niger. Ce nouveau retournement de situation va peut-être éviter à la Cédéao l’embarras d’une opération complexe et forcément sanglante. Au lieu de cela, les voisins du Mali n’auront peut-être qu’à attendre que le nord du pays tombe comme un fruit mûr, miné par les dissensions entre rebelles et extrémistes. Roman Rijka,http://www.slateafrique.com/98969/qui-attaquera-le-premier-mali-bamako ——————————————— A lire aussi Les dangereux errements de la diplomatie au Mali Mali: à quoi jouent les groupes armés? Discuter pour mieux préparer la guerre Femmes du Mali: Disons « NON ! » à la guerre par procuration Mali, le grand bluff du MNLA Au Mali, le temps des réunions a assez duré 27 novembre 2012 |

mardi 27 novembre 2012

Touareg:"que le diable descende du ciel pour arreter ca"Bajan ag hamatou

27 novembre 2012 Touareg : "Que le Diable descende du ciel pour arrêter ça !" Les "Carnets d'un grand reporter". Lettre du Mali.     C’est un quartier éloigné du centre de Bamako. Les maisons sont en ciment brut, les rues en terre rouge, les mosquées en chantier permanent et la poussière vole dans la chaleur écrasante. Face à une immense quincaillerie, encore une mosquée. Cette fois, les fidèles portent le chèche des Touareg. Nous y sommes. Une porte en métal nu, une grande cour, des tapis, des femmes assises en groupe et l’une d’entre elles, sans voile, qui vous tend la main. Ici, pas d’islamistes. Seulement la grande villa du chef Bajam, chef de la tribu des Oulimeden. Le  député élu de la région à l’Assemblée nationale malienne est surtout l’autorité suprême de son village de Menaka, 100.000 habitants, lieu stratégique proche de la frontière du Niger.   Il apparaît, émerge de l’obscurité, masse imposante dans son boubou gris-bleu moiré et son chèche éclatant, un lourd chapelet de bois qu’il fait rouler dans ses mains puissantes, un corps épais et une gueule incroyable, peau très noire, violacée par le soleil du désert, nez fort, yeux sombres et barbe blanche. Dans la grande salle, une trentaine de Touareg de tous âges écoutent à même le sol. L’oeil s’habitue à la pénombre, découvre le vert, le bleu, le grenat et l’ocre des boubous, les regards tristes ou révoltés à la lisière des chèches. Bajam raconte la bataille de Menaka et son désastre.   Le 16 novembre, Le MNLA, - Mouvement national de libération de l’Azawad, le pays touareg - lance une offensive contre les islamistes du Mujao qui tiennent la grande ville de Gao. Echec. Les indépendantistes tombent dans une embuscade, combattent, cèdent et reculent vers leur ville sanctuaire, Menaka. Le Mujao n’en reste pas là, appelle des renforts et fonce, lourdement armé, vers la ville. Sur place, le MNLA s’est envolé. Et Bajam fulmine :"A leur arrivée en janvier dernier, l’armée malienne était déjà partie. Cela ne les a pas empêchés de faire des dégâts en ville." Et puis tout s’était calmé. Maintenant, voilà les islamistes du Mujao qui approchent. Et les gens de Menaka s’insurgent : "Indépendance ou Charia... personne ne nous a jamais demandé notre avis !"   La tribu de Menaka mobilise ses troupes, 70 hommes qui installent leur ligne de défense sur la grande dune de sable à l’entrée de la ville, juste avant le "Camp des gardes". On appelle les gens du MNLA en renfort qui disposent d’une soixantaine de véhicules armés dans les parages. Réponse : "On arrive." Quand les combats commencent, ce lundi 19 novembre vers 7 heures du matin, les gens de Menaka sont seuls sur leur dune. Le MNLA ne viendra pas. Plus tard, par radio, leur chef d’Etat-Major avouera la reculade : "Ils sont trop puissants pour nous."   Maintenant la colonne des islamistes du Mujao pousse vers la dune. Un premier convoi de 26 pick-up chargés d’hommes et de munitions, puis un deuxième, de 15éléments.  Les premiers tirs des assiégés incendient trois des véhicules. En retour, une pluie de projectiles s’abat sur la dune : "Obus de mortiers, lance-roquettes, mitrailleuse lourde... ils nous ont écrasés." Le combat va durer toute la journée. Vers 10 heures, avec l’obscurité, les combattants touareg de Menaka se comptent.   Bajam s’interrompt, la gorge serrée. D’une des poches de son boubou, il extrait un téléphone portable qui sonne. Au bout du fil, un conseiller de l’Ambassade américaine à Bamako, qui lui présente longuement ses condoléances. Il écoute, remercie, raccroche, soupire : "Sur les 70 combattants, 12 sont morts, 33 blessés et 15 autres prisonniers. Douze morts... tous mes enfants !" Les hommes sont hors de combat, les munitions sont épuisées, l’assaut du Mujao ne faiblit pas et l’unité touareg n’est plus opérationnelle. La résistance a vécu. Menaka tombe aux mains des islamistes.   Aujourd’hui, près de la moitié de la population a fui, 4.5000 personnes qui ont franchi la frontière en catastrophe pour se retrouver dans quatre camps de réfugiés au Niger. Menaka s’est vidée, la tribu des Oulimeden est endeuillée et les Touareg sont ulcérés, indignés par la brutalité de l’assaut. Et ils enragent d’être pris en otages dans le combat qui oppose les indépendantistes du MNLA aux islamistes fanatiques du Mujao : "Il faut faire cesser ce qui dévaste le Sahel aujourd’hui et sauver la population", dit Bajam, entre colère et désespoir,"sinon, ce sont les Touareg qui vont disparaître."   Et quand on lui demande qui doit intervenir - Armée malienne, Africains, Américains ou Français - le vieux chef traditionnel serre les poings : "Que le Diable descende du ciel pour arrêter ça !"                                                                                                                                                                          

lundi 26 novembre 2012

Mali:l indecision francaise peut elle deboucher sur la creation d un "sahelistan"?

Mali : l’indécision française peut-elle déboucher sur la création d’un « Sahélistan » ? vendredi 23 novembre 2012 Bernard Lugan  Au  mois de janvier 2012, au Mali, la résurgence d’une crise née au moment des indépendances, imposait de fixer l’abcès afin d’éviter sa dissémination et pour ensuite le traiter en profondeur à travers trois volets : - Politique, en prenant en compte la légitime revendication des populations nordistes, notamment celle des Touareg, - Diplomatique, en faisant comprendre à l’Algérie que si ses intérêts régionaux n’étaient à l’évidence pas ceux de la France, les nôtres ne s’effaceraient pas devant les siens, - Militaire, en appuyant les Touareg contre les groupes islamiques qui, à l’époque, totalisaient moins de 300 combattants qui avaient commis l’erreur de sortir de la clandestinité désertique pour se rassembler à Gao et à Tombouctou. Au lieu de cela, dans la plus totale indécision doublée d’un manque absolu de vision géostratégique, la France : - S’est réfugiée à l’abri du principe de l’intangibilité des frontières, - A cédé devant les exigences algériennes de non intervention, - A camouflé sa pusillanimité derrière l’argument d’une « action » de la CEDEAO, ce « machin », ce « volapuk », cette tour de Babel, dont l’efficacité militaire relève de la méthode Coué, - A laissé les islamistes liquider militairement les Touareg. Le résultat de cette addition de démissions décisionnelles est qu’un incendie limité pouvant être rapidement éteint, notamment au moyen d’une de ces opérations « discrètes » que nos forces savent encore si bien mener, est aujourd’hui devenu un foyer régional de déstabilisation. En effet : 1) Le Mnla ayant été militairement défait et repoussé vers la frontière algérienne, les islamistes qui ne risquent  plus d’être pris à revers sur leur flanc nord ont désormais toute la profondeur saharienne pour manœuvrer. Quant à leur flanc ouest, il semble également s’ouvrir car au sein des tribus arabes de Mauritanie, certains, de plus en plus nombreux, commencent à se poser des questions… 2) Sur le flanc oriental la situation leur devient également de plus en plus favorable car le chaos en retour se fait sentir en Libye où tout le sud du pays est mûr pour devenir un nouveau Mali. Quant au sud de la Tunisie, la contamination y a largement commencé. 3) La contagion n’est plus qu’une question de temps au Tchad et au Darfour cependant qu’un continuum fondamentaliste est en passe de s’établir avec les islamistes de Boko Haram du nord Nigeria. Ainsi donc, le « Sahélistan », fantasme il y a encore quelques  mois, devient-il peu à peu réalité. L’une de ses forces est qu’il s’agit d’une résurgence historique  ramenant directement aux jihad sahéliens du XIX° siècle qui enflammèrent la totalité de la région depuis le Soudan à l’Est jusqu’au Sénégal à l’Ouest[1]. Or, l’islamisme sahélien de 2012 s’abreuve à cette « fontaine de rêve » fermée par la colonisation. Comment cette réalité inscrite dans la longue durée peut-elle être  comprise par des journalistes ou des politiciens esclaves de l’immédiateté et de leur inculture ? Comment pourrait-elle l’être par ces « africanistes » élyséens dont la principale activité semble être de torpiller les informations que les militaires font « remonter » depuis le terrain ? Dans le Sahel, au cœur de ce qui fut notre « pré carré », ceux qui inspirent la politique de la France ont donc laissé s’écrire le même scénario que celui que nous avons connu dans la région des Grands Lacs et qui peut être exposé en quatre points : 1) Une erreur d’analyse reposant sur la priorité donnée aux postulats idéologiques aux dépens des réalités géographiques, anthropologiques et historiques. 2) L’absence de toute véritable stratégie de défense. 3) Le tropisme de l’abandon de nos alliés ou amis. 4) La place laissée libre à des acteurs extérieurs. Dans le cas présent, l’Algérie et les Etats-Unis qui attendent le moment propice pour intervenir, mais à leur manière. Les conséquences de l’incompétence hexagonale seront alors camouflées sous l’alibi facile de « complot anglo-saxon » contre les intérêts français... Alors que tout ce qui se passe dans la zone concernée nous est connu, alors que nous savons tout, et au-delà, de ceux qui la déstabilisent, alors que nous y disposons de tous les réseaux utiles, alors enfin que, parfaitement immergées, nos forces auraient pu rapidement « régler » le problème, l’Elysée a laissé la situation lui échapper. Faut-il s’en étonner quand la tête de l’Etat  dodeline  entre indécision et repentance ? Bernard Lugan 23/11/12 [1] Voir à ce sujet  les pages 431-452 ainsi que les cartes de mon Histoire de l’Afrique des origines à nos jours. 1246 pages, Ellipses, 2010. L’ouvrage peut être directement commandé ici. Publié par Administrateur à l'adresse 15:26

samedi 24 novembre 2012

Le président mauritanien : « Nous ne sommes pas prêts à la guerre » pour le nord du Mali

Le président mauritanien : « Nous ne sommes pas prêts à la guerre » pour le nord du Mali LE MONDE | 24.11.2012 à 11h38 •Isabelle Mandraud Victime, mi-octobre, du tir, « par erreur », d’un officier de son armée sur une route non loin de Nouakchott, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, 56 ans, devait rentrer dans son pays samedi 24 novembre, après quarante et un  jours passés en France, à l’hôpital Percy militaire de Clamart d’abord, puis en convalescence. Affaibli et très amaigri, le chef de l’Etat mauritanien, qui a reçu Le Monde et RFI vendredi à la veille de son départ, dans un grand hôtel parisien, doit faire face à une opposition de plus en plus frondeuse, partisane d’« une transition démocratique » après son absence prolongée. S’y ajoute une situation tendue avec son voisin le Mali, où une intervention internationale est envisagée dans le nord contrôlé par des groupes djihadistes. « Je continue à agir pleinement et à gérer le pays même à plusieurs milliers de kilomètres de distance, assure d’emblée Mohamed Ould Abdel Aziz. Je n’ai plus la même forme qu’avant l’accident, mais j’ai conservé toutes mes facultés physiques et mentales, et c’est moi qui dirige toujours. » Porté au pouvoir par un putsch en 2008 avant d’être élu président en 2009, le chef de l’Etat connaît le penchant de la Mauritanie pour les coups d’Etat en douceur. « Les militaires ont d’autres choses à faire, ils sont conscients de leur rôle maintenant, balaie-t-il. A aucun moment, je n’ai eu de crainte malgré les rumeurs. » Mercredi 21 novembre, plusieurs milliers de personnes réunies à l’initiative de la Coordination de l’opposition démocratique (COD, une dizaine de partis) ont cependant manifesté dans le centre de Nouakchott. « Le pouvoir vit ses derniers moments d’agonie, avait alors lancé l’ancien président Ely Ould Vall. Nous organiserons sans tarder une prière funèbre sur sa dépouille mortelle. » « JE VAIS REPRENDRE MON TRAVAIL » « Je ne vois aucun signe de faiblesse du régime, ironise le président. Je vais reprendre mon travail, sans doute présider un conseil des ministres, et puisque nous sommes à la veille du 28 novembre, il y aura beaucoup d’inaugurations à faire, en particulier deux ou trois centrales énergétiques… » L’opposition, relativise-t-il, « est dans son droit et je l’accepte en tant que telle ». C’est au sujet du Mali, avec lequel la Mauritanie partage 2 400 kilomètres de frontière, que Mohamed Ould Abdel Aziz paraît soudain le moins prolixe, lui qui, il y a quelques mois encore, en avril, assurait que si la communauté internationale et les pays voisins décidaient d’intervenir dans le Nord, « la Mauritanie ferait partie de ce groupe ». Plus rien de tel aujourd’hui. « Le problème n’est pas posé, élude le président, et la demande ne nous a pas été faite. D’ailleurs, cette demande est entre les mains de la Cédéao « . « Vous m’avez connu à une époque où la Mauritanie était attaquée continuellement, ajoute-t-il lorsque l’on insiste. On réagissait, et au besoin, on traversait nos frontières. mais les choses ont changé. (…) Les terroristes nous laissent en paix. La situation au nord du Mali aussi a changé. Il y a maintenant un ou deux mouvements de libération qui réclament l’autonomie, jusqu’à l’indépendance même… C’est pourquoi nous ne conseillons pas qu’il y ait une guerre ouverte avant d’épuiser tous les recours pour essayer de traiter le problème, trouver un terrain d’entente, avant de s’engager dans une guerre qui, à mon sens, pourrait fédérer toutes les forces au nord du Mali, et même toutes les populations contre ceux qu’ils pourraient considérer comme des envahisseurs. »   »JE RECOMMANDE BEAUCOUP DE PRUDENCE » En Mauritanie, l’idée même d’une intervention militaire n’a guère le vent en poupe : « La population ne souhaite effectivement pas. » Plus tard, il affirme : « Nous ne sommes pas prêts à nous engager dans une guerre. » Le président mauritanien ne cache cependant pas sa méfiance envers des groupes armés comme Ansar Eddine, dirigé par le Touareg Iyad ag Ghali, avec lequel des discussions ont été engagées, notamment à Alger et Ouagadougou : « Je ne pourrai pas être d’accord avec des groupes qui ont des accointances avec les terroristes, ni même croire en la fiabilité de ce qu’ils peuvent dire. Je recommande beaucoup de prudence. » Il redoute que « libérer certaines villes du nord du Mali » n’implique que « les terroristes reviennent dans le désert et reprennent leurs activités » par la suite. Cette menace continue de peser aux portes de la Mauritanie. L’enlèvement au Mali, mardi, à 40 kilomètres de la frontière, de Gilberto Rodriguez Leal, 61 ans, un Français qui circulait à bord d’un camping-car en provenance de Mauritanie – ce qui porte à 7 le nombre de Français détenus dans la région – est venu le confirmer. « C’est une zone extrêmement dangereuse et nous déconseillons à tous les touristes de s’y rendre », déclare Mohamed Ould Abdel Aziz. Le même jour, la police mauritanienne a interpellé sur son territoire un autre Français soupçonné de chercher à rejoindre les groupes islamistes armés. Mais pour un d’arrêté, dix ne peuvent-ils pas passer ? « Je ne peux pas vous affirmer le contraire », concède le président. Isabelle Mandraud,http://abonnes.lemonde.fr/international/article/2012/11/24/nous-ne-sommes-pas-prets-a-la-guerre-pour-le-nord-du-mali_1795454_3210.html

Rencontre du MNLA au Quai d’Orsay (France) : « Nous avons été écoutés »

Rencontre du MNLA au Quai d’Orsay (France) : « Nous avons été écoutés » Le Matin DZ Le Mouvement national de libération de l’Azawad a mis deux fers au feu. Pendant que ses unités assiègent les narco-djihadistes du Mujao et d’Aqmi à Menaka, une délégation conduite par le président, le chef d’état-major ainsi qu’un chef de tribu a rencontré, jeudi, l’envoyé spécial français au Sahel, Jean-Félix Paganon, assisté de fonctionnaires au ministère des Affaires étrangères français. Billal Ag Acherif a conduit la délégation du Conseil transitoire de l’Etat de l’Azawad « C’est la première rencontre officielle avec les autorités françaises, nous avons été écoutés et surtout entendus« , confie Moussa Ag Asserid, chargé de la communication du MNLA. La délégation touareg a exposé la situation militaire, sociale et politique à ses hôtes. «Nous avons développé notre argumentaire et les raisons qui nous ont poussé à prendre les armes contre Bamako, nous avons expliqué que si nous en sommes là c’est parce que les autorités maliennes ont failli», précise Moussa  Ag Asserid. La délégation du Conseil transitoire de l’Etat de l’Azawad a insisté sur la situation humanitaire dans laquelle se trouvent les populations de l’Azawad. « Il y a une urgence humanitaire« , selon Ag Assarid. Mais pas seulement. Elle a réitéré également sa volonté à « combattre les narco-terroristes d’Aqmi et du Mujao jusqu’à les chasser de l’Azawad« . Il est intéressant de rappeler que jusqu’à la percée du MNLA dans l’Azawad, les groupes terroristes d’Aqmi et du Mujao écumaient la région sans être inquiétés. L’armée malienne a malheureusement laissé ces groupes terroristes vivant du trafic et des rançons des enlèvements occuper le terrain depuis une bonne décennie. Dialogue avec Bamako Le MNLA se dit toujours disponible à ouvrir des canaux de dialogue avec Bamako pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouve la région. « Nous sommes prêts à nous asseoir avec les autorités maliennes autour d’une table, nous ne sommes pas fermés aux négociations, nous souhaitons arriver à une solution car les populations de l’Azawad vivent le calvaire actuellement« . A la question : le Mouvement touareg aurait-il renoncé à l’indépendance ? Moussa Ag Asserid répond : « Nous comptons toujours exercer le droit à l’exercice de l’autodétermination, mais avant il faut négocier et voir comment arriver à lancer le processus de négociations avec Bamako« . Le siège de Menaka continue Depuis une dizaine de jours, la bourgade Menaka a connu de violents combats entre le MNLA et le Mujao appuyé par l’Aqmi. Lundi, les rebelles du MNLA ont quitté la ville pour prendre position tout autour encerclant de fait la bourgade. L’objectif : empêcher toute sortie ou ravitaillement aux narco-djihadistes. « Une grande partie de la population a déjà quitté la ville, nos unités utilisent la même méthode que celle pratiquée contre l’armée malienne ; à un moment il faudra bien que les narco-terroristes sortent pour se ravitailler, là ils seront accueilli par nos hommes« , analyse Moussa Ag Assarid. Hamid A.,http://www.lematindz.net/news/10306-rencontre-du-mnla-au-quai-dorsay-france-nous-avons-ete-ecoutes.html 24 novembre 2012 |

vendredi 23 novembre 2012

Nord-Mali:Paris persiste à marginaliser Ansar Eddine

Nord-Mali : Paris persiste à marginaliser Ançar Eddine Adlène Meddi- El Watan «S’il y a bien une leçon que nous enseigne l’accélération des négociations cette semaine à Alger, Paris et Ouagadougou, c’est que les Français et les Algériens sont sur deux voies opposées.» Pour ce diplomate européen, il faut aller au-delà des propos diplomatiques et s’en tenir aux simples faits : pendant que Paris accueille des représentants du MNLA, Alger reçoit à nouveau une délégation du groupe islamiste nord-malien Ançar Eddine. «Paris joue la carte de l’aide aux rebelles touareg du MNLA, des encouragements pour qu’ils se constituent comme force à part entière et ne cherchent pas à s’associer à Ançar Eddine, que les Français persistent à considérer comme un groupe terroriste», explique une source au fait du dossier malien. «La France tient à la distinction entre laïcs (MNLA) et islamistes (Ançar Eddine) pour saboter la stratégie d’Alger qui veut intégrer Ançar Eddine dans le jeu politique et faire évoluer la solution politique globale», ajoute la même source. La distinction entre groupes terroristes et mouvements islamistes touareg n’a été que récemment acceptée par Paris et presque à demi-mot. «C’est exactement, selon un diplomate, la distance qui sépare l’option militaire chère à la France du processus plus global que prône l’Algérie». Et l’enlèvement du Français (voir encadré) revendiqué hier par le Mujao, qui vient jouer les trouble-fêtes dans un processus délicat, complique la donne. Car si le président François Hollande a répété une nouvelle fois, mardi, que la France ne céderait pas aux pressions des preneurs d’otages, Paris veut toujours rester à la pointe d’une option militaire à court terme au Nord-Mali. De son côté, Alger vient d’obtenir un consensus international autour d’un plan politique plus global et étendu dans le temps (voir édito). «L’intervention armée reste un recours ultime après l’épuisement de toutes les voies du dialogue, ce qui n’est pas encore le cas», déclarait hier au Soir d’Algérie Abdelkader Messahel, ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines. «L’Algérie prône une approche globale pour une solution qui, pour qu’elle soit durable, doit procéder d’une bonne analyse de la situation et d’un diagnostic juste. Nous voulons éviter la réédition de l’exemple de la crise libyenne lorsque nous avons attiré l’attention sur ses conséquences sur la sécurité et la stabilité régionales», a ajouté M. Messahel. Pour Paris, «l’établissement d’un dialogue entre les autorités de Bamako et les groupes non terroristes du Nord-Mali est urgent, au moment où le Conseil de sécurité des Nations unies, à la demande de l’Union africaine, s’apprête à autoriser le déploiement d’une force africaine», a déclaré hier le porte-parole du Quai d’Orsay, répondant à une question sur la visite de la délégation du MNLA en France. «Conformément à la résolution 2071 du Conseil de sécurité des Nations unies, le dialogue que soutient la communauté internationale ne peut être envisagé qu’avec les groupes qui renoncent à la violence et acceptent l’intégrité territoriale du Mali», a ajouté le porte-parole français. Alger, pour sa part, met l’accent sur un autre aspect de la résolution onusienne : en détaillant les aides algériennes au Mali, M. Messahel rappelle que «l’ensemble de ces aides s’inscrit dans le cadre des résolutions 2056 et 2071 du Conseil de sécurité des Nations unies, relatives à la situation au Mali, qui ont demandé aux Etats membres à appuyer le Mali dans cette phase de transition».   Adlène Meddi,http://www.elwatan.com/international/nord-mali-paris-persiste-a-marginaliser-ancar-eddine-23-11-2012-193278_112.php 23 novembre 2012 |