vendredi 9 novembre 2012

Le chef d'Ansar Eddine : portrait d'un homme fourbe | Maghreb

Le chef d'Ansar Eddine : portrait d'un homme fourbe | Maghreb
L'Afrique Réelle N°35 - Novembre 2012 Sommaire : Actualité : - Où en est l'indépendance de l'Azawad ? - Fin de règne en Algérie - Au coeur de l'anarchie libyenne Dossier : Vérités sur les traites esclavagistes - La traite européenne - La traite arabo-musulmane Histoire : - Le premier conflit mondial en Afrique Orientale - Quand l'Allemagne a honte de ses héros coloniaux Editorial de Bernard Lugan Qui va intervenir au Mali ? Au Mali, l’option militaire étant en théorie « dans le tube », il convient de ne pas perdre de vue que toute intervention qui ne serait pas précédée du règlement politique de la question touareg ne serait qu’un coup d’épée dans l’eau. Quant au « traitement » des groupes gangstero-islamistes qui occupent les villes du nord Mali - quelques dizaines, voire deux ou trois centaines d’hommes, - il est à la portée de l’armée française. Le seul problème, mais il est de taille, est que ce n’est pas la France qui doit directement mener l’opération, mais les 15 Etats composant la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). On voit mal comment cette tour de Babel sera capable de fournir la force de 3000 hommes qui lui est demandée car les volontaires ne se bousculent pas. A ce jour, seuls trois pays ont en effet répondu présent : - La Côte d’Ivoire qui n’a plus d’armée et dont les quelques unités « opérationnelles » ne parviennent pas à sécuriser la frontière avec le Liberia. - Le Nigeria dont l’armée est déjà engagée à l’intérieur même de ses frontières pour tenter d’y ralentir une guerre ethno religieuse qui risque de déboucher à moyen ou long terme sur une partition nord-sud. De plus, cette armée ne fut guère convaincante lors de ses interventions passées en Sierra Leone et au Liberia. - Le Burkina Faso qui ne pourra fournir qu’un contingent à la mesure de ses moyens. Les 12 autres Etats membres de la CEDEAO sont sur « l’arrière-main ». Le Niger et le Ghana sont partisans d’une négociation, le Sénégal et le Togo n’enverront que des détachements symboliques d’une centaine d’hommes au maximum, et le Bénin est incapable de projeter une force conséquente. Quant à la Sierra Leone, au Libéria, à la Guinée, à la Guinée Bissau, au Cap Vert et à la Gambie, autant ne pas en parler… cependant que l’armée malienne a montré de quoi elle était capable au mois de janvier dernier ! En définitive, les deux seules armées régionalement opérationnelles appartiennent à deux pays non membres de la CEDEAO, à savoir la Mauritanie et le Tchad. Or, Nouakchott a annoncé qu’elle n’interviendrait pas, cependant que N’Djamena se fait prier… Il va de plus être nécessaire d’apaiser les « inquiétudes » algériennes. Alger qui a une frontière de plus de 1000 km avec le Mali et qui abrite sur son sol une importante fraction du peuple touareg, est en effet à la recherche d’une solution politique quand Paris pousse, au contraire, à une intervention militaire. Sa crainte est de voir Aqmi, prolongement du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) qui ensanglanta le pays par le passé, être repoussé vers le Nord. C’est pourquoi la ligne constante suivie par l’Algérie est un dialogue avec ceux des groupes maliens qui, selon elle, ont des revendications pouvant être considérées comme légitimes. Depuis des mois, et avec des fortunes diverses, Alger tente donc de couper ces derniers des narcotrafiquants et des terroristes. L’Algérie qui craint qu’une intervention militaire ait pour conséquence de renforcer la cohésion de ces groupes aux objectifs différents, considère donc que l’activisme français nuit à ses propres intérêts de sécurité. Tout cela fait que l’Algérie ressent mal les pressions françaises destinées à engager les hostilités dans le seul but de permettre à Bamako de récupérer l’Azawad et d’en revenir en fait à la situation antérieure. La visite annoncée de François Hollande en Algérie permettra-t-elle de rapprocher les points de vue des deux pays ? Peutêtre si le président français arrive les bras chargés de cadeaux comme des facilités de circulation encore plus grandes pour les Algériens désireux de se rendre en France ou d’autres annonces sur la repentance à sens unique. Publié par Administrateur à l'adresse 00:49 2 commentaires: Anonyme3 novembre 2012 10:10 Bonjour, Qu'en est-il de la formidable quantité d'armes détenue il y a encore peu par la Libye? Il paraitrait qu'avant de tomber, Kadafi en ai distribué à moindre cout un peu partout en Afrique. Qui les détient? Les groupes Maliens? le GSPC? Le Polisario? Répondre René Streit5 novembre 2012 17:00 Je pensais que la repentance de François Hollande sur les "crimes commis par l'armée Française" en Algérie devrait permettre de rapprocher les points de vue des deux pays? Répondre Charger la suite...

Mali : le ministre de l'Intérieur de l'Algérie fait un pas en arrière sur une intervention militaire - Temoust.org

Mali : le ministre de l'Intérieur de l'Algérie fait un pas en arrière sur une intervention militaire - Temoust.org

« Ils n'ont rien de musulmans » : un jihadiste nigérien quitte le Mujao au nord du Mali - Temoust.org

« Ils n'ont rien de musulmans » : un jihadiste nigérien quitte le Mujao au nord du Mali - Temoust.org

jeudi 8 novembre 2012

les mises en garde de l’Algérie - Temoust.org

les mises en garde de l’Algérie - Temoust.org

Mali : des dizaines de jeunes venus d'Europe rallient les jihadistes - Temoust.org

Mali : des dizaines de jeunes venus d'Europe rallient les jihadistes - Temoust.org

Nord du Mali : les militaires ouest-africains adoptent un plan d'intervention - Temoust.org

Nord du Mali : les militaires ouest-africains adoptent un plan d'intervention - Temoust.org

Nord du Nigeria : la population prise en étau entre Boko Haram et l'armée | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Nord du Nigeria : la population prise en étau entre Boko Haram et l'armée | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Mali : Ansar Eddine met en garde la Cedeao contre un embrasement de la région en cas d'intervention | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Mali : Ansar Eddine met en garde la Cedeao contre un embrasement de la région en cas d'intervention | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

samedi 3 novembre 2012

Areva hors la loi à Imouraren.par survie france

Tandis qu’Arnaud Montebourg déclenche la polémique en déclarant que le nucléaire est « une filière d’avenir », les Nigériens tentent de défendre leur propre futur face à Areva, accusé de ne pas respecter la réglementation locale. Le 21 août, des travailleurs de la Société des mines de l’Aïr (Somaïr), une des deux filiales d’Areva qui exploitent actuellement l’uranium dans la région d’Arlit, ont « spontanément » cessé le travail et bloqué des camions sur la mine de 5h à midi, « pour rappeler des engagements d’Areva au sujet de revendications salariales », selon un représentant syndical cité par l’AFP. Que ce soit pour les travailleurs ou pour la population locale, Areva-Niger a une conception bien particulière du dialogue social, à en croire les organisations de la société civile qui avaient organisé une marche de protestation à Arlit le 9 juin dernier : « Depuis plus de deux ans que nous avons accepté la création du dialogue de concertation avec le groupe AREVA, aucune avancée significative sur la prise en compte de nos préoccupations n’a été constatée ». Contamination gagnant-gagnant Leur déclaration commune est sans appel : « Aujourd’hui, les directions des filiales du groupe AREVA gèrent la population comme des prisonniers, en décidant qui va être déguerpi manu militari, qui va avoir de l’eau le matin ou le soir ou pas du tout, qui va être soigné ou qui va mourir et quand. (...) Pendant que les Nigériens sont dans cette situation décrite plus haut à laquelle s’ajoute la famine, Areva consacre des moyens colossaux à l’organisation des meetings sportifs en France, le sponsor des clubs de foot à Nuremberg en Allemagne à hauteur du milliard, des voyages de tromperies de journalistes nigériens sont organisés à Arlit pour renforcer la propagande et faire valoir la participation ridicule au développement durable ». Deux jours après cette marche, le président nigérien Mahamadou Issoufou était justement reçu à l’Élysée par François Hollande, ravi de s’afficher un chef d’État démocratiquement élu. A l’issue du rendez-vous, tandis que son homologue avait vanté « l’esprit gagnant-gagnant » de la relation franco-nigérienne, Hollande s’était prononcé en faveur d’une accélération de l’exploitation de l’uranium nigérien, en dépit des alertes nombreuses sur la contamination de la région d’Arlit par Areva : « Il y a cette mine d’Imouraren prévue en exploitation en 2014, si ça peut aller plus vite nous y sommes favorables ». Rappelons qu’il s’agit de la mine pour laquelle Areva avait obtenu le contrat d’exploitation en pleine préparation du putsch institutionnel orchestré par le précédent président nigérien en 2009 ; un marché qui n’a jamais été remis en question par les gouvernements successifs. « Le plus grand projet industriel jamais envisagé au Niger », comme s’en vante Areva : « Imouraren est la mine d’uranium la plus importante de toute l’Afrique et la deuxième du monde. (...) Le démarrage de sa production (...) permettra au Niger de doubler sa production actuelle et de se placer au deuxième rang mondial des pays producteurs d’uranium ». Le gisement, qui doit être exploité à ciel ouvert, s’étend selon le groupe sur 8 km de long et 2,5 de large, mais à une profondeur d’environ 130 m, ce qui implique que toute la roche au-dessus devra être préalablement retirée. Or, depuis le 28 août, la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) et l’ONG nigérienne de protection de l’environnement Aghir In’Man demandent la révision de l’étude d’impacts que le groupe Areva avait fournie pour remporter ce contrat d’exploitation face à ses concurrents. L’entreprise a tout simplement modifié son projet (ou délibérément menti dans l’étude d’impacts ?) et est passée outre certaines dispositions légales qui rendent désormais son étude tout simplement invalide. Les étranges « imprécisions » de l’étude d’impacts L’exploitation de l’uranium consiste à broyer des millions de mètres cubes de roche et à les traiter avec des produits chimiques permettant d’en extraire le minerai, sous forme d’uranate (« yellow cake ») afin de l’exporter vers la France où il subira les autres étapes de traitement et d’enrichissement. Après avoir prévu le recours à deux techniques, la lixiviation dynamique (pour 58% du minerai produit) et la lixiviation en tas (pour 42%), la firme a finalement annoncé, en décembre dernier, qu’elle traiterait l’ensemble du minerai par la technique de « lixiviation en tas ». Qu’importe si l’étude d’impacts n’en tient pas compte : finalement, l’impact, on s’en tamponne ? La loi s’impose à tous... sauf à Areva Plus grave : en plein désert, puisque le process industriel nécessite beaucoup d’eau (12 à 13 millions de m3 par an selon Areva, qui seront prélevés dans une nappe fossile très profonde, qui ne se recharge presque pas), l’étude d’impacts table uniquement sur « un assèchement local des nappes » de deux sites « dans l’environnement proche en fin d’exploitation ». Seulement voilà, maintenant qu’Areva a commencé à pomper d’autres nappes souterraines qui empêchent l’accès au précieux minerai situé en-dessous d’elle, une opération qu’elle appelle simplement le « dénoyage » du site, les populations locales constatent l’assèchement de puits traditionnels dans les environs, du jamais vu dans cette région de mémoire de Touareg. Ce « détail » semble avoir échappé à l’étude d’impacts... Autre nouveauté pour les populations locales : alors que l’étude d’impacts n’en disait rien, Areva annonce désormais la création d’un périmètre « sanitaire » de 450 km2 autour du complexe industriel d’Imouraren, qui doit déjà couvrir 200 km2 : une zone subitement interdite au bétail comme aux populations, qui devront se passer de ces espaces pastoraux et éviter de venir réaliser des mesures de radioactivité sans les précieuses autorisations de la firme... A l’occasion d’une conférence de presse d’Aghir In’Man à Niamey le 1er septembre, les deux ONG ont publié un nouveau communiqué de presse qui prend à nouveau en défaut Areva... et l’État nigérien. En effet, les autorités nigériennes ont dûment délivré, en juillet 2008, le Certificat de conformité environnementale pour l’étude fournie par Areva. Le hic, c’est que l’Annexe P du rapport, qui concerne le dimensionnement et la faisabilité des aires de stockage de résidus radioactifs et des bassins d’évaporation, est entièrement en anglais. Où est le problème, puisqu’au Niger comme ailleurs, les personnes capables de lire et comprendre l’anglais ne manquent pas ? Sauf que cela ne facilite pas une appropriation et une compréhension par les personnes directement concer­nées, en particulier en zone rurale... C’est sans doute l’esprit d’un décret présidentiel du 20 octobre 2000, sur la procédure administrative d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement, qui impose que « le Rapport de l’Etude d’Impacts sur l’Environnement (REIE) et les autres documents annexés doivent être entièrement rédigés en français. (...) Tout rapport d’une EIE, qui ne satisfait pas aux dispositions des articles 7 et 8 ci-dessus est purement et simplement rejeté ». Choix cornélien : soit l’étude d’impacts est toujours considérée comme valide, et l’État nigérien viole sa propre réglementation, soit il revoit sa copie et rejette enfin le rapport accepté en 2008, mettant Areva en situation illégale si elle continue à préparer l’exploitation du site d’Imouraren. Areva hors la loi à Imouraren, ça ne serait pas la première fois, à en croire ses employés qui s’étaient mis en grève sur ce site en avril dernier, pour dénoncer des violations de la réglementation du travail au Niger, se plaignant notamment qu’on leur impose des journées de 12 heures. A l’époque, la direction d’Areva avait voulu faire passer ces ingrats pour des ennemis du développement, en annonçant qu’avec de tels mouvements de grève il serait difficile de tenir les délais de mise en exploitation du gisement. Aujourd’hui, ces deux ONG réclament justement un report, et surtout une étude d’impacts sincère et soumise à des contre-expertises fiables. Vous venez de lire un article du mensuel Billets d'Afrique 216 - septembre 2012. Pour recevoir l'intégralité des articles publiés chaque mois, abonnez vous: A lire aussi Niger - « Qui sème le vent », un téléfilm qui sème enfin le doute sur « l’indépendance énergétique » française Diplomatie, Business et Dictatures - L’épopée d’Areva en Afrique – Sortie du Dossier Noir n°24 203 - Juin 2011 - La nouvelle jeunesse de la Françafrique 198 - Janvier 2011 - Areva au Niger : des brèches dans les digues, pas dans l’opacité Niger - Législatives au Niger : La France ne doit pas entériner la dictature 166 - Février 2008 - Un avenir radieux et irradié

Appel a Tous les Amis et fans de hadani

Appel à tous les amis et Fans de Hadani:Depuis l'accident qui a couter la vie à son ami artiste et compagnon des tournées Koudédé le dimanche 28 octobre 2012 sur la route Ouagadougou-Niamey,Hadani se trouve dans un état critique à l'hôpital de Niamey.Sa colonne vertébrale a été touchée et son état nécessite une évacuation et une opération d'urgence.Merci de relayer l'information afin que toutes les bonnes volontés puissent lui venir en aide .Merci de contacter sa soeur Wartinikma Alhousseïni au numero 00227 96964537.Pour toute contribution au numero de compte:25311049112/93 au nom de Mme Charles Gabriel à Niamey-Niger.Tanimert

Niger : les amis du chanteur Koudédé lui ont rendu un dernier hommage - Temoust.org

Niger : les amis du chanteur Koudédé lui ont rendu un dernier hommage - Temoust.org

Mali : quand l'armée tire à boulets rouges sur les civils touaregs - Temoust.org

Mali : quand l'armée tire à boulets rouges sur les civils touaregs - Temoust.org

http://www.temoust.org/intox-et-manipulations-a-qui,16172

http://www.temoust.org/intox-et-manipulations-a-qui,16172

samedi 11 août 2012


Un général libyen abattu à Benghazi

BENGHAZI, Libye (Reuters) - Des inconnus ont abattu un général de l'armée libyenne vendredi à Benghazi, dans l'est du pays, rapporte une source proche des services de sécurité.
Mohamed Hadiya Al Feitouri sortait d'une mosquée quant il a été touché mortellement par des tirs en provenance d'une voiture. Il est mort peu après, a précisé cette source.
Feitouri avait fait défection de l'armée libyenne l'an dernier lors du soulèvement contre Mouammar Kadhafi, tué le 20 octobre. Il était par la suite devenu le responsable des munitions et armements de la nouvelle armée libyenne.
Benghazi, capitale de la Cyrénaïque et berceau de la révolution de 2011, est fréquemment le théâtre d'incidents violents.
Dimanche dernier, un ancien officier des renseignements militaires, le colonel Souleiman Bouzrida, qui a lui aussi rejoint la rébellion au début du soulèvement, a été tué de deux balles dans la tête.
Mohammed Al Tommy; Jean-Stéphane Brosse pour le service français

vendredi 10 août 2012


DERNIÈRE MODIFICATION : 10/08/2012 

CÉDÉAO - DJIHAD - MALI


"Une intervention militaire au Mali est difficile pour le moment"

France 24
"Une intervention militaire au Mali est difficile pour le moment"

Alors que le nord du Mali est occupé depuis quatre mois par les groupes islamistes armés, la communauté internationale songe à intervenir militairement. Analyse d'Alexandre Vautravers, expert en stratégie militaire.

Par Anne-Diandra LOUARN (texte)
 
À l’heure où les islamistes cherchent à imposer la charia au nord du Mali, les chefs d'état-major des armées ouest-africaines et des représentants de la communauté internationale se réunissent à Bamako, du 10 au 13 août, pour arrêter une stratégie militaire de déploiement des forces de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). L’objectif est d’obtenir l’approbation des Nation Unies pour dépêcher 3 000 hommes qui seront chargés de reprendre le contôle sur le nord du pays.
Médiateur de la Cédéao, le Burkina Faso croit en une issue diplomatique pour sortir de la crise malienne. Le 8 août, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibril Bassolé, est parvenu à nouer le dialogue avec les rebelles en se rendant à Gao et à Kidal.
Du côté de Bamako, en revanche, le discours est plus ferme. Interrogé par FRANCE 24, le ministre malien de la communication, Hamadoune Touré, estime qu'un recours à la force est inéluctable. "On s’enfonce de plus en plus dans les vexations, les humiliations et donc une logique de frictions. […] Les experts militaires sont à pied d’œuvre. Le gouvernement se prépare, se rééquipe, se réarme, surtout sur le plan psychologique, après le passage à vide que nous avons connu. "
Mais le temps presse. "Avec l'afflux de djihadistes nationaux et internationaux, il y a des raisons de s'inquiéter. Le Nord ne doit pas devenir une terre d'asile pour les éléments terroristes et criminels", a déclaré, mercredi, le secrétaire générale de l’ONU, Ban Ki-moon. Même son de cloche de la part de Salamatu Hussaini Suleiman, le commissaire de la Cédéao pour les Affaires politiques, la paix et la sécurité. "Chaque jour où nous remettons à plus tard une action concrète, nous offrons aux terroristes et aux réseaux criminels une occasion supplémentaire de s'installer, de commettre des crimes de guerre atroces et d'aggraver le sort déjà désespéré des populations du Nord."
Quel est l'état des forces militaires maliennes ? Alexandre Vautravers, expert en stratégie militaire et chef du département des relations internationales de l’université Webster de Genève, nous fournit quelques éléments de réponse.
France 24 - De quoi dispose aujourd’hui le Mali matériellement, logistiquement et humainement parlant ?
Alexandre Vautravers - Si l'on considère que l'argent est le nerf de la guerre, le budget annuel de la défense malien est extrêmement faible (environ 200 millions de dollars, soit environ 163 millions d'euros). Les forces armées sont donc peu nombreuses et disposent de matériel presque totalement obsolète. On compte ainsi 7 350 membres des forces armées contre 4 800 paramilitaires (gendarmerie, garde nationale). Les forces tactiques sont dérisoires : deux bataillons de chars, quatre bataillons d'infanterie, un bataillon de forces spéciales et un bataillon parachutiste. Les moyens d'appui et logistiques sont très faibles et également sous-équipés.
Ainsi on compte seulement 33 chars de combat : 12 T-55 obsolètes et susceptibles d'être aisément mis hors de combat par un lance-roquette. Il y a aussi 21 T-34 produits en URSS durant la Seconde Guerre mondiale. Il n'existe que 84 engins blindés pour le transport de troupes, donc aucune réelle capacité de manoeuvre. Les moyens d'appui comptent 46 pièces d'artillerie et quelques canons et mortiers. Les forces aériennes n'alignent qu'une seule escadrille de chasseurs Mig-21 et deux batteries de défense sol-air qui n'ont guère d'utilité dans une guerre contre-insurectionnelle. En revanche, quelques hélicoptères pourraient se révéler très utiles.
On peut en déduire que l'essentiel des forces de combat, faute de coordination ou de moyens de communications - les transports ainsi que l'appui au combat - proviennent de véhicules "techniques". Il s'agit de jeeps et autres véhicules civils convertis, c'est-à-dire disposant de fixations pour des armes plus lourdes.
L'achat de moyens nécessaires pour mener des opérations militaires de grande ampleur est coûteux et nécessiterait un effort financier considérable.
F24 - Comment le Mali doit-il s’y prendre, stratégiquement, pour reprendre le Nord ?
A.V. : Une action isolée du gouvernement actuel, issu d'un putsch militaire, est à la fois dangereux et ruineux. Et, le recours au minimum à une aide financière et technique régionale ou internationale est indispensable. Plusieurs scénarios peuvent ainsi être envisagés, selon le principe de l'escalade :
  • Un financement par certains pays occidentaux, ainsi qu'une aide technique au travers de sociétés militaires privées.
  • Une intervention régionale et internationale d'interposition menée par la Cédéao et le département des opérations de maintien de la paix de l'ONU.
  • Une intervention internationale visant la stabilisation gérée par l'Organisation de l'unité africaine et l'ONU.

F24 : Si une intervention militaire est inéluctable, quand doit-elle avoir lieu ?
A.V. : Une intervention militaire internationale est difficile à envisager pour le moment. En revanche, une intervention africaine sous l'égide de l'Otan est davantage plausible. La communauté internationale fait pression sur l'Organisation de l'unité africaine et de la Cédéao pour qu'elles prennent leurs responsabilités.
Le calendrier ne joue pas en faveur d'une intervention internationale, notamment en raison du conflit en Syrie qui bloque toute action commune du Conseil de sécurité de l'ONU. Toutefois, une implication financière et technique des pays du nord, voire du Conseil de sécurité de l'ONU, est une éventualité dans la mesure où la nébuleuse djihadiste fait peur. L'islamisme en Afrique et les organisations telles qu'Aqmi préoccupent grandement la communauté internationale et font peser le spectre d'une radicalisation des nouveaux pouvoirs issus des "Printemps arabes".

Mohamed al-Megaryef : "Il nous faut un gouvernement de consensus" en Libye | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Mohamed al-Megaryef : "Il nous faut un gouvernement de consensus" en Libye | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Mali : meurtre d'un soldat à Bamako - Afrik.com : l'actualité de l'Afrique noire et du Maghreb - Le quotidien panafricain

Mali : meurtre d'un soldat à Bamako - Afrik.com : l'actualité de l'Afrique noire et du Maghreb - Le quotidien panafricain

MALI - 
Article publié le : samedi 11 août 2012 - Dernière modification le : samedi 11 août 2012

Mali : le Mujao écrase les imams de Gao

Un convoi de combattants du Mujao à Gao, le 7 août 2012.
Un convoi de combattants du Mujao à Gao, le 7 août 2012.
REUTERS/Stringer

Par RFI
A Gao, au nord du Mali, la radicalisation et l'instauration de la charia se font un peu plus sentir chaque jour. Après avoir coupé la main d'un homme à Ansongo, les hommes en armes du Mujao ont obligé les imams de Gao à suivre leurs idéaux lors d’un simulacre de débat ce vendredi 10 août 2012.

C'est un nouveau signe de la puissance grandissante, de la mainmise du Mujao sur toute la zone de Gao. Ce vendredi 10 août au matin, le leader du groupe islamiste, Abdel Hakim, a convoqué les imams.
Plus de 40 religieux se sont présentés à la mosquée Koweït. Officiellement, il s’agissait de débattre de la charia, de son application. Mais aucun débat ne s'est tenu. En moins de 20 minutes, le dossier était classé. Conclusion : la charia s'appliquera désormais dans la ville.
« Ils ont lu quelques passages du Coran mais c'était joué d'avance. Personne n'a discuté ou mis son grain de sel », explique un journaliste présent à l'audience qui ajoute : « le chef du MUAJO a été très clair en expliquant que s'il le fallait, il utiliserait la force. »
Une population impuissante
Pour les doyens de Gao, c'est une grande douleur : « Nous défendons un islam tolérant. Nos religieux sont soumis, incapables de réagir », affirme un ancien commerçant. « C'est inquiétant, ajoute un étudiant. Tout le monde attendait la position des imams mais là, ils se sont écrasés devant les armes des terroristes. »
Impuissante, la population de Gao, notamment les jeunes qui se sont révoltés récemment, n'ont pas réagi après cette annonce. Tous attendent dans la peur de voir si les jihadistes, qui affirment détenir 30 prisonniers, appliqueront dans les jours qui viennent leurs terribles sanctions.