dimanche 29 avril 2012



AZAWAD: Africa's Newest Country Faces 4 Big Obstacles To Survival
Gus Lubin and Michael Kelley | Apr. 27, 2012, 2:52 PM | 644 | 

http://www.businessinsider.com/africas-newest-country-2012-4 



Africa's newest country, Azawad, was formed when Tuareg rebels forced government troops out of the northern region of Mali.



But how long will it last?

William Moseley, a professor of geography and African studies at Macalester College, wrote in an op-ed at IPS that the forces that helped create the state may also undermine its longer term viability.

Those forces include (1) the troubled relationship between the Tuaregs and the newly reinstalled Malian government, (2) the desire of the Malian military to reclaim the northern region, (3) the pressure of Islamists who want to impose Sharia law and (4) an impending famine in the area.

The National Movement for the Liberation of Azawad will be the "interim administrators of Azawad" as the nomadic Tuareg people — who have inhabited West Africa for thousands of years — now control about 60 percent of Mali's total land area.

The last new country in Africa, South Sudan, was recently dragged back into war.

Now check out Deutsche Bank's big bullish case for Africa >

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Cortège des Imazighens et les Kurdes de Marseille au défilé du 1er Mai 2012. Rendez-vous à 10h aux Mobiles pour dire tous ensemble pour la république de l'Azawad et halte a l'oppression du peuple amazigh.

Le devoir de solidarité.


  • Le devoir de solidarité.
    Désormais,le Mali d'avant l'indépendance du nord n'existe plus,et n'existera plus ! Il sera impossible de réconcilier les Touaregs opprimés avec les Maliens de Bamako dans un état unitaire comme par le passé. Et au lieu de tenter le diable comme par le passé en essayant de remettre ensemble deux peuples que tout divise,la sagesse et l'intérêt de la région voudrait que la volonté des Azawadis de vivre libres et indépendants dans un état fiable et sécurisé soit non seulement respecté,mais soutenu par tous les pays de la région ,et la communauté internationale! L'accomplissement du destin de l'azawad est un gage de paix et de stabilité,et un facteur de développement .Des états tels que l'Algérie,le Maroc ,la Libye et la Mauritanie doivent apporter leur soutien à ce nouvel état naissant

Sahel: MUJAO à la conquête des « jeunes de l’Afrique noire »

Hamada Ould Khaïrou, dirigeant du mouvement MUJAO et salafiste mauritanien activement recherché, affirme que son mouvement veut « intégrer les jeunes de l’Afrique Noir dans la dynamique du jihad ». « C’est nécessaire et c’est d’ailleurs notre devoir pour terroriser les ennemis de Dieu », a-t-il affirmé.
« Notre mouvement prône, à l’instar des autres mouvements jihadistes, la nécessité d’instaurer la Charia. Nous nous inscrivons dans la logique des autres mouvements: Shabab à la corne de l’Afrique, Al-Qaïda de l’Asie, l’Etat Islamique de l’Iraq, AQMI et Ançars Dine. Heureusement, ce sont des nominations. Au fond, nous sommes unis », a déclaré Ould Khaïrou dans une interview accordée à l’envoyé spécial de l’Agence ALAKHBAR.
« Les fondateurs de ce mouvement sont des Moujahidines dont certains sont dotés d’une longue expérience et ils l’ont baptisé Le mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest et c’est un nom bien médité. Nous voulons intégrer les jeunes de l’Afrique Noire dans la dynamique du jihad. C’est nécessaire et c’est d’ailleurs notre devoir pour terroriser les ennemis de Dieu », a-t-il ajouté.
« Parmi nous, il y a des mauritaniens, des azawadis, des tchadiens et des nigériens d’autres nationalités d’ailleurs. Nous avons une présence au Nigeria, au Niger et ici (Gao). Nous engageons avec notre discours exact et ferme une dynamique d’extension » a-t-il poursuivi.
A propos d’un scénario d’intervention militaire de la part de la CEDEAO, il a répondu: « Ça ne nous regarde pas,nous sommes ici pour mener le jihad sur le chemin d’Allah. Il est de notre devoir de nous préparer pour le combat contre l’ennemi et nous ferons ce qui est possible ».
Ould Khairou activement recherché par la justice de son pays natal,la Mauritanie, où il est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, a tiré à boulets rouges contre le Mouvement National pour la Libération de l’Azaouad, qui a annoncé un Etat civil dans cette région. « Le MNLA est pour nous comme le Mali, la Mauritanie, l’Arabie Saoudite où tout autre pays sur les frontières des accords de Sykes-Picot. Nous le refusons catégoriquement », a-t-il martelé.
Il a par ailleurs loué les autres mouvements salafistes dans la région. « Quant à AQMI et Ançars Dine, ce sont nos frères avec qui nous avons des différends infimes qui ne touchent en rien le fond » cite Hamada.
Concernant la possibilité de la création d’un « Etat islamique » dans l’Azaouad, il s’est montré désintéressé vis-à-vis des formes modernes de l’Etat. « Pour nous, tonne Ould Khairou, un état islamique c’est là où règne la charia, que ça soit dans un oued, sous un arbre où n’importe où. L’essentiel c’est avoir la vérité, c’est tous », a-t-il déclaré.
Ould Khairou a également nié toute information relative à « l’imminente libération » des diplomates algériens et il a ajouté qu’il n’y a même pas, pour le moment, de contacts pour leur libération ».
« Les otages sont détenus par notre mouvement et c’est à nous seul de décider de leur sort. Les informations apparues dans la presse faisant état d’une éventuelle libération de ces otages sont déniées de tout fondement », a-t-il affirmé.
Il a également exclu toute libération sans conditions à l’instar d’une suisse libérée il y a deux jours. « Nous ne les avons pas enlevés pour leur Baraka. Nous avons des réclamations », a-t-il précisé. Lesquelles? « Nous les communiquerons aux parties concernées », a-t-il répondu.
ALAKHBAR (Gao)

Weave - James Maguire of Laliya


Samedi 28 avril 2012
fpr
Deby n’est pas presse de s’engager au Nord –Mali
Pour chasser les rebelles touaregs de Gao et Tombouctou, plusieurs chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest regardent  avec intérêt du côté du président tchadien, dont les talents militaires  en zone sahélienne sont connus. Quelques démarches discrètes ont été faites à Ndjamena auprès d’Idriss Deby Itno.
Réponse du Tchadien : « je ne suis pas hostile à l’envoi de troupes, mais j’ai déjà fort à faire  avec Baba Laddé (le rebelle tchadien qui opère en Centrafrique depuis l’an dernier, NDLR) »
Source : Jeune Afrique

Tinariwen : partitions du Mali



http://www.franceinter.fr/player

Mohamed Ali Ag Attaher Ansari disait ceci :

"Il faut que la France, qui a tailladé notre nation et notre pays, sache que ni l'argent ni le feu ne nous feront jamais accepter d'être dirigés par ses nouveaux serviteurs.
Moi aujourd'hui j'ai 95 ans et suis le voisin des cieux. Par les cieux je jure que moi et tous les Touaregs sommes décidés à naviguer dans les maux de notre nation, à naviguer jusqu'à parvenir à tenir de nos bras le gouvernail de nos destinées et de notre pays.
Touaregs, nageons, nageons jusqu'à atteindre notre jour et si nous périssons dans l'océan de la libération de notre nation, alors notre résistance sera une leçon pour les mondes qui adviendront."

www.haaretz.comNow that Azawad has become a reality, it is clear that North Africa can no longer be 'Al-Arabi,' as it now includes a state that is geographically and culturally part of the Maghreb but declares itself Berber. That is a situation that is unacceptable to Arab countries.
 ·  ·  · il y a 23 heures · 

Laliya - Just Like River

samedi 28 avril 2012

Au centre d’un conflit qui menace d’embraser le Nord du Mali et le Sahel dans son ensemble, les grands reporters de la télévision du Sahel sont allés fureter entre les dunes de l’Azawad dont les ressortissants rêvent de fonder un État .


MNLA






http://www.tvsahel.com/index.php?id=87

Royaume touareg
 (avril 2012).
de Wikipédia,


Ceci est une ébauche du royaume touareg situé dans l'actuel Burkina Faso. C'est à sa place que se trouve l'actuellle province de l'Oudalan. Voici les sources:
1 2 3 4 5 L e royaume de l'Oudalan est située à l'extrême Nord du Burkina Faso dans la région du Gorouol . Elle marque la frontière Nord - Est du pays avec le Niger et celle du Nord avec la République du Mali. Au Sud, il fait frontière avec la province du Séno et à l'Ouest avec la province du Soum. Elle tire son nom de celui d’une tribu touareg, les « oudalan » qui ont beaucoup marqué la région. De nos jours, sa superficie est couverte par la province de l'Oudalan. Le chef - lieu de la province, Gorom – Gorom est situé à trois cent vingt et un (321) kilomètres de Ouagadougou. De nos jours, la province est peuplée par des populations variées. On distingue :
les tamacheqophones qui regroupent les « touaregs », les « iwararwararan » et les « bellah » ;
les fulaphones à l’intérieur desquels on retrouve les «ful€e» et les «rimaï€e ou maccu€e»;
les songhayphones qui englobent les «kaadey», les «maaley», les « seybatan », les «doogaabè» et les « baraabè».

Jadis, cette région était habitée par les « gulmanceba » qui sont les premiers habitants sédentaires à occuper la région. A l'avènement de l'empire songhay de Gao, la région passe d'abord sous la domination d'une première vague de songhay réfractaires à l'islam qui assimile certains gulmanceba lorsqu'ils ne les asservissent pas et ensuite sous celle d’une seconde vague, islamisée cette fois – ci, fuyant la conquête marocaine .

Fuyant les persécutions de SONNI ALI (1464 – 1492) , les premiers « ful€e» arrivent dans la région au XVè siècle. Il s'agit de la fraction des « SANGARE » de la tribu des «tooro€e» (Kati 1913: 44, 83 - 84). D'autres évènements vont pousser d'autres vagues ful€e à gagner la région à l'instar du pachalik marocain à Tombouctou jugé oppressif par ces derniers. Cette raison peu convaincante s'ajoute au phénomène de "migration - transhumance"(DIALLO, 1999:24) ou “migratory drift” selon STENNING (1994:206 -207) qui consiste à pousser de plus en plus loin dans une région inconnue à la recherche des points d'eau et de pâturages à chaque saison sèche. Le premier groupe à atteindre l'Oudalan est constitué de la fraction des « adaabè» et des «agilanaabè». Après eux, sont venus par petits groupes, divers groupes classés sous l'appellation de «gawoobè». Ce sont les «cewdiibè», les «magabuubè», les «surtatiibè», les «wilaabè», les «dogaabè», les «sillubè», les «modibaabè», les «dagaabè» et les «baaraabè». Leur langue, le fulfulde devint par la suite, la lingua franca de la région .

En 1726, un conflit opposa deux fractions « arma » à Bamba. Alliés au parti de Qâder, les touaregs de la tribu des « oudalan » et les autres « kel tamacheq » du Gourma avaient le dessous face au camp de Hârir alliés à la tribu touareg des « kal tadmakkat ». Après cette défaite, les oudalan passèrent définitivement sur la rive gauche du fleuve Niger. Avec eux, partirent vers le sud, les quelques rescapés arma connus de nos jours sous le nom de "Alkaseybaatan" ou "Seybaatan" . La migration fuite des Oudalan se reproduisit une fois encore lorsqu'ils furent chassés de la région de la mare de Gossi où ils s'étaient implantés. Ils arrivèrent dans l'extrême nord du Burkina Faso qui devint par la suite « l'akal oudalan », la terre des oudalan qu'ils vont dominer. Avec d'autres nobles, les « kal zingi » et les « idamosan », ils se lièrent par mariage et formèrent une grande communauté très hiérarchisée. En effet, au dessus de la société trônent les « kal takarangat » appelés aussi « kal es – souk » considérés comme un lignage saint, d'ascendance illustre sans pareille baraka transmise par lignée paternelle. Suit dans l'ordre, la fraction des « imrad » de Tassamakat, celle des « Ikubaredan » de Markoy. Ensuite, vient les fractions alliées qui sont celle des « iwararwararan » ou « ifulalan » qui sont des ful€e tamacheqophones, celle des « inhadan » qui sont des forgerons et celle des « kal tamukast » qui sont des religieux. En bas de la pyramide se trouvent les « iklan » appelés aussi « bellah » qui constituent la classe servile. Leur premier Amenokal fut Bahar qui organisa la région autour de son « ettebel ».

Le début du XIXè siècle marque la période des djihads ful€e. L'émirat du Liptako est fondé et une bonne partie des ful€e sous la conduite de la tribu des « tooro€e » se soustrait à l'autorité de l'amenokal des oudalan. L'avènement de la « Diina du Macina » va entrainer l'arrivée de la tribu ful€e des « feroo€e » qui vont supplanter les tooro€e au Liptako, lesquels descendent plus au Sud pour fonder l'émirat du « Yagha ».

La dynastie des « Bari » qui régnait sur le Macina s'effondre sous les coups des toucouleurs conduits par une fraction des tooro€e venus fraîchement du « Fouta ». Sous le règne de « Tidiane TALL » qui a remplacé « El Hadj Omar TALL », fondateur de la dynastie « TALL » au Macina, une colonne partit de Hombori avait battu les touaregs oudalan et « loghomatten » alliés au songhay et soumit le sahel jusqu’à la hauteur de Zinder. Touaregs et songhay furent assujettis à un fort impôt annuel . En 1893, « Archinard » occupe le Macina et « Ahmadou TALL », le « lamido juulbè » s'enfuit en direction du Sokoto ce qui marque la fin de l'hégémonie ful€e sur la région. Les touaregs chassent les percepteurs installés par les ful€e et reprennent leurs indépendances respectives qui ne seront que de courte durée.

En effet, en 1895, les oudalan doivent fuir devant les attaques de la fraction « kel ataram » des touaregs « iullemenden » nomadisant jusqu'alors entre Gao et Ménaka, eux mêmes fuyant devant d'autres violentes attaques d'autres touaregs venus de l'Aïr. Les iullemenden conduit par « Madidou » pillèrent les campements emportant troupeaux et captifs. L'oudalan, totalement ruiné fut déserté par les rescapés qui trouvèrent refuge à Arbinda, Dori, et Téra. L'aménokal des oudalan trouva protection chez « Bokar Wandiédou », amenokal des loghomatten . Durant cette période, la région fut constamment menacée par les rezzou iullemenden dirigés depuis la zone de Gao.

Pendant la colonisation française, les touaregs oudalan s'opposèrent farouchement à l'occupation de la région. Ayant participé d’abord à la bataille de « Diagourou » sous la bannière d'un marabout qui avait coalisé touaregs et fulbè qui s'est soldée par une défaite, les oudalan sous la conduite de l'aménokal « Nzugi ag Elkanata » combattirent les français commandés par le commandant « Crave » le 1er/12/1898 à « Fakiline ». Les oudalan furent défaits accusant de nombreuses pertes humaines. Abandonnés par leurs alliés les Seybatan conduits par « Amadou Agotham » qui se soumis au colon, ils affrontèrent de nouveau les français près de « Boura » le 11/07/ 1899 et perdirent encore la bataille et plus sévèrement.

C'est après cette défaite que l'Aménokal signa à deux reprises les conditions de sa soumission; la première fois, le 15/11/1898 à Dulsu et le 3/12/1899 à Dori. Il fut obligé d'établir ses campements près des mares de Markoy et de Darkoy. Mais la condition d'abandonner leurs droits sur les tribus et les villages bellah entraina une révolte entre 1915 et 1916 qui se solda par un grand massacre des oudalan. Vint alors, une période d'accalmie qui voit Nzugi reconnu chef du canton de l'Oudalan avec pouvoir sur les tribus touaregs. Les peuls gawoobè furent soustraits à son autorité et placés sous celle de l'Amirou de Dori. Nzugi meurt le 16/02/1903 et fut remplacé par « Mamadou Attam ».
Notes et références[modifier]

BARRAL, Henri, Les populations d’éleveurs et les problèmes pastoraux dans le nord – Est de la Haute Volta, cahiers O.R.S.T.O.M, 1967, Série Scie Hum, 4,
BERUS, Edmond, Touaregs nigériens, unité culturelle et diversité régionale d’un peuple pasteur, Paris : O.R.S.T.O.M, 1981, p 507p
KAMBOU-FERRAND, Jeanne Marie. Peuples voltaïques et conquêtes coloniales (1885 - 1914) au Burkina Faso. Paris : L'harmattan, 1993,478p.
GUILLAUD DOMINIQUE. L'ombre du mil : un système agropastoral en Aribinda (Burkina Faso). Paris : ORSTOM, 1993, 321 p.
KUBA, Richard et alii, Histoire du peuplement et relations interethniques au Burkina Faso, Paris : Karthala, 2001, 288p

Sarkozy-Kadhafi : la preuve du financement

 | PAR FABRICE ARFI ET KARL LASKE
© Reuters
Selon un document officiel libyen daté du 10 décembre 2006, le régime Kadhafi a décidé de débloquer une somme de 50 millions d'euros pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Dans cette note que nous publions, Moussa Koussa, alors chef des services de renseignements extérieurs libyens, autorise le directeur de cabinet de Kadhafi, Bachir Saleh, à entreprendre les versements secrets. M. Koussa évoque dans ce document des réunions préparatoires avec Brice Hortefeux et l'intermédiaire Ziad Takieddine. « Ce document prouve qu'on est en présence d'une affaire d'Etat », confirme ce dernier à Mediapart.

ASIHAR est contre l'intervention de la CEDEAO ou de toute autre forme d’impérialisme dans l'AZAWAD


  • Groupe « ouvert »
  • ASIHAR est contre l'intervention de la CEDEAO ou de toute autre forme d’impérialisme dans l'AZAWAD.C'est aussi un groupe qui va servir de relais pour la mobilisation de tous les Amazighs-Berberos-Touaregs pour défendre leur patrie contre les prédateurs.
  • 1421members.

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Sujet à la une

«On veut maintenir l’Azawad dans l’insécurité»

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28/04/2012
Entretien avec Masin FERKAL / Président de Tamazgha (“Monde berbère”), mouvement de solidarité avec le peuple berbère
Vendredi 6 avril dernier, le Mouvement de libération nationale de l’Azawad (MNLA) a proclamé l’indépendance de cette région touarègue située au nord de l’Etat malien. Hier, Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères, s’est félicité de la décision prise la veille par les chefs d’Etat ouest-africains d’envoyer des forces militaires régionales dans le nord du Mali. Entretien avec Masin Ferkal, président de Tamazgha (“Monde berbère”), mouvement de solidarité avec le peuple berbère basé à Paris.
Informations contradictoires, confusion… Pouvez-vous faire le point sur la situation ?
Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui a déclenché les hostilités le 17 janvier dernier, a pu libérer le territoire pour y créer un Etat démocratique et laïque. C’est une revendication ancienne : il ne faut pas oublier que les Touaregs se battent depuis 1958. Les premières révoltes contre l’Etat malien sont apparues dès 1963, et l’Azawad a connu des conflits militaires dans les années 1990 et 2000. Cette fois-ci, en un temps record et en profitant du putsch à Bamako [le 12 mars 2012, ndlr], le MNLA a libéré l’Azawad.
Cette déclaration n’est pourtant pas reconnue…
Une fois que le territoire a été libéré et que l’Azawad a proclamé son indépendance le 6 avril, nous avons assisté à une véritable levée de bouclier. Etat malien, Cédéao, mais aussi communauté internationale menée par la France : tout le monde a rendu nulle cette déclaration. La France, dernière puissance coloniale en Afrique du Nord, continue à faire de l’ingérence en disant que l’Azawad n’a aucun sens.
Pourquoi ?
Ce sont les Français qui ont créé le Mali. Dès 1958, les Touaregs ont écrit au général De Gaulle pour lui dire que ces frontières étaient absurdes. Maintenant que le MNLA a libéré le territoire, la France parle de l’intégrité du territoire et déclare que l’Azawad est un refuge pour les islamistes, pour les gens d’Aqmi. Ce mouvement était déjà présent bien avant le MNLA et il n’agit pas qu’en Azawad. Nous savons, en plus, qu’Aqmi est une manipulation de l’Etat algérien. Si le phénomène s’est amplifié ces dernières semaines, nous pensons que les combattants sont surtout des soldats algériens pour mettre le trouble dans la région. Pour déstabiliser le MNLA et surtout justifier une éventuelle intervention militaire extérieure de la Cédéao, par exemple.
La France parle d’intégrité du territoire du Mali et de combat contre l’islamisme. Sont-ce, selon vous, les seules raisons qui expliquent sa réaction ?
Les explications de l’attitude de la France sont surtout économiques. L’Azawad regorge de richesses énergétiques non exploitées. Pour justifier une présence militaire, on veut maintenir cette région dans l’insécurité.
Tous ceux qui connaissent les sociétés berbères savent qu’elles sont laïques, égalitaires et démocratiques. Des vrais remparts à l’islamisme. La France est, en plus, très mal placée pour donner des leçons de laïcité. Il faut rappeler qu’elle soutient le CNT en Libye, Ennahda en Tunisie et le Qatar, véritable sponsor de l’islamisme. Avant de combattre Kadhafi, elle lui avait déroulé le tapis rouge.
La situation à Tombouctou, notamment est, semble-t-il, délicate. Certains médias parlent d’une prise de pouvoir d’Aqmi dans la ville. Qu’en dites-vous ?
L’Agence France-Presse fabrique l’information sur des témoignages non vérifiés. Toute la presse reprend ça. Selon mes informations, le MNLA contrôle l’essentiel du territoire. Ansar Eddine [le groupe islamiste] a quitté Tombouctou et Gao et se trouve proche des frontières algériennes.
A l’heure où la situation se tend, une sortie de crise est-elle possible ?
Le MNLA ne demande que de sortir de la crise. Tout dépend des Maliens. Pas question d’accorder une large autonomie. Les Touaregs veulent établir des relations de bon voisinage avec le Mali et concrétiser l’indépendance. S’il y a un référendum, il faut que le MNLA, représentant du peuple de l’Azawad, et la communauté internationale l’organisent ensemble. Le Mali n’a rien à faire dans son organisation.

Antton ROUGET

Tombouctou rejette al-Qaida

Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et Ansar al-Din ne sont pas les bienvenues dans l’Azaouad.
Quelques jours après que le groupe islamiste du rebelle touareg Iyad Ag Ghaly ait pris Tombouctou avec l’aide d’al-Qaida, les habitants ont porté leur premier coup contre ce qu’ils appellent “les groupes islamiques et étrangers dans la région”, en organisant une manifestation, le vendredi 20 avril.
“Des éléments d’al-Qaida et d’Ansar al-Din ont tenté d’interrompre cette manifestation, mais les jeunes les ont ignorés”, a expliqué à Magharebia un responsable de la mosquée Belferandi.
La fierté culturelle du nord du Mali, l’héritage touareg, l’affinité pour le soufisme et le respect des libertés des femmes les rendent sourds au message des extrémistes. Et ils expriment avec force leur refus de laisser leur site inscrit au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO tomber entre les mains d’islamistes purs et durs.
“Nous avons brandi nos propres drapeaux pour signifier notre rejet d’al-Qaida et des porteurs de drapeaux noirs [les salafistes]“, a expliqué Elhassan Cissé, chauffeur de bus à Tombouctou, à Magharebia.
“Les gens qui ont participé à cette marche étaient très en colère contre le comportement d’al-Qaida et d’Ansar al-Din, qui entrent chez eux, brisent leurs objets et interviennent dans le quotidien de leur vie”, a-t-il ajouté.
Daoud Ibn Mohammed, un imam local, a expliqué que les habitants de Tombouctou cherchaient plus, par leur rassemblement, qu’à condamner la présence des extrémistes et à dénoncer le nouveau wali affilié à al-Qaida.
“Ils voulaient également protester contre l’attitude des nouveaux dirigeants”, a ajouté cet imam. “La manière dont ils régentent nos vies a entraîné de graves pénuries alimentaires, ainsi que la faim et la pauvreté dans la population.”
Ces groupes extrémistes se sont alliés pour contrôler la région de l’Azaouad avant d’étendre leur contrôle sur l’ensemble du Mali, met en garde l’analyste al-Mokhtar al-Salem. Mais cela s’avérera impossible dans une région où prévalent les valeurs d’ouverture et de tolérance, a-t-il expliqué.
“Par exemple, les femmes se déplacent sans porter le voile et bénéficient d’une grande liberté dans la gestion et la direction des affaires”, ajoute-t-il. “Il serait difficile d’appliquer des lois islamiques strictes dans une société dont les habitudes et les traditions vont à l’encontre de la répression et des restrictions.”
Le Mali est très différent des endroits où al-Qaida s’est jusqu’alors implantée, comme l’Afghanistan, souligne-t-il.
Selon lui, “la société afghane est régie par des traditions qui n’accordent pas aux femmes le droit d’exprimer leurs désirs, et constitue de ce fait un terreau fertile à l’implantation de l’idéologie al-Qaidienne”.
Un autre facteur qui a conduit les habitants de l’Azaouad à rejeter al-Qaida est la fierté qu’ils éprouvent pour leur patrimoine.
Pendant des siècles, cette région a été un carrefour des religions et des cultures connu pour sa tolérance. Les habitants ont été outrés lorsque certains gangs ont récemment lancé des opérations contre des symboles du chistianisme à Gao, Kidal et Tombouctou, et ont saccagé des symboles culturels de ces villes, comme l’Institut des hautes études et recherches islamiques Ahmed Baba (IHERI-AB) de Tombouctou.
Le soufisme, qui met l’accent sur le mysticisme et la modération, est également populaire dans cette région.
“La propagation de l’idéologie soufie parmi les habitants de Tombouctou est l’une des raisons qui les ont poussés à rejeter l’idéologie extrémiste, parce qu’al-Qaida accuse généralement ceux qui adhèrent au soufisme de kufr”, a indiqué Mubarak Ag Mohamed, membre du bureau des médias du Mouvement national pour la libération de l’Azaouad (MNLA).
Abdel Hamid al-Ansari, analyste et universitaire de Tombouctou, regrette que “Ansar al-Din et ses alliés d’al-Qaida aient déformé l’image lumineuse de la religion”.
“Appliquer la charia islamique n’a fait qu’apporter pauvreté, faim et dévastation à Tombouctou, et a aggravé le sentiment des habitants envers l’injustice, la répression des individus et des libertés collectives, ce qui les a poussés à descendre dans la rue en signe de condamnation”, a-t-il déclaré.
Cette indignation publique s’est manifestée dès que les terroristes “ont dit qu’ils s’en prendraient aux magasins, obligeraient les femmes à porter le voile et imposeraient l’éducation religieuse”, a-t-il dit à Magharebia. “Des pratiques qui ne sont pas acceptables dans cette ville, qui a porté la bannière du véritable Islam dans la région.”
Si les terroristes restent déterminés à contrôler la région, quitte à faire face à ce rejet de l’opinion, ils seront contraints de fournir rapidement l’électricité, l’eau et la nourriture, souligne-t-il. Or, ils ne sont pas prêts à assumer le travail du gouvernement malien.
Pour Sid Ahmed Ould Tfeil, spécialiste des groupes salafistes, il n’y a rien de surprenant à ce que l’Azaouad rejette les extrémistes. Au premier rang de ces raisons, le fait que les Maliens se soient brutalement retrouvés sous le contrôle d’étrangers.
Dans le cadre de ses accords passés avec AQMI, Ansar al-Din a nommé Yahya Abou al-Hammam (de son vrai nom Jemal Oukacha), un ressortissant algérien et émir d’al-Qaida, au poste de gouverneur local. Il a été nommé wali de Tombouctou parce qu’il avait passé plusieurs années dans la région, “mais il n’est pas accepté par les habitants locaux, en majorité arabes et touaregs”, explique-t-il.
“Ceux qui connaissent la nature tribale, religieuse et doctrinale de la société de l’Azaouad en général, et des Touaregs en particulier, savent qu’il ne leur sera pas facile d’accepter d’être contrôlés par des forces extérieures, en particulier al-Qaida”, ajoute Ould Tfeil.
Et il n’a pas fallu longtemps aux habitants de la région pour “commencer à comprendre le danger que ce groupe représente pour l’avenir de leur indépendance politique et de leur souveraineté”, poursuit-il.
“Et bien qu’al-Qaida ait pu mettre en place quelques alliances avec des chefs de tribus par suite de l’absence et de la faiblesse du gouvernement central malien, ces alliances ne sont plus possibles dans les circonstances actuelles”, explique-t-il à Magharebia.
“La plupart des membres de la société de l’Azaouad ont pour ambition d’obtenir l’indépendance, de vivre dans un climat de stabilité et de sécurité, et d’établir des relations au niveau international. Il est donc naturel qu’ils rejettent al-Qaida, et cela explique la raison pour laquelle les habitants de Tombouctou refusent d’être gouvernés par Abou Al-Hammam”, ajoute-t-il. Comme l’explique Ham Ag Mahmoud, membre du bureau politique du MNLA : “Nous seuls avons le droit de nommer un wali dans la ville, ni al-Qaida, ni Ansar al-Din.”
La manifestation organisée vendredi dernier à Tombouctou “a été le summum de ce rejet, montrant que les habitants ne pouvaient plus accepter la réalité qui leur était imposée”, a expliqué à Magharebia ce responsable du MNLA.
Mouhi Ag Boulkhei, officier militaire du MNLA à Niafounké, au sud-ouest de Tombouctou, reconnaît que les habitants se sont sentis obligés de manifester contre un wali qui leur était imposé par des groupes étrangers.
“Que signifient Ansar al-Din et al-Qaida ?”, s’interroge-t-il. “Quels avantages peuvent-ils apporter aux habitants ? Nous leur avons déjà conseillé de quitter notre terre, parce que nous ne nous laisserons pas gouverner par des gens qui ne sont pas des nôtres.”
Source : Par Jemal Oumar pour Magharebia à Nouakchott
Maliactu du 27 avril 2012