lundi 27 février 2012


La France et la Libye renforcent leur coopération militaire

Poste par  fév 27th, 2012 categorie Actu du jourKoi de 9 França !. Vous pouvez suivre les reponses via RSS 2.0. Vous pouvez commenter et trackbacker cet article Print This Post Print This Post
Après la chute du régime du colonel Kadhafi à laquelle la France a pris une large part dans le cadre de l’opération Unified Protector dirigée par l’Otan, Paris et Tripoli ont convenu, le 25 février, de renforcer leur coopération militaire à l’occasion d’une visite du ministre français de la Défense, Gérard Longuet, aux nouvelles autorités libyennes.
Ainsi, une « lettre d’intention de coopération bilatérale » a été signée. Cette dernière prévoit l’instauration d’une commission mixte franco-libyenne portant notamment sur le contrôle des frontières. « La position de la Libye, trait d’union entre l’Afrique et la Méditerranée, en fait un territoire exposé » a expliqué Gérard Longuet, lors d’une conférence de presse. « Il est de l’intérêt de tous que le trafic des hommes, des armes ou de la drogue soit neutralisé » a-t-il ajouté.
Ce volet de la coopération franco-libyenne passera par l’utilisation d’avions, de satellites, de radars et de systèmes optiques ainsi que par la formation d’officiers libyens. En outre, le groupe EADS devrait profiter de cet accord grâce à ses systèmes de surveillance des frontières, qu’il a déjà notamment vendus à l’Arabie Saoudite en 2009.
Au niveau des forces aériennes, il a été convenu que la France remettra en état de vol les Mirage F1 BD/ED libyens, acquis à 32 exemplaires au cours des années 1970. La remise à niveau d’une douzaine d’avions avait déjà fait l’objet d’un contrat de 100 millions d’euros en 2007.
Mais au moment de l’insurrection libyenne, en février 2011, seulement 4 appareils avaient bénéficié d’un retrofit. Et, à priori, il n’est donc pas question, du moins pour le moment, de revendre à la Libye les Mirage F1 appelés à être retirés du service en France.
Enfin, Paris et Tripoli vont aussi renforcer leur coopération en matière de sécurité maritime, des plongeurs libyens devant être formés par la Marine nationale.
Cette dernière a d’ailleurs commencé à oeuvrer en Libye dès la fin des opérations de l’Otan, le 31 octobre dernier, avec des missions de « dépollution » (déminage, ndlr) des ports libyens confiées au Bâtiment Base de plongeurs démineurs « Achéron », puis au chasseur de mines de type tripartite « Céphée ». Récemment, l’aviso « Commandant Bouan » a fait escale à Tripoli puis à Benghazi.
Source : opex360.com

Le bilan est de :

• 30 militaires maliens morts,
• 02 chars de combats et 6 véhicules brulés
Du côté des combattants de l’armée de libération de l’Azawad, nous déplorons 04 morts et 03 blessés.
Au cours de cette journée du 25 Février 2012, à la frontière Burkina-Faso-Niger -Azawad, un accrochage a eut lieu entre un convoi de l’armée malienne et les combattants du MNLA, de 15h à 19h.

Ce Bilan est de :
• 02 voitures de l’armée malienne détruites
• Plusieurs morts et blessés du côté malien sans un bilan précis à la tombée de la nuit.
www.mnlamov.net
mnlamov! - Mouvement national pour la liberation de l Azawad

freedom for azawad


Appel de Aminatou wallet Bibi depuis sa cellule de detention à Bamako
Mes Chers Amis (es) et freres de lutte!

Courage !

La lutte pour la liberté et la dignité est un combat de tous les jours et de tous les instants. Il n'est jamais chose acquise.

Nous les azawadiens, pensons triompher dans notre bataille, pour garantir leurs droits humains à nos frères et nos sœurs, à travers le monde.

Nous avions fait du refus du racisme, de la générosité, de l'ouverture envers les plus démunis et ceux qui ne partagent ni notre vision politique, ni notre religion, ni notre race ou notre culture, un sacerdoce.

Mais le despotisme s'accroche, telle une bête féroce, qui refuse de mourir. A chacun des coups que nous lui infligeons, il tombe et se releve de nouveau, ruse, feinte, résiste, s'enferre dans son entêtement à garder les pouvoirs, tous les pouvoirs, reprenant de plus belle et à l'envi ses travers, ses turpitudes et ses crimes.

Azawadiens !

Mes frères, n'abandonnez plus jamais, un pouce de votre dignité, trop longtemps bafouée. Le chemin que vous avez parcouru est infiniment plus fastidieux que celui qu'il vous reste à accomplir.

Ne perdez pas espoir ! C'est dans l'adversité que les nations se construisent de grands destinées. Inspirez-vous de vos glorieux ancêtres qui ont toujours su résister à l'envahisseur, la tyrannie ou les despotes et les défaire.

Notre pays est beau, incomparable, riche et divers. Ils l'ont confisqué et en ont fait un jardin privé dont ils cueillent des fruits succulents, qu'ils dégustent avec délectation, sous nos yeux d'affamés. Mais, grâce à nous, qui n'avons jamais cessé de nous battre, il est en route pour la liberté, la dignité et l'égalité.

Patience ! Maintenez la pression.

La lutte est coûteuse, le chemin long, ardu et souvent barré par ceux qui cherchent a nous infiltrer, affaiblir, fragmenter et détruire notre détermination.

Tenez bon ! L'heure est enfin venue ! La nôtre !

La victoire ne fait aucun doute. Elle sera de notre côté, et seulement du nôtre. Elle n'en sera que plus belle et plus éclatante !

Vive l'Azawad libre ! Vive la liberté 

Déclaration du rassemblement en faveur de l'Azawad en Belgique, 26/2/12

Toumast Presse
Manifestation Azawad Belgique 26 Fevrier 2012Grâce à la proactivité des membres du bureau politique du MNLA en Europe, nous partageons avec nos lecteurs la déclaration qui fut présentée lors du rassemblement en faveur de l'Azawad à Bruxelles il y a quelques heures. Selon la déclaration, la manifestation devant l'ambassade du Mali en Belgique n'est pas un choix fortuit. C'est un signe de protestation, de dénonciation, et de condamnations des crimes commis par le Mali contre les peuples de l'Azawad depuis 1960 jusqu'à nos jours. Sans plus de mots, nous laissons nos lecteurs découvrir cette excellente déclaration.

Chers amis du peuple de l'Azawad, chers frères amazigh de Belgique et du monde,
Merci d'être venus apporter votre soutien à l'Azawad qui se bat avec courage et détermination pour accéder enfin à sa liberté et à sa dignité.
Nous tenons d'abord à remercier la cellule du MNLA de Belgique et l'Assemblée Mondiale Amazigh pour leur initiative d'organiser cette manifestation afin d'attirer l'attention de l'opinion et de la communauté internationale sur les réalités d'un peuple que les autorités malienne cherchent à faire disparaitre.
Le combat que mène actuellement le MNLA dans l'Azawad est un combat noble et légitime. Noble parce qu'il aspire à mettre en place une société emprunte de liberté, de justice et d'égalité entre les différentes composantes de l'Azawad. Légitime parce qu'il est l'émanation de l'ensemble des peuples qui vivent sur ce territoire façonné par des siècles de cultures et de civilisations autochtones ayant vécus auparavant en parfaite harmonie.
En se retrouvant aujourd'hui devant l'ambassade du Mali, pays de nos souffrances, pays de nos malheurs, nous voudrions attirer l'attention de la communauté internationale sur la légitimité de la lutte de l'Azawad qui est d'abord et avant tout un ensemble de valeurs humaines universelles que nous portons en nous depuis des millénaires. Nous estimons que la violation des droits humains est une grave violation que nous ne pouvons pas accepter.
Notre Lutte œuvre dans le sens de la confirmation du droit des êtres humains à disposer librement d'eux-mêmes, à vivre dans la dignité et à jouir de tous leurs droits naturels.
Nous dénonçons, condamnons et portons à la connaissance du monde entier :
- La mort, et la persécution des personnes à Kati et Bamako de même que le pillage de leurs biens;
- Le bombardement par des avions militaires maliens à Tessalit et Aguelhok des personnes et de la destruction du bétail;
- Le bombardement inhumain des campements Touaregs de Agharous à 20km de Kidal qui a fait plusieurs victimes dont un vieil homme de 70 ans, une dame de 60 et une fillette de moins de cinq ans survenu le 23 Février 2012;
- Les arrestations arbitraires et les de exécutions sommaires de personnes à cause de leur appartenance et leur couleur de peau;
- L'usage disproportionné de la force notamment celui d'avions militaires de guerre contre des populations civiles d'éleveurs nomades;
- L'exile forcé de plus de 126.000 personnes dont essentiellement des femmes, des enfants et de personnes âgées avec tout ce que cela comporte comme traumatisme à l'être humain.
Au regard de tous ces crimes commis à l'endroit du peuple de l'Azawad et de l'ensemble des injustices et discriminations de tous genre vécus pendant plus de cinquante ans, le peuple de l'Azawad demande, à travers le MNLA, le retrait de l'Etat criminel du Mali et de ses organes du territoire de l'Azawad et de céder place à la volonté politique du peuple.
Nous tenons à informer l'opinion internationale que nous avons toujours privilégié la voix pacifique pour exprimer nos revendications. A l'endroit des autorités maliennes nous disons que tant que vous nous attaquerez militairement, nous nous défendrons militairement.
Vive la solidarité entre les peuples, vive la libération de l'Azawad, vive la liberté!

Mossa Ag Attaher,
Chargé de communication du MNLA

Bruxelles, 26 Février 2012

photos de la manif  Par   Gerda De Pryck
Gerda,Mmtal et Mary
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Mmtal et De Pryck
Moussa Ag ATTAHER et Moussa Ag ASSARID
Marianne et Alain aux couleurs de l'Azawad
I BRAHIM Ag WANASNATT et M.Ag ASSARID
Zeïd,Amar,Idir,+Sherif, et Fadi
Ag WANASNATT ET M Ag ATTAHER
Ibanakal et Mmatal (Issikta et ARVA)



Juppé : la France disponible à aider le processus de médiation entre le Mali et les rebelles du MNLA

NOUVEL OBSERVATEUR
dimanche 26 février 2012
BAMAKO (AP) — Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a indiqué dimanche que la France était disposée à aider le processus de médiation entre le Mali et les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azaouad (MNLA), qui ont lancé le 17 janvier un nouveau soulèvement dans le nord du pays.
A l’issue d’un entretien de 45 minutes avec le président malien Amadou Toumani Touré à Bamako, M. Juppé a dit être venu exprimer "l’attachement de la France à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali. Pour nous, c’est un principe absolument fondamental et à aucun moment nous n’avons varié sur cette ligne-là".
Pour lui, "il n’y aura pas de solution militaire dans ces affrontements et il faut donc prendre la voie du dialogue politique aussi inclusif que possible avec tous ceux qui doivent s’asseoir autour de la table et le président (Touré) a tout à fait confirmé que c’était son intention".
"Des médiations peuvent être utiles. Nous en avons parlé avec nos amis algériens, nous en avons parlé aussi avec le président (burkinabé Blaise) Compaoré hier, avec la CEDEAO, l’UA. Donc, nous sommes disponibles, nous aussi, pour aider", a ajouté le ministre français des Affaires étrangères.
Evoquant le scrutin présidentiel d’avril prochain, Alain Juppé a estimé que "ces élections doivent avoir lieu à la date prévue et sur l’ensemble du pays, y compris au nord, et je crois que, là aussi, nous avons une convergence de vues absolue".
Le MNLA revendique l’autonomie de la région septentrionale de l’Azaouad, foyer traditionnel des nomadestouaregs. L’aile militaire du mouvement a été renforcée par des Touaregs libyens qui ont combattu pour l’ancien dirigeant Moammar Kadhafi et ont gagné le Mali après sa chute l’an dernier. AP

samedi 25 février 2012





Samedi 25 février 2012
 
 
A LA UNE INTERNATIONAL
 

Hama Ag Sid Ahmed : «Nous voulons des négociations directes avec Bamako sur l’avenir de l’Azawad»

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le 25.02.12 | 01h00 1 réaction
zoom | © D. R.

Hama Ag Sid Ahmed est porte-parole du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA)

-A quoi répond la création du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA)?  
La création du MNLA répond à la volonté de la majorité des communautés qui vivent dans le Nord malien, une population qui est exclue des grandes décisions politiques de l’Etat malien et qui a été marginalisée des grandes actions de développement depuis l’indépendance à ce jour, de prendre son destin en main et de recouvrer ses droits légitimes. Dans le nord du Mali, la majorité des enfants ne vont pas à l’école. Pis encore, ils vivent dans des conditions indignes. La population, constituée en majorité d’éleveurs, n’a pas accès à l’eau. Les pouvoirs successifs à Bamako n’ont cessé, ces cinquante dernières années, de stigmatiser les populations du Nord et de les spolier de leurs droits les plus élémentaires. Les Touareg sont les exclus du Mali. Les portes nous sont fermées dans les administrations. Dans les forces armées maliennes, par exemple, les Touareg et les Arabes ne peuvent pas accéder à de hautes fonctions ou à des responsabilités sensibles.
-Comment jugez-vous la gouvernance au niveau local ?
Des élus locaux des régions du Nord peuvent vous dire que la décentralisation issue du Pacte national d’avril 1992 n’est pas accompagnée des ressources prévues par les codes des collectivités. Chaque ministère ne souhaite pas et ne veut pas qu’il y ait les transferts de ressources prévues en direction des collectivités locales et territoriales. Le Mali a mis en place une démocratie participative locale de façade. Nous sommes toujours dans le même Etat où tout se décide à Bamako après le départ «précipité» du général Moussa Traoré en mars 1991. Voilà certaines des raisons qui nous ont convaincus de créer le MNLA. Cette politique d’exclusion et de stigmatisation systématique des populations du Nord a créé des fractures au sein de la société malienne et nourri les ressentiments. Elle a provoqué de profonds et graves clivages entre les communautés.
Le pouvoir a instrumentalisé la question touareg pour monter le Sud contre le Nord et se donner le beau rôle pour rester aux commandes. Conséquence : à Bamako, à Sikasso et à Koulikoro, une partie de la population réagit aux événements en saccageant les biens et en lynchant des citoyens appartenant aux «communautés blanches». On constate qu’on est encore loin d’une intégration réelle. Le phénomène s’est accentué depuis janvier et février 2012. Tout cela parce que les citoyens du Sud ignorent la réalité de nos régions. Les médias n’en parlent que lorsqu’il y a des activités militaires, des combats. Ils le font, et c’est malheureux, en se contentant de reprendre la version du gouvernement et de l’armée. En faisant cela, ils alimentent un racisme extrême entre communautés blanche et noire.
-A partir de quand le MNLA a-t-il commencé à se structurer ?
Il y a eu une grande campagne de sensibilisation avant l’insurrection de janvier 2012 dans les campements nomades des régions de Kidal, Gao et Tombouctou par la nouvelle élite qui s’est constituée en novembre 2010 à Tombouctou (Touareg, Arabes et Sonrai). Cette campagne a concerné également les villes et les villages. Les responsables de cette coordination ont commencé à rencontrer sur le terrain, dès le début de l’année 2010, feu Ibrahim Ag Bahanga et d’autres cadres du Mouvement qui existe sur le terrain et aussi à l’étranger pour mûrir la réflexion et surtout mettre en place une nouvelle organisation politique capable de prendre en charge les souhaits profonds des citoyens de l’Azawad.
Ensemble, nous avons dit qu’il est grand temps de mettre sur «la table» les vrais échecs politiques de Bamako et de parler, entre autres, de la difficile cohabitation que vivent ces populations depuis les années 1960 à ce jour. Il est impératif aujourd’hui de trouver la solution à ce problème qui n’a que trop duré. C’est en octobre 2011 que tous ceux qui étaient animés de cette volonté se sont retrouvés au nord-est de Kidal pour la mise en place effective d’une nouvelle organisation politique et militaire, un mouvement qui pourrait lutter pour la dignité des populations de l’Azawad. C’est le 15 octobre 2011 qu’est né le MNLA. Ce mouvement s’est fixé, comme je l’ai dit plus haut, des objectifs, un statut et des règles de fonctionnement.
-Quelles sont les principales revendications du MNLA ?
Maintenant pour revenir aux revendications, il y a lieu de retenir que ce n’est qu’après avoir fait le point sur les expériences précédentes et l’analyse de l’environnement international que les participants à la grande assemblée générale, en octobre 2011 à Zakak (nord-est de Kidal) ont réclamé et fait savoir que l’objectif principal est une indépendance effective de l’Azawad, d’abord par des voies politiques et, si nécessaire, par tout autre moyen utile.
-Pourquoi avoir opté directement pour une rébellion armée sans avoir tenté, au préalable, d’explorer des voies politiques et pacifiques pour faire aboutir ces revendications ?
Le Mouvement a été contraint à l’action armée par le refus répété du Mali de respecter les engagements internationaux signés et d’ouvrir des vraies négociations directes. En envoyant directement à notre rencontre, en décembre et début janvier, près d’un millier de militaires, des blindés et des avions de guerre et de surveillance, le pouvoir de Bamako a déclaré sans aucun doute la guerre aux citoyens de ces régions. Depuis la reprise des hostilités, soucieux de protéger les vies humaines, le Mouvement a plusieurs fois renouvelé sa disponibilité à négocier directement avec Bamako sous les auspices d’une médiation internationale. Sans aucun doute, le pouvoir en place à Bamako porte l’entière responsabilité des combats en cours.
-Estimez-vous que ces objectifs sont réalisables sachant que de plus en plus de voix s’élèvent pour s’opposer à une partition du Mali et à la création d’un Etat touareg au Sahel ?
Nous ne pensons pas à un Etat spécifiquement touareg. Je pense que rien n’est tabou aujourd’hui quand on observe ce qui se passe un peu partout, en Afrique et ailleurs. Si la majorité des populations de l’Azawad le réclame haut et fort (les Touareg, les Arabes, les Sonrai et une partie de la communauté Peulh), je ne vois pas en quoi l’existence d’un Etat poserait problème. Les expériences espagnole, suisse et canadienne – des Etats qui sont de grandes puissances et de grandes démocraties – sont, à ce propos, à méditer et constituent des réponses à tous ceux qui veulent nous diaboliser ou remettre en cause nos revendications. Au-delà, le MNLA reste ouvert aux négociations et à l’écoute à des propositions sérieuses qui tiennent compte des souhaits des citoyens de l’Azawad. Une chose est sûre : le statu quo actuel ne peut plus durer.
-Récemment, l’Algérie a proposé sa médiation pour parvenir à une solution politique durable à la crise que vit le nord du Mali. Une délégation de l’Alliance démocratique du 23 mai pour le changement vient d’ailleurs de participer, à Alger, à une réunion qui a regroupé un représentant de l’Etat malien et des facilitateurs algériens. Est-t-il possible de voir le MNLA se joindre, un jour, à ces discussions ?
Je pense que la rencontre d’Alger du 2 février est plutôt une concertation qui a permis de mieux comprendre ce qui se passe sur le terrain et de mettre le pouvoir de Bamako devant ses responsabilités. Nous avons été d’accord pour que l’Alliance soit cosignataire de l’Accord d’Alger de juillet 2006. Cependant, cet accord a été rejeté et rendu caduc par le pouvoir malien depuis plusieurs années. Il a rendu aussi caduque l’existence de l’Alliance du 23 mai 2006. Il est bien de rappeler aussi que l’Alliance démocratique du 23 mai 2006 concernait seulement la région de Kidal. Aujourd’hui, il s’agit d’un mouvement qui regroupe la majorité des communautés de l’Azawad et des grosses forces militaires (Kidal, Gao, Tomboctou). Sur le terrain, depuis octobre 2011 à ce jour, il y a un seul mouvement : le MNLA.
Qu’il y ait des personnes de la région qui tentent d’apporter leur expérience, de mieux expliquer le contexte à certains Etats et aux responsables du Mouvement, je dirai que ce sont des contributions utiles. Il n’est pas surprenant que l’Algérie soit associée et sollicitée aussi par d’autres bonnes volontés internationales pour la stabilité de la région en faveur des populations de l’Azawad. Il y a lieu de rappeler encore qu’un grand nombre de déplacés et de réfugiés vit sur son sol depuis le début des événements. Pour dire qu’elle a un rôle-clé dans cette région. Bien entendu que le MNLA avait renouvelé sa volonté d’aller à des négociations directes avec Bamako. Par ailleurs, le MNLA est disposé à explorer toutes les pistes avec toutes les bonnes volontés qui pourraient nous amener vers une paix véritable. Nous recherchons une solution durable aux problèmes de sécurité en luttant pour assurer un développement et une stabilité dans la région.
-Que pensez-vous de la position de l’Algérie concernant la crise du nord du Mali ?
Je pense que l’Algérie a été souvent accusée à tort, par Bamako et d’autres pays, d’avoir soutenu des rébellions du Nord malien. Ce soutien n’existe pas. Les militants de l’Azawad ont toujours compté sur leurs propres moyens. Par ailleurs, Bamako soutient et appuie la promotion des terroristes sur son territoire depuis plusieurs années. Ces groupes terroristes acheminent des armes depuis le territoire malien et les font entrer discrètement en territoire algérien pour nuire au quotidien des Algériens. Ces mêmes groupes détiennent des citoyens occidentaux depuis plusieurs mois sur le territoire malien. Qu’a fait Bamako pour mettre fin à cette situation ? En bien rien. Pourtant, le pouvoir malien a été aidé dans la lutte contre le terrorisme. Il a reçu beaucoup d’armes. Des moyens de communication, des fonds de fonctionnement, des équipements ont été offerts par les pays Occidentaux et l’Algérie à l’armée malienne. Des formations ont été dispensées aux troupes. En contrepartie, quel a été l’apport du Mali dans cette lutte ? Encore rien. La position algérienne, aussi bien que celle de la communauté internationale, est claire : son but est de faire taire le bruit des armes.
-Cela fait maintenant plus d’un mois que le MNLA a déclenché les hostilités contre l’armée malienne. Quelle est actuellement la situation sur le terrain au plan militaire ?
La situation militaire est à l’avantage du MNLA. Depuis le 17 janvier 2012 à ce jour, plusieurs opérations ont été menées au nord du Mali et au sud du fleuve. Les villes de Ménaka et d’Anderboukane sont prises et occupées par des combattants armés du MNLA et des citoyens azawad. Dans cette même région, la garnison de la ville de Gao a été attaquée, sans dégâts de part et d’autre, la semaine dernière. Des combattants du MNLA surveillent les entrées et les sorties de cette ville. La ville de Léré, au sud de Tombouctou, a été reprise depuis quelques jours par le MNLA. Des affrontements violents ont lieu dans la localité de Niafounké entre des brigades MNLA et les forces maliennes. Il y a eu des dégâts importants. Des combats se poursuivent toujours dans cette localité.
Dans la région de Kidal, la ville d’Aguelhok est prise depuis janvier et la caserne de Tessalit est toujours cernée depuis le 18 janvier par des brigades MNLA. La localité de Tinzaouaten Mali, après trois jours de combats violents, est sous le contrôle du MNLA depuis quelques semaines. Les combattants du MNLA ont mis la main sur un équipement militaire important constitué, entre autres, de 10 chars de l’armée malienne. Toujours à Tessalit, les soldats maliens sont restés sans approvisionnement depuis plus d’un mois. Le dernier renfort dirigé par le colonel-major Alhaji avait tenté, avec l’appui des hélicoptères, de les approvisionner la semaine dernière. Ce dernier et ses troupes ont subi des grosses pertes et ont été poursuivis par des combattants du MNLA jusqu’à l’entrée de la région de Gao. Gao se trouve à 400 km de Tessalit. Les brigades du MNLA attendent que les militaires maliens se rendent sans effusion de sang. Il s’agit, là aussi, d’une caserne qui va tomber dans les heures qui viennent. Si ces derniers ne se rendent pas, l’assaut sera donné. La ville de Kidal est aussi dans la même situation. Actuellement, près de 31 prisonniers de l’armée malienne sont retenus par le MNLA depuis le début des opérations. Ils sont bien traités. Incontestablement, le MNLA a remporté des succès militaires très importants dans la conquête du territoire.
-Comment est la situation humanitaire des populations touareg en ce moment ?
Ces succès militaires ne doivent pas nous faire oublier l’essentiel : la situation humanitaire qui est désastreuse. Plusieurs milliers de familles dans certaines régions du sud du pays se sont fait piller et chasser de chez elles pour le simple fait d’être différentes. La vie de ces familles a été brisée. Par peur de représailles, elles ont tout laissé derrière elles pour aller se réfugier dans d’autres pays. Les Nations unies parlent déjà de plus de 126 000 déplacés et réfugiés. Ce combat qui est mené aujourd’hui sur le terrain, comme à l’étranger, doit se construire. L’objectif du MNLA est de faire en sorte que de telles tragédies ne puissent plus se reproduire.
Zine Cherfaoui