mardi 25 octobre 2011


RFI
 
MARDI 25 OCTOBRE 2011
Othman Bensassi, membre du CNT, représentant de la ville de Zouara
Othman Bensassi, membre du CNT, représentant de la ville de Zouara.
Othman Bensassi, membre du CNT, représentant de la ville de Zouara.
youtube.com
Par Nicolas Champeaux
« C'est impossible et inacceptable, nous n'avons jamais parlé de tout cela au sein du Conseil. La Libye est un pays totalement libre. La liberté d'expression et la liberté de vie de tous les Libyens seront garanties par tous les moyens. »
« La législation en Libye sera fondée sur la charia... » Moustapha Abdeljalil, le chef de file du Conseil national de transition, l'a réaffirmé lors de la cérémonie officielle de la proclamation de la liberté de son pays à Benghazi. Cette déclaration signe peut-être la fin de la lune de miel entre le CNT et les chancelleries occidentales. Paris et Bruxelles ont exprimé des réserves.
Cette référence à la loi islamique divise au sein même du CNT. Elle a provoqué la colère d'Othman Bensassi, membre du CNT en tant que représentant de la ville de Zouara.
TAGS : LIBYE


La mort de Kadhafi : les incohėrences flagrantes du CNT

Agora-Vox
Avec la mort de Ben Laden, on croyait déjà avoir tout entendu. Avec celle de Mouammar Kadhafi, on atteint à nouveau des sommets. Visiblement, les circonstances du décès du dictateur et d'un de ses fils (et aujourd'hui du ministre de sa Défense) sont loin d'être claires. Le pouvoir en place, qui s'est tant compromis avec le tyran, rame visiblement pour tenter d'expliquer au monde entier que ce ne fut pas un lynchage ni un assassinat. Hier, un de ses envoyés s'est répandu auprès du correspondant de la BBC pour nous offrir un moment de propagande comme on en n'avait pas lu depuis longtemps : je vous propose aujourd'hui d'y jeter un œil, tant il y a dedans tous les termes et toutes les expressions qui révèlent que le CNT ment dans des proportions similaires à celles qui ont prévalu lors de la fable des ciriconstances du décès de Ben Laden. La libye est mal partie, et elle s'enfonce déjà dans la manipulation : les dirigeants européens qui étaient allés parader sur les lieux mêmes où Kadhafi avait été bombardé par Reagan se sont-ils rendus compte à qui ils viennent d'offrir le pouvoir  ? Soit ils le savent, ce que je pense, et à partir de là ils participent de la mascarade, soit ils l'ignorent et ce sont de fieffés imbéciles : c'est bien pourquoi le cas de la Libye nous intéresse au premier chef.
Les mensonges décrits dans mon texte précédent ont pris ce jour une autre ampleur avec la fable qu'a cru devoir raconter à la presse anglo-saxonne Al-Omran Oweib, un des chefs combattants sur place lors de l'arrestation de Kadhafi, à savoir son lynchage évident. Dans une interview "exclusive" à la BBC, ce qui n'étonne qu'à moitié tant ce pays (comme le nôtre) a tout intérêt à ce qu'on se penche pas trop sur les nombreux liens tissés notamment entre ses dirigeants, tels Tony Blair et son successeur  : tout le monde à encore en tête le lamentable renvoi dans son pays d'origine du responsable jugé de l' attentat du Boeing de Lockerbie. Suivons donc avec attention son propos, car il y a là noir sur blanc une tentative supplémentaire de rattrapage de ce qui est bien un forfait décidé en haut lieu (dans plusieurs pays, d'après ce qu'on vient d'écrire) et une affaire rondement menée à peine le dictateur capturé. Ce n'est déjà plus une fable, à ce stade, c'est bien une affaire d'Etat que l'on cherche à étouffer en lançant des contrefeux, dont celui-ci, qui savère particulièrement maladroit, et ne résiste pas longtemps à l'analyse.
L'homme chargé d'appuyer l'invraisemblable thèse officielle commence tout d'abord par affirmer qu'il a tout fait pour sauver le colonel en l'emmenant dans une ambulance alors qu'il n'était que blessé, pour l'emmener dit-il à l'aéroport de Sirte. Le simple examen des photos de cette ambulance dément cette assertion : le véhicule emmenant le corps est bondé, Kadhafi écrasé par le nombre d'hommes en armes à bord, ne bénéficie d'aucune assistance visible, du type respiratoire ou autre : il n'y a pas de médecin à ses côtés dans cette camionette bondée. Il est bien déjà bel et bien mort et considéré comme tel par les occupants de l'ambulance. Al-Omran Oweib ment, ostensiblement, dès le début de l'interview. Pour ceux qui douteraient de ce que j'avance, voici sa version des faits, raconté par la BBC : "le commandant a finalement réussi à le déplacer dans une ambulance (il parle de Kadhafi) et à le conduire vers l'hôpital le plus proche sur le terrain. Beaucoup, beaucoup de [vérifier] points de contrôle m'ont demandé d'arrêter, je n'étais pas d'accord pour arrêter ; J'ai demandé au chauffeur :.... S'il vous plaît allez, s'il vous plaît ne vous arrêtez pas, dépêchez-vous, mais quand l'ambulance est arrivée à l'hôpital de campagne celui-ci trouvé était bondé de voitures et de personnes. J'ai décidé de le transporter par l'ambulance aérienne. La piste d'atterrissage était encore à une certaine distance à l'ouest. Mais le colonel Kadhafi est mort avant d'en arriver là. Soudain, le médecin m'a dit :« Kadhafi est déjà décédé". On peut aussi se poser comme question à propos de ce "commandant" sur ses capacités à s'imposer aux autres, en l'entendant supplier les conducteurs d'aller plus vite : non, décidément rien ne colle dans ce récit monté de toute pièce.
On le voit bien, la tentative d'explication du décès repose sur les lenteurs du trajet, dues aux "vérifications" des points de contrôle, l'auteur tenant à légitimer son organisation pour éviter coup les échappés (la moitié de la famille de Kadhafi aura réussi à s'échapper en Algérie ou au Niger, ce qui ressemble plutôt à une passoire aux frontières). Cela ne tient pas plus debout que l'explication donnée de la mort à l'arrivée seulement. Une deuxième explication infirmée par deux éléments : l'avis d'un médecin légiste, et de journalistes ayant vu le cadavre de prêt, qui affirme que Kadhafi est bien mort d'une balle dans la tête, ce qui laisse rarement le temps de survivre plusieurs heures, et surtout par un cliché de Kadhafi raide mort, le crâne percé par un coup de revolver donné presqu'à bout touchant, étendu non pas dans une ambulance, mais sur l'arrière du pick-up sur lequel il avait été emmené au sortir de sa cache. À noter que c'est à la montée de ce même pick-up que le tyran recevra un coup de crosse de revolver à barillet, qui le fera saigner abondamment, le tyran découvrant de sa main ensanglantée l'étendue de la plaie infligée (les plaies au cuir chevelu font toujours de même).
Un coup de grâce infligé à genoux sur le côté droit du visage, en plein désert, au bord de la route, où avait étè débarqué Kadhafi pour y être éxécuté après y avoir été violenté : il ressort de ces images que le premier réflexe, effectivement, de ceux qui l'avaient arrêté avait peut être bien été de le ramener vivant en ville. On peut raisonnablement penser que celui qui raconte aujourd'hui une fable morbide ait entretemps téléphoné à ces supérieurs pour les prévenir de la capture, et s'entendre recevoir l'ordre de s'en débarrasser au plus vite. Kadhafi rapidement abattu, son corps est remonté non pas à bord du pick-up, mais à bord d'une ambulance Toyota modèle Van datant des années 80. Mais les images démontrent la supercherie. A bord, il n'y a aucune aide médicale, et bien au contraire : le corps de Kadhafi est allongé les pieds vers l'avant, et sa tête est à peine visible sous le genou du dernier occupant monté à bord de l'ambulance. On à affaire à un fourgon mortuaire et non à une ambulance. Le deuxième lot de clichés arrivé dans les rédactions montrait déjà en effet un Kadhafi mort, à terre, et ensuite un corps à moitié dénudé, mais déjà lavé, le visage rougi par les frottements et dénué de toute trace de sang du côté gauche, celui dans lequel il baignait deux miunutes auparavant. Exactement ce que l'on fait chez les islamistes une fois le décès prononcé : mais là, il s'agît manifestement d'un désir d'effacer les coups portés, semble-t-il. Manque de chance, un photographe d'agence arrivé sur place prend à la sauvette la photo du corps dans l'ambulance, déjà bien nettoyé. On a tourné le visage du côté de l'impact de la balle, qui ne semble pas être ressortie, donc. L'image du visage rougi indique que la balle est entrée aua niveau de l'oreille ou de la base du cou, ce que cache un repli de chemise : l'oreille droite saigne abondamment, on retrouvera durant le transport du corps ce filet de sang qui continuera à couler le long dut torse du tyran. Combien de temps à partir de là a duré la scène complète de l'exécution ? Fort peu, et cequi est à retenir est qu'un ordre à sans doute été donné d'effacer les traces visibles des sévices reçus. La grotesque fable du "commandant" Al-Omran Oweiib s'effondre dans ses mensonges successifs : c'est bien un cadavre qu'emporte l'ambulance.. Descendu vivant du pick-up, puis molesté, c'est un Kadhafi raide mort qui part en trombe... vers son réfrigérateur.
L'idée de le faire transférer par avion n'est en revanche pas surprenante et s'explique en effet. Pendant les combats, en février dernier, un C-130 a bien réussi à récupérer des ouvriers du pétrole, mais c'était avec l'aide des SAS anglais. Une fime américaine privée, Global Air Rescue, a bien un service d'ambulance aérienne qui présentait toujours une localisation de desserte surTripoli, Benghazi et Sabha. Mais aucun de ses avions n'y réside :les appareils sont basés à Ashville, en Caroline du Nord. Non, la Libye possède bien un service de ce type, appelé d'ailleurs Air Ambulance qui avait reçu le 4 juin dernier son premier An-74-TK-300 médicalisé, d'une valeur de 15 millions de dollars, tout en gardant ses deux Cessna 560XL Citation XLS. remplaçants de sa SN-601 Corvette 100, son Beech 200C Super King Air et son hélicoptère AgustaWestland AW-119 Ke Koala. L'Antonov des médecins libyens étant basé à Mitiga (à 8 km de Tripoli). C'est un des ses appareils qui avait rapatrie en Hollande le seul jeune survivant du crash d'un Airbus 330 à Tripoli en mai 2010. L'appareil crashé portant les même couleurs que celui bombardé pendant le conflit. Kadhafi utilisait ces appareils pour faire soigner sa famille, quand il ne faisait pas venir à grands frais un dentiste anglais réputé pour le port d'un appareil dentaire à sa fille préférée, celle devenue médecin après avoir été déclarée tuée lors du raid US sur Benghazi (un récit ahurissant de la vie de cette jeune femme est disponible sur le net : aujourd'hui médecin dans un hopital, elle aurait refusé d'y soigner des insurgés blessés (le texte est savoureux, surtout lorsqu'il décrit les visites impromptues du dictateur dans l'école où est sa fille et où tout le monde pense être révoqué ou envoyé en prison si elle n'obtient pas de bonnes notes !). Le seul problème de l'histoire inventée encore une fois étant l'Otan, qui inflige alors au pays une interdiction aérienne de fait depuis le début des combats, et avec qui il aurait fallut négocier le survol d'une zone sensible, puisque bombardée à peine quelques instants avant : difficile à réaliser, et crainte de voir l'avion ou l'hélicoptère... abattu. Non, décidément, ça ne tient pas davantage comme explication. A son arrivée, le corps de Kadhafi saigne encore abondamment de l'abdomen, qui a reçu une balle, et de l'intérieur de l'oreille droite. Des marques de scarification supplémentaires sont apparues durant son transfert : les occupants de l'ambulance ce sont visiblement attaqués à sa dépouille.
Là où il est plus mal placé, notre commandant-électricien visiblement islamiste, d'après la barbe qu'il porte, c'est sur la façon dont Kadhafi a été définitivement mis au silence. Par un coup de pistolet donné sur le côté droit du visage, par un des hommes portant uniforme aperçu sur un des clichés de l'exécution proprement dite. Selon notre story-teller en herbe, Kadhafi s'est pris une balle perdue venue de tireurs de son propre camp. "M. Oweib dit que colonel Kadhafi avait déjà été blessé quand il a été traîné hors de sa cachette. Mais, quand il a été attaqué par une foule furieuse de combattants, l'ancien dictateur a réussi à marcher seulement 10 pas avant de tomber au sol. Lorsque ces premiers hommes l'ont attrapé, M. Oweib a déclaré que l'ancien leader libyen ne semblaient pas se rendre compte que son pouvoir avait glissé de ses doigts. "Quand il est sorti du trou, il a commencé à dire :« quoi de neuf, les gars, s'il vous plaît attendez, quel est le problème je suis avec vous, vous n'êtes pas autorisé à le faire Hey. ?..! Il pensait encore qu'il est le président ou le dictateur. "  Et là encore, les propos ont été traduits différemment dans la presse, Kadhafi ayant supplié qu'on lui laisse la vie sauve en échange d'argent, semble-t-il. Et là où ça devient plus difficilement tenable, c'est quand au détour d'une image on découvre un barbu en casquette qui pourrait très bien être notre commandant à remords, tenant fermement Kadhafi descendu de son pick-up pour se rendre sur le lieu de son éxécution sommaire : l'homme le dirige véritablement, accroché à sa vareuse marron, d'une poigne ferme. Si c'est bien lui, difficile de clamer aujourd'hui qu'il aura tout fait pour lui épargner d'être tué... 
Kadhafi, selon lui encore, aurait donc été victime d'une balle à la trajectoire presqu'aussi fabtasque que celle qui a tué Kennedy : selon la BBC, toujours "M. al-Oweib décrit en détail la féroce fusillade qui a eu lieu à la périphérie de Syrte. Il a dit que, alors que ses hommes sortaient le colonel de la conduite de drainage infâme, ils sont tombés sous le feu venu de trois côtés. Dans la chaleur et le chaos de la bataille, dit-il, il était impossible de dire qui avait tiré la balle mortelle. « Je n'ai pas vu quelle arme a tué Kadhafi", at-il dit. « Il y avait des [tirs] provenant du trou et de la rue. [Les gens étaient] arrivaient depuis le côté, et ils couraient en tirant pour se sauver." Le commandant a admis que certains de ses combattants avaient voulu tuer l'ancien dictateur sur place. Mais il a dit qu'il avait plaidé auprès d'eux de ne pas le faire. Il voulait le ramener vivant. "J'ai essayé de sauver sa vie », dit-il, « mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais rien faire pour lui. Même si il était mon ennemi, je voulais l'emmener vivant à Misrata, pour le juger." Là encore, les vidéos sortant tout droit des téléphones portables ruinent cette vision des choses : Kadhafi a été liquidé à bout portant et non par des tirs venus d'ailleurs. Ce qu'on entend quand il descend de son pick-up, la tête ensanglantée, ce sont les tirs de joie de ceux qui sont autour de lui : le mouvement de foule n'est en rien un échange de tir avec un adversaire totalement absent de la scène. Dans le chaos d'une des vidéos, on voit le dictacteur descendu péniblement de son 4x4, recevant un coup de crosse en pleine tête, puis être emmené un peu plu loin, avec des bruits de tirs, mais quoi ne sont en rien ceux d'éventuels ennemis : tous ceux qui sont autour de lui sont debout, à visage découvert, et ne sont aucunement en train de répondre à des tirs adverses. Le mensonge est complet, à ce stade. L'auteur du témoignage oublie de préciser que Kadhafi n'a pas reçu une balle, mais deux. Celle au ventre, visiblement destiné à le faire souffrir longtemps, et une en pleine tête pour mettre fin à ses jours. Kadhafi n'est pas mort devant la conduite de drainage : et lorsqu'il descent du 4x4 sur lequel on l'a juché, visiblement atteint aux jambes par les schrapnels, exactement comme son aide de camp (lire l'épisode précédent) il n'a visiblement encore reçu aucune balle, contrairement à ce que raconte M. al-Oweib. Sur les photos, le décor à l'arrière du pick-up d'où il est descendu n'est pas le même que celui qui entourait l'endroit où il a été trouvé caché.
Autre point allant à l'encontre de ce que raconte le commandant al-Oweib : les photos de l'attaque du convoi de Kadhafi montrent aujourd'hui plus de 50 cadavres aux côtés des voitures calcinées. Devant l'égoût, quatre corps seulement ont été montrés, avant de vite disparaître rapidement. Selon le témoignage de l'aide de camp de Kadhafi, entendu ici hier, il ne restait que fort peu d'hommes valides pour le protéger. Les cadavres étendus raides morts devant le conduit induisent qu'il ne pouvait y avoir d'autres combattants alentour susceptibles de tirer comme il l'indique : et mieux encore, l'emplacement n'est visiblement pas le même : deux ou trois images fugaces montrent que l'on est déjà plus au même endroit : le 4x4 avec un Kadhafi vivant à bord, mais blessé aux jambes, avait déjà fait quelques kilomètres avant de s'arrêter pour en finir. Sur une autre image volée, le groupe qui va le tuer se dirige vers un homme seul qui semble tenir un téléphone à la main droite et qui semble surtout les attendre au milieu de la route, à l'endroit choisi pour l'éxécution.
Et comme cela ne semble toujours pas suffire, voilà que survient un autre larron nommé Sanad al-Sadek al-Ureibi, qui depuis avant hier revendiqued'avoir lui-même exécuté Kadhafi, en exhibant une bague, portant le nom de sa seconde femme, et la vareuse marron enlevée au dos du dictateur. Or, à bien examiner les images encore une fois, on constate une chose évidente : le fameux "tueur de Kadhafi" revendiqué est tout simplement celui qui a réussi à se glisser aux premières loges lors du transfert d'ambulance : juste à côté du corps du tyran, assis du côté droit du corps : celui où se tenait la bague. Revenu se faire congratuler dans sa caserne (c'est un ancien soldat de Kadhafi qui a rejoint les rebelles), il peut même exhiber un pistolet d'or qu'il aurait subtilisé au dictateur : très bien, mais la veille, un autre gamin avait revendiqué avoir trouvé le même, dans le même égoût où se terrait le dictateur... cela commence à faire beaucoup de pistolets d'or en vadrouille, cet assassinat. Et des pistolets en or, à vrai dire, ce n'est pas ce qui manque depuis hier...
Car un gamin de 18 ans, appelé paraît-il Mohammed al-Babi, avait exhibé en premier le pistolet d'or de Kadhafi... que lui avait visiblement tendu un dignitaire militaire du nouveau régime, placé derrière lui sur tous les clichés. le hic, c'est que de news en news, le gamin change de nom et s'appelle aussi Omran Shaaban, et qu'il a alors 21 ans. Tous deux, se présentant de la même faion sous la même photo, mais avec un nom différent, racontaient la même histoire aux médias : être allé au fond du tuyau pour tomber face à face avec Kadhafi et lui chipper son fameux pistolet. Mais tous les interviews d'al-Babi-Shaaban n'indiquaient pas une chose bien plus importante que ce pistolet d'opérette : "depuis le retour des combattants de la dernière ligne de front dans le conflit qui a duré huit mois, un pistolet d'or de Kadhafi, des mitraillettes et un téléphone satellite sont passés de main en main. « Le dernier appel reçu sur son Thuraya venus de Syrie. C'était une dame au téléphone », selon un membre de la brigade". Kadhafi téléphonait bien sur le réseau Thuraya, un modèle du réseau Iridium, via un téléphone du type de celui qu' utilisait Reyes, des Farcs, ou Ben Laden... ou les attaquants de Mumbaï ! Autant on a pu admirer le pistolet, autant le téléphone on en attend toujours une image... remarquez, on avait réussi à trouver celui d'un de ses officiers, saisi à Misrata : c'était bien le même queceux vus à Mumbaï !!! Un téléphone et un réseau.... espionnable, avec des matériels comme celui-ci... le SISI (bien nommé !). Un appareil qui n'est pas sans en rappeler fortement un autre.... (les français n'auraient-ils que racheté une fabrication étrangère pour en faire leur ordinateur espion ? Voilà une autre piste intéressante qui s'ouvre à l'enquête !).
Mais comme cela ne semble toujours pas suffire, voilà qu'apparaît un troisième larron, qui s'appelle Nabil Ali Dagouich, cette fois : il a 23 ans et clame partout qu'il est allé lui aussi au fond du tunnel chercher... un troisième pistolet d'or. Ce tuyau de béton est devenu en quatre jours une vraie caverne d'Ali Baba, ou s'est retroué encombré comme un métro à l'heure de pointe ! Lui est présenté il est vrai par le Sun, qui, en journal habitué au glauque, n'a rien trouvé de mieux que d'envoyer son reporter au fin fond de la chambre froide de supermarché où le cadavre du dictateur et de son fils reposaient. Pour y prendre la pose, uniquement  ! Remarquez, c'est grâce à lui que j'ai pu apprendre qu'un troisième refroidi avait rejoint la chambre froide : le ministre de la défense de Kadhafi, Abu Bakr Younis, prétendu lui aussi réfugié dans le même tuyau, et qui serait mort... lors de son transfert à l'hôpital (lui aussi !)...quant au fameux pistolet, il faut savoir que dans les différents palais de Kadhafi et de ses fils on a pas cessé d'en découvir, et que même depuis hier on en vend déjà des répliques sur e-Bay...
Et comme visiblement ça ne suffit toujours pas (?), depuis hier on une nouvelle théorie d'apparue : ce seraitun de ces gardes qui l'aurait tué, paraît-il, maintenant, pour lui éviter le déshonneur on suppose : l'un de ces aides, nous en avons parlé hier, et il a bien confirmé l'attaque et les blessures occasionnées, ainsi que le peu de survivant du tir du missile dévastateur HellFire. Yahoo News s'offre même un superbe "selon d'autres témoignages, Kadhafi aurait été tué dans une fusillade à l'intérieur même de l'ambulance qui l'emmenait". Ce que contredisent les deux clichés montrés du corps du dictateur dans cette même ambulance ! On cherche visiblement à créer la confusion dans le public : c'est le phénomène de la rumeur entretenue, qui cherche souvent à masquer une triste réalité, celle d'un pouvoir aux abois. 
Le hic, c'est qu'on possède une image de ce qui semble bien être la sortie du tunnel où s'était réfugié Kadhafi (vérifier les câbles à terre qui en attestent) : il y a un homme étendu par terre, un de ses gardes, et autour de lui sept personnes visibles, dont aucune ne ressemble ni au gamin ayant pris le fameux pistolet, ni notre Sanad al-Sadek al-Ureibi, à moins que ce ne soit le soldat portant un casque et muni il est vrai d'un pistolet. En tout cas, contrairement à ce qu'affirme Al-Omran Oweib, autour du dictateur arrêté personne ne cherche à se protéger : tous les ennemis ont été éliminés, et la balle perdue annoncée pourra toujours attendre : Kadhafi à bel et bien été lynché. Sur le cliché, un homme détonne : habillé de bleu, il prépare ostensiblement et très calmement un revolver, le dos tourné à la scène, comme si l'arrestation de Kadhafi le laissait indifférent, et qu'il se concentrait déjà sur une autre tâche (laquelle ?). Une attitude très surprenante ! Est-il en train de menacer un homme à terre, est-il en train de discuter avec un blessé, où est-il en train de préparer une exécution ? Dés la sortie de sa cache, en tout cas, le sort du dictateur était scellé. Ce que se refuse toujours à admettre le pouvoir en place, qui visiblement s'est entendu pour se débarrasser d'un encombrant personnage. "Personne ici n'a tué Kadhafi" fait-on dire à ceux qui étaient sur place (preuve que quelque chose a été arrangé), et le président du CNT dit de même. Son vice-président lui aussi, car il n'apprécie pas trop que l'on fouille dans les documents de l'ancien régime : dans des bureaux dévastés, on a retrouvé sa signature sur un papier numéroté 8/2311 officialisant la peine de mort contre 32 accusés, qui ont tous été fusillés, en date du 16 juin 2008. Ces derniers temps, on avait semble-t-il retrouvé les restes de ces malheureux (et ceux du carnage d'Abou Slim de 1996) : l'enquête "impartiale" promise depuis avec des médecins légistes appelés a déjà rejoint les cadavres sous terre : elle a été vite enterrée. L'homme qui a trois années à peine faisait assassiner le peuple libyen opposé à Kadhafi prétend aujourd'hui vouloir diriger le pays à sa place. Le scandale libyen est là : on ne me fera jamais croire que les services secrets anglais, américains ou français aient pu ne pas connaître ses terribles responsabilités. Et autant pactiser avec lui trois années plus tard.
PS : depuis ce matin, le corps de Kadhafi a disparu définitivement dans le désert libyen. C'est bien un Ben Laden bis. Fini l'exposition pour les enfants (?), terminé le grand cirque médiatique. Une autopsie aurait eu lieu, mais dans le frigo même, dont on aura paraît-il un jour les résultats. Ceux qui ont vu le corps après l'annonce de l'autopsie menée n'y ont trouvé aucune trace d'acte médical. Pour annoncer l'enterrement à la sauvette, l'incroyable Abdul-Jalil est allé de son couplet nouveau sur les gardes du corps qui l'auraient assassiné pour éviter qu'il ne parle, selon lui. Son abjection n'a aucune limite "« Ceux qui ont voulu le tuer étaient ceux qui lui étaient fidèles ou qui avaient joué un rôle sous ses ordres ; sa mort est leur avantage » ose-t-il déclarer ce matin même. A ce stage de mensonge, on est bien en présence de la graine de dictateur

Libye: Saïf al Islam Kadhafi préparerait sa fuite du pays

20Minutes.fr
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Créé le 25/10/2011 à 09h15 -- Mis à jour le 25/10/2011 à 09h15

FUITE - Saïf al Islam est le dernier fils en fuite de Mouammar Kadhafi...

Saïf al Islam Kadhafi, fils en fuite de Mouammar Kadhafi, se trouverait dans l'extrême sud-ouest de la Libye, à proximité des frontières avec l'Algérie et le Niger, et préparerait sa fuite, a annoncé lundi soir un responsable du Conseil national de transition (CNT). 
«Il est au sud de Ghat (ndlr, à un millier de kilomètres au sud de Tripoli), dans la région de Ghat. Il possède un faux passeport libyen qui lui a été remis dans la région de Mourzouk», a dit ce responsable, joint par téléphone par Reuters.

Sa fuite serait préparée par l'ancien chef des services de renseignement, Abdallah al Senoussi, également dans la région. Depuis la mort de Mouammar Kadhafi, jeudi dernier alors qu'il tentait de fuir Syrte, Saïf al Islam, qui était considéré comme son dauphin, a été signalé tour à tour dans la région de Syrte puis près de Bani Walid, beaucoup plus au nord.

Dernier fils en fuite

C'est l'interception de conversations par téléphone satellite Thuraya qui aurait permis aux nouvelles autorités libyennes de retrouver sa trace dans la région désertique de Ghat.

«Nous avons également été alertés par une source d'un service de renseignement voisin», a ajouté le responsable du CNT.

Mais la géographie locale favoriserait sa fuite. «Cette région est très, très difficile à surveiller et à encercler. Il nous faut des avions. Même l'Otan ne peut pas contrôler cette zone», a-t-il souligné.

Saïf al Islam est le dernier fils Kadhafi encore en fuite: trois autres ont été tués dont Mouatassim, mort le même jour que leur père, jeudi dernier, après avoir été capturé près de Syrte, deux se sont réfugiés en Algérie, un dernier, Saadi, a fui au NigerSaïf al Islam Kadhaf et Abdallah al Senoussi sont tous deux visés par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale de La Haye pour crimes contre l'humanité.
 Reuters

Libye: Mouammar Kadhafi enterré ce mardi dans un endroit secret du désert

20 Minutes.fr
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Créé le 25/10/2011 à 09h22 -- Mis à jour le 25/10/2011 à 09h29

ENTERREMENT - L'ancien «Guide» a été tué jeudi dernier...

Mouammar Kadhafi, qui reposait à Misrata depuis sa mort, a été inhumé ce mardi à l'aube dans un endroit tenu secret du désert libyen, rapporte la télévision Al-Jjazira citant des sources au sein du Conseil national de transition libyen (CNT). L'annonce de cette inhumation avait été annoncé lundi soir un responsable du Conseil national de transition (CNT).
L'ex-dirigeant libyen, tué jeudi alors qu'il tentait de fuir la ville de Syrte, doit être enterré avec son fils, Mouatassim, tué le même jour dans des circonstances également troubles.

Depuis sa mort, la dépouille de Mouammar Kadhafi, transférée à Misrata, avait été exposée au public et des milliers de Libyens ont défilé dans l'entrepôt frigorifique d'une banlieue de cette ville martyre de la révolution libyenne où reposait son corps.

«Il sera enterré demain (mardi) lors d'une simple inhumation, en présence de cheikhs. Cela aura lieu dans un lieu inconnu, en plein désert», a dit ce responsable, joint par téléphone par Reuters. Les nouvelles autorités libyennes avaient décidé un peu plus tôt dans la journée de ne plus exposer au public la dépouille mortelle de Mouammar Kadhafi et de son fils Mouatassim.

Décomposition des corps

Une équipe de Reuters TV a constaté lundi soir que la chambre froide où reposait jusque là le corps du guide déchu avait été vidée. Auparavant, et pour la quatrième journée consécutive, des Libyens avaient défilé devant la dépouille de Mouammar Kadhafi pour s'assurer de la mort de l'homme qui a gouverné d'une main de fer leur pays pendant 42 ans.

Son corps gisait, enveloppé dans une couverture, sur un matelas maculé de sang dans un entrepôt frigorifique de Misrata. A ses côtés reposaient Mouatassim et son ministre de la Défense. Compte tenu des allées et venues incessantes, la réfrigération n'était plus suffisante pour empêcher un début de décomposition des corps. «Les corps ne pouvaient tenir plus longtemps», a expliqué au téléphone le responsable du CNT.

Kadhafi souhaitait être enterré à Syrte

Très peu de Libyens s'émeuvent du fait que le guide et son fils ne soient toujours pas inhumés quatre jours après leur décès, comme le veut le rite musulman qui prescrit un enterrement le jour même de la mort, de préférence avant le coucher du soleil. «S'il avait été un homme bon, nous l'aurions porté en terre. Mais Kadhafi a choisi lui-même sa destinée», explique Salem Chaka, qui s'est rendu lundi devant les corps.

Un autre «visiteur», qui affirme avoir fait 400 km au volant pour voir les corps, a ajouté: «Je suis venu pour m'assurer de sa mort de mes propres yeux (...) Chaque Libyen doit venir le voir». Dans son testament, Mouammar Kadhafi avait demandé à reposer à Syrte, sa ville natale où il a trouvé la mort dans des conditions qui demeurent obscures après avoir été capturé par les combattants du CNT.

Les chefs du CNT voulaient eux qu'il soit inhumé dans un endroit tenu secret pour éviter que sa sépulture ne devienne un lieu de pèlerinage pour ses partisans. La tribu des Kadhafa, à Syrte et dans sa région, demandait elle que le corps lui soit remis pour l'enterrer dans sa ville natale. «Aucun accord n'a été trouvé avec sa tribu pour une remise du corps», a souligné le responsable du CNT joint lundi soir.
 Avec Reuters

Cacophonies françafric?

RFI

Cameroun: la France lâche-t-elle Paul Biya ?

Une femme vote dans un bureau de Yaoundé, le 9 octobre 2011.
Une femme vote dans un bureau de Yaoundé, le 9 octobre 2011.
REUTERS/Akintunde Akinleye

Par Ursula Soares
Après avoir déclaré que l’élection présidentielle au Cameroun s’était déroulée « dans des conditions acceptables », la France a modifié sa position en parlant de « nombreuses défaillances et irrégularités ».L’opposition a apprécié que la France ait revu sa position. Du côté du gouvernement camerounais, on accepte mal que « certains se croient obligés de donner des leçons ».

Pour la première fois après des années de soutien sans faille au président du Cameroun Paul Biya, la France, ancienne puissance coloniale du Cameroun, a parlé de « nombreuses défaillances et irrégularités » lors du scrutin présidentiel du 9 octobre 2011 et demandé que des mesures soient prises.
Une « réévaluation conjointe entre l’Elysée et le Quai d’Orsay »
La France a ainsi revu sa position, qui n’était pas tout à fait la même deux jours après le vote. En effet, le 11 octobre 2011, Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères, avait déclaré que les élections au Cameroun s’étaient déroulées dans des « conditions acceptables ». Mais ce week-end, c’est une autre position de Paris qui est venue, en quelque sorte, contredire celle prise par le chef de la diplomatie française. Ce samedi 22 octobre 2011, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, a indiqué que « lors du scrutin, de nombreuses défaillances et irrégularités ont été constatées ».
Y-a-t-il eu un recadrage de la présidence française ? Une source diplomatique a préféré parler d’une « réévaluation conjointe entre l’Elysée et le Quai d’Orsay » en fonction des informations qui remontaient, petit à petit, du Cameroun.
Paris « prend acte »
Le porte-parole du Quai D’Orsay, Paul Valero, a ainsi déclaré que Paris a « pris acte » du résultat et a averti que la France souhaitait « que des mesures soient prises pour que ces irrégularités ne se reproduisent pas lors des scrutins législatifs et municipaux de 2012 ».
Interrogé par RFI, John Fru Ndi, président du Social Democratic Front (SDF), principal parti d’opposition camerounais, apprécie que la France ait revu sa position et espère qu’elle fera quelque chose pour s’assurer que les prochaines élections au Cameroun soient crédibles et acceptables.

John Fru Ndi, président du Social Democratic Front (SDF).
J’apprécie vraiment que la France ait revu sa position. Je suis sûr qu’elle a fait une enquête au point d’accepter son erreur de jugement.
 

24/10/2011 par RFI

De son côté, Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti du président Paul Biya, réagissant sur RFI au communiqué du porte-parole du Quai d’Orsay, rappelle que le Cameroun n’accepte pas que «certains se croient obligés de donner des leçons, oubliant que le Cameroun est un pays souverain et qu’il a à sa tête un président élu par les Camerounais ». Il affirme également qu’il n’y a pas eu de « graves irrégularités » au Cameroun.

Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du Rassemblement démocratique du peuple camerounais.
Si des noms de personnes décédées figuraient sur des listes électorales, c’est parce que les gens n’ont pas pris l’habitude de déclarer les décès.
 

24/10/2011 par Carine Frenk

Grégoire Owona répondait aussi aux propos de l’ambassadeur des Etats-Unis à Yaoundé, Robert Jackson qui, après avoir estimé que l’élection présidentielle du 9 octobre au Cameroun était entachée « d’ irrégularités à tous les niveaux », a fait 19 recommandations, parmi lesquelles l’adoption du bulletin de vote unique afin d’empêcher « l’achat des voix », et demandé au parti au pouvoir de s’abstenir de « susciter la peur en faisant valoir que voter pour l’opposition entraînerait l’instabilité et la guerre civile ».
Rappelons que Paul Biya, 78 ans, est au pouvoir depuis 1982. Le 9 octobre 2011, il a été élu pour un sixième mandat consécutif. La Cour suprême l’a crédité de 77,98% des voix contre 10,71% pour son opposant historique John Fru Ndi. En 1992, lors de la victoire de Paul Biya contre le même John Fru Ndi à la première présidentielle pluraliste, la France avait clairement soutenu le président sortant, malgré une victoire très sérieusement contestée. 
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