dimanche 18 septembre 2011


LIBYE. L'annonce du gouvernement de transition reportée sine die, selon le CNT

Publié le 18-09-11 à 14:31    Modifié à 17:40     par Le Nouvel Observateur avec AFP     Réagir

Le numéro deux du Conseil national de transitiona annoncé une "finalisation des consultations".

Le gouvernement de transition dit contrôler actuellement 90% du territoire libyen. (JOSEPH EID / AFP)Le gouvernement de transition dit contrôler actuellement 90% du territoire libyen. (JOSEPH EID / AFP)
L'annonce d'un gouvernement de transition en Libye a été reportée sine die, a annoncé dimanche 18 septembre à Benghazi (est), le numéro deux du Conseil national de transition (CNT), Mahmoud Jibril.
"L'annonce d'un gouvernement de transition a été reportée sine die pour finaliser les consultations", a dit Mahmoud Jibril lors d'une conférence de presse.
Cette finalisation se poursuit alors que les forces rebelles tentent de vaincre la résistance des hommes du régime déchu dans ses derniers bastions.
Le nouveau gouvernement sera chargé de gérer la transition en attendant de nouvelles élections et la rédaction d'une nouvelle Constitution. Il sera aidé dans sa tâche par l'ONU, dont le Conseil de sécurité a annoncé la levée partielle du gel des avoirs libyens et l'envoi d'une mission de trois mois en Libye.
Des divergences sur la composition
Mahmoud Jibril, qui fait office de Premier ministre du CNT en charge des affaires internationales, va rester à ce poste, précise un responsable sous couvert d'anonymat. Le gouvernement devrait compter 34 ministres avec probablement deux femmes au rang de ministre.
Mais ce même responsable fait état de "divergences" sur la composition du gouvernement.
Selon lui, Ali Tarhouni, chargé actuellement des Finances et du Pétrole, sera nommé vice-président chargé des Finances et de l'Economie, alors que Oussama Al-Jouili sera nommé à la Défense et Abdel Rahmane Ben Yezza au Pétrole.
Reconnu par l'ONU comme représentant du peuple libyen, le CNT a annoncé le 2 septembre qu'il comptait diriger le pays jusqu'à l'élection dans huit mois d'une Assemblée constituante, avant des élections générales un an plus tard.
Restent les derniers bastions de Kadhafi
Mais, avait expliqué un émissaire de l'ONU, Ian Martin, le délai de huit mois ne devrait débuter que lorsque les nouvelles autorités auront déclaré la "libération" totale du pays. Pour le moment, elles disent contrôler actuellement 90% du territoire libyen.
Cette annonce devra pour l'instant attendre, les combattants restés fidèles à l'ex-leader en fuite opposant depuis trois jours une résistance farouche dans leurs bastions de Syrte et de Bani Walid.
A Syrte, région natale de Mouammar Kadhafi à 360 km à l'est de Tripoli, les forces du CNT ont réussi à avancer dans la ville samedi. Mais elles ont dû se replier dans la nuit sous le feu du camp adverse, sans pouvoir sécuriser les positions avancées conquises.
Au moins 24 combattants du CNT ont été tués et 40 personnes blessées par les pro-Kadhafi qui utilisent roquettes, obus et artillerie lourde, mais aussi tireurs embusqués pour défendre leurs bastions. La situation y est mouvante avec les combattants qui entrent et sortent au gré des combats.
Un journaliste français blessé
Parmi les blessés figurent un journaliste français, Olivier Sarbil, photographe et vidéaste indépendant basé à Bangkok. "Hier nous avons fait face à une forte résistance et nous nous attendons à la même chose aujourd'hui", a déclaré un porte-parole du commandement des opérations, Ahmed al-Zlitni.
Pourtant, au moins 6.000 combattants du CNT ont été mobilisés sur ce front, selon le commandant Salem Jeha. Lequel affirme que ses hommes contrôlent l'aéroport et une importante base aérienne.
Mais selon un combattant, Abdel Rauf al-Mansouri, malgré ce déploiement massif, seul un petit nombre d'hommes combattent. "Nous ne tenons même pas 5% de Syrte parce que nous ne faisons que pénétrer puis ressortir".
A Bani Walid, une vaste oasis située à 170 km au sud-est de Tripoli, de violents combats ont eu lieu samedi après une contre-attaque des pro-Kadhafi qui a coûté la vie à un combattant et en a blessé plusieurs.
Là aussi, les combattants ont dû opérer un repli tactique pour éviter, selon eux, d'être pris sous les tirs des tireurs embusqués dans cette ville à la topographie compliquée.
Une affaire de "quelques jours"
L'Otan, qui contribue à l'effort militaire des ex-rebelles, a touché 11 cibles samedi dans la région de Syrte et 11 dans l'oasis de Djofra à environ 300 km au sud de Misrata et toujours sous contrôle des pro-Kadhafi, selon son rapport quotidien.
Malgré la bataille féroce, le porte-parole militaire du CNT, Ahmad Bani, a affirmé que la prise de Syrte et de Bani Walid était une affaire de "quelques jours". Et une annonce de leur chute sera suffisante, selon lui, pour vaincre la résistance des "mercenaires" à Sebha, un autre bastion à 750 km au sud de Tripoli.
Cette volonté d'en finir rapidement survient avant la réunion la semaine prochaine de l'Assemblée générale de l'ONU à New York à laquelle participera Moustapha Abdeljalil, après l'attribution du siège de la Libye au CNT. Il rencontrera aussi mardi le président Barack Obama.
Le Nouvel Observateur - AFP

samedi 17 septembre 2011


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Rezag-Bara évoque les risques d'un possible effritement identitaire en Libye

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Le conseiller à la présidence de la République,Kamel Rezag-Bara, s'est inquiété samedi à Alger des dangers pouvant résulter d'un éventuel « effritement identitaire » en Libye.
Cette possibilité, si elle venait à se confirmer, pourrait avoir des « répercussions importantes sur l'ensemble des pays de la région », a précisé, Rezag Bara lors d'une rencontre-débat sur le thème: « Le danger de la menace terroriste à la lumière de la situation en Libye », dans le cadre d'une rencontre sur cette thème.
Il a estimé que l'Etat central de la Libye, « qui s'est construit au fil des civilisations risque d'être disloqué à la lumière des derniers évènements qu'il a connus », d'où l'importance, a-t-il dit, d’œuvrer pour une « édification institutionnelle et un retour de la bonne gouvernance dans ce pays ».
Abordant la question des Touaregs, il a notamment souligné les dangers qui pèsent sur ceux de Libye. Les Touaregs ont leur appartenance nationale, que ce soit en Algérie, en Tunisie, en Libye, au Mali, au Niger ou en Mauritanie, a-t-il précisé.
La rencontre sur le danger de la menace terroriste à la lumière de la situation en Libye, animée par des experts nationaux et internationaux à laquelle prennent part des ambassadeurs accrédités en Algérie, entre dans le cadre de la sensibilisation de l'opinion publique nationale et internationale sur les dangers du fléau du terrorisme.
Les participants, dont des représentants du mouvement associatif, des parlementaires, et des acteurs économiques, débattront aussi de la gravité de la situation, non seulement dans la région de la Méditerranée, mais aussi à travers le monde.

Paris refuse d'accueillir des réfugiés de la guerre en Libye

LEMONDE | 17.09.11 | 14h32   •  Mis à jour le 17.09.11 | 20h19
Des migrants africains attendent d'embarquer à Misrata, le 4 mai/
Des migrants africains attendent d'embarquer à Misrata, le 4 mai/AFP/CHRISTOPHE SIMON
GENÈVE CORRESPONDANCE - Alors que Paris s'enorgueillit haut et fort d'avoir joué un rôle crucial dans la libération du peuple libyen, certains militants des droits de l'homme, eux, pointent ce qu'ils estiment être une distorsion entre le discours officiel et certains actes.
Geneviève Jacques, chargée de mission pour la FIDH et la Cimade (Groupe antiraciste d'accompagnement et de défense des étrangers et migrants) était de passage à Genève, mercredi 14 septembre, en marge de la 18e session du Conseil des droits de l'homme, pour, entre autres, dénoncer l'attitude du gouvernement français qui refuse toujours d'accueillir le moindre réfugié de la guerre en Libye. Et ignore ainsi les appels du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). "L'engagement militaire de la France devrait au contraire lui donnerdavantage de responsabilité vis-à-vis des victimes de la guerre", estime Mme Jacques qui s'est rendue en mission dans les camps installés en Tunisie et en Egypte en avril et en mai.
DÉCOMPTE POINTILLEUX
Elle décrit ainsi la situation tragique d'environ 5 200 migrants principalement Africains - des Somaliens, des Erythréens, des Soudanais du Darfour, des Irakiens, des Ethiopiens et des Ivoiriens - qui ont fui les combats ou les agressions dont ils sont maintenant l'objet en Libye, et sont maintenant "coincés" dans les camps.
Contrairement aux quelque 207 000 migrants qui ont été rapatriés chez eux, sous l'égide de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) - sur un total de 672 000 étrangers ayant fui la Libye -, ils ont demandé à être placés sous protection du HCR et ont obtenu un statut officiel, au terme d'une longue procédure.
Début mars 2011, Antonio Guterres, le directeur du HCR, avait lancé un appel à "la solidarité internationale" pour leur " réinstallation d'urgence". Il évoquait des cas"très minoritaires, mais qui méritent une attention toute particulière". En juin, en visite au camp de Chouchan, près de la frontière tunisienne avec la Libye, M. Guterres avait estimé "urgent que ces personnes puissent reconstruire leur vie".
Selon les statistiques du HCR, onze Etats ont répondu à l'appel, s'engageant àaccueillir 2 500 réfugiés. Arrivent en tête les Etats-Unis avec 1 550 "places de réinstallation" promises et la Norvège (425 places), puis viennent la Suède, les Pays-Bas, la Belgique, l'Irlande, le Canada, l'Australie, le Portugal, le Danemark et la Finlande.
Mais pour le moment, seulement 316 réfugiés ont pu quitter les camps. Dans ce décompte pointilleux, les grands absents sont l'Allemagne, le Royaume-Uni, et la France qui estime, quant à elle, avoir suffisamment donné en contribuant à hauteur de 3 millions d'euros aux opérations de rapatriement de l'OIM.
En réponse à une question écrite posée par le député socialiste Jean-Louis Bianco, le Quai-d'Orsay a brandi début août la menace de "flux migratoires significatifs, aussi bien régionaux qu'à destination de l'Europe" expliquant ne pas être en mesure d'accueillir de réfugiés libyens en France. Ce qui fait bondir la FIDH.
Geneviève Jacques remarque que "seuls 4 % de ceux qui ont fui la Libye, soit 26 000 personnes, ont afflué vers l'Europe. Parler de risque d'invasion massive est un fantasme", ajoute-t-elle, regrettant que "la politique migratoire de Nicolas Sarkozysoit essentiellement fondée sur l'obsession de la fermeture des frontières".
Agathe Duparc