mardi 9 août 2011

La rébellion libyenne, combien de divisions?


L'EXPRESSE.fr

Par  et Nadéra Bouazza, publié le 09/08/2011 à 19:09
La rébellion libyenne, combien de divisions?
Le président du CNT Moustapha Abdeljalil a suspendu lundi 8 aout le bureau exécutif , l'équivalent de son gouvernement, dix jours après l'assassinat du général Younès, chef militaire de la rébellion.
REUTERS/Esam Al-Fetori

La dissolution du gouvernement du CNT, deux semaines après la mort du chef militaire rebelle met à jour les tensions au sein des opôsants au colonel Kadhafi.

La confusion règne au sein de la rébellion libyenne après l'assassinat du chef militaire Abdel Fatah Younès, fin juillet. Et le limogeage du gouvernement rebelle par le Conseil national de transition (CNT), l'organe de rébellion, établie à Benghazi, est la dernière illustration de ce malaise. 
C'est la mort mystérieuse du chef militaire Abdel Fatah Younès, le 28 juillet à Benghazi, qui a servi de révélateur de ces tensions. Le corps criblé de balles et partiellement brûlé du chef militaire a été retrouvé en périphérie de la ville, suscitant le trouble dans la "capitale" du CNT. Il a été tué après avoir été rappelé du front pour un interrogatoire sur des questions militaires à Benghazi, selon certaines versions, pour être arrêté selon d'autres. 
Le mystère de la mort d'Abdel Fatah Younès
Avant son ralliement à la rébellion, Abdel Fatah Younès, ministre de l'Intérieur libyen, était considéré comme le numéro deux du régime du colonel Kadhafi. Il avait participé au coup d'Etat qui avait porté le colonel au pouvoir en 1969. Il s'était rallié aux insurgés, tout comme Moustapha Abdeljalil -alors ministre de la Justice-, actuel président du CNT, dès le début du mouvement de contestation contre le colonel Kadhafi en février. Bien que sa tête ait été mise à prix par Tripoli, une fille de Mouammar Kadhafi, Aïcha, avait laissé entendre, en mars, qu'il était resté loyal à son père. Et récemment, certaines rumeurs l'accusaient d'avoir repris contact avec Tripoli. 
Les rebelles ont rejeté la mort du général sur les forces loyales au régime de Mouammar Kadhafi, mais cette mort a provoqué nombre de rumeurs, certaines affirmant que les rebelles avaient eux-mêmes arrêté et tué le général, qu'ils soupçonnaient de trahison. L'existence d'une possible "cinquième colonne" derrière les lignes rebelles a également été évoquée. 
La coalition du 17 février, groupe impliqué dans le soulèvement et la mise en place des institutions rebelles à Benghazi, avait demandé, le 3 août, le limogeage de plusieurs figures du CNT après la mort du général, dont Ali al-Essaoui, en charge des affaires internationales et le juge Joummah al-Jazoui al-Obeïdi, à l'origine de la demande d'arrestation de Younès. La coalition demandait qu'une "enquête complète et indépendante" soit menée sur leur rôle dans "l'arrestation illégale et humiliante" du général Younès. 
Pour ajouter au malaise, la tribu des Al-Obeïdi, à laquelle appartenait le général Younès, a menacé de se faire justice elle-même si le CNT n'arrêtait pas les coupables présumés et ne donnait pas rapidement une version crédible des faits. 
Manque d'unité militaire
Sur le plan militaire, les forces rebelles manquent de coordination, ce qui expliquerait la lenteur de leur avancée face aux troupes du colonel Kadhafi. Elles regroupaient jusqu'à présent plusieurs dizaines de brigades plus ou moins indépendantes du commandement, pour la plupart composées de volontaires civils. Le CNT a d'ailleurs ordonné à toutes les milices de se dissoudre et de se rallier au Conseil transition après l'assassinat du général Younès.  
Le Figaro évoquait récemment les faiblesses militaires de la rébellion, incapable de tirer profit du soutien de l'Otan depuis mars et de la livraison d'armes modernes par la France et le Qatar depuis le mois de juin. "Aucune coordination réelle n'existe entre les trois fronts rebelles que sont Brega, Misrata et le Djebel Nefousa" expliquait Renaud Girard. 
La revanche des chefs de "l'intérieur"
Le remaniement de lundi est sans doute une tentative pour restaurer la crédibilité du CNT, reconnu par plusieurs pays occidentaux comme "seule autorité gouvernementale en Libye", et alors que la France vient de dégeler 182 millions d'euros d'avoirs libyens à son profit. 
Ces derniers développements pourraient aussi représenter, selon le New York Times, une réponse à la pression des leaders de "l'intérieur", qui sont à l'origine de la rébellion, d'écarter les opposants revenus d'exil, qui détenaient les principaux postes de direction. Depuis plusieurs mois, beaucoup se plaignaient que les membres du cabinet étaient inconnus des Libyens, et plus souvent présents à l'étranger qu'au pays, tout particulièrement au Qatar, pays devenu le parrain de la rébellion, explique le quotidien américain.

lundi 8 août 2011

Libye: le président du CNT limoge son gouvernement


  • Moustapha Abdeljalil, le président du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion libyenne, a limogé son gouvernement, ont annoncé lundi deux porte-parole du mouvement rebelle.
    "Le président du CNT a suspendu le bureau exécutif", a indiqué l'un d'eux.
    "Il a demandé à Mahmoud Jibril (qui dirige actuellement cet exécutif) de restructurer son équipe, certains ne reviendront sûrement pas".
    Jouant les fonctions de Premier ministre et numéro deux de la rébellion, M. Jibril va reformer un nouvel exécutif.
    Il est composé d'une quinzaine de membres, en charge de la gestion des territoires sous contrôle rebelle dans l'est du pays.
    Ce bureau est sous l'autorité du CNT et de son président. Le CNT avait lui-même été mis en place début mars à Benghazi, après la révolte mi-février contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi dans cette ville de l'est libyen.
    Cette décision intervient une semaine après l'assassinat dans des circonstances mystérieuses du chef d'état-major de la rébellion, le général Abdel Fatah Younès.
    Rallié à la rébellion après avoir été un pilier du régime de Mouammar Kadhafi, le général Younès avait été tué après avoir été rappelé du front pour un interrogatoire à Benghazi.
    L'assassinat a suscité d'intenses spéculations sur l'identité des meurtriers, les divisions au sein de la rébellion, ou l'existence d'une possible "cinquième colonne" derrière les lignes rebelles.
    Outre les spéculations sur les auteurs, l'assassinat du général Younès a suscité une vague de critiques contre le CNT, dont plusieurs responsables avaient signé l'ordre de le rappeler du front.

    Belga

dimanche 7 août 2011

Les pénuries de courant et d'essence paralysent Tripoli

publié le 07/08/2011 à 14:05

Les coupures d'électricité et la pénurie d'essence sont le lot quotidien de la population de Tripoli, où cette semaine le courant est resté coupé vingt-huit heures dans le quartier de Tadjoura.

Alors que les rebelles continuent de combattre les forces loyalistes sur plusieurs fronts, les pannes se sont succédé à un rythme de plus en plus soutenu ces dernières semaines.
De nombreux habitants de la capitale libyenne n'ont ni climatisation ni réfrigération pour affronter les journées caniculaires de l'été. La température, dimanche après-midi, était de 41°C.
Certains quartiers ne disposent que de quatre heures d'électricité par jour.
La télévision d'Etat a appelé la population à faire des économies d'énergie, notamment en arrêtant la climatisation en quittant les bureaux et en ne l'utilisant dans les mosquées que pendant les heures de prières.
Mohamed Abou Adjila Rachid, un ancien ministre de la Santé aujourd'hui haut responsable d'un hôpital, raconte avoir été privé de courant samedi en pleine intervention chirurgicale, qu'il a terminée à la lueur de l'écran d'un téléphone portable.
L'approvisionnement erratique en électricité affecte l'hôtel où sont logés les journalistes étrangers, l'un des rares endroits de la ville où internet reste disponible.
Dans les zones côtières autour de Tripoli, les véhicules s'alignent sur des kilomètres devant les rares stations-service encore ouvertes.
De nombreux Libyens ont vendu leurs voitures ou les ont laissées à l'abandon.
Pendant le mois de ramadan où les familles et amis se rassemblent le soir pour rompre le jeûne musulman, faire la cuisine devient difficile et se révèle de plus en plus onéreux.
Une bonbonne de gaz qui coûtait l'équivalent de deux ou trois dollars il y a quelques mois coûte aujourd'hui au moins vingt fois plus, quand elle est disponible.
"Personne n'achète plus rien", se lamente un boutiquier, Adel, dans son magasin de chaussures déserté et plongé dans l'obscurité à Ghout al Chaal, quartier de l'ouest de Tripoli où l'électricité a été coupée samedi après-midi. "C'est le pire ramadan de ma vie", ajoute-t-il.
Membre de l'Opep, la Libye possède les plus vastes ressources pétrolières d'Afrique et se fournit en électricité grâce à des centrales au gaz ou au gazole. Mais elle reste dépendante des importations pour s'approvisionner en essence.
Depuis le début de l'insurrection à la mi-février, les sanctions internationales pèsent sur les échanges commerciaux libyens. Le gouvernement cite aussi le problème de la contrebande de gazole libyen vers la Tunisie, où il est échangé contre de l'essence.
Pratiquement personne n'est épargné par les pénuries de carburant. Le bus gouvernemental affrété récemment pour conduire des journalistes étrangers a ainsi tenté en vain de s'approvisionner à plusieurs stations avant de devoir siphonner de l'essence dans un jerrican caché sous les sièges.
Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaïm, a imputé cette semaine l'origine de ces pénuries aux raids aériens de l'Otan sur des centrales électriques et aux attaques des rebelles contre des oléoducs.
L'Alliance est intervenue fin mars en Libye en vertu de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'Onu autorisant le recours à la force pour la protection des populations civiles.
"Ces attaques visent à affamer et déplacer la population libyenne et à provoquer une crise humanitaire. Qu'est-ce que les lignes électriques ont à voir avec des batailles militaires ou la protection des civils?" a déclaré Khaled Kaïm. "Les Libyens, grâce à Dieu, savent qui est réellement derrière tout ça."
Le message porte, du moins dans certaines franges de la population de Tripoli.
"Nous n'avons ni essence, ni voiture, et c'est de la faute de l'Otan", lance Abdoul Salim Tahrouni, un vendeur de légumes. "C'est OK, même si nous n'avons plus d'eau, nous resterons aux côtés de notre chef."
Interrogé sur ces allégations, un responsable de l'Otan a affirmé dimanche à Reuters que l'Alliance n'avait jamais visé les lignes d'approvisionnement électrique en Libye.
En dépit du contrôle étroit exercé par les autorités sur le travail des journalistes étrangers dans la capitale, des signes de mécontentement sont perceptibles. Des témoins font état de rassemblement isolés, sporadiques, d'habitants exaspérés par la détérioration des conditions de vie.
Jean-Stéphane Brosse pour le service français
Par Reuters

Le Mali veut relancer le tourisme après des pertes financières dues à Aqmi


BAMAKO — Le Mali a élaboré un plan de relance du tourisme avec une aide aux professionnels du secteur et une sécurisation des principaux sites touristiques du pays dont certains, situés dans le Nord, ont souffert de la menace d'Al-Qaïda, a appris dimanche l'AFP de sources officielles.
"Ce plan de relance est basé sur une aide aux opérateurs du secteur au Mali et une sécurisation des sites et zones touristiques du Mali", a déclaré à l'AFP le ministre malien du Tourisme et de l'artisanat, Mohamed El Moctar.
"Sur le premier point, à savoir l'aide aux opérateurs du secteur, il s'agit de mettre en place un système d'allègements fiscaux aux hôteliers, aux propriétaires des agences de voyages, aux guides touristiques, aux artisans", a précisé à l'AFP Moussa Diallo, directeur général de l'Office malien du tourisme, une structure rattachée au ministère du tourisme.
Cette aide devrait être de plusieurs milliards de FCFA, selon le ministère des Finances qui ne précise pas de montant.
Le plan de sécurisation prévoit notamment un déploiement sur le terrain de moyens roulant, de communication, d'hommes en uniforme, avec une implication des élus et populations locales, selon un document consulté par l'AFP.
"Mais il est important qu'on ne donne pas l'impression qu'il faut mettre derrière chaque touriste un militaire. Le touriste doit se sentir libre de ses mouvement", a expliqué le ministre chargé du tourisme.
Le Mali a perdu environ 50 milliards de FCFA (plus de 76 millions d'euros) ces deux dernières années, une baisse de recettes touristiques due aux problèmes de sécurité dans la bande sahélo-saharienne menacée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Cette organisation a multiplié ces dernières années ces actions dans le Nord du pays, avec notamment des rapts d'Européens, poussant plusieurs pays occidentaux à déconseiller leurs ressortissants de se rendre dans cette partie du Mali qui abrite quelques uns de ses principaux sites touristiques.
Un autre axe de cette offensive est la volonté du Mali d'être de plus en plus présent sur le plan international lors des rencontres organisées sur le tourisme, pour renforcer ce secteur qui constitue, avec l'or et le coton, un des principaux moteurs de l'économie malienne.

Les combattants d'Aqmi ont quitté l'ouest du Mali

publié le 05/08/2011 à 17:37

Les combattants d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont fui l'ouest du Mali après une offensive déclenchée pour les évincer de la région, a-t-on rapporté vendredi de source militaire.

Une force conjointe d'un millier de soldats maliens et mauritaniens disposant d'un appui aérien avait engagé une traque fin juin dans la zone frontalière du Wagadou à la suite d'informations selon lesquelles Aqmi y créait de nouvelles bases.
"Les opérations militaires sont terminées (...), la zone est maintenant sous le contrôle et la surveillance des deux armées, les positions ou campements ont été délogés, dont un camp fortement équipé, et des caches d'armes ont été démantelées", a dit à Reuters un responsable militaire qui a requis l'anonymat.
Vingt-sept personnes au moins, dont deux soldats mauritaniens, ont été tuées durant l'offensive conjointe, selon des sources militaires. Aqmi affirme avoir tué 20 soldats mauritaniens lors d'un seul accrochage fin juin.
La menace incarnée par la branche régionale d'Al Qaïda s'est accentuée ces dernières années au Sahel, où le groupe a reçu des millions de dollars de rançons en échange d'otages. Des experts de la sécurité croient aussi savoir qu'Aqmi s'est procuré armes et explosifs en Libye depuis qu'un soulèvement secoue ce pays.
Selon une autre source militaire, des activistes d'Aqmi ont fui l'offensive dans l'ouest du Mali pour se replier dans le nord-est du pays, aux confins de l'Algérie et du Niger.
Les risques d'attaque liés à la présence d'Aqmi contrarient les activités minières au Niger et affectent le tourisme au Mali, où ce secteur représente environ 18% du PIB.
Issu du mouvement salafiste radical algérien, Aqmi s'est déplacé vers les régions désertiques et peu contrôlées du Sahel sous la pression de l'armée algérienne.
Philippe Bas-Rabérin pour le service français
Par Reuters

Tentative de putsch au Niger : « Y en a marre du péril kaki ! »



En partenariat avec L'Observateur paalga
Ainsi donc c'était vrai ! La tentative de putsch au Niger a bel et bien eu lieu. Confirmation a été donnée par le président de la République, Mahamoudou Issoufou, dans un message à la Nation.
Morceaux choisis :
« Les événements programmés dans la nuit du 12 au 13 juillet 2011 relèvent de cette dernière catégorie : ceux qui avaient décidé de porter atteinte à la sécurité de l'Etat ce jour-là sont aux arrêts disciplinaires et l'un d'entre eux est en fuite. L'enquête se poursuit avec l'espoir de remonter aux commanditaires. La loi sera appliquée dans toute sa rigueur contre tous ceux qui, sans raison objective, ont mis en cause le choix opéré par le peuple nigérien souverain il y a moins de quatre mois ».
Mahamoudou Issoufou a également annoncé l'arrestation de dix personnes et réitéré sa volonté de continuer la lutte contre la corruption :
« Ces événements interviennent au moment où le gouvernement a décidé de mener une action vigoureuse contre les détournements de deniers publics, opérés notamment à travers le paiement de fausses factures. Les temps où certains considéraient les caisses du Trésor comme un coffre-fort personnel sont désormais révolus. C'est pour les traquer, de jour comme de nuit, que j'ai décidé de mettre en place la Haute Autorité de lutte contre la corruption ».
Ainsi donc on a vraiment tenté de renverser celui qui, ayant prêté serment le 6 avril 2011, vient à peine de fêter ses 100 jours à la tête du pays d'Hamani Diori. Et on est en droit de se demander ce que peuvent bien lui reprocher les auteurs de la tentative de putsch. « Que veulent finalement les militaires ? » titrions-nous justement notre Regard sur l'actualité du mercredi 27 juillet 2011 sur la tentative de coup d'Etat.
Il est vrai que quand on veut noyer son chien, on peut toujours l'accuser de rage, mais encore faut-il qu'il en présente les signes ! Dans le cas précis du président nigérien, il vient de gagner proprement les élections, et on aurait pu au moins attendre de le juger à l'exercice du pouvoir.
L'on se rappelle que quand il y a eu des turbulences avec Salou Djibo, qui est sorti de sa caserne pour mettre fin à la course folle de Mamadou Tandja (qui fonçait droit dans le mur), on a tous applaudi, même s'il s'est trouvé des gens qui l'ont condamné dans le principe. Chacun y voyait un « coup d'Etat républicain » qui remettait la démocratie nigérienne sur les rails : transition exemplaire, président élu démocratiquement.
Pour toutes ces raisons et puisque nous sommes en démocratie, il faut que ce dossier soit traité dans les règles de l'art judiciaire. Si effectivement, après instruction à charge et à décharge et procès équitable, ces suspects se révèlent coupables d'avoir voulu fomenter un putsch, il faut appliquer la loi dans toute sa rigueur.
Cela dit, les « événements de la nuit du 12 au 13 juillet 2011 » reposent avec acuité la question de la persistance du péril kaki au Niger. En effet, le pays donne quelque peu l'impression d'une boutique : à l'avant, la vitrine avec une opposition dynamique et des institutions qui fonctionnent bien, et, à l'arrière-boutique, des militaires qui, de façon itérative, sèment le désordre.
Et de ce point de vue, pour décourager à l'avenir ce genre d'actions, antidémocratiques, il faut que la peine soit exemplaire si les faits sont établis. On ne peut pas comprendre que des militaires, pour x ou y raison, parce que le garba (plat à base de manioc, ndlr) n'est pas assez gras ou bien parce qu'il y a trop de sel dans la sauce, utilisent les armes du peuple pour torpiller la démocratie. Y en a marre à la fin !
Hyacinthe Sanou
En partenariat avec L'Observateur paalga
L'Observateur paalga

jeudi 4 août 2011

Italie: une centaine de migrants fuyant la Libye meurent durant la traversée


Accueil > Italie: une centaine de migrants fuyant la Libye meurent durant la traversée

Publié le 4 août 2011 à 22h04
Mis à jour le 4 août 2011 à 22h10


Une centaine de migrants voyageant à bord d'une embarcation partie vendredi de Libye et arrivée jeudi au large de l'île de Lampedusa seraient morts pendant la traversée et leurs corps auraient été jetés à la mer, selon une rescapée marocaine citée par l'agence Ansa.
"Nous étions 300, mais une centaine, surtout des femmes, n'ont pas survécu, et les hommes ont été obligés de jeter leurs corps à la mer", a raconté cette femme, dont l'identité n'a pas été révélée.
Ce témoignage présente une contradiction avec les informations officielles fournies plus tôt par les garde-côtes italiens, dont les décomptes font état de 300 survivants à bord du bateau, trouvé à la dérive à 90 milles de Lampedusa.
Le commandant de la capitainerie de Lampedusa, Antonio Morana, a toutefois affirmé que "les vedettes des secours avaient vu flotter en mer dans la zone des opérations des vêtements, peut-être même des cadavres", étayant ainsi les déclarations de cette Marocaine.
Il n'a pas été possible de procéder à des vérifications plus avant car "nous avons été obligés de repartir pour transporter au plus vite les 300 migrants qui se trouvent dans des conditions de santé précaires", a-t-il ajouté, soulignant qu'il n'était pas possible de lancer des recherches dans l'immédiat en raison de l'obscurité.
Le témoin fait partie du groupe de quatre femmes et un homme héliportés sur l'île depuis le bateau pour être hospitalisés en urgence en raison de la gravité de leur état dû à la déshydratation et au choc des épreuves traversées.
Un cadavre a également été découvert à bord du navire d'une vingtaine de mètres secouru jeudi après-midi par les gardes-côtes italiens, eux-mêmes alertés par un remorqueur chypriote.
Ce dernier avait dû s'éloigner après que plusieurs passagers se furent jetés à l'eau pour tenter de monter à bord. Le remorqueur avait alors lancé des canots de sauvetage à la mer pour éviter qu'ils ne se noient.
Jeudi matin, un hélicoptère des gardes-côtes avait largué de l'eau et de premiers secours, mais la tentative désespérée d'un des passagers de s'accrocher à la nacelle de transport l'avait contraint à l'abandonner.
En outre, selon Ansa, l'Italie aurait demandé à un navire de l'Otan se trouvant dans la zone d'intervenir, mais cette demande serait restée lettre morte. "Si cela est arrivé, il s'agirait d'une affaire très grave", a commenté une source au ministère.
Toujours selon Ansa, Rome aurait adressé une demande d'éclaircissements au commandement de l'Otan à Naples.
Le navire a finalement été secouru par quatre vedettes des garde-côtes arrivées sur place à 14h40 (12h40 GMT) et sur lesquelles les migrants ont été transférés pour être acheminés jusqu'à Lampedusa, où ils devraient arriver au cours de la nuit.
Face à la "nouvelle tragédie terrible", la présidente du Parti démocrate (gauche, principal parti d'opposition), Rosy Bindi, a exigé une "intervention immédiate pour éviter que les traversées des migrants ne se transforment en voyages de la mort".
"Le gouvernement italien doit sortir de sa torpeur et mobiliser avec une initiative politique forte les organismes internationaux et l'Europe", a-t-elle affirmé, espérant que "le bilan des victimes ne soit pas aussi effrayant que le laissent supposer les premières informations".
Des milliers de personnes fuyant la Libye, la plupart des travailleurs immigrés venant d'Afrique ou des réfugiés des conflits de la région, sont arrivés au cours des derniers mois à Lampedusa, une petite île à mi-chemin entre les côtes africaines et la Sicile.
Des centaines d'entre eux sont morts noyés: en avril, 250 migrants avaient trouvé la mort lors d'un naufrage au large de l'île. Enfin, lundi, 25 migrants apparemment morts par asphyxie ont été trouvés dans la salle des machines d'un bateau lui aussi en provenance de Libye.
Par AFP