mardi 12 juillet 2011

Tamikrest en concert

Tamikrest en concert




Rendez-vous en France à Toulouse dans 119 jours

Le mardi 8 novembre 2011 


Concert - Musique du monde World MusicMusique Africaine


Sortir a Toulouse - France


Des voix s'élevant du désert…

Nord du Mali, Sud algérien, le Sahara à la croisée des pistes, façon crossroads. Nouvelle génération de musiciens touaregs aprèsTinariwenTamikrest bouleverse la donne (et bouleverse tout court), en ajoutant influences reggae et rock psyché au blues du désert.

Premier album à la mesure du Sahara : immense, mystérieux et envoûtant, Adagh n’est pas un mirage mais l’album de l’année.


Avec Tamikrest

Prix donné(s) à titre indicatif, susceptible(s) de variations selon frais de location




Le mardi 8 novembre 2011 :
- Mardi de 20:30 à 22:30

Tarifs d'entrée : 
- Tarif en prévente (plein tarif) : 19.8 €


Plus d’information sur cette sortie :
Tamikrest en concert

Plus d’information sur l’adresse de l’evenement :
Salle Nougaro


PLAN DE Salle Nougaro, France

Acces au 20 chemin de Garric  31200 ToulouseFrance

AGENDA DE Salle Nougaro, France

300 jours aux mains d'Aqmi. Un message des familles des otages d'Arlit

12.07.2011

eclair001.pngDans la nuit du 15 au 16 septembre 2010, sept personnes, dont un cadre d'Areva et son épouse, tous deux de nationalité française, et cinq employés de Satom (trois Français, un Malgache et un Togolais) ont été enlevées à leur domicile à Arlit, au Niger.
Demain, mercredi, cela fera 300 jours que les otages sont détenus au Sahel.
Parmi les 4 Français toujours retenus par Aqmi, il y a Daniel Larribe, 59 ans, ingénieur expert en techniques minières pour Areva. Il y a aussi Thierry Dol, ingénieur de 29 ans pour un sous-traitant d'Areva, marié, originaire de la Martinique ; Pierre Legrand, 25 ans, originaire de Couffé en Loire-Atlantique, qui est fiancé et travaille pour une filiale de Vinci, et Marc Ferret, 43 ans, Français habitant Madagascar, salarié du groupe Vinci au Niger.
Ce matin, les familles ont fait parvenir à Ouest-France et à quelques autres médias un message où ils expriment leur inquiétude et leurs attentes. En voici le texte intégral:
« Cela fait 300 jours que nous attendons le retour des 4 salariés d'Areva et Vinci, enlevés au Niger. Cette situation est intolérable, insupportable. Notre inquiétude grandit à mesure que passent les jours et les nuits interminables.
Nous redoutons le danger que représente la durée de cette détention dans des conditions qui comportent des risques pour leur santé.  Nous ne comprenons pas les raisons qui maintiennent en détention des français qui n'étaient au Niger que pour faire leur travail dans deux grandes entreprises qui continuent d'ailleurs d'y poursuivre leurs activités (que ce soit au Mali ou au Niger).
Nous ne comprenons pas pourquoi le silence est total et pourquoi il n'est pas possible d'établir un lien de réconfort entre les otages et leurs proches comme cela se passe avec des prisonniers. Leurs épouses, leurs fiancées, leurs mamans, leurs enfants, dont un petit garçon né depuis l'enlèvement, les attendent avec une anxiété grandissante.
Nous voulons bien croire à l'engagement de tous les acteurs de ce drame et particulièrement à ceux qui détiennent une part de responsabilité dans cette affaire, pour la résoudre au plus vite et dans les meilleures conditions. Dans notre angoisse nous ne pouvons oublier ceux qui ont perdu la vie après leur enlèvement que ce soit à Niamey ou à Abidjan et nous adressons nos pensées à leurs familles.
Nous attendons de tous les responsables des initiatives efficaces.
Nous voulons que le retour des otages sains et saufs soit une priorité partagée.
Nous demandons aussi à tous les français de nous rejoindre et de rester mobilisés.
Nous appelons tous ceux qui se sentent concernés par l'injustice de cette privation de liberté à s'engager avec nous pour exiger la libération de tous les otages dans le monde.
C'est une cause importante qui doit retenir l'attention de tous. Ne les oublions pas »
Familles Dole, Feret , Larribe, Legrand-Robert.

Niger-Pétrole: Le Niger membre de l'Opep ?

Niger-Pétrole: Le Niger membre de l'Opep ?

Pétrole au Niger - «C'est pour bientôt ; le Niger fera sa rentrée dans le cercle très stratégique des pays producteurs et exportateurs du pétrole», soulignaient récemment des analystes, bien que cette hypothèse paraisse peu plausible, du moins, dans l'immédiat. Le chantier du complexe pétrolier du Niger devrait s'achever à la fin de cette année 2011. Le pétrole nigérien coulera au début de l'année 2012. La société chinoise CNPC dirige un important projet d'exploitation du pétrole nigérien sur le site d'Agadem ainsi que la construction d'une raffinerie à Zinder. Il y a de cela quelques moins, la CNPC et le Niger ont procédé à la célébration de la fin des travaux de la première phase à Agadem.

Pour cette première phase, les travaux sont achevés avec la réalisation de 50 puits assortis des équipements en surface, les pipelines étant soudés et enterrés entre la raffinerie et le champ pétrolier d'Agadem sur une distance de 462 km. Concernant la raffinerie, les travaux sont terminés à 72%, tout le processus d'installation d'équipements de la raffinerie est prévu pour s'achever à la fin de l'année 2011. Il faut dire que les choses s'annoncent très prometteuses et le Niger va bientôt enregistrer son premier baril de pétrole.

Rafik Elias

La Tribune/11/07/2011

samedi 9 juillet 2011

tinariwen imidiwan funny young Touareg singing .....

Libye: les âmes rebelles de Misrata


Par notre envoyé spécial Vincent Hugeux, publié le 09/07/2011 à 09:00
Libye: les âmes rebelles de Misrata
Le 1er juillet, des enfants explorent la carcasse calcinée d'un char des troupes kadhafistes.
Gianluigi Guercia/AFP pour L'Express

Assiégée, martyrisée, la troisième ville du pays, à 200 kilomètres à l'est de Tripoli, a su tenir tête à Kadhafi. Etudiants, professeurs, musiciens, paysans, hommes d'affaires... les habitants de l'enclave insoumise espèrent maintenant hâter la chute du Guide honni.

Insoumise et meurtrie, Misrata s'obstine, dos à la mer, à défierMuammar Kadhafi, ses chars, ses roquettes, ses obus de mortier et sa 32e brigade, l'unité d'élite que commande son fils Khamis. Mais l'enclave rebelle, assiégée de toutes parts et écrasée deux mois durant sous un déluge de fer et de feu, a fait mieux: à l'usure, elle a bouté, à la mi-mai, hors de ses murs les soudards et les snipers du Guide, avant de desserrer quelque peu l'étau.  
Bien sûr, la troisième ville de Libye, située à 200 kilomètres à l'est de Tripoli, demeure vulnérable. Pour la seule matinée du 4 juillet, la clinique Hekma a reçu du front sud quatre cadavres et une dizaine de blessés. Il arrive qu'un missile Grad fauche en pleine nuit une famille; et que les ambulanciers rapatrient à tombeau ouvert jusqu'à l'hôpital de campagne de Dafniah (ouest), logé dans un corps de ferme, une poignée de chabab(combattants) cisaillés par des shrapnels.  
Un paysage urbain dantesque, entre Beyrouth et Vukovar
Il n'empêche, bien loin de Benghazi, fief de l'insurrection, et bien avant que les maquisards du djebel Nefousa, dopés par les parachutages d'armes françaises, viennent menacer la capitale par le sud-ouest, la prospère cité portuaire et ses 400 000 âmes ont enfoncé un coin dans le "Muammarland"... Au prix fort, il est vrai. Environ 1500 morts et un paysage urbain dantesque, entre Beyrouth et Vukovar.  
Immeubles ravagés, façades éventrées, criblées d'impacts ou noircies par les flammes: pas un bâtiment de la rue de Tripoli n'a été épargné. Ici, la carcasse calcinée d'un tank de facture soviétique; là, deux camions bennes jaunes placés en travers de cet axe central au bitume scarifié par les chenilles de chars; plus loin, des conteneurs lestés de sable aux flancs zébrés de rafales. Quant aux escaliers de cette tour réduite à l'état de squelette de béton, promontoire favori des tireurs embusqués de Kadhafi, ils sont jonchés de douilles et de tubes de roquettes. 
Libye: les âmes rebelles de Misrata
Au coeur du chaos a surgi une "exposition militaire" improvisée.
Gianluigi Guercia/AFP pour L'Express
En lisière de ce chaos a surgi une "Exposition militaire". A même le trottoir, derrière un blindé sur lequel on hisse les enfants le temps d'une photo, des collections d'engins de mort de tous calibres; à l'intérieur, sur des panneaux piqués de fleurs artificielles, les portraits des chahid(martyrs) et des disparus. Une mémoire à vif: chaque quartier de Misrata consacre un musée à cette guerre inachevée. A Zawit al-Mahjoub, on a pris soin de réunir dans un même hommage les résistants d'hier et ceux d'aujourd'hui.  

Le despote foulé au pied

C'est au ras du bitume que se mesure la haine qu'inspire Muammar Kadhafi dans les fiefs de la "Libye libérée". A l'entrée de cet hôtel de Benghazi, berceau et bastion de la rébellion, toute voiture s'essuie les pneus sur un portrait du guide de la Jamahiriya. Il va de soi que Misrata pratique assidûment le piétinement d'effigie, sport favori des régions rebelles et suprême marque de mépris dans le monde arabe. Tel est le cas sous le portique de sécurité de la clinique Al-Hekma comme sur le seuil de chaque classe de cette école primaire du quartier de Zawit al-Mahjoub. De même, la "révolution du 17 février", référence aux premières manifestations hostiles au "leader" honni, a suscité par milliers les vocations de caricaturistes. Sur les murs, comme dans les colonnes d'une presse aussi pléthorique qu'inégale, on croque férocement Kadhafi et les siens, avec mention spéciale pour le fils cadet, Seïf al-Islam. Un peu comme s'il fallait, pour s'affranchir de décennies de déférence obligatoire et obsédante, ravaler le despote au rang de clown obscène. 
V. H.
Légataire d'une vieille tradition d'indocilité, l'élite locale n'a jamais pardonné à Kadhafi, qui fut pourtant lycéen ici, d'avoir escamoté le souvenir de Ramadan al-Suwaïly, héros voilà un siècle du soulèvement contre l'envahisseur italien, puis fondateur de la première et éphémère république tripolitaine. Pour avoir dénoncé sur la chaîne qatarienne Al-Jazira la répression à balles réelles du soulèvement de février, un de ses descendants a d'ailleurs été enlevé par les séides du régime, avant qu'un commando rebelle lui rende sa liberté.  
"Ici, constate d'une voix douce Abdullah al-Fortia, héritier d'une influente dynastie locale, on n'a jamais aimé courber l'échine." La famille sait ce qu'il en coûte de tenir tête aux caïds de la Jamahiriya: le père de ce directeur d'hôpital est mort en prison, tout comme son frère Ghassim, tué lors du massacre du pénitencier d'Abou Slim, en juin 1996; quant au cadet, Mohamed, il a péri aux premières heures de l'insurrection, lorsque la troupe mitrailla les civils déployés devant un hôpital afin d'en protéger les patients.  
"Cette révolte était à nos yeux la dernière chance d'en finir, poursuit Abdullah sous les moulures de la villa cossue qui abrita maintes réunions clandestines. Nous n'avions plus rien à perdre. Kadhafi a commis l'erreur de s'acharner sur des citoyens pacifiques, au point de les inciter à s'engager à nos côtés. Au fond, notre force vient davantage de lui que de nous. Mais Misrata doit avant tout sa victoire à la clairvoyance des meneurs: dès la première nuit du soulèvement, des comités - dont un comité militaire - ont pris les choses en main."  
Pas d'expertise guerrière, des trésors d'ingéniosité
De fait, les insurgés, souvent dépourvus de toute expertise guerrière, ont déployé des trésors d'ingéniosité. Témoin, le blindage artisanal des pick-up, habillés de plaques de métal et dotés de bitubes antiaériens ou d'un canon de char. Fils d'un ex-officier abattu d'une balle dans la tête dès le 19 mars, après avoir anéanti au lance-roquette trois tanks, Hamza, 17 ans, dévoile le trou percé dans le mur de la maison familiale: "Tous les habitants de la rue de Tripoli ont fait de même, explique-t-il. Ce qui a permis aux chabab de progresser à couvert pour aller débusquer les snipers de la tour Tamin." 
Libye: les âmes rebelles de Misrata
Les combattants surveillent le front en s'abritant derrière des conteneurs lestés de sable.
REUTERS/Zohra Bensemra
Au sein de la katiba (brigade) d'Abdelmonem combattent au coude-à-coude des étudiants, des ingénieurs, des hommes d'affaire, des commerçants, des banquiers et des paysans. A l'en croire, ce père de famille de 38 ans, d'ordinaire prof de chimie, n'avait jusqu'alors "jamais touché un fusil". "La question ne s'est posée ni pour moi ni pour les miens, assure-t-il. J'ai le devoir de défendre la terre et les enfants de Misrata."  
Depuis peu, on croise Abdelmonem à la clinique Al-Hekma: nommé "officier de liaison", il veille désormais sur le bien-être des volontaires blessés. "Mais s'il le faut, s'empresse de préciser l'enseignant barbu, je file illico sur le champ de bataille." Aurait-il pris goût aux tranchées? "Franchement, non. Le jour de la chute de Kadhafi, je rends ma kalachnikov et je reprends mes cours." Une certitude que partage Ahmed, un camionneur qui entend le rester. "C'est une parenthèse dans ma vie, assure ce robuste gaillard. Même si, côté boulot, je serais soulagé de me débarrasser de ces corrompus de kadhafistes." 
Réunis dans un local prêté par le conseil de transition de Misrata, les musiciens de Sound of Freedom, groupe de "rock-folk-country" fondé voilà un mois à peine, rodent les onze titres - délibérément révolutionnaires et patriotiques - de l'album qu'ils s'apprêtent à enregistrer. Il y a là Mohamed, chanteur, designer de sites Web et étudiant en technologies de l'information; Hassan, le parolier, fraîchement rentré de Malte, où il jouait les garçons de café; et Rabi, guitariste et disciple des Pink Floyd. Manque le batteur, Youssef, retenu pour l'heure sur le front de Dafniah (ouest). Son copain Mohamed a lui aussi fait le coup de feu.  
Libye: les âmes rebelles de Misrata
Pas un bâtiment de la rue de Tripoli n'a été épargné.
Gianluigi Guercia/AFP pour L'Express
"Les types d'en face ont fini par m'arrêter, raconte ce cérébral mince et tourmenté. Ils ont torturé des prisonniers devant moi, mais ont fini par me relâcher: je simule assez bien la folie. En revanche, plusieurs membres de ma famille sont encore en résidence surveillée à Zliten." Allusion à ce verrou stratégique sur la route de Tripoli, que la rébellion brûle de conquérir. "Attaquer ou pas ? Les leaders politiques et les combattants eux-mêmes sont divisés, concède un notable influent. Mais soyons francs: sur le terrain, les commandants n'en font qu'à leur tête." 
En filigrane affleurent des rancoeurs diffuses, identitaires ou tribales, que le clan Kadhafi tente d'attiser, comme on sème des mines à l'heure de la retraite. S'ils jugent les cousins de Benghazi trop tendres face à l'ennemi, les habitants de Misrata en veulent surtout à leurs voisins immédiats. "Soyons indulgents avec ceux de Zliten, tétanisés par la peur, suggère notre dignitaire. Mais pas envers les gars de Tawarga, côté est: eux ont prêté main-forte aux agresseurs."  
Un cocktail de paranoïa et d'espionnite
Un autre virus, cocktail de paranoïa et d'espionnite, empoisonne parfois l'atmosphère. Le reporter-photographe qui mitraille un blessé sans l'aval de l'infirmier s'attire cette sentence: "Toi, tu bosses pour Kadhafi!" "L'héritage de décennies de tyrannie, soupire un commerçant: en chacun de nous sommeille un petit Muammar. Pas facile de l'extirper." 
Libye: les âmes rebelles de Misrata
Patron d'une herboristerie, Sadik est sans nouvelles de 13 de ses proches.
Gianluigi Guercia/AFP pour L'Express
Si les viols demeurent tabous, tel n'est pas le cas des kidnappings. Directeur du bureau des martyrs, des blessés et des disparus, Tarek Abdul al-Hadi, par ailleurs procureur de la ville, recueille et compile les formulaires que remplissent des parents rongés par l'angoisse. Le 2 juillet, il recensait 1 224 cas de disparitions, dont une cinquantaine concernant des femmes et 44 des étrangers, Egyptiens, Syriens ou Palestiniens. Les plus visés? A l'évidence les hommes en âge de combattre. Patron d'une vaste herboristerie, Sadik est ainsi sans nouvelles de treize de ses proches. "Les ravisseurs, soutient-il, reçoivent 3 000 dinars - soit environ 150 euros - par tête. La plupart des captifs sont transférés à Tripoli. On leur extorque des confessions télévisées et on les force à manifester en faveur du Guide. Autant dire que je scrute tous les reportages sur la place Verte de Tripoli [haut lieu des rassemblements orchestrés par le régime]. En vain pour le moment."  
Misrata, ville martyre, mais certes pas ville fantôme. Réinventer la routine, c'est déjà résister. Au gré des avenues, des escouades de jeunes volontaires - bob rouge et chasuble jaune fluo - curent les caniveaux. On peut ici, tandis que tonnent au loin les lance-roquettes, commander une pizza, surfer sur le Net à 2 heures du matin dans un cybercafé privé ou emmener les enfants faire de la balançoire et du toboggan place de la Liberté. Sur la route de Dafniah, l'école Taqadum a entrouvert dès le 15 juin son portail métallique, histoire d'accueillir 200 élèves désoeuvrés de 5 à 12 ans.  
Libye: les âmes rebelles de Misrata
L'école Taqadum a rouvert son portail dès le 15 juin, mais la guerre marque encore le rituel du rassemblement.
Gianluigi Guercia/AFP pour L'Express
Il ne s'agit nullement de chasser la guerre des esprits. Elle est ici partout: sur l'un des murs vert pistache de l'édifice, balafré d'impacts; dans la salle où sont exposés les travaux manuels, chars de carton, kalach' en bois et maquettes d'immeubles pris d'assaut. Mais aussi dans le martial rituel du rassemblement. Alignés dans la cour, les gamins martèlent en cadence le sol, entonnent la main sur le coeur l'hymne en vigueur avant le coup d'Etat qui, en 1969, porta au pouvoir un jeune capitaine impétueux, psalmodient en choeur un verset du Coran puis déclament un poème grandiloquent à la gloire de Misrata l'indomptée. Dire qu'eux et leurs aînés ont, sous la férule du même principal et avec une égale ardeur, glapi les louanges de ce Kadhafi que leurs dessins dépeignent en satrape grotesque assoiffé de sang...  
Le vendredi matin, non loin de l'hôtel Al-Baraka, palace au luxe insolite, badauds et acheteurs affluent en rangs serrés vers le marché aux oiseaux. On y trouve pigeons, poules, oies, pintades, canards et perruches. Mais ni faucons ni vautours. Rapaces et charognards auraient-ils déserté pour de bon les cieux de Misrata l'indomptée?

Niger: Le président Issoufou recherche 9 milliards d’euros


Développement-Niger - Le président nigérien, Mahamadou Issoufou, a déclaré mercredi à Paris qu’il avait besoin de près de 9 milliards d’euros sur cinq ans pour mettre en œuvre le programme de développement de son pays qui prévoit, notamment, la construction d’un chemin de fer et l’autosuffisance alimentaire. S’exprimant à l’issue d’un entretien avec son homologue français Nicolas Sarkozy, le président Issoufou a appelé les bailleurs de fonds à aider son gouvernement à mobiliser les 9 milliards d’euros nécessaires à la mise en œuvre du programme de développement du Niger.

'Nous avons la détermination de voir les Nigériens nourrir les Nigériens, de construire un chemin de fer, de bâtir des infrastructures modernes. Pour cela, nous comptons sur le soutien des bailleurs de fonds, au premier rang desquels la France', a poursuivi le chef de l’Etat nigérien.

Arrivé lundi à Paris pour une visite privée d’une semaine, le chef de l’Etat nigérien devrait rencontrer les responsables du groupe français Areva, partenaire du Niger dans l’exploitation de l’uranium.

Pana 07/07/2011

vendredi 8 juillet 2011

Conférences Paris/Bruxelles : La guerre en Libye ses conséquences et les touaregs


par A Aaman Iman, jeudi 7 juillet 2011, 04:28
Suite à la visite effectuée par une délégation conjointe du Congrès Mondial Amazigh (CMA) et de l’Association des Populations des Montagnes du Monde (APMM) dans le sud de la Tunisie du 5 au 9 mai 2011, une conférence de presse a été organisée le 31 mai dernier à l’Assemblée Nationale française, afin de rendre compte du constat établi par les deux organisations sur la situation des réfugiés libyens en Tunisie et des conséquences de la guerre infligée par le régime de Kadhafi aux populations (voir le rapport publié par les deux organisations, visible sur leurs sites internet)*. La conférence de presse fut animée par Belkacem Lounes, Président du CMA et Jean Bourliaud, Vice-président de l’APMM, en présence de Kamel Saidi membre du CF du CMA et de Gérard Logié, membre du bureau de l’APMM et de Claudine Stanislas, directrice générale de l’APMM. Ont également assisté à cette réunion, Moussa El-Kony, membre du CNT libyen et des représentants d’ONG et d’organisations de la société civile. Après avoir présenté succinctement les conditions d’accueil et de vie des réfugiés libyens en Tunisie, les deux intervenants ont relayé l’appel des libyens en faveur d’une plus grande solidarité de la communauté internationale et pour que tout soit mis en œuvre pour mettre fin au plus vite au régime de Kadhafi, afin que la guerre s’arrête et que tous les réfugiés puissent rentrer chez eux.
A l’initiative de François Alfonsi, député européen, président du friendship Euro-Amazigh, une autre conférence a été organisée le 1er juin 2011, au Parlement Européen à Bruxelles dans le but de sensibiliser les eurodéputé-e-s au drame que vivent les populations libyennes et en particulier les Touaregs et les Amazighs des régions de Zwara et de l’Adrar Nefussa à l’ouest de la Libye. Ont pris part à cette réunion outre M. Alfonsi, Belkacem Lounes, Président du CMA, Jean Bourliaud, Vice-président de l’APMM, Abdoulahi Attayoub, Président de l’Organisation de la Diaspora Touarègue en Europe/TANAT, Mussa El-Kony, membre du Conseil National de Transition (CNT) libyen, représentant les régions sud du pays, Fethi Benkhelifa, Conseiller politique du CNT, Fethi Bouzakhar, coordinateur des réfugiés libyens à Tataouine (Tunisie). Ont aussi assisté à cette conférence plusieurs eurodéputés dont Mme Ana Gomes, Rapporteure du Parlement Européen pour la Libye ainsi que des assistants parlementaires, des représentants d’ONG et de la presse.
François Alfonsi a introduit la conférence au nom du friendship Euro-Amazigh, en justifiant le choix du thème par le fait que la Libye et la question touarègue sont sous les feux de l’actualité et qu’il y a un besoin urgent de connaitre la complexité des réalités pour mieux contribuer à trouver des solutions pour protéger les populations et réfléchir à la sortie de crise et aux perspectives de paix dans cette région. Au nom du CMA, Belkacem Lounes a de son côté indiqué que les questions touarègue et libyenne sont indissociables car une grande partie de la population et du territoire de la Libye sont Touaregs. Il a remercié François Alfonsi d’avoir organisé cette conférence qui permettra d’éclairer les instances européennes et l’opinion publique sur la situation tragique des populations notamment au sud et à l’ouest de la Libye, régions peu couvertes par les médias.
Abdoulahi Attayoub a présenté la manière avec laquelle le peuple Touareg dont le territoire traditionnel est découpé par les frontières de 6 Etats (Algérie, Mali, Niger, Libye, Burkina-Faso, Mauritanie), a toujours été marginalisé sur tous les plans, par les pouvoirs coloniaux et post-coloniaux. Et lorsque les Touaregs osent revendiquer le moindre de leurs droits, ils sont réprimés dans le sang par les régimes militaires de la région. C’est la principale raison qui a poussé les Touaregs à se rebeller à maintes reprises notamment au cours des 20 dernières années. Mais à ce jour, aucun Etat n’a apporté la moindre réponse aux revendications politiques, socioéconomiques et culturelles du peuple Touareg. Seul le volet sécuritaire a intéressé les gouvernements jusqu’à présent. En conclusion, A. Attayoub s’est dit très préoccupé par la survie de ce peuple du désert, de plus en plus dépossédé de ses territoires traditionnels et de ses ressources naturelles.
Sur le même thème, Mussa El-Kony, a expliqué le piège qui s’est refermé sur les familles touarègues du sud-Libye qui ont tenté de fuir les affres de la guerre et de se réfugier au Niger, au Mali ou en Algérie. Il leur a fallu d’abord affronter les centaines de kilomètres de désert souvent avec des moyens de transport dérisoires, avant d’arriver dans des régions démunies (Agadez, Kidal…) où personne ne les attendait. En fermant ses frontières sud, l’Algérie les a empêchés de rejoindre leurs proches à Djanet et à Tamanrasset. A cet égard, l’attitude de l’Algérie est assimilable à de la non assistance à personnes en danger de mort et constitue une grave violation du droit international et humanitaire. Les Touaregs de Libye se sont alors trouvés devant le choix entre errer dans le désert ou rester en Libye et faire face aux angoisses et aux menaces de la guerre. Mussa El-Kony a également alerté l’assistance sur le cas des soldats Touaregs libyens qui servent dans l’armée de Kadhafi. Ils sont sciemment mis aux avants postes des différents fronts et s’ils reculent, ils risquent d’être immédiatement tués par leurs supérieurs. Il est nécessaire et urgent de les soustraire à cette tenaille meurtrière par tous les moyens, a t-il insisté.
Concernant les réfugiés libyens en Tunisie, Fethi Bouzakhar a affirmé qu’ils sont dans leur très grande majorité hébergés et aidés par leurs frères Tunisiens qu’il a tenu à remercier très vivement. La situation est beaucoup plus pénible (maque d’hygiène, de structures sanitaires, promiscuité, etc) pour ceux qui vivent dans les camps de réfugiés du HCR installés à Dehiba, Remada et à Tataouine. M. Bouzakhar a également signalé la situation tragique que vivent les populations qui sont restées chez elles en Libye, notamment dans le massif montagneux de Nefussa qui longe la frontière Tuniso-Libyenne (Yefren, El-Qalaa, Nalut, Jadu…). Ils essuient quotidiennement et depuis trois mois, les bombardements des forces de Kadhafi et ils sont privés de tout (eau, électricité, médicaments…). Pour lui, la seule solution est de faire partir Kadhafi coûte que coûte et le plus vite possible, ce qui aura pour effet de stopper immédiatement la guerre et ses souffrances. En attendant, il a proposé à l’Union Européenne d’imposer un corridor humanitaire afin de faire parvenir des médicaments aux populations et d’évacuer les blessés, les femmes, les enfants et les personnes âgées.
Pour Fethi Benkhelifa il est urgent de se débarrasser de Kadhafi car tant qu’il est là il essaiera de faire le maximum de dégâts, surtout qu’il sait que désormais sa cause est perdue et que la CPI l’attend pour le juger et le condamner. M. Benkhelifa a appelé les forces de l’Otan à intensifier leurs frappes et à les porter aussi contre les bases des forces de Kadhafi situés à l’ouest du pays. Il a également dénoncé l’attitude du gouvernement algérien qui a soutenu et qui continue de soutenir le régime de Kadhafi en lui envoyant des moyens humains et logistiques. Des avions algériens chargés d’hommes et de matériel militaire auraient atterri en Libye et des convois de véhicules tout terrain ont été vus par plusieurs témoins allant d’Algérie vers les zones sous contrôle des forces pro-Kadhafi en Libye. Les avoirs financiers libyens en Algérie semblent également avoir été transférés clandestinement au clan Kadhafi. En conséquence, à l’issue du conflit, les dirigeants algériens risquent de se retrouver aux côtés de Kadhafi, devant la cour pénale internationale pour complicité de crimes contre l’humanité.
Mme Ana Gomes qui revient d’un séjour à Benghazi, est également intervenue sur ce thème pour confirmer que des responsables libyens l’ont informée de l’aide apportée par le gouvernement algérien au régime de Kadhafi, ce qui constitue une violation claire de la résolution 1973 de l’ONU. Elle a également suggéré au représentant du CNT libyen de prendre des initiatives pour encourager les soldats libyens qui combattent pour Kadhafi, à rejoindre le camp des forces de la Libye libre. Après débat, plusieurs recommandations ont été formulées, parmi lesquelles :

- Intensifier les frappes ciblées contres les objectifs militaires et stratégiques des forces de Kadhafi
- Organiser une conférence internationale sur la question du peuple Touareg, peuple fragile et menacé dans ses territoires sahariens.
Rédaction CMA, 2 juin 2011.
www.congres-mondial-amazigh.orgcongres.mondial.amazigh@wanadoo.fr*CMA :  

*APMM: c.stanislas@apmm-wmpa.org  -  www.mountainpeople.org