TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne.
Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
mardi 7 juillet 2015
Nigeria : près de 150 morts dans des attaques de Boko Haram dans le nord-est
Près de 150 personnes ont été tuées mercredi dans trois attaques perpétrées par des membres présumés de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, faisant de cette journée la plus sanglante depuis l'arrivée au pouvoir de Muhammadu Buhari.
L’attaque du village de Kukawa, au cours de laquelle au moins 97 personnes ont été tuées mercredi 1er juillet au soir, est de loin le pire carnage depuis l’investiture, le 29 mai, du président Muhammadu Buhari. À Kukawa, une cinquantaine de membres présumés de Boko Haram ont ouvert le feu vers 18h30 sur des fidèles qui priaient dans des mosquées du village. Deux témoins ont donné un bilan de 97 tués. Selon deux autres, des femmes et des enfants figurent parmi les victimes.
Une source militaire basée à Maiduguri, la capitale de l’État de Borno, a confirmé que « les terroristes de Boko Haram (avaient) lancé une attaque sur Kukaw [mercredi] », sans être en mesure de donner de bilan pour l’instant. « L’armée a riposté en lançant des bombardements aériens sur des positions terroristes », a-t-il ajouté. Selon un témoin, il n’y avait en revanche « pas un seul soldat à Kukawa quand les terroristes sont arrivés » et ce jusqu’à leur départ, autour de 23h00.
Des hommes regroupés et fusillés
Peu après, à une cinquantaine de kilomètres de là, dans le même État de Borno, des islamistes lançaient à 20h30 l’assaut sur deux villages voisins à la sortie de Monguno, à 90 km au nord de Maiduguri.
« Les hommes armés de Boko Haram ont tué 48 hommes et en ont blessé 11 autres », a indiqué un député de cette circonscription au Parlement nigérian, Mohammed Tahir. « Ils ont sélectionné certains hommes parmi la foule des fidèles, ils les ont réunis et ils les ont fusillés avant de mettre le feu aux deux villages, qui ont été entièrement détruits », a-t-il dit.
Un rescapé a confirmé ce bilan, sous couvert d’anonymat. « Ils ont réuni les hommes d’âge adulte qui venaient des deux villages et ils nous ont tiré dessus », a-t-il dit depuis Monguno, à 8 km de là, où il a trouvé refuge.
Plus de 400 morts en un mois
Plus de 400 personnes ont été tuées par Boko Haram en un mois, selon un décompte de l’AFP. Le vice-président Yemi Osinbajo, en tournée dans cette région cette semaine, a réaffirmé jeudi 2 juillet la résolution de Muhammadu Buhari de « mettre fin à l’insurrection terroriste dans le nord-est ». Les attaques de Boko Haram et leur répression par les forces de sécurité ont fait plus de 15 000 morts depuis 2009 au Nigeria.
Une opération militaire régionale lancée en février par le Nigeria et les pays voisins, Tchad en tête, a permis au pouvoir nigérian de reprendre possession de la quasi-totalité des localités du nord-est contrôlées par le groupe armé. Les attentats n’ont toutefois pas cessé.
Renforcé par le ralliement de jihadistes de la région jusqu'alors affiliés à Al-Qaïda, l'État islamique menace l'Afrique du Nord. Mais alors qu'en Libye, comme en Irak et en Syrie, le califat se nourrit du chaos et des conflits confessionnels, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et l'Égypte ne sont pas si vulnérables...
« Voyez ce qu’il advient à vos frères mécréants d’Irak, du Levant et d’autres contrées. Telle sera votre fin, avec la permission de Dieu, qui viendra de nos propres mains, si Dieu le veut. Il n’y aura rien d’autre que les massacres entre nous et vous », profère le jihadiste franco-tunisien Boubaker el-Hakim, alias Abou Mouqatil al-Tounsi, à l’intention des « tyrans sécularistes » de Tunisie.
L’interview de ce héros de l’État islamique (EI) s’étale sur quatre pages dans la dernière édition de Dabiq, diffusée le 31 mars. Sur la couverture du magazine califal en langue anglaise, le minaret de la grande mosquée de Kairouan, ville sainte tunisienne, culmine au-dessus de ce titre : « Seule la charia gouvernera l’Afrique. »
Dans ce huitième numéro, l’EI se félicite de l’allégeance que lui ont récemment prêtée ses nouveaux affidés nigérians de Boko Haram. Mais toute son attention semble se tourner vers l’Afrique du Nord, conquise entre 640 et 711 de notre ère par les armées des premiers califes. Exaltés par les victoires jihadistes au Moyen-Orient et la proclamation du califat, le 29 juin 2014, par leur chef Abou Bakr al-Baghdadi, depuis la grande mosquée de Mossoul en Irak, plusieurs groupes salafistes combattants du Maghreb l’ont reconnu comme le nouveau successeur du Prophète, envoyé pour rétablir la pureté, l’unité et la domination de l’islam sur terre.
En septembre 2014, Jund el-Khilafa (« Les Soldats du califat ») en Algériefont scission avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et se rallient à l’EI, suivis en octobre par le Conseil de la Choura de la jeunesse islamique à Derna, dans l’Est libyen. Le mois suivant, Ansar Beit al-Maqdis (ABM, « Les Partisans de Jérusalem »), groupe jihadiste le plus important d’Égypte, basé dans les montagnes du Sinaï, jure fidélité au « calife Ibrahim » sur son compte Twitter.
Glorifiés à l’infini sur les réseaux sociaux du world wide web, leurs coups d’éclat se multiplient. Les Égyptiens d’ABM poursuivent jusqu’au cœur du Caire leurs attaques sanglantes contre les forces de sécurité, auparavant menées sous la bannière d’Al-Qaïda. Dans les montagnes de l’Est algérien, les sicaires de Jund el-Khilafa enlèvent et égorgent le Français Hervé Gourdel. En Libye, les jihadistes se signalent plus lugubrement encore en diffusant la déca
pitation de 21 otages coptes d’Égypte et s’emparent de Syrte et de Sabratha.
Écartelée entre les zones d’influence de l’EI dans le Sud et d’Al-Qaïda dans l’Ouest, la Tunisie est frappée d’effroi par le massacre de 21 touristes, le 18 mars, dans le célèbre musée du Bardo. Au Maroc, le nouveau Bureau central des investigations judiciaires, créé pour faire face à la menace terroriste, démantèle le 22 mars une cellule, « l’État islamique dans le Maghreb lointain, descendants de Youssef Ibn Tachfin », qui s’apprêtait à frapper des politiques et des membres de la société civile. Une traînée sanglante s’étend de la mer Rouge à l’Atlantique. La reconquête armée de la Oumma (communauté des croyants musulmans) serait-elle engagée en Afrique du Nord ?
Vivier
« La réponse est non, affirme sans ambages l’islamologue Mathieu Guidère, de retour de Tunis et qui vient de publier un État du monde arabe (De Boeck, mars 2015). L’EI réussit en Syrie et en Irak parce que l’État central est défaillant et qu’il bénéficie d’un soutien populaire dans certaines parties de la population sunnite persécutée, massacrée par les milices chiites et convaincue de n’avoir d’autres défenseurs que lui. »
La guerre civile qui ravage la Syrie depuis quatre ans et la dictature chiite discriminatoire de l’ex-Premier ministre Nouri al-Maliki à Bagdad, aggravée par le départ américain de 2011, ont transformé ces deux États déliquescents en viviers à combattants salafistes, en eldorado du jihad international. Rien de cela en Égypte, où le peuple, las des convulsions révolutionnaires et islamistes, a remis son destin entre les mains de fer du maréchal Sissi, dont la priorité des priorités est de rétablir l’ordre et la sécurité. Citée en seul exemple durable de « Printemps arabe », la Tunisie poursuit sa transition démocratique dans la paix civile.
L’Algérie, meurtrie par la décennie noire des années 1990, est sous le contrôle des forces de sécurité. Tout comme le Maroc où, « depuis les cinq attentats-suicides de 2003, la répression mais surtout la surveillance et la prévention sont fortes, souligne Baudouin Dupret, directeur du Centre Jacques Berque pour les études en sciences humaines et sociales au Maroc, à Rabat. Il y a de bonnes raisons de penser que le royaume va échapper à des actions majeures, même si des coups comme l’attentat de l’Argana à Marrakech en 2011 restent possibles ».
Seul terrain comparable aux anarchies syrienne et irakienne, le chaos libyen fournit à l’EI son unique véritable base territoriale en Afrique du Nord, et menace les États voisins. Après l’exécution de ses 21 ressortissants coptes, l’Égypte y a envoyé ses F16 bombarder les positions jihadistes. Et l’EI affirme que les deux auteurs du massacre du 18 mars en Tunisie y ont été formés par ses soins.
« Ses combattants contrôlent Derna, la presque-totalité de Syrte. Ils sont présents à Sabratha, à Benghazi et ont une vraie marge de progression, affirme le journaliste David Thomson, auteur d’enquêtes sur le jihad international.
Le « calife » Baghdadi y envoie des jihadistes depuis le Moyen-Orient, et l’EI déploie la même stratégie d’implantation qu’en Syrie, lorsqu’en 2012-2013 ses hommes se sont emparés de zones sous contrôle d’autres milices. Et comme en Syrie, ils ont pour objectif de contrôler des ressources pour s’autofinancer, attaquant ports et raffineries. »
Fracture communautaire
Autre différence fondamentale avec le terrain moyen-oriental, l’Afrique du Nord est presque uniformément de confession sunnite quand la Syrie et l’Irak, l’une dirigée par un clan chiite alaouite mais majoritairement sunnite, l’autre sous domination récente de la majorité chiite, sont devenus les champs de bataille de l’Iran et de l’Arabie saoudite, qui prétendent tous deux à l’hégémonie régionale.
Excitée par les ambitions rivales de ces deux théocraties, la ligne de fracture communautaire historique entre frères ennemis de l’islam a engendré un séisme qui ébranle aujourd’hui l’Orient arabe jusqu’au Yémen. La « takfirisation » (excommunication) génocidaire de l’ennemi proche par les prêcheurs des deux jihad ne peut avoir lieu en Afrique du Nord. Pour Mathieu Guidère, seule l’opposition entre séculiers et partisans de l’islam politique pourrait servir un but similaire.
« Ainsi, les élections en Tunisie ont montré que ce pays était divisé en deux, puisque la côte a voté laïc, en faveur du parti Nidaa Tounes, tandis que l’intérieur du pays a voté plutôt islamiste, en faveur d’Ennahdha. Cette répartition électorale, si le gouvernement en place ne fait pas attention, peut se transformer en une division territoriale sur laquelle prospéreraient des groupes affiliés à l’EI, en considérant ceux de la côte comme pas tout à fait musulmans. »
Autre danger, plus immédiat mais plus éclaté, le retour des vétérans du Moyen-Orient menace dès à présent les États de la région. Nombre d’entre eux, aguerris et endoctrinés, s’agglomèrent sans doute en cellules dormantes, prêtes à frapper partout, à tout moment, à terroriser pour générer le chaos d’où pourrait naître la grande confrontation.
Objectif d’une communauté internationale exceptionnellement unanime, le démantèlement de l’EI amènera un flot de jihadistes à regagner leurs patries. Un flot bien plus important que celui déversé par la fin de la guerre d’Afghanistan et qui avait participé, avec la marginalisation du Front islamique du salut, vainqueur des élections de 1991, à l’embrasement de l’Algérie.
Car, insiste Baudoin Dupret, « il faudrait cesser de regarder les sociétés arabo-musulmanes à travers leur opposition à l’Occident pour considérer les conflits internes qui les fracturent, recomposant les États et les sociétés ».
Mohamed Ali ag Wadoussène, l'un des responsables opérationnels d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a été tué dimanche lors d'une opération des forces spéciales françaises au Mali. Le terroriste était l'un des ravisseurs du Français Serge Lazarevic.
L’armée française a annoncé mardi 7 juillet avoir tué le Malien Mohamed Ali ag Wadoussène et capturé deux terroristes lors d’une opération près de Kidal (nord du Mali) dimanche en fin d’après-midi.
« Cette opération déstabilise la chaîne de commandement d’une katiba (brigade, ndlr) d’Aqmi et porte à nouveau un coup dur aux groupes armés terroristes au Sahel », peut-on lire dans un communiqué du colonel Gilles Jaron, porte-parole de l’état-major des armées françaises.
L’un des organisateurs de l’enlèvement du Français Serge Lazarevic
Au cours des combats, deux militaires français ont été blessés dans cette opération des forces spéciales. « Ils bénéficieront d’une évacuation vers la France très prochainement », a indiqué le colonel Gilles Jaron.
Dans le cadre de son opération Barkhane contre les groupes jihadistes au Sahel, l’armée française dispose d’une force de 3000 hommes au Niger, en Mauritanie, au Mali, au Burkina Faso et au Tchad.
Dans une interview parue en date du 7 juillet 2015 au journal égyptien El Watan, Omar Gouiri, président de l’Instance libyenne de la Culture et de l’Information (du gouvernement de Tobrouk), s’en est pris, à nouveau, à l’Etat tunisien, avec comme toujours des propos menaçants.
Le ministre libyen déclare ne pas apprécier que des figures « islamo-terroristes » de Fajr Libya, ennemi du pouvoir installé à Tobrouk, soient reçus en Tunisie. Cela constitue, à ses yeux, une atteinte claire à la souveraineté de la Libye. « Nous ne pardonnerons à aucun pays qui s’ingère dans nos affaires intérieures de manière négative », a-t-il martelé. Et de menacer que la punition sera lourde.
Le responsable libyen affirme, par ailleurs, que la majorité des attentats terroristes commis dans son pays sont l’œuvre de Tunisiens, indiquant que 4 mille jihadistes tunisiens se trouvent en Libye dont certains sont actuellement en prison. Il souligne que « la Libye n’est pas un jardin où l’on fait des balades, mais un Etat souverain », avant de poursuivre : « Si quelqu’un souhaite y entrer qu’il le fasse de manière légale ».
Sur le nombre des libyens réfugiés en Tunisie, le ministre estime que le nombre avancé par les médias tunisiens, un million de Libyens, est amplifié et que les statistiques font état de seulement quarante mille Libyens dans notre pays. « Par ce chiffre on voulait attirer les aides des organisations internationales », a-t-il soutenu. Il précise également que Libyen n’est pas un réfugié, ni traité comme tel, du fait qu’il vit en comptant sur ses propres moyens.
Rappelons qu’Omar Gouiri avait, par le passé, menacé de bruler le chef de l’Etat tunisien, Béji Caïd Essebsi. Il a aussi demandé, dans l’une de ses déclarations, que l’Egypte, les Emirats et l’Arabie saoudite interviennent militairement en Tunisie pour la débarrasser de l’hégémonie turque.http://www.businessnews.com.tn/omar-gouiri--4000-jihadistes-tunisiens-en-libye,520,57292,3
E.Z.
Libye : le gouvernement de Tripoli réorganise ses forces armées
par: SPOREVER publié le : 7 juillet 2015 à 11:05 UTC118 vues Dans : Cat-Football-Europeen
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Les autorités libyennes installées dans la capitale Tripoli ont fait savoir mardi qu’elles ont commencé à « réorganiser » les forces armées qui leur sont loyales à travers la formation de batillons militaires et l’intégration de nouveaux combattants.
Le gouvernement en place à Tripoli depuis plus d’un an et qui n’est pas reconnu par la Communauté internationale a précisé dans un communiqué que son armée compte désormais 11 bataillons répartis sur toutes les zones militaires du pays.
Chaque bataillon est composé de 8 brigades, a ajouté le communiqué qui cite Khalifa Al-Ghawil, le chef du gouvernement appuyé par une coalition de groupes armés sous le nom de Vajr Libya (aube de Libye).
La Libye est en proie, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, à une anarchie sécuritaire et un conflit autour au pouvoir, avec le partage du pays entre deux autorités installées à Tripoli et Tobrogh, dans l’est du pays.
Celle de Tobrogh est reconnue par la Communauté internationale.
La réorganisation des forces armées du gouvernement de Tripoli intervient alors que les Libyens s’attendent cette semaine au vote des deux parties au conflit d’un projet d’accord parrainé par l’ONU. Les effectifs de ces forces s’élèvent à près de 5.000 militaires, selon le communiqué.
Les armées de Tripoli et Tobrogh et les groupes armés qui les soutiennent s’affrontent quotidiennement dans plusieurs régions de Libye, avec des centaines de morts depuis le mois d’août dernier.
Jean-Frédéric Poisson (LR) s'est rendu à Tripoli le week-end dernier, à l'invitation du gouvernement non-reconnu par la communauté internationale.
Premier ministre, président du Congrès national, ministres clés de l’Intérieur et du Pétrole, représentants de la compagnie publique pétrolière et de la Banque centrale : les autorités de Tripoli, non reconnues par l’ONU, ont sorti le grand jeu au député des Yvelines, Jean-Frédéric Poisson (Les Républicains et président du Parti chrétien-démocrate), qui a visité la capitale libyenne de samedi à lundi.
Le gouvernement de Fajr Libya (Aube libyenne), soutenu par les conservateurs islamistes non jihadistes, tente de gagner une légitimité internationale en invitant des élus de pays qui comptent. Jean-Frédéric Poisson est le premier élu d’un pays ouest-européen qu’ils ont réussi à ferrer. Tous les frais ont été pris à la charge de l’exécutif de Tripoli dans une visite qualifiée de «voyage privé officiel» par l’élu francilien.
EMBALLÉ
La visite comportait deux volets cruciaux : la lutte contre le terrorisme et la question des migrants. Deux points sur lesquels Tripoli a davantage d’arguments à faire valoir que son homologue-adversaire de Tobrouk, siège du parlement rival reconnu par les instances internationales. Les brigades de Misrata, principal bras armé d’Aube libyenne, sont les fers de lance dans le combat contre l’Etat islamique et ce sont des plages de la côte ouest, contrôlées par Fajr Libya, que s’embarquent les migrants pour l’Europe.
«Ici, les dirigeants sont les seuls à posséder certaines clés pour débloquer la situation et le trousseau n’en comporte pas beaucoup», estime Jean-Frédéric Poisson. N’ayant jusqu’ici jamais montré un attachement particulier pour le pays, le vice-président du groupe d’études sur les chrétiens d’Orient est revenu emballé par ses hôtes. «Ce que l’on dit en Europe de l’ouest à propos du gouvernement de Tripoli ne correspond pas à la réalité que j’ai découverte. J’ai trouvé face à moi des responsables prêts à travailler avec nous contre le terrorisme et l’immigration clandestine. Et je ne crois pas avoir été victime de "village Potemkine".»
UN ÉLU ENFUMÉ ?
Jean-Frédéric Poisson a notamment visité deux centres de détention pour migrants à Tripoli et Garabouli : «Les conditions sont difficiles mais je ne suis pas sûr que les clandestins soient dans de bien meilleures conditions à Roissy [dans la zone d’attente de l’aéroport où sont maintenus les présumés clandestins].» Pourtant, Libération a pu se rendre compte de la difficile vie des clandestins et de l’insalubrité des centres où ils sont parqués.
Début juin, une délégation libyenne comprenant le ministre du Pétrole et de l’Intérieur s’était rendue à Paris et avait rencontré le sénateur Christophe-André Frassa et le député Alain Marsaud, tous deux membres de LR et représentants les Français établis hors de France. Une entrevue qu’avait peu goûtée la Chambre haute à l’époque. Jean-Frédéric Poisson est lui allé plus loin et se rendant sur place.
S’attend-il à un retour de bâton ? «Je m’en contrefous, assume-t-il. Je rencontre qui je veux dans le cadre de mes prérogatives de député.» Il espère même mettre sur pied une délégation parlementaire pour une visite à la rentrée. Mieux vaudrait éviter alors le pantalon rose à la descente d’avion sous peine de subir les quolibets des Libyens.