vendredi 23 janvier 2015

Comment le salafisme a pu prospérer au Niger

Comment le salafisme a pu prospérer au Niger

Jean-Pierre Olivier de Sardan
Ancien directeur de recherche au CNRS et directeur d'études à EHESS à Marseille, ex-maoïste de la Gauche prolétarienne, il a passé l’essentiel de son temps au Niger et en a même obtenu la nationalité. Il collabore désormais au LASDEL, un laboratoire nigérien de sciences sociales, et a publié en 2014 aux editions Karthala, avec Valéry Ridde, Une politique publique de santé et ses contradictions. La gratuité des soins au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
Peu de chercheurs français connaissent aussi bien le Niger que l’anthropologue Jean-Pierre Olivier de Sardan. INSTALLÉ à Niamey depuis 1973, celui-ci livre son analyse sur les récentes manifestations "anti-Charlie Hebdo" qui ont embrasé le pays. Pour lui, le "succès de l'idéologie salafiste" dans ce pays s’explique notamment par "le double rejet radical de l’Occident et de l’Etat moderne". Il pointe "le jeu très dangereux des partis de l’opposition nigérienne" et note que "les musulmans extrémistes n’ont pas vraiment de combattants face à eux. Ils sont devenus quasi intouchables".
Photo de manifestation à Zinder postée sur Twitter par Issoufou Oumarou
>>> Sur Charlie Hebdo vu de Niamey
Ce qui s’est passé autour du dernier numéro de Charlie Hebdo est un cas d'école où, selon le contexte, on est amené à penser une chose ou son contraire. Dans un environnement occidental habitué aux outrances des caricaturistes, le dessin de la dernière une de Charlie Hebdo n'a rien de provocant et semble relever de la liberté normale d’expression (le prophète y est même présenté de façon plutôt sympathique). En revanche, dans un environnement majoritairement musulman éloigné de Paris, où personne ne connait Charlie Hebdo et n’a vu le dessin, le simple fait d’apprendre qu’on a publié à 7 millions d’exemplaires une caricature du prophète suffit à déclencher l’indignation et la colère, bien évidemment exploitées par les intégristes.
Le problème est que ceci était entièrement prévisible : il y avait eu un précédent, et on savait très bien que le simple fait de mettre en une la caricature du prophète allait avoir un coût très élevé dans le monde musulman (coût qui serait payé par les non-musulmans de la région...). Il me semble très irresponsable de la part de l’équipe de Charlie Hebdo de ne pas en avoir tenu COMPTE. On peut le dire autrement : à Paris, on peut se permettre d’en faire une question de principe, au nom du droit à libre expression, du droit à la caricature, et du refus de céder aux intégristes. A Niamey, à Bamako ou à Istanbul (où, pour la majorité des gens, la question de principe est très différente : la liberté d’expression s’arrête là où le blasphème commence) on est par contre bien obligé d'en faire une question politique, et donc de se demander quelles vont en être les conséquences, à qui cela profite-t-il, et qui va en être victime ? Les réponses sont hélas claires : cela profite aux intégristes et ce sont les non-musulmans et les musulmans modérés qui en sont les victimes.
Mais, bien évidemment, la une de Charlie Hebdo n’est pas la cause profonde de ces manifestations. C’est une occasion (en or), ou un prétexte, habilement utilisé par les intégristes pour faire un pas de plus dans la conquête de l’opinion et la mobilisation des cœurs, dans le cadre de leur « guerre idéologique ».
>>> Les manifestations
Les manifestations de Zinder et de Niamey ont eu quatre caractéristiques :
1) Elles ont été particulièrement violentes.
2) Elles ont prises pour cibles, outre des symboles de la France (ce qui est assez classique dans nombre de manifestations en Afrique) et du parti au pouvoir (ce qui l’est aussi), des églises et des bars, en grand nombre, qui ont été systématiquement saccagés et brûlés.
3) Ces saccages et ces incendies ont donné lieu aussi à des pillages en règle.
4) Elles témoignaient d’une certaine organisation et d’une certaine préparation.
C’est la première fois au Niger que la religion chrétienne est attaquée de façon violente, d’une certaine façon meurtrière. Il faut savoir que la très grande majorité des catholiques et des protestants (un peu plus de 5% de la population, et en progression) sont Nigériens, et ont de très nombreux liens familiaux et amicaux avec leur environnement musulman. Ces attaques ont été un énorme traumatisme. Elles témoignent, comme le saccage des bars, de la montée en puissance d’un islam intolérant et violent, aux antipodes de ce qu’était l’islam nigérien pendant des décennies.
Mais ces manifestations ont aussi mis en évidence le jeu très dangereux des partis de l’opposition nigérienne. Ceux-ci en effet ont soufflé sur les braises, en tentant d’instrumentaliser la réaction populaire d’indignation face à cette histoire de caricature du prophète. Ils ont ainsi, dès avant les manifestations de Zinder et Niamey, accusé le président Mamadou Issoufou de s’être rendu à Paris pour « soutenir Charlie Hebdo » et donc soutenir la caricature « blasphématoire »… C’était bien sûr confondre délibérément le « Je suis Charlie » de la grande marche de Paris, qui signifiait clairement « Je suis avec les victimes contre le terrorisme », avec un tout différent « Je suis Charlie » consécutif à la parution du nouveau numéro, qui signifierait « Je soutiens la caricature », et qu’aucun des dirigeants musulmans présents à Paris n’a proféré ni cautionné…
Le gouvernement nigérien quant à lui affirme que les manifestations de Zinder et Niamey ont été en outre organisées en sous-main par les partis politiques de l’opposition en vue de déstabiliser le régime et de créer un climat insurrectionnel et les conditions d’un coup d’Etat. Le risque immédiat aujourd’hui est celui d’un dérapage vers un nouveau bras de fer entre pouvoir et opposition, là où il devrait y avoir une alliance nationale de tous les partis politiques contre toutes les violences religieuses.
Inversement, il n’y a rien aujourd’hui de plus dangereux pour le Niger à moyen terme que le développement d’une alliance entre des partis politiques et les courants salafistes.
>>> La violence salafiste
Une idéologie salafiste radicale a en effet peu à peu fait son trou au sein de la société nigérienne. Elle a pu se développer en surfant sur la vague wahhabite, autrement dit un islam fondamentaliste qui a déferlé sur le Niger et les pays sahéliens depuis une bonne vingtaine d’années, promu par l’Arabie saoudite et le Qatar, à coups de financements massifs, de formations de clercs et de propagande médiatique. La société nigérienne est devenue de plus en plus régulée par cet islam rigoriste de culture arabe tourné vers le passé, qui s’est aussi immiscé de façon visible dans tous les espaces publics (le refus du code de la famille, les serments des juges sur le Coran, le voilage croissant des femmes ou la présence de mosquées au sein même de tous les bâtiments publics n’en sont que quelques signes parmi beaucoup d’autres). Chaque consultation électorale est désormais un lieu de surenchères entre candidats pour donner le maximum de gages aux imams, marabouts et oulémas, et apparaître comme le meilleur musulman, le plus pieux, le plus rigoureux.
C’est sur cette base fondamentaliste que le salafisme radical a pu prospérer, en faisant de l’intolérance une valeur cardinale, en multipliant les prêches anti-occidentaux et anti-chrétiens enflammés, en confortant les outrances, et en reconnaissant dans les djihadistes des soldats de l’islam. Le recours à la violence s’est trouvé ainsi de plus en plus légitimé. On en a eu divers signes avant-coureurs (comme ces menaces contre le festival de la mode africaine, ou encore ces jeunes filles parfois molestées au marché pour leurs tenues trop occidentales). Mais les manifestations de ces derniers jours sont la première sortie publique massive, au grand jour, de cette violence.
Les jeunes des milieux populaires sont particulièrement touchés par cette idéologie salafiste, en particulier les chômeurs, travailleurs informels ou élèves coraniques, de plus en plus en rupture avec les normes sociales et familiales des générations précédentes, et largement déscolarisés. Les pillages lors des manifestations témoignent de ce recrutement. Mais l’idéologie salafiste pénètre aussi dans bien d’autres couches sociales, écoliers, étudiants, petits cadres et parfois cadres moyens (enseignants par exemple).
Les djihadistes peuvent, dans le contexte de l’idéologie salafiste, apparaître facilement comme des héros. Cela ne signifie pas que les mouvements djihadistes recrutent massivement au Niger. Certes il y a indéniablement des recrutements, que ce soit du côté du Mujao (Nord-Ouest), ou surtout de Boko Harram (Sud-Est), mais qui restent encore relativement limités et essentiellement pour aller combattre hors du Niger (il est facile d’attirer un jeune chômeur déscolarisé, que l’on va payer grassement, équiper d’une kalachnikov, et endoctriner). De même, Boko Harram n’était pas à la manœuvre lors des récentes manifestations (même si son drapeau noir a été brandi à Zinder), et le Niger n’est pas (pour le moment) une terre de combat pour cette organisation, qui reste encore très liée au contexte spécifique du Nord-Est du Nigéria, et maintenant du Nord Cameroun.
Mais les sympathies pour les djihadistes de tous bords sont de plus en plus étendues. Même Boko Harram, malgré ses attaques contre les musulmans du Nord Nigéria, bénéficie d’une certaine côte de popularité chez les jeunes. Le cas de Boko Harram est complexe. D’une part, une théorie du complot assez répandue y voit une création de l’Occident pour faire réélire Jonathan Goodluck et éviter qu’un leader musulman du Nord soit élu au Nigéria. D’autre part, Boko Harram fascine, car il met en pratique à nos portes le rejet radical de l’Occident et de l’Etat démocratique moderne.
>>> Contre l’Occident, contre l’Etat moderne
C’est en effet le double rejet radical de l’Occident et de l’Etat moderne, associés bien sûr à un islam politique proposant une société alternative, qui explique le succès de l’idéologie salafiste, et légitime de fait les violences, celle des manifestants d’hier au Niger, comme celle des djihadistes. Mais pourquoi ce double rejet est-il si populaire au Niger ?
Tout d’abord, le sentiment anti-français persiste, comme dans toute l’Afrique avec les COMPTES non soldés de la colonisation et de la Françafrique (d’où l’attaque au Niger de boutiques d’Orange ou de Total, et du centre culturel français). Mais il est relayé par un sentiment anti-occidental bien plus général (rappelons-nous la large approbation populaire de l’attentat du 11-Septembre), alimenté par ce qu’on pourrait appeler la morgue américaine, comme aussi par la morgue des innombrables experts et donneurs de leçons du développement, ainsi que par les inégalités planétaires, la dépendance humiliante envers l’Occident et l’exclusion du plus grand nombre des bénéfices du développement.
D’autre part, les djihadistes du Nord-Mali comme Boko Harram attaquent aussi respectivement l’Etat malien et l’Etat nigérian : ceci aussi séduit au Niger, où le rejet de la classe politique nigérienne est massif et profond, face à la corruption croissante, à l’enrichissement débridé des élites, aux jeux politiciens exaspérants et stériles, à l’importance du chômage, ou à l’échec profond d’un système scolaire en déroute.
Ce rejet de l’élite politique s’étend à la nomenklatura musulmane modérée : les associations islamiques officielles ou les confréries sont accusées simultanément de collusion avec l’Etat et de laxisme religieux.
Au bout du COMPTE, des organisations comme le Mujao ou Boko Haram deviennent le réceptacle de toutes les frustrations, car seules elles s’attaquent concrètement à l’Occident, seules elles s’attaquent concrètement à l’ensemble des élites en place, et seules elles prêchent un changement radical. Le salafisme et ses extensions djihadistes jouent en un sens le même rôle au Nord Nigéria, au Nord Cameroun et au Niger que l’extrême droite en Europe.
>>> Une guerre idéologique bien mal engagée
La bataille idéologique est-elle perdue ? On peut le craindre, si un sursaut ne se manifeste pas. Certes, une partie importante de la population reste hors de l’influence fondamentaliste explicite ; quant aux salafistes radicaux, ils ne sont qu’une petite minorité. Certes une majorité de la population ne veut pas de la violence et souhaite une cohabitation paisible avec les chrétiens. Mais ce sont néanmoins les fondamentalistes qui occupent les espaces publics et les médias. Mais ce sont les salafistes radicaux qui sont à l’offensive, ce sont leurs prêches que reproduisent ad libitum les cassettes et les vidéos des rues.
En face, l’école n’est plus un lieu d’apprentissage de valeurs civiques et de pensée critique. En face, l’université n’est plus un site de résistance (c’est désormais un espace largement ouvert au salafisme).
En face, les tenants d’un islam des Lumières, les partisans d’un islam tolérant, les musulmans modérés, les républicains défendant la laïcité, les militants démocrates se taisent ou se désolent en silence. Tous ont plus ou moins peur. Car attaquer le salafisme est un gros risque. Cela risquerait d’être perçu comme attaquer l’islam. Ou cela pourrait revenir à être mis dans le camp des Occidentaux, voire à leur solde.
Autrement dit, ce sont les musulmans extrémistes qui tiennent le haut du pavé, ce sont eux qui marquent chaque jour des points. Ils sont, eux, en « guerre idéologique » et n’ont pas vraiment de combattants face à eux. Ils sont devenus quasi intouchables. Une preuve évidente de cette démission inquiétante de l’islam modéré comme de la classe politique et de la société civile est qu’il n’y a jamais eu de mobilisation populaire au Niger face à Boko Harram. Il est très grave qu’aucune manifestation n’ait jamais été organisée à Niamey en soutien aux victimes nigérianes de Boko Haram, que ce soit pour les lycéennes enlevées, ou après l’attentat contre la mosquée de Kano, par exemple. Personne n’a bougé, ce qui contraste évidemment tristement avec la réaction française face aux attentats contre Charlie Hebdo et la supérette Cacher. De même, après les églises en feu du 18 janvier, les réactions publiques de condamnation et les gestes ostentatoires de solidarité ont été rares, fort tardifs et peu empressés.
Pourtant, à l’évidence, le danger principal aujourd’hui au Niger hors de nos frontières est sans conteste Boko Haram, bien plus redoutable encore pour nous que le Sud de la Lybie ou que le Nord du Mali. Et, faut-il vraiment le dire, bien plus redoutable pour les musulmans nigériens eux-mêmes que la France, les Etats-Unis ou un journal satirique ! Quant au danger intérieur majeur pour le Niger, c’est le salafisme radical, son terrorisme idéologique, sa rhétorique de l’exclusion. Tout serait à redouter d’une connexion accrue de ces deux dangers, dont ces deux jours de manifestations pourraient être les prémisses.
Il nous faut donc espérer un sursaut, sursaut des partis politiques, sursaut de la société civile ». Sursaut contre la violence, contre l’extrémisme, contre le salafisme.
Rêvons un peu : Et si, demain, une grande manif se déroulait à Niamey, avec toute la classe politique pour une fois rassemblée, contre les attaques d’églises, pour la tolérance religieuse, contre Boko Haram, avec des imams défilant avec des pancartes « Je suis chrétien » côte à côte avec des prêtres défilant avec des pancartes « Je suis musulman » ?
 

‪#‎MinusmacontingentNéerlandais‬ est il former pour les operations de "maintien de la paix" Mme la ministre?Que font ils dans l'‪#‎Azawad‬?Pourquoi assassinent ils nos parents???Pourquoi ne condamnez vous pas les crimes de votre "‪#‎arméedoccupation‬?

‪#‎MinusmacontingentNéerlandais‬ est il former pour les operations de "maintien de la paix" Mme la ministre?Que font ils dans l'‪#‎Azawad‬?Pourquoi assassinent ils nos parents???Pourquoi ne condamnez vous pas les crimes de votre "‪#‎arméedoccupation‬?
Minister Hennis bezoekt Nederlandse troepen in Mali.

My short note might sound too simple, but seems to be a good brief translation: 'Neutral' troops under French command now attack their allies, the Tuareg in N Mali. This is against any International laws ... Ethics? Following French politics, ethics never did nor do exist. A shame again

My short note might sound too simple, but seems to be a good brief translation: 'Neutral' troops under French command now attack their allies, the Tuareg in N Mali. This is against any International laws ... Ethics? Following French politics, ethics never did nor do exist. A shame again.Barbara Sabine
Nous portons à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale que de grosses manifestations populaires sont actuellement en cours dans plusieurs...
TAMOUDRE.ORG
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Grande marche a ber Le peuple de l'Azawad demande que la minusma dégage

Oui la géopolitique "sismique" et notre résistance degagerons les cieux sombres au dessus de notre peuple.Les peuples qui sont Justes,démocrates et luttent serieusement contre les extremismes le reconnaitrons et soutiendrons.Ceux qui ont des calculatrices à la place des cerveaux et envoyés par des multinationales criminelles et tout autant terroristes haïrons sa liberté.Ils sont esclaves et jaloux de notre humanité,et notre autonomie vis à vis d'un systéme qui les broient.ILs ne sont plus que des machines qui agissent pour les comptes de quelques obscures actionnaires qui contrôlent leurs politiques et detruisent en eux toute dignité.Ils n'ont plus q'une phrase mécanique pour justifer leurs crimes, comme des automates ou le Commandant du contingent Néerlandais de la‪#‎Munismali‬ :"je ne fais que mon travail"....Ceci remplace toute conscience, toute raison,toute logique...Ils sont devenus des vampires,des terroristes comme ceux qu'ils sont sensés combattre et qu'ils ont contribués à armer pour detruire le monde libre.L'humanité doit RESISTER ET LUTTER contre ces mutants qui ne vivent que pour leurs profits au detriment de autres vies et de notre planète.Vive l'‪#‎Azawad‬ et à bas la ‪#‎Minusmali‬

Ibanakal
Khadijetou Walet a ajouté 5 nouvelles photos.
Grande marche a ber
Le peuple de l'Azawad demande que la minusma dégage
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Desormais la CMA(Coordination des Mouvements de l'Azawad)doit lutter contre non seulement les milices maliennes,les terroristes et une ‪#‎Minusma‬ dont le jeu trouble est de plus en plus evident

14 h · 
‪#‎TerroristesAqmi‬ pris par le ‪#‎MNLA‬ en train de poser des mines.Desormais la CMA(Coordination des Mouvements de l'Azawad)doit lutter contre non seulement les milices maliennes,les terroristes et une ‪#‎Minusma‬ dont le jeu trouble est de plus en plus evident comme le demontre son attaque contre la CMA.‪#‎AzawadHarkouk‬ Inchallah!!!
Tout ça pour faire mal aux Azawadiens.
Qu'Allah nous assiste. Amine

ONU : Les "soldats de la paix" bombardent les Touaregs 21/01/2015 - 18:17

ONU : Les "soldats de la paix" bombardent les Touaregs

21/01/2015 - 18:17

AZAWAD (SIWEL) — Après la scandaleuse attaque de l’ONU contre les représentants des populations Touaregs de l’Azawad hier, plusieurs manifestations populaires se sont déroulées aujourd’hui dans plusieurs localités de l’Azawad, notamment à Ber, à Kidal, à Aguelhoc, à Tinzawaten et dans d’autres localités encore. L’ONU vient de montrer son absence totale de neutralité et ses soldats viennent clairement d’appuyer une partie contre l’autre dans un conflit où elle était sensée maintenir la paix en vue d’un dialogue et d’un accord de paix.


manifestations touarègues contre les bombardements de l'ONU (PH/DR)
manifestations touarègues contre les bombardements de l'ONU (PH/DR)





























Cette agression perpétrée par les "soldats de la paix" du contingent néerlandais de la force de "maintien de la paix" des Nations unies dans l’Azawad se fait pour la première fois de manière franche et assumée. Ces derniers n'ont ps hésité à procéder à des bombardements aériens contre une des parties en conflit dans l'Azawad et démontre, à qui en doutais, le flagrant parti pris de l’ONU pour le gouvernement malien et contre les populations de l'Azawad qui luttent depuis 50 ans pour leur survie. 

Certes, les peuples discriminés, massacrés par des régimes, dont on loue même les "avancées démocratique", ont toujours su que l’ONU n’a jamais été une organisation neutre; mais cette fois, elle se positionne clairement contre les aspirations du peuple de l’Azawad en vue de briser son combat libérateur et son aspiration à se libérer de la tutelle d'un régime raciste qui a massacré des centaines de milliers de Touaregs en particulier. Ces derniers subissent depuis 50 ans, une véritable ségrégation raciale en raison de l'obstination des nations unies à maintenir un découpage territorial criminel qui consiste à obliger des populations entières à subir des ségrégations et des massacres collectifs sans aucune possibilité de se défendre. 

Hier, la MINUSMA a bombardé des véhicules du MNLA et de ses alliés,faisant au moins 5 morts parmi leurs membres et offrant ainsi un appui direct aux milices ethniques du gouvernement malien, responsables d’exactions ethniques, essentiellement contre les Touaregs et tous ceux qu'ils appellent les "peaux rouge". 

N’arrivant pas à venir à bout de la volonté des Touaregs à recouvrer leur liberté confisqué, l’ONU a décidé d’assumer ses positions en faveur de Bamako et change sans complexe la doctrine de ses "soldats de la paix". 

zp, 
SIWEL 211817 JAN 15 



Mali : ça chauffe de nouveau dans le Nord

  • El Watan
    Mali : ça chauffe de nouveau dans le Nord
    22.01.15 
    Depuis un peu plus d’un mois, il ne se passe pratiquement plus un jour sans qu’il n’y ait des accrochages sanglants entre groupes touareg et milices que les leaders du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) accusent d’être «à la solde de Bamako».
    Les deux camps se sont à nouveau affrontés dans la matinée d’hier près de Tarkinte.
    Des hommes armés venus de Gao ont, selon nos sources, attaqué une position contrôlée jusque-là par des mouvements touareg dirigés par le colonel Hassan Ag Fagaga. «Lors de cette bataille, les miliciens pro-Bamako ont perdu 14 éléments et 6 voitures. Nous avons également faits 4 prisonniers», affirme notre source, qui précise en outre que «du côté du colonel Hassan Ag Fagaga, un combattant a été tué». Les miliciens aurait été poursuivis jusqu’à la périphérie de Gao.
    Au moment où nous mettions sous presse, les combats avaient pris fin.
    En revanche, la situation était loin d’être calme à Kidal où des manifestants ont saccagé les installations de la Minusma au niveau de l’aéroport de la ville. Les éléments de la Minusma, auxquels il est notamment reproché de protéger des «criminels», se sont repliés dans un camp de militaires français.
    Dans les environs de Tabankorte où avaient été enregistrés mardi de violents combats entre les deux camps, un cessez-le-feu était observé hier. Les groupes et mouvements touareg (MNLA, HCUA et MAA) ont perdu 10 combattants dans les combats. «Défaits», les miliciens ont quant à eux regagné à la hâte le village de Tabankorte sous la protection des forces de la Minusma. C’est, mentionne-t-on, au moment de la retraite de ces milices qu’un hélicoptère de la Minusma a mitraillé une position des mouvements touareg.
    Inutile de dire que l’intervention de la Minusma a été décriée hier avec véhémence par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). L’on parle même de fracture. Dans tous les cas, pour la CMA, "il n’est plus question de partenariat avec la Minusma dans la lutte contre l’insécurité dans la région depuis cet acte d’iniquité.
    Acte qui pourrait avoir des conséquences sur les négociations en cours".
    Des délégués des mouvements touareg rencontreront certainement aujourd’hui le représentant spécial des Nations unies pour le Mali pour «exiger des explications concernant ce grave dérapage et les collusions constatées entre la Minusma et les milices armées qui activent à Tabankorte».
    Les miliciens, accusés de «rouler au profit de Bamako» ont, indique-t-on, pour base principale justement cette localité située à 200 km au nord-est de Gao, où se trouve un détachement de la Minusma. Cela fait dire, d’ailleurs, aux mouvements touareg que «miliciens pro-Bamako et trafiquants de drogue sont protégés par les forces des Nations unies». Ces miliciens en question partiraient de Tabankorte pour mener des opérations contre les positions armées des mouvements (MNLA, HCUA, MAA). Les affrontements entre les deux camps ont commencé le 16 janvier dernier, mais ils étaient moins violents que ceux enregistrés mardi.
    Pour les mouvements touareg, il est important de neutraliser les miliciens de Tabankorte car, selon eux, «ils menacent les négociations de paix au Mali». Certains leaders touareg disent même que ce qui s’est produit mardi pourrait être le grain de sable qui risque de bloquer toute la machine des négociations inclusives intermaliennes mise en place en août dernier. Ces négociations, faut-il le rappeler, sont censées entamer leur dernière ligne droite en février prochain à Alger.
    La médiation internationale conduite par l’Algérie, qui mise beaucoup sur ce dernier round, est donc prévenue. Rien n’est encore gagné.
    Zine Cherfaoui - ElWatan

dimanche 18 janvier 2015

17/01/2015 à 17:43
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Libye: l'ambassade d'Algérie attaquée à l'explosif, 3 blessésLibye: l'ambassade d'Algérie attaquée à l'explosif, 3 blessés © AFP
Des assaillants ont attaqué samedi l'ambassade d'Algérie à Tripoli, désertée par la majorité des diplomates étrangers depuis l'été, faisant trois blessés dont un policier, selon une source de sécurité.
La branche libyenne du groupe Etat islamique (EI) a revendiqué l'attaque contre le bâtiment dans un court message accompagné d'une photo et diffusé sur Twitter, a rapporté Site, centre de surveillance américain des sites islamistes.
L'ambassade algérienne était fermée, à l'instar de la plupart des représentations étrangères qui ont évacué leurs personnels à Tripoli dans l'été, en raison des violents combats ayant conduit à la prise de contrôle en août par la coalition de milices Fajr Libya (Aube de la Libye) de la capitale et de son aéroport international.
Dans la matinée, les assaillants ont jeté "un sac rempli d'explosifs" en direction d'une voiture de police gardant le bâtiment, situé dans le centre ville de Tripoli, a rapporté la source de sécurité libyenne.
L'un des policiers en faction et deux passants ont été blessés, tandis que l'ambassade et des voitures garées à proximité ont été endommagés, a-t-elle ajouté.
Le ministre algérien DES AFFAIRES étrangères, Ramtane Lamamra, a condamné l'attaque sans préciser si elle avait fait des victimes, a rapporté l'agence algérienne APS.
Des ambassades de pays arabes ont depuis l'été fait l'objet de plusieurs attaques, avec notamment l'explosion de deux voitures piégées devant les ambassades d'Egypte et des Emirats arabes unis en novembre.
Le siège de l'organisme libyen en charge de la sécurité des missions diplomatiques a été visé par un attentat similaire fin décembre.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi au terme de huit mois de conflit en 2011.
Livré aux milices, le pays est dirigé par deux Parlements et deux gouvernements rivaux, l'un proche des miliciens de Fajr Libya, qui ont annoncé vendredi un "cessez-le-feu" sur tous les fronts, et l'autre reconnu par la communauté internationale.