Le Mali reste un pays sous tutelle où le renouveau politique tant espéré n’a pas encore eu lieu. Il symbolise aussi l’échec d’une vision française très militaire et peu politique
Bamako demeure cette capitale africaine plongée dans la torpeur. La guerre ? Le terrorisme ? Les séparatistes touareg ? Tout cela semble bien loin, là-haut, tout au nord du Mali. Un autre pays, presque. Et les promesses de changement après la prise de contrôle d’une partie du territoire national par des groupes djihadistes en 2012 et l’intervention de l’armée française en janvier 2013 ? Qu’en est-il de ce « Plus jamais comme avant ! » scandé par la classe politique malienne, de sa volonté affichée de reconstruire un pays plus responsable, moins corrompu et à l’écoute des désirs de ses concitoyens ?
Il y a un an et demi, nous publiions dans Mediapart une série d’articles intitulée « Le Mali à reconstruire », puisque le sentiment unanime des élites locales et de leurs partenaires internationaux était que, derrière une façade avenante, le pays s’était effondré, tel un immeuble dont ne resteraient que les murs extérieurs. Tout le monde semblait d’accord : il fallait réformer de fond en comble les institutions, renouveler les dirigeants, re-tisser un lien de confiance avec les populations. Tous nos interlocuteurs de l’époque – intellectuels, élus, diplomates, militants de la société civile – faisaient ce même constat et semblaient optimistes quant à l’alerte qu’avait représentée la crise de 2012-13. Même si personne n’avait repris l’expression mot à mot, tous semblaient convaincus par la maxime de l’ancien conseiller de Barack Obama et actuel maire de Chicago, Rahm Emanuel : « Il ne faut jamais gâcher les opportunités d’une bonne crise. Elle doit permettre de faire des choses jugées impossibles auparavant. »
Un an et demi plus tard, nous sommes donc retournés à Bamako afin d’évaluer la situation politique du Mali. Et la meilleure réponse qui nous a été apportée, celle d’un conseiller malien d’une grande ambassade étrangère, est un condensé d’ironie : « Ça change dans l’immobilisme ! » Autrement dit, et quasiment tout le monde au Mali s’accorde sur ce point, les choses n’ont pas vraiment évolué malgré l’élection d’un nouveau président, malgré la forte présence de la communauté internationale sur place, malgré l’intérêt de la France à capitaliser sur une «success story» malienne.
Que s’est-il donc passé pour que ces promesses de renouveau s’éteignent aussi rapidement, et qu’est-ce que cela dit, en creux, de la politique étrangère interventionniste de François Hollande ?
La crise malienne de 2012-2013 a des causes multiples, proches et lointaines, mais il est clair qu’elle a provoqué l’effondrement d’un régime présidé par Amadou Toumani Touré (ATT) que tout le monde jugeait pourtant solide. Et comme le pays s’apprêtait à tenir des élections qui ont été interrompues par le coup d’État du capitaine Sanogo et l’occupation du Nord, il a été décidé très vite après l’intervention militaire française de début 2013 qu’une élection présidentielle devait se dérouler rapidement. Cette décision était celle de François Hollande et, malgré les nombreux avertissements de ceux qui plaidaient pour la repousser afin de laisser le temps à de nouvelles figures et de nouvelles pratiques politiques d’émerger, elles ont eu lieu en août 2013. Et elles ont produit le résultat escompté : médiocre.
« Au pays des aveugles, les borgnes sont rois. » Voici comment un universitaire malien décrit le président élu en 2013 Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Vétéran de la politique malienne, ce dernier était à mi-chemin entre deux positions : vieux crocodile du système (il a été premier ministre dans les années 1990) et opposant résolu au président sorti en 2012, ATT. Dans une situation d’urgence, il s’est révélé le candidat idoine, à la fois auprès de ses concitoyens, qui ont cru dans son discours de fermeté, que des grandes puissances, dont la France qu’il a courtisée. À cela, il convient d’ajouter deux autres éléments. Le premier, comme le souligne le politologue Mahamadou Diawara, est que « faire de la politique coûte de l’argent au Mali. Or seule la vieille génération, celle de l’arrivée de la démocratie en 1991, en a les moyens car elle occupe le pouvoir depuis deux décennies». Deuxième élément : IBK est un ancien président de l’Internationale socialiste qui a cultivé pendant des années ses liens avec le parti socialiste français, notamment en venant à plusieurs reprises à la Fondation Jean Jaurès.
«En fait, IBK est fragile et il y a des décisions qu’il ne peut pas prendre»
Ibrahim Boubacar Keïta est donc devenu président du Mali sous les applaudissements de 26 chefs d’État qui avaient fait le déplacement pour sa cérémonie d’investiture, dont François Hollande bien sûr. « Tout le monde s’est empressé d’oublier qu’il faisait partie du groupe des « putschistes honteux », de ceux qui ont condamné du bout des lèvres le coup d’État de 2012 tout en fricotant avec la junte de Sanogo », ainsi que le rappelle l’opposant Tiébilé Dramé, candidat au premier tour en 2013 qui a finalement renoncé, estimant que les conditions pour la tenue des élections n’étaient pas réunies, et qui ajoute : « On a oublié ses casseroles et le fait qu’il était porté sur le luxe et le lucre. » De facto, il n’a pas fallu attendre longtemps pour que deux scandales n’éclatent, qui renvoient aux vieilles pratiques néfastes que les Maliens semblaient vouloir oublier. Le premier concerne plusieurs contrats passés par le ministère de la défense avec des surfacturations à hauteur de 30 milliards de francs CFA (45 millions d’euros). Le second a trait à l’achat d’un nouvel avion présidentiel, un Boeing 737 pour 30 millions d’euros, dont une partie de la facture comprend une commission versée à Michel Tomi, « truand corsogabonais », incarnation de la Françafrique, possesseur de la seule licence de casino à Bamako et grand ami d’IBK…
Le seul aspect positif de ces deux affaires est qu’elles ont été révélées par un Fonds monétaire international (FMI) courroucé, ce qui a conduit à la suspension (temporaire) des prêts du FMI et de la Banque mondiale et à des demandes d’explications. « Le FMI joue le rôle d’une opposition, voire d’une société civile en demandant des comptes au gouvernement », estime l’anthropologue Birama Diakon. C’est à la fois heureux et pathétique que cela se déroule ainsi, soulignant la faiblesse des élites maliennes en même temps que la mise sous tutelle du pays par la communauté internationale.
« On pensait qu’IBK était un homme de poigne », poursuit Birama Diakon. « En fait, il est fragile et il y a des décisions qu’il ne peut pas prendre. Échapper à la corruption au Mali est extrêmement difficile. La pression des réseaux clientélistes est tellement forte qu’on subit une pression permanente, qu’il s’agisse de faire soigner son fils à l’hôpital ou d’avoir une promotion. » Le slogan de la campagne présidentielle d’IBK était « Le Mali d’abord ». Aujourd’hui, pour ses critiques, c’est « la famille d’abord ». Non seulement il a nommé des parents à des postes officiels hauts placés, mais le ministre de la défense, qui a démissionné suite aux accusations de surfacturation, était l’un de ses proches, tout comme Michel Tomi dans l’affaire du Boeing.
Dans les rues encombrées de Bamako, un changeur de monnaie résume le mandat d’IBK à sa manière : « Le gouvernement a mangé nos sous ! » Comme de nombreux Maliens, il faisait partie de ceux qui avaient modérément soutenu le coup d’État du capitaine Sanogo en 2012 parce qu’il représentait un coup de pied dans la fourmilière qui semblait salutaire à toute cette génération de jeunes étudiants et jeunes chômeurs sans perspective. Il avait ensuite changé d’avis quand son frère, un militaire, lui avait racontéla réalité du pouvoir de Sanogo, qui n’était que la dernière incarnation d’un opportuniste désireux de se nourrir sur le bête, c’est-à-dire l’État, ou ce qu’il en restait.
Depuis plus de vingt ans, une même génération, celle qui est descendue dans la rue en 1991 pour sortir le dictateur Moussa Traoré, a monopolisé le pouvoir et ses prébendes. IBK en fait partie et, d’une certaine manière, il perpétue cet état de déliquescence qui éloigne les Maliens de leur gouvernement, celui qui « mange nos sous ».
Pourtant, selon Moumouni Soumano, le directeur du Centre malien pour le dialogue inter-partis et la démocratie (CMDID), « IBK a toutes les cartes en main pour changer. C’est une des premières fois où des affaires de corruption provoquent un tel tapage, et il s’est engagé sur les questions de corruption comme aucun de ces prédécesseurs ne l’avait fait. Il y a également un paradoxe, car ces gros scandales surviennent alors que le premier ministre est issu d’une nouvelle génération ». C’est en effet l’un des aspects positifs de la présidence d’IBK : il a su promouvoir des jeunes politiciens, dont le premier ministre Moussa Mara, qui ont fait de la « bonne gouvernance », leur principal combat politique. Ce dernier, par exemple, avait publié une déclaration d’intérêt quand il était maire d’un quartier de Bamako. « Il essaie d’être transparent », approuve Moumouni Soumano.
«Le Mali ne fait pas la guerre, c’est la France et la Minusma qui s’en chargent»
Parmi les recrues qui tentent d’incarner un autre Mali, on trouve également Ousmane Sy, le ministre de la décentralisation et de la ville, un spécialiste du développement qui a surtout travaillé en dehors des frontières du pays. Pour lui, « nous ne vivons pas une crise de la nation, au sens où, malgré leurs différences, tous les Maliens veulent continuer à vivre ensemble. Nous vivons une crise de l’État. Il faut parvenir à faire de l’État quelque chose que l’on ne combat pas tous les jours. Dans la conscience des Maliens, prendre de l’argent à l’État pour le donner à sa communauté ou à sa famille n’est pas perçu comme de la corruption, c’est même valorisant ! C’est cela qu’il faut réformer ».
Ousmane Sy fait partie des membres du gouvernement qui se rendent régulièrement à Alger pour mener les négociations avec les rebelles armés du Nord. Ces discussions sont jugées cruciales pour ramener une paix durable dans l’ensemble du Mali, mais elles semblent patiner. Contrairement à ce qui avait été décidé lors de la signature des accords de Ouagadougou en juin 2013 entre le gouvernement malien et les groupes armés touareg, ces derniers n’ont pas été cantonnés. Ils constituent donc une force indépendante dans le Nord qui tient l’État malien à distance – on l’a vu en juin 2014 lorsqu’ils ont attaqué la délégation du premier ministre venu à Kidal. Ce qui fait dire à beaucoup de Maliens que Bamako n’est pas souverain sur l’ensemble de son territoire.
Le ministre Ousmane Sy est optimiste sur l’issue des négociations : « Quand nous nous retrouvons autour de la table, nous sommes tous maliens. Ce sont des gens qui ont travaillé côte à côte et qui font parfois partie de la même famille ou de la même tribu qui se font face. Le processus risque d’être long, mais il aboutira. » D’autres sont plus sceptiques : « C’est un jeu politique déconnecté des réalités », estime le chercheur français Charles Grémont, spécialiste du Sahel. « Il y a une coupure entre ce que les gens vivent sur place, qui vivent en quasi-autarcie, et les discussions qui manient de grands mots derrière lesquels personne ne met la même chose : autonomie, fédéralisme, décentralisation… » Mais comme tout le monde a intérêt à un accord, en particulier la France et l’Algérie, il devrait y en avoir un, sans doute au premier trimestre 2015.
« Il y a tout de même un angle mort », avertit Charles Grémont. « C’est la question d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et des autres mouvements djihadistes, qui continuent d’occuper le terrain. » Dans le contexte actuel, et même si des émissaires de ces groupes discutent à Alger, on les voit mal déposer les armes. «Le Mali n’est pas une île. La crise est enracinée chez nous, mais elle est de plus grande envergure », assène Ousmane Sy. C’est une évidence qui pèse désormais sur le Mali.
Si le pays a toujours été appuyé, comme des dizaines d’autres, par des aides financières et techniques internationales, il est difficile de ne pas le percevoir aujourd’hui comme un pays sous tutelle. Comme évoqué précédemment, ce sont le FMI et la Banque mondiale qui jouent à la fois les rôles de financiers et de contrôleurs de dépenses. L’ONU, qui a pris possession du grand hôtel de luxe du centre-ville de la capitale, s’occupe de la sécurité, de l’aide humanitaire et de « l’appui au dialogue national » dans le pays (opération Minusma). L’Union européenne entraîne l’armée malienne sous l’égide de l’opération EUTM. Et les Français sont plus distants depuis que l’opération Serval s’est transformée en mission Barkhane, mais ils gèrent de facto le contrôle des frontières et la lutte contre les djihadistes dans l’extrême nord du pays.
« Le Mali ne fait pas la guerre, c’est la France et la Minusma qui s’en chargent », déplore le politologue Mahamadou Diawara. « De surcroît, la Minusma joue un rôle d’interposition entre les groupes rebelles du Nord et l’armée malienne. Il y a un black-out total sur la ville de Kidal : le reste du Mali n’a aucune information sur ce qui s’y passe. » Dans ces conditions, difficile pour les Maliens de ne pas éprouver un ressentiment à l’égard de la communauté internationale. Et l’on voit mal comment il pourrait y avoir une « désescalade » de cette présence dans un avenir proche. D’autant que lorsque Hervé Ladsous, le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, est passé par Bamako en octobre dernier suite à la mort de neuf casques bleus nigériens, il n’a pas mâché ses mots en expliquant : « Nous ne sommes plus dans une situation de maintien de la paix, mais dans une guerre asymétrique. Les djihadistes ont repris du poil de la bête. »
Une analyse qui contredit les prises de position publiques de la France, en particulier celles du président et du ministre de la défense Jean-Yves Le Drian qui avaient imprudemment laissé entendre début 2013 que l’intervention tricolore serait de courte durée. Aujourd’hui encore, un proche conseiller de Hollande assure : « J’ai beaucoup d’estime pour Hervé Ladsous, mais je pense qu’il se trompe. » Paris ne veut effectivement pas entendre parler du Mali comme d’un État failli qu’il faudrait porter à bout de bras pendant des années, à la manière de l’Afghanistan, de l’Irak ou de la Somalie, même si ce sont l’ONU et les autres institutions internationales qui s’en chargent.
«Les élections ne font pas la démocratie ni la stabilité »
« Il est évident que la France souhaite se retirer au plus vite et qu’elle entend le faire dans les meilleures conditions. Elle veut une « success story »», affirme Tiébilé Dramé. « C’est pour cela qu’elle a voulu des élections rapides, quitte à soutenir un candidat sans idée, qu’elle souhaite un accord politique avec les groupes rebelles dans le cadre des négociations d’Alger, et que l’opération Barkhane a pris une dimension régionale, laissant la Minusma se colleter la sécurité dans le pays », poursuit un diplomate européen en poste à Bamako. « S’éterniser, c’est prendre des coups. La stratégie de Barkhane est régionale et la France ne s’occupe pas des problèmes domestiques », confirme le journaliste malien Souleymane Drabo, qui dirige le journal gouvernemental L’Essor.
Mais la France peut-elle s’extraire aussi aisément ?
Depuis 2012 et l’arrivée de François Hollande à l’Élysée, celui-ci a lancé deux opérations militaires françaises (Mali et Centrafrique), il participe à une troisième, exclusivement aérienne, contre l’État islamique en Irak, et il s’était préparé à une autre qui n’a pas eu lieu quand Barack Obama a reculé (Syrie). Cela fait beaucoup en peu de temps. D’autant plus qu’à chaque fois, si le volet militaire est bien exécuté et remplit ses objectifs, le volet politique semble quasiment absent.
« Les élections ne font pas la démocratie ni la stabilité. » Cette maxime a été apprise sur le terrain par les États-Unis sous George W. Bush, qui pensaient pouvoir intervenir, organiser des élections, soutenir un candidat modéré, dispenser un peu d’aide, faire intervenir l’ONU, et se retirer au bout de quelques mois en se frottant les mains avec le sentiment du devoir accompli. Il n’en a rien été.
L’Irak est aujourd’hui un pays fracturé qui a donné naissance à un nouvel épouvantail terroriste. Quant à l’Afghanistan, personne n’imagine sérieusement que le pays va rester stable longtemps, à moins d’un accord avec les anciens ennemis talibans.
Le Mali aujourd’hui n’est pas encore dans cette situation. Mais comment concilier le discours du «tout va bien, il ne faut pas s’inquiéter, le Mali évolue dans la bonne direction» qui vient de l’exécutif français, avec d’une part les morts de la Minusma (quarante-trois) et l’accroissement du dispositif Barkhane (actuellement 3 000 soldats mais les gradés en réclament davantage), et d’autre part l’inertie des élites maliennes ?
« La France est comme le reste de la communauté internationale : elle a besoin de stabilité pour se concentrer sur son agenda qui est la lutte contre le terrorisme et le narcotrafic », analyse un conseiller malien d’une ambassade occidentale. « Mais dans l’esprit des dirigeants ccidentaux, la stabilité, cela signifie juste moins de violence et des communautés qui restent tranquilles, pour pouvoir se retirer rapidement. C’est antinomique avec une politique de paix sur le long terme. »
Soucieux de ne pas apparaître comme un nouvel avatar du colonialisme façon IIIe et IVe République, ni comme un continuateur de la Françafrique gaullomitterrandiste, François Hollande affecte de penser que la France a accompli sa mission au Mali et qu’elle peut maintenant se retirer. Le « state building » demeure évidemment un gros mot dans le champ politique français. Mais le laisser-faire est tout aussi dévastateur. Laisser croire qu’une intervention militaire suivie d’une rapide élection peut remettre sur pied un pays est une dangereuse illusion.
Presque deux ans après le déclenchement de l’opération Serval, la situation profonde du Mali (c‘est-à-dire son clivage Nord-Sud, la nonchalance de ses élites, l’incompétence de ses forces armées) n’a pas changé. Le pays est désormais sous tutelle multinationale et dépossédé de certaines de ses attributions régaliennes (la sécurisation de ses frontières par exemple), mais cette immixtion étrangère semble moins se soucier des intérêts des Maliens que des siens propres. Faire croire le contraire revient à travestir la réalité.
« Pendant dix ans, ce sont les médiocres qui nous ont dirigés. Aujourd’hui, ce sont les bandits qui font la promotion des médiocres. On va avoir du mal à s’en sortir… », avance Houmou Traoré, une restauratrice qui tente de faire exister son établissement selon des critères de qualité des produits. S’il faut se méfier de la sagesse populaire telle qu’on la rencontre dans les « maquis » africains, elle révèle néanmoins l’état d’esprit d’une population malienne qui est fatiguée de se sentir ballottée et si peu maîtresse de son destin.
http://www.mediapart.fr/journal/international/071214/le-mali-entre-changement-et-neant