jeudi 30 octobre 2014

29/10/2014 à 16:10
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Mali: 'violent accrochage' dans le nord entre la force française et un groupe 'terroriste'Mali: "violent accrochage" dans le nord entre la force française et un groupe "terroriste" © AFP
Un "violent accrochage" a opposé dans la nuit la force française Barkhane à un "important groupe armé terroriste de type Aqmi" dans le nord du Mali, a annoncé mercredi le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, précisant que les "combats viennent de s'achever".
"Cette nuit, dans le cadre d'une opération planifiée de lutte contre les mouvements djihadistes au nord Mali, un violent accrochage a opposé dans le massif de Tigharghar la force Barkhane à un important groupe armé terroriste de type Aqmi. A l'heure où je vous parle, les combats qui se sont déroulés dans la vallée de l'Ametetai viennent à peine de s'achever", a déclaré le ministre aux députés au début de la discussion sur le budget 2015 de la Défense.
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Les Libyens fuient le chaos

Aujourd’hui, toutes les routes en Libye vont dans la même direction : la sortie du pays.
Les Libyens de l’Est empilent dans leurs véhicules tout ce qu’ils peuvent emporter et se dirigent vers l’Égypte. Ceux de l’Ouest cherchent à rejoindre la Tunisie, tandis que les gens de Misrata, au centre du pays, prennent la mer pour atteindre Malte.
Elle semblerait qu’il y ait presque deux millions de Libyens vivant actuellement en Égypte et presque 1,5 million en Tunisie. Un grand nombre de Libyens a aussi essayé d’entrer en Italie et en Turquie, à la recherche de n’importe quel pays voulant bien ouvrir ses portes.
Benghazi, qui avait été présenté comme le berceau de la révolution libyenne, a enduré au cours des trois derniers jours de lourds combats entre les troupes fidèles au général [Khalifa Belqasim Haftar, en photo ci-dessus – NDLR] et les groupes islamiques radicaux. À l’heure où j’écris ces lignes, soixante personnes ont déjà été tuées et ce nombre ne fait certainement qu’augmenter.
Haftar a commencé en mai la prétendue «  bataille de la dignité » contre les groupes islamiques menés par Ansar al-Islam. Il est le chef du mouvement Awakening [le Réveil] en Libye et il est largement soutenu par les États-Unis.
Les Libyens sont perdus au milieu de toute une somme d’organisations, factions et milices se faisant concurrence, et le pays est englouti dans des batailles chaotiques.
La division est non seulement militaire mais aussi politique. Depuis août existent deux gouvernements libyens, deux parlements et deux armées, après que les islamistes se sont emparés de Tripoli et ont installé leur propre gouvernement, dirigé par le Premier ministre Omar al-Hassi, forçant ainsi Abdallah al-Thani – le Premier ministre reconnu au niveau international – et son équipe à s’installer à Tobrouk.
Mercredi, l’envoyé spécial turc pour la Libye, Emrullah İşler, a rencontré al-Hassi dans l’ancien bureau d’al-Thani, ce qui équivaut à la première reconnaissance officielle de la nouvelle administration à Tripoli. La Turquie est l’un des plus grands partenaires commerciaux de la Libye.
La Libye est devenue un échiquier pour des guerres par procuration. Le Qatar soutient les groupes islamiques tandis que l’Égypte soutient Haftar. En attendant, personne ne peut confirmer l’origine des avions qui ont bombardé Benghazi.
Le dernier-né en Libye est probablement le plus dangereux et le plus puissant de tous. Bernardino León, le représentant des Nations unies pour la Libye, a prévenu d’une présence croissante de l’État islamique dans l’Est du pays. À Derna, le Conseil de la jeunesse islamique à fait allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi plus tôt ce mois-ci et s’est donné un émir yéménite nommé Abu Taleb al-Jazarawey. L’État islamique a mis en place une cour, ou charia, dans la ville, et les drapeaux de l’EI sont maintenant visibles partout.
Au beau milieu de tout ce chaos, on se demande où se tiennent les Américains. La réponse a été apportée par l’ambassadeur Deborah K. Jones qui a tweeté que les organisations terroristes doivent être mises à l’écart par l’armée de métier, sous le contrôle d’une autorité centrale qui serait démocratique. Un autre tweet a condamné Ansar al-Islam, suggérant ainsi que les États-Unis soutiennent pleinement Haftar, qui a longtemps été l’un de leurs alliés, puisqu’il a été formé par la CIA et a tenté sous leur contrôle, dans les années quatre-vingt-dix, deux coups de force contre Mouammar Kadhafi.
Où le peuple libyen se tient-il dans cette jungle de milices et de combats ? Il est totalement perdu et quiconque dispose d’un peu d’argent a déjà fui le pays – les plus riches (grâce à la corruption) sont déjà partis en Europe – tandis que ceux qui n’ont rien attendent leur destin et vivent dans la pauvreté et la terreur, ne sachant quel groupe craindre le plus.
La dernière question est : où est la révolution et où sont les « révolutionnaires » libyens ?
Je vous laisse cette question, ainsi qu’aux Libyens. L’histoire contemporaine est plus noire et plus trompeuse que tout ce à quoi nous avons déjà assisté.
Voir aussi, sur E&R :

Guerre en Libye : les vérités qui dérangent d’un homme de l’ombre

 |  PAR FABRICE ARFI ET KARL LASKE
En mai 2011, Pierre Marziali, un ancien militaire français reconverti dans le privé, est tué à Benghazi par des hommes cagoulés. Son associé et ami Robert Dulas raconte dans un livre, Mort pour la Françafrique (Stock), l’histoire de leurs contacts avec le régime libyen. À la tête de la société militaire privée Secopex, les deux hommes avaient recueilli en mars 2011 les aveux du premier ministre de Kadhafi sur l’argent remis aux Français sous la présidence Sarkozy.
Le feu vert est passé à l’orange puis au rouge, sans qu’il s’en aperçoive. Pierre Marziali, ancien militaire français de 48 ans reconverti dans le privé, a été abattu le 11 mai 2011, en pleine rue à Benghazi, par des hommes cagoulés, alors qu’il revenait d’un restaurant où il avait dîné avec quatre collaborateurs de la société militaire privée Secopex.
Lire aussi La justice enquête sur l’exécution d’un Français en Libye Par Karl Laske Notre dossier: l'argent libyen de Sarkozy Par La rédaction de Mediapart
Officiellement, Marziali est un espion tué « par accident » par une brigade rebelle pendant la guerre en Libye, à la suite d’un contrôle ...
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Sarkozy-Kadhafi : le tête-à-tête qui a tout changé

 |  PAR FABRICE ARFI ET KARL LASKE
Dès son premier voyage officiel en Libye en octobre 2005, Nicolas Sarkozy a demandé un appui financier à Mouammar Kadhafi lors d’une rencontre en tête-à-tête, selon Ziad Takieddine, présent sur place ce jour-là. Peu après, Brice Hortefeux rencontrait secrètement Abdallah Senoussi, acteur clé de la corruption franco-libyenne, lors d’un déplacement à Tripoli. L’enquête des juges permet de reconstituer petit à petit la mise en place d’un financement occulte en 2007.
Ce sont les premières mailles d’un écheveau. Le moment où tout a commencé. Les juges chargés d’enquêter sur le document libyen publié par Mediapart sur le financement occulte du candidat de la droite en 2007 ont recueilli plusieurs témoignages sur le premier voyage officiel de Nicolas Sarkozy en Libye, en octobre 2005. Ce voyage a donné lieu à un tête-à-tête avec Mouammar Kadhafi, au cours duquel le ministre français a demandé sans détour, selon le témoignage du marchand d'armes Ziad Takieddine, un soutien financier pour sa campagne électorale.
L’ancien ambassadeur de France en Libye, Jean-Luc Sibiude, et l’intermédiaire franco-libanais ont évoqué tous deux l’existence de cette rencontre sans témoin, en ...
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mardi 28 octobre 2014

NDLR;Nous y voila:Azawad contre "blocs"...

Sonatrach veut reprendre ses blocs au Mali

L’Expression DZ
La compagnie pétrolière Sonatrach a exprimé au autorités maliennes sa volonté d’entreprendre des activités d’exploration dès la signature d’un accord de paix entre les groupes rebelles et le pouvoir de Bamako. Cette collaboration pétrolière constituera aux yeux des observateurs des deux pays un instrument de plus pour le rapprochement entre Alger et Bamako.
Des pourparlers pour le dialogue inter-malien sont actuellement engagés à Alger et qui avancent bien, selon certaines sources.
La compagnie Sonatrach n’est pas étrangère au terrain malien puisqu’elle a eu déjà des activités de prospection au nord du Mali mais qui ont été suspendues fin 2012 lors du début des troubles sécuritaires dans cette région.
http://www.lexpressiondz.com/autres/de_quoi_jme_mele/204393-sonatrach-veut-reprendre-ses-blocs-au-mali.html

Armée française et narcotrafiquants au Niger

27 Octobre 2014 , Rédigé par Pellet Jean-MarcPublié dans #agadez#niger
L'armée française à Madama au Niger
Dans sa lutte contre le terrorisme dans la zone sahélo-saharienne et plus particulièrement du côté de la Lybie, la France est entrain d'installer une base avancé àMadama dans le nord-est du pays.
Une cinquantaine de militaires devraient y séjourner.
Ce qui m'interpelle plus précisément c'est de savoir qu'un narcotrafiquant notoire connu de tous dans la région d'Agadez a été chargé du transport du matériel miliaire de cette base !
Situé à environ 130 km de Dirkou le gouvernement "socialiste" du Niger donne du travail aux délinquants locaux mais il faut bien faire travailler les amis.
Dans la bonne ville d'Agadez c'est la rigolade générale.
Mais que peut on espérer d'un gouvernement et de ses responsables politiques qui expliquent que "le nomadisme politique est la preuve de la vitalité de notre démocratie"...
Amis trafiquants en tous genres n'ayez crainte, votre avenir n'est pas encore remis en cause et vous aurez encore du pain sur la planche, parole de boulanger !
Pellet Jean-Marc
Dans la bonne ville d'Agadez c'est la rigolade générale
Dans la bonne ville d'Agadez c'est la rigolade générale
http://occitan-touareg.over-blog.com/2014/10/armee-francaise-et-narcotrafiquants-au-niger.html

Les femmes victimes de Boko Haram racontent leur calvaire


         
© AFP | Des lycéennes ayant réussi à échapper à Boko Haram se rendent dans la ville de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, le 2 juin 2014
Texte par FRANCE 24
Dernière modification : 28/10/2014

Dans un rapport inédit de l’ONG Human Rights Watch, des dizaines de femmes et de jeunes filles nigérianes, ex-otages de la secte islamiste Boko Haram, ont raconté leurs souffrances au sein des camps de la secte islamiste.

Le titre du rapport laisse présager de l’horreur de son contenu : "Ces semaines terribles passées dans leur camp : les violences de Boko Haram contre les femmes dans le nord-est du Nigeria". Dans un document de 64 pages, publié lundi 27 octobre, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a méthodiquement compilé les témoignages inédits de 46 femmes nigérianes, jeunes et moins jeunes, toutes victimes de la secte islamiste.
Pendant trois mois, entre juin et août 2014, l’ONG a recueilli les récits de 30 ex-otages enfermés dans les camps de Boko Haram, quelque part dans la forêt de Sambisa et dans les montagnes de Gwoza, dans le nord-est du pays. L’association a également enregistré les dépositions de 16 témoins ayant assisté aux assauts de la secte islamiste contre leurs villages. Depuis 2009, Boko Haram est suspecté d’avoir enlevé plus de 500 femmes et filles dans le pays. Le groupe a intensifié ses enlèvementsdepuis mai 2013, période à laquelle le Nigeria a imposé un état d’urgence dans les zones où la secte islamiste est particulièrement active.
Le rapport de HWR est d’autant plus édifiant que toutes ces victimes ont pour la première fois accepté de briser la culture du silence entourant ces enlèvements au Nigeria. Il est aussi le premier à donner une idée du quotidien auprès de ces combattants fanatisés. Pour filmer les victimes, HRW a dû protéger l’identité de ces suppliciées, l’ONG a donc flouté leurs visages et plongé leur silhouette dans l’obscurité.
LES TÉMOIGNAGES EN VIDÉO

Le viol comme arme de guerre
Les ex-otages qui ont passé entre deux jours et trois mois aux mains de leurs ravisseurs, ont dit avoir été emmenées dans huit camps différents. Partout, le quotidien est le même. Leurs mots sont durs, leurs récits souvent insupportables. Ils racontent pêle-mêle les sévices psychologiques, les séquelles physiques, les conversions, les mariages forcés et les agressions sexuelles. Le viol est légion dans les rangs de Boko Haram. "L'un des hommes m'a violée, je l'ai supplié de m'épargner parce que j'avais mon bébé mais il m'a ordonné de le poser par terre", raconte l’une d’elles.
Pour les femmes mariées de force, le calvaire est double : elles sont quotidiennement agressées sexuellement par leur "mari". "Après m’avoir épousé, mon mari m’a ordonné de vivre avec lui. Je faisais tout pour l’éviter. Mais un jour, il m’a menacé avec un couteau. Il m’a dit qu’il me tuerait si je n’avais pas de rapports sexuels avec lui. Alors, il a commencé à me violer toutes les nuits", témoigne une jeune femme, âgée de 18 ans lors des faits.
"On m’a demandé de porter les munitions"
La mort guette aussi celles qui refusent de se convertir à l’islam. L’une d’elles raconte avoir été menacée de mort, une corde autour du cou, jusqu’à ce qu’elle accepte de renier sa religion. "Ils ont dit : 'Si vous continuez à refuser [de vous convertir à l'islam], nous vous tuerons et nous jetterons vos cadavres dans la rivière'", se souvient la victime. Les combattants sont parfois passés à l’acte et assassinent les plus récalcitrantes, racontent plusieurs témoins.
Réduites à l’état d’esclaves, forcées de faire la cuisine et de nettoyer le camp, certaines subissent, peut-être, un sort plus funeste encore : elles sont envoyées en première ligne des combats. Elles servent tantôt de bouclier humain, tantôt d’aide de camp. "On m'a demandé de porter les munitions et de m'allonger dans l'herbe pendant qu'ils se battaient. Ils venaient s'approvisionner en munitions, au cours de la journée, alors que les combats se poursuivaient", raconte une victime.
"C’était la femme d’un chef. Elle m’a regardé me faire violer"
Le rapport met également en exergue une autre catégorie de femmes, plus méconnue du grand public : les insurgées. Les témoignages des victimes font souvent référence à la violence de ces combattantes de Boko Haram qui, quand elles n’égorgent pas des prisonniers, tabassent les otages ou approuvent leurs viols.
Une Nigériane raconte comment sa grand-mère, enlevée en même temps qu’elle, a été passée à tabac. "La seule erreur de ma grand-mère est d’avoir répondu un peu durement à une femme de Boko Haram. Mais comment pouvait-elle savoir qu’elle était avec eux ? Quand elle a commencé à la frapper, j’ai hurlé mais ils m’ont emmenée plus loin", explique une autre femme. Une autre raconte comment ces femmes aident les hommes à violer les otages. "Un combattant est venu, un jour. Un chef l’avait choisi pour être mon époux. La femme de ce chef était là, elle a bloqué la porte et elle m’a regardé me faire violer".
Le manque de soutien des autorités
Reste qu’il est difficile de savoir si toutes ces insurgées ont rejoint les rangs de la secte de leur plein gré. Rien ne permet de prouver, pour l’instant, que ces femmes se sont engagées volontairement, précise HRW. En juillet, "une enfant de 10 ans a été interceptée par les autorités nigérianes avec une ceinture d’explosifs autour de sa taille, écrit l’ONG. Les combattants de Boko Haram utilisent les jeunes filles pour mener des attaques, elles passent plus facilement les contrôles et les check points."
Au-delà des entretiens, HRW dénonce enfin le manque d’implication des autorités nigérianes dans le suivi psychologiques des anciens otages. Toutes ces femmes, livrées à elles-mêmes avec de graves traumatismes psychologiques, vivent dans la peur d’être kidnappées à nouveau. Aucune disposition médicale n’existe pour les aider à se reconstruire. "Je n’arrive plus à dormir. Je fais des cauchemars. Mon père me dit de tout oublier. Je n’y arrive pas", confie une adolescente de 17 ans qui, depuis son retour à la maison, frotte continuellement ses jambes avec la paume de ses mains. "J’ai constamment peur. Je pense tout le temps à la mort…"
Une autre se souvient de la mise en garde des combattants : "Vous êtes les filles à la tête dure qui s’entêtent à aller à l’école alors que nous avons dit que ‘boko’ est ‘haram’ ["L’éducation" est un "péché", NDLR]. Nous allons vous tuer ici, aujourd’hui". Aucune des victimes interrogées par Human Rights Watch n’a été capable de retourner à l’école.
Première publication : 28/10/2014
http://www.france24.com/fr/20141028-nigeria-femmes-boko-haram-otages-viols-mariages-rapport-human-right-watch-victimes/?ns_campaign=reseaux_sociaux&ns_source=FB&ns_mchannel=social&ns_linkname=editorial&aef_campaign_ref=partage_aef&aef_campaign_date=2014-10-28