dimanche 4 mai 2014

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03/05/2014 à 17:26
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Une femme porte une affiche demandant la libération des lycéennes kidnappées.Une femme porte une affiche demandant la libération des lycéennes kidnappées. © AFP
Des mères nigérianes rassemblées samedi à Lagos ont annoncé samedi la poursuite de leurs manifestations pour faire "pression" sur les autorités pour obtenir la libération des 223 lycéennes toujours retenues par les islamistes armés du groupe Boko Haram.
La police nigériane, sous le feu des critiques des parents des jeunes filles enlevées, a indiqué vendredi que des membres de Boko Haram détenaient toujours 223 filles sur les 276 initialement enlevées le 14 avril dernier dans le dortoir de leur école à Chibok, dans le nord-est du pays. "Nous les femmes, nous allons maintenir notre mouvement (de marche de protestations). Nous devons maintenir notre message et la pression sur les autorités militaires et politiques pour qu'elles fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour s'assurer que ces filles soient libérées", a déclaré à l'AFP une des organisatrices de la marche à Lagos, Hadiza Bala Usman.
Elle a ajouté que des femmes et des mères vont défiler mardi jusqu'aux bureaux du ministre de la Défense et du chef de l'Etat-major "pour leur demander ce qu'ils sont en train de faire pour obtenir la libération de nos filles". Depuis leur manifestation devant l'Assemblée nationale mercredi à Abuja, des dizaines de femmes organisent des sit-in quotidiens de quatre heures devant la fontaine de l'Unité à Abuja pendant lesquels "nous planifions notre stratégie", a-t-elle ajouté.
"Nous estimons qu'il n'y a eu que peu ou pas d'efforts faits jusqu'à présent par les militaires et le gouvernement pour sauver ces filles qui ont été enlevées et qui sont quelque part dans d'obscures forêts", a-elle dit. Des hommes armés, considérés comme des membres de Boko Haram, avaient attaqué un lycée dans le nord-est du Nigeria il y a presque trois semaines, enlevant les jeunes filles dans leur dortoir et les forçant à monter dans des camions pour les emmener dans la brousse, après une fusillade avec des soldats.
Appel aux Nations unies
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a promis samedi que les Etats-Unis feront "tout ce qui est possible pour aider le gouvernement du Nigeria à ramener ces jeunes filles dans leurs foyers et traduire les auteurs en justice. C'est notre responsabilité et la responsabilité du monde". Le 1er mai, des centaines de parents des lycéennes enlevées, désespérés, s'étaient rassemblés pour une marche de protestation à Chibok, la ville où le rapt a eu lieu, appelant à l'aide le gouvernement et la communauté internationale.
Les mères et les pères, dont beaucoup, habillés de rouge, brandissaient des pancartes "Trouvez nos filles". "Nous voulons que nos filles reviennent. Nous voulons que les Nations unies viennent nous aider à les sauver. Par cette marche, nous voulons dire au monde entier que nous avons besoin de leur aide pour obtenir la libération de nos filles", a déclaré Enoch Mark, dont la fille et deux nièces ont été enlevées.
A Chibok, les parents sont d'autant plus inquiets que les victimes, âgées de 12 à 17 ans, pourraient avoir été emmenées au Cameroun et au Tchad voisins pour y être vendues contre une dizaine d'euros à des insurgés de Boko Haram et mariées de force, selon des informations recueillies par le chef du conseil des anciens de la localité, non confirmées par des sources sécuritaires.
L'insurrection de Boko Hama, commencée en 2009, a fait depuis des milliers de morts, dont 1.500 déjà cette année.
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samedi 3 mai 2014

L'Afrique Réelle N°53 - Mai 2014

Sommaire :

Numéro spécial : l'arc de crise de l'Afrique centrale

- Le nord du Nigeria : d’une crise interne à un abcès régional
- Le fragile verrou tchadien
- Les trois guerres du Soudan
- La  guerre du Kivu et la déstabilisation de la RDC
- RCA : D'une guerre ethnique a une guerre religieuse menaçant les équilibres régionaux
- Les quatre verrous de l’Afrique sahélo-saharienne

Editorial de Bernard Lugan :

Ce numéro spécial de l’Afrique Réelle est en totalité consacré aux crises de l’Afrique centrale.
Il est construit autour de cartes qui permettent de comprendre et d’expliquer tout à la fois les différents conflits qui ravagent actuellement cette zone immense et les risques de contagion qu’ils contiennent.

Après la région saharo-sahélienne, une nouvelle ligne de fracture s'est en effet ouverte en Afrique centrale.
Elle court depuis le Nigeria à l'Ouest jusqu'à la région du Kivu à l'Est, touchant le nord du Cameroun, les deux Soudan et la RCA. Or, cet arc de crises est au contact de trois zones instables ou secouées par des conflits permanents et le plus souvent résurgents : la région saharo-libyenne, le Tchad et  la Somalie.
Pour le moment ces conflits sont spécifiques à des régions ou à des peuples ; ils sont donc localisés et circonscrits. Le risque serait leur coagulation ou du moins leur porosité.
Afin d’éviter ce danger, ou du moins pour le limiter, quatre verrous devront être tenus : les Iforas, la Passe Salvador, le nord du Cameroun et la région de Birao en Centrafrique. Une carte est consacrée à cette question.

Dans les années à venir, c'est toute la région qui devra être étroitement surveillée par les forces françaises dont la principale mission est d’ores et déjà très claire : maintenir ou rétablir l’étanchéité entre ces divers foyers crisogènes afin d’éviter leur engerbage.

Nos Armées vont donc avoir besoin de moyens supplémentaires en hommes et en matériel. De nouvelles emprises permanentes sont nécessaires avec des forces pré-postionnées sans lesquelles il est vain de prétendre vouloir mener une politique de présence dissuasive.
La politique qui devra être suivie sera donc l’exact contraire de celle qui avait été définie par le président Sarkozy et qui passait par le quasi dégagement de nos bases, prélude à un transfert de responsabilité aux Etats-Unis. Aujourd’hui, alors que le bilatéralisme a largement montré son efficacité, notamment au Mali, le Livre Blanc  consacre trop peu de place à l’Afrique sud saharienne, hormis l’habituel et consensuel appel à la lutte contre le terrorisme.

L’actuel gouvernement français, pourtant apparemment conscient des enjeux régionaux, ne pourra plus  continuer à raboter les moyens de nos Armées car c’est de leur augmentation qu’il faut au contraire parler s’il veut qu’elles puissent remplir les difficiles missions qui les attendent en Afrique.

Inutile en effet de compter sur les Européens. Leur aide lors de l’Opération Serval fut anecdotique ; quant à leur engagement en RCA, sur le terrain, dans le cadre de l’opération Eufor-RCA, il s’apparente à un « inventaire à la Prévert » : une section d’infanterie estonienne et une autre lithuanienne, une compagnie georgienne, 50 hommes des forces spéciales espagnoles plus 25 Gardes civils, une trentaine d’Italiens, une poignée de gendarmes polonais et quelques Finlandais…

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