mardi 10 décembre 2013

Niger : Areva ne compte pas abandonner l’uranium d’Aïr et d’Akokan

Niger : Areva ne compte pas abandonner l’uranium d’Aïr et d’Akokan
 
 
(Agence Ecofin) - Le groupe nucléaire Areva rejette les allégations faisant état de son retrait envisagé des deux mines d’uranium, l’une à Aïr et l’autre à Akokan, qu’il exploite au Niger depuis les années 1970.
« Ces mines ont une durée de vie, mais les fins d'exploitation de Somaïr et de Cominak ne sont pas à des échéances rapprochées et cela dépendra des conditions de marché, on ne peut pas donner de date gravée dans le marbre », a confié à l'AFP un porte-parole d'Areva, interrogé sur ces informations.
Selon l’AFP, le porte-parole d’Areva a en outre démenti catégoriquement que le groupe envisagerait de retarder à nouveau l'ouverture de la mine d'uranium géante d'Imouraren, également située au Niger et prévue dans deux ans.
Le contrat d'exploitation de l'uranium d’Areva au Niger arrive à terme au 31 décembre. Niamey veut revisiter les termes pour obtenir davantage de retombées économiques pour ce pays classé parmi les plus pauvres au monde mais dans le peloton de tête des pays exportateurs mondiaux de l’uranium.

07.12.2013

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04.12.2013

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lundi 9 décembre 2013

Vidéo exclusive. Une télévision russe démonte l'opération française en Centrafrique
Le trouble jeu de la France en Centre-Afrique : n'est-elle plus qu'une simple compagnie de CRS de l'Oncle Sam ? Quand la Russie démonte l'opération Sangaris et le sommet de l'Élysée...
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La chaîne de télévision Russe, proRussia TV nous apporte un éclairage alternatif sur l'intervention française en Centrafrique. L'intégralité de leur analyse:
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Le trouble jeu de la France en Centre-Afrique : n'est-elle plus qu'une simple compagnie de CRS de l'Oncle Sam ?

Comme nous le craignions dans nos précédentes éditions, le scénario à l’ivoirienne semble dramatiquement se répéter en République Centrafricaine. Une fois de plus la France intervient militairement avec le blanc-seing de l’ONU, pour officiellement mettre fin à des massacres de civils et « sauver des vies humaines », selon son super-président François Hollande et le Ministre des Affaires Étrangères, le philanthrope Laurent Fabius.
Charitables déclarations et louables intentions  qui masquent difficilement la responsabilité et surtout l’implication de Paris, dans la déstabilisation de ce pays, majoritairement chrétien, livré à une rébellion musulmane venue du Nord. Pourquoi en effet avoir tant tardé pour intervenir, alors que la France maintient sur place une force militaire et ne peut ignorer les affrontements meurtriers opposant depuis de nombreux mois des groupes d’autodéfense de villageois, surnommés « anti-balaka » (ou anti-machettes) à l’ex-rébellion Séléka. Une alliance de groupes hétéroclites arrivée justement au pouvoir en chassant l’ancien président Bozizé en mars 2012… avec la bénédiction tacite de Paris ! Alors volonté politique ou impuissance diplomatique ?

Les enjeux de cette nouvelle opération militaire française, baptisée Sangaris, semblent multiples. Bien que classé parmi les pays les plus pauvres de la planète, en raison de son instabilité, la Centre-Afrique dispose de riches ressources en bois, or, diamants et uranium. Les nouvelles forces armées centrafricaines qui ne sont en réalité qu’un ramassis de milices incontrôlées n’obéissant qu’à des seigneurs de la guerre locaux, mettent le pays sous leur coupe réglée. Sous couvert d’intervention humanitaire et de sécurisation d‘une région, que la France a pourtant sacrément contribué à perturber depuis 2011, notamment en Libye et en Côte-d’Ivoire, Paris cherche surtout à s’assurer du contrôle des ressources. Quitte pour cela à conforter un pouvoir minoritaire et illégitime, en désarmant des milices chrétiennes qui chercheraient à se venger sur des populations musulmanes, notamment d’origine Peules, des multiples exactions, violences et pillages à répétition dont elles sont victimes. Rien de mieux en tout cas pour attiser un conflit ethnico-confessionnel que de croire qu’un gouvernement d’obédience musulmane puisse diriger un pays comportant 80 % de chrétiens. À ce stade, ce n’est plus de l’incompétence mais une réelle politique de tension permanente et les masques tombent enfin, malgré les grandes déclarations de principe prononcées lors du sommet sur la sécurité et la coopération qui se tient actuellement.

Paris semble avoir lâché l’Afrique. Ou en tout cas s’être mis en retrait au profit du bloc atlantiste, États-Unis en tête, qui entendent diriger les opérations et superviser progressivement l’ancien pré-carré français. La Françafrique semble avoir cédé le pas à l’Américafrique comme le déclare Patrick Mbemko, auteur de plusieurs ouvrages de géopolitique.
Le projet est dorénavant connu : remodeler le monde en fonction de la nouvelle guerre économique mondiale qui a débuté, et dont l’Afrique sera l’un des champs de bataille, au propre comme au figuré. Aucun pays ne pourra rester neutre et les chefs d’état africains n’ont guère le choix. Soit ils alignent leurs pays sur les visées atlantistes et ils se maintiennent au pouvoir. Soit ils passent outre et ils se retrouvent dans le camp des parias, mis à l’index des nations « éclairées » et s’exposant à des rébellions qui trouveront toujours, miraculeusement, les fonds nécessaires pour armer et entretenir une troupe de plusieurs milliers d’hommes, capables de mettre en échec les armées nationales.

Le but est clair : verrouiller au plus vite le continent africain face à l’avancée commerciale des pays émergents comme la Chine, la Russie ou le Brésil. Pour cela il faut s’approprier rapidement les terres agricoles, les ressources énergétiques ou l’exploitation des richesses minérales. Mais il faut aussi contrôler les corridors d’évacuation comme la « route transversale » qui traverse l’Afrique D’est en Ouest, de l’Océan indien au Pacifique et passe… par la république centrafricaine. Étrangement aucun expert médiatique français n’aborde ces questions. On se contente seulement d’appuyer la version officielle d’une urgence humanitaire. Certains allant même jusqu’à dénier toute légitimité à la moindre réserve ou critique prononcée. Le syndrome rwandais oblige, la culpabilisation artificielle de la France joue parfaitement son rôle de censure psychologique et politique.
Toutes ces guerres humanitaires dissimulent en réalité des opérations néo-coloniales qui n’en portent pas le nom. « L’intervention française sera rapide, elle n’a pas vocation à durer et je suis sûr de son succès », c’est la dernière déclaration d’Hollande-le-va-t-en guerre. Souhaitons-le en tout cas. Car comme personne ne semble se bousculer pour financer cette opération, ni l’ONU, ni l’Union Européenne, ni les sociétés privées qui pourtant tirent d’énormes bénéfices de leur situation sur place, il faut souhaiter effectivement que cette probable victoire tactique, ne se transforme en une défaite stratégique, faute de financements. À moins que comme, certains le supputent, Paris ne consente à supporter toute la charge financière.
La Hollandie en est réduite à rendre de martiaux services en échange d’une partie de sa dette, de son déficit ou de délais supplémentaires à titre de remerciements dans le cadre des relations économiques et politiques avec l'Afrique, espérant ainsi redorer l’image ternie de M. Bricolage.Les militaires français coûtent moins cher que les intérêts de la dette. On comprendrait dès lors plus aisément le retournement stratégique français général et son alignement sur des intérêts contraires aux siens. Comme l’écrivait François de La Rochefoucauld : « Quand on croit servir les autres, on ne fait que se servir à travers eux ». fin de citation. Tout homme a son prix et il est indéniable en tout cas, que même en temps de crise financière, l’argent demeurera toujours le nerf de la guerre.
 http://www.cameroonvoice.com/news/article-news-13545.html

RFI: Aujourd'hui, Le MNLA répond aux propos de François Hollande.

  • RFI: Aujourd'hui, Le MNLA répond aux propos de François Hollande.

    Suite à la déclaration du Président malien IBK qui estime au fond que la France soutien le MNLA, François Hollande a réaffirmé que tous les groupes armés même ceux qui ont aidé dans la guerre contre le terrorisme, doivent désarmer. Le MNLA répond à François Hollande:

    Le MNLA rappelle que l'accord de paix signé à Ouagadougou prévoit que le désarmement doit être l'aboutissement du processus de Dialogue . Hors selon Attaye Ag Mohamed, membre de la Cellule de Communication du MNLA, ce dialogue n'est pas terminé.

    Attaye Ag Mohamed au micro de Olivier Roger:

    "D'abord pour nous, la paix n'est  pas encore acquise. Dire que la paix est acquise, c'est mal décrire la situation le terrain. Nous sommes dans le respect de l'accord préliminaire de Ouagadougou, qui stipule clairement que les groupes armés ayant des revendications politiques doivent après la signature d'un accord définitif de paix. Et c'est dans cette dynamique que nous sommes. Cet accord a été signé par la partie malienne, par la CEDEAO, par la MINUSMA, la MISMA, L'union Européenne qui l'ont garanti. Donc nous, nous restons dans le cadre du respect des dispositions de l'accord de Ouagadougou qu dit que le désarmement viendra après la signature d'un accord global de paix. Je pense que François Hollande peut bien parler d'un désarmement mais il sait bien qu'il y'a un accord qui a été signé par la communauté internationale qui fixe quand il faut désarmer. Nous sommes dans un processus qui vas aboutir à un désarmement, à une paix, il faut le respecté ce processus là. Donc, nous ne sommes pas contre un désarmement mais ça sera fait au moment opportun. Maintenant, c'est à IBK de voir, de choisir, si réellement il veut la paix ou il veut la guerre".
Des-travailleurs-de-la-mine-d-uranium-d-Arlit-au-NIger
Le numéro 1 du nucléaire civil aurait programmé la fermeture des deux mines d'uranium exploitées à Arlit et pourrait reporter l'exploitation de la mine géante d'Imouraren.
Bye-bye Niger ? L’avenir d’Areva dans ce pays du Sahel, où le numéro 1 mondial du nucléaire civil exploite des mines d’uranium depuis plus de quarante ans, paraît de plus en plus incertain. D’après nos informations, Areva aurait décidé de fermer la Cominak, l’une des deux sociétés d’exploitation installée à Arlit (Nord-Niger), dans les deux ou trois ans qui viennent. De source concordante, la fin de l’autre société, la Somaïr, serait quant à elle programmée «d’ici six à huit ans», soit à la fin de cette décennie. Contactée par Libération, la direction d’Areva ne réfute pas ces informations, tout en évoquant «des échéances plus lointaines». Dans les documents officiels publiés par Areva en 2012, il était prévu d’exploiter les deux mines pendant quinze ans encore. 
En plus de l’insécurité grandissante qui règne dans la région, la faible rentabilité du site d’Arlit pourrait être à l’origine d’une décision qui, si elle se confirmait, marquerait un tournant pour le nucléaire français. D’après nos sources, le PDG de la compagnie française, Luc Oursel, en a informé le président du Niger, Mahamadou Issoufou, lors de son séjour à Paris, le week-end dernier, à l’occasion du sommet Afrique-France de l’Elysée. «L’entretien a été bref et s’est tenu dans une ambiance des plus froide», confie un proche du dossier. Et pour cause : l’exploitation de l’uranium est la principale source de devises pour le Niger, l’un des pays les plus pauvres de la planète.
L’exploitation d’Imouraren reportée ?
Lors de cet entretien, Luc Oursel aurait annoncé au président du Niger une autre mauvaise nouvelle: le report de la mise en exploitation de la mine d’Imouraren, considérée du fait de ses réserves comme la plus importante mine à ciel ouvert au monde. Prévue initialement pour 2014, puis pour 2016, la production pourrait ne démarrer qu’en 2019-2020. Les autorités de Niamey, qui comptaient beaucoup sur ce nouveau gisement pour engranger de nouvelles et précieuses recettes budgétaires, en sont pour leurs frais.
Ce report, tout comme la fermeture annoncée des deux mines «historiques» de la Cogema, rebaptisée Areva, serait en grande partie lié à l’effondrement des cours mondiaux de l’uranium dans le sillage de la catastrophe de Fukushima, au Japon, début 2011. Et les perspectives à moyen terme ne sont pas bonnes. «Les mines d’Arlit sont en fin de cycle, elles ne sont plus rentables», ajoute notre source. En ce qui concerne Imouraren, Areva chercherait à gagner du temps.
«Si Niamey passait à l’acte, ce serait une catastrophe»
Mais le pouvoir nigérien pourrait réagir vivement tant il misait sur la mise en exploitation rapide de ce nouveau site par Areva. D’après une source bien informée, une clause du contrat signé entre les deux parties autorise l’Etat du Niger à récupérer la propriété du site minier si l’exploitant se montre incapable de démarrer la production dans un délai de deux ans au-delà de la date programmée initialement dans le contrat. «Si Niamey passait à l’acte, ce serait une catastrophe pour Areva, qui a déjà investi des millions dans l’aménagement de la mine d’Imouraren», explique un initié.
Si Areva souhaite aujourd’hui amorcer la réduction de ses activités au Niger, voire envisager son retrait complet, c’est que l’entreprise française a diversifié l’origine de ses approvisionnements. Elle les développe notamment au Kazakhstan et en Mongolie. Longtemps considérées commes stratégiques, les mines du Niger ont fourni jusqu’au tiers du combustible utilisé dans les centrales d’EDF en France. Une proportion qui a baissé depuis au fil des ans. L’histoire récente de la compagnie au Niger a été marquée par des tensions récurrentes avec le gouvernement, et  par l’enlèvement durant plus de trois ans de quatre employés français sur le site d’Arlit, finalement libérés par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) en octobre.
Liberation.fr


09/12/2013 à 09:41
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Abou Moussab al-Souri, de son vrai nom Mustafa Setmariam Nasar.Abou Moussab al-Souri, de son vrai nom Mustafa Setmariam Nasar. © DR
Théoricien du jihadisme global, il s'est distingué par sa critique argumentée de la stratégie de l'ex-chef d'Al-Qaïda. Et il passe même, aux yeux des Américains, pour être son possible successeur.
Personne ne sait où il se trouve. Mais deux ans et demi après la mort d'Oussama Ben Laden, il dispose de nombreux atouts pour devenir le vrai patron du terrorisme post-Al-Qaïda. Libéré, dit-on, en décembre 2011 par Bachar al-Assad, Abou Moussab al-Souri aurait quitté la Syrie. Mais pour quelle destination ? On évoque le Yémen, repaire d'Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (Aqpa). À moins qu'il ne soit resté dans son pays, nouveau ventre mou de la région. Incroyable cynisme du pouvoir de Damas qui aurait libéré à dessein un jihadiste confirmé en pleine guerre civile ? Voire.
Né en 1958 dans une famille de la petite bourgeoisie alépine, Souri, de son vrai nom Mustafa Setmariam Nasar, est un routard du jihadisme global. Étudiant ingénieur en mécanique de l'université d'Alep, il rejoint en 1980 un groupe militant émanant des Frères musulmans. Avec ses camarades, il assiste, impuissant, à la répression féroce du soulèvement armé de Hama, en 1982. Souri rumine depuis les leçons de cette défaite infligée par les troupes de Rifaat al-Assad, le frère du président syrien de l'époque. Dans ses écrits, le militant sans frontières naît à ce moment-là. Il part s'entraîner dans des camps secrets en Jordanie puis en Égypte. Ceinture noire de judo, cet homme charpenté détonne avec sa barbe et ses cheveux roux, ses yeux verts. Pratique pour se fondre dans la foule à Londres, où il a vécu au mitan des années 1990.
Auparavant, Souri était en Andalousie, terre mythique des conquérants musulmans, où il est arrivé en 1985. Il épouse Elena Moreno, une ancienne gauchiste qui se convertit à l'islam et avec qui il a quatre enfants. Dans un milieu plutôt macho, Souri cultive les attentions galantes. Un ami barbu s'en étonne. Il répond : "Nous, les Syriens, savons y faire." Sur place, il entre en contact avec d'autres jeunes islamistes. Il rencontre le "chef d'Al-Qaïda en Espagne", Abou Dahdah, et un certain Tayssir Allouni, futur journaliste à Al-Jazira. Naturalisé espagnol, Souri est désormais libre de ses mouvements. En 1994, il s'installe à Londres, s'impose comme l'un des leaders de la diaspora islamiste et devient l'un des responsables de la revue Al-Ansar, dirigée par le Jordanien Abou Qatada.
Mais déjà, Souri lorgne l'Asie centrale. Il a déjà voyagé au Pakistan et en Afghanistan dès 1987. Il aide à organiser des camps d'entraînement pour les moudjahidine lancés contre l'occupation soviétique, notamment ceux du Palestinien Abdallah Azzam, l'un des idéologues qui influencèrent Ben Laden. Véritable "architecte du jihad global", selon l'ouvrage de référence que lui a consacré le chercheur norvégien Brynjar Lia, il est un "dissident, un esprit critique, un intellectuel au sein d'un courant idéologique où l'on s'attendrait à trouver plutôt de l'obéissance". Le livre où il expose sa doctrine, Appel à la résistance islamique mondiale, publié sur internet en décembre 2004, peut être lu comme une critique argumentée de la stratégie de Ben Laden.
Une bible de jihadisme 
Cette bible du jihadiste (1 600 pages) peut sembler répétitive. C'est en réalité un redoutable manuel d'endoctrinement dont se seraient inspirés des personnages aussi divers que le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, le Français Mohamed Merah ou les frères Tsarnaev, Américains d'origine tchétchène auteurs présumés de l'attentat de Boston en avril 2013, et même le Norvégien Anders Behring Breivik. Souri expose une théorie à rebours de celle d'Al-Qaïda, dont il prédisait la logique suicidaire. Dès son retour en Afghanistan en 1998, il s'était opposé à la stratégie du terrorisme spectaculaire. Dans un courriel au chef d'Al-Qaïda en 1999, retrouvé à Kaboul fin 2001 par des journalistes américains, il moque le goût affiché par Ben Laden pour les médias : "Notre frère a été contaminé par la maladie des écrans, des flashs, des fans et des applaudissements." Piquant, quand on sait que Souri a monté plusieurs interviews du Saoudien, dont celle avec Peter Bergen, de CNN, en 1997.
Instruite par la débâcle en Afghanistan, la stratégie de Souri s'appuie, elle, sur des individus ou de petites cellules qui pourraient se former et s'armer tout en restant indépendants. Seul moyen d'échapper à la surveillance et à la lutte antiterroriste. Pas d'organisation, pas de filière, pas de capture. "L'ennemi est fort et puissant, nous sommes faibles et pauvres. La guerre sera longue. Notre seule voie est celle d'un jihad révolutionnaire au nom d'Allah", écrit-il. Cette lutte culminant, dans ses fantasmes les plus fous, avec une guerre chimique ou des bombes à composants radioactifs sur le sol américain. "Une bombe sale pour un pays sale", s'amusait-il.
Abou Moussab al-Souri disparaît des radars
Au même moment, les États-Unis en font l'un des terroristes les plus recherchés, offrant une récompense de 5 millions de dollars (3,7 millions d'euros) pour sa capture. Réponse de Souri : "Je prie Dieu pour que l'Amérique regrette amèrement de m'avoir provoqué et poussé à la combattre par la plume et par l'épée." Mais c'est un homme aux abois qui écrit ces lignes. En novembre 2005, la sinistre ISI - l'agence pakistanaise de renseignements - le capture à Quetta, capitale du Baloutchistan. Emprisonné à Rawalpindi, il est rapidement livré aux Américains. Souri disparaît des radars. Son nom n'apparaît pas dans les listes des prisonniers de Guantánamo. Comme d'autres "détenus de haute valeur", il est trimbalé entre les prisons noires de la CIA, comme la base secrète de Diego Garcia, perdue au milieu de l'océan Indien, avant d'être remis aux Syriens.
Le retour en force de ses anciens enregistrements vidéo et audio sur les forums jihadistes laisse à penser, selon les spécialistes du terrorisme, qu'il ne va pas tarder à réapparaître. Mais d'autres pensent au contraire que, après avoir passé plus de six ans entre les mains des services secrets les plus brutaux de la planète, Souri a perdu toute crédibilité aux yeux de ses anciens compagnons.
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