mardi 19 mars 2013

Iyad Ag Ghaly serait dans les massifs des Ifoghas


Iyad Ag Ghaly serait dans les massifs des Ifoghas

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Le chef d’Ansar Dine Iyad Ag Ghaly serait sur le plateau de Tigharghart, dans l’Ifoghas. Il conduirait ses hommes dans les combats au côté d’Aqmi contre l’armée tchadienne.iyad ag ghaly 1 300x165 Iyad Ag Ghaly serait dans les massifs des Ifoghas
Quelques jours avant le lancement de l’opération française Serval dans le nord du Mali, Iyad Ag Ghaly avait signé un accord avec le MNLA avant de le dénoncer. Le chef d’Ansar Dine a aussi été reçu par le président Bouteflika. En dépit des multiples revirements de position d’Ag Ghaly, Alger avait longtemps privilégiée la voie du dialogue avec Ansar Dine ne désespérant pas d’éloigner ce chef touareg d’Aqmi et du Mujao.
Cependant les efforts d’Alger n’ont servi qu’à faire gagner du temps à l’islamiste Iyad Ag Ghaly qui s’est aussi joué du président du Burkina Faso. Depuis, certaines sources l’avaient donné en fuite au Soudan, d’autres en Mauritanie. Cependant, les Etats-Unis ont ajouté fin février le chef d’Ansar Dine sur leur list-kill. Ce qui fait de lui comme d’ailleurs de Mokht ar Belmokhtar des ennemis à abattre en priorité.
Selon la même source non identifiée d’Aqmi contactée par saharamedia, l’émir d’Ansar Dine conduirait en personne la lutte contre l’armée tchadienne. Yahia Abou Hammam, le chef d’Aqmi au Sahel serait aussi dans la région de Tigharghart. Yahya Abou El Hammam, de son vrai nom Djamel Okacha, a été désigné à la tête de l’organisation terroriste pour la zone Sahélo-saharienne, en octobre dernier en remplacement de Nabil Makhloufi, tué semble-t-il, dans un accident un mois plus tôt.
Cette source d’Aqmi, qu’il faut prendre avec prudence, avance que les hommes d’Ansar Dine auraient causé de sérieuses pertes humaines à l’armée d’Idriss Deby. Rappelons que le président tchadien avait affirmé que son armée a tué Abdelhamid Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar. L’armée française qui avait refusé de confirmer l’information s’était retrouvée avec un cadavre pour deux chefs terroristes.
Si le premier, selon plusieurs sources, est effectivement tué au cours de combat, Le Borgne, l’ancien compagnon d’El Para et chef de la katiba El Moulathamine, serait toujours en vie.
Sofiane Ayache
SourceLematindz
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Le Mali n’a jamais été un en dehors des discours


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Sidi Mossa Ag Souleymane

Le Mali n’a jamais été un en dehors des discours
19 mars 2013, 10:31

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Le Mali n’a jamais été un en dehors des discours, et les faits disent qu’il a été toujours divisé des Touaregs.

Autrefois appelé Soudan français, qui fut éclaté en deux pays le Mali et le Sénégal, qui ont été colonisés par la France, puis autonomisés en 1960. Le premier habité par les Touaregs, qui rêvaient d’avoir l’Azawad comme Etat souverain, mais le nouveau colonisateur a fait de ce rêve un cauchemar. Le reflet économique et géographique de cette zone(Azawad) nous donne un aperçu différent de celui du sud (mali), un aperçu d’un peuple à la voie de destruction.

Les révoltes contre le gouvernement ne datent pas d’hier, trois ans après le retour de la France au bercail, la rébellion a été éclatée au nord suite à la marginalisation et au non respect des nomades. L’an 1963 est resté ancrée dans les mémoires de toutes azawadiens suite à des actes odieuses commis par l’armée malienne comme violer leurs femmes ou exécuter un parant devant ses enfants. Le célèbre chanteur touareg de renommée internationale du groupe Tinariwen Ibrahim Ag Alhabib dont le père était victime ne cesse d’évoquer ce jour dans sa chanson intitulée 63 «63 a été et reviendra, elle a fait des jours frappants et torture des vieux et nouveaux nées, passe dans le marre et massacre le cheptel »

Le Mali est il un, le jour ou le gouvernement envois des charres pour calciner les civiles nomades en 1963 à Kidal de même en 1991 à Gao. L’instauration de la haine entre frères, et provocation des guerres civiles entre communautaires Sonrhaï, Peul, Maure et Tamashek relèvent telle de l’unité. La création des milices au sein d’une même entité comme en 1991 les Touaregs contre touaregs, les touaregs contre les Maures, la milice Sonrhaï Gan Dakoy contre les rouges et tout récemment en ces jours des milices Sonrais pour semer le désordre et le chaos chez les Touaregs émanent t’ils d’une coexistence. Non je dirai que le Mali cherche à détruire ce peuple au lieu de l’union.

Le Mali est il un, le jour ou ATT avait laissé le nord à la solde des terroristes et des trafiquants et après qualifier les azawadiens des apatrides. Non je dirai que le nord n’est pas Mali, mais un projet du Mali pour recevoir l’aide de la communauté internationale.

Tout au courant de l’histoire, l’armée malienne s’est montré déterminer à exterminer les touaregs, de nos jours les sources en eau de ce denier ont été empoisonnées.

En plus d’avoir de droit la gestion de la terre de leurs ancêtres, la reconnaissance de leurs revendications restent la seule issue pour leur survie historiquement en danger entre le feu du désert et l’armée malienne.

Dire que les touaregs doivent être avec ce Mali, c’est comme le tuer.
http://www.newsring.fr/monde/1875-mali-les-touaregs-ont-ils-droit-a-lautodetermination/39067-le-mali-na-jamais-ete-un-en-dehors-des-discours-et-les-faits-disent-quil-a-ete-toujours-divise-de

La France ne gagnera la guerre que si elle est avec les touaregs !!


Sidi Mossa Ag Souleymane

La France ne gagnera la guerre que si elle est avec les touaregs !!

19 mars 2013, 12:31


Il faut quand même le rappeler, le problème qu’on attribut de nos jours aux islamistes d’Al-Qaeda au Maghreb-Islamique et avant tout celui des autochtones ‘les Touaregs’. Les revendications de ce derniers réagissent à chaque dix ans, à commencer à leur annexion forcée par le colonisateur français à sa nouvelle République de l’époque l’actuel ‘Mali’’, qui  à son tour leur inflige la pire des vies ce qui les contraint de s’exiler ou de prendre les armes dans les collines. Le Conflit armée au Mali est initié par le Mouvement National de Libération de L’Azawad, biais par le quel les azawadiens réclament leur patrimoine que la France avait légué au Mali. Ces Touaregs sont aujourd’hui très inquiet quant  au parti-pris de la France en ramenant les soldats maliens chassés du territoire et par la suite qui tue arbitrairement les pauvres innocents sous le regard de l’armée française.
Suite à ces événements certains touaregs commencent à se rappeler de l’histoire tragique qu’ils ont eu avec cette France, dont certains ne peuvent être oubliés comme,
L’assassinat du Chef  nationaliste  Kel  Antessar  Ingonna en novembre 1898 ;
Le carnage de Ménaka suite au conflit avec Fihroun, dont des centaines des femmes et des enfants ont été tués et un campement sur la route de Gao fut exterminé
L’assassinat de l’Amenokal Fihroun par des éléments touaregs à la solde du colonisateur français le 25 juin 1916,
Ils pensent que l’histoire se répète à nouveau vu le silence des français faces aux,
Massacres que commet  cette armée malienne sous le silence total de la France,
Leurs Biens et cheptels que vole l’armée malienne sous le silence total de la France.
Leurs  sources en eaau empoinsonnées par l'armée malienne sous le silence total de la France,
Dans ce territoire du Sahel grand comme deux fois la France, pour y établir la sécurité et associer la paix il faut la main des touaregs.
C’est encore possible de renouer la confiance avec les touaregs malgré les horribles actes évoqués en haut. Pour cela il faut juste que la France écoute les revendications récurrentes des touaregs et ainsi nous pourrions espérer la paix et la France remportera la victoire.

Al-Jazira va lancer une chaîne en français


Al-Jazira va lancer une chaîne en français

Le Monde.fr avec AFP | 
Dans les locaux de la rédaction anglophone d'Al-Jazira à Doha, le 14 novembre 2006.
La télévision qatarienne Al-Jazira va prochainement lancer une chaîne en français, a annoncé lundi son directeur, Ahmed Ben Jassem Al-Thani.
« J’ai le plaisir d’annoncer que nous sommes dans une étape avancée d’une étude pour lancer une chaîne en français, qui vise à établir des ponts avec les cultures et les peuples amis, en Afrique, en Amérique du Nord et en Europe », a annoncé cheikh Ahmed lors d’un forum organisé par Al-Jazira à Doha.
Le Figaro avait annoncé fin mai que le groupe de médias du Qatar allait lancer une chaîne d’information en continu en français basée à Dakar, au Sénégal. Une information démentie à l’époque par la chaîne. Le quotidien français affirmait que le choix d’une ville africaine comme siège de cette nouvelle antenne, au lieu des bureaux parisiens existants, serait dû à une volonté d’échapper à la complexité de la législation française. Al-Jazira aurait également mal pris la concurrence de France 24 en arabe, la chaîne de l’Audiovisuel extérieur de la France (AEF).
UNE CHAÎNE POUR LA GRANDE-BRETAGNE
Le directeur d’Al-Jazira a, en outre, indiqué que le groupe qatarien allait bientôt« lancer une chaîne d’information pour la Grande-Bretagne ». Cette chaîne devrait faire partie d’Al-Jazira English, qui existe depuis 2006. Ses émissions seront réalisées et diffusées depuis la Grande-Bretagne à raison de cinq heures par jour, aux heures de grande audience.
Créée par le Qatar fin 1996, Al-Jazira, un réseau qui bénéficie des moyens illimités du riche Etat gazier, a lancé en novembre 2011 Al-Jazira Balkans et s’apprête à lancer Al-Jazira Turk.
Six ans après le lancement de son service en anglais, Al-Jazira n’a pas encore réussi à percer aux Etats-Unis. Mais la chaîne s’est donné une nouvelle chance de réussite : le 2 janvier, elle a annoncé avoir racheté au prix fort Current TV, une petite antenne du câble cofondée par l’ancien vice-président Al Gore, pour 500 millions de dollars (385 millions d’euros).
http://abonnes.lemonde.fr/actualite-medias/article/2013/03/18/al-jazira-va-lancer-une-chaine-en-francais_1850144_3236.html

Sahel : et la musique dans tout ça ?


Sahel : et la musique dans tout ça ?

 Arnaud Contreras-Liveweb.arte.tv- 16/03/2013 à 14:30
Sahel : et la musique dans tout ça ?
Alors que le Mali traverse des moments difficiles, les musiciens du Sahel se retrouvent bombardés, bien souvent malgré eux, experts ou porte-paroles. Opportunité pour les uns, opportunisme des autres… Et la musique dans tout ça ?
Sahel. Le mot est entré dans notre quotidien avec l’apparition sur nos écrans de bandeaux informatifs qui piquent les pupilles, annonces des tristes événements que traverse le Mali. Mais derrière les bandeaux, pas grand choses à montrer dans nos télés. Des spécialistes improvisés d’une région où seule encore une poignée de chercheurs, journalistes et ONG travaille depuis une dizaine d’années. En mal de sujets et d’images, les médias se sont tournés vers les seules personnes disponibles à peu de frais : les musiciens du Sahel, en particulier du Mali et du Niger. Ceux qui, à la faveur de tournées européennes font escale dans les grandes capitales, tentent de faire la promotion de leurs albums et concerts. Habitués des émissions, colonnes « Musiques du Monde » ou « Tourisme », les griots, rockers et bluesmen africains figurent désormais dans les pages « Actualités internationales ».
En première ligne, les musiciens touaregs. En février 2012, sur leur route pour venir en France, une partie du groupe Tinariwen, originaire du Nord du Mali, participe à un festival à Tamanrasset (Sud Algérie). Le journal Algérie News interviewe le chanteur et guitariste Abdallah Ag Alhousseyni dit « Catastrophe ». Les propos retenus par la rédaction sont hautement politisés. « Catastrophe » semble s’emporter, annoncer son soutien au projet politique de la création d’un Etat de l’Azawad. Naît ce jour-là une autre rumeur tenace : Ibrahim Ag Alhabib, compositeur, guitariste et chanteur charismatique de Tinariwen, aurait rejoint les rangs de la rébellion.
Soumis aux raccourcis et projections occidentales, le rock touareg souffre de l’association « guitare ou kalachnikov, selon la situation ». Les membres de Tinariwen et les proches du groupe comme Lo’Jo auront beau déclarer à maintes reprises qu’Ibrahim est juste resté chez lui pour s’occuper de sa famille et des réfugiés, pris au piège entre les différents fronts armés, rien n’y fait. La belle image de l’ancien rebelle devenu rocker du désert, « mais prêt à reprendre les armes à la moindre occasion », est aussi facile à imprimer dans l’esprit du public que celle de « l’homme bleu qui nomadise sans cesse à travers le vaste Sahara ». Les mauvaises habitudes destorytelling facile, héritées de la couverture du Paris Dakar ont laissé des traces. Quand bien même un musicien se serait engagé clairement aux côtés d’un groupe armé, ce dernier aurait été le premier à communiquer sur cette nouvelle, à coup de flyers numériques ses pages Facebook et sites Internet.
Au delà du petit effet sulfureux sur le lecteur ou l’auditeur occidental lors de son trajet matinal, les conséquences au Sahel sont ubuesques pour les musiciens. Certains medias et sites web au Sud du Mali, en Mauritanie et au Niger s’empressent de relayer leur moindre parole et n’hésitent pas à y glisser quelques engagements fantasmés, ou au moins surestimés. La situation des Touaregs était déjà compliquée depuis le début des événements (plus de 400 000 personnes ont fui le Nord du pays et sont soit réfugiées dans les pays limitrophes, soit déplacées au Sud), elle est désormais infernale.
De Kidal, Tessalit ou Gao, les groupes touaregs ne peuvent plus se rendre à Bamako pour effectuer leurs demandes de visas auprès des ambassades occidentales. L’Etat malien s’est effondré, plus personne pour manier tampons et signatures dans les ministères. Une partie des Terakaft, autre groupe fondateur du blues touareg, est coincé. Certains, touaregs ou non, n’ont pas renouvelé leurs passeports maliens à temps. Impossible d’entrer dans l’espace Schengen ou aux Etats-unis. Une « stratégie des papiers » se met en place. Les musiciens ont parfois à franchir plusieurs frontières, Algérie, Niger, Mauritanie, Tchad, pour obtenir… Un rendez-vous avec un consulat malien à l’étranger, ou un centre culturel occidental qui tentera de les aider. Des musiciens abandonnent la bataille. Une partie des Terakaft, dont l’album sort au même moment en Europe est contraint, comme de nombreux autres musiciens, d’annuler sa tournée, poumon économique qui fait vivre de nombreuses familles alliées au groupe.
Au sud du Mali, peu de voix s’élèvent dans le milieu artistique pour évoquer la junte militaire, la chute dans des abîmes politiques du pays. Le rappeur Amkoullel lance son SOS qui est rapidement censuré par les autorités en place. Après de longs mois de silence, la chanteuse Oumou Sangaré s’exprime enfin en juillet 2012 et attaque les politiques et militaires maliens. Dans le même article, elle tend la main aux musiciens touaregs pour qu’ils usent de leur notoriété pour transmettre ensemble des messages de paix. Mais peu nombreux sont les artistes qui alors portent ces paroles. Parmi eux, Ballaké Sissoko, qui affirme que « la culture doit pouvoir ramener la paix ».
Le véritable électrochoc se produit le 22 août 2012. Des groupes islamistes armés, qui contrôlent une grande partie du pays, déclarent l’interdiction de la musique. À Kidal, des guitares et des amplis sont détruits, des menaces très sérieuses sont proférées envers les artistes et toute la population du Nord. Beaucoup de jeunes musiciens s’enfuient à Tinzawaten, Bordj Mokhtar et Tamanrasset, où se trouvent depuis longtemps des membres des groupes Tamikrest, Tinariwen, Amanar. Les membres du groupe traditionnel Tartit sont répartis dans des camps de réfugiés au Burkina Faso, Niger et en Mauritanie. Grâce au travail admirable du Label Reaktion et de Glitterhouse, est publiée la compilation Songs For Desert Refugees à laquelle participe notamment le Touareg nigérien Bombino, « Jimi Hendrix d’Agadez ». Alors qu’il prépare son nouvel album, produit par The Black Keys, il annonce s’opposer à tout extrémisme et s’engage contre l’interdiction de la musique. Il sera le seul artiste touareg à s’exprimer ainsi pendant de longs mois. D’autres déclarent que de toute manière, la situation n’est pas propice à jouer de la musique.
Au Sud la situation politique se dégrade. Le pouvoir est un jeu de billard à 3 bandes identifiées. Les artistes restés fidèles à l’ancien président déchu Amadou Toumani Touré n’acceptent de parler qu’en loges des salles de concert, sans médias. D’autres ne s’expriment que via des représentants de la grande diaspora malienne en France qui commencent à êtres invités sur les plateaux TV. D’autres enfin lancent de multiples initiatives de « grands concerts pour la paix » qui n’aboutissent jamais.
Cheick Tidiane Seck, compagnon de pratiquement toutes les grandes routes musicales maliennes depuis 30 ans, a alors le rôle de grand frère. Avec une énergie incroyable, le soutien d’associations de la diaspora malienne en France, il parvient presque à mettre d’accord les grandes figures de la musique du Mali Ba (Grand Mali). Le 22 septembre 2012, il organise à Montreuil un concert géant pour la paix où toute la nuit durant se succèdent 40 artistes sur scène. Y compris quelques Touaregs qui accompagnent Sidi Ag Issa du groupe Tiwitin.

Les médias Français et Anglo-Saxons s’emballent sur le phénomène de la musique malienne, de ses hommes et femmes qui créent un pont entre les cultures et s’expriment plus librement que les politiques ou les représentants des groupes armés.
Tandis que certains producteurs occidentaux s’inquiètent de voir leurs artistes associés à des discours politiques, d’autres y voient une superbe opportunité de lancer -voire relancer- des carrières. Les initiatives éclosent de toutes parts « Pour La Paix au Mali ». Les productions donnent l’impression que tous les musiciens se tiennent la main dans un joyeux esprit de réconciliation nationale… Sauf que… Les musiciens du grand nord maliens sont complètement absents de ces initiatives. On trouve quelques représentants de Gao et Tombouctou, mais aucun groupe de Kidal, Tessalit ou des autres localités. On entend des artistes du Sud parler du Nord, mais de quel Nord ? Ségou et Mopti sont bien au Nord de Bamako, mais loin des confins où sont nés certains des styles musicaux qui représentent le plus le Mali à l’étranger.
Des initiatives musicales, nées bien avant les événements, deviennent involontairement des tribunes politiques.C’est le cas de Sahara Soul, une tournée européenne qui réunitBassekou Kouyaté, Tamikrest, et Sidi Touré, tous originaires du Nord du Mali, Songai et touaregs.
Sur scène le concert symbolise, aux yeux des caméras, un message de paix. Mais en coulisses se met en place un véritable théâtre politique : les journalistes ne s’intéressent que peu aux grands artistes présents et à leurs musiques, et les poussent dans leurs retranchements, les forcent -pour certains- à s’exprimer sur la situation. En coulisses également, certains producteurs qui ne font pas partie de cette aventure s’invitent avec leurs artistes et jouent des coudes avec les organisateurs de Sahara Soul pour que leurs protégés montent sur scène et figurent sur cette « belle photo de paix » éclairée par les lumières de dizaines de médias.
Au milieu de ces quelques opportunismes déplacés, se produisent de belles rencontres entre des musiciens et un public occidental qui à la faveur d’une guerre, découvre la diversité de la musique au Sahel, écoute notamment le sons et le sens de la musique de Sidikiba Coulibaly.
Au milieu de ces flots de paroles d’actualités guerrières, puissent ces lumières médiatiques offrir aux artistes du Sahel d’avoir, enfin, de nombreuses tribunes et scènes pour s’exprimer.
http://liveweb.arte.tv/fr/blog/1/message/Sahel___et_la_musique_dans_tout_ca__/
À lire, à écouter:
Le Sahel en Musicolor, sur Libération
Photo © Arnaud Contreras

http://www.tamoudre.org/developpement/analyse-comment-venir-a-bout-de-la-crise-malienne-a-long-terme.html


lundi 18 mars 2013

Al-Qaida au Maghreb proche de l’effondrement


Al-Qaida au Maghreb proche de l’effondrement

Jemal Oumar et Bakari Gueye à Nouakchott pour Magharebia – 15/03/2013
La perte de ses principaux leaders et les traques incessantes par la coalition militaire au Mali pourraient signifier la fin d’al-Qaida au Maghreb islamique dans tout le Sahel, estiment les analystes locaux.
[File] L'afflux de djihadistes mondiaux au Mali s'est arrêté ce mois-ci après que les forces africaines et françaises eurent abattu plusieurs hauts responsables d'al-Qaida.[File] L’afflux de djihadistes mondiaux au Mali s’est arrêté ce mois-ci après que les forces africaines et françaises eurent abattu plusieurs hauts responsables d’al-Qaida.
Les cloches de la mort résonnent pour la branche nord-africaine d’al-Qaida
Alors que la campagne militaire française et africaine contre les terroristes dans le nord du Mali est entrée dans son deuxième mois, les montagnes des Ifoghas, autrefois sanctuaire de l’organisation, sont désormais le tombeau de plusieurs hauts leaders d’al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
Le premier à tomber aura peut-être été le plus important d’entre eux : Abdelhamid Abou Zeid. Quelques jours plus tard, les troupes tchadiennes ont revendiqué la mort de Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou El Abbas, ou « Laaouar », le cerveau de l’attaque d’In Amenas en janvier, qui a coûté la vie à trente-sept civils.
Le plus récent chef d’al-Qaida, El Kairouani Abu Abdelhamid al-Kidali, aurait également été éliminé le 7 mars par les forces franco-tchadiennes à Aguelhok.
« La chute de ces leaders a indubitablement et fortement affecté le moral et la force militaire d’AQMI », explique le directeur de Sahara Media Ahmed Ould Abah.
« Abou Zeid et Khaled Abou El Abbas avaient contribué à l’implantation d’AQMI dans la région et rallié les éléments les plus engagés et les plus fidèles à leur conception du terrorisme », ajoute-t-il.
Mais aujourd’hui, tous les combattants qui s’étaient rués dans le désert du Sahel et dans le nord du Mali sont désormais la cible des frappes aériennes et des troupes au sol. Les remplacer ne sera pas facile.
« Les djihadistes ne sont pas suffisamment nombreux pour envoyer des renforts sur tous les fronts dans le monde », explique Ould Abah.
« La Syrie, le Yémen et la Somalie les en empêchent déjà », ajoute-t-il.
Selon les observateurs, les capacités et la taille réelles d’al-Qaida ont été exagérées. L’organisation est aujourd’hui confrontée à une offensive militaire majeure à laquelle il est impossible d’échapper.
« L’arrivée de la France et de ses alliés africains a été le coup le plus sévère porté aux groupes terroristes au Sahel. Il est donc naturel que leurs leaders tombent », explique Mahmoudi Ould Salem, spécialiste mauritanien de la sécurité, à Magharebia.
« Ils savent parfaitement qu’ils se battent dans une région qui ne les avantage pas géographiquement, contre une force qui leur est bien supérieure, à la fois militairement et techniquement. De plus, les populations locales elles-mêmes se sont dressées contre eux », ajoute-t-il.
[AFP/ECPAD/Ghislain Mariette] Des soldats maliens patrouillent dans les montagnes des Ifoghas le 2 mars, dernier refuge des combattants d'AQMI au Mali.[AFP/ECPAD/Ghislain Mariette] Des soldats maliens patrouillent dans les montagnes des Ifoghas le 2 mars, dernier refuge des combattants d’AQMI au Mali.
Il est improbable que les terroristes dans le nord du Mali reçoivent un quelconque soutien extérieur des djihadistes mondiaux en quête d’un champ de bataille, ajoute-t-il.
Selon ce spécialiste mauritanien de la sécurité, la raison de cette réduction escomptée des effectifs est que Laaouar, Droukdel, El Hammam et d’autres terroristes d’AQMI ont eu beaucoup de difficultés à persuader les djihadistes mondiaux de se joindre à leur cause, « par suite de leur implication dans des crimes, comme les enlèvements d’enfants et de femmes, et de leurs liens avec les réseaux de trafic d’armes et d’êtres humains ».
Cette incapacité à attirer des recrues pourrait être le signe du déclin d’AQMI, selon Sy Djibril de SOS Pairs Educateurs Association, une agence de développement de la jeunesse basée à Nouakchott.
Ayant assisté à la propagation de l’idéologie djihadiste par les associations du renouveau religieux dans les années 1980 et travaillant aujourd’hui avec la jeunesse à risque, il bénéficie d’une perspective unique sur cette question du recrutement.
« La perte des principaux leaders d’al-Qaida signifie que le groupe va perdre ses réseaux de relations dans le désert, son expérience, son argent et sa capacité à convaincre les jeunes », explique-t-il.
Nous assisterons également à des conflits entre les successeurs potentiels, ajoute Djibril.
« L’ossature des groupes terroristes a été brisée », conclut-il. « Par conséquent, ceux qui restent en vie s’attacheront avant tout à se protéger contre leur élimination dans les mois à venir. »
Les rivalités internes entraînent des fractures au sein des groupes terroristes
AQMI est déchirée par les graves désaccords entre ses leaders. Et avec la mort d’Abdelhamid Abou Zeid, l’étau se resserre sur ceux qui subsistent.
Ces dernières semaines, l’armée algérienne a renforcé sa présence le long de la frontière avec le Mali pour priver les terroristes du soutien des réseaux de trafiquants et les empêcher de chercher refuge en Algérie. La Mauritanie a procédé de même.
Mais les dissensions internes au sein de l’organisation terroriste avaient en fait commencé il y a plusieurs années.
L’analyste et historien Sidati Ould Cheikh rappelle que « pendant longtemps, Mokhtar Belmokhtar avait été le dirigeant incontesté des réseaux djihadistes, d’abord dans le sud de l’Algérie, puis dans le nord du Mali ».
En 1992, il avait été nommé chef des opérations au Sahara par le Groupe islamique armé (GIA).
Belmokhtar avait changé d’allégeance six ans plus tard et était parti avec ses partisans rejoindre la nouvelle AQMI. Il disposait de positions de repli dans le Sahara algérien, dans la région de Tanezrouft, et dans le nord du Mali voisin, mais avait choisi de se concentrer sur la Mauritanie pour y mener ses actions violentes.
Il avait aussi collaboré avec les réseaux de trafiquants, y gagnant le sobriquet de « M. Marlboro ».
Mais la transformation du GSPC en AQMI facilita l’arrivée au pouvoir d’Abou Zeid dans le sud-est de l’Algérie. Il gonfla les rangs de sa propre organisation en y multipliant les coups d’éclat, explique Ould Cheikh.
« L’activisme tous azimuts d’Abou Zeid ne tarda pas être remarqué par al-Qaida central, qui établit des contacts directs avec lui. Ce fut le début de la rivalité entre les deux hommes », explique-t-il.
Et Ould Cheikh d’ajouter : « Ce fut Abou Zeid qui prit l’initiative, en décembre 2008, de porter la violence djihadiste dans le Sahel et notamment au Niger, jusque-là épargné par AQMI. »
Il y commandita l’enlèvement du représentant du Secrétaire général de l’ONU à Niamey, ainsi que de son adjoint, tous deux de nationalité canadienne. Il organisa également l’enlèvement de quatre touristes européens et, après s’être concerté avec le commandement central d’al-Qaida, fit procéder à l’exécution de l’un d’entre eux, le Britannique Edwin Dyer, en mai 2009.
Il rompit ce faisant avec la politique de négociation qui prévalait jusque-là au sein d’AQMI en général, et chez Belmokhtar en particulier.
« C’est dans cette même logique d’escalade qu’Abou Zeid vint défier Belmokhtar jusque dans son fief en faisant assassiner, en juin 2009 à Tombouctou, un officier malien, déclenchant une série de combats dans le nord du pays », ajoute cet historien.
« Ces rivalités se sont exacerbées au fil des ans et sont devenues tout à fait nuisibles à la cohésion et à l’efficacité de l’organisation terroriste. »
Pour l’analyste Abdou Ould Mohamed, « les divergences n’ont ensuite cessé de se creuser ».
[AFP/Ali Kaye] Des soldats tchadiens montrent le 3 mars des documents pris aux extrémistes dans la région de Tessalit au Mali.[AFP/Ali Kaye] Des soldats tchadiens montrent le 3 mars des documents pris aux extrémistes dans la région de Tessalit au Mali.
En 2012, le chef d’AQMIAbdelmalek Droukdel (alias Abou Moussaab Abdelouadoud) menaça son ancien protégé.
Abou Zeid passa alors du statut de favori à celui d’ennemi juré.
Selon les forces de sécurité algériennes, ce litige survint à la suite d’un différend sur l’argent. Abou Zeid aurait refusé de partager l’argent des rançons.
Comme l’explique Ould Mohamed, « ces menaces coïncidèrent avec la nomination du nouvel émir d’AQMI au Sahara, l’Algérien Jamel Oukacha, (alias Yahya Abou El Hammam), âgé de 34 ans. »
Il fut nommé après que son prédécesseur, Nabil Abou Alqama, eut trouvé la mort dans un accident de voiture au Mali.
Selon Ba Bokar, professeur de relations internationales, « les divergences au sein d’al-Qaida au Maghreb devinrent plus importantes après le conflit en Libye, qui tourna à l’avantage d’Abou Zeid ».
« De plus en plus indiscipliné, ce dernier entreprit de créer son propre réseau avec l’aide des insurgés libyens, qui lui permirent d’acquérir des armes sophistiqués », explique-t-il à Magharebia.
De l’avis de Bokar, « ce qui se passe entre les chefs terroristes au Mali n’est plus une guerre de leadership ou de partage de butin ; il s’agit de savoir qui va contrôler le Sahel ».
« C’est une question de grosses sommes d’argent, issues des rançons, des trafics d’armes, de drogue, de la contrebande et de l’immigration clandestine », ajoute-t-il.
« C’est donc une guerre dans la guerre qui n’arrange pas les terroristes, qui sont en train de se brûler avec le feu qu’ils ont eux-mêmes allumé », conclut-il.
Ce contenu a été réalisé sous requête de Magharebia.com.

L’intervention au Mali révèle l’efficacité de l’école française de la guerre non-conventionnelle


L’intervention au Mali révèle l’efficacité de l’école française de la guerre non-conventionnelle
18 March 2013
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Des soldats français los de combats dans la ville de Gao, au nord du Mali.

L’intervention au Mali, saluée par plusieurs responsables occidentaux, a révélé la relative capacité de l’armée française à faire face à des adversaires très mobiles et dispersés. L’opération Serval pourrait ainsi devenir un cas d’école dans les stratégies de contre-guérilla….
Atlantico : La stratégie opérationnelle employée par Paris au Mali peut-elle faire école pour les autres armées occidentales ?

Jean-Bernard Pinatel : L’Armée française a en effet beaucoup amélioré sa stratégie opérationnelle dans la décennie 2000-2010 en réussissant l’amalgame de ses valeurs opérationnelles traditionnelles et des apports technologiques ainsi que des capacités d’intégration et de coordination opérationnelle de l’armée américaine.

Les parachutistes et les forces spéciales françaises ont su conserver intactes les valeurs qui ont fait la réputation mondiale des soldats de Bigeard en Algérie et qu’il définissait lui-même par : « soyez souples, félins et manœuvriers ». Qualités auxquelles il faut ajouter la rusticité : c’est-à-dire la capacité de durer sur le terrain en utilisant les ressources locales et sans un appui logistique sophistiqué.

A Kolwezi, c’est la première vague française du 2ème régiment étranger de parachutistes[1], commandé par le Colonel Erulin, composée de 405 hommes qui libère les 2 800 ressortissants français et étrangers pris en otages. Les Américains nous avaient adressé leur évaluation des moyens nécessaires pour mener cette opération : c’était une brigade de 5000 hommes et dans ces 5000 hommes il y en aurait eu, comme toujours chez eux, 4500 hommes en soutien et en appui logistique pour seulement 500 combattants[2].


Le Général Beaufre, un des grands analystes stratégiques français, affirmait que ce qui nous différenciait des Américains c’est que chez nous « la tactique commande les opérations ». La fameuse phrase lancée par le Général de Gaulle : « l’intendance suivra », l’illustre parfaitement. Dans la tradition américaine, c’est « la logistique qui commande les opérations ». Ce que l’expérience d’Afghanistan a apporté aux forces françaises, c’est cette capacité d’intégration totale du renseignement et de la conduite des opérations de toutes les forces armées : avions, hélicoptères, forces spéciales, forces classiques et l’apport de technologies de rupture comme les drones. La grande réussite de la France au Mali ou en Libye provient du fait que nos officiers ont conservé cet esprit manœuvrier, de prise de risque qui est très étranger à la culture américaine même si les guerres asymétriques d’Irak et d’Afghanistan les ont amenés à oublier quelque peu leur ambition de mener la guerre « de loin et avec zéro mort » qu’illustre parfaitement la guerre des drones.
Les tactiques de contre-insurrection employées par la France durant la bataille d’Alger sont encore enseignées à West Point, prestigieuse école militaire américaine. Comment s’explique notre habilité à faire face à ce type de conflits ?

La France du fait de son empire colonial et des guerres de décolonisation qu’elle a conduites de 1945 à 1962 est la seule nation à avoir été confrontée à 17 ans de guerre asymétrique. Nos officiers ont ainsi accumulé une expérience inestimable qui a été théorisée au sein de nos écoles de guerre. Quand ils ont été confrontés après 1966 à la guerre du Vietnam, les Américains ont essayé de s’en inspirer sans réussir à l’intégrer réellement dans leur stratégie opérationnelle, tant leur culture militaire y est étrangère.
Par ailleurs, la coopération assez équilibrée avec les forces du Tchad et de la CEDEAO peut-elle devenir un modèle porteur pour ce genre de théâtres d’opérations ?

Attention de ne pas confondre l’image que nous voulons donner pour des raisons politiques et la réalité militaire sur le terrain. Car en dehors des forces tchadiennes (le Tchad n’appartenant pas à la CEDEAO), je doute de l’apport opérationnel des forces de la CEDEAO si elles ne sont pas appuyées au plus près, (j’ai presque envie d’écrire encadrées) par les forces françaises. La présence des forces du Nigéria entraînant en plus un risque d’exactions auprès des populations locales qu’il ne faut pas sous-estimer. Il est de toutes les façons trop tôt pour en faire un modèle.

Propos recueillis par Théophile Sourdille

L’intervention au Mali révèle l’efficacité de l’école française de la guerre non-conventionnelle
http://bamada.net/lintervention-au-mali-revele-lefficacite-de-lecole-francaise-de-la-guerre-non-conventionnelle#more-22125

Guerre au Mali : le danger libyen


Le Point.fr - Publié le  - Modifié le 

Où sont passés les chefs djihadistes cachés au Mali ? N'auraient-ils pas déjà fui le pays pour se mettre à l'abri dans les pays voisins ? Analyse.

Des islamistes dans la région de Gao (Mali).
Des islamistes dans la région de Gao (Mali). © AFP
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Une inquiétude persiste parmi les États voisins du Mali, plus spécialement au Niger. Les djihadistes, et en particulier leurs chefs, n'auraient-ils pas déjà fui le pays pour se mettre à l'abri dans les pays voisins et attendre des jours meilleurs ? On se demande d'ailleurs si Aqmi n'a pas déjà transféré les otages hors du Mali. C'est l'opinion d'un des spécialistes de la région, contacté à Bamako par téléphone. "Il est à craindre que les gros calibres d'Aqmi aient quitté les Ifoghas et que les militaires n'éliminent plus que des seconds couteaux", estime-t-il. Pour lui, si la mort d'Abou Zeid est confirmée, celle de Mokhtar Belmokhtar ne l'est pas.
Où pourraient aller les djihadistes en fuite ? Deux pays sont pointés du doigt. Le premier est la Libye. Depuis la révolution, la désorganisation de certaines régions, en particulier celles du Sud, est totale. Elles échappent au contrôle du pouvoir central, les trafics d'armes y sont permanents, les djihadistes y sont chez eux. Les salafistes du Groupe islamique combattant libyen (GICL) et les chefs d'Aqmi, en particulier Mokhtar Belmokhtar, se connaissent depuis longtemps : les premiers ont fourni les armements des seconds depuis 2011, et ils sont intouchables en Libye. Ainsi, c'est de Libye, où ils ont bénéficié de complicités, via le Niger, que sont venus les hommes de Mokhtar Belmokhtar en janvier pour attaquer le site gazier algérien proche d'In Amenas.
Si les combattants d'Aqmi se déplacent du nord du Mali au sud de la Libye, le Niger, le Tchad et l'Algérie connaîtront, à leur tour, l'insécurité. "Et en Libye, il sera quasiment impossible de les combattre", estime un diplomate. Pour le Niger, qui se sait le second pays le plus vulnérable de la région, il faut donc éliminer les hommes d'Aqmi avant qu'ils ne s'installent dans le sud de la Libye. Et éviter aussi que des djihadistes ne prennent pied sur le sol nigérien. 

Frontières poreuses

La tâche n'est pas aisée, pour deux raisons. La première : une très longue frontière, assez poreuse, sépare le Niger du Mali. En 2011 et 2012, le Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest), groupe dissident d'Aqmi, y a aisément recruté des jeunes dans la région du fleuve. Les djihadistes leur donnaient entre 100 et 150 euros, une kalachnikov et de la nourriture. Une manne, car la pauvreté et le chômage sont la norme. Depuis la guerre, plusieurs centaines de ces recrues sont rentrées chez elles. Les jeunes vont-ils reprendre une vie normale ? Vont-ils être récupérés par des imams fondamentalistes et former des cellules dormantes qui ressurgiront ultérieurement ?
Deuxième motif d'inquiétude : les étendues désertiques de l'Aïr, au nord du pays, sont encore plus incontrôlables. En 2012, Aqmi avait tenté de s'y installer et de se doter d'une nouvelle base arrière proche de la Libye. Les djihadistes n'étaient pas les bienvenus et les chefferies locales leur ont demandé de quitter la région.
Pourchassés par l'armée française, certains peuvent être tentés de s'y installer de nouveau. Pour rejoindre la Libye, les autres n'ont pas le choix : la seule piste praticable, et mal contrôlée, transite par le nord du Niger, longe les milliers de kilomètres de la frontière algérienne et pénètre en Libye par la passe de Salvador. Des pick-up remplis d'armes et de djihadistes venant de Libye continuaient à arriver au nord du Mali en février. C'est terminé. 

Sécurité à long terme

Niamey ne veut pas devenir une future base des djihadistes en déroute. Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, ingénieur des Mines, diplômé de Saint-Étienne, a été le premier, dès 2012, à demander une intervention militaire au Mali. Au début de la guerre, il a été le premier à engager des soldats (700) ; il a aussi autorisé des forces spéciales françaises à renforcer l'armée nigérienne autour d'Arlit (mines d'uranium exploitées par Areva), et les Américains à installer des drones Predator à Agades pour surveiller le corridor vers la Libye et le nord du Mali.
Ces derniers jours, l'armée nigérienne installée dans l'est du Mali est sur les dents pour éviter les infiltrations de l'autre côté de la frontière. Dans les régions de Menaka et de Kidal, les Nigériens qui se sont battus contre le Mujao affrontent les Touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Le Niger est convaincu que, tant qu'il existera des irréguliers en armes au nord du Mali, ils représenteront un danger potentiel pour la région. Niamey ne soutient donc pas la France dans son flirt avec le MNLA. Paris espère que le mouvement touareg (non islamiste) peut l'aider à libérer les otages. Niamey a d'autres priorités, en particulier ne pas favoriser un nouvel irrédentisme touareg sur son sol.
Le Niger est incontestablement le pays le plus cohérent de la région pour tenter de trouver une solution à la fragilité des États sahéliens. En février, il organisait, avec le Centre des stratégies pour la sécurité du Sahel-Sahara (C4S), un think tank fondé par l'ancien secrétaire général adjoint de l'ONU, Ahmedou Ould Abdallah, et l'Institut international pour la paix de New York, un séminaire international sur la sécurité et le développement dans la région du Sahel et du Sahara. Pendant deux jours, des experts (dont Romano Prodi au nom de l'ONU), des diplomates, des chercheurs, des hommes politiques, des responsables du renseignement et des militaires ont discuté, en cercle restreint, des réponses à apporter pour lutter contre les djihadistes et renforcer les États. Tous estiment qu'après la phase militaire seuls le développement et l'implication des populations pourront ramener une sécurité à long terme dans la région. Ce sera la bataille la plus difficile.