samedi 5 janvier 2013

"Les islamistes de Gao mettent en scène les amputations" Mali

04/01/2013 / MALI Des éléments du Mujao quelques minutes avant l'amputation. Sur le vêtement de l'homme de gauche est inscrit "Police islamique de Gao". Capture d'écran de la vidéo filmée par le mouvement. Le 1er janvier, les islamistes du Mujao à Gao ont diffusé les images, filmées par leurs soins, de deux hommes punis selon la charia, la loi islamique. L’un a été amputé, l’autre fouetté. Notre Observateur a assisté à une scène semblable une semaine auparavant. D’après les informations présentes sur la vidéo, le premier homme puni par le groupe d’islamistes est accusé d’avoir volé "trois magasins et une femme". Il s’appellerait Argu Ma’isa, serait récidiviste et aurait reconnu les faits, "alors nous coupons sa main devant la population" explique la vidéo. Le membre est scié au couteau. Le présumé voleur est amputé par un membre de la police islamique. Le second aurait eu des relations sexuelles avec "une fille mentalement déficiente […]. Le juge l’a condamné à 100 coups de fouets et banni pendant un an de la ville" déclare un des chefs du mouvement. L’homme est fouetté en public. D’après nos contacts sur place, ces scènes auraient eu lieu au cours de la semaine dernière. La vidéo a été diffusée par la chaîne YouTube d’un groupe djihadiste qui se fait appeler la "fondation as-Asab pour la production médiatique". Le montage propagandiste est entrecoupé de plusieurs versets du Coran ainsi que d’appels au djihad. Nous avons choisi de n’en diffuser que des captures d’écran. Séance de coups de fouet. Le Mouvement pour l’unicité du djihad en Afrique de l’ouest (Mujao) a pris le contrôle de la ville de Gao au printemps 2012. Depuis, ses éléments y appliquent une version rigoriste de l’islam. La musique y est interdite, le voile obligatoire et l’adultère puni de mort. CONTRIBUTEURS Fode X "Ce jour-là, seuls les éléments du Mujao avaient le droit de filmer" Fode X. (pseudonyme) est un habitant de Gao. Il a assisté le 22 décembre à une autre amputation appliquée par le Mujao. Au moment de l’amputation du voleur, il y avait une vingtaine de combattants islamistes qui assistaient à la scène, des journalistes locaux "conviés" pour l’occasion, mais aussi des badauds. Sous le régime islamiste, la justice s’applique de la manière suivante : la population signale un délit à la police islamique qui se trouve à la mairie et au commissariat. Est alors établi un procès verbal. Le lundi et le jeudi sont les jours des jugements. L’application des peines se fait les autres jours. Lors du jugement, le sort des accusés est entre les mains des victimes. Le "juge" leur demande toujours si elles sont prêtes à pardonner. Si elles refusent, ils appliquent leur sentence. Si elles acceptent, il révise la peine à la baisse, par exemple, une amputation peut se transformer en quelques jours de prison ou un séjour à l’étranger. Le Mujao fait tout pour promouvoir sa vision de la justice. Un ami journaliste m’a expliqué qu’il était régulièrement appelé par le Mujao pour aller voir les prisonniers. Ils lui demandent de rapporter ce qu’il voit pour que la population soit prévenue. Il avait aussi été "convié" le jour de l’amputation, autant dire qu’il n’avait pas le choix de ne pas venir. Mais ce jour-là, seuls les éléments du Mujao ont pu filmer. "Les gens ici refusent d’assister à ces scènes, ça les heurte profondément" Les journalistes sont très peu nombreux ici. Par exemple, sur les quatre radios, seuls deux ont encore le droit de diffuser des journaux. Les deux autres étant consacrées aux prêches et à la lecture du Coran. Le Mujao contrôle dans les moindres détails ce qui est dit et sait faire pression pour que sa version des faits soit toujours celle qui est diffusée. Tout le monde est obligé de se soumettre. Au début, le Mujao annonçait publiquement les applications de la charia. Ils voulaient que tout le monde vienne voir. Mais les gens ici ne sont pas comme ça, ces punitions les heurtent profondément. Et des jeunes profitaient de ces moments pour venir manifester leur colère. Donc depuis peu, le Mujao se fait plus discret car s’ils veulent qu’on se plie à leurs règles, ils ne veulent pas pour autant de problèmes avec la population. Des combattants et des badauds assistent à la scène

LIBYE : ENLÈVEMENT DU CAPITAINE DE LA POLICE DE BENGHAZI 3 jan. 2013 Libye : enlèvement du capitaine de la police de Benghazi Les autorités libyennes rapportent aujourd’hui que le capitaine de la police de Benghazi, Abdel-Salam al-Mahdawi, a été enlevé hier soir par un groupe d’hommes armés et non identifiés. « Il a été enlevé à proximité du bureau des enquêtes criminelles, par la force et sous la menace d’armes à feu », précise une source policière s’exprimant sous couvert de l’anonymat. M. Mahdawi a été enlevé alors qu’il s’apprêtait à révéler l’identité de personnes suspectées d’être impliquées dans l’assassinat de l’ancien chef de la police de Benghazi, Frajd al-Dersi, tuée le 20 novembre 2012 à son domicile par un commando d’hommes armés et non identifié. (Source : Reuters)

I 3 jan. 2013 Libye : enlèvement du capitaine de la police de Benghazi Les autorités libyennes rapportent aujourd’hui que le capitaine de la police de Benghazi, Abdel-Salam al-Mahdawi, a été enlevé hier soir par un groupe d’hommes armés et non identifiés. « Il a été enlevé à proximité du bureau des enquêtes criminelles, par la force et sous la menace d’armes à feu », précise une source policière s’exprimant sous couvert de l’anonymat. M. Mahdawi a été enlevé alors qu’il s’apprêtait à révéler l’identité de personnes suspectées d’être impliquées dans l’assassinat de l’ancien chef de la police de Benghazi, Frajd al-Dersi, tuée le 20 novembre 2012 à son domicile par un commando d’hommes armés et non identifié. (Source : Reuters)

JDD.FR:Selon Takieddine, "la Libye a financé Sarkozy et Guéant"

Mis en examen dans le cadre de l'affaire Karachi et entendu à cette fin le 19 décembre dernier par le juge Van Ruymbeke, Ziad Takieddine a accusé Nicolas Sarkozy et ses ex-lieutenants. Selon Le Parisien, le franco-libanais a affirmé que le régime de Mouammar Kadhafi avait financé la campagne 2007 de l'ex-chef d’État, une aide financière dont il assure pouvoir fournir les preuves. Ziad Takieddine affirme que la Libye a financé la campgne 2007 de Nicolas Sarkozy. (Reuters) Il a des preuves et il peut les fournir, promet-il. Entendu par le juge Van Ruymbeke le 19 décembre dernier - dans le cadre de l'affaire Karachi, sur sa complicité éventuelle dans le financement illicite de la campagne d'Edouard Balladur en 1995 - Ziad Takieddine a préféré évoquer une autre campagne présidentielle, celle de Nicolas Sarkozy en 2007. Selon Le Parisien daté de mercredi, l'intermédiaire en armements franco-libanais aurait expliqué que le régime de Mouammar Kadhafi a participé au financement de la campagne de l'ex-président de la République. Une aide qui se serait même poursuivie une fois ce dernier en poste à l'Elysée. En mars 2011, peu avant le début l'intervention de la coalition en Libye, Saïf al Islam, fils de Mouammar Kadhafi, accusait également Nicolas Sarkozy dans un entretien télévisé. "Il faut que Sarkozy rende l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale […] C'est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve. Nous sommes prêts à tout révéler", menaçait alors le fils du dictateur. Des preuves, Ziad Takieddine affirme en avoir lui aussi. "Je peux vous fournir des éléments existants", a-t-il promis au juge, évoquant une somme supérieure à 50 millions d'euros et une aide très abondante en "décembre 2006 et janvier 2007". "J'ai les contrats, les transferts d'argent, les destinataires, les montants" A l'appui, il relate des rencontres entre Claude Guéant - à l'époque directeur de cabinet place Beauvau alors que Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur - et le secrétaire particulier du dictateur libyen, Béchir Saleh. Des entrevues qui, selon Ziad Takieddine, ont fait l'objet d'un compte rendu remis à Mamoudhi Bagdadi, le dernier Premier ministre du Guide. Récemment remis aux autorités libyennes, l'ancien chef de gouvernement serait aujourd'hui "prêt à fournir" ces rapports, avance l'intermédiaire. Il assure aussi que trois sociétés françaises auraient "bénéficié en Libye de contrats pour des prestations fictives". "J'ai les contrats, les transferts d'argent, les destinataires, les montants", affirme le franco-libanais évoquant des montants de plus de 100 millions d'euros. Et d'avancer enfin que le fils de Claude Guéant serait "dirigeant et actionnaire" de l'une de ces sociétés. Contacté par la suite par le quotidien, Ziad Takieddine a fermement maintenu ses accusations : "Oui la Libye a financé Sarkozy et Guéant", a-t-il lancé. E.C. - leJDD.fr mercredi 02 janvier 2013

LIBYE : DEUX MORTS DANS DES AFFRONTEMENTS TRIBAUX

3 jan. 2013 Libye : deux morts dans des affrontements tribaux Les autorités libyennes rapportent aujourd’hui que deux personnes sont mortes hier lors d’affrontements tribaux dans la ville de Sabha, dans le sud du pays. Selon le président du conseil local de Sabha, Ayoub Al-Zarroug, un différent personnel serait à l’origine des affrontements qui ont opposé la tribu d’al-Guedadfa, dont est issu l’ancien dirigeant libyen Mouamar Kadhafi, à la tribu d’Awlad Souleimane. « L’armée contrôle maintenant la situation », affirme-t-il avant de préciser que « deux personnes sont mortes dans les affrontements ». (Source : AFP)

vendredi 4 janvier 2013

Les vidéos mises en ligne (playlist)

Iyad Ag Ghaly passe de la menace à l'exécution, la ville de Mopti presqu'encerclée par la coalition terroriste

Vendredi, 04 Janvier 2013 Écrit Par Alghatek Ag Emasseye http://toumastpress.com/ L’armée malienne dans son éternel repli tactique ou fuite face à l’ennemi Nous annoncions dans notre dernière édition qu'Iyad Ag Ghaly, leader de la secte terroriste Ansar A-Dine a désavoué l'aile opportuniste de son organisation en retirant la décision de cessez-le-feu unilatéral qu'elle avait faite en l'endroit du Mali. Des témoins oculaires dans la région de Mopti au Mali nous signalent une grande présence terroriste en vue d'un probable assaut dans les prochains jours. Pendant que l'aile opportuniste de la secte Ansar A-Dine transmettait au Burkina Faso en grande pompe une plateforme politique écrite du début à la fin par l'Algérie, Iyad Ag Ghaly dans une rare sortie médiatique affirmait que tous les promesses faites par cette aile opportuniste étaient désormais nuls et non avenues. En effet, dans une rare déclaration à Sahara Media, agence de presse mauritanienne proche des organisations terroristes, Iyad Ag Ghaly affirmait entre autre que la secte Ansar A-Dine décidait de retirer le cessez-le-feu unilatéral décréter en faveur du Mali car cette décision n'avait entrainé que le mépris du Mali qui n'avait pas jugé important d'y répondre. De quelle réponse par Iyad Ag Ghaly? Les observateurs assidus du conflit Azawad-Mali auront remarqué que le Mali n'a publiquement jamais répondu à une offre de la coalition terroriste. En effet, publiquement, le Mali avait toujours négligé ces organisations terroristes. Mais dans les faits, le Mali avait toujours entretenu des relations très étroites avec AQMI, le MUJAO et la secte Ansar A-Dine. Ceci est d'ailleurs la raison pour laquelle la diplomatie malienne avait été mise en demeure par la communauté internationale. En effet, même durant la présence du MNLA à Gao, le Mali avait toujours envoyé l'aide de la communauté internationale aux organisations terroristes dans l'Azawad par l'intermédiaire du Haut Conseil Islamique malien (HCI). Les dizaines de convois du HCI supposés transporter l'aide de la communauté internationale ont toujours été transmis à AQMI (Tombouctou), au MUJAO (Gao) et dans une moindre mesure à Ansar A-Dine (Kidal). N'ayant plus reçu ces aides du Haut Conseil Islamique malien depuis des mois, les organisations terroristes ont décidés de montrer leur désaccord. Le plan d'attaque de la région de Mopti, première des 5 régions du Mali est un signe fort révélateur. Il n'y a aucun doute que les organisations terroristes ne rencontreront aucune résistance de la part de ce qui reste de l'institution appelée armée malienne. Cette armée fera encore recourt à son vocabulaire favori: repli tactique ou encore repli stratégique qui était utilisé en permanence par l'ancien président malien Amadou Toumani Touré et ses généraux pour expliquer la fuite des soldats maliens face aux combattants du MNLA entre Janvier et Mars 2012. De toute évidence, avec les prochains assauts de la coalition terroriste contre la région de Mopti et peut-être de Ségou au Mali, la communauté internationale doit rapidement prendre conscience qu'elle essaye de remplir un vase troué en essayant de former et de financer l'armée malienne pour que celle-ci combatte les organisations terroristes. L'armée malienne n'a ni le courage ni la volonté de s'opposer aux terroristes. Seul le MNLA a le courage, la volonté et les hommes pour combattre les terroristes d'Ansar A-Dine, d'AQMI, et du MNLA sur l'ensemble du territoire de l'Azawad et mettre fin au terrorisme dans la bande Sahélo-Saharienne. Par Alghatek Ag Emasseye

Mali: le groupe armé Ansar Dine déclare vouloir l'«autonomie» du nord du pays et y appliquer la loi islamique

info publiée le vendredi 04 janvier 2013 Par RFI Mali: le groupe armé Ansar Dine déclare vouloir l'«autonomie» du nord du pays et y appliquer la loi islamique Ansar Dine a remis un document de 17 pages au président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur régional dans la crise malienne, le 1er janvier. Il s'agit d'une plateforme politique. Ansar Dine explique souhaiter «une large autonomie dans le cadre d'un Etat refondé du Mali se démarquant sans ambiguïté de la laïcité». «Avant toute chose, il faut que le caractère islamique de l'Etat du Mali soit proclamé solennellement dans la Constitution», considère le groupe armé, car «le peuple malien est musulman à plus de 95%». Enfin, Ansar Dine exige sans négociation possible «l'observance stricte de la loi islamique sur tout le territoire de l'Azawad», autrement dit le nord du Mali.

Au nord du Mali, Ansar Dine et Aqmi œuvrent main dans la main - Temoust.org

Au nord du Mali, Ansar Dine et Aqmi œuvrent main dans la main - Temoust.org

Ansar ud-Dine speak up...at last! The Touareg lead mujahedeen group currently controlling large tracts of northern Mali have finally posted their 'Political Platform', on their website.

Andy Morgan Il y a 2 minutes · Ansar ud-Dine speak up...at last! The Touareg lead mujahedeen group currently controlling large tracts of northern Mali have finally posted their 'Political Platform', on their website. It's their second post since last October, a faintly absurd illustration of the notoriously taciturn nature of both the organization as a whole and its leader Iyad Ag Ghali. But what a post! It's one of the most illuminating and troubling documents that I've read so far during this entire crisis. Why? Well, first because it's so well written. This isn't some clumsy jihadist rant. Far from it. It's a very coherent and well argued analysis of the reasons behind AE's recent decision to reject the peace platform proposed at the Ougadougou talks between the Malian government and the MNLA an Ansar Eddine, and 'go for broke', ie a fully independent Islamic Republic of Azawad. It goes into the historical, social, moral, political and economic reasons why Azawad should be an independent state ruled by Shari'a law, modeled on the autonomous region of Kurdistan in northern Iraq. It argues that the only way for the Arabo-Touareg culture of northern Mali to preserve itself and avoid annihilation is for Azawad to be fully independent. It claims that southern Mali, and especially the 'Sodom and Gomorrah' of Bamako, is becoming a slough of vice, crime, prostitution, drug addiction and corruption. It rejects the Malian claim that it has a historical right to rule over the desert regions north of the Niger River, arguing that the Malian Empire, upon which the modern state of Mali constantly tries to model itself, never held sway over that territory. If the British Sudan can realign itself according to the popular aspirations of the people and historic legitimacy, the platform argues, then why can't the French Sudan do the same. Even though it's highly improbable that Iyad Ag Ghali wrote this tract, with its eloquent and flowing French, a language that Iyad is apparently not particularly enamoured with, I believe that it represents his political philosophy, his aims and objectives pretty accurately. I haven't spoken to him to confirm this (who has?!!) but my hunch remains strong. Iyad sincerely believes that strict Salafist Islam is the ONLY way for his country and his people to return to strength, independence, justice and ultimately peace. And here, in this posting, his arguments are laid out plainly and coherently for everyone to read and react to. Now, you may disagree with him. Many in the international community...most...will disagree with him. But I believe that it's no longer sufficient simply to claim that Iyad and Ansar Eddine are the pawns of Algeria or Qatar, or that their whole Salafi project is a smokescreen behind which the lucrative job of trading drugs, arms, people and cigarettes can continue (NB the final sentence of the platform vows pitiless justice and retribution on drug barons and major criminals). The basic message in the platform is that the post-colonial and democratic system in West Africa has failed the people miserably. Many ordinary citizens of Mali and its neighboring countries would agree with that assertion. The question is what is the alternative. Iyad believes that it is Islam. Many disagree with him. But many, more than we in the west find it comfortable to admit to, do in fact agree with him, partially if not entirely. A couple of things strike me about Ansar Eddine's platform. The first is that if you remove the religious references and Salafi rhetoric, the entire document could easily have been written by the MNLA propaganda machine. It's Touareg nationalism pure and simple. This goes a long way to explain the occasional alliances between the MNLA and Ansar ud-Dine. At their core, their several projects are one and the same - a strong, independent, proud and free Azawad. Its the Salafi and Shari'a aspect that divides them. In country less prone to settling its political problems with the Kalash, these positions might be represented by two legitimate political parties, one that favours a secular, liberal, democratic and pro-Western approach and another that favours an Islamist, Shari'a driven, anti-Western one. The situation in northern Mali is in fact analogous that in Tunisia or Egypt. It's only the stark peculiarity of the territory, with it's vastness, its remoteness, its vacuum of governmental power, it's lack of state security apparatus etc, that gives the political struggle in northern Mali its peculiarly violent, anarchic and dramatic character. The second striking aspect of the platform is that the portion about crime, corruption and moral degradation in southern Malian society could equally easily have been written by one of the religious luminaries of southern Mali, such as Mahmoud Dicko, the President of the High Islamic Council, or Mohammedoun Ould Cheickna Hamala, the 'Chérif of Nioro'. It might also have been written by any literate member of their enormous body of followers. It's a stark illustration of the morality and law and order debate that has gripped Malian society for a number of years. This platform is highly significant. We may be in visceral disagreement with Iyad's vision of a Salafi future in northern Mali, but at least we now know precisely what we're dealing with. Hypocrisies lurk at various points throughout the text, but it is the central argument that we must now take up, counter and refute. And in that process of refutation we cannot be blind to the decades of failure and despondency that Mali's liberal, democratic, secular and pro-Western rule in the north has left behind. We are justifiably disgusted by the 'monkey' Shari'a law that the Islamists have imposed in Gao and Timbuktu. But what do we want in its place? Not the status quo ante...that has been proved a failure. New arguments and new solutions need to be found to the problem of northern Mali, Azwad, call it what you will, in order to build a credible counter-argument to the contents of this Ansar ud-Dine platform. In many ways, the platform also puzzles me greatly. How can Ansar ud-Dine now be on the one hand overtly in favour of an independent Azawad and on the other hand still allied with MUJAO, and it's new katiba Ansar Essuna which is mostly comprised of young Songhoi men viscerally opposed to the partition of Mali. And what is the position of the MNLA in all this? They have declared their desire to find a settlement to the crisis by peaceful means, placing their faith in the Burkinabé sponsored peace talks with the Malian government. No doubt, this will endear them to the international community, with whom they have been desperate to find favour for many months. But it will not endear them to the average Touareg nationalist footsoldier, in whom the dream of independence still shines bright. The dilemma facing the young Touareg men of the north will now become even more tortuous than ever before. Go with the MNLA and compromise your dream of independence, whilst also opting for by far the weakest organization in the region in military terms? Or go with Ansar ud-Dine and their military strength, and accept Iyad's Salafi dream? It's a devilish choice indeed. http://www.ansaraddine.be/ الصفحة الرئيسية - www.ansaraddine.be www.ansaraddine.be ‏الصفحة الرئيسية - www.ansaraddine.be‏

Rudolph Atallah à la BBC: La possible intervention militaire dans l'Azawad

Plateforme Politique. d'Ansar Eddine

Oufene Smith « AU NOM D’ALLAH, LE TOUT MISERICORDIEUX, LE TRES MISERICORDIEUX » ANSAR EDDINE : PLATEFORME POLITIQUE Avant-propos : « Ceux qui, si nous leur donnons la puissance sur terre accomplissent la salat, acquittent la zakat, ordonnent le convenable et interdisent le blâmable. Cependant l’issue finale de toute chose appartient à Allah » sourate le Pèlerinage, verset 41. Depuis que le colonisateur a octroyé son indépendance au Soudan français rebaptisé « Mali » pour la circonstance, l’Azawad a toujours été une zone grise habitée par des citoyens de seconde zone et dont le lancinant triste sort n’a jamais cessé d’être méprisé par les pouvoirs fascisants qui se sont succédé à Bamako. De nombreuses révoltes ont ainsi épisodiquement éclaté. Elles ont été toutes mâtées impitoyablement dans le sang. Suite à la stupeur que la gestion barbare de ces insurrections à chaque fois provoqué, plusieurs accords ont été conclus sous la pression et l’égide de la communauté internationale pour tenter d’apporter une réponse adéquate à la question récurrente de l’Azawad mais, la mauvaise foi manifeste des autorités maliennes, n’a malheureusement pas permis d’aboutir encore à des avancées significatives sur le sujet. Le régime récent d’ATT s’est montré le plus pernicieux de tous. En effet, fort des conseils perfides de certains de ses sbires généralement ressortissants du Nord, il a concocté un projet diabolique visant l’autodestruction totale de la société arabo-touarègue du Mali. Il a créé des rivalités à mort entre les grandes tribus, entre les Kel Tamacheq noirs et blancs, entre arabophones et berbérophones, entre arabes et kountas, etc. Ses séides attisaient continuellement la flamme de la discorde et distribuaient publiquement armes et argent aux camps qu’ils instrumentalisaient et ne manquaient aucune occasion pour précipiter la région dans le chaos. Les groupes qui pensaient être dans ses grâces ne se doutaient pas que le plan machiavélique qu’ils contribuaient ainsi à mettre placidement en œuvre avait prévu de les occire eux aussi, à leur tour, le moment venu. Il était évident que pour prolonger abusivement son mandat, ATT avait sciemment décidé d’embraser le pays pour rendre impossible la tenue d’une quelconque consultation électorale. Il croyait donc faire d’une pierre deux coups : compromettre l’organisation du scrutin présidentiel et éradiquer définitivement le « fléau » de l’irrédentisme touareg. C’est donc par légitime instinct de conservation que les populations du Nord se sont à nouveau soulevées à partir du 17 janvier 2012 pour combattre avec l’énergie du désespoir cet acharnement aux allures génocidaires. Et aujourd’hui, elles sont convaincues d’une chose : ne plus avoir aucun avenir dans le cadre de l’Etat unitaire du Mali, plus nombriliste que jamais. C’est aussi dans la foulée de ces évènements qu’est née l’organisation Ansar Eddine pour qui l’observance stricte de la loi islamique sur tout le territoire de l’Azawad est un impératif non négociable. C’est pourquoi le Mali, pour une sortie durable de la crise, doit absolument opérer un choix non équivoque entre préserver son intégrité et vivre sa laïcité. Sauver les deux à la fois est hors de question pour Ansar Eddine car l’islam interdit formellement à un pays musulman de s’organiser en dehors des règles qui en découle. La question de l’Azawad : Les populations – surtout nomades – de l’Azawad ont toujours végété dans le dénuement, l’exclusion, les brimades et les exactions de toutes sortes. La communauté internationale n’a cependant pas cessé de se montrer sensible à cette détresse et d’apporter une aide multiforme au gouvernement du Mali en vue de l’atténuer. Malheureusement, cet élan de générosité n’a aucunement profité à ses destinataires désignés. Les fonds conséquents qu’il a mobilisés au fil des décennies ont, pour l’essentiel, servi plutôt à abonder les comptes numérotés des princes du jour qui trônent à Bamako. Le monde entier doit aujourd’hui prendre conscience de la vérité axiomatique suivante pour se faire une idée du désarroi chronique dans lequel croupissent les populations de l’Azawad : c’est dans les camps des réfugiés qu’elles ont connu les meilleures conditions de leur existence depuis 52 ans. En effet, c’est là qu’elles ont mangé à leur faim, qu’elles ont eu accès à l’école, à l’eau potable, aux médicaments essentiels, à la sécurité, à un semblant de dignité… Incroyable mais vrai ! C’est dire que les réalités infernales de l’exil sont un luxe pour ces populations comparativement à l’affreux train de vie qui est leur lot quotidien dans leurs terroirs habituels. Depuis le retrait de la France coloniale de cette région, la méthode cynique des gouvernements de Bamako a consisté dans la propulsion de 02 ou 03 arabo-touaregs à des postes importants pour faire croire à l’opinion internationale que la communauté est bien intégrée. Et généralement ces pantins jouent parfaitement leur rôle : ils enroulent autour de leurs têtes des chèches kilométriques pour rendre ostensible leur vénale « targuité » et ne manquent aucune tribune pour répéter à l’envi que leurs congénères, au lieu d’être rejetés, sont plutôt « les enfants gâtés de la République ». Pendant ce temps : - De pauvres bergers sont sommairement exécutés rien qu’à cause de leur appartenance ethnique ; - Des enfants meurent comme des mouches suite à des épidémies facilement évitables ; - Des mères trépassent en donnant la vie faute de maternités ; - Des familles entières ne survivent que grâce à la cueillette, au racolage, à la mendicité et à l’aide étrangère ; - L’eau infecte des mares et puisards fait des ravages irréparables, etc. Pendant ce temps aussi : - Des touristes éberlués viennent tous les jours se délecter sadiquement de l’agonie d’un peuple en voie de disparition ; - Des chinois, australiens, européens, etc débarquent tous les matins avec une armada impressionnante de moyens pour prospecter les ressources naturelles de la région sans que ses malheureux autochtones en espèrent la moindre retombée parce que le pactole est resté entièrement à Bamako ; - Des administrateurs véreux et dépaysés exigent arrogamment de leurs usagers de ne s’adresser à eux qu’en langue « bambara », etc. Bref, après plus d’un demi-siècle de citoyenneté théorique malienne, les communautés de l’Azawad n’ont connu que désolation, frustrations, injustice, répression aveugle et rejet systématique. Aujourd’hui, elles revendiquent irréversiblement leur droit inaliénable à prendre en main leur destinée manifestement en péril à tous égards. L’autonomie de l’Azawad, une revendication légitime : Vers la fin de l’occupation coloniale du Soudan français, les autorités métropolitaines ont perçu la nécessité d’en détacher la partie saharienne afin de mieux l’administrer en tenant plus compte de son excentricité et de ses nombreux particularismes. Une loi a même été votée par l’Assemblée Nationale française en 1957 pour consacrer ce statut. Cependant, malgré une pétition dans ce sens adressée au Général De Gaule par plus de 300 notables du milieu, ce projet a été torpillé par une poignée de chefs de tribus trop inféodés au parti indépendantiste US-RDA. C’est la myopie politique de ces leaders qui est la principale cause de l’enlisement actuel de la question de l’Azawad. Certains ténors de cette impardonnable politique de l’autruche sont encore vivants et ont aujourd’hui admis leur erreur historique monumentale. Si c’était à refaire, ils auraient sûrement adopté une position diamétralement opposée… L’Azawad couvre la portion du territoire de l’ex-soudan français, contrôlée par les touaregs et alliés, au moment de la pénétration coloniale. Il correspond approximativement aux trois provinces actuelles du Nord du Mali. L’histoire de cette région a toujours fait l’objet d’une littérature tronquée et fallacieuse de la part des chroniqueurs maliens. Ces derniers oublient impudemment une chose : tout comme l’Azawad, le Mali dans ses limites actuelles n’a jamais été avant la colonisation une entité politique homogène. Ceux qui ont proclamé l’indépendance du Soudan français ont donné à ce dernier le nom « Mali » en référence à un fabuleux Etat du moyen-âge (dont les frontières les plus fantaisistes n’ont jamais franchi la boucle du Niger), à l’instar de la Gold Coast qui a accédé à la souveraineté sous l’appellation « Ghana ». Il y a donc lieu de se méfier de l’historiographie tendancieuse en vogue au Mali si on veut cerner objectivement la problématique de l’Azawad. Les épopées épicées, les panégyriques des griots, les chants des cantatrices, etc ne sauraient avoir la moindre valeur scientifique : légendes de Soundiata Keita né infirme et qui se lève subitement pour arracher tout un baobab, du serpent du Ouagadou-bida, de la disparition mystérieuse de Soumangrou Kanté, etc. C’est de ce genre d’histoires que les maliens ne cessent de s’enivrer pour se donner une gloire et une grandeur absolument imaginaires. Pour rétablir la vérité des faits historiques, il importe d’éviter de se perdre dans les méandres d’un passé lointain et insondable, faute de tout support écrit. Il faut se contenter des temps modernes et faire, par exemple, parler les archives coloniales. Qui dominait effectivement l’espace que ses ressortissants appellent Azawad avant sa conquête par la France ? Que disent les récits des explorateurs, les notes des officiers et médecins de troupe, les rapports des premiers administrateurs et magistrats coloniaux ? Tout le reste n’est qu’affabulations et vue de l’esprit. L’honnêteté commande de se plier au verdict de l’histoire et en tirer toutes les conséquences de droit plutôt que de chercher obstinément à galvauder le passé par des écrits volontairement apocryphes. Les populations qui se battent aujourd’hui pour un Azawad musulman et libre tiennent à ce territoire plus qu’à la prunelle de leurs yeux. Elles l’ont intrépidement défendu toutes les fois qu’il a été agressé. L’envahisseur français peut en témoigner, lui qui a perdu de vaillants colonels et nombre de leurs hommes dans des batailles sanglantes contre les touaregs, lorsque vers la fin du 19ème siècle il a cru pouvoir l’occuper sans coup férir. C’est pourquoi, après la longue et douloureuse parenthèse qui s’est ouverte à partir de la colonisation, les populations de l’Azawad exigent que ce territoire pour lequel elles ont versé tant de sang leur soit enfin véritablement restitué. Elles sont d’ores et déjà péremptoirement convaincues que si elles ne se démarquent pas à temps de l’Etat jacobin du Mali, elles s’acheminent inexorablement vers un déclin brutal. En plus de leur mal développement à corriger, elles ont des croyances religieuses fortes, une identité propre ainsi qu’une culture millénaire à préserver. Tout cela ne fait que péricliter sous leurs yeux. L’Etat du Mali est lui-même en faillite sur tous les plans. Il est miné par la corruption, le mensonge, la cleptomanie de ses élites, la lubricité de ses mœurs, etc. Aussi, l’Azawad souhaite-t-il se mettre en marge de cette chienlit pour tenter de sauver sa société de la dérive et ce, par la mise en place sans plus tarder d’une gouvernance vertueuse, respectueuse de son histoire et de ses valeurs. Il faut se rappeler qu’il y a longtemps que Paul Valery a prévenu et démontré que les « civilisations sont mortelles » ; celle de l’Azawad est déjà moribonde et, au risque de la perdre, il urge de la soigner pendant qu’il est encore temps. Par ailleurs, il faut également rappeler que depuis l’indépendance du Mali et le déclenchement de la première insurrection dans l’Adrar des Iforas seulement trois années plus tard, tout aura été tenté pour que l’Azawad trouve véritablement sa place dans l’architecture sociopolitique et institutionnelle de cet Etat. Au lieu de cela, des crimes abominables n’ont cessé d’être perpétrés contre les communautés arabo-touarègues sans qu’il soit possible pour elles d’espérer un jour que justice soit faite. Ce n’est qu’au début des années 1990, alertée par la cruauté avec laquelle l’Armée malienne a fait face à la résurgence du problème, que la communauté internationale a commencé timidement à se préoccuper de la question. Et suite à cette légère implication une panoplie d’accords ont été signés mais qui sont malheureusement en grande partie restés lettre morte faute de réelle volonté politique de la part du gouvernement malien : accords de Tamarasset en 1991, Pacte National en 1992, Accords d’Alger en 2006, etc. Pourtant, la rébellion de 1990 a été incontestablement le détonateur de la révolution malienne de mars 1991 qui a renversé le régime dictatorial du Général Moussa Traoré. Les Mouvements armés qui la portaient, malgré quelques dissidences dans leurs rangs hostiles à tout rapprochement avec Bamako, avaient joué franchement la carte de la préservation de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali. Pendant que l’Armée malienne massacrait aveuglément des populations civiles innocentes uniquement à cause de la couleur de leur peau, ils ont accepté de participer à tous les grands chantiers de la reconstruction du pays. Leurs délégués ont pris part à la Conférence Nationale ainsi qu’au cycle de négociations (Mopti, Ségou, El Golea I, El Golea II, etc) qui a abouti à la signature du Pacte National dans l’entre-deux tours de l’élection présidentielle d’avril 1992. Sur le terrain aussi, les combattants des MFUA (Mouvements et Fronts Unifiés de l’Azawad) ont œuvré farouchement, en tandem avec l’Armée malienne, à la pacification des zones demeurées en proie à des troubles résiduels. Cependant, dès que la situation s’est stabilisée, le Gouvernement malien a rangé dans les tiroirs l’essentiel des engagements auxquels il a souscrit. Le Statut Particulier du Nord du Mali et la Commission d’enquêtes sur les atrocités commises pourtant expressément prévus dans le Pacte National ont été renvoyés aux calendes grecques, l’aide internationale – au lieu de prendre le chemin de l’Azawad – a servi à construire ce qu’il convient d’appeler « les gratte-ciel de la rébellion » après « les villas de la sécheresse » de 1973, les cadres et combattants issus des MFUA qui ont intégré l’Armée et l’Administration nationales ont toujours été traités en parias et regardés comme de dangereux corps étrangers à surveiller de près, des leaders fantoches sont bien souvent imposés aux populations par le biais d’élections truquées, les valeurs qui fondent l’identité des populations locales sont reniées et bafouées, une Justice aux ordres ne cessent d’accumuler spoliations et frustrations explosives, etc. Aussi, au lieu de se retirer comme stipulé dans tous les accords susmentionnés, l’Armée n’a cessé surtout ces dernières années de s’y redéployer en multipliant ses effectifs et ses casernements. C’est tout le sens du Programme dit « PSPSDN » financé à coup de milliards par l’Union Européenne, cette même Union Européenne qui est encore aujourd’hui au chevet de l’Armée malienne en vue de renforcer ses capacités pour détruire ce qui reste de l’Azawad et de ses habitants. Il ressort de tout cela que toutes les tentatives de greffer l’Azawad au reste du corps social malien se sont soldées par un rejet sans appel et qu’il est impérieux de lui accorder une autonomie à la mesure de ses attentes légitimes. Quid de Ansar Eddine ? Ansar Eddine (AE) est un mouvement politico-militaire composé de maliens majoritairement ressortissants de l’Azawad et qui prône une application conforme des commandements et préceptes islamiques. Il compatit au sort de tous les musulmans du monde qui sont persécutés à cause de leur croyance religieuse ou qui consentent des sacrifices énormes pour fortifier et étendre la foi en Allah. Il privilégie la lutte politique pacifique pour aboutir à ses objectifs. Il condamne le terrorisme sous toutes ses formes et considère que le recours à la force doit toujours être un regrettable pis-aller. C’est pourquoi, face à la duplicité belliqueuse du régime de Bamako, il n’a eu d’autre choix que d’engager des actions armées d’envergure pour libérer l’Azawad des forces d’occupation qui l’accablait. Par la grâce d’Allah, il a mené cette guerre aussi promptement et proprement que possible : les civils ont été méticuleusement épargnés et tous les militaires qui sont tombés l’ont été exclusivement au cours des violents affrontements qui sont malheureusement intervenus. De centaines de combattants ennemis ont été capturés. Ils ont été dignement traités et rendus à leurs familles sans aucune condition ni contrepartie. Ainsi, le Mouvement AE dispose d’une Armée de moudjahidines aguerris, pétris des valeurs d’humanisme mais déterminés à défendre par le fer et le feu l’Azawad et sa religion contre toute nouvelle forme d’agression, d’où qu’elle vienne. Pour AE, le « vouloir vivre ensemble des populations du Nord et du sud du Mali » s’est avérée très difficile. Il est grand temps de le reconnaitre et d’y mettre fin d’un commun accord. La perte totale de repères et le délitement sans précédent des valeurs actuellement perceptible au Sud, doublé du rejet dont font l’objet les minorités du Nord ont fini par persuader AE de la nécessité pour ces dernières de faire enfin « chambre à part ». Bamako et certaines grandes autres agglomérations du sud du Mali sont, en effet, par les temps qui courent devenus pires que les cités antiques de Sodome et Gomorrhe. Le crime, le vice et la débauche y sont légion. L’argent du contribuable et des donateurs, lorsqu’il n’est pas crapuleusement détourné, ne sert plus pratiquement qu’à combattre le sida et d’autres maladies du même acabit. Les vrais musulmans sont martyrisés, les faux ne prient que de façade, ignorent leur zakat, déshéritent et maltraitent des orphelins…Les bars dits « chinois », hauts lieux de la prostitution et d’un alcoolisme débridé, prolifèrent sans que personne ne trouve à y redire. De dangereux malfrats, assurés d’avance de l’impunité, sèment mort et terreur. La toxicomanie et le trafic lucratif des stupéfiants gagnent la jeunesse et gangrènent les cercles politiques les plus en vue. Tout se règle par l’affairisme, le népotisme et la prévarication. Les services de la Justice écrasent sans remords les faibles et magnifient sans vergogne les puissants. Sait-on seulement que c’était à Bamako que la première rencontre des homosexuels africains a eu lieu et que c’est là aussi qu’un réseau de production de films pornographiques mettant en scène des maliennes qui s’accouplent à des chiens avait été récemment mis à nu ? Sans commentaire ! Pour AE, l’Azawad déjà malheureusement affecté doit s’éloigner d’une telle décadence morale et une application assez rigoriste de la loi islamique sera pour lui la seule voie du salut. Aussi, il est hors de question de récuser les châtiments qu’Allah lui-même a prescrits dans le saint coran. On peut rallonger les procédures ou différer tant que possible l’exécution des sentences prononcées mais sans jamais se hasarder à les remettre en cause. On sait, par exemple, que les lois de nombreux pays modernes prévoient la peine capitale pour réprimer certains crimes odieux. Cependant, les condamnés à ce supplice restent généralement dans le couloir de la mort jusqu’à la fin naturelle de leurs jours. De la même manière en droit musulman, de nombreux garde-fous existent pour que les prévenus soient mis à l’abri d’erreurs judiciaires fatales ou de punitions injustes. En effet, le prophète lui-même commande dans un hadith authentique d’épargner aux justiciables toute peine corporelle tant que le moindre doute subsiste sur la véracité des charges qui pèsent sur eux : « n’infligez aucun châtiment non basé sur des preuves irréfutables ». AE défend donc le retour aux sources authentiques de l’islam mais s’engage à rester collé à l’air du temps notamment dans la mise en œuvre de certaines dispositions de la législation pénale islamique. Encore une fois, pour AE, c’est seulement par une application stricte et raisonnable de la charia que l’Azawad peut sortir la tête haute de l’ornière. Lorsque le minuscule Etat de Zamfara au Nigéria a décidé à la fin des années 1990 de se soumettre à la loi islamique, l’amélioration du bien être de ses habitants ne s’est pas fait attendre. Avant, c’était la corruption endémique, la criminalité organisée, la fragilité extrême des institutions étatiques. En un rien de temps, le droit, la sécurité, le développement et la transparence ont repris le dessus. Les investisseurs nationaux et étrangers se sont rués vers ce nouvel eldorado. De grands travaux ont pu y être très vite réalisés et le chômage y a grandement reculé. Ce territoire est rapidement devenu une vitrine du Nigéria et d’autres n’ont pas tardé à l’imiter. Par conséquent, AE ambitionne d’instaurer la charia sur toute l’étendue de l’Azawad. Contrairement aux informations mensongères généralement relayées par des médias occidentaux, les populations de cet espace la réclament également à cor et à cri. On ne peut, en effet, pas être musulman et fouler aux pieds les prescriptions coraniques. C’est seulement dans un tel cadre stable, apaisé et juste que la communauté internationale en général et la « ouma » islamique en particulier seront à même de l’aider à connaitre enfin des moments de prospérité et de rayonnement. Il faut remarquer que c’est seulement depuis quelques mois qu’AE contrôle partiellement l’Azawad. Pourtant, les progrès en matière de sécurité, de stabilité et même de bien-être des populations sont déjà manifestement perceptibles. Les citoyens vaquent à leurs occupations sans aucune contrainte autre que celles qu’impose le respect des règles intangibles de leur religion. En dépit de l’état de guerre qui prévaut, les principaux services de base sont assurés à moindres coûts (eau, électricité, santé, etc.) et même le panier de la ménagère se porte mieux avec la baisse sensible des prix des produits de première nécessité consécutive à la suppression des taxes et autres prébendes qui en renchérissaient avant les coûts de revient. Les organisations humanitaires qui souhaitent assister les couches défavorisées ne rencontrent aucun obstacle pour cela. Des couloirs sécurisés sont, chaque fois qu’elles en expriment le besoin, mis à leur disposition pour atteindre leurs cibles. Les campagnes agricoles se déroulent sans que les paysans ne soient écrasés par de lourdes redevances et les parcours pastoraux sont exploités par les éleveurs locaux ou transhumants sans qu’on ne déplore la moindre rixe entre eux. Tout cela réconforte fortement AE dans sa conviction inébranlable que l’Islam est paix, justice et développement et que sa pratique fidèle est la seule clé qui peut ouvrir des perspectives radieuses pour l’Azawad. La communauté internationale et les maliens ne doivent pas se laisser dérouter par les clichés et stéréotypes que l’Occident et ses réseaux tentaculaires ont un malin plaisir à véhiculer sur les valeurs musulmanes. Elle n’est pas un monstre qui ne sait qu’amputer, flageller ou tuer. En quelques mois, elle a appréhendé des centaines de meurtriers, de coupeurs de route, de violeurs, de voleurs, de couples adultérins, de toxicomanes, d’alcooliques, etc. Tous ces faits délictueux ont toujours été traités au cas par cas professionnellement et avec discernement par des cadis compétents, probes et profondément humanistes. Ceux qui ont été élargis ne l’ont pas été parce qu’ils ont payé des dessous de table et les très rares cas qui ont été sévèrement sanctionnés l’ont été uniquement parce que la charia, à cause de la gravité de leurs fautes, n’a pas prévu la moindre échappatoire pour eux. En tout état de cause, AE reste persuadé qu’une société sans foi et sans justice est condamnée à une déchéance certaine dans ce monde comme dans l’autre et que, exiger de vivre librement sa croyance religieuse, est pour tout musulman digne de ce nom à la fois un droit absolu et un devoir sacré. Le saint coran stipule en effet : « ô les croyants ! Entrez en plein dans l’Islam, et ne suivez point les pas du diable, car il est certes pour vous un ennemi déclaré » sourate la vache, verset 208. Quel statut pour l’Azawad ? Les populations arabo-touarègues et alliés du Sahara central ont été écartelées par les découpages arbitraires de la colonisation entre plusieurs Etats modernes : Algérie, Mauritanie, Niger, Libye, Burkina Faso et Mali. Mais, c’est surtout dans ce dernier pays que leur intégration au reste majoritaire de l’ensemble national s’est soldée irrémédiablement par un échec patent. Dès 1963, des crises dramatiques à répétition ont surgi et dont l’ampleur est allée crescendo jusqu’aux derniers événements de 2012. Et tout laisse croire que ce choc ultime a été celui de la rupture. Après quelques tragiques batailles, la soldatesque malienne a fui précipitamment l’Azawad et les fonctionnaires civils lui ont immédiatement emboité le pas dans une sorte de sauve-qui-peut frénétique. C’est plus le manque d’attachement à cette terre, qu’ils considèrent en fait comme étrangère, que la peur bleue de la mort qui a poussé ces bidasses à s’esquiver de la sorte. Cette thèse a d’ailleurs été prouvée très vite puisque quelques jours après leur débandade, ils se sont engagés dans des combats fratricides féroces à l’occasion du putsch et du contre-putsch respectivement en mars et avril 2012. Il apparait ainsi clairement que les soldats maliens ne sont enfin plus prêts à mourir bêtement pour défendre ce « bled perdu » contre ses propres fils décidés plus que jamais à en découdre. Ainsi, la quasi-totalité de l’Azawad est aujourd’hui contrôlée militairement par des moudjahidines locaux soucieux naturellement plus que quiconque de sa sécurité, de sa stabilité et de son plein épanouissement. L’objectif d’AE est donc d’ériger ce vaste territoire en Région Autonome viable, dynamique, compétitive et attrayante. Pour AE, une simple sécession est, pour le règlement définitif de la question de l’Azawad, la solution que ses propres ressortissants ne se sont à aucun moment lassés de revendiquer depuis leur phagocytose forcée dans le jeune Etat du Mali en 1960. Après tout, le Soudan britannique a fini par se disloquer sous le poids de ses irréductibles contradictions, pourquoi pas le Soudan français ? Pour AE, le Mali et l’Azawad doivent « divorcer » par « consentement mutuel » afin d’épargner aux générations futures les traumatismes consécutifs aux effroyables scènes de ménage que leurs ainés issus de ce mariage putatif ont permanemment enduré. Cependant, devant l’intransigeance de la communauté internationale fermement hostile à toute partition du Mali et surtout face à l’insistance des médiateurs, AE propose – comme il est de coutume pour les couples en difficulté – d’aller d’abord à l’étape de la « séparation de corps » pour que chaque entité se refasse les idées et se réconcilie véritablement avec elle-même. Mais avant toute chose, il faut que le caractère islamique de l’Etat du Mali soit proclamé solennellement dans la constitution. En effet, le peuple malien est musulman à plus de 95%, il ne saurait donc être aberrant de revendiquer un tel statut pour la forme de son gouvernement. Le Saint Coran stipule dans la sourate la consultation, verset : « Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu’Il avait enjoint en Noé, ce que Nous t’avons révélé, ainsi que ce que Nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus : « Etablissez la religion ; et n’en faites pas un sujet de divisions » » . Partant, il faut accorder à l’Azawad une large autonomie dans le cadre d’un Etat refondé du Mali se démarquant sans ambiguïté de la laïcité, moins interventionniste et plus respectueux des différences. Ainsi, l’Azawad mettra librement en place les institutions qui correspondent aux aspirations profondes de ses citoyens. Un Conseil largement représentatif déterminera souverainement le mode de gouvernance administrative et de distribution de la justice le plus approprié. Bien entendu, AE milite activement pour que les commandements et enseignements de l’islam soient l’unique référence de la constitution et des lois locales qui seront adoptées. En attendant, la charia sera la norme fondamentale qui régira la vie politique, sociale, culturelle et économique ; les forces militaires d’AE assureront l’ordre, la sécurité et la défense de la région. Ses combattants feront office de sentinelles infatigables pour préserver les acquis et formeront le noyau dur de la future Armée Nationale de l’Azawad. Beaucoup d’expériences de ce genre ont déjà été explorées, souvent avec succès, sous la bannière de la communauté internationale, afin d’aider des minorités menacées d’extinction à s’exprimer décemment et à s’épanouir à l’intérieur des grands Etats qui les abritent. Aussi, après avoir passé en revue les cas les plus saillants, la Région Autonome du Kurdistan irakien est, pour AE le modèle le plus proche de la construction politique qu’il préconise pour l’Azawad. Pour lui, conférer un tel statut à l’Azawad est la voie minimale acceptable pour sauver l’unité territoriale du Mali. Dès que cette autonomie sera officiellement reconnue, AE s’engage à faire tout ce qui est en son pouvoir pour que la paix, la stabilité, la sécurité et la justice règnent sur toute cette vaste enclave dont il aura désormais de jure la responsabilité à titre principal. Aucun étranger, autorisé à fouler le sol de l’Azawad et respectueux de ses lois n’y sera plus inquiété, un cadre particulièrement propice à l’investissement sera créé et les criminels de grand chemin, barons du narcotrafic, qui écument cet espace depuis des lustres avec la complicité flagrante de l’Etat du Mali, seront pourchassés et traqués sans ménagement. ANSAR EDDINE 2 Janvier 2013

jeudi 3 janvier 2013

Bombino (FMM Sines 2012)

URGENT Mali: Ansar Dine renonce à cesser les hostilités (communiqué) NOUAKCHOTT, 03 jan 2013 (AFP)

Mossa Ag Attaher - Ansar Dine, l'un des groupes islamistes armés occupant le nord du Mali, "décide de retirer l'offre de cessation des hostilités" faite en décembre à Alger, a annoncé son chef, Iyad Ag Ghaly dans un communiqué publié jeudi par l'agence privée mauritanienne Sahara Médias. "Ansar Dine décide de retirer l'offre de cessation des hostilités concomitamment avec les négociations menées à Ouagadougou" autour du président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur pour l'Afrique de l'Ouest dans la crise malienne, a déclaré Iyad Ag Ghaly dans ce texte, alors que son mouvement s'était dit prêt le 21 décembre à Alger à cesser les hostilités au Mali et à négocier avec les autorités maliennes. hos/cs/mrb/de AFP

Derrière le maximalisme,la haine

M. Saadoune-Le Quotidien d’Oran La fin d’année a été marquée par des discours guerriers à Bamako où l’on a choisi d’ignorer la main tendue des deux groupes rebelles targuis, MNLA et Ançar Eddine. L’annonce par le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, que l’opération militaire au nord du Mali aura lieu au premier semestre 2013 semble encourager ce maximalisme. A Bamako, les militaires se disent déjà prêts à en découdre et le président malien par intérim affirme que le Mali «n’attendra pas des mois». Certains dirigeants de la Cédéao se font le relais de Paris en «musclant» davantage son discours. Il est manifeste que ces discours guerriers plaisent beaucoup aux politiciens et aux militaires de Bamako où se développe – personne n’ose encore le dire mais c’est une réalité – un discours virulent à connotation raciste contre les Touaregs sans différence d’obédience. Pour tenter de masquer cette tendance – parfois on ne prend même pas la précaution de le faire -, on invoque la «faiblesse» militaire des deux mouvements touaregs pour les présenter comme quantité négligeable. En tout cas, pas nécessaire pour une opération militaire contre les groupes terroristes. Le président malien par intérim a, pour la forme, parlé de dialogue, mais son ministre des Affaires étrangères Tieman Coulibaly y est ouvertement hostile. Mieux, ce même ministre s’est permis d’affirmer que l’Algérie est pour l’intervention militaire sous l’argument, très spécieux, que l’ambassadeur de l’Algérie à l’ONU a été le premier à venir le féliciter «juste après l’adoption de la résolution 2085 qui autorise un déploiement d’une force africaine au Mali». A l’évidence, ce ne sont pas ces « félicitations» qui fondent la position de l’Algérie. Celle-ci estime effectivement que la résolution satisfait pleinement à ses demandes de favoriser une solution politique inclusive des groupes rebelles touaregs. L’annonce d’un accord de partenariat entre le MNLA et Ançar Eddine a été accueillie – et ce n’est pas une surprise – très fraîchement par les responsables des factions de Bamako. L’Algérie y est accusée d’entraver une «reconquête» du nord du pays qui manifestement ne pourra pas avoir lieu sans une forte implication «directe» des forces françaises. Il est temps d’évoquer le rejet viscéral à connotation raciste que développent des politiciens à Bamako à l’égard des Touaregs. C’est cette attitude qui a miné sur des décennies l’Etat malien et a conduit à son effondrement dans le nord du pays. Et c’est cette attitude qui continue d’être la règle même si on met en avant le risque, réel, que font peser les groupes terroristes au nord du Mali. A BAMAKO, ON VEUT A TOUT PRIX METTRE LA REBELLION TARGUIE DANS LE MEME SAC QUE LES «TERRORISTES». ET L’ON FAIT TOUT POUR EVITER DE REPONDRE A L’EXIGENCE DU CONSEIL DE SECURITE D’UNE NEGOCIATION SERIEUSE AVEC LES MOUVEMENTS TARGUIS QUI «ROMPENT TOUT LIEN AVEC DES ORGANISATIONS TERRORISTES, EN PARTICULIER AVEC AL-QAÏDA AU MAGHREB ISLAMIQUE (AQMI) ET LES GROUPES QUI LUI SONT AFFILIES». CEUX QUI ENCOURAGENT CE «RADICALISME» DES DIRIGEANTS DE BAMAKO NE PEUVENT IGNORER QU’IL IMPLIQUE AUSSI, DANS LEUR ESPRIT, FAIRE LA GUERRE AUX HABITANTS LEGITIMES DU NORD DU MALI. DERRIERE LE MAXIMALISME DES POLITICIENS ET D’UNE ARMEE DEFAITE, IL Y A LA HAINE… NE PAS EN PARLER PAR «PUDEUR» EST LA PIRE DES CHOSES… http://www.lequotidien-oran.com/?news=5177494 3 janvier 2013

mercredi 2 janvier 2013

TARTIT D TNMNNAKT

Azawad Appel a la communauté international d'une femme qui va la liberté...

Mali : islamisme ethnique ? | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Mali : islamisme ethnique ? | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Mali: Ansar Dine remet sa « plateforme politique » au médiateur Compaoré

Par AFP - Date: il ya 3 heures 12 minutes 14 réactions Taille de la police: Ansar Dine, l’un des groupes islamistes armés occupant le nord du Mali, a remis mardi une « plateforme politique » au président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur régional dans la crise malienne, a-t-on appris de source proche de la présidence. « Une délégation d’Ansar Dine est venue aujourd’hui (mardi) remettre une plateforme politique au médiateur », a indiqué à l’AFP cette source. Le contenu de ce document d’une trentaine de pages n’a pas été révélé, pas plus que la composition de la délégation, qui a quitté le jour même le Burkina Faso. Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) est l’un des groupes islamistes armés dominant le nord du Mali depuis juin, avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Ce mouvement, surtout composé de Touareg maliens, est engagé dans des discussions depuis plusieurs mois avec le président Compaoré, médiateur pour la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), ainsi qu’avec l’Algérie, l’autre pays médiateur. Sous l’influence de ces deux pays, Ansar Dine a officiellement renoncé à imposer la charia (loi islamique) dans tout le Mali, mais a exigé de pouvoir continuer à le faire dans les zones sous son influence dans le Nord malien, et s’est dit prêt à négocier avec Bamako. Le 20 décembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution approuvant le déploiement d’une force armée internationale au Mali pour déloger les islamistes armés. Aucun calendrier précis n’a toutefois été décidé pour ce déploiement, programmé par étapes selon les Nations unies, qui ont aussi appelé au dialogue avec les groupes armés rejetant le terrorisme et la partition du pays. Source: AFP

mardi 1 janvier 2013

Hubert Védrine sur RFI: «Il n'y a jamais eu autant d'acteurs dans la vie internationale»

RELATIONS INTERNATIONALES - Article publié le : mardi 01 janvier 2013 - Dernière modification le : mardi 01 janvier 2013 Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères. RFI Par Frédéric Rivière Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères passe en revue les grands défis internationaux à venir en 2013 et fait le point sur la situation économique planétaire. RFI : Un mot avant de passer en revue les grands rendez-vous internationaux de cette nouvelle année: est-ce qu’il y a quelque chose qui vous a particulièrement marqué au cours de l’année achevée 2012 ? Hubert Védrine : Non. On pourrait citer de façon conventionnelle la réélection d’Obama ou le changement d’équipe en Chine, l’arrivée de monsieur Xi Jinping après Hu Jintao. C’est la poursuite du processus qui me frappe, c’est-à-dire le processus de redistribution des cartes dans le monde, la montée des pays émergents qui continuent à émerger même si certains d’entre eux ont déjà émergé ; une formidable modification du rapport de force qui fait que l’influence, le pouvoir, la puissance des Occidentaux se trouvent petit à petit relativisés. Les plus puissants et les plus riches restent donc pour encore longtemps, mais ils ne sont plus les maîtres du monde. Ils ne sont pas du tout ce qu’ils avaient cru pendant les dix années après… Au profit de qui ? Les émergents en général. On pensait à la Chine, mais c’est vrai de l’Inde, du Brésil. Je ne mets pas la Russie dans cette catégorie, même si on parle des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Je trouve que la Russie n’a pas sa place, c’est autre chose. Mais les émergents, c’est-à-dire les pays qui ont une croissance à 6, 7, 8%, et qui ont de plus en plus d’influence dans leur région, il y en a 30, 40, 50. Nous sommes donc dans un monde où il n’y a jamais eu autant d’acteurs dans la vie internationale. Et les Occidentaux qui ont gardé l’habitude d’être un peu les maîtres du jeu, ce qu’ils ont été pendant deux ou trois siècles, ont beaucoup de mal à s’adapter à cela. C’est un processus qui va se poursuivre ? Va-t-il y avoir ce renversement de pouvoirs et d’influences ? Bien sûr. Ca se voit sur tous les plans : sur le plan de la monnaie, sur le plan des armées, sur le plan de l’économie, sur le plan du tourisme, du luxe, de la culture, des idées, sur tous les plans. Il ne faut pas regarder que la Chine même, si elle est un peu le phare de cela. Notre problème, à nous Occidentaux, c’est de nous adapter à ça. Les Américains détestent cette redistribution, ils voudraient rester au-dessus et que John Wayne arrive à la fin pour remettre de l’ordre dans tout cela... Ca perturbe et angoisse tous ceux qui ont voté contre Obama qui, lui, a compris ce phénomène. C’est qu’ils ont peur de cela. Quant aux Européens, ils croient tellement en une chimérique communauté internationale qu’ils sont très perturbés dans leur idéalisme par rapport à cela. Or nous sommes dans une compétition non stop, c’est cela qu’il faut regarder en tête. Très proche de nous, dans trois semaines, le 22 janvier, des élections législatives anticipées ont lieu en Israël. Benyamin Netanyahu est favori. « Sa priorité, s’il est réélu, sera de stopper le programme nucléaire iranien », a-t-il dit. Jusqu’où le croyez-vous capable d’aller pour cela ? On ne peut pas complètement exclure qu’il déclenche un jour une opération militaire, même s’il n’a pas tout à fait l’opinion pour lui, même si on sait que le cabinet de sécurité est divisé, même si beaucoup d’anciens chefs militaires ou des services secrets se sont prononcés contre. En tout cas, si ça devait être fait sans les Etats-Unis, - c’est également ce qu’a dit le président Shimon Peres -, on ne peut pas l’exclure complètement. S’il fait cela, il sait bien qu’il ne va pas anéantir les capacités iraniennes totalement. Mais il pourrait faire ça pour obliger les Etats-Unis, même si Barack Obama était furieux au fond de lui-même, à les soutenir encore plus et donc à les protéger contre d’éventuelles représailles. C’est un jeu tactico-politico-stratégique si on peut dire. Je ne dis pas qu’il va le faire mais on ne peut pas l’exclure complètement. Et c’est à mon avis, avec la question de la dette des Etats-Unis, la grande question pour Obama maintenant au début de son mandat numéro 2. Les Etats-Unis et Israël n’ont-ils pas intérêt à attendre le résultat des élections présidentielles de juin en Iran ? Ils n’ont pas forcément les mêmes analyses des deux côtés. Obama peut se servir de cet argument pour continuer à freiner Netanyahu. Mais Obama a fait tellement dans la campagne électorale qu’il vient de gagner pour retenir les Israéliens qu’il a presque été obligé de se mettre sur la ligne de Netanyahu, il a presque été obligé de dire à la fin : « S’il y a un vrai problème, je le règlerai moi et pas Netanyahu ». Donc il est en face de cette situation terrible. A mon avis, comme il va absolument chercher à échapper à l’engrenage d’un affrontement direct avec l’Iran, il va essayer d’inventer quelque chose sur le plan politique ou diplomatique avec l’Iran pour essayer de sortir de ce piège. Encore faut-il qu’il y ait du répondant en Iran. Et cela dépend aussi de la bataille au sein du régime qui va s’organiser autour de la prochaine élection présidentielle en Iran. Il y aura des élections également en Tunisie au mois de juin, élections présidentielle et législatives. Comment voyez-vous évoluer ce processus qu’on a appelé « les révolutions arabes » au cours de l’année à venir ? Je le vois évoluer sur des années avec des phénomènes tout à fait instables, des avancées, des moments où ça dégénère en guerre civile atroce. L’exemple le pire étant la Syrie. On parle de 45 000 morts maintenant, des deux côtés d’ailleurs. La démocratisation, ce n’est donc pas une partie de campagne. Ca va se passer pendant des années et des années. Ce qu’il faudra regarder, mais c’est différent pays par pays, c’est comment évolue le groupe central et à peu près majoritaire partout des Frères musulmans : est-ce qu’ils vont aller inévitablement vers l’aile radicale salafiste qui existe par exemple en Egypte ? Ou est-ce qu’ils vont finalement s’appuyer sur les sociétés civiles, plus modernes, dans certains cas sur l’armée, pour se rééquilibrer et devenir des partis gouvernementaux ? C’est une grande question qui concerne presque tous les pays arabes, même ceux où jusqu’à maintenant il ne s’est rien passé. Il faut raisonner sur des années, pas sur trois mois. Un petit mot de l’Europe. Le pacte budgétaire européen entre en vigueur aujourd’hui, ce 1er janvier. On sent bien aujourd’hui qu’on est soit à la veille d’un grand saut fédéral, soit peut-être d’un retour en arrière. Quel est votre choix ? Ce n’est pas une question de choix, c’est une question d’analyse. Je ne crois pas au saut fédéral parce qu’aucun peuple ne ratifierait un traité qui dirait cela. Aucun gouvernement ne pourra conclure un traité sur une base comme ça. Ce mot veut dire trop de choses différentes. Donc il faut relever le capot du moteur et savoir de quoi il s’agit exactement et qui décide quoi : si c’est décider plus ensemble, oui ; si c’est s’en remettre à une Europe technocratico-judiciaire, ça ne passera pas. On est dans un progrès dans la mesure où, dans la douleur, on s’est enfin doté dans la zone euro d’un gouvernement économique qui faisait défaut. Pour le reste, c’est une confédération assez lâche, mais la vraie question maintenant, c’est « est-ce qu’on peut combiner dans la zone euro l’assainissement qui était nécessaire des finances publiques avec la croissance ? » Si non, on n’arrivera pas sortir de l’engrenage de la dette. Ca, c’est un peu l’apport de François Hollande qui a réussi à ce qu’il y ait un petit complément au Traité, mais il faut un vrai contenu maintenant et beaucoup de choses se jouent sur la capacité de l‘Europe à relancer une croissance.

Weave - James Maguire of Laliya