TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
samedi 10 novembre 2012
LETTRE OUVERTE DU MNLA À LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE
Vendredi, 09 Novembre 2012 23:35
ÉTAT DE L’AZAWAD
Unité – Liberté - Justice
CONSEIL TRANSITOIRE DE L’ÉTAT DE L’AZAWAD
CTEA
Lettre ouverte :
à Monsieur le Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), New York (USA)
à Monsieur le Président de la Commission de l'Union Européenne (UE), Bruxelles (Belgique)
à Madame la Présidente de la Commission de l'Union Africaine (UA), Addis Abeba (Éthiopie)
à Monsieur le Président de la Commission de la Communauté Économique Des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), Abidjan (Côte d'Ivoire).
Vos Excellences,
Permettez-nous, de vous rappeler toute la complexité de la question de l’Azawad et des implications d’une intervention militaire dans cette région.
Ni le problème, ni le milieu humain, culturel et même géographique, ni les acteurs locaux et sous régionaux, ne sont pareils à nuls autres.
L’Azawad, qui est malheureusement et malgré lui, l’épicentre de la crise sahélienne, n’est ni la Somalie, ni l’Afghanistan, en dépit de certaines comparaisons avancées dans les multiples déclarations qui fusent dans la presse. Les paradigmes sont différents, par conséquent, les méthodes et les approches devraient l’être aussi.
Excellences, le conflit qui oppose l’Azawad au Mali remonte à plus d’un demi siècle, après le départ du dernier soldat français du territoire de l’ex Soudan Français.
La nature du conflit demeure fondamentalement politique. Son socle identitaire et culturel était connu bien avant l’indépendance du Soudan Français.
Il est régulièrement rappelé par les soulèvements périodiques de notre peuple depuis l’invasion française et contre l’occupation malienne, dont le dernier en date remonte à janvier 2012.
Nous considérons que la question constitue un cas de décolonisation inachevée du fait de la seule volonté de la France coloniale.
Ce soulèvement porté par le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) a réussi à bouter hors de notre territoire l’armée et les symboles de l’Etat malien dès le 1er avril 2012, avant de proclamer unilatéralement la cessation des opérations militaires le 5 avril, et déclarer l’État indépendant de l’Azawad, le 6 avril 2012.
Les groupes de narco-terroristes qui occupent aujourd’hui les grands centres urbains de l’Azawad en y semant la terreur s’y sont implantés profitant de l’attitude complaisante de l’Etat malien et de la complicité active de certains dirigeants qui ont favorisé leur prolifération.
Bénéficiant des soutiens extérieurs dont ceux d’États, ces groupes tentent à présent de spolier les acquis de la libération de notre territoire d’où ils espèrent se fortifier et porter la menace terroriste jusqu’en Occident.
Au-delà de ce sombre tableau, le MNLA, comme le prouve nos démarches, a toujours privilégié le dialogue et la négociation pour résoudre ce conflit.
Malheureusement, le silence et le mépris des régimes maliens à nos offres répétées de dialogue nous ont, à chaque fois, contraints au choix détestable de la guerre que nous impose en permanence l'attitude de l'État malien.
Nous avons souscrit à toutes les initiatives de médiation d’où qu’elles viennent. Nous avons accepté dans l’intérêt supérieur de notre peuple d’envisager toutes les options acceptables de sortie de crise et de règlement définitif du conflit dans la perspective d’une paix durable pour notre peuple, les États voisins et la sous région.
La communauté internationale, plus préoccupée par notre déclaration d’indépendance comme fait constitutif d’atteinte à l’intégrité territoriale de l’État du Mali, nous a mis en quarantaine et a assisté sans rien faire à l’émergence sur notre territoire de forces obscurantistes qui s’y sont installées depuis plus d’une décennie avec la complicité et l’appui avéré de l’État malien.
Le MNLA n’a aucune affiliation, ni avec des groupes extrémistes islamistes, ni avec des bandes de narcotrafiquants, et encore moins avec des nébuleuses terroristes. Le temps et les événements l’ont suffisamment démontré. Toute confusion allant dans ce sens ne saurait relever que de la mauvaise foi.
La maturité politique du MNLA, qui n’est plus à démontrer, représente un gage pour la paix et la stabilité dans l’Azawad, les Etats voisins, la sous région et la communauté internationale, ainsi qu’un levier déterminant pour éradiquer la menace terroriste et fondamentaliste.
Avec un sens élevé de nos responsabilités, nous avons en permanence affirmé et réitéré notre engagement, y compris au prix du sacrifice ultime, à contribuer à la lutte anti terroriste dans le cadre d’une plateforme internationale.
Mieux, nous avions sollicité de la communauté internationale de nous garantir la neutralisation des interférences politiques extérieures néfastes, à charge pour nous d’éradiquer la menace terroriste dont, in fine, nous sommes les premières victimes.
Enfin, nous avons consigné notre philosophie, notre vision sur la base des aspirations de notre peuple, dans une plateforme politique, qui porte des engagements fermes pour nous-mêmes, les nations voisines, la sous région et la communauté internationale,
Le MNLA reste convaincu que :
- sans une reconsidération de la position de la communauté internationale concernant le MNLA, aucune solution fiable ne saurait prendre place. Toute intervention militaire sous régionale ou internationale qui ne s’appuierait pas sur le MNLA est vouée à l’échec, quels que soient par ailleurs les moyens humains, techniques et financiers déployés.
La raison en est que le MNLA, dont l’armée a chassé celle du Mali en quelques jours, est toujours sur le territoire de l’Azawad. Du reste, aucun pays voisin ne peut attester d’avoir vu nos forces franchir sa frontière.
Le MNLA maîtrise parfaitement bien les réalités sociologiques et les règles de la guerre en zone désertique, tout en jouissant d’une bonne connaissance du terrain et du soutien des populations.
En outre, le MNLA peut éviter les dégâts collatéraux, ce qui n’est pas le cas de l’armée Malienne et celle de la CEDEAO.
Ce n’est pas tant que nous cherchions à y être associés, mais c’est tout simplement la voie de l’objectivité, de la logique, du réalisme et de l’efficacité que de nous intégrer dans le dispositif de sécurisation de l’Azawad.
Tout cadre qui n’associerait pas le MNLA ne ferait qu’amplifier le chaos et généraliser le danger à toute la sous région.
Notre offrons, compte tenu de ce qui précède, de régler le problème politique MNLA–Mali , et de confier à notre Armée le soin de bouter dehors les islamo-narco-terroristes.
C’est la seule solution réaliste, peu coûteuse sur les plans humain et matériel.
Sinon, cette intervention engendrera un immense chaos humanitaire et n’aura aucune chance d’atteindre les objectifs politiques et militaire visés.
Nous vous rappelons que les pays fournisseurs des contingents militaires de la CEDEAO (Mali, Burkina Faso, Niger), Algérie, ont toujours bénéficié de l’assistance de la communauté internationale pour la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue sans succès.
Le scénario idéal reste, cependant, celui qui consiste à parvenir à la stabilisation du pouvoir à Bamako afin de créer les conditions minimales d’une négociation entre le Mali et le MNLA et, in fine, d’aboutir à un accord de paix sur la base duquel sera défini rapidement le schéma de l’éradication de la menace narco terroriste.
Par ailleurs, nous attirons votre attention, sur la question humanitaire qui apparaît inquiétante.
La situation dans les camps des réfugiés et l’état des populations déplacées deviennent de plus en plus préoccupants, face à la démobilisation de la communauté internationale, plus sensible à l’ampleur de la crise syrienne qu’au drame qui se joue dans le sahel.
De nombreuses personnes, dont des milliers de femmes d’enfants, errent dans les camps de réfugiés sans aucun espoir. Dans les centres urbains sous la coupe des groupes terroristes, les jeunes sont embrigadés, les femmes terrorisées.
Le MNLA réitère toute sa confiance à vos Excellences et vous assure de tout son soutien dans la réalisation de votre mission, tant est qu’elle tend à la recherche d’une solution définitive et durable du conflit.
Tout en réitérant notre ferme engagement à vous appuyer dans votre tâche, nous prions vos Excellences d’agréer l’expression de notre très haute considération.
Fait le 09 novembre 2012
Pour le Conseil Transitoire de l’État de l’Azawad
Hamma Ag Mahmoud
Chargé des Relations Extérieures et de La Coopération Internationale
et
Moussa Ag Assarid
Chargé de la Communication et de l'Information
Lettre de félicitations à Barack Obama
Mercredi, 07 Novembre 2012 00:00
ETAT DE L’AZAWAD
Unité – Liberté - Justice
CONSEIL TRANSITOIRE DE L’ETAT DE L’AZAWAD
CTEA
Lettre à Son Excellence Barack Obama
Excellence,
Le Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA) se félicite de votre élection à la magistrature suprême des États Unis d'Amérique (USA) pour les quatre prochaines années.
Nous fondons beaucoup d'espoir sur votre gouvernement et vous-même pour le règlement définitif du conflit de l'Azawad qui dure depuis plus de cinquante ans dans l'esprit de justice et d'équité.
Fait à Nouakchott, le 7 novembre 2012
Hamma Ag Mahmoud
Membre du Conseil Transitoire de l'État de l'Azawad (CTEA)
Chargé des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale
Le Mali renoue avec le génocide dans l’Azawad
Lundi, 05 Novembre 2012 23:31
Le Mali renoue avec le génocide dans l’Azawad
De 1991 à 1996, le Mali d’Amadou Toumani Touré (ATT) et d'Alpha Oumar Konaré s’était livré à un génocide dans l’Azawad sans susciter beaucoup de réactions de la communauté internationale.
Chaque fois que l’armée malienne assassinait des populations civiles, Radio Mali se fendait d’un communiqué rédigé dans les mêmes termes que celui du 29 Octobre 2012, à la suite du meurtre de 52 personnes résidant près de Diabaly, Cercle de Niono, Région de Ségou, et dont le seul tort était d’être Azawadiens.
Le mode opératoire est le même qu’autrefois, prouvant que les autorités maliennes sont toujours inspirées par les criminels prédateurs qui ont ruiné le pays.
Les auteurs du meurtre de ces 52 personnes n’en sont pas à leur premier forfait. Confirmant la complicité du pouvoir de Bamako avec eux, ce dernier n’a à ce jour pris aucune mesure, malgré de multiples interpellations.
Il n’y a qu’à lire et écouter la presse malienne pour comprendre que les autorités de Bamako ont donné carte blanche à certains militaires pour faire un « kokadjè », un nettoyage ethnique, dans l’Azawad. Le massacre de plus de 60 civils en quelques jours autour de Diabaly, dont font partie les 52 cités plus haut, et la vidéo de ces forfaits visible sur Internet prouvent que nous ne nous trompons pas.
Le gouvernement du Mali et son armée n’envisagent nullement une guerre contre les terroristes et les narcotrafiquants. Ils ont au contraire tissé de solides relations avec eux depuis plus de 12 ans.
Comme le prouve le communiqué du 29 octobre 2012, ils vont s’adonner à leur sport favori, le génocide de la population de l’Azawad, en trompant la Communauté Internationale sur leurs intentions véritables.
Le drame de Diabaly augure mal de la conduite des opérations militaires de la CEDEAO prévues dans la région. Aussi la Communauté Internationale se doit-elle d’être prudente, si elle ne veut pas prendre le risque d’être responsable d’un génocide, doublé d’un chaos humanitaire, dans une région où les blessures des années 60 et 90 sont encore vives.
Si l’on n’y prend pas garde, cette intervention sera pensée par le Mali, et faut-il le craindre par la CEDEAO, comme l’occasion d’exercer une vendetta sur le peuple de l’Azawad.
La Communauté Internationale, plus particulièrement la France, qui pèse d’un poids bénéfique dans la région, auront alors à répondre des débordements et exactions commises.
Aussi, avant qu’il ne soit trop tard, lançons-nous un appel pressant aux membres de la Communauté Internationale afin de mettre un terme à la dérive des autorités maliennes. Dérive dans laquelle elles risquent d’entraîner les pays de la CEDEAO et leurs alliés.
Fait le 2 novembre 2012
Hamma Ag Mahmoud
Membre du Conseil Transitoire de l'État de l'Azawad (CTEA)
Chargé des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale
Contact : infosmnla@gmail.com
COMMUNIQUÉ N° 35 DU 30 OCTOBRE 2012
Mardi, 30 Octobre 2012 17:25
Un nouveau massacre de 52 civils commis par des éléments de l’armée malienne
Le 25 octobre 2012, à Tolletene, un détachement de l’armée malienne a massacré 52 personnes civiles appartenant à l’ethnie touarègue. Cliquer ici pour voir la vidéo du crime.
Le massacre a eu lieu dans un campement installé près de Djoura, dans la région de Mopti. Le détachement de l’armée malienne est venu de Djabally. Une mission d’anciens gendarmes a été envoyée sur place par le MNLA pour effectuer une enquête.
C’est avec la plus grande inquiétude que le MNLA a pris connaissance de ces crimes odieux. Ils prouvent une fois de plus le manque de discipline de l’armée malienne et le danger qu’elle représente pour les populations de l’Azawad.
Fait, le 30 octobre 2012
Moussa Ag Assarid
Membre du Conseil Transitoire de l'Etat de l'État de l'Azawad (CTEA)
Chargé de la Communication et de l'Information
Contact: infosmnla@gmail.com
COMMUNIQUÉ N° 34 DU 24 OCTOBRE 2012
Mardi, 23 Octobre 2012 23:30
EXÉCUTIONS SOMMAIRES DE CIVILS AZAWADIENS PAR L'ARMÉE MALIENNE
Le MNLA a appris, avec tristesse et stupéfaction, l’assassinat d’au moins neuf civils touaregs (tamachek) par la tristement célèbre unité de l’armée malienne positionnée à Diabali au nord de Ségou au Mali.
Douze hommes ont été capturés le lundi 22 octobre 2012 vers 10 heures (TU) sur le site d’une fixation de populations nomades près du lieu dit « Robinet Echeikh » au nord de Sokolo à 75 kilomètres de Diabali par une patrouille de l’armée malienne partie du poste de Diabali, celui là même où furent froidement exécuté le 8 septembre dernier 16 civils en majorité mauritaniens. Après recoupement de plusieurs témoignages dont le rescapé (le seul teint noir), il est établi que neuf des personnes enlevées ont été lâchement exécutées sur le chemin de retour de la patrouille dans la forêt qui borde le poste. Dans ce campement, cette patrouille militaire, a emporté, entre autres, un véhicule 4x4, 3 motos et 3 chargements de moutons. Ces massacres de civils répétés montrent encore une fois la véritable nature de l'armée malienne.
Le MNLA condamne ce crime odieux et crapulé avec la dernière rigueur, adresse ses condoléances les plus attristées aux familles endeuillées et réclame auprès de la communauté internationale une enquête indépendante urgente.
Les populations azawadiennes, songhaïs, touarègues, maures et peulhs n’ont que trop enduré les stigmates de la désolation et de la violence aveugle entretenue aussi bien par le Mali que par les groupuscules mafieux qui lui sont directement ou indirectement affiliés et insidieusement installés sur le territoire de l’Azawad depuis plusieurs années.
Le silence de la communauté internationale face aux crimes commis contre des civils azawadiens par l’Etat malien et son armée, devient assourdissant et ressemble désormais à une coupable indifférence s’agissant de la vie et de la dignité humaine.
Aussi, nous exigeons de la communauté internationale une condamnation urgente de la série d’assassinats et d’exécutions sommaires de civils azawadiens par les forces maliennes et leurs milices depuis le début du conflit opposant l’Azawad au Mali. Nous demandons à ce que ces massacres s'arrêtent et que les auteurs soient traduits devant la justice.
Le MNLA informe solennellement, la médiation de la CEDEAO, les pays du champ, l’Union Africaine, l’Union Européenne et le Conseil de Sécurité des Nations Unies ainsi que l’envoyé spécial pour le Sahel de l'ONU, que si de telles pratiques ignobles se poursuivaient, notre mouvement ne se sentirait plus tenu par son engagement de mettre fin aux opérations militaires, décidé unilatéralement et scrupuleusement observé à partir du 5 avril 2012.
Fait le 24 octobre 2012
Moussa Ag Assarid
Membre du Conseil Transitoire de l’Etat de l’Azawad (MNLA)
Chargé de la Communication et de l’Information
Contact: infosmnla@gmail.com
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vendredi 9 novembre 2012
L'Afrique Réelle N°35 - Novembre 2012
Sommaire :
Actualité :
- Où en est l'indépendance de l'Azawad ?
- Fin de règne en Algérie
- Au coeur de l'anarchie libyenne
Dossier : Vérités sur les traites esclavagistes
- La traite européenne
- La traite arabo-musulmane
Histoire :
- Le premier conflit mondial en Afrique Orientale
- Quand l'Allemagne a honte de ses héros coloniaux
Editorial de Bernard Lugan
Qui va intervenir au Mali ?
Au Mali, l’option militaire étant en théorie « dans le tube », il convient de ne pas perdre de vue que toute intervention qui ne serait pas précédée du règlement politique de la question touareg ne serait qu’un coup d’épée dans l’eau.
Quant au « traitement » des groupes gangstero-islamistes qui occupent les villes du nord Mali - quelques dizaines, voire deux ou trois centaines d’hommes, - il est à la portée de l’armée française. Le seul problème, mais il est de taille, est que ce n’est pas la France qui doit directement mener l’opération, mais les 15 Etats composant la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). On voit mal comment cette tour de Babel sera capable de fournir la force de 3000 hommes qui lui est demandée car les volontaires ne se bousculent pas.
A ce jour, seuls trois pays ont en effet répondu présent :
- La Côte d’Ivoire qui n’a plus d’armée et dont les quelques unités « opérationnelles » ne parviennent pas à sécuriser la frontière avec le Liberia.
- Le Nigeria dont l’armée est déjà engagée à l’intérieur même de ses frontières pour tenter d’y ralentir une guerre ethno religieuse qui risque de déboucher à moyen ou long terme sur une partition nord-sud. De plus, cette armée ne fut guère convaincante lors de ses interventions passées en Sierra Leone et au Liberia.
- Le Burkina Faso qui ne pourra fournir qu’un contingent à la mesure de ses moyens.
Les 12 autres Etats membres de la CEDEAO sont sur « l’arrière-main ». Le Niger et le Ghana sont partisans d’une négociation, le Sénégal et le Togo n’enverront que des détachements symboliques d’une centaine d’hommes au maximum, et le Bénin est incapable de projeter une force conséquente. Quant à la Sierra Leone, au Libéria, à la Guinée, à la Guinée Bissau, au Cap Vert et à la Gambie, autant ne pas en parler… cependant que l’armée malienne a montré de quoi elle était capable au mois de janvier dernier ! En définitive, les deux seules armées régionalement opérationnelles appartiennent à deux pays non membres de la CEDEAO, à savoir la Mauritanie et le Tchad. Or, Nouakchott a annoncé qu’elle n’interviendrait pas, cependant que N’Djamena se fait prier…
Il va de plus être nécessaire d’apaiser les « inquiétudes » algériennes. Alger qui a une frontière de plus de 1000 km avec le Mali et qui abrite sur son sol une importante fraction du peuple touareg, est en effet à la recherche d’une solution politique quand Paris pousse, au contraire, à une intervention militaire. Sa crainte est de voir Aqmi, prolongement du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) qui ensanglanta le pays par le passé, être repoussé vers le Nord. C’est pourquoi la ligne constante suivie par l’Algérie est un dialogue avec ceux des groupes maliens qui, selon elle, ont des revendications pouvant être considérées comme légitimes. Depuis des mois, et avec des fortunes diverses, Alger tente donc de couper ces derniers des narcotrafiquants et des terroristes. L’Algérie qui craint qu’une intervention militaire ait pour conséquence de renforcer la cohésion de ces groupes aux objectifs différents, considère donc que l’activisme français nuit à ses propres intérêts de sécurité.
Tout cela fait que l’Algérie ressent mal les pressions françaises destinées à engager les hostilités dans le seul but de permettre à Bamako de récupérer l’Azawad et d’en revenir en fait à la situation antérieure.
La visite annoncée de François Hollande en Algérie permettra-t-elle de rapprocher les points de vue des deux pays ? Peutêtre si le président français arrive les bras chargés de cadeaux comme des facilités de circulation encore plus grandes pour les Algériens désireux de se rendre en France ou d’autres annonces sur la repentance à sens unique.
Publié par Administrateur à l'adresse 00:49
2 commentaires:
Anonyme3 novembre 2012 10:10
Bonjour,
Qu'en est-il de la formidable quantité d'armes détenue il y a encore peu par la Libye? Il paraitrait qu'avant de tomber, Kadafi en ai distribué à moindre cout un peu partout en Afrique. Qui les détient? Les groupes Maliens? le GSPC? Le Polisario?
Répondre
René Streit5 novembre 2012 17:00
Je pensais que la repentance de François Hollande sur les "crimes commis par l'armée Française" en Algérie devrait permettre de rapprocher les points de vue des deux pays?
Répondre
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jeudi 8 novembre 2012
lundi 5 novembre 2012
samedi 3 novembre 2012
Areva hors la loi à Imouraren.par survie france
Tandis qu’Arnaud Montebourg déclenche la polémique en déclarant que le nucléaire est « une filière d’avenir », les Nigériens tentent de défendre leur propre futur face à Areva, accusé de ne pas respecter la réglementation locale.
Le 21 août, des travailleurs de la Société des mines de l’Aïr (Somaïr), une des deux filiales d’Areva qui exploitent actuellement l’uranium dans la région d’Arlit, ont « spontanément » cessé le travail et bloqué des camions sur la mine de 5h à midi, « pour rappeler des engagements d’Areva au sujet de revendications salariales », selon un représentant syndical cité par l’AFP.
Que ce soit pour les travailleurs ou pour la population locale, Areva-Niger a une conception bien particulière du dialogue social, à en croire les organisations de la société civile qui avaient organisé une marche de protestation à Arlit le 9 juin dernier : « Depuis plus de deux ans que nous avons accepté la création du dialogue de concertation avec le groupe AREVA, aucune avancée significative sur la prise en compte de nos préoccupations n’a été constatée ».
Contamination gagnant-gagnant
Leur déclaration commune est sans appel :
« Aujourd’hui, les directions des filiales du groupe AREVA gèrent la population comme des prisonniers, en décidant qui va être déguerpi manu militari, qui va avoir de l’eau le matin ou le soir ou pas du tout, qui va être soigné ou qui va mourir et quand. (...) Pendant que les Nigériens sont dans cette situation décrite plus haut à laquelle s’ajoute la famine, Areva consacre des moyens colossaux à l’organisation des meetings sportifs en France, le sponsor des clubs de foot à Nuremberg en Allemagne à hauteur du milliard, des voyages de tromperies de journalistes nigériens sont organisés à Arlit pour renforcer la propagande et faire valoir la participation ridicule au développement durable ».
Deux jours après cette marche, le président nigérien Mahamadou Issoufou était justement reçu à l’Élysée par François Hollande, ravi de s’afficher un chef d’État démocratiquement élu. A l’issue du rendez-vous, tandis que son homologue avait vanté « l’esprit gagnant-gagnant » de la relation franco-nigérienne, Hollande s’était prononcé en faveur d’une accélération de l’exploitation de l’uranium nigérien, en dépit des alertes nombreuses sur la contamination de la région d’Arlit par Areva : « Il y a cette mine d’Imouraren prévue en exploitation en 2014, si ça peut aller plus vite nous y sommes favorables ».
Rappelons qu’il s’agit de la mine pour laquelle Areva avait obtenu le contrat d’exploitation en pleine préparation du putsch institutionnel orchestré par le précédent président nigérien en 2009 ; un marché qui n’a jamais été remis en question par les gouvernements successifs. « Le plus grand projet industriel jamais envisagé au Niger », comme s’en vante Areva : « Imouraren est la mine d’uranium la plus importante de toute l’Afrique et la deuxième du monde. (...) Le démarrage de sa production (...) permettra au Niger de doubler sa production actuelle et de se placer au deuxième rang mondial des pays producteurs d’uranium ».
Le gisement, qui doit être exploité à ciel ouvert, s’étend selon le groupe sur 8 km de long et 2,5 de large, mais à une profondeur d’environ 130 m, ce qui implique que toute la roche au-dessus devra être préalablement retirée.
Or, depuis le 28 août, la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) et l’ONG nigérienne de protection de l’environnement Aghir In’Man demandent la révision de l’étude d’impacts que le groupe Areva avait fournie pour remporter ce contrat d’exploitation face à ses concurrents. L’entreprise a tout simplement modifié son projet (ou délibérément menti dans l’étude d’impacts ?) et est passée outre certaines dispositions légales qui rendent désormais son étude tout simplement invalide.
Les étranges « imprécisions » de l’étude d’impacts
L’exploitation de l’uranium consiste à broyer des millions de mètres cubes de roche et à les traiter avec des produits chimiques permettant d’en extraire le minerai, sous forme d’uranate (« yellow cake ») afin de l’exporter vers la France où il subira les autres étapes de traitement et d’enrichissement. Après avoir prévu le recours à deux techniques, la lixiviation dynamique (pour 58% du minerai produit) et la lixiviation en tas (pour 42%), la firme a finalement annoncé, en décembre dernier, qu’elle traiterait l’ensemble du minerai par la technique de « lixiviation en tas ».
Qu’importe si l’étude d’impacts n’en tient pas compte : finalement, l’impact, on s’en tamponne ?
La loi s’impose à tous... sauf à Areva
Plus grave : en plein désert, puisque le process industriel nécessite beaucoup d’eau (12 à 13 millions de m3 par an selon Areva, qui seront prélevés dans une nappe fossile très profonde, qui ne se recharge presque pas), l’étude d’impacts table uniquement sur « un assèchement local des nappes » de deux sites « dans l’environnement proche en fin d’exploitation ». Seulement voilà, maintenant qu’Areva a commencé à pomper d’autres nappes souterraines qui empêchent l’accès au précieux minerai situé en-dessous d’elle, une opération qu’elle appelle simplement le « dénoyage » du site, les populations locales constatent l’assèchement de puits traditionnels dans les environs, du jamais vu dans cette région de mémoire de Touareg. Ce « détail » semble avoir échappé à l’étude d’impacts...
Autre nouveauté pour les populations locales : alors que l’étude d’impacts n’en disait rien, Areva annonce désormais la création d’un périmètre « sanitaire » de 450 km2 autour du complexe industriel d’Imouraren, qui doit déjà couvrir 200 km2 : une zone subitement interdite au bétail comme aux populations, qui devront se passer de ces espaces pastoraux et éviter de venir réaliser des mesures de radioactivité sans les précieuses autorisations de la firme...
A l’occasion d’une conférence de presse d’Aghir In’Man à Niamey le 1er septembre, les deux ONG ont publié un nouveau communiqué de presse qui prend à nouveau en défaut Areva... et l’État nigérien. En effet, les autorités nigériennes ont dûment délivré, en juillet 2008, le Certificat de conformité environnementale pour l’étude fournie par Areva. Le hic, c’est que l’Annexe P du rapport, qui concerne le dimensionnement et la faisabilité des aires de stockage de résidus radioactifs et des bassins d’évaporation, est entièrement en anglais.
Où est le problème, puisqu’au Niger comme ailleurs, les personnes capables de lire et comprendre l’anglais ne manquent pas ? Sauf que cela ne facilite pas une appropriation et une compréhension par les personnes directement concernées, en particulier en zone rurale...
C’est sans doute l’esprit d’un décret présidentiel du 20 octobre 2000, sur la procédure administrative d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement, qui impose que « le Rapport de l’Etude d’Impacts sur l’Environnement (REIE) et les autres documents annexés doivent être entièrement rédigés en français. (...) Tout rapport d’une EIE, qui ne satisfait pas aux dispositions des articles 7 et 8 ci-dessus est purement et simplement rejeté ».
Choix cornélien : soit l’étude d’impacts est toujours considérée comme valide, et l’État nigérien viole sa propre réglementation, soit il revoit sa copie et rejette enfin le rapport accepté en 2008, mettant Areva en situation illégale si elle continue à préparer l’exploitation du site d’Imouraren. Areva hors la loi à Imouraren, ça ne serait pas la première fois, à en croire ses employés qui s’étaient mis en grève sur ce site en avril dernier, pour dénoncer des violations de la réglementation du travail au Niger, se plaignant notamment qu’on leur impose des journées de 12 heures.
A l’époque, la direction d’Areva avait voulu faire passer ces ingrats pour des ennemis du développement, en annonçant qu’avec de tels mouvements de grève il serait difficile de tenir les délais de mise en exploitation du gisement. Aujourd’hui, ces deux ONG réclament justement un report, et surtout une étude d’impacts sincère et soumise à des contre-expertises fiables.
Vous venez de lire un article du mensuel Billets d'Afrique 216 - septembre 2012. Pour recevoir l'intégralité des articles publiés chaque mois, abonnez vous:
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Appel a Tous les Amis et fans de hadani
Appel à tous les amis et Fans de Hadani:Depuis l'accident qui a couter la vie à son ami artiste et compagnon des tournées Koudédé le dimanche 28 octobre 2012 sur la route Ouagadougou-Niamey,Hadani se trouve dans un état critique à l'hôpital de Niamey.Sa colonne vertébrale a été touchée et son état nécessite une évacuation et une opération d'urgence.Merci de relayer l'information afin que toutes les bonnes volontés puissent lui venir en aide .Merci de contacter sa soeur Wartinikma Alhousseïni au numero 00227 96964537.Pour toute contribution au numero de compte:25311049112/93 au nom de Mme Charles Gabriel à Niamey-Niger.Tanimert
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