mardi 9 août 2011

Blogueur : une activité politique à haut risque


09/08/2011 à 18h:36 Par Mathieu Olivier
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L'anonymat des blogueurs est une condition nécessaire mais pas suffisante de leur sécurité.L'anonymat des blogueurs est une condition nécessaire mais pas suffisante de leur sécurité. © AFP
Depuis l’éclosion du printemps arabe, en Tunisie, en Égypte puis en Syrie, les blogueurs occupent le devant de la scène. Une étude menée par l'université d'Harvard et le site GlobalVoices révèle que 7% d'entre eux auraient déjà été arrêtés et que quelque 30% auraient subi des menaces durant l'année 2010. Conclusion de l'enquête : "la communication digitale est devenue une activité périlleuse."
Ils sont considérés comme des activistes politiques à part entière. Et traités comme tels. Qu’ils soient traqués via leur compte Gmail par l’ex-gouvernement tunisien, ou poursuivis par la Syrian Electronic Army, les blogueurs exercent une activité risquée. Et l'anonymat de la Toile, le système de proxy et toutes les techniques de brouillage ne suffisent pas à garantir leur sécurité.
Ainsi, durant l'année 2010, 7% des activistes numériques interrogés dans l'étude menée par l'université d'Harvard auprès de 98 blogueurs partenaires du site GlobalVoices ont été démasqués puis arrêtés alors que quelque 30% d'entre eux disent avoir reçu des menaces. Un peu moins de 20% des sondés affirment également que leur site a subi une attaque ou a été infiltré, tandis que 5% révèlent avoir été licenciés ou réprimandés dans le cadre de leur emploi pour leurs blogs.
L'auto-censure pour lutter contre la censure ?
L'étude révèle également des données d'ordre sociologique. Les 3/5e des participants étaient des hommes, la majorité ayant entre 20 et 30 ans et la plupart d’entre eux sont titulaires d'un diplôme universitaire et donc relativement plus éduqués que la moyenne. Une élite intellectuelle et numérique.
Ce qui n'empêche pas ces activistes de faire des erreurs. Près de la moitié d'entre eux ont fait figurer leur nom complet sur leur site, 47% leur adresse mail, 42% une photographie les représentant clairement, et 4% ont même publié leur numéro de téléphone. Autant d'informations que n'auront pas manqué d'utiliser les censeurs des gouvernements critiqués. D'où l'une des conclusions de l'étude, adressée aux opposants imprudents : « l'auto-censure est une réponse possible pour éviter les conséquences négatives de l'expression en ligne ».
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La rébellion libyenne, combien de divisions?


L'EXPRESSE.fr

Par  et Nadéra Bouazza, publié le 09/08/2011 à 19:09
La rébellion libyenne, combien de divisions?
Le président du CNT Moustapha Abdeljalil a suspendu lundi 8 aout le bureau exécutif , l'équivalent de son gouvernement, dix jours après l'assassinat du général Younès, chef militaire de la rébellion.
REUTERS/Esam Al-Fetori

La dissolution du gouvernement du CNT, deux semaines après la mort du chef militaire rebelle met à jour les tensions au sein des opôsants au colonel Kadhafi.

La confusion règne au sein de la rébellion libyenne après l'assassinat du chef militaire Abdel Fatah Younès, fin juillet. Et le limogeage du gouvernement rebelle par le Conseil national de transition (CNT), l'organe de rébellion, établie à Benghazi, est la dernière illustration de ce malaise. 
C'est la mort mystérieuse du chef militaire Abdel Fatah Younès, le 28 juillet à Benghazi, qui a servi de révélateur de ces tensions. Le corps criblé de balles et partiellement brûlé du chef militaire a été retrouvé en périphérie de la ville, suscitant le trouble dans la "capitale" du CNT. Il a été tué après avoir été rappelé du front pour un interrogatoire sur des questions militaires à Benghazi, selon certaines versions, pour être arrêté selon d'autres. 
Le mystère de la mort d'Abdel Fatah Younès
Avant son ralliement à la rébellion, Abdel Fatah Younès, ministre de l'Intérieur libyen, était considéré comme le numéro deux du régime du colonel Kadhafi. Il avait participé au coup d'Etat qui avait porté le colonel au pouvoir en 1969. Il s'était rallié aux insurgés, tout comme Moustapha Abdeljalil -alors ministre de la Justice-, actuel président du CNT, dès le début du mouvement de contestation contre le colonel Kadhafi en février. Bien que sa tête ait été mise à prix par Tripoli, une fille de Mouammar Kadhafi, Aïcha, avait laissé entendre, en mars, qu'il était resté loyal à son père. Et récemment, certaines rumeurs l'accusaient d'avoir repris contact avec Tripoli. 
Les rebelles ont rejeté la mort du général sur les forces loyales au régime de Mouammar Kadhafi, mais cette mort a provoqué nombre de rumeurs, certaines affirmant que les rebelles avaient eux-mêmes arrêté et tué le général, qu'ils soupçonnaient de trahison. L'existence d'une possible "cinquième colonne" derrière les lignes rebelles a également été évoquée. 
La coalition du 17 février, groupe impliqué dans le soulèvement et la mise en place des institutions rebelles à Benghazi, avait demandé, le 3 août, le limogeage de plusieurs figures du CNT après la mort du général, dont Ali al-Essaoui, en charge des affaires internationales et le juge Joummah al-Jazoui al-Obeïdi, à l'origine de la demande d'arrestation de Younès. La coalition demandait qu'une "enquête complète et indépendante" soit menée sur leur rôle dans "l'arrestation illégale et humiliante" du général Younès. 
Pour ajouter au malaise, la tribu des Al-Obeïdi, à laquelle appartenait le général Younès, a menacé de se faire justice elle-même si le CNT n'arrêtait pas les coupables présumés et ne donnait pas rapidement une version crédible des faits. 
Manque d'unité militaire
Sur le plan militaire, les forces rebelles manquent de coordination, ce qui expliquerait la lenteur de leur avancée face aux troupes du colonel Kadhafi. Elles regroupaient jusqu'à présent plusieurs dizaines de brigades plus ou moins indépendantes du commandement, pour la plupart composées de volontaires civils. Le CNT a d'ailleurs ordonné à toutes les milices de se dissoudre et de se rallier au Conseil transition après l'assassinat du général Younès.  
Le Figaro évoquait récemment les faiblesses militaires de la rébellion, incapable de tirer profit du soutien de l'Otan depuis mars et de la livraison d'armes modernes par la France et le Qatar depuis le mois de juin. "Aucune coordination réelle n'existe entre les trois fronts rebelles que sont Brega, Misrata et le Djebel Nefousa" expliquait Renaud Girard. 
La revanche des chefs de "l'intérieur"
Le remaniement de lundi est sans doute une tentative pour restaurer la crédibilité du CNT, reconnu par plusieurs pays occidentaux comme "seule autorité gouvernementale en Libye", et alors que la France vient de dégeler 182 millions d'euros d'avoirs libyens à son profit. 
Ces derniers développements pourraient aussi représenter, selon le New York Times, une réponse à la pression des leaders de "l'intérieur", qui sont à l'origine de la rébellion, d'écarter les opposants revenus d'exil, qui détenaient les principaux postes de direction. Depuis plusieurs mois, beaucoup se plaignaient que les membres du cabinet étaient inconnus des Libyens, et plus souvent présents à l'étranger qu'au pays, tout particulièrement au Qatar, pays devenu le parrain de la rébellion, explique le quotidien américain.

lundi 8 août 2011

Libye: le président du CNT limoge son gouvernement


  • Moustapha Abdeljalil, le président du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion libyenne, a limogé son gouvernement, ont annoncé lundi deux porte-parole du mouvement rebelle.
    "Le président du CNT a suspendu le bureau exécutif", a indiqué l'un d'eux.
    "Il a demandé à Mahmoud Jibril (qui dirige actuellement cet exécutif) de restructurer son équipe, certains ne reviendront sûrement pas".
    Jouant les fonctions de Premier ministre et numéro deux de la rébellion, M. Jibril va reformer un nouvel exécutif.
    Il est composé d'une quinzaine de membres, en charge de la gestion des territoires sous contrôle rebelle dans l'est du pays.
    Ce bureau est sous l'autorité du CNT et de son président. Le CNT avait lui-même été mis en place début mars à Benghazi, après la révolte mi-février contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi dans cette ville de l'est libyen.
    Cette décision intervient une semaine après l'assassinat dans des circonstances mystérieuses du chef d'état-major de la rébellion, le général Abdel Fatah Younès.
    Rallié à la rébellion après avoir été un pilier du régime de Mouammar Kadhafi, le général Younès avait été tué après avoir été rappelé du front pour un interrogatoire à Benghazi.
    L'assassinat a suscité d'intenses spéculations sur l'identité des meurtriers, les divisions au sein de la rébellion, ou l'existence d'une possible "cinquième colonne" derrière les lignes rebelles.
    Outre les spéculations sur les auteurs, l'assassinat du général Younès a suscité une vague de critiques contre le CNT, dont plusieurs responsables avaient signé l'ordre de le rappeler du front.

    Belga

dimanche 7 août 2011

Les pénuries de courant et d'essence paralysent Tripoli

publié le 07/08/2011 à 14:05

Les coupures d'électricité et la pénurie d'essence sont le lot quotidien de la population de Tripoli, où cette semaine le courant est resté coupé vingt-huit heures dans le quartier de Tadjoura.

Alors que les rebelles continuent de combattre les forces loyalistes sur plusieurs fronts, les pannes se sont succédé à un rythme de plus en plus soutenu ces dernières semaines.
De nombreux habitants de la capitale libyenne n'ont ni climatisation ni réfrigération pour affronter les journées caniculaires de l'été. La température, dimanche après-midi, était de 41°C.
Certains quartiers ne disposent que de quatre heures d'électricité par jour.
La télévision d'Etat a appelé la population à faire des économies d'énergie, notamment en arrêtant la climatisation en quittant les bureaux et en ne l'utilisant dans les mosquées que pendant les heures de prières.
Mohamed Abou Adjila Rachid, un ancien ministre de la Santé aujourd'hui haut responsable d'un hôpital, raconte avoir été privé de courant samedi en pleine intervention chirurgicale, qu'il a terminée à la lueur de l'écran d'un téléphone portable.
L'approvisionnement erratique en électricité affecte l'hôtel où sont logés les journalistes étrangers, l'un des rares endroits de la ville où internet reste disponible.
Dans les zones côtières autour de Tripoli, les véhicules s'alignent sur des kilomètres devant les rares stations-service encore ouvertes.
De nombreux Libyens ont vendu leurs voitures ou les ont laissées à l'abandon.
Pendant le mois de ramadan où les familles et amis se rassemblent le soir pour rompre le jeûne musulman, faire la cuisine devient difficile et se révèle de plus en plus onéreux.
Une bonbonne de gaz qui coûtait l'équivalent de deux ou trois dollars il y a quelques mois coûte aujourd'hui au moins vingt fois plus, quand elle est disponible.
"Personne n'achète plus rien", se lamente un boutiquier, Adel, dans son magasin de chaussures déserté et plongé dans l'obscurité à Ghout al Chaal, quartier de l'ouest de Tripoli où l'électricité a été coupée samedi après-midi. "C'est le pire ramadan de ma vie", ajoute-t-il.
Membre de l'Opep, la Libye possède les plus vastes ressources pétrolières d'Afrique et se fournit en électricité grâce à des centrales au gaz ou au gazole. Mais elle reste dépendante des importations pour s'approvisionner en essence.
Depuis le début de l'insurrection à la mi-février, les sanctions internationales pèsent sur les échanges commerciaux libyens. Le gouvernement cite aussi le problème de la contrebande de gazole libyen vers la Tunisie, où il est échangé contre de l'essence.
Pratiquement personne n'est épargné par les pénuries de carburant. Le bus gouvernemental affrété récemment pour conduire des journalistes étrangers a ainsi tenté en vain de s'approvisionner à plusieurs stations avant de devoir siphonner de l'essence dans un jerrican caché sous les sièges.
Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaïm, a imputé cette semaine l'origine de ces pénuries aux raids aériens de l'Otan sur des centrales électriques et aux attaques des rebelles contre des oléoducs.
L'Alliance est intervenue fin mars en Libye en vertu de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'Onu autorisant le recours à la force pour la protection des populations civiles.
"Ces attaques visent à affamer et déplacer la population libyenne et à provoquer une crise humanitaire. Qu'est-ce que les lignes électriques ont à voir avec des batailles militaires ou la protection des civils?" a déclaré Khaled Kaïm. "Les Libyens, grâce à Dieu, savent qui est réellement derrière tout ça."
Le message porte, du moins dans certaines franges de la population de Tripoli.
"Nous n'avons ni essence, ni voiture, et c'est de la faute de l'Otan", lance Abdoul Salim Tahrouni, un vendeur de légumes. "C'est OK, même si nous n'avons plus d'eau, nous resterons aux côtés de notre chef."
Interrogé sur ces allégations, un responsable de l'Otan a affirmé dimanche à Reuters que l'Alliance n'avait jamais visé les lignes d'approvisionnement électrique en Libye.
En dépit du contrôle étroit exercé par les autorités sur le travail des journalistes étrangers dans la capitale, des signes de mécontentement sont perceptibles. Des témoins font état de rassemblement isolés, sporadiques, d'habitants exaspérés par la détérioration des conditions de vie.
Jean-Stéphane Brosse pour le service français
Par Reuters

Le Mali veut relancer le tourisme après des pertes financières dues à Aqmi


BAMAKO — Le Mali a élaboré un plan de relance du tourisme avec une aide aux professionnels du secteur et une sécurisation des principaux sites touristiques du pays dont certains, situés dans le Nord, ont souffert de la menace d'Al-Qaïda, a appris dimanche l'AFP de sources officielles.
"Ce plan de relance est basé sur une aide aux opérateurs du secteur au Mali et une sécurisation des sites et zones touristiques du Mali", a déclaré à l'AFP le ministre malien du Tourisme et de l'artisanat, Mohamed El Moctar.
"Sur le premier point, à savoir l'aide aux opérateurs du secteur, il s'agit de mettre en place un système d'allègements fiscaux aux hôteliers, aux propriétaires des agences de voyages, aux guides touristiques, aux artisans", a précisé à l'AFP Moussa Diallo, directeur général de l'Office malien du tourisme, une structure rattachée au ministère du tourisme.
Cette aide devrait être de plusieurs milliards de FCFA, selon le ministère des Finances qui ne précise pas de montant.
Le plan de sécurisation prévoit notamment un déploiement sur le terrain de moyens roulant, de communication, d'hommes en uniforme, avec une implication des élus et populations locales, selon un document consulté par l'AFP.
"Mais il est important qu'on ne donne pas l'impression qu'il faut mettre derrière chaque touriste un militaire. Le touriste doit se sentir libre de ses mouvement", a expliqué le ministre chargé du tourisme.
Le Mali a perdu environ 50 milliards de FCFA (plus de 76 millions d'euros) ces deux dernières années, une baisse de recettes touristiques due aux problèmes de sécurité dans la bande sahélo-saharienne menacée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Cette organisation a multiplié ces dernières années ces actions dans le Nord du pays, avec notamment des rapts d'Européens, poussant plusieurs pays occidentaux à déconseiller leurs ressortissants de se rendre dans cette partie du Mali qui abrite quelques uns de ses principaux sites touristiques.
Un autre axe de cette offensive est la volonté du Mali d'être de plus en plus présent sur le plan international lors des rencontres organisées sur le tourisme, pour renforcer ce secteur qui constitue, avec l'or et le coton, un des principaux moteurs de l'économie malienne.

Les combattants d'Aqmi ont quitté l'ouest du Mali

publié le 05/08/2011 à 17:37

Les combattants d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont fui l'ouest du Mali après une offensive déclenchée pour les évincer de la région, a-t-on rapporté vendredi de source militaire.

Une force conjointe d'un millier de soldats maliens et mauritaniens disposant d'un appui aérien avait engagé une traque fin juin dans la zone frontalière du Wagadou à la suite d'informations selon lesquelles Aqmi y créait de nouvelles bases.
"Les opérations militaires sont terminées (...), la zone est maintenant sous le contrôle et la surveillance des deux armées, les positions ou campements ont été délogés, dont un camp fortement équipé, et des caches d'armes ont été démantelées", a dit à Reuters un responsable militaire qui a requis l'anonymat.
Vingt-sept personnes au moins, dont deux soldats mauritaniens, ont été tuées durant l'offensive conjointe, selon des sources militaires. Aqmi affirme avoir tué 20 soldats mauritaniens lors d'un seul accrochage fin juin.
La menace incarnée par la branche régionale d'Al Qaïda s'est accentuée ces dernières années au Sahel, où le groupe a reçu des millions de dollars de rançons en échange d'otages. Des experts de la sécurité croient aussi savoir qu'Aqmi s'est procuré armes et explosifs en Libye depuis qu'un soulèvement secoue ce pays.
Selon une autre source militaire, des activistes d'Aqmi ont fui l'offensive dans l'ouest du Mali pour se replier dans le nord-est du pays, aux confins de l'Algérie et du Niger.
Les risques d'attaque liés à la présence d'Aqmi contrarient les activités minières au Niger et affectent le tourisme au Mali, où ce secteur représente environ 18% du PIB.
Issu du mouvement salafiste radical algérien, Aqmi s'est déplacé vers les régions désertiques et peu contrôlées du Sahel sous la pression de l'armée algérienne.
Philippe Bas-Rabérin pour le service français
Par Reuters