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Un homme au milieu des décombres de sa maison touchée par une roquette des pro-Kadhafi, le 28 avril 2011 à ZentenMonde 29/04/2011 00:14
Les combats se sont concentrés jeudi autour de Misrata, Zenten et du poste-frontière de Dehiba, dans l'ouest de la Libye, près de trois mois après le début d'un conflit qui semble s'enliser malgré l'intervention militaire internationale.
Dans la soirée, au moins cinq explosions ont secoué Tripoli après le survol de la capitale libyenne par des avions de l'Otan, selon une journaliste de l'AFP et des témoins.
Le poste-frontière tuniso-libyen de Dehiba a été pris dans l'après-midi par les forces loyales au colonel Mouammar Kadhafi, avant de tomber de nouveau dans la soirée aux mains des insurgés, qui l'avaient conquis pour la première fois le 21 avril.
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Le site a été le théâtre de violents affrontements au cours duquel huit soldats loyalistes ont été tués, a-t-on appris de sources concordantes. Les combats se poursuivaient à 18H20 GMT.
Dans l'après-midi, des heurts avaient eu lieu "des deux côtés de la frontière" avec la Tunisie, selon plusieurs témoins et une source militaire occidentale. Alors que des insurgés étaient passés côté tunisien, ils avaient été poursuivis par des loyalistes armés "sur environ 1 km".
Environ 5.000 Libyens ont passé la frontière à Dehiba en deux jours pour fuir les combats faisant rage dans l'Ouest libyen.
Dans la même région, au sud-est de Tripoli, des milliers d'insurgés défendant Zenten ont réussi à repousser les pro-Kadhafi, après une journée de combats et bombardements mercredi. Néanmoins, une dizaine de roquettes Grad ont été tirées sur la ville tôt jeudi, selon des témoins.
Aidés par les frappes de l'Otan, les insurgés ont également chassé ces derniers jours les pro-Kadhafi hors de Misrata (200 km à l'est de Tripoli) et réussi à en sécuriser le port.
Mais des obus de mortier et des roquettes tombaient jeudi soir régulièrement sur la ville, apparemment tirés au hasard par les forces pro-Kadhafi, tandis que de violents combats se déroulaient à l'extérieur de la ville.
Vers 20H00 (18H00 GMT), le bilan de la journée était de neuf morts et d'une trentaine de blessés, essentiellement des civils, selon des sources médicales. Mais un médecin de la clinique Hikma, principal hôpital de la ville, a dit craindre que le bilan ne soit plus lourd.
Les rebelles ont lancé une offensive contre les forces loyalistes, afin "de les repousser le plus loin possible". Des combats se déroulaient dans la soirée hors de la ville, autour de l'aéroport (sud-ouest) tenu par les pro-Kadhafi qui y ont concentré d'importantes forces, des zones de Dafniya (ouest) et Karzaz (est), selon les rebelles.
Alors que la seule voie de ravitaillement est la mer, un bateau chargé d'armes est arrivé au port de Misrata, selon les insurgés.
Un nouveau bateau de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a par ailleurs débarqué dans la nuit nourriture et médicaments. Il est reparti vers Benghazi (est), fief de la rébellion, avec à son bord un millier de personnes, dont des centaines de réfugiés nigériens et un blogueur français grièvement blessé.
Selon le Croissant rouge, les violences à Misrata ont fait environ 1.500 morts, habitants et rebelles, en deux mois.
Plus de 500 personnes ont par ailleurs été enlevées dans cette ville par les forces pro-Kadhafi, a indiqué le procureur local, en précisant que leur sort était inconnu.
A Tripoli, régulièrement visée par les Raids de l'Otan, cinq explosions ont retenti dans la journée. Puis, dans la soirée, trois détonations ont été entendues dans le centre-ville vers 23H00 heure locale (21H00 GMT) suivies de deux autres quelques minutes plus tard, a constaté une journaliste de l'AFP.
Des témoins ont dit à l'AFP avoir vu des colonnes de fumée s'échapper du quartier d'Ain Zara, dans le sud-est deTripoli, régulièrement la cible de Raids aériens de l'Otan.
Les forces loyalistes ont par ailleurs pris le contrôle jeudi d'al-Koufra, à 600 km au sud-est de Benghazi, selon la rébellion.
Avant ses entretiens à Bruxelles avec des responsables de l'Union européenne et l'Otan, le chef militaire des rebelles Abdel Fattah Younés a exhorté l'Occident à leur fournir des armes, affirmant que M. Kadhafi pourrait utiliser des "armes chimiques" contre les insurgés pour se maintenir au pouvoir.
"Kadhafi est désespéré maintenant. Malheureusement, il a toujours 25% de ses armes chimiques qu'il pourrait utiliser vu sa situation désespérée", a-t-il dit. "Nous avons reçu des armes en petites quantités mais non pas les armes adéquates dont nous avons besoin", a-t-il ajouté en citant notamment les hélicoptères Apache et les missiles antichars.
Alors qu'aucune des deux parties en conflit ne semblaient prendre un avantage déterminant sur l'autre et sans signe d'un changement à la tête du régime dans l'immédiat, l'Otan a décidé d'installer un représentant de l'alliance à Benghazi afin de nouer des contacts avec l'opposition