jeudi 18 mars 2010

Alger:Ali Tounsi : enquête sur un assassinat


Algerie/17/03/2010 à 16h:28 Par Cherif Ouazani
Le chef de la police algérienne Ali Tounsi a été assassiné dans son bureau le 25 février 2010
© Mohamed/Xinhua/Gamma/Eyedea


Le 25 février, Ali Tounsi, chef de la Direction générale de la Sûreté nationale, est abattu dans son bureau par un proche collaborateur, le colonel Chouïeb Oultache. Portrait de deux hommes liés par une communauté de destin et dont la longue amitié a brutalement tourné court.

Alger, vendredi 26 février. L’ambiance n’est pas à la fête en ce jour de Mouloud, anniversaire de la naissance du Prophète. Nous sommes au cimetière d’El-Alia, panthéon de la guerre de libération où reposent l’émir Abdelkader, père de la nation, Houari Boumédiène, artisan du système qui gouverne l’Algérie indépendante, ou encore Mohamed Boudiaf, figure de la lutte armée contre le colonialisme. La foule qui enterre ce jour-là Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale (police), assassiné la veille, est dense et hétéroclite. « Du zawali [citoyen lambda] à l’homme d’État », titre le quotidien arabophone Djazaïr News.

Personnalités politiques, militaires ou économiques, toutes sont venues rendre un dernier hommage à Ali Tounsi. Ahmed Ouyahia et la quasi-totalité de son gouvernement sont là, ainsi que le chef d’état-major et la haute hiérarchie de l’armée. Les mines sont défaites. Yazid Zerhouni, ministre d’État, est effondré. Il a perdu un fidèle collaborateur, qu’il avait recruté en 1962 pour le compte de la Sécurité militaire (SM). Autre présence remarquée, celle de Saïd Bouteflika, frère du président, qui n’était pas apparu en public depuis plusieurs mois. Remplacé au cabinet de la présidence par son cadet, Nacer, Saïd avait été chargé de veiller sur un autre membre de la fratrie, Mustapha, médecin du président, qui était hospitalisé dans une clinique suisse.



De Meknès aux maquis
Le coup est rude. En quelques semaines, le système algérien a perdu deux hommes clés : Larbi Belkheir, l’homme de la diplomatie parallèle et des réseaux internes et extérieurs, et Ali Tounsi, superflic de la première heure, artisan de la modernisation de la police nationale, adversaire redouté des islamistes radicaux, bête noire des barons de la grande délinquance. Mais si le premier a été emporté par une maladie maligne, le second a été assassiné dans son bureau par un ami de longue date : Chouïeb Oultache, alias Moustache, pour les bacchantes qui barrent son visage. Tout cela fait désordre, surtout qu’il s’agit du patron de la police, une institution clé dans le système, au-delà des rivalités traditionnelles entre services de sécurité, et qui a joué un rôle déterminant dans la lutte antiterroriste et dans le sauvetage de la République face à la menace salafiste. Cette disparition intervient par ailleurs dans un climat lourd, marqué par des révélations sur des scandales financiers au sein du groupe pétrolier public Sonatrach, mamelle de la nation, et autour de grands projets d’infrastructures lancés par le président Abdelaziz Bouteflika.

L’impact de cet assassinat sur le système est à la mesure de la place et du statut de la victime dans le sérail. Né en 1937 à Metz, en France, dans une famille originaire de Bône (Annaba), Ali Tounsi grandit dans la médina de Meknès, au Maroc, où son père, militaire dans l’armée française, a décidé de passer sa retraite. C’est dans cette ville impériale qu’il effectue toute sa scolarité jusqu’à l’année du baccalauréat, qu’il sèche au début de 1957 pour répondre à l’appel du Front de libération nationale (FLN) et rejoindre les maquis de la wilaya V, celle de l’Oranie.

Deux ans plus tard, Ghouti, nom de guerre qu’il s’est choisi, devient sous-lieutenant de l’Armée de libération nationale (ALN). Arrêté, les armes à la main, lors d’une embuscade tendue par l’armée coloniale, il passe par plusieurs maisons d’arrêt de l’ouest du pays. En 1962, à la veille de l’indépendance, les accords d’Évian prévoient la mise en place d’une force locale chargée du maintien de l’ordre durant le redéploiement de l’armée française. Tounsi est choisi pour en diriger une unité à Sidi Bel-Abbès. Le fait d’avoir été pris vivant sans être exécuté et sa présence au sein de la force locale, composée également d’éléments de l’armée française et de maquisards du FLN, jetteront un trouble sur son passé révolutionnaire et alimenteront bien des légendes à son propos.

L’Algérie indépendante manque cruellement de cadres pour la mise en place de ses institutions. Le capitaine Kasdi Merbah est chargé de structurer la Sécurité militaire (SM, services de renseignements de l’armée). Son bras droit est un certain capitaine Yazid, de son vrai nom Noureddine Zerhouni. C’est lui qui recrute Tounsi, ainsi qu’une autre future célébrité, Mohamed Médiène, alias Toufik, actuel patron du DRS (Département du renseignement et de la sécurité, héritier de la SM). Tounsi fait ainsi partie des premiers officiers à mettre en place l’Opérationnelle, cette cellule chargée des dossiers sensibles, des investigations délicates et des opérations coup de poing. C’est lui qui gère le dossier du Congolais Moïse Tshombé, l’homme qui fit assassiner l’allié Patrice Lumumba. Tounsi fait montre de réelles aptitudes au métier de barbouze. « Il nous a donné l’impression d’avoir fait cela toute sa vie », se souvient l’un de ses compagnons de route. Il infiltre les milieux de la pègre, les salons où dissertent les opposants au régime. Il sait manier le langage des truands, est à l’aise aussi bien en présence d’intellectuels que d’hommes de religion. Élégant, bon vivant, il est également l’interlocuteur des attachés de défense, arabes ou occidentaux, de l’Otan ou du Pacte de Varsovie.

Bref, l’étoile de Tounsi brille de mille feux. Et forcément, cela crée des jalousies et des inimitiés. La mort de Houari Boumédiène et l’arrivée au pouvoir de Chadli Bendjedid bouleversent la donne. Premières mesures de « déboumédiénisation » : la mise à l’écart d’Abdelaziz Bouteflika, dauphin naturel du président défunt, et le démantèlement de la SM. Yazid Zerhouni, qui avait succédé à Kasdi Merbah, est nommé ambassadeur à Mexico. Il est remplacé par le colonel Mejdoub Lakehal Ayat. Ce dernier fait le ménage dans la « maison ». Le colonel Toufik est attaché de défense à Tripoli. Quant à Tounsi, il hérite du commandement de la 4e région militaire, celle de Ouargla, où se situent les plus grands gisements d’hydrocarbures. Au bout de quelques mois, il est rappelé à Alger pour prendre en charge la direction du Sport militaire. Ce qui n’est pas pour déplaire à ce passionné de tennis. Mais c’est tout de même une voie de garage. Tounsi finit par être mis à la retraite en 1988. Il n’a alors que 51 ans et quitte l’armée avec le grade de colonel. Il investit alors le milieu sportif. Sa gouaille, son savoir-faire et ses multiples réseaux l’aident à prendre le contrôle de la Fédération algérienne de tennis (FAT), dont il devient le président, un marchepied qui l’aidera à se faire élire vice-président du Comité olympique algérien (COA).

Rappelé par Zéroual
Nous sommes au début des années 1990. L’Algérie, confrontée à une insurrection islamiste particulièrement barbare, traverse sa pire crise politique. La police est en première ligne du front républicain face à la menace intégriste. Le général Liamine Zéroual est aux commandes du pays. Il fait appel au colonel à la retraite pour organiser ce corps victime d’une véritable hémorragie (plusieurs centaines d’agents et d’officiers sont tués chaque année, et des centaines d’autres désertent et partent en exil). « Ghouti était réellement l’homme de la situation, analyse un commissaire divisionnaire à la retraite. Pour une meilleure efficacité de la lutte antiterroriste, il fallait que le patron de la police ait la même envergure que le général qui dirige la gendarmerie ou le chef des services de renseignements. Et, assurément, Ali Tounsi était la perle rare, car il ne pouvait être impressionné par les généraux Abbas Ghezaïel (alors patron de la gendarmerie) et Mohamed Médiène (chef du DRS). » En quelques années, Tounsi fait un travail considérable, modernisant la police, améliorant son efficacité en matière de renseignements, la dotant d’équipements et de matériel d’écoute sophistiqués. Le retour de Bouteflika aux affaires conforte sa position, car il signifie la reconstitution du trio sécuritaire des années 1970 : Yazid, Toufik et Ghouti.

Avec lui à sa tête, la police est plus que réhabilitée. Tounsi est un républicain accompli. Moderniste, il féminise l’institution (9 000 femmes, de l’agent de circulation à la divisionnaire, font aujourd’hui partie de la police). Et si dans les commissariats algériens, comme ailleurs, on continue de distribuer quelques baffes, les accusations de torture ne sont plus qu’un vieux souvenir. Dans un pays qui se caractérise par la multiplication de jacqueries et d’émeutes, les morts et les blessés sont plus nombreux parmi les forces de l’ordre que parmi les manifestants. Malgré un bilan flatteur, Tounsi est régulièrement la cible de campagnes de déstabilisation : pétitions d’officiers de police marginalisés, lettres ouvertes dénonçant son passé de collaborateur de l’armée française… Mais tel un roc Tounsi fait face. Et reste droit dans ses bottes.

Jeudi 25 février 2010. Chouïeb Oultache, chef de l’unité aérienne de la police, est convié à une réunion à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Sur le chemin, il parcourt la presse du jour et constate qu’un article du quotidien arabophone En-Nahar lui est consacré. Il y apprend qu’il va être suspendu de ses fonctions pour une affaire de malversations autour d’un marché d’équipement informatique destiné à la police et négocié, pots-de-vin à la clé, par un de ses fils. Qui est Chouïeb Oultache ?

Marché fatal
Né en 1946, Chouïeb Oultache a fait carrière dans l’aviation militaire. Pilote d’hélicoptère, il fait la connaissance d’Ali Tounsi dans les années 1980. Même passion pour le sport, même penchant pour les plaisirs de la vie, les deux hommes se lient d’amitié malgré leur différence d’âge. Comme Tounsi, Oultache est mis prématurément à la retraite. Tounsi n’est pas homme à laisser choir ses amis. Cela tombe bien : à son retour, il envisage de doter la police d’une unité de surveillance aérienne. En 2003, il recrute le colonel pour lui confier ce projet. Oultache accomplit un travail admirable. Très vite, l’unité hélico devient opérationnelle. À telle enseigne que des unités similaires sont envisagées pour les grandes agglomérations de l’intérieur du pays. Oultache participe également à l’introduction des technologies de pointe dans les services de police et à la mise en place d’un système intranet. Et c’est ce marché qui provoquera l’irrémédiable.


Trois balles dans la têteLe colonel Oultache arrive donc au siège de la DGSN, situé au cœur du quartier populaire de Bab el-Oued. On ne pénètre dans le bureau de Tounsi qu’après avoir été annoncé, et c’est ce dernier qui, de l’intérieur, actionne l’ouverture de la porte d’entrée. Oultache se présente au secrétariat du directeur général, au quatrième étage, sans éveiller les soupçons des deux gardes du corps de Tounsi, qui ne le fouillent pas. C’est certes un subalterne, mais c’est un « ami du patron ». Le patron de la police n’a aucune raison de se méfier de son ami et voisin (ils habitent le même quartier de Djenane el-Malik, sur les hauteurs d’Alger). À l’issue d’une discussion houleuse entre les deux hommes, Oultache dégaine son pistolet et fait feu à trois reprises sur la tête de son ami et bienfaiteur, ne lui laissant aucune chance. La pièce étant insonorisée, les détonations ne sont pas perceptibles de l’extérieur. Oultache sort du bureau et demande à la secrétaire de convoquer deux directeurs centraux. Ce n’est que lorsqu’il tire sur l’un d’eux que les gardes réalisent le drame et ripostent, atteignant Oultache de deux balles. Il sera sauvé par une opération en urgence.

Après la stupeur des premiers instants et le deuil, Zerhouni a annoncé le nom d’un directeur général par intérim (il faut que l’institution survive à ses dirigeants, credo de Boumédiène). Il s’agit d’Abdelaziz Afani, patron de la police judiciaire. Maigre consolation pour le policier de base : c’est un fils de la maison qui succède à Tounsi, et celui qui l’a assassiné n’en est pas un.

Nigeria:Goodluck Jonathan dissout le gouvernement


Goodluck Jonathan dissout le gouvernement
17/03/2010 à 19h:11 Par La rédaction web de Jeune Afrique
Le président par intérim du Nigeria, Goodluck Jonathan, le 23 avril 2007 à Abuja


© AFP Un peu plus d'un mois après sa prise de fonction officielle, le président nigérian par intérim a dissous le gouvernement. Une décision à double tranchant pour la stabilité du pays.

Goodluck Jonathan s’affirme. Le président par intérim, que l’on décrivait comme fidèle et patient, vient de prendre une décision de taille. "Aujourd'hui le président par interim de la république fédérale du Nigeria, Goodluck Jonathan, a dissous le gouvernement fédéral", a annoncé la ministre de l'Information Dora Akunyili ce jeudi à l’issue d’une réunion d'une réunion ministérielle.

Goodluck Jonathan seul aux manettesCette décision, qui ne devrait pas provoquer de nouvelles élections, pourrait permettre au président par intérim de choisir les membres d'un cabinet qui, jusque là, ne représentait qu'une sorte d'héritage de Umaru Yar’Adua. Ce dernier, toujours officiellement président malgré sa maladie cardiaque qui l'empêche d’exercer ses fonctions, n’a toujours pas fait d’apparition publique depuis son retour au pays, dans la nuit du 23 au 24 février dernier.

Les différentes régions nigérianes ainsi que les principaux partis sont invités à proposer des noms pour le prochain gouvernement dont la composition devra ensuite être approuvée par le Sénat. L’annonce du nouveau cabinet ne devrait pas intervenir avant plusieurs semaines.

En l’absence de vice-président (Goodluck Jonathan étant déjà celui de Umaru Yar’Adua) et de gouvernement, Goodluck Jonathan devrait donc gouverner seul pendant cette période. Cette configuration du pouvoir, dans un pays instable, risque d'exacerber les tensions ethniques et religieuses, particulièrement fortes ces dernières semaines. Si elle s'avérait définitive, la succession du Nordiste Umaru Yar’Adua par le Sudiste Goodluck Jonathan entraînerait le retour du pouvoir à un chrétien plus tôt que prévu. Il existe au sein du parti majoritaire, le People democratic party (PDP), un accord tacite d'alternance au pouvoir entre les confessions religieuses.

Ces nouveaux milliardaires venus du Sud









Ces nouveaux milliardaires venus du Sud
18/03/2010 à 10h:38 Par Samir Gharbi
jeune Afrique
Les nouveaux nababs.

© Glez Le magazine américain Forbes publie son classement annuel des milliardaires. En 2010, les Latino-Américains, les Asiatiques et les Africains entrent en force dans ce club aussi sélect que convoité.

Ils sont plus de 1 000 milliardaires en dollars, 1 011 exactement, selon le magazine américain Forbes, qui a publié, le 10 mars, son nouveau classement annuel. Pour évaluer la fortune de ces élus de la chance, les enquêteurs calculent le montant de leur patrimoine privé net, qui comprend portefeuilles d’actions (valorisés au 12 février 2010), biens immobiliers et autres valeurs (tableaux, jets, yachts, bijoux…), le tout évidemment après déduction des dettes.

Le champion de l’année 2010 est Carlos Slim Helú, le magnat mexicain des télécoms, des médias, de la finance, du bâtiment (entre autres). À 70 ans, il se retrouve à la tête de 53,5 milliards de dollars. Un sacré parcours, lorsque l’on songe que son père a fui le Liban en 1902 pour ne pas être enrôlé dans l’armée ottomane, ouvrant une modeste épicerie au Mexique. Et ce n’est pas la crise économique mondiale qui a entamé ce joli capital, bien au contraire, puisqu’il a crû de 18,5 milliards en 2009. Soit un gain net de 2 millions de dollars par heure (plus de 1 milliard de F CFA) !

Slim coiffe au poteau l’Américain Bill Gates, dont la fortune atteint quand même 53 milliards de dollars, mais qui n’a amassé « que » 13 milliards de plus en 2009. Le célébrissime cofondateur de Microsoft est talonné par son compatriote Warren Buffett (47 milliards), lui-même suivi par l’Indien Mukesh Ambani (29 milliards), l’homme le plus riche issu d’un pays émergent.

Jardin d’éden
Originaire de Bombay, Ambani, 52 ans, a su faire fructifier son héritage et se diversifier dans la pétrochimie. Il est surtout le symbole de ces nouveaux venus du Sud dans le jardin d’Éden des nababs. Son compatriote Lakshmi Mittal, magnat de l’acier (5e avec 28,7 milliards), lui emboîte le pas. L’Européen le plus riche, le Français Bernard Arnault, patron du groupe de luxe LVMH se situe au 7e rang, avec 27,5 milliards ; l’Arabe le plus célèbre, le prince saoudien Al-Walid Bin Talal, au 19e, avec 19,4 milliards.

La grande nouveauté de ce palmarès 2010 est sans conteste l’irruption sur le devant de la scène mondiale de milliardaires venus des pays émergents : ils sont pas moins de 62, sur les 97 nouveaux membres que compte ce club aussi sélect que convoité. Les États-Unis, qui restent la première puissance économique mondiale, voient leur part s’effriter : ils ne comptent plus que 40 % des Crésus de la planète (contre 45 % en 2009), soit 38 % de la fortune globale (contre 44 % il y a un an). Les pays émergents d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine pèsent désormais plus lourd que l’Europe occidentale (284 milliardaires, contre 171).

Si l’on raisonne par pays, la Chine (Hong Kong compris) abrite 89 milliardaires, suivie par la Russie (62). L’Inde fait mieux que le Royaume-Uni (49 contre 29), la Turquie que le Canada (28 contre 24) et le Brésil que l’Italie (18 contre 13).

Sur le continent africain, on compte 8 heureux élus, soit un de moins que dans la petite Malaisie. À eux huit, ils possèdent une fortune estimée à 25 milliards de dollars, dont 50 % reviennent aux quatre membres de la famille égyptienne Sawiris, 40 % à trois Sud-Africains (Nicky Oppenheimer, Johann Rupert et Patrice Motsepe) et 10 % au Nigérian Aliko Dangote. Son compatriote Femi Otedola est sorti du classement après avoir perdu une grande partie de son patrimoine. Il fait partie des trente magnats déchus en 2009, avec Raj Rajaratnam, un Américain d’origine sri-lankaise, patron du fonds d’investissement Galleon, arrêté en octobre dernier pour escroquerie.

Bombay dépasse Dallas
Un parcours bien éloigné de celui des self-made-men, qui ont bâti leur empire à partir de zéro. Comme Li Shufu, 47 ans. Fils d’un paysan chinois, il reçoit un appareil photo en guise de cadeau de fin d’études, ouvre un labo photo, se lance dans le commerce des réfrigérateurs, rachète une entreprise publique en faillite, qui assemble des cyclomoteurs. Puis crée, en 1997, une usine automobile, Geely (« chance » en chinois). Dix ans plus tard, il est devenu le premier constructeur automobile privé en Chine et s’implante à l’étranger. Sa fortune devrait dépasser les 2 milliards de dollars en 2010.

Son itinéraire ressemble à celui de Shahid Balwa, un Indien de 36 ans qui, à partir de son restaurant de Bombay, s’est constitué un empire hôtelier et immobilier évalué à 1 milliard de dollars. Connu pour sa misère et ses bidonvilles, Bombay compte aujourd’hui 20 milliardaires résidents, et dépasse la texane Dallas (17) ou Tokyo (14). Les nouveaux nababs sont désormais plus nombreux à Istanbul (28) qu’à Los Angeles (27), et à Moscou (50) qu’à Londres (32). Dans ces villes émergentes, qui connaissent une croissance économique exponentielle, le nombre des milliardaires croît deux fois plus vite qu’ailleurs. Et il est quasi certain que New York (60), siège du magazine Forbes, perdra bientôt sa place de premier « fabricant » de grosses fortunes mondiales.

Réunion d’Alger : ATT évite l’affrontement avec Bouteflika


Chahana Takiou-22 Septembre, 18/03/2010
Réunion d’Alger : ATT évite l’affrontement avec Bouteflika
jeudi 18 mars 2010

Les ministres des Affaires étrangères de l’Algérie, du Mali, du Niger, de la Libye, de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Tchad se sont réunis à Alger, le 16 mars 2010, pour examiner la situation sécuritaire dans la bande sahélo-saharienne. En répondant à l’invitation d’Alger, trois semaines après que Boutéflika eût rappelé son ambassadeur au Mali, suite à l’élargissement de quatre terroristes se réclamant d’Aqmi en échange de la libération du français Pierre Camatte, enlevé à Ménaka en novembre 2009, Bamako a fait preuve de pragmatisme.

D’abord, le Mali accepte ainsi de renouer le dialogue politique et diplomatique avec l’Algérie, qui avait rompu les ponts avant de revenir en arrière, pour trouver une porte de sortie honorable à cette brouille entre nos deux Etats. Ensuite, Bamako, qui n’a jamais souhaité un conflit avec un voisin, prouve, si besoin en était, son engagement à lutter contre le terrorisme dans le cadre de la coopération multilatérale. Ce qui est une constante chez ATT, qui a présidé le vendredi 5 mars une réunion du Comité de Défense de la Défense nationale, lequel a adopté un plan d’urgence pour la lutte contre la drogue et le terrorisme dans le Nord-Mali.

En envoyant son ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Moctar Ouane, à Alger pour la rencontre du 16 mars, ATT fait preuve de réalisme politique et évite au Mali un isolement certain dans le cadre de ce combat. Car il a toujours clamé "aucun pays ne peut à lui seul lutter contre le terrorisme". C’est pourquoi il a proposé une conférence des chefs d’Etat de la bande sahélo-saharienne sur la paix, la sécurité et le développement de cette région. La rencontre d’Alger s’inscrit, semble t-il, dans la droite ligne de la réunion ministérielle tenue à Bamako le 11 novembre 2008, et destinée à préparer le forum qu’ATT ne cesse de demander. De l’avis même des Algériens, la réunion préparatoire de Bamako a constitué une étape charnière dans la dynamique sous régionale de concertation.

La rencontre d’Alger se veut, selon les autorités algériennes, une réunion de concertation entre les ministres en charge des Affaires Etrangères. L’objectif est d’actualiser l’analyse situationnelle de la sécurité régionale et d’envisager les voies et moyens de renforcer la coordination et la coopération inter-Etats, dans la perspective de la tenue de la Conférence des Chefs d’Etat de la région. Qui dit mieux ! ATT a donc été bien inspiré de ne pas rater la belle opportunité qu’Alger a offerte au Mali pour s’expliquer encore une fois et convaincre éventuellement ses voisins de la pertinence de ses suggestions. En clair, Alger peut être considérée comme une étape complémentaire vers la tenue prochaine, à Bamako, de la Conférence des Chefs d’Etat de la bande sahélo-saharienne sur la paix et le développement.

Par ce geste, Bamako évite d’affronter Boutéflika, dont le piège était que le Mali boude cette rencontre, occasion de régler pour du bon ses comptes avec son homologue malien. Mais ATT a fait parler la raison au lieu du cœur. Sinon, le Mali aurait été le grand absent de la rencontre et les conséquences auraient été encore plus lourdes à supporter. Comme on le dit très souvent, tout est bien qui finit bien. Ce n’est pas le ministre délégué algérien aux Affaires Africaines et Maghrébines, Abdelkader Messahel, qui dira le contraire, lui qui a déclaré à l’issue des travaux : "Nous sommes parvenus à un plein consensus pour nous attaquer au terrorisme dans la région…"

Chahana Takiou

Les prévisions économiques de la France laissent Bruxelles dubitatif


Les prévisions économiques de la France laissent Bruxelles dubitatif
De Isabelle TOURNE (AFP)

PARIS — Le gouvernement a dû subir mercredi les remontrances de Bruxelles sur ses prévisions de croissance et de déficits jugées trop optimistes, des reproches d'autant plus fâcheux pour lui qu'ils tombent en pleine période électorale.

Dans les prévisions qu'ils ont transmises à Bruxelles en début d'année, les Etats européens parient souvent sur un trop prompt rétablissement économique, a estimé la Commission européenne.

La France s'est ainsi engagée à réduire son déficit public de 8,2% du produit intérieur brut (PIB) cette année à 3% en 2013, à condition que la croissance atteigne 2,5% par an à partir de l'an prochain. Une prévision jugée "très optimiste" par Bruxelles.

En outre, "la stratégie définie ne laisse aucune marge de sécurité si la situation économique évolue moins bien que prévu", a pointé la Commission dont le rappel à l'ordre tombe mal pour le gouvernement, alors que la majorité est en mauvaise posture aux élections régionales.

"Ce sont des prévisions volontaristes, les prévisions de croissance sont par nature volontaristes", a rétorqué le ministre du Budget, Eric Woerth.

"Ce n'est pas en professant le pessimisme qu'on sort de la crise", a-t-il fait valoir. "2,5%, c'est la traduction d'une véritable sortie de crise et aussi le fait qu'on pourra bénéficier pendant cette sortie de crise d'un surcroît de croissance".

Le seul autre scénario avancé par la France dans son programme s'appuie sur une croissance à peine moins importante, 2,25% par an. Une hypothèse qui la ferait déjà dérailler de sa trajectoire, repoussant à 2014 le retour du déficit dans les clous européens.

Mais la plupart des économistes et des institutions internationales ne sont pas aussi optimistes. Le Fonds monétaire international (FMI) s'attend à une croissance de 1,7% en France l'an prochain. La Commission européenne tablait en novembre sur 1,5%.

"Vu les informations dont on dispose aujourd'hui, les prévisions françaises paraissent difficilement réalisables", avance Olivier Bizimana, économiste au Crédit agricole, qui voit se dessiner "une reprise molle".

"La France n'a pas engrangé une croissance de 2,5% depuis dix ans", fait de son côté remarquer Olivier Gasnier, économiste à la Société Générale.

Or, "puisque tous les pays européens ont annoncé des politiques budgétaires plus restrictives, cela va forcément brider leur potentiel de croissance", estime-t-il.

Selon lui, les objectifs affichés par les pays européens dans leurs programmes de stabilité visaient essentiellement "à rassurer les marchés", particulièrement échaudés par la crise grecque.

"La Commission demande cette année plus de détails sur les plans des pays en raison d'un retour du risque sur la dette des Etats", plombés par des déficits abyssaux en raison de la crise, renchérit Olivier Bizimana.

Bruxelles a ainsi reproché à la France que "certaines mesures annoncées du côté des dépenses" ne soient "pas précisées".

En réponse à cette critique, Eric Woerth a indiqué à l'AFP qu'il présenterait "d'ici l'été" un programme "extrêmement précis" sur la maîtrise de la dépense publique.

"En France, une véritable réforme des retraites serait sans doute perçue comme un signal fort", estime Laurence Boone, économiste chez Barclays Capital.

Mais "est-ce que l'opinion est préparée à une période d'ajustement des finances publiques assez sévère ?", souligne-t-elle.

Si la croissance s'avère moins forte que prévu, les mesures de restriction budgétaires seront beaucoup plus difficiles à prendre, avertit aussi Olivier Bizimana.

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mercredi 17 mars 2010

Tamikrest, un vent de liberté touarègue


Tamikrest, un vent de liberté touarèguepar
JA08, le 15 Mars 2010 à 18:05


Avec son premier album, Tamikrest rend hommage à l’Adagh des Ifoghas, l’une des plus belles régions du Sahara. Dans Adagh(Glitterhouse/Ant Distribution, 2010), le groupe touarègue du Mali chante sa révolte face à la perte d’identité culturelle, l’exploitation éhontée des terres de leur peuple par les compagnies minières nationales et internationales, et les conditions de vie déplorables des populations touarègues.



Les Touaregs, dispersés sur l’immense territoire saharien qui s’étend aujourd’hui sur une dizaine de pays, dont l’Algérie, le Mali, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, ou la Libye, vivent à peu près ce qu’ont vécu les Indiens d’Amérique à l’arrivée des Européens, qui voulurent exploiter leurs terres pour y planter du blé ou y chercher de l’or. En effet, tout comme ces derniers, les Touaregs sont un peuple nomade, qui ne connaissent pas la propriété de la terre, car ils la considèrent comme la leur, collectivement. Or, la découverte au XX° siècle au Sahara de gisements de pétrole et de gaz (comme en Algérie), ou d’uranium (au Mali et au Niger), et autres ressources minières et sous-terraines, rend ces immenses terres désertiques soudain très convoitables... La compétition pour les ressources économiques du sous-sol : voilà qui explique sans doute pour une bonne part, depuis quelques décennies, la rébellion touareg, peuple nomade qui se considérait, depuis la nuit des temps, comme le “maître” de ces immensités désertiques, qu’il était seul à pouvoir maîtriser et traverser de part en part. Mais “on ne vend pas et on n’achète pas nos terres”, crient les Touaregs, comme le chante dans “Alhorya” (La liberté), Ousmane Ag Mossa, leader de ce nouveau groupe né à Kidal, dans le nord-est du Mali.




En outre, les sécheresses des années 70 puis 80, en détruisant une bonne partie des troupeaux, base de l’économie touareg, ont détruit aussi le mode de vie ancestral de ce peuple nomade, en l’obligeant à se sédentariser. Sentiment de la perte d’une identité culturelle, sentiment de la perte de la maîtrise de terres dont des compagnies, nationales ou étrangères, veulent désormais exploiter le sous-sol, rivalités politiques entre les divers pays qui abritent ces populations nomades et qui ont pu avoir intérêt à fomenter des révoltes dans un pays voisin - Algérie, Maroc, Libye, Mali, Niger, etc... : tous ces facteurs combinés expliquent le malaise touareg, et leur révolte, pour la première fois mise en musique par le groupe Tinariwen, né dans les années 80 dans des camps de réfugiés en Libye.




"Exprimer la douleur ressentie"
“Les Tinariwen ont créé le chemin et c’est à nous maintenant de le descendre et de créer le futur”, explique Ousmane Ag Mossa. “Bien avant de jouer de la guitare et de commencer à enregistrer, j’avais comme ambition de devenir un homme de loi ou plutôt un “avocat” comme vous dites. Je voulais être capable d’exprimer la douleur ressentie dans mon coeur, de m’exprimer à haute voix, même devant les Nations Unies. Parce que nous sommes des gens du peuple, d’un peuple sans journalistes, ni avocats. Mais c’est plus tard que j’ai réalisé qu’un musicien pouvait jouer ce rôle”.




Les nouvelles musiques touaregs séduisent énormément le public anglo-saxon (Tamikrest fait une tournée en Grande-Bretagne au printemps), sans doute par le rôle prédominant qu’y jouent les guitares électriques, emblème des musiques anglo-saxonnes depuis un demi-siècle. C’est d’ailleurs en rencontrant, lors du Festival du désert à Tombouctou en 2007, le groupe Dirtmusic, composé de musiciens américains et australien, que Tamikrest (qui signifie le lien, la jonction) s’est vu inviter à participer à l’enregistrement de l’album de ce groupe anglo-saxon, qui devait se dérouler à Bamako, et a pu ensuite enregistrer, dans la même ville, l’album que voici. Des chansons engagées donc, mais ici il s’agit moins de crier sa révolte que de dénoncer, en paroles (traduites dans le livret) les conditions de vie concrètes des populations touraegs, pour alerter le monde. C’est-à-dire nous.

Commander l’album Adagh, de Tamikrest, Glitterhouse/Ant Distribution, 2010.
Le Myspace de Tamikrest

ABDALAH HASSAN DE TINARIWEN 2008

Les clefs d’une analyse géopolitique du Sahel africain


Mehdi Taje - http://geopolitique.ch/01-06-2009
Les clefs d’une analyse géopolitique du Sahel africain
mercredi 17 mars 2010

Avec 8,5 millions de kilomètres carrés, le Sahara est le plus grand désert au monde. Le désert s’étend sur 6 000 km de l’Atlantique à la mer Rouge et sur 2 000 km des côtes méditerranéennes aux steppes arides du Sahel africain.

Vu d’Europe, le Sahara fut longtemps considéré comme une frontière ultime, un espace vide, isolé et générateur de mythes : au Moyen Âge, « on le croit peuplé d’animaux fantastiques », de créatures mi- humaines, mi- animales. Aujourd’hui, dans l’imaginaire collectif, nous le croyons vide, sec, simplement parcouru par des nomades touaregs, les hommes bleus du désert.

La réalité est bien plus complexe ! Le Sahara, espace vivant et en profonde mutation sur les plans économique, politique, démographique, etc. est parcouru par de nombreuses routes commerciales et par des oasis, espaces de vie et véritables carrefours permettant le commerce et les échanges.

En effet, ce théâtre, vecteur d’opportunités et de risques, est en profonde restructuration à la faveur de la conjugaison de facteurs internes et externes. La multiplication des enlèvements d’Occidentaux depuis décembre 2008, l’accroissement des trafics illégaux, notamment de cocaïne, l’activisme de diverses rébellions fragilisant les États, la montée des tensions au Darfour après le lancement d’un mandat d’arrêt le 4 mars 2009 par la Cour pénale internationale (CPI) contre le chef de l’État soudanais, Omar Al- Bachir, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, le jeu des acteurs régionaux et internationaux se répercutant sur les fragiles équilibres internes sont autant de facteurs devant focaliser la vigilance des pays maghrébins et européens.

À titre illustratif, ce mandat d’arrêt transcende des considérations purement juridiques et humanitaires et s’inscrit dans des dynamiques de rivalités de puissance et d’ingérences diverses visant, à terme, à favoriser une implosion du Soudan : l’enjeu du Darfour est stratégique. En effet, le Soudan, plus grand pays d’Afrique, profondeur stratégique de l’Égypte, à la jonction du monde africain et du monde arabe, situé sur la voie principale de transit du Nil (réunissant la totalité du bassin du Nil), riverain de la mer Rouge et détenteur de richesses considérables, occupe une position stratégique essentielle.

L’ensemble de ces éléments, notamment les multiples richesses, attisent les convoitises et nourrissent les stratégies de puissances étrangères aux visées concurrentes.
Le pays aux teintes fauves
Le Sahara, « pays aux teintes fauves » (1), est souvent appréhendé en tant que zone de séparation, espace « tampon », entre deux champs géopolitiques distincts, l’Afrique du Nord ou Afrique « Blanche » et l’Afrique Noire. Dans les textes arabes médiévaux, le Sahel désigne l’espace compris entre le Maghreb et le « bilad as sudan », pays des Noirs. Espace de jonction entre deux plaques tectoniques aux particularités affi rmées et ancrées dans le temps long, ce théâtre se situe à la croisée de multiples facteurs antagonistes. Barrière entre Méditerranée et Afrique subsaharienne, le Sahel est une voie de commerce traditionnel, mais aussi une zone grise qui échappe au contrôle régulier des États riverains et une voie de passage des fl ux migratoires entre l’Afrique et l’Europe. Pourquoi s’intéresser, en tant que géopoliticien maghrébin, à cet espace qui nous semble si lointain et, dans une certaine mesure, si étranger ?

À l’image de l’océan, le Sahel, miroir de la Méditerranée, est un espace vivant, entouré d’États riverains, sillonné de routes empruntées par des peuples distincts et zone d’échange de civilisations très anciennes.

Dans ce cadre, en premier lieu, est- il aujourd’hui concevable d’aborder les enjeux stratégiques méditerranéens en faisant l’impasse sur la géopolitique du théâtre sahélien ? Cela relèverait d’un aveuglement stratégique ! En effet, les enjeux euroméditerranéens, qu’ils soient stratégiques, énergétiques, agricoles, environnementaux, migratoires, etc. ne s’arrêtent pas à la frontière algérienne mais trouvent leur prolongement naturel et historique au Mali, au Niger, c’est- à-dire le long de l’arc sahélien. Une profonde interaction unit le théâtre sahélien à l’espace euroméditerranéen et pose d’ores et déjà la problématique géopolitique de la place du Maghreb. À l’avenir, un rapprochement euromaghrébin tourné vers l’Afrique pourrait- il s’opérer afi n de matérialiser cette continuité géopolitique ? Le Maghreb ne risque- t-il pas d’être, à terme, dissous dans son essence géopolitique, « tiraillé entre trois zones d’infl uence africaine, européenne et moyen- orientale » ?

En second lieu, cet espace, flanc sud des pays du Maghreb, concentre une large part d’opportunités, mais également de menaces susceptibles d’affecter les pays de l’Union européenne. Nul doute qu’il pèsera significativement sur l’avenir de notre région !

Les dangers potentiels peuvent se matérialiser sous plusieurs formes, isolées ou combinées :

* Explosion conflictuelle engendrant une réaction en chaîne déstabilisant l’ensemble de l’arc sahélien, notre « heartland » (ceinture de sécurité du sud) ;

* Constituer un terreau et un sanctuaire pour le terrorisme international : une pépinière où un groupe terroriste pourrait trouver refuge ou des facilités d’entraînement et de recrutement (attentats, enlèvements, piraterie, camps d’entraînement, etc.) ;

* Constituer une zone grise propice à la multiplication des trafi cs illégaux : armes, stupéfi ants, véhicules, matières premières, enfouissement de déchets nucléaires, etc. ;
* Constitution d’un réseau de diffusion et d’infiltration d’un islamisme radical ;

* La source d’une émigration de masse utilisant l’Afrique du Nord comme tremplin (lieu de transit) vers les rivages européens : l’écart économique grandissant et la poussée démographique risquent de provoquer un courant de migration diffi cilement maîtrisable ;

* Le blanchiment d’argent ;

* Détournement des ressources stratégiques
(pétrole, gaz, uranium, etc.), objets d’une vive concurrence internationale. USA, France, Chine, etc. convoitent les ressources pétrolières de la zone : la récente tentative de déstabilisation du régime tchadien, via le Soudan, transcende de toute évidence les capacités soudanaises et rejoint la stratégie plus imposante à dominante asiatique et vraisemblablement chinoise (jeu de bascule autour de l’enjeu pétrolier).

Les pays de l’Union européenne et du Maghreb ne peuvent sous-estimer ces dangers qui se sont déjà matérialisés de façon disparate dans diverses situations. Ne pas sous- estimer, c’est analyser, c’est anticiper les mutations pouvant affecter et recomposer la géopolitique de ce théâtre aux particularismes si prononcés. Ne pas sous-estimer dicte de clarifi er et d’identifi er les variables motrices endogènes et exogènes, les dynamiques politiques, économiques, ethniques, culturelles et historiques qui caractérisent cet espace et conditionnent son évolution. Il s’agit, en appliquant la méthode géopolitique, de mettre en relief la personnalité stratégique de cet espace peu exploré afi n d’accroître sa lisibilité, de dégager ses modalités et sa logique de fonctionnement et d’évolution. Dans ce contexte, je vous livre quelques pistes de réfl exion identifi ant deux catégories d’éléments qui me semblent indispensables à l’analyse géopolitique de cet espace : les facteurs constitutifs du champ sahélien, c’est- à-dire les facteurs participant à sa défi nition et les grandes lignes de fracture qui nourrissent la conflictualité sahélienne.


Les lignes de fracture

* La ligne de contact entre « Blancs et Noirs » d’une part et Nord et Sud d’autre part

Le 24 novembre 2008 à Doha (Qatar), le président du Soudan, Omar Al- Bachir prend la parole dans le cadre de la Conférence internationale de suivi sur le fi nancement du développement chargée d’examiner la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey. (© UN Photo/ Doha Photo)Depuis longtemps, une partie du Sahara et des marges sahéliennes le bordant ont constitué une ligne de contact et d’opposition entre « Blancs et Noirs ».

S’agit- il, à l’instar des « Indiens » d’Amérique, de deux entités distinctes ou d’une même communauté aux apparences simplement différentes ? Les implications philosophiques de la question sont lourdes de conséquences. De fait, les Blancs ont longuement exercé une domination matérialisée d’abord par les « razzias » de biens et la « traite des Noirs ».

Ce facteur, souvent négligé dans l’analyse de conflits ravageant le Sahel, est pourtant d’une importance majeure. En effet, l’esclavagisme, par son atrocité, par ses modes d’organisation, ses réseaux de soutien, etc. constitue un facteur déstructurant à forte charge émotionnelle, inscrit dans la mémoire collective des peuples et transmis de génération en génération. Ainsi, de nombreux conflits sahéliens trouvent leur origine dans cette fracture Afrique Blanche/Afrique Noire matérialisée par la traite d’abord islamo- arabe puis européo- coloniale, souvent renforcée par l’instrumentalisation, voire la complicité, de populations noires (ethnies différentes et rivales).

Lors de la décolonisation, de nombreux États regroupant administrativement des populations caractérisées par de lourds contentieux historiques, notamment les ethnies victimes de la traite, doivent assurer la cohabitation de tribus ayant participé activement au sein de l’ancien appareil négrier.

Il convient de garder à l’esprit que l’esclavage a été aboli tardivement en Mauritanie (5 juillet 1980) (4). Entre les peuples victimes de la traite et ceux qui la pratiquaient ou en étaient complices, se sont dressés de véritables murs d’incompréhension, voire de haine, paralysant toute initiative de construction d’un véritable sentiment national, indispensable à l’émergence d’un État- nation.

Second aspect de cette ligne de contact, la plupart des États situés entre les latitudes 10° nord et 20° nord sont caractérisés, dans leur architecture interne, par une fracture Nord/Sud qui traduit in fi ne, une opposition avant tout ethnique entre populations blanches, souvent arabisées, et populations noires. Ainsi, au Mali, l’opposition fondamentale est celle des Blancs, Maures et Touaregs et des ethnies africaines noires. La rébellion est nordiste et touareg. En Mauritanie, les populations blanches arabo- berbères, en partie métissées de Noirs, sont confrontées aux populations négro- africaines, ethnies Toucouleurs, Sarakolés, Wolofs et Peuls. Cette fracture raciale Nord/ Sud, ancrée dans l’histoire, est à la base d’une profonde conscience ethnico- tribale structurant les sociétés du Sahel africain et brouillant la pertinence du concept occidental d’État- nation.

* L’opposition sédentaires/nomades
À l’opposition populations blanches/populations noires s’ajoute l’opposition sédentaires/nomades, les pasteurs nomades ( Toubous, Touaregs ou Maures) se considérant comme des Blancs, en dépit de la couleur de leur peau moins foncée, par opposition aux Noirs, habitants des oasis, descendants d’anciens esclaves et paysans des régions méridionales. L’opposition sédentaires/nomades est une constante dans l’ensemble de l’arc sahélien : elle est à la base de nombreux antagonismes, sources d’une conflictualité croissante. Du Sénégal au Soudan, des altercations surviennent régulièrement entre pasteurs nomades en quête d’eau et de pâturage pour leurs troupeaux, et cultivateurs sédentaires cherchant à protéger leurs cultures et leurs champs. La prolifération des armes, l’explosion démographique, la désertifi cation (poussant les nomades à rechercher des terres plus au sud) et les sécheresses de plus en plus fréquentes rendent la compétition pour l’eau et les terres de plus en plus vive. Cette dynamique risque d’être amplifi ée à l’avenir par les conséquences de plus en plus prévisibles du réchauffement climatique.

La fracture religieuse La prépondérance du facteur ethnique ayant été soulignée, il convient, à ce stade, de mentionner la part de la fracture religieuse qui sacralise les antagonismes ethniques. En effet, la religion à son tour fut instrumentalisée à des fi ns identitaires, intervenant souvent en tant que facteur de division aggravant les oppositions ethniques. Dans de nombreux États du Sahel africain, la polarisation Nord/Sud est amplifi ée lorsque la fracture religieuse épouse la fracture raciale. Le Tchad et le Soudan sont des exemples signifi catifs d’États confrontés à cette double fracture à la base d’une conflictualité chronique hypothéquant la stabilité de ces sociétés. En effet, le Soudan est confronté, depuis son indépendance, à une incessante guerre civile opposant le Nord arabo- musulman au Sud peuplé d’ethnies bantoues, chrétiennes et animistes.

* L’impact du colonialisme
L’Homme blanc a soumis par la force l’Homme noir, lui imposant, au nom d’une action à vocation civilisatrice, ses modèles, ses catégories politiques, ses institutions et ses propres concepts. Se superposant à l’opposition raciale Blancs/Noirs, le colonialisme est entré en confrontation directe avec la dynamique esclavagiste en désorganisant les systèmes négriers après l’abolition de l’esclavage décidée lors de la Conférence de Bruxelles (18 novembre 1889 - 2 juillet 1890).

En effet, confronté à un véritable choc des races et à une puissante poussée de l’islam (venant essentiellement du Nord), le colonialisme sut jouer habilement des rivalités des différents acteurs en s’opposant à cette poussée musulmane dominatrice et esclavagiste par un soutien tactique aux populations noires les plus vulnérables.

En réaction, une seconde pénétration religieuse, de nature évangéliste, s’avéra une arme effi cace de colonisation, permit de contrer la poussée musulmane et déboucha sur l’émergence d’une ligne de contact qui deviendra, par la suite, une véritable fracture d’ordre religieux. Par une présence militaire combinée à une habile diplomatie, le colonialisme, en se posant en arbitre, a contribué à stabiliser les tensions raciales et ethniques.

En ce sens, la colonisation fut en quelque sorte une ère de glaciation des rivalités. En défi nitive, la colonisation n’a fait qu’instrumentaliser les rivalités entre les différentes ethnies et les peurs des plus vulnérables qui cherchaient à échapper à la pratique de la traite musulmane, afi n d’ancrer et de consolider son emprise. C’est ainsi que lors de la décolonisation, les antagonismes, les rivalités et les haines « en sommeil » émergèrent à nouveau plongeant le théâtre sahélien dans le chaos des guerres civiles ou des conflits dits internes.

La fracture raciale et ethnique Nord/Sud réapparaissait, déstructurant, déstabilisant et fragilisant la géopolitique interne des nouveaux États de l’arc sahélien en redonnant toute leur virulence à des antagonismes passés diffi cilement maîtrisables.

* La projection des stratégies extérieures

Le Sahara, zone de transit et zone refuge, est au croisement de multiples initiatives mises en place par les grandes puissances. Au lendemain du 11 septembre 2001, il s’inscrit dans la démarche globale de lutte contre le terrorisme dans la logique de responsabilisation des États, en les dotant au besoin des moyens technologiques et de l’encadrement militaire susceptibles d’amplifi er leur contrôle sur leur territoire. Il s’agit en défi nitive de lutter contre la formation de zones grises offrant des angles de pénétration au terrorisme islamiste.

En outre, ce théâtre abritant de nombreuses richesses pétrolières et minières, attise les convoitises et risque de se retrouver confronté à une puissante lutte d’influence entre les anciennes puissances coloniales et de nouveaux acteurs mus par des ambitions et des dispositifs géopolitiques concurrents dont les USA, la Chine, la Russie et dans une moindre mesure l’Inde, Israël, l’Iran, etc.

Dans ce cadre, les lignes de fracture évoquées précédemment sont instrumentalisées, voire amplifi ées, par les tensions et les rivalités inhérentes à la lutte opposant les puissances extérieures quant à la sécurisation de leurs sources d’approvisionnement en pétrole et en matières premières (bauxite et uranium). À titre illustratif, par leurs réserves, dévoilées et potentielles (1,5 milliard de barils et possibilité pour 3 à 4 milliards), le Soudan et la région du Darfour (partie méridionale au sud de Nyala), constituent un point névralgique matérialisant la lutte entre les USA et la Chine pour le contrôle du pétrole africain.

En effet, un véritable « grand jeu » se profile en opposant les USA à la fulgurante poussée chinoise sur le continent africain. Avec la Chine progressant d’est en ouest et les USA très implantés dans le golfe de Guinée, la lutte d’influence des deux géants se joue d’ores et déjà dans les pays centraux, à l’image du Tchad.

À long terme, l’objectif des stratèges chinois semble viser à établir une connexion par oléoducs entre les champs pétroliers du Tchad, du Niger, du Nigeria et du Soudan afi n d’évacuer le pétrole par Port-Soudan sur la mer Rouge. Ce projet géopolitique s’oppose frontalement aux intérêts stratégiques américains.

ConclusionDans ce contexte global, le Sahel, inscrit dans la dynamique complexe et incertaine d’un monde non stabilisé, tendu par la recherche de nouveaux paradigmes, cristallise un faisceau de facteurs potentiellement crisogènes pouvant, par combinaison, déboucher sur des conflits fortement déstabilisateurs, à l’image du conflit du Darfour au Soudan.

Parallèlement, le risque de contagion ou d’effet tache d’huile est amplifi é par la porosité des frontières, inhérente aux caractéristiques propres à cet espace. Cet arc développe une conflictualité singulière s’enracinant dans le temps long de l’Histoire. En effet, espace tampon, mais surtout espace de jonction et d’échanges, difficilement contrôlable, l’arc sahélien développe une conflictualité endémique sur laquelle les différents acteurs ont peu de prise.

Le champ sahélien n’obéit pas à un système de forces homogène. Il reste incapable de s’autoréguler, de parvenir à une certaine stabilité autour d’un point d’équilibre : l’exacerbation des antagonismes menace la carte politique régionale.

Compte tenu du fort degré d’imbrication, il est possible d’évoquer une conflictualité en réseau ou « en chaîne », car toute action s’exerçant sur un maillon de la chaîne se traduit par des répercussions sur l’ensemble. La trêve entre le Nord et le Sud du Soudan, soutenue par les puissances extérieures, s’est répercutée sur le Darfour débouchant sur un conflit meurtrier menaçant directement les équilibres précaires du champ soudano- tchadien.

Par ailleurs, cette conflictualité, rebelle à toute forme de régulation, rend aléatoire toute tentative d’ingérence qui, en éteignant un foyer, risque d’en allumer un autre. Dans ce cadre, l’ordre international présent ne peut demeurer indifférent face à ce champ, véritable polygone de crises, générateur de conflits « ulcéreux » pouvant se déclarer à tout instant. En effet, dans un monde en interconnexion et à la recherche d’un nouvel équilibre, aucune zone ne peut plus être ignorée ni marginalisée. Le Sahel ne devrait pas demain devenir un deuxième Afghanistan.

Mehdi Taje

Biographie

Mehdi Taje, diplômé de Paris V et du Collège de défense de l’OTAN à Rome poursuit un doctorat à l’Université de Paris la Sorbonne sur « la géographie politique de l’espace sahélien : d’une analyse de la conflictualité à une recherche prospective ». Expert en géopolitique et en méthodologies de la prospective et de l’anticipation, il enseigne ces disciplines à l’Université de Tunis, à l’Institut de Défense Nationale (IDN, Tunis), à l’Institut des hauts commis de l’Etat à l’ENA (Tunis) et à l’Ecole Supérieure des Forces de Sécurité Intérieure. Parallèlement, M. Taje est expert auprès de l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES). Depuis début 2010, M. Mehdi Taje est spécialiste des questions africaines à l’Irsem (Institut de recherche stratégique de l’Ecole Militaire de Paris), membre du think thank la « République des idées » (Rassemblement Constitutionnel Démocratique, Tunisie) et membre du comité scientifique du Forum Internationale de Réalités. Il a également apporté son expertise auprès de grands groupes industriels français et tunisiens. Enfin, M. Taje est l’auteur d’une monographie sur la géopolitique du théâtre sahélien (NDC Occasional Paper, n°19, décembre 2006) et de nombreux articles balayant de larges champs géographiques (espace sahélien, Afrique, théâtre méditerranéen, Asie, terrorisme, etc.) au sein de revues françaises et tunisiennes.

A travers ses travaux sur le Sahel et l’Afrique, M. Taje aspire à développer une nouvelle analyse de la conflictualité de ces espaces en s’appuyant sur l’approche systémique et géopolitique.

Le Sahel dans le collimateur occidental


International -monde.
L'Humanité
Le Sahel dans le collimateur occidental

Le risque d’intervention de Bruxelles et (ou) Washington, sous couvert de lutte contre le terrorisme, suscite un sommet des ministres des Affaires étrangères des pays du Sahel à Alger.
La rencontre des chefs de la diplomatie des sept pays du Sahel – Algérie, Mali, Mauritanie, Tchad, Libye, Niger, Burkina Faso – hier à Alger devrait déboucher sur des « mesures, au plan bilatéral et régional, pour éradiquer » le terrorisme. « Les voies et moyens de la relance du développement économique au profit des populations de cette région » sont également au menu de cette réunion. La recrudescence des actes terroristes perpétrés par al- Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) – enlèvement de ressortissants européens dont trois espagnols, attaque contre un poste militaire dans l’ouest du Niger le 8 mars (25 morts) – fait courir le risque de voir le Sahel devenir une zone d’instabilité et un sanctuaire djihadiste pouvant conduire à une intervention occidentale.

L’ODEUR DE L’URANIUM
Or cette région renferme un immense potentiel pétrolier, gazier et minier (or, uranium) suffisant pour susciter l’intérêt croissant de Bruxelles quant à sa stabilité. Elle avait donné lieu à un débat lors d’une rencontre informelle des ministres de l’Intérieur de l’UE le 17 janvier à Tolède.

Antonio Camacho, secrétaire d’État espagnol à la Sécurité, a plaidé pour « la nécessité d’une politique européenne de sécurité au Sahel », indiquant que « l’Espagne ne prône pas uniquement une stratégie de lutte contre le terrorisme, mais aussi la mise en place d’une politique d’investissement qui permet de contrôler des régions qui ne sont parfois même pas contrôlées par leur propre gouvernement ». L’Espagne, qui préside l’UE, invite ainsi ses alliés à aller faire le ménage dans une zone que l’Aqmi chercherait à transformer en un nouvel Afghanistan. Qui plus est, la France, la Grande-Bretagne, mais aussi l’Espagne et l’Italie auraient mis au point un plan d’intervention à partir du Mali et du Tchad, où Paris est déjà présent militairement. En outre, selon le journal algérien Liberté de mardi, les services de renseignements de six pays de l’UE se seraient réunis à Niamey (Niger) pour coordonner leur stratégie sécuritaire. Les États- Unis (voir article ci-contre) ne sont pas en reste : ils n’ont pas renoncé à impliquer l’Algérie dans leur stratégie de « guerre contre le terrorisme ». D’où les craintes d’Alger – le pays a une frontière de 3 700 km avec quatre pays sahéliens – qui, par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avertissait que « le Sahel ne doit pas être surmédiatisé comme on tente de le faire un peu trop. Nous devons faire en sorte que les pays de la région gèrent eux-mêmes ce problème ». Ces craintes apparaissent d’autant plus justifiées que Washington, vite suivi par Paris, a inscrit l’Algérie sur la liste noire des 14 pays dont les ressortissants présenteraient un risque pour la sécurité des pays occidentaux. Plus inquiétant est le double discours des Européens. D’un côté, ils menacent d’intervenir dans cette zone mais, de l’autre, ils font pression sur des pays comme le Mali, le Niger, le Burkina Faso, fragilisés par leur extrême pauvreté, afin qu’ils libèrent des prisonniers islamistes en contrepartie de la libération des otages européens détenus par l’Aqmi. C’est ce qui s’est passé pour le Français Pierre Camatte, libéré le 23 février après la remise en liberté par Bamako de quatre terroristes présumés dont deux algériens.

HASSANE ZERROUKY

Music stars line up to set South Africa 2010 off on right note





















Music stars line up to set South Africa 2010 off on right note
(FIFA.com) Wednesday 17 March 2010


FIFA and Control Room, a leading producer of global music events, today announced the first performing artists for the inaugural FIFA World Cup™ Kick-Off Celebration Concert. Alicia Keys, Amadou & Mariam, Angélique Kidjo, Black Eyed Peas, BLK JKS, John Legend, Juanes, Shakira, The Parlotones, Tinariwen, Vieux Farka Touré and Vusi Mahlasela will take to the stage at Orlando Stadium in Soweto/Johannesburg on the eve of the opening match of the first FIFA World Cup™ on African soil. Further talent announcements will follow.Billed as the greatest entertainment show to date in Africa, it will feature performances from major international musicians and African artists, as well as appearances by football legends past and present and celebrities from other fields. This historic music event will take place in front of a capacity stadium audience of 30,000 will be broadcast to hundreds of millions more worldwide. It is scheduled to begin at 20.00 local time (GMT+2) on 10 June.

“We are thrilled to have a concert of such magnitude and performing talent raise the curtain on the first FIFA World Cup in Africa. It is testament to the universal and unifying power of football and music, and will start the competition off on the right note – of celebration,” said FIFA Secretary General Jerome Valcke.

FIFA has selected Emmy Award-winning producer Kevin Wall and his company Control Room to organise and produce the concert. Control Room has masterminded some of the world’s biggest and most complex events, such as Live Earth 2007, which featured 150 artists performing on seven continents over the course of 24 hours to raise awareness of climate change.

“We believe sports and music transcend cultural, language and geographic barriers, and through the official FIFA World Cup Kick-Off Celebration Concert, we will present the sights and sounds of unity and celebration for an unforgettable, must-see experience,” said Wall.

All net proceeds from the concert will be donated to 20 Centres for 2010, the Official Campaign of the 2010 FIFA World Cup South Africa™, whose aim is to achieve positive social change through football by building 20 centres across Africa offering education and healthcare services as well as football training to disadvantaged communities.

Ticket informationTickets for this once-in-a-lifetime concert can be purchased as of today, either online at www.computicket.com or by telephone on (27) 083 915 8000. Tickets are priced at ZAR 450 (Outer Circle standing), ZAR 650 (Inner Circle standing), ZAR 850 and 950 (Upper Level seated), and ZAR 1,150 (Lower Level seated). Ticket prices include VAT, Computicket charges and Park & Ride for all ticketholders.

Découvrez la révélation de l'année Hindi Zahra




Visionnez le clip de son premier single "Beautiful tango" !



Entre ballades folk, soul urbain et blues du désert, Hindi Zahra, jeune chanteuse amazighe de France, explore, avec succès et nostalgie, la part de l’universel dans notre langue. Née à Khouribgha (Maroc), d’origine Berbère et Touaregs, Hindi Zahra fait vibrer une voix sans frontières et pleine d’émotions.

Sa musique est un blues ancestral, un jazz originel, une vibration orientale, où elle parle d’amour, de l’affirmation de soi, du monde et ce que ses rencontres lui inspirent. Ses chansons respirent la nostalgie de son pays, son envie d’être à la fois ici et ailleurs... Issue d’une famille d’artistes berbères qui compte parmi les plus célèbres d’entre eux le groupe Oudaden, sa mère et ses oncles l’initient à la musique traditionnelle du gnawa, à la folk de Dylan, au reggae de Marley, car oui autour d’elle toutes les musiques du monde résonnaient alors elle apprend et pratique avec les siens les rythmes ancestraux et les plus belles mélodies du répertoire Égyptiens.


Autodidacte, musicienne, auteur/compositeur, Hindi se retrouve dans la pluralité c’est ainsi que le magazine américain The Wire va jusqu’à la décrire comme la fille spirituelle de Django Rheinhardt et Billie Holiday... Autant dire qu’elle est sur le chemin d’une belle histoire musicale. Ce qui est important pour elle c’est la scène et toutes les rencontres musicales qui en découlent.

Elle a dernièrement fait fureur au festival Eurosonic (Pays - Bas) et bien qu’elle n’est pas encore d’opus à son actif, les scènes françaises et internationales la réclament : elle participera prochainement en France au festival GénériQ (3 dates) et au festival Chorus des Hauts-de-Seine ; à l’étranger : concert le 12 mars en tête d’affiche à ICA (Londres), festival Womad (Royaume Uni), Essaouira…. Hindi Zahra s’annonce être la révélation de 2010.

Après une Cigale de Paris complète le 15 février dernier, voici que la jeune chanteuse vient de programmer deux nouveaux concerts dans la capitale : elle sera les 31 mai et 01 juin au Bataclan de Paris et toujours en tournée dans toute la France.

Pour en savoir plus sur Hindi Zahra, visitez son MySpace officiel !

Après l’Afghanistan, le Sahel


L'Expression : 17 Mars 2010
Après l’Afghanistan, le Sahel

L’Algérie ne se satisfait pas d’avoir réussi à réduire sur son territoire le terrorisme. Elle est décidée à le poursuivre au-delà, en aidant les pays où il se «replie». C’est l’objet de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du Sahel, qui s’est tenue hier à Alger. C’est également l’objet de la 27e session des ministres arabes de l’Intérieur tenue hier et aujourd’hui à Tunis. Medelci et Messahel à Alger, Zerhouni à Tunis. C’est dire que l’Algérie se dresse de toutes ses forces contre le terrorisme. Elle y met toute son expérience et la force de sa diplomatie. Elle y consacre beaucoup de ses moyens financiers et militaires. Il est clair que tant que subsiste une seule poche de cette criminalité organisée sur le moindre point de la planète, notre pays ne considérera pas sa mission achevée.
S’agissant du terrorisme, qui a installé ses «bases» au Sahel, notre ministre des Affaires étrangères avait, hier, dans son discours d’ouverture devant ses pairs de la région, toutes les raisons pour leur demander une «coopération franche» en mettant en exergue les «vertus de la loyauté».
En effet, on ne peut combattre un fléau qui touche toute une région sans une rigoureuse discipline et une solidarité sans faille de tous les pays concernés.
D’ailleurs et sans être devin, la réunion des pays du Sahel a été motivée par les derniers événements qui ont eu lieu récemment au Mali à l’avantage des groupes terroristes. Ces derniers ont réussi, avec l’aide de la France, à imposer leurs conditions et ont obtenu la libération de leurs acolytes détenus au Mali. Leur contrepartie a été de libérer un agent des renseignements français qu’ils avaient pris en otage.
Bon nombre d’observateurs n’hésitent pas à parler de «coup monté» par les services français.
Leurs arguments se fondent sur les deux déplacements en une dizaine de jours du ministre français des Affaires étrangères au Mali. Le premier voyage s’était soldé par un refus des autorités maliennes de céder au chantage des terroristes, avalisé par l’Etat français. Le second (le 13 février 2010) a dû être certainement plus «persuasif».
Il a même précédé le coup d’Etat au Niger de quatre jours seulement (le 17 février 2010). De là à penser que les autorités maliennes aient été sensibles au risque de «contamination» et aient pu avoir le sentiment d’avoir été entre le marteau et l’enclume, il n’y a qu’un pas que ces mêmes observateurs n’hésitent pas à franchir.
Revigorés d’avoir fait aboutir leurs exigences, les terroristes peuvent échafauder de nouvelles actions surtout si la rançon exigée en même temps que la libération des terroristes leur a été versée. Rien n’a filtré à ce sujet.
Quoi qu’il en soit, les Africains en général et les pays du Sahel en particulier, se doivent de mettre leurs forces en commun et ne compter que sur eux-mêmes pour se défendre contre toutes les formes de menace.
Toute «aide» d’un autre continent a son prix.
C’est d’ailleurs pour ce fameux «prix» que l’Europe a interdit à la Grèce, en pleine déconfiture, de demander l’aide de l’Amérique.
C’est cette discipline que gagneraient à adopter l’Afrique et l’ensemble des pays arabes.
Surtout quand on sait que le terrorisme afghan va bientôt être contraint de se «délocaliser».

Zouhir MEBARKI

NOUVEAU MESSAGE D’AL QAÎDA AU MAGREB «Les USA et la France veulent brûler le Sahel»


L'Expression - 17 Mars 2010
NOUVEAU MESSAGE D’AL QAÎDA AU MAGREB
«Les USA et la France veulent brûler le Sahel»

Le texte a été signé par un certain Abou Obaïda Youssouf, qui s’est présenté comme étant le chef d’Al Qaîda au Maghreb.


Curieusement, c’est au moment où se tenait hier à Alger une rencontre regroupant sept pays du Sahel : l’Algérie, la Mauritanie, le Mali, le Niger, la Libye, le Burkina Faso et le Tchad qu’Al Qaîda au Maghreb diffuse un enregistrement on line dans lequel elle menace les Etats-Unis et la France.
Dans son message, Al Qaîda met en garde également les pays du Maghreb contre les «traquenards que préparent les croisés contre ces pays».
Le message comporte, sous couvert de la religion, un testament en direction des pays qui luttent contre le terrorisme.
Il va sans dire que ce message ne contient rien sur le plan de la conviction en ce sens qu’il ressemble aux précédents.
De l’avis d’un spécialiste américain, Richard Halbrook: «Al Qaîda, a tout loupé à cause de sa brutalité excessive et subit désormais une formidable pression en raison de la perte de plusieurs de ses cadres.»
Le message est signé par un certain Abou Obaïda Youssouf, qui s’est exprimé au nom d’Al Qaîda : «Nous assistons aujourd’hui à une conférence et à des pressions sans précédent, exercées par les juifs et les Nazaréens sur le continent africain, en général et sur les Etats du Sahel plus particulièrement», est-il dit dans ce message qui attire l’attention des pays de la région sur le fait que les Américains et la France n’ont d’autre objectif que ceux «de faire de cette région un nouveau front de la croisade américaine contre l’Islam».
Une ruse par laquelle Al Qaîda a toujours tenté d’attirer la sympathie et l’attention des populations.
Le fait nouveau dans cette vidéo est cette tentative d’inscrire le rôle d’Al Qaîda au niveau de tout le continent africain.
«La France s’ingère militairement dans la région chaque jour un peu plus, et ils attendent que leurs suppôts apostats et agents traîtres essayent de satisfaire avec le plan dit l’Initiative militaire des pays du Sahel pour combattre le terrorisme», ajoute Al Qaîda dans ce message.
Il est clair que par ce message la nébuleuse souhaite l’arrivée des armées occidentales pour mettre à exécution sa menace, alors que l’on sait par des sources très au fait du contexte que cette organisation peine à trouver de nouveaux candidats au djihad. Les rapports établis par des stratèges avaient précisé que cette organisation a du mal à se redresser à cause de la pression qu’elle subit dans la région du Sahel, notamment de l’Armée algérienne.
En rappelant des faits d’histoire comme l’esclavagisme, Al Qaîda se découvre subitement parangon de vertu d’une organisation qui défend les Africains et lutte pour les bonnes causes.
Cette nébuleuse n’a-t-elle pas commis des crimes horribles contre des civils?
Faisant croire à une guerre qui va être déclenchée prochainement en Afrique et plus précisément dans la bande du Sahel, Al Qaîda veut défier des puissances présentes dans son imagination dans cette région : «Affronter face à face les moudjahidine est un pari perdu d’avance à voir ce qu’ils ont subi en Irak et en Afghanistan. Donc, cette alliance a opté pour la guerre par procuration.»
Selon Al Qaîda, cette alliance veut entraîner les peuples de la région dans une guerre contre les moudjahidine. «Il veulent brûler Bamako, Niamey et Ouagadougou pour épargner Washington, Paris et Londres.»

Ikram GHIOUA

Algerie :Cette société raciste qui n’aime pas l’amour en couleurs


Cette société raciste qui n’aime pas l’amour en couleurs
El Watan Edition du 26 juin 2009



Alors qu’Alger s’apprête à célébrer son identité africaine, El Watan Vendredi a recueilli les témoignages poignants de couples mixtes. Parce que vivre avec un/une Noir(e) en Algérie est un vrai défi. Enquête."Sa couleur a tout de suite fait l’objet du scandale dans ma famille conservatrice. On n’imaginait pas que je puisse épouser un Noir.


Nos traditions ne nous permettent pas de voir autre chose que le blanc ou le brun. » Maya, médecin généraliste à Alger, a rencontré son mari d’origine togolaise lors d’un voyage culturel à Genève en 2001. Ils vivent actuellement entre Alger et Paris pour des raisons professionnelles. Un bon compromis. Car pour eux, vivre à Alger aurait été invivable. Alors qu’Alger s’apprête à célébrer son identité africaine, comment se situe la société ? La galère vécue par les couples mixtes démontre que les Algériens se sentent Méditerranéens ou Maghrébins, mais sûrement pas Africains. « Je ne comprends toujours pas leur ressentiment à l’égard de mon époux. Même si, aujourd’hui, ils l’acceptent et que nos relations soient stables, il y a toujours dans l’air un malaise, un regard pesant lors des grandes réunions de famille », poursuit Maya. Issue d’une grande famille de l’Ouest, chez elle on ne se marie qu’avec l’accord du patriarche, et c’est lui qui décide quel homme la femme doit épouser. Alors, le jour où elle apprend à sa mère leur souhait de se marier, la mère, prise de panique, ameute les tantes et les cousines.

Pour elles, c’était « impossible, inconvenable ». Sa mère la menace même de la marier de force avec un cousin pour « étouffer » le scandale. « Mariée et respectée dans ma profession, je suis considérée comme le mouton noir de la famille jusqu’à présent. » Le cas de Hassina est tout aussi poignant. Elle est mariée depuis cinq ans à un Sénégalais. « Notre vie est magnifique, mais ce n’était pas le cas au début. J’ai vécu l’enfer en Algérie. A côté, les regards indiscrets des voisines étaient amusants. Au contraire, les insultes gratuites lancées en plein visage par des voyous de quartier étaient désagréables. Je ne pouvais le supporter. Un jour, on est allés fêter l’Aïd chez mes parents. Quand un voisin est venu aider pour le sacrifice du mouton, mon mari s’est approché pour lui donner un coup de main. Soudain, on ne sait comment, le voisin a fait un pas en arrière en lâchant le couteau. Mon époux a poursuivi le rituel sans que rien ne le déstabilise. Mon père a raccompagné le voisin un peu blême. Quand il est revenu, il a appris à ma tante qu’il ne supportait pas les Noirs parce qu’ils véhiculent des maladies ! » Et de poursuivre : « Même l’imam de mon quartier s’est opposé à notre union. Pourtant, Ahmed est musulman, en l’occurrence ça ne devait pas poser de problème… » Fazil Guetrane, sociologue, connaît bien le problème des couples mixtes. « En Algérie, l’individu qui emprunte la voie de la mixité est contraint de quitter son groupe d’origine.

Du moins, c’est ce qu’on voudrait lui faire croire. La vérité est qu’on ne se détache pas de la personne qu’on a été, on s’enrichit avec ce que l’autre nous offre. » Rencontrée dans un café de la banlieue algéroise, Lydia, traductrice dans une firme internationale et mère d’une petite fille, porte sur son visage les marques de son histoire. Elle s’est séparée de Jean, un homme d’affaires nigérian, en 2006. « J’ai cédé à la pression de la société. Je suis musulmane, il est chrétien. Pour ma famille, c’était un outrage. Mon oncle, qui était mon tuteur à l’époque, n’a même pas pris en considération le fait que Jean voulait se convertir pour moi. Il disait vouloir le faire même sans conviction. J’étais prête à accepter et à partir avec lui. Mais les derniers mois de notre relation, mon oncle m’a mariée de force avec un homme que je n’aime pas. Aujourd’hui, je regrette de ne pas avoir suivi Jean, le consentement d’une personne est une notion abstraite qui pèse lourd sur la conscience. » Ce douloureux dilemme est aussi vécu par les hommes. Pour Chafik, qui a également épousé une Noire, les difficultés sont apparues après le mariage. « Nadège est mon idéal féminin. On a trois enfants et nous vivons à Alger depuis une dizaine d’années. Je l’ai rencontrée à une réception, elle était belle, grande et éblouissait ses interlocuteurs. Un coup de foudre qui a conduit à une belle union. Je ne voyais pas qu’elle était Noire ou Congolaise. Je voyais juste la femme de ma vie », s’enthousiasme-t-il.

Fazil Guetrane voit dans cette compatibilité affective quelque chose d’extrêmement positif. « Le couple est une entité dynamique qui offre des possibilités infinies, encore plus lorsqu’il est mixte. Le fait d’aspirer à cette mixité témoigne d’une grande ouverture d’esprit. » Et d’ajouter : « La réussite des couples mixtes est due essentiellement à cette notion de partage et de différence, intelligemment répartis. » Mais la famille ne voit pas ce partage de la différence de la même manière. « Ce qui me blesse en ce moment, raconte Chafik, c’est que ma famille ne l’accepte pas, malgré ses efforts d’intégration. Mes tantes l’accusent même de sorcellerie, c’est abject ! Je ne pense pas que notre société soit prête à concevoir ce type d’union. Il faudra alors dépasser beaucoup de barrières et supprimer tous les clichés qu’on nous sert. » Omar est Malien. Il a épousé Malika en 1981. Tous les deux ont aujourd’hui deux fils et vivent dans une belle propriété à Blida. « Malika était étudiante lorsque je l’ai rencontrée. Sa gentillesse et son intelligence m’ont tout de suite séduit. Quand venaient les vacances, c’était un calvaire de se séparer. Au bout de quelques mois, j’ai décidé d’aller voir son père et d’officialiser les choses. Son père, très ouvert, ne s’est pas opposé à notre union. Sa seule condition était qu’on s’installe en Algérie. Pour moi, ce n’était pas un inconvénient.

Pour elle, j’ai appris l’arabe. Je reconnais que j’ai eu beaucoup de chance. Cela dit, Malika a beaucoup souffert des remarques de ses collègues masculins qui lui demandaient souvent pourquoi elle a épousé un Noir alors qu’il y a plein d’Algériens. Au Mali, on ne me pose pas cette question, au contraire Malika est traitée avec beaucoup d’égards. » Chahida a eu moins de chance. A 36 ans, elle est mère de deux adorables métisses mais séparée de son époux d’origine guinéenne. Fatigué de Batna, il l’a quittée pour partir en France. La honte et le chagrin l’ont conduite à une dépression, et le retour à la maison familiale n’a pas arrangé les choses. Ses deux frères, qui ne supportaient ni l’idée que leur sœur ait un mari guinéen, ni des enfants, lui ont « pourri l’existence ». Elle a donc décidé de s’installer ailleurs. Avec l’aide d’amis, elle a trouvé un travail comme secrétaire et a pu louer un appartement. Aujourd’hui, ses enfants sont scolarisés, mais Chahida n’a plus de nouvelles du père. « Les amis de mon mari, étudiants à Batna, se sont mobilisés et m’ont tous aidée pour que je puisse avoir un endroit où vivre dignement avec mes enfants. C’était très difficile, confie Chahida, particulièrement éprouvée. Rejetée par ma famille, je me demande ce que j’aurais fait sans leur aide... »

Par Faten Hayed

Blaise Compaoré, intermédiaire discret


Blaise Compaoré, intermédiaire discret
17/03/2010 à 08h:44 Par Fabienne Pompey
jeune Afrique
Blaise Compaoré agit dans l'ombre pour la libération des otages d'Aqmi.
© AFP Des émissaires du président burkinabè s’activent pour aider à la libération des prisonniers d’Al-Qaïda au Maghreb islamique
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Discrètement, depuis des mois, le président burkinabè envoie ses émissaires au Mali pour négocier la libération des otages détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ce n’est qu’à la faveur de la libération le 10 mars de l’Espagnole Alicia Gómez, après trois mois de captivité, que le nom de Blaise Compaoré a été évoqué. Une source diplomatique malienne a assuré que cette libération avait été obtenue grâce aux efforts du Burkina.

A Ouagadougou, on préfère ne pas pavoiser. « Nos gens sont toujours sur le terrain, il n’est pas question de les mettre en danger en dévoilant leur nombre ou leur identité », explique un diplomate burkinabè. Pourtant, il semble que dans les coulisses le Burkina joue un rôle plus important qu’il n’y paraît. Ainsi, ce pays serait également intervenu dans la libération le 22 avril 2009 des deux diplomates canadiens travaillant pour les Nations unies, enlevés au Niger le 18 décembre 2008, et de deux touristes européennes.

Les Canadiens étaient passés par la capitale burkinabè après leur libération et avaient été reçus par le président Compaoré avant de repartir chez eux. Alicia Gómez a également fait escale à Ouagadougou mais n’a pas eu d’audience avec le chef de l’État. Au front sur de nombreux dossiers diplomatiques, le président Compaoré n’a jamais souhaité que son nom soit cité dans les négociations avec les preneurs d’otages d’Aqmi. Le chef de l’État, qui a conduit par le passé des médiations entre les Touaregs maliens et nigériens d’une part et leurs gouvernements respectifs d’autre part, a « gardé des contacts utiles dans ces communautés », souligne un de ses proches.

Le Burkina est d’autant plus impliqué que parmi les otages encore retenus au Mali au 11 mars figurent l’une de ses ressortissantes, Philomène Kabouré, et son époux italien, Sergio Cicala. La première devait être libérée en même temps qu’Alicia Gómez mais aurait choisi de rester auprès de son mari.

Terrorisme au Sahel : Alger sonne l’alerte, Washington acquiesce


Ouestaf News-16-03-10
Terrorisme au Sahel : Alger sonne l’alerte, Washington acquiesce
mercredi 17 mars 2010


Ouestafnews - Les Etats-unis d’Amérique ont salué ce 16 mars 2010 l’initiative algérienne de réunir à Alger les pays du Sahel (dont quatre pays ouest africains) en vue de constituer un front commun dans la lutte contre le terrorisme.

Outre l’Algérie, les autres pays concernés par cette réunion sont le Tchad, la Libye, le Mali, la Mauritanie et le Niger.

Les Etats-unis « saluent la décision » de ces Etats qui par cette réunion veulent « collectivement faire face à la menace terroriste », affirme un communiqué du département d’Etat parvenu à Ouestafnews.

Depuis plusieurs années, les Etats-unis surveillent étroitement ce qui se passe dans la bande saharo-sahélienne, pour des questions de sécurité, mais aussi pour des questions geo-stratégiques..

La réunion d’Alger est consécutive à une série d’incidents, notamment des prises d’otages, qui ont fini par jeter le froid dans les relations entre le Mali d’une part et l’Algérie et la Mauritanie de l’autre.

Ces deux derniers pays reprochent aux autorités de Bamako d’être "trop" conciliants avec les islamistes radicaux, à l’origine des enlèvements dans les pays du Sahel.

« La région connaît ces dernières années une ébullition sur le front sécuritaire en raison de la recrudescence des actes terroristes et la montée en puissance des réseaux de narcotrafiquants », affirme le site d’information algérien algérie-dz pour expliquer les raisons de la tenue du sommet.

Mais, cette situation, « constitue un prétexte pour l’ingérence des grandes puissances dans ce vaste corridor », explique la même source rappelant que l’Union européenne aussi suit de près ce qui s’y passe.

Pour le site algérien, « l’odeur des intérêts est manifeste pour ces pays riches en ressources minières (et) les pays puissants tentent leur intrusion à tout prix ».

Depuis la transformation, du Groupe Salafiste pour la Prédication et le combat (GSPC, groupe islamiste radical algérien) en Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi), avec une volonté d’étendre ses opérations à tous les pays de la région, la sécurité est devenue une équation pour la plupart des pays du Sahel.

Avant même la rencontre d’Alger, les analystes ont observé un intense chassé croisé diplomatique dans la région.

Ainsi le ministre sénégalais des forces armées, Abdoulaye Baldé, a été reçu en audience à Nouakchott par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, selon l’Agence mauritanienne d’information (Ami, officielle) qui précise que le ministre était accompagné du lieutenant de vaisseau Farba Sarr, Directeur de la documentation et de la sécurité extérieure.

Le ministre sénégalais avait, à sa sortie d’audience, indiqué avoir évioqué avec le chef d’Etat mauritanien des questiuons « liées à la défense nationale ainsi que de la gestion de la frontière commune et de tous les fléaux pouvant graviter autour de cette frontière ».

Par le passé, des suspects mauritaniens recherchés pour des actes terroristes, ont été arrêtés au Sénégal avant d’être extradés chez eux par les autorités sénégalaises.

Au moment où la délégation sénégalaise séjournait à Nouakchott, un émissaire Mauritanien, Sy Adama, secrétaire général de la présidence, porteur d’un message du président Ould Abdel Aziz séjournait à Ouagadougou pour évoquer avec le président Blaise Compaoré les mêmes questions de sécurité, selon les médias burkinabés et mauritaniens.

La question des otages occidentaux encore entre les mains d’Al Qaida au Maghreb islamique était ici aussi au centre des entretiens, rapporent les mêmes sources.

Mardi 16 Mars 2010 Ouestaf News

L'abstention: "avertissement" à Sarkozy

L'abstention: "avertissement" à Sarkozy
AFP

16/03/2010 | Mise à jour : 10:13 Réactions (26) Ladislas Poniatowski, sénateur UMP de l'Eure, a vu aujourd'hui dans le très fort taux d'abstention au 1er tour des régionales "un avertissement à l'égard du président de la République", estimant que la majorité devait "s'interroger" sur son mauvais score.

"Je considère, moi, que le très fort taux d'abstention qu'il y a eu en France, c'est un avertissement à l'égard du président de la République", a déclaré Ladislas Poniatowski sur France Inter. "On sait qu'il y a eu beaucoup plus d'abstentionnistes à droite qu'à gauche, ça veut dire qu'il y a eu plus d'électeurs de droite qui ne sont pas venus voter", a estimé l'élu UMP.

Si "le FN résiste, ça veut dire qu'une partie de nos électeurs sont repartis vers eux", a-t-il poursuivi, et "là aussi, il faut s'interroger sur nous: est-ce qu'on n'a pas été clairs dans nos messages, est-ce qu'on a déçu?". Selon lui, "les leaders nationaux de l'UMP" ne peuvent pas considérer les abstentionnistes comme "une masse de gens à aller convaincre de venir voter". "La première tâche pour les convaincre, c'est de les écouter", a-t-il dit.

Steve Shehan en concert : "Awalin"

Steve Shehan en concert : "Awalin"




steve0shehan
September 28, 2009
http://www.steveshehan.com/ clip pour l'album Awalin de Steve Shehan et Nabil Othmani réalisé par Thibaut Castan sortie prévue le 3 novembre 2009 - en licence chez Naive - produit par Steve Shehan...
Le Télégramme.com
Evoquer Steve Shehan, c'est parler d'un des plus fins percussionnistes du monde : un musicien universel et éclectique aux collaborations innombrables (Peter Gabriel, Paul Simon, Bob Dylan, etc.). C'est à Djanet dans le désert du Sud algérien, que Steve Shehan a rencontré, en 1991, la culture et la musique touaregs. "Awalin", c'est la parole donnée au père de poursuivre l'oeuvre commencée ensemble autour de la musique touareg. Aujourd'hui, entouré de la jeune génération, Steve poursuit ce travail de collectage, de fusion et d'invention.

Tarif : De 14 à 6 €.

Lieu : Langueux (22360) / Le Grand Pré

Dates et horaires : le 18/03/2010, à 20:30

Belgique;Le milliard d'Albert II



Le roi des Belges Albert II à le 11 février 2010
Le milliard d'Albert II
16/03/2010 à 19h:32 Par Lauranne Provenzano
jeune Afrique
© AFP La fortune personnelle du roi de Belgique Albert II s’élèverait à un milliard d’euros, selon la presse belge. Un montant astronomique que dément la Couronne.

Si la valeur d’une polémique se mesurait en dollars, la presse belge serait riche. Tout au moins le quotidien néerlandophone Het Nieuwsblad qui a lâché une petite bombe au royaume d’Albert II en révélant la fortune présumée du monarque : un milliard d’euros. Une somme aussitôt démentie par le Palais royal qui a jugé cette estimation « fantaisiste ».
Pourtant, le quotidien belge s’appuie sur les dires d’un spécialiste financier, Thierry Debels, qui publiera bientôt L'argent perdu des Cobourg, un ouvrage sur le patrimoine de la dynastie belge. Au sujet des avoirs royaux, l’économiste précise même qu’il s’agit probablement d’une « sous-estimation » puisqu’il n’est pas tenu compte des intérêts que, croit-il savoir, la famille royale engrange toujours en RD Congo (ex-Congo belge). L'un des principaux éléments de ce patrimoine serait constitué de participations dans l'ex-Société Générale de Belgique, absorbée par le français Suez.

Ma fortune pour un yacht !Ce n’est pas la première fois que l’on attribue au roi de Belgique un compte en banque bien garni, puisqu’en 2001, un livre l’avait « accusé » de posséder 10 milliards de francs belges, soit près de 250 millions d’euros. « Un montant tout aussi fantaisiste », raille aujourd’hui le porte-parole de la famille royale.
C’est d’ailleurs depuis cet épisode que le site internet de la dynastie des Cobourg publie les revenus royaux. « Le Palais royal tient à démentir formellement ce chiffre de 10 milliards (BEF). La fortune personnelle du Roi se compose en effet essentiellement d'une propriété immobilière sise à Châteauneuf de Grasse (France), d'un yacht dénommé Alpa et d'un capital financier qui n'atteint même pas le vingtième du montant publié (soit 12,5 millions, ndlr) », est-il écrit depuis 2001à la rubrique « Moyens » du site. La monarchie affirme par ailleurs que la fortune privée du roi s’élève (seulement ?) à 12,4 millions d’euros. Ce qui signifie que l’achat en 2009 par le couple royal d’un nouveau yacht de 27 mètres de long pour une valeur estimée à 4,6 millions d’euros a dû sérieusement grever leur budget…
A l’époque, l’affaire du yacht – jugé hors de prix par l’opinion belge - avait fait grand bruit. D’autant que quelques temps auparavant, Albert II avait dénoncé dans une adresse à la nation, le "caractère de plus en plus matérialiste" de la société. Tout bien calculé, après avoir investi plus d’un tiers de sa fortune dans un bateau, il risque de ne plus pouvoir mener grand train.