Azawad
Lors du rassemblement de solidarité avec les Touaregs de l’Azawad devant l’Assemblée nationale.
mardi 17 mars 2015par
http://tamazgha.fr/Tamazgha-a-fait-entendre-la-voix.html
La détermination de Tamazgha d’être aux côtés de celles et ceux qui se battent pour la libération de l’Azawad est intacte.
La situation appelait nécessairement à une action à Paris. C’est donc naturellement que Tamazgha a appelé à un rassemblement de solidarité avec les Touaregs de l’Azawad. Lesquels n’ont pas cessé depuis le 28 février, et à leur tête les femmes, de sortir dans les rues notamment à Kidal, pour dénoncer le document présenté à Alger comme étant un "accord de paix". Cette mobilisation au quotidien des populations était indispensable pour empêcher la délégation de la CMA présente à Alger de parapher la mascarade lors de la cérémonie prévue par les Algériens le 1er mars. N’étant pas à l’abri d’actes isolés de quelques brebis galeuses au sein des directions des mouvements qui composent la CMA qui aurait engagé le mouvement en paraphant le document d’Alger, il a fallu faire pression sur la délégation et montrer à l’opinion que la population de l’Azawad ne se reconnaît pas dans ces énièmes accords qui ont prévu la soumission de l’Azawad à l’Etat malien.
La situation appelait nécessairement à une action à Paris. C’est donc naturellement que Tamazgha a appelé à un rassemblement de solidarité avec les Touaregs de l’Azawad. Lesquels n’ont pas cessé depuis le 28 février, et à leur tête les femmes, de sortir dans les rues notamment à Kidal, pour dénoncer le document présenté à Alger comme étant un "accord de paix". Cette mobilisation au quotidien des populations était indispensable pour empêcher la délégation de la CMA présente à Alger de parapher la mascarade lors de la cérémonie prévue par les Algériens le 1er mars. N’étant pas à l’abri d’actes isolés de quelques brebis galeuses au sein des directions des mouvements qui composent la CMA qui aurait engagé le mouvement en paraphant le document d’Alger, il a fallu faire pression sur la délégation et montrer à l’opinion que la population de l’Azawad ne se reconnaît pas dans ces énièmes accords qui ont prévu la soumission de l’Azawad à l’Etat malien.
A Paris, il fallait relayer la position des populations de l’Azawad et interpeler les autorités françaises quant à leur responsabilité dans la situation que traverse l’Azawad.
Comme d’habitude, drapeaux amazighs, diverses banderoles et pancartes ont été déployés ce samedi 14 mars sur la Place du Président Edouard Herriot, devant l’Assemblée nationale à Paris. Les personnes ayant répondu à l’appel de Tamazgha ont écouté plusieurs orateurs venus soutenir le combat des Azawadiennes et Azawadiens pour leur indépendance et dénoncer la mascarade d’Alger.
Moussa ag Assarid, représentant de la mission diplomatique du MNLA auprès de l’Union européenne, a tout d’abord tenu à dire combien les Azawadiens sont sensibles au soutien des Amazighs à travers le monde. Il s’étonne que certains médias continuent à considérer comme accord un document qui n’est pas signé par l’ensemble des belligérants, un document que la Communauté internationale veut imposer à l’Azawad. Le représentant du MNLA précise que si la délégation de la CMA qui s’est rendue à Alger n’a pas voulu parapher le document qui leur est présenté c’est tout simplement parce que ce dernier ne répond pas aux aspirations du peuple de l’Azawad. "Les Azawadiens veulent la liberté, ils veulent vivre dignement sur leur territoire ! Et ils ne veulent pas du retour de l’administration et de l’armée du Mali sur leur territoire. Ils ne veulent pas que la Communauté internationale ignore leur existence" a martelé Moussa ag Assarid qui poursuit en affirmant qu’avec "la mobilisation qui se fait notamment à Paris avec les frères Amazighs, nous savons que le combat de l’Azawad bénéficie d’un écho international". Il ne pouvait pas terminer son intervention sans dire quelques mots à l’égard de l’Etat français qui continue à ignorer le cri de détresse du peuple de l’Azawad. Il estime que la France "doit assumer sa responsabilité pour aider à trouver une solution au conflit qui oppose l’Azawad à l’Etat malien, car dans d’autres endroits comme à Alger la solution n’a pas été trouvée. Il s’étonne que la voix de la France n’est audible que lorsqu’il s’agit de mettre la pression aux dirigeants des mouvements de l’Azawad afin de signer un document qui n’est pas en leur faveur". Avant de terminer, il a tenu de rendre hommage aux braves femmes de l’Azawad qui se battent avec de maigres moyens mais avec un cri du cœur entendu très loin.
Mahamane Adama Cissé, conseiller auprès de la Mission diplomatique du MNLA en Europe, a pris la parole pour remercier les participants et exprimer sa reconnaissance quant à ce qui se fait à Paris pour l’Azawad. Il a également tenu à préciser que l’Etat malien passe son temps à diviser les communautés de l’Azawad et les opposer les unes aux autres pour les empêcher d’atteindre leur objectif d’indépendance. L’Etat malien dont l’armée, selon le jeune Songhoy, a commis de nombreuses exactions dans lesquelles ont été impliquées, malheureusement, des membres de certaines communautés.
Ferhat Mehenni a également tenu à venir apporter son soutien et celui de la Kabylie aux Azawadiennes et Azawadiennes. Il précise que le Gouvernement provisoire de Kabylie soutient inconditionnellement la lutte de l’Azawad pour son indépendance, une lutte qui, selon Ferhat Mehenni, "aboutira aujourd’hui ou demain. Et le plus tôt sera le mieux, car selon le leader kabyle, il y aura moins de sang, moins de larmes, moins de souffrances et plus de prospérité économique, car enfin les Azawadiens vont s’atteler à développer leur économie, leur éducation, leur intelligence au lieu d’essayer d’acquérir des armes pour accéder à leur liberté". Concernant les accords d’Alger, Ferhat Mehenni les qualifie de mascarade. Des accords qui ne prennent pas en considération l’aspiration profonde du peuple azawadien. Ferhat Mehenni considère qu’Alger est le sous-traitant de la France qui a, en réalité, ordonné ces accords, qui les a tissés, qui les a conçus et qui en a confié la réalisation à Alger. Cela montre, pour lui, que la France est responsable de la continuité du drame azawadien et même de toute l’Afrique francophone. "La France maintient en Afrique des Etats qui ne doivent pas exister, des Etats qui mettent en difficulté la démocratie et qui ne peuvent vivre qu’en dictatures, lesquelles dictatures sont entretenues par la France. La France a une attitude réactionnaire, elle fait tout pour que l’Afrique rétrograde, régresse au lieu d’avancer" dira Ferhat Mehenni qui estime que "dans ce moment particulier, la France n’a pas à applaudir les accords d’Alger, des accords qui n’iront nulle part puisqu’ils sont déjà un échec". Il a terminé en appelant l’Elysée à ouvrir les yeux sur les réalités des changements profonds qui se sont produits en Afrique depuis un demi-siècle maintenant et aller vers une nouvelle géopolitique qui doit consacrer le droit des peuples à leur autodétermination. Pour finir, Ferhat Mehenni a tenu à dire que "l’Algérie n’est qu’un Etat colonial placé par la France pour continuer l’œuvre de colonisation, et la Kabylie ne le supporte plus : elle veut s’en débarrasser. Il faut que la Kabylie accède à sa liberté ; elle montrera ainsi la voie à tous les peuples et au monde entier que le pacifisme et que la démocratie triomphent chez des peuples qu’on a pris jusqu’ici pour des sauvages, car ils nous considèrent comme tels en Occident ".
Ahmed Aït Bachir, militant de l’autonomie de la Kabylie, a tenu à assurer le peuple de l’Azawad que le peuple amazigh est à ses côtés. "L’indépendance, la libération est entre vos mains" a-t-il dit aux Azawadiens. Quant à l’implication de l’Etat algérien dans les négociations entre l’Azawad et le Mali, il ne s’agit là que d’un piège car l’Etat algérien, à l’instar de l’ensemble des Etats qui gouvernent sur le territoire de Tamazgha, sont des Etats anti-amazighs et œuvrent systématiquement à l’éradication de l’Amazighité en Afrique du Nord pour lui imposer l’arabo-islamisme. Cela se fait avec la complicité de l’Etat français. Il demande à l’ensemble des Touaregs de s’unir pour mener le nécessaire combat pour la libération de leur Terre.
Ali Id Aïssa, Président de Tamaynut-France, a tenu à exprimer son soutien et celui de l’association qu’il représente au combat des Azawadiens. Il a tenu à rappeler que "selon les lois internationales, les peuples amazighs ont le droit à l’auto-détermination".
Yella, un militant du Mouvement pour l’autonomie des Chaouis, estime que l’Azawad est une entité ayant une langue, un territoire et un peuple, les Azawadiens. Ils ont donc toutes les prémices d’un Etat. Il s’étonne que les négociations et accords entre l’Azawad et le Mali ont toujours été parrainés par deux Etats : l’Etat algérien et la France. Il assure les mouvements de l’Azawad du soutien inconditionnel des Chaouis.
Masin Ferkal, représentant Tamazgha, prend la parole pour rappeler que ce rassemblement a été voulu pour exprimer la solidarité avec les Touaregs qui se battent dans l’Azawad contre l’oppression, l’injustice, la dictature et cette alliance internationale qui veut absolument anéantir l’Amazighité et le Touareg. Après avoir faire un bref rappel de la longue lutte des Touaregs qui remonte notamment au départ du colonialisme français en 1960 qui avait décidé d’annexer les Touaregs à des Etats créés de toute pièce par la France, il revient sur les derniers pourparlers entre les mouvements de l’Azawad et le Mali qui ont abouti à la mascarade d’Alger du 1er mars 2015. Laquelle mascarade, précise-t-il est rejetée par l’ensemble des populations de l’Azawad. Il a rappelé que les populations de l’Azawad, et en première ligne la femme, ne cessent de marteler depuis fin février qu’elles ne veulent que l’indépendance, rien que l’indépendance de l’Azawad. Il a dénoncé les pressions de la communauté internationale, à sa tête la France, sur les Mouvements de l’Azawad afin qu’ils signent les accords concoctés par Alger. Au passage, il dénonce l’attitude des autorités françaises qui ont refusé de délivrer un visa un une dirigeante du MNLA qui tenait à faire le déplacement pour participer au rassemblement de Paris. Il assure que Tamazgha s’inscrit dans une seule voie, celle de la lutte pour l’indépendance de l’Azawad. Même s’il faut s’attendre à de violentes réactions de la part des ennemis de cette indépendance. A ce sujet, il met en garde la communauté internationale quant aux exactions qui risquent de viser les populations civiles de l’Azawad en représailles à la non-signature des accords par les mouvements de l’Azawad. La communauté internationale, la France en particulier, doivent faire attention à ce que les exactions auxquelles sont habitués les Azawadiens ne se répètent pas. Il appelle la France à avoir un œil sur ce que fait Alger dans la région, car, selon lui, l’Etat algérien n’hésitera pas à réactiver ses réseaux terroristes-islamistes dans l’Azawad, ces islamistes qu’Alger se donne le droit de faire agir dans l’Azawad pour punir les Touaregs. La France ne doit pas cautionner le projet criminel de l’Etat algérien dans l’Azawad pour lequel tous les moyens sont bons pour saboter le projet indépendantiste de l’Azawad et afin d’associer le combat de l’Azawad au terrorisme islamiste. "Nous tenons à assurer nos frères Touaregs qui se battent dans l’Azawad pour leur indépendance et pour leur liberté que nous irons jusqu’au bout avec eux. Tant que le combat est un combat pour la liberté, pour la dignité, on sera là et on fera tout ! Et on fera tout pour faire entendre la voix de l’Azawad, la voix de la liberté, la voix de la dignité". Il a tenu, au nom de Tamazgha, à rendre un hommage particulier aux braves femmes touarègues qui n’ont pas cessé de se battre et se mettre en première ligne depuis janvier 2012. "Soyons solidaires de ce qui se passe dans l’Azawad. Soyons attentifs à ce qui se passera dans les jours qui viennent et restons mobilisés et prêts pour dénoncer toute atteinte aux droits des Azawadiens." a-t-il conclu.
Avant de clôturer la rencontre, Kami Bouchène, qui a animé le rassemblement, a tenu à remercier, au nom de Tamazgha et ceux qui se battent dans l’Azawad, celles et ceux qui ont répondu à l’appel de Tamazgha et a tenu à assurer les femmes de l’Azawad du soutien des femmes amazighes qui ont entendu leur voix qui ne les laissent pas indifférentes.
La Rédaction.
VIDEOS
Extraits des différentes interventions lors du rassemblement
Lecture de la déclaration de Tamazgha, introduction et clôture du rassemblement