lundi 10 novembre 2014

L’Afrique en manque d’infrastructures

http://blog.mondediplo.net/2011-02-11-L-Afrique-en-manque-d-infrastructures
vendredi 11 février 2011, par Philippe Rekacewicz
Le numéro de février 2011 du Monde diplomatique propose un reportage de Tristan Coloma sur les grands projets hydroélectriques en République démocratique du Congo (RDC) avec le développement du barrage Grand Ingadont le gigantesque potentiel de production pourrait, à terme, servir une grande partie des besoins d’Afrique subsaharienne. Ce complément cartographique donnera aux lecteurs une idée de la situation socio-économique de la RDC, et plus généralement de l’Afrique subsaharienne.
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Etat sanitaire et social du pays où 24 000 milliards de dollars dorment dans les couches géologiques
Sources : PNUD ; Banque mondiale ; Transparency International.
« Le bilan congolais est pour le moins paradoxal. La RDC fait partie des Pays pauvres très endettés (PPTE), écrit Tristan Coloma, alors même qu’elle regorge de matières premières, au point de se voir qualifier de scandale géologique. Selon l’analyste des affaires Stuart Notholt, cité par le magazine African Business en février 2009, les potentialités minières de la RDC sont évaluées à 24 000 milliards de dollars – équivalent au PIB cumulé de l’Europe et des Etats-Unis. » Si scandale il y a, c’est qu’avec un tel potentiel, la RDC affiche d’aussi tragiques résultats pour le développement humain.

TransportsRetour à la table des matières

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Un réseau de transport fragmenté
Sources : Banque mondiale ; Vivien Foster et Cecilia Briceño-Garmendia, « Africa’s Infrastructure A Time for Transformation », Agence française de développement et Banque mondiale, 2010.
Très fragmenté, le réseau ferroviaire et routier manque cruellement de connexions reliant les régions entre elles. En dehors de l’Afrique du Sud, la vétusté des routes et des voies ferrées entraîne de nombreuses interruptions dans le service. Certaines lignes restent fermées dans les zones de guerre ou de forte insécurité, alors qu’elles seraient vitales pour le développement de ces régions. Sans moyens de se déplacer, il est difficile d’installer et de gérer des infrastructures de santé et d’éducation : « Ttant que l’Afrique subsaharienne ne disposera pas d’un réseau de transport digne de ce nom, rappelle Benjamin Steck, directeur du Centre interdisciplinaire de recherche sur les mobilités (CIRTAI) au Havre, il est presque inutile de parler de développement. »

Ruralité et urbanisationRetour à la table des matières

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Un continent sans réseau urbain
Source : Nations unies, division de la population, base de données en ligne, 2008, 2009 et 2010. Carte extraite de l’Atlas du Monde diplomatique « Un monde à l’envers », 2009.
L’Afrique reste le continent le plus rural de la planète avec 600 millions de ruraux sur une population total d’un peu plus de un millard de personnes en 2010. Mais depuis une dizaine d’années, l’exode des campagnes vers les villes est spectaculaire par son intensité. A l’exception du Maghreb et de l’Afrique du Sud, il n’y a pas de « réseau urbain » bien hiérarchisé comme en Europe ou en Chine (avec un canevas de villes intermédiaires qui offrent des services spécifiques). Le modèle est plutôt monocéphale (ou unipolaire), avec en général une grande ville ou une mégalopole, éventuellement (mais pas nécessairement) une ou deux villes moyennes, puis directement les villages. Plusieurs immenses conurbations sont en train de se former : en Egypte, sur la côte du Golfe de Guinée et à la frontière des deux Congos avec Kinshasa et Brazzaville. Dans les pays les plus pauvres, l’essentiel de la population (jusqu’à 80 % ...) vit dans des taudis (lire « L’Urbanisation du monde », Manière de voir n° 114, décembre 2010 – janvier 2011).

ÉnergieRetour à la table des matières

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Potentiellement richissime
Source : Banque africaine de développement ; African Energy Atlas 2011.
L’Afrique peut compter sur un immense potentiel de production d’énergie renouvelable. Deux méga-projets son actuellement en cours d’étude. Le premier, soutenu par la fondation Desertec, est un projet intercontinental regroupant les pays du Golfe, le Proche-Orient, l’Afrique du Nord et l’Europe au sein d’un immense réseau de production, spécialisée selon les milieux géographiques : panneaux solaires dans le désert, éoliennes sur les côtes, barrages dans les montagnes... L’ensemble étant relié par un écheveau de lignes électriques de grande capacité. Le second, c’est la construction du Barrage du Grand Inga qui, avec ses 44 GW pourrait à terme « illuminer » une grande partie de l’Afrique subsaharienne. La RDC pourrait même exporter de l’electricité vers l’Europe et le Proche-Orient. Ces rêves énergétiques ne doivent pas nous faire oublier que le continent reste encore très riche en ressources fossiles, qui continueront d’être exploitées quelques décennies. L’Afrique du Sud est à l’heure actuelle le seul pays produisant de l’électricité nucléaire, mais les cinq pays d’Afrique du Nord ont signé des accords avec la France pour développer des projets de centrales nucléaires, à l’horizon 2020-2025.

Accès aux services de baseRetour à la table des matières

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Consommation d’électricité
Source : United Nations Statistics Division, Energy Statistics Database.

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En Afrique subsaharienne, les pauvres sans eau ni électricité
Vivien Foster et Cecilia Briceño-Garmendia, « Africa’s Infrastructure A Time for Transformation », Agence française de développement et Banque mondiale, 2010.

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Accès aux services de base en Afrique subsaharienne : en quinze ans, très peu de progrès
Vivien Foster et Cecilia Briceño-Garmendia, « Africa’s Infrastructure A Time for Transformation », Agence française de développement et Banque mondiale, 2010.

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Le téléphone portable règne en maître
Source : Telecommunications, International Telecommunications Union - online database.
Les deux gros consommateurs d’électricité restent deux pays fortement urbanisés, l’Egypte et l’Afrique du Sud. En quinze ans, la population ayant accès à l’electricité est passé de 20 % à 30 %, soit une augmentation de 10 % seulement, alors que l’accès à d’autres services de base (eau, toilettes et téléphone) n’a pratiquement pas évolué. L’accès à Internet reste très marginal dans les pays les plus pauvres (moins de 2 % de la population). Enfin, seule une toute petite fraction de la population la plus démunie du continent (moins de 4 %) à accès à l’eau potable et/ou l’électricité. Il n’est pas rare que les ménages soient équipés d’un téléphone portable avant même de disposer de l’eau courante ou de suffisamment d’argent pour nourrir correctement toute la famille.

SantéRetour à la table des matières

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Mortalité des enfants de moins de cinq ans
Source : Africa development indicators, Banque mondiale, 2007. Carte extraite de l’Atlas du Monde diplomatique « Un monde à l’envers », 2009.

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Espérance de vie
Source : Africa development indicators, Banque mondiale, 2007.

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Fuite des blouses blanches
Sources : Michael Clemens et Gunilla Pettersson, « Medical leave : A new database of health professional emigration from Africa », CGD Center for Global Development ; Organisation mondiale de la santé. Carte extraite de l’Atlas duMonde diplomatique « Un monde à l’envers », 2009.

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L’Afrique, grande perdante du développement
Source : Banque mondiale ; PNUD.
Pourtant estimées à des milliers de millards de dollars, l’exploitation des richesses minières et énergétiques n’ont pas accompagné — loin de là — le développement socioéconomique des populations. Pour l’essentiel des pays, les indicateurs d’éducation et de santé restent catastrophiques : en RDC, un enfant sur cinq meurt avant d’atteindre l’âge de 5 ans. L’Afrique est le seul continent sur lequel le développement humain stagne depuis ces dix dernières années. Mais que faire lorsqu’un seul médecin n’est disponible pour servir plusieurs dizaine de milliers de personnes ? Un Africain, en moyenne, vit trente à quarante ans de moins qu’un Européen.

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10 commentaires sur « L’Afrique en manque d’infrastructures »

  • permalien AdrTim :
    12 février 2011 @04h11   »
    Des états faibles, des politiciens corrompus et des ressources exploitées par les étrangers... Le cauchemar de Darwin semble s’être généralisé...
    Mais ou est passée l’époque de Senghor et des autres héros/héraults africains ?
  • permalien Charles :
    12 février 2011 @07h55   « »
    Il semble qu’il y ait une inversion dans la légende du graphique "Taux de scolarisation" entre les plus riches et les plus pauvres sur l’image "L’Afrique, grande perdante du développement".
  • permalien Yann Kindo :
    12 février 2011 @09h20   « »
    Merci pour tous ces documents.
    J’ai transmis aux collègues d’histoire-géo, cela devrait nourrir pas mal de cours....
  • permalien lotfibettaieb :
    13 février 2011 @16h43   « »
    merci,c’est très interessant
    ,je vais le transmettre à mes collègues d’hist-geo.
  • permalien Philippe Rekacewicz :
    13 février 2011 @17h42   « »
    @ Charles
    Merci beaucoup d’avoir signalé cette inversion (à force de cartographier avec des moufles, ça arrive).
    c’est réparé !
  • permalien Z.Fares :
    13 février 2011 @17h54   « »
    une doc passionnante et riche. 24.000 milliards de dollars une fortune qu’on empêche d’exploiter, Il faudra bien un jour que ce scandale éclate
    zahir Farès auteur "Afrique et démocratie" l’harmattan
  • permalien patf :
    14 février 2011 @07h38   « »
    En Ethiopie, il y a des ressources en eaux qui pourraient être développés au profit des habitants de ce pays mais aussi des pays riverains (Somalie, Erythrée, Djibouti). Ce pays engage également un programme de production d’électricité basée sur ses ressources hydrographiques, avec semble-t-il, de fortes réticences de la part d’investisseurs publics européens.
    Pendant ce temps, l’ONU poursuit des programmes d’envoi de nourriture depuis des années, restant dans l’urgence alors que le développement est oublié.
    Il est clair que dans cette région du monde on a oublié l’essentiel : le développement ne se fera qu’en investissant dans des infrastructures et non pas en demandant à un organisme international de faire la quête indéfiniment pour des populations qui n’en peuvent plus.
    On marche vraiment sur la tête.
  • permalien Kof Don :
    6 mars 2011 @13h06   « »
    Merci pour tout ceux qui veulent croire en un lendemain meilleure pour notre continent l’Afrique. Si volonté et unité y aient nous le pouvons. J’y crois fervemment mais, mais l’os à mon niveau c’est que la situation que l’Afrique traverse aujourd’hui aussi paradoxale que cela puisse paraître ce sont nous mêmes les africains qui l’ont crées. C’est pour cela je dis que si volonté et unité y aient nous le pouvons. Voir la concrétisation du projet INGA est l’un de mes voeux les plus chers. Nous ne pourrions pas entamer notre industrialisation sans énergie. Mais pour cela il faut nous ayions au moins conscience de ce fait.
    Vive l’Afrique !
  • permalien JL FULLSACK :
    28 avril 2011 @23h28   « »
    Cet article est d’un grand intérêt et il faut féliciter son auteur et la très bonne réalisation cartographique.
    Ce qui me gêne un peu c’est son titre : Il appelle à l’évidence à réaliser "Super Inga" et en fait le coeur de la solution énergétique pour l’Afrique. Ce qui suppose une énorme toile en infrastructures de transport d’électricité à très haute tension, qui nécessite non seulement des investissements pharaoniques ...mais dissipe aussi un quart de l’énergie en cours de route !
    Il faudrait d’abord s’interroger sur le type de production et son adéquation aux besoins -si variés- des populations africaines.
    En d’autres termes il faudra trouver une solution alliant les productions centralisées (type Inga, mais il y a au moins trois autres sites intéressants sur le continent) ou décentralisées (typiquement les miniréseaux et les systèmes individuels photo-voltaïques). Entre ce deux types de production on a des productions "intermédiaires" aux niveaux sub-régionaux et sub-nationaux (hydro, grandes centrales solaires, géothermie, éolien, biomasse, ...).
    Le débat doit donc être ouvert sur ces choix fondamentaux et non se concentrer sur les seuls grands barrages, dont on sait par ailleurs qu’ils sont très discutables ....
    Deuxième remarque : la cartographie montre le "réseau Desertec", certes sur une carte représentant "le continent utopique" mais à mes yeux Desertec est particulièrement discutable sinon choquant. J’en avais longuement argumenté ma critique dans un courrier à "mon mensuel préféré" après qu’il eût fait un long article sur ce projet. Je n’ai jamais eu de réponse, ni vu ne serait-ce qu’un extrait- de ma longue lettre.
    Néanmoins, je serais reconnaissant au Diplo s’il approfondissait ce débat et qu’il nous éclairait aussi sur les autres grandes infrastructures dont l’Afrique a tant besoin : transports, eau, télécoms et TIC, en veillant bien de ne pas ramener ces dernières à la seule communication mobile !
    Jean-Louis Fullsack
  • permalien hermaco :
    23 février 2013 @18h34   «
    Merci ... de quoi préparer un cours de géo pour mes terminales ...

vendredi 31 octobre 2014

L'Afrique Réelle N°59 - Novembre 2014

Sommaire :

Actualité :

- L'Algérie est-elle au bord du précipice ?
- Mozambique : la coupure nord-sud s'accentue

Livres :
Afrique : la guerre en cartes

Rwanda :
Le TPIR confirme sa jurisprudence : le génocide n'était pas programmé.

Préhistoire :
L'Afrique n'est pas le berceau de toute l'humanité


Editorial de Bernard Lugan :

A en croire les médias, l'Afrique serait sur le point de « démarrer » puisque son taux moyen de PIB est supérieur à celui du reste du monde. Or, il ne s'agit là, hélas, que d'une illusion fondée sur des chiffres qui ne tiennent aucun compte des tensions, des problèmes politico-ethniques, des héritages et des divers blocages que connaît le continent.

En dépit des effets d'annonce, et à l’exception d’enclaves dévolues à l’exportation de ressources minières confiées à des sociétés transnationales sans lien avec l’économie locale, la situation africaine est en réalité apocalyptique :

- la « bonne gouvernance » n'y a pas mis fin aux conflits,
- la démocratie n'y a résolu aucun problème,
- les crises alimentaires sont de plus en plus fréquentes,
- les infrastructures de santé ont disparu,
- l'insécurité y est généralisée,
- la pauvreté y atteint des niveaux sidérants. En 15 ans, le nombre de pauvres est ainsi passé de 376 millions à 670 millions ; il a donc doublé.

Nous voilà loin de la « méthode Coué_». Quatre grandes raisons expliquent ces échecs :

1) La priorité donnée à l'économie. Dans tous les modèles proposés ou imposés à l’Afrique sud saharienne, l’économie est toujours mise en avant. Or les vrais problèmes du continent ne sont pas fondamentalement économiques, mais politiques, institutionnels, ethniques et sociologiques.

2) Le refus d'admettre la différence car les Africains ne sont pas des Européens pauvres à la peau noire. Comme le dit le proverbe congolais: « l'arbre qui pousse sur les bords du marigot ne deviendra jamais crocodile ».

3) Le diktat démocratique imposé à l'Afrique a eu pour résultat la destruction de ses corps sociaux et le triomphe de la mathématique électorale, le pouvoir revenant automatiquement aux ethnies les plus nombreuses, ce que j’ai défini comme étant l’ethno mathématique électorale.

4) La démographie insensée et suicidaire qui va plus vite que la création des infrastructures, va provoquer de véritables cataclysmes dont il est difficile d'imaginer l'ampleur.

De plus, ne perdons pas de vue que la courbe de croissance africaine n'est que la conséquence des prix, par définition fluctuants, des matières premières; elle est donc à la fois fragile et artificielle. Cette croissance n'étant pas homogène, la différence est considérable entre les pays producteurs de pétrole ou de gaz et les autres. Enfin, les hydrocarbures font peut-être enfler les courbes de croissance, mais ils n'empêchent pas la faillite économique et sociale. Les exemples du Nigeria et de l'Algérie sont éloquents à ce sujet.
http://bernardlugan.blogspot.be/2014/10/sommaire-actualite-lalgerie-est-elle-au.html

samedi 8 novembre 2014

Merci !

daoud
Le Quotidien d’Oran le 08/11/2014
par Kamel Daoud
Quand il ne dort pas, un pays peut rêver. Et au final, le pays a toujours besoin de deux histoires : l’une pour le passé et l’autre pour croire en lui-même. Une success-story. Quelque chose qui raconte que [...]

Mali : Destination des djihadistes, narcotrafiquants et mafiosi

mafia
Par L’Aube le 7/11/2014
IBK au pouvoir, l’on croyait le Mali a l’abri des agitations de la pègre. Mais la réalité a vite fait de nous attraper. Si les narcotrafiquants et les djihadistes se sont lentement installés au nord du pays au fil des ans, la mafia a mis [...]

Mali: des militaires de l’ex-junte, dont Sanogo, inculpés pour meurtres

Sanogo
Par RFI le 8/11/2014 Le capitaine Amadou Sanogo, chef de l’ex-junte malienne en 2012 et 2013, est inculpé « de meurtre et de complicité de meurtres ». AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO
Deux affaires mettent en cause Amadou Sanogo, chef de l’ex-junte, au Mali, et ses hommes : celle [...]

Ce qu’il faut retenir du cas burkinabé

burkina
El Watan le 07.11.14
© El Watan Le monde change, l’Algérie reste. Notre régime fait exception, dans une région bousculée par l’aspiration des peuples à plus de libertés. Comment expliquer l’exception algérienne ?
Le soir, à l’heure du dîner, la télévision est invariablement branchée sur les chaînes [...]

Opération Barkhane : le Casa sanitaire monte en gamme à Gao

gao2
Air&Cosmos Le 07/11/2014 par Frédéric Lert
Le « Casa Nurse » est basé sur l’aéroport de Gao au Mali et peut intervenir sur l’ensemble du territoire malien. © Frederic Lert
En direct de notre envoyé spécial au Mali.
Depuis le début de l’opération Serval au Mali [...]

Minusma, un an après encore des efforts à faire : L’histoire de la MINUSMA au Mali

minusma
La présence au Mali des forces onusiennes fait suite à la lettre du Président par intérim de la République du Mali adressée au Secrétaire général, dans laquelle il était envisagé de transformer la MISMA en une opération de stabilisation et de maintien de la paix de l’ONU, et [...]

Réconciliation nationale: Quelle justice transitionnelle pour le Mali ?

theiere
Le jeudi 6 novembre 2014, un séminaire international de deux jours d’échange d’expériences sur la justice transitionnelle et la réconciliation nationale au Mali s’est ouvert au CICB(Bamako). Ce séminaire organisé par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme(FIDH) et l’Association malienne des droits de l’homme(AMDH) était [...]

L’opération Barkhane veut couper les routes des jihadistes au Sahel

gao liberee
L’opération militaire Barkhane, conduite par la France avec cinq pays sahéliens, s’attaque à couper les routes des groupes armés jihadistes qui « se jouent des frontières » dans cet immense espace désertique, menaçant de déstabiliser de nouveaux Etats africains.
Dans la bande sahélo-saharienne, les groupes armés « se jouent [...]

Mali: des militaires de l’ex-junte, dont Sanogo, inculpés pour meurtres

mediaLe capitaine Amadou Sanogo, chef de l’ex-junte malienne en 2012 et 2013, est inculpé « de meurtre et de complicité de meurtres ». AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO
Deux affaires mettent en cause Amadou Sanogo, chef de l’ex-junte, au Mali, et ses hommes : celle de la mutinerie de Kati où au moins six personnes ont disparu dont le colonel Youssouf Traoré, officier de l’armée malienne, et celle d’un charnier découvert en décembre 2013 près de Bamako, suite à une tentative de coup d’État contre l’ex-junte. Différentes procédures judiciaires sont en cours. 35 militaires sont inculpés, et quasiment tous ont déjà été arrêtés.
Avec notre correspondant à Bamako,
Sept militaires ont été inculpés et arrêtés « pour meurtre, complicité de meurtre », dans l’affaire de la mutinerie de Kati (à 15 km de Bamako) contre Amadou Sanogo, chef de l’ex-junte, qui a eu lieu le 30 septembre 2013. Ce jour-là, des hommes de troupe se rebellent contre leur mentor de l’époque, Sanogo. Un militaire rebelle est blessé par balle et au moins 5 autres sont portés disparus. On retrouvera plus tard leurs corps sans vie.
Parmi ces disparus, un seul officier de l’armée malienne, le colonel Youssouf Traoré, poids lourd de la junte, identifié grâce à des tests ADN réalisés récemment par des experts américains. Il n’entretenait plus de bonnes relations avec Amadou Sanogo, bombardé au grade de général, et était soupçonné d’être derrière la mutinerie contre le chef de l’ex-junte.
De source proche du dossier, l’instruction sur cette affaire suit son cours, et de nouvelles interpellations sont évoquées.
28 personnes inculpées dans l’affaire du charnier
Une autre affaire défraie la chronique : celle du charnier découvert début décembre 2013 près de Bamako, et contenant 21 cadavres de militaires, tous tués après avoir été arrêtés lors d’une tentative de coup d’État contre l’ex-junte.
L’instruction est bouclée. On attend la date du procès. A la barre, au moins 28 personnes inculpées seront présentées. Parmi elles, Amadou Sanogo, déjà inculpé « de meurtre et de complicité de meurtres ».
08/11/2014 à 17:45
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Le responsable de l’opposition burkinabè Zéphirin Diabré, à Ouagadougou le 8 novembre 2014.Le responsable de l’opposition burkinabè Zéphirin Diabré, à Ouagadougou le 8 novembre 2014. © AFP
Des représentants de l'armée ont rejoint les responsables de l'opposition, de la société civile et des chefs traditionnels et religieux du Burkina Faso pour la reprise samedi après-midi à Ouagadougou des négociations pour une transition civile, a constaté l'AFP.
Le colonel Auguste Denise Barry, bras droit du lieutenant-colonel Isaac Zida, actuel homme fort du Burkina, est arrivé à la tête d'une délégation de militaires pour prendre part aux débats.
Ces négociations sur une "charte de la transition" visent à définir le cadre des futurs pouvoirs civils intérimaires - gouvernement et parlement - qui géreront le pays pendant une année de transition, jusqu'à des élections présidentielle et législatives prévues en novembre 2015 au plus tard.
Alors que l'armée n'était pas présente ce matin à l'ouverture de la réunion, une délégation s'est rendue auprès du lt-colonel Zida pour lui demander d'envoyer des représentants, ce qu'il a accepté, ont indiqué des responsables de l'opposition, Ablassé Ouédraogo et Bénéwendé Sankara.
Selon un membre de la société civile présent à l'entrevue, M. Zida a insisté auprès d'eux pour que des représentants de l'ex-majorité présidentielle du président déchu Blaise Compaoré soient aussi conviés aux débats, ce que refusent pour l'instant les autres parties prenantes de la transition.
"Dans un souci de réconciliation et de reconstruction, on ne peut pas exclure une partie du peuple. Il faut que l'ex-majorité participe aux organes de transition, aussi bien le gouvernement que le parlement transitoire", a déclaré M. Zida, selon les propos rapportés par le membre de la société civile.

08/11/2014 à 17:13
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Le chef présumé de Boko Haram, Abubakar Shekau. Le chef présumé de Boko Haram, Abubakar Shekau. © AFP
Le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram s'est emparé d'une localité proche de la frontière du Niger, après de violents combats avec l'armée nigériane, a appris l'AFP samedi auprès des autorités frontalières nigériennes.
La ville de Malam Fatori a été prise par Boko Haram après de violents combats avec l'armée du Nigeria dans la nuit de mercredi à jeudi, a indiqué à l'AFP un haut responsable de Diffa, située dans le sud-est du Niger, voisin du Nigeria.
Malam Fatori est une ville commerciale dans l'extrême-nord de l'Etat de Borno, au Nigeria, à seulement deux km de la frontière du Niger. Borno est le fief de Boko Haram, qui s'est emparé depuis le début de l'année d'une vingtaine de villes dans cette région du nord-est du Nigeria.
315 soldats nigérians ont fui à Diffa à la suite de ces combats et treize de leurs blessés sont toujours soignés à l'hôpital de la ville, a expliqué ce responsable qui a requis l'anonymat.
Les soldats nigérians ont été déjà rapatriés, a-t-il assuré. Une source sécuritaire à Diffa a confirmé ces informations, sans donner plus de détails. L'attaque de Malam Fatori a fait des dizaines de tués et une trentaine de blessés des deux côtés, a indiqué samedi la radio privée Anfani basée à Diffa.
L'attaque de Boko Haram contre Malam Fatori avait déjà été annoncé jeudi par un sénateur nigérian, mais il en avait donné une version différente. Selon le sénateur Maina Maaji Lawan, la ville n'avait pas été conquise, et les combats avaient opposé des militants islamistes à un détachement de la Force multinationale ouest-africaine composé de soldats du Nigeria, du Tchad et du Niger.
Installée au début des années 1990 pour combattre le trafic d'armes et les crimes transfrontaliers, la mission de cette force régionale a été étendue récemment aux combats contre Boko Haram. Le sénateur avait donné un bilan de 21 morts. Des habitants avaient fait état d'un bilan de 16 civils tués et affirmé que des dizaines d'insurgés avaient aussi péri.
L'armée nigériane n'était pas joignable dans l'immédiat samedi pour commenter la situation. Malam Fatori a déjà été plusieurs fois la cible de Boko Haram, a affirmé à l'AFP un habitant de Diffa, la capitale régionale du sud-est du Niger.
Depuis des mois, l'armée nigérienne a déployé un important dispositif sécuritaire pour prévenir des incursions de Boko Haram dans la région. Début mai, de violents combats avaient opposé, pour la première fois sur le territoire du Niger, des éléments de Boko Haram aux forces de sécurité nigériennes près de Chétimari, une localité située à une vingtaine km de Diffa, située à plus de 1.500 km de la capitale Niamey.
Plus de 10.000 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées depuis cinq ans au Nigeria dans les attaques de Boko Haram et leur répression féroce par les forces de sécurité nigérianes. Le conflit a également fait fuir de leurs foyers plus de 700.000 personnes, dont 105.000 sont réfugiées à Diffa, une zone aride souvent en crise alimentaire.

mercredi 5 novembre 2014

Et si le fédéralisme demeure la solution à la crise politico-militaire que traverse le Mali ?

Et si le fédéralisme demeure la solution à la crise politico-militaire que traverse le Mali ?
La majorité des Etats-nation confrontés à des demandes formulées par les minorités nationales qu’elles soient ethniques, linguistiques ou culturelles ont choisi le fédéralisme pour éviter des souffrances inutiles à leurs populations, une sale guerre aux conséquences désastreuses.
De même, plusieurs projets de nation building appuyés par la communauté internationale dans des situations post-crise reposent sur ce concept.
Le fédéralisme permet de tenir compte de nos différences pour négocier des espaces plus grands de liberté et d’action pour le bien de nos populations. Il est propice à la sauvegarde des droits fondamentaux de toutes les minorités à travers le Mali.
Le choix du fédéralisme est une tendance qui suit l’évolution du monde, car plus la mondialisation s’accentue, plus les communautés sentiront le besoin d’affirmer leur singularité, d’afficher leurs différences pour répondre aux aspirations de leurs membres. Il est indéniable que certains y verront une source de fragmentation, de division du Mali. Mais, pour peu qu’ils aient du bon sens, ils sauront qu’à travers celui-ci, nous pouvons tous appartenir à une même nation riche de sa diversité et basée sur une solidarité agissante, la recherche du compromis et du consensus, l’interdépendance et la coopération entre toutes les communautés culturelles.
C’est pourquoi, la solution de la crise actuelle que traverse le Mali devrait  s’inscrire dans une logique de refondation nationale en vue de libérer toutes les énergies créatrices des régions. Il faut ramener le pouvoir décisionnel là ou il jouira de la légitimité et de la confiance des citoyens parce que responsable devant eux.
La consécration du pluralisme politico-institutionnel et juridique ne provoquera nullement la fragmentation ou la déconfiture de l’Etat, car elle tiendra compte des nos valeurs culturelles positives, de nos réalités, de nos expériences universalistes et des exigences d’un Etat moderne. C’est un défi pour nos juristes d’inventer une gouvernance de l’Etat qui soit source d’une véritable libération des communautés. Cela requiert a priori un examen de notre conscience collective, une lecture saine de l’histoire loin de toute vision monolithique nourrie par une utopie nationaliste.
La refondation, dont il s’agit, vise un approfondissement de la démocratie, une reconnaissance du pluralisme de nos sociétés, une décentralisation politique (plus profonde) dans une république fédérale. Une nouvelle forme de l’Etat qui nous permettra de renouer avec notre histoire, nos territoires et nos cultures longtemps bafouées par des tentatives d’uniformisation et d’homogénéisation entreprises depuis plus de cinquante ans.
En effet, un constat s’impose de nos jours: l’Etat-nation a échoué presque partout dans la quête d’un développement harmonieux, d’une justice sociale, d’une équité à l’égard de tous ses membres et d’une solidarité agissante envers ses maillons les plus fragiles en vue d’une plus grande inclusion sociale, d’une intégration de toutes ses composantes.  A défaut d’être un facteur de paix de stabilité et de progrès pour tous, l’Etat-nation a failli particulièrement en Afrique subsaharienne pour devenir une source de désordre, de violence et d’anarchie ambiante.
Incapable d’assurer la sécurité des personnes et des biens et de surveiller ses frontières; il s’avère une préoccupation constante pour la communauté internationale. L’Etat-nation, par sa malgouvernance, a ruiné les équilibres qui sous-tendent l’interdépendance, la solidarité et la cohésion des communautés nationales. Pourtant dans la ferveur des indépendances, la plupart des pays africains ont adopté des constitutions-programme dans lesquelles, ils consacrent le caractère unitaire de l’Etat pour renforcer l’unité et la cohésion nationale.
En revanche, cette démarche de construction d’une identité nationale a été entreprise au mépris des réalités historiques, ethniques et régionales.
Les dirigeants d’alors avaient opté pour le parti-Etat qui est censé devenir ainsi le creuset de la nation.
Il s’agit d’ériger des remparts contre toutes les velléités sécessionnistes ou indépendantistes de certains groupes membres de la communauté politique nationale.  En l’occurrence, ils ont mis sur pied des appareils répressifs à travers un Etat monopolisant la violence de façon illégitime tout en  demeurant une entité exogène par rapport aux réalités sociologiques des populations.
Les élites émergentes avaient hâte de s’accaparer du pouvoir vacant au lieu de trouver des formes d’organisation politique qui traduisent la diversité et le pluralisme  de nos sociétés sur le plan politique, économique, social et culturel. Pour refléter cette triste réalité, les dirigeants du Mali indépendant avaient rédigé une Constitution qui consacre que <> et stipule que nous formons  << Un peuple, un but, une foi>>. De même toutes sortes de symboles ont été conçus pour faire écho à notre passé glorieux : l’empire du Mali. Cela au point de confondre le Mandé à l’Etat-nation du Mali.
Cette vision dogmatique, uniformisante et hégémoniste de l’histoire se sont beaucoup accentuée au fil des décennies. Elle s’est traduite par une entreprise implicite d’homogénéisation culturelle pour asseoir une identité nationale avec des héros mythiques, des légendes comme le Kouroukanfouga dans lesquelles chacun  devait se reconnaitre.
L’idéologie socialiste et la propagande nationaliste servaient de carcan destiné à gommer toute la riche diversité culturelle et politique de notre pays. Elles voulaient effacer voire anéantir la mémoire collective des différentes communautés et les repères partagés qui donnent un sens à nos vies. Les rébellions successives ont démontré la fragilité de l’Etat et l’échec de son projet intégrateur de toutes les composantes. La poursuite d’une politique d’assimilation et de marginalisation systématique des régions du Nord ont provoqué une fracture psychologique entre les Touareg et les dirigeants au lendemain de l’indépendance.
La gestion calamiteuse de la rébellion de 1963 avait laissé des cicatrices profondes et entrainé à jamais une crise de confiance entre la minorité touarègue et l’Etat malien.
En réponse à la méfiance grandissante des Touareg, le gouvernement de Modibo Kéita avait transformé le Nord en territoire-garnison, une prison à ciel ouvert avec un verrou sécuritaire afin de réduire toute velléité de révolte contre un Etat central répressif et coupé des réalités. Sous la deuxième république, le parti unique va poursuivre une politique de répression à travers une sédentarisation forcée des fractions nomades. Aussi dans l’ensemble des régions du Nord, le clientélisme et la corruption étaient encouragés par le gouvernement comme mode de participation des populations à la vie politique. Par ces pratiques, l’Etat  entendait s’assurer leur allégeance, sans mettre l’accent sur le développement des dites régions.
A travers les biennales artistiques et culturelles, les populations devaient faire les éloges du parti-Etat et de ses dirigeants pour manifester leur adhésion à l’idéologie du parti. Aussi, certains cadres du Nord étaient coptés pour servir de faire-valoir pour un régime qui souffre d’une carence de légitimité.
La troisième république confrontée à la résurgence de la rébellion touarègue avait entamé un dialogue qui a permis de mettre fin aux hostilités. Il s’en est suivi l’intégration de quelques Touareg dans les différents corps de l’Etat. Aussi, l’engagement a été pris de tout mettre en œuvre pour développer les régions du Nord. C’était sans compter avec la mauvaise foi et la cupidité. En effet, des réseaux mafieux au Sud comme au Nord ont vite fait de se livrer aux détournements des fonds débloqués par les bailleurs pour le bénéfice des populations, au marchandage de postes au sein de l’appareil d’Etat.  La décentralisation envisagée par le Pacte national a été généralisée à l’ensemble du pays de façon bâclée pour suivre des logiques contraires à l’approfondissement de la démocratie, la redistribution du pouvoir et des ressources au profit du Mali profond. L’élite n’a concédé qu’une coquille vide pour s’accaparer de la rente et la partager sur une base clientéliste.
Le multipartisme pour lequel les fils du Mali se sont sacrifiés en 1991 s’est transformé en un théâtre de boulevard. Il a accouché d’un Etat affairiste dirigé par une élite corrompue et divisé en factions pour le contrôle des ressources au détriment des populations les plus défavorisées du pays.
Le patrimonialisme, le favoritisme, la médiocrité et l’ignorance au carré caractérisent à merveille la gouvernance  de l’Etat dans le Mali démocratique. In fine, une crise de confiance s’est instaurée entre cette élite et les populations désabusée par rapport à la classe politique. Une culture de la violence a pris place à tous les niveaux.  La corruption politique a eu pour corolaire la délégitimation des institutions et l’effritement de l’Etat se traduisant par des rébellions et des coups d’Etat successifs.
Le Mali profond a beaucoup souffert de cinquante ans de marginalisation de ses populations rurales, de ses aires socioculturelles, de la répression des élites aux commandes à travers un Etat policier. La gestion affairiste de l’Etat par des kleptocrates a fragilisé le tissu social et ruiné les efforts de construction d’une conscience nationale. Le Mali a trop souffert du parti unique et d’une démocratie multipartiste folklorique basée sur le clientélisme, l’affairisme, l’achat des consciences et la prime à la médiocrité. Dans ce contexte, le Nord du Mali, longtemps considéré comme le Mali inutile, n’a connu que le détournement des fonds destinés à son développement, la répression de ses populations et leur marginalisation systématique avec la complicité de certains de ses cadres qui ont choisi de s’enfermer dans un nationalisme de bon aloi. Au fait, ils voulaient préserver leurs intérêts personnels liés sous les différents régimes.
En cinquante ans le Nord ne dispose pas d’infrastructures routières, sanitaires et socio-éducatives dignes de ce nom.  En cinquante ans d’indépendance, le Mali n’offre aucune perspective de développement ou de progrès aux populations du Nord, surtout aux jeunes en dehors de l’invasion, de la guerre, de l’occupation, de l’insécurité et de l’exil forcé vers le Sud ou en direction des pays limitrophes.
Bref, tout porte à croire que le Nord n’a point d’avenir dans le Mali tel qu’il est gouverné aujourd’hui. La nécessité s’impose donc de reformer l’Etat, de redistribuer le pouvoir politique pour permettre aux populations de prendre le contrôle des leviers de leur développement, de protéger leurs cultures et leurs identités.
Les Kel Tamasheq comme les Songhay, les Arabes les Peuls partagent ce sentiment d’injustice et d’abandon des régions du Nord avec la complicité des ressortissants des dites régions. Le Nord du Mali a besoin d’une autonomie véritable pour adopter ses propres institutions et réaliser des projets structurants pour l’avenir de ses populations et surtout de sa jeunesse. Dans cette mouvance, la refondation ne se résume pas à une décentralisation administrative mal maîtrisée qui n’a engendré que la multiplication des réseaux clientélistes et affairistes à travers le pays. Une décentralisation qui ne s’est pas accompagnée d’un transfert de compétences et de ressources au profit des collectivités ainsi créées.
Les Touareg bien qu’ils soient une minorité ont des droits comme tous les citoyens du Mali et ceux-ci méritent d’être reconnus, respectés et garantis par une Constitution fédérale. Ceux qui prônent leur extermination du fait qu’ils constituent une minorité dérangeante ignorent le sens de l’histoire.
Au lieu de plonger le pays dans une aventure guerrière, nous devons plutôt   chercher à retrouver le vivre-ensemble séculaire. Pour ce faire, nous devons avoir le courage politique de renouveler le pacte fondateur dans le cadre dune république fédérale et démocratique.
Aliou Hamadoun Yonfo, MAP, MA
Diplômé de l’ENAP du Québec
Journaliste et consultant en Communication,
Affaires Publiques et Gouvernance
Enseignant en économie internationale
Doctorant en sciences politiques
yonfo@hotmail.com
20 septembre 2014
http://nord-mali.com/index.php/analyses/item/1229-et-si-le-f%C3%A9d%C3%A9ralisme-demeure-la-solution-%C3%A0-la-crise-politico-militaire-que-traverse-le-mali-/1229-et-si-le-f%C3%A9d%C3%A9ralisme-demeure-la-solution-%C3%A0-la-crise-politico-militaire-que-traverse-le-mali-