« Le Temps des humiliés-Pathologie des Relations Internationales »
« Le Temps des humiliés » -par Bertrand Badie -Editions Odile Jacob
Pour le grand public, l’étude des relations internationales demeure celle des monstres froids, Etats calculateurs et rationnels s’exprimant dans le langage feutré de la diplomatie. Le Temps des humiliés, dernier ouvrage de Bertrand Badie, professeur à Sciences Po Paris, fait voler cette perception en éclats. Croisant sociologie des relations internationales et psychologie sociale, l’auteur dévoile l’importance des passions dans le jeu diplomatique. Son analyse porte ici sur l’humiliation, en tant que pratique des puissants et sentiment ressenti par les faibles.
Pour lui, l’humiliation de certains Etats faibles par « l’oligarchie » dominée par les Etats-Unis devient un usage toujours plus fréquent. S’il a toujours existé des Etats forts et d’autres faibles, un monde bipolaire contraignait naguère les puissants à courtiser les vulnérables, de peur qu’ils ne choisissent le camp d’en face. La chute de l’Union soviétique a permis aux vainqueurs de s’affranchir de cette obligation. Aujourd’hui, la seule « pression oligarchique » bannit du jeu normal des relations internationales certains Etats récalcitrants, tels que l’Iran.
QUÊTE DE PUISSANCE
L’histoire contemporaine ayant accumulé les actes d’humiliation, Bertrand Badie constate que la volonté de laver ces humiliations façonne les relations internationales actuelles. La quête de puissance de la Chine contemporaine répond à la façon dont Occidentaux et Japonais l’ont humiliée pendant un siècle. La fermeté de la diplomatie de Vladimir Poutine se nourrit d’humiliants souvenirs de mendicité de la Russie dans les antichambres du G7 durant les années 1990. Plus globalement, les pays émergents d’Asie et d’Amérique latine se sentent liés par « le ciment des humiliations passées », lequel facilite leur prise de position sur la scène internationale.
L’auteur reconnaît que ni les tentatives de « diplomaties antisystème » mises en place par certains Etats (Venezuela), ni la « violence non maîtrisée » (terrorisme salafiste) ne sont, jusqu’à présent, parvenues à modifier substantiellement le jeu diplomatique mondial. Plus complexe, les Etats humiliés peuvent eux-mêmes humilier certaines populations dont ils ont la charge, faisant d’elles (Touareg, Kurdes…) des sociétés doublement humiliées, promptes à rétorquer par la violence.
Afin de sortir de ce cercle vicieux, Bertrand Badie propose d’accepter la fin de l’hégémonie culturelle de la diplomatie occidentale et de ne plus regarder l’autre avec condescendance mais, au contraire, l’inclure dans une dynamique de partenariat, clé de la réussite de la mondialisation.
Le Temps des humiliés
par Bertrand Badie Odile Jacob, 256 pages, 24,90 € | ||
tamoudre Connexion Nous contacter RSS | 2014
Ibanakal Tourna a partagé le statut de Nasroune Walet Ouefane.
L’éducation, sans l’ombre d’un doute, est le plus important investissement que peux faire une communauté ou un pays afin de s’assurer un meilleur futur et un meilleur niveau de vie de sa population. De même, sans éducation l’avenir d’une communauté s’assombri. Ceci est encore plus vrai pour les communautés de la région de Kidal ; une région à l’espace géographique impitoyable, quasiment sans structures sanitaires et éducatives, et pour couronner le tout, un taux de chômage de la population locale qui avoisine les 80%.
Avant le déclenchement de la guerre entre le MNLA et le Mali, des espoirs commençaient enfin à naître dans le domaine de l’éducation enfantine. Malgré qu’il n’existe qu’un seul lycée dans toute la région de Kidal et aucune structure d’aide et d’appuis aux enfants des campements nomades souhaitant continuer leurs études secondaire, à travers de nombreuses campagnes de sensibilisations, nombreuses étaient les communautés qui ont consenties de grands efforts pour que leurs enfants aillent ou continuent leurs études dans la ville de Kidal. Aussi, nombreux étaient les acteurs locaux qui avaient des projets de création ou d’expansions de structures éducatives.
Ces nobles initiatives ont été d’abord brusquement freinées à cause de la guerre entre le MNLA et le Mali durant le premier semestre 2012. Le contrôle de la ville par les Islamistes d’Ansar Dine durant le reste de l’année 2012 a été fatal au système éducatif dans la ville car les hommes d’Iyad Ag Ghaly ont combattus une éducation laïque qu’ils ont jugée comme étant contraire à leur Sharia. L’endoctrinement des jeunes enfants a remplacé les matières scientifiques. Malgré le départ d’Ansar Adine à la suite de l’Opération Serval, l’éducation reste quasi-inexistante dans la région de Kidal, et ce, malgré les nombreuses tentatives des populations locales.
Tita Ag Bakrene, parent d’élèves à Kidal fait un constant sombre. "L’école est devenue aujourd’hui inaccessible à cause de la situation actuelle ajoutée à l’insécurité de plus en plus grandissante. Ceux qui ont les moyens financiers ont envoyés leurs enfants étudiés à Bamako. Certains s’attardent sur la possibilité du retour de l’école alors que les autres envoient leurs enfants dans des systèmes éducatifs informels. Les enfants qui ont connus l’école laïque avant la crise et qui n’ont pas d’autres options attendent son retour, mais en attendant ils trainent malheureusement dans les rues."
Aujourd’hui, la normalisation de l’éducation dans la ville de Kidal est freiné par certains groupes de la population locale, qui inspirée des pratiques d’Ansar Adine, s’opposent farouchement à ce qu’ils appellent une éducation laïque. A travers des séances de manipulations, et avec la bénédiction de certains pays dits démocratiques, ces groupes militent plutôt pour une éducation religieuse qui leur permettra d’asseoir leur pouvoir sur la population locale.
Alors qu’il est évident que la clef de l’amélioration du niveau de vie dans la région de Kidal passera inexorablement par un fort système éducatif laïc sans aucune coloration religieuse, Kidal se retrouve aujourd’hui comme un terrain de combat où s’expriment les intérêts égoïstes et tribalistes dans le but de manipuler les plus vulnérables et s’opposer à l’intérêt général. En prenant en otage la chose la plus sacrée pour la population de Kidal, ces groupes choisissent plutôt de se faire du mal à eux même car aucune autre partie autre que la population locale ne subira les conséquences négatives de ces terribles actions.
Pour Tita Ag Bakrene, ceux qui bloquent le retour à la normalisation de l’école dans la région pour des questions politiques "n’ont jamais pris le soin de demander l’avis des parents d’élèves encore celui des écoliers."
Abda Ag Kazine, le Maire-adjoint de la ville de Kidal tire une sonnette d’alarme. Pour lui, "l’avenir de notre jeunesse s’assombrie sans un système avec de fortes bases. Le manque d’instruction est le dénominateur commun de l’ensemble des problèmes des populations Touareg. Notre seul salut viendra le jour où notre taux d’éducation dépassera les 50% et que le taux de scolarisation des filles sera au moins autant élevé que celui des garçons."
Au nom de la région de Kidal, Abda Ag Kazine lance un appel à l’endroit de la communauté internationale. Il demande "son appui et celui de toutes les personnes de bonnes volontés pour ce peuple qui est pris en otage par ses leaders qui eux-mêmes sont souvent instrumentalisé par certaines politiques étrangères. et les politiques étrangères des Etats qu’il l’habites. Les enfants de la région se retrouvent à la merci de tous les dangers sans le retour d’une éducation de qualité. "
Tita Ag Bakrene continue en mettant en exergue les initiatives de la population locale. "Parce qu’il ne peut pas y avoir de normalisation sans l’éducation, des parents d’élèves ont rencontrés récemment Berk Koenders, le chef de la MINUSMA, pour qu’il milite fortement en faveur du retour de l’école à Kidal."
Par Nasroune Wallet Ouefane
http://toumastpress.com/actualites/dossier/societe/1077-education-region-kidal-richesse-danger.html
Avant le déclenchement de la guerre entre le MNLA et le Mali, des espoirs commençaient enfin à naître dans le domaine de l’éducation enfantine. Malgré qu’il n’existe qu’un seul lycée dans toute la région de Kidal et aucune structure d’aide et d’appuis aux enfants des campements nomades souhaitant continuer leurs études secondaire, à travers de nombreuses campagnes de sensibilisations, nombreuses étaient les communautés qui ont consenties de grands efforts pour que leurs enfants aillent ou continuent leurs études dans la ville de Kidal. Aussi, nombreux étaient les acteurs locaux qui avaient des projets de création ou d’expansions de structures éducatives.
Ces nobles initiatives ont été d’abord brusquement freinées à cause de la guerre entre le MNLA et le Mali durant le premier semestre 2012. Le contrôle de la ville par les Islamistes d’Ansar Dine durant le reste de l’année 2012 a été fatal au système éducatif dans la ville car les hommes d’Iyad Ag Ghaly ont combattus une éducation laïque qu’ils ont jugée comme étant contraire à leur Sharia. L’endoctrinement des jeunes enfants a remplacé les matières scientifiques. Malgré le départ d’Ansar Adine à la suite de l’Opération Serval, l’éducation reste quasi-inexistante dans la région de Kidal, et ce, malgré les nombreuses tentatives des populations locales.
Tita Ag Bakrene, parent d’élèves à Kidal fait un constant sombre. "L’école est devenue aujourd’hui inaccessible à cause de la situation actuelle ajoutée à l’insécurité de plus en plus grandissante. Ceux qui ont les moyens financiers ont envoyés leurs enfants étudiés à Bamako. Certains s’attardent sur la possibilité du retour de l’école alors que les autres envoient leurs enfants dans des systèmes éducatifs informels. Les enfants qui ont connus l’école laïque avant la crise et qui n’ont pas d’autres options attendent son retour, mais en attendant ils trainent malheureusement dans les rues."
Aujourd’hui, la normalisation de l’éducation dans la ville de Kidal est freiné par certains groupes de la population locale, qui inspirée des pratiques d’Ansar Adine, s’opposent farouchement à ce qu’ils appellent une éducation laïque. A travers des séances de manipulations, et avec la bénédiction de certains pays dits démocratiques, ces groupes militent plutôt pour une éducation religieuse qui leur permettra d’asseoir leur pouvoir sur la population locale.
Alors qu’il est évident que la clef de l’amélioration du niveau de vie dans la région de Kidal passera inexorablement par un fort système éducatif laïc sans aucune coloration religieuse, Kidal se retrouve aujourd’hui comme un terrain de combat où s’expriment les intérêts égoïstes et tribalistes dans le but de manipuler les plus vulnérables et s’opposer à l’intérêt général. En prenant en otage la chose la plus sacrée pour la population de Kidal, ces groupes choisissent plutôt de se faire du mal à eux même car aucune autre partie autre que la population locale ne subira les conséquences négatives de ces terribles actions.
Pour Tita Ag Bakrene, ceux qui bloquent le retour à la normalisation de l’école dans la région pour des questions politiques "n’ont jamais pris le soin de demander l’avis des parents d’élèves encore celui des écoliers."
Abda Ag Kazine, le Maire-adjoint de la ville de Kidal tire une sonnette d’alarme. Pour lui, "l’avenir de notre jeunesse s’assombrie sans un système avec de fortes bases. Le manque d’instruction est le dénominateur commun de l’ensemble des problèmes des populations Touareg. Notre seul salut viendra le jour où notre taux d’éducation dépassera les 50% et que le taux de scolarisation des filles sera au moins autant élevé que celui des garçons."
Au nom de la région de Kidal, Abda Ag Kazine lance un appel à l’endroit de la communauté internationale. Il demande "son appui et celui de toutes les personnes de bonnes volontés pour ce peuple qui est pris en otage par ses leaders qui eux-mêmes sont souvent instrumentalisé par certaines politiques étrangères. et les politiques étrangères des Etats qu’il l’habites. Les enfants de la région se retrouvent à la merci de tous les dangers sans le retour d’une éducation de qualité. "
Tita Ag Bakrene continue en mettant en exergue les initiatives de la population locale. "Parce qu’il ne peut pas y avoir de normalisation sans l’éducation, des parents d’élèves ont rencontrés récemment Berk Koenders, le chef de la MINUSMA, pour qu’il milite fortement en faveur du retour de l’école à Kidal."
Par Nasroune Wallet Ouefane
http://toumastpress.com/actualites/dossier/societe/1077-education-region-kidal-richesse-danger.html
Envoyer un commentaire