TEMPS FORTS
A votre avis, combien de fois l’Europe a changé de frontières en 25 ans ?
« Je vous salue habitants de la Crimée, citoyens russes »... Ainsi s’est exprimé mardi Vladimir Poutine, le président russe, après avoir signé l’acte rattachant la péninsule jusque là ukrainienne à la Fédération de Russie.
En moins de trois semaines, le dirigeant russe a modifié les frontières internationales, sans se soucier des lois ou des protestations ukrainiennes et occidentales.
Ce n’est toutefois pas la première fois que les frontières changent ainsi en Europe depuis la fin de la guerre froide, il y a un quart de siècle. En fait, la valse des frontières et des Etats a été importante, parfois négociée (Allemagne, Tchécolsovaquie), souvent combattue (ex-Yougoslavie, Kosovo, Géorgie).
La guerre-éclair de Crimée débouchera-t-elle sur un bras de fer plus grave avec l’Ukraine ? L’Europe est-elle entrée dans une nouvelle guerre froide ? Avant de répondre à ces questions, il est bon d’avoir en tête les précédents changements de frontières et de contours étatiques. Avec cette superbe introduction qui, en cinq minutes, nous fait parcourir 1 000 ans d’histoire, avant d’arriver aux vingt-cinq dernières années :
1
Une Allemagne au lieu de deux
Checkpoint Charlie, hier séparation entre Berlin Est et Ouest, aujourd’hui attraction touristique (Pierre Haski/Rue89)
Premier changement de frontière de l’après-guerre froide : l’Allemagne. Dès la chute du mur de Berlin, le 9 octobre 1989, le mouvement en faveur de la réunification des deux Allemagnes se développe en RDA, l’Allemagne de l’Est communiste.
A la veille de Noël à Leipzig, j’ai ainsi assisté à une intense négociation internationale qui aboutit – après de lourdes tensions – à un accord garantissant la frontière orientale de la future Allemagne réunifiée, la « ligne Oder-Neisse ». L’Union soviétique de Gorbatchev donne son feu vert, tout comme les voisins de l’Allemagne, Pologne et France en tête.
Le 3 octobre 1990, un Etat disparaît en Europe, la RDA, « avalée » par la République fédérale d’Allemagne. La fameuse phrase de François Mauriac – « J’aime tellement l’Allemagne que je préfère qu’il y en ait deux » – a vécu.
2
L’éclatement de l’URSS
Août 1991, le numéro un soviétique Mikhaïl Gorbatchev est en vacances en ... Crimée. Un groupe de putschistes conservateurs tente de prendre le pouvoir à Moscou, mais cette tentative de restauration de l’ordre déclinant échoue et précipite au contraire la fin de l’URSS.
C’est Boris Eltsine, président de la République soviétique de Russie, qui est le grand vainqueur de la crise politique de l’été 1991. Gorbatchev quitte la direction du Parti communiste soviétique le 24 août, et le parti qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant sept décennies est suspendu cinq jours plus tard.
Après une vaine tentative de transformer l’URSS en Communauté d’Etats indépendants, l’Union soviétique est dissoute le 26 décembre 1991. Quinze Etats indépendants sont créés sur les décombres de l’empire des Soviets :
- le morcellement de la partie européenne de l’« empire » (Ukraine, Biélorussie, Russie, Moldavie) ;
- les trois Républiques baltes (Lituanie, Estonie, Lettonie) ;
- les « Stans » d’Asie centrale (Kazakhstan, Tadjikistan, Kirghizstan,Ouzbékistan, Turkmenistan) ;
- les Républiques caucasiennes (Arménie, Azerbaidjan, Géorgie).
3
La fin de la Yougoslavie
La Yougoslavie est née en 1918, sur les décombres des empires austro-hongrois et ottoman ; elle a d’abord vécu comme monarchie jusqu’en 1945, puis sous un régime communiste à la sortie de la seconde guerre mondiale.
Après la mort de son dirigeant, le Maréchal Josip Broz Tito en 1980, le pays est en proie à des forces centrifuges nationalistes, à la fois dans les Républiques « riches » du nord qui en ont marre de payer pour les « pauvres », mais surtout en Serbie, la plus grande des composantes de la Yougoslavie.
La manipulation en 1989 du nationalisme serbe par Slobodan Milosevic, adepte d’une « Grande Serbie », exacerbe les tensions au sein de la Fédération. Le 25 juin 1991, la Slovénie et la Croatie, les deux Républiques les plus riches, proclament leur indépendance unilatérale, aussitôt suivie du début de la guerre avec la Serbie.
La Bosnie-Herzégovine proclame à son tour son indépendance le 29 février 1992, plongeant dans la guerre avec le tristement célèbre siège de Sarajevo.
Le démantèlement de la Yougoslavie se poursuit dans la douleur, avec les indépendances de la Macédoine, puis du Montenegro et la dissolution finale de l’ex-Fédération en 2006.
Carte de l’ex-Yougoslavie (« Atlas des peuples d’Europe centrale » de J. Sellier et A. Sellier, éd. La Découverte, 2002)
Les six Républiques constituant la Yougoslavie sont alors toutes indépendantes et reconnues en tant qu’Etats souverains :
- Slovénie (indépendante en 1991), membre de l’Union europénne ;
- Croatie (indépendante en 1991), membre de l’Union europénne ;
- Macédoine (indépendante en 1991) ;
- Bosnie-Herzégovine (indépendante en 1992) ;
- Monténégro (indépendante en 2006) ;
- Serbie, seule héritière de la Yougoslavie, seule depuis 2006.
Reste le cas à part du Kosovo.
4
Le divorce de velours de la Tchécoslovaquie
Comme la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie a vécu de 1918 à 1992. Mais à la différence des Balkans, l’éclatement de ce pays d’Europe centrale en deux Etats indépendants se fera pacifiquement. Après la Révolution de velours, qui fit tomber pacifiquement le régime communiste à l’automne 1989, le divorce de velours...
Bratislava, capitale de la Slovaquie, empire austro-hongrois et industrie lourde (Pierre Haski/Rue89)
Les Tchèques et les Slovaques, hier ensemble au sein de l’empire austro-hongrois – jusqu’à la naissance de la Tchécoslovaquie décidée dans les Traités qui ont mis fin à la Première guerre mondiale – ont finalement décidé de « divorcer » le 31 décembre 1992.
Ce sont les Slovaques qui ont pris l’initiative, à l’été 1992, et il n’aura fallu que six mois pour négocier la séparation des deux entités, non sans une démission du Président Vaclav Havel, le dramaturge et dissident devenu chef de l’Etat, qui refusait cette évolution.
Tchèques et Slovaques (« Atlas des peuples d’Europe centrale » de J. Sellier et A. Sellier, éd. La Découverte, 2002)
Les deux Etats voisins se retrouvent désormais au sein de l’Union européenne.
5
Le précédent du Kosovo
Le parallèle entre le Kosovo et la Crimée est avancé par la Russie pour montrer ce qu’elle considère comme l’hypocrisie occidentale.
Le Kosovo, comme la Crimée, était une région autonome au sein d’un Etat (la Serbie) mais dont la majorité de la population appartenait à un groupe ethnique différent, ici les Albanais du Kosovo, minorité musulmane dans un environnement majoritairement orthodoxe.
« Le Kosovo est le coeur de la Serbie » - slogan sur un mur de Belgrade, le 17 mars 2014 (Darko Vojinovic/AP/SIPA)
Tout comme les Russes de Crimée exprimaient leurs craintes vis-à-vis du nouveau pouvoir à Kiev, les Albanais du Kosovo avaient historiquement de mauvais rapports avec les Serbes, avec le mythe fondateur serbe de la bataille de Kosovo Polje, le 15 juin 1389 (« bataille du Champ des merles » en français) face à l’empire ottoman.
C’est d’ailleurs en commémorant le 600e anniversaire de cette bataille contre les ottomans que Milosevic a donné le coup d’envoi de sa politique nationaliste en 1989, avec les conséquences désastreuses que l’on sait.
Peuplement albanais : Albanie + Kosovo (« Atlas des peuples d’Europe centrale » de J. Sellier et A. Sellier, éd. La Découverte, 2002)
Mais à la différence de la Crimée – où les Russes n’ont souffert aucune discrimination du pouvoir ukrainien puisque l’armée russe est entrée en action 48 heures à peine après le changement à Kiev – les Albanais du Kosovo ont subi une décennie de discriminations, de marginalisation, de refus de négocier, avant de se proclamer indépendants.
Les manifestations des Albanais du Kosovo en 1981, réclamant le statut de République au sein de la Fédération de Yougoslavie, furent réprimées dans le sang. En 1997, après des années de répression, d’expulsions, les Albanais se lancent dans la lutte armée avec la création de l’UCK.
En 1999, la crise entre Belgrade et le Kosovo s’est internationalisée avec les frappes aériennes de l’Otan qui contraignent l’armée de Milosevic à se retirer du Kosovo. La région passe alors sous administration de l’ONU (Bernard Kouchner fut l’un de ses administrateurs, de même que Sergio Vieira de Mello, tué par la suite en Irak, dans un attentat suicide).
Après des années de tergiversations et de négociations, marquées par l’opposition de la Russie et la Serbie à l’indépendance du Kosovo, les Occidentaux ont choisi d’appuyer l’accession de la région au statut d’Etat indépendant reconnu internationalement.
A noter que le gouvernement du Kosovo ne contrôle pas environ 15% de son territoire, au nord, à peuplement serbe, et qui a fait à son tour sécession...
Le Kosovo est donc un Etat indépendant depuis 2012, mais toujours pas reconnu par Moscou, ni par Pékin.
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Blitzkrieg sur la Géorgie
Armoiries de l’Ossétie du sud (Wikipédia)
L’Ossétie du Sud et l’Abkhazie sont deux régions de Géorgie peuplées majoritairement de russophones. Elles ont fait unilatéralement sécession sécession dès l’accession de la Géorgie à l’indépendance en 1991, grâce, déjà, au soutien russe lors de brefs combats.
Depuis la guerre-éclair entre la Russie et la Géorgie, ces deux régions qui représentent environ un tiers de la superficie du pays, sont devenues « indépendantes », sous forte protection de l’armée russe.
Moscou a reconnu au mois d’août 2008 les indépendances de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. Mais selon Wikipédia, cet exemple n’a été suivi que par le Nicaragua un mois plus tard, par le Venezuela un an plus tard, puis par Nauru en 2009 et Tuvalu en 2011.
La « guerre des cinq jours » de 2008 entre Russie et Géorgie (Le dessous des cartes, par Jean-Christophe Victor, éd. Tallandier, Arte éditions 2011)
Une situation relativement similaire existe en Moldavie, avec la sécession de la Transnistrie, une région majoritairement russophone que revendique toujours le pouvoir moldave mais qui se heurte à la présence de l’armée russe. Moscou n’a toutefois pas, dans ce cas, reconnu l’indépendance de la Transnistrie.
L’impasse est totale dans ces trois régions sécessionnistes, le statu quo n’étant préservé que par la présence de l’armée russe.
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L’annexion de la Crimée
Il n’aura pas fallu trois semaines à Vladimir Poutine pour bouleverser la carte de cette région d’Europe orientale.
La carte de l’Ukraine, avant la sécession de la Crimée (« Atlas des peuples d’Europe centrale » de J. Sellier et A. Sellier, éd. La Découverte, 2002)
Le 22 février 2014, après les journées d’affrontement de Kiev qui firent une centaine de morts, un nouveau pouvoir s’est installé dans la capitale ukrainienne. Coup d’Etat pour les uns, révolution pour les autres.
Dès le lendemain, Rue89 publiait une photo montrant des Russophones de Crimée faisant la queue pour rejoindre des milices favorables à Moscou. Noustitrions l’article : « La prochaine guerre ? La Crimée, enjeu entre la Russie et l’Ukraine ».
Il ne faudra pas attendre longtemps. Moins d’une semaine après, de« mystérieux » hommes armés, sans insigne de nationalité ou d’unité, prennent le contrôle du Parlement et des aéroports de Crimée.
Qui sont ces hommes armés ? Le « mystère » n’en est pas un (Via Twitter)
Deux semaine et plus de 20 000 soldats russes plus tard, la Crimée a voté à plus de 96% selon les chiffres officiels pour le rattachement à la Russie, et des scènes de liesse ont accueilli ce résultat au sein des Russophones de Crimée.
Laurent Fabius a beau dire que c’est « la crise la plus grave depuis la fin de la guerre froide », tout dépendra désormais de ce que fera Vladimir Poutine, qui a gagné sa « bataille de Crimée » sans tirer un coup de feu.
Les Occidentaux savent bien que la Crimée est russe depuis longtemps, et n’a été « offerte » par Khrouchtchev à l’Ukraine qu’en 1954, à une époque où, pour reprendre la formule d’Hubert Védrine, ça n’avait pas plus d’importance qu’un transfert de terres entre le Languedoc Roussillon et Midi-Pyrénées.
« On ne pouvait pas imaginer que la Crimée et la Russie ne se retrouveraient pas »
Vladimir Poutine n’a pas dit autre chose ce mardi devant le parlement de Moscou :
« On ne pouvait pas imaginer que la Crimée et la Russie ne se retrouveraient pas. »
Si Poutine s’arrête là, le reste du monde protestera mais fermera de fait les yeux au nom de l’histoire. Mais si Poutine pousse son avantage en cherchant à faire éclater l’Ukraine, ou à en déstabiliser le nouveau pouvoir, cette crise changera de nature.
Les changements de frontière n’ont rien d’exceptionnel dans cette Europe post-guerre froide, même en faisant usage de la force. Mais le dépeçage d’un Etat indépendant par son voisin changerait la nature de la crise : on passerait du remodelage géopolitique à une ambition hégémonique. Poutine saura-t-il s’arrêter ?
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- je pense qu’il s’agit plus d’un remodelage géopolitique que d’une ambition hégémonique. Poutine veut reprendre ce que Khroutchev avait donné à l’Ukraine, sans doute veut-il la punir de vouloir enter dans l’UE. Pour lui, les russophones sont russes d’abord.
Même si la Révolution de 1917 est fort loin des préoccupations poutiniennes, il y a peut être des symboles à ne pas toucher. - Je crois que les occidentaux l’ont vraiment mauvaise pour deux raisons de plus en plus évidentes :
1°ils ont voulu gruger les Russes en faisant tomber le gouvernement ukrainien/ La réaction rapide de Poutine leur a coupé l’herbe sous le pied. A noté que c’était pas très malin de leur part d’aller négocier une sortie de crise pour voir s’enfuir le président dès le lendemain. Difficile de faire moins crédible face au russes.2° Durant ces événement, la Russie utilise les même « armes » et arguments qui ont permis bien souvent aux occidentaux de dépecer certaines parties du monde (Slovénie, Croatie, Kosovo, Irak ?). Le fais que les Russes en profitent pour se foutre de notre gueule doit pas aider les occidentaux à se dérider. - Si l’Europe a changé de frontières, la Russie aussi et ce n’est pas nouveau. Les décompositions recompositions de territoires ont toujours été plus ou moins rationnelles en fonction d’intérêts plus ou moins politiques, économiques, idéologiques, historiques et j’en passe.
Quant je vois la pagaille qu’arrive à mettre en France , les gouvernants dès qu’ils touchent aux périmètres des cantons et autres communautés de communes, ils ont l’air fin quand ils vont critiquer cela à une autre échelle.
Mais la question qui reste n’est pas celle des frontières qui bougent, mais des frontières tout court, et du morcellement de la planète par des esprits malades à vouloir la découper en morceaux.
Au fait, dans le temps au Canada, on disait « nation » à la place de « famille », bizarre , non ? - Merci pour cet article, qui relativise le bien fondé des protestations occidentales qui ont cours depuis quelques semaines (retenez moi ou je fais un malheur......diplomatique).Eh oui, le Kosovo ne fut pas autre chose qu’un découpage béni par les USA de l’administration Clinton. Et pour en faire un Etat tenu par des éléments mafieux, adeptes de toutes sortes de trafics avec l’Europe. Ah le proxénète kosovar, un grand démocrate qu’il convenait d’enrober avec les ailes protectrices de l’OTAN.Poutine rend aujourd’hui coup pour coup, et ses actions ne sont pas plus illégales que les actions occidentales au Kosovo (purification ethnique menée dans le nord du Kosovo par les Albanais contre les Serbes) ou en Libye (transformation du mandat de l’ONU - protéger Benghazi - en permis de déboulonner Kadhafi).A nous de prendre de la hauteur, et d’adopter un sens de l’observation impartial et critique.
Mais peut-être certains ne le souhaitent-ils pas, préférant finalement diaboliser Poutine, et revenir à une guerre froide aux mécanismes de raisonnement binaires : le « bien » occidental contre le « mal » venu de l’Est. - « l’armée russe est entrée en action 48 heures à peine après le changement à Kiev »Les discours partisans font toujours un peu sourire. Pourquoi « le changement » n’aurait pas de nom ? « un putsch » un « coup d’état », « une insurrection », « un pronunciamiento », en tout cas pas « une révolte » et encore moins « une révolution », puisque que c’est un pouvoir élu par le peuple qui a été renversé.D’ailleurs ce discours se confirme par le refus de reconnaitre la validité du référendum en Crimée, au point qu’il n’est même pas évoqué par Pierre Haski, dans cet inventaire de luttes pour plus de démocratie. Parce qu’il se confirme que le mouvement pro-européen est comme l’UE, viscéralement anti-démocratique et donc une réaction de tout le reste de l’article.
- Les prédictions de Pierre Nostradamus :
Si Poutine pousse son avantage en cherchant à faire éclater l’Ukraine, ou à en déstabiliser le nouveau pouvoir, cette crise changera de nature.
Quand ma tante en aura, elle pourra faire embargo sur les deux « classe Mistral ».
Ou pas, mais qu’il sache qu’on peut...
- Enfin un article à peu près rationnel sur le sujet !AMHA, Poutine ne prevoit pas de pousser au donbass ou vers odessa. Il compte sur les russophones d’ukraine. Apeurés par le nationalisme exacerbé des putschistes de kiev et par la chute de l’industrie qui suivra les premiers accord avec l’europe ils voteront comme d’hab pour le parti des regions (ou son heritier), ramenant tout futur gouvernement ukrainien vers une politique de grand ecart dont ils sont specialiste depuis 20 ans.
- Et ce qui devait advenir arriva, telle est la morale de cette histoire qui a surtout valu par le flegme imperturbable de Poutine devant l’agitation stérile de l’U.E. qui se retrouve maintenant avec un fardeau sur les bras : soumettre l’Ukraine à la diète grecque en échange de monnaie sonnante et trébuchante tout en espérant trouver des perspectives à sa population en grand danger d’être mise à mal par la restructuration du tissu industriel ukrainien laminé par sa perte probable de débouchés vers la Russie.
Déjà dans ces régions qui sont innervées par l’économie russe, les forces centrifuges sont prêtes à imiter la Crimée.
Car le rattachement à la Russie correspond en outre à une avancée sociale qui se marquera par un accroissement du niveau de vie pour la majorité de la population qui en bénéficiera.
J’ai comme un doute que les mineurs et les métallos du Donbass accepteront avec équanimité les potions amères que leur préparent, sous la férule du FMI, les nouveaux dirigeants de l’Ukraine.
À qui il ne restera bientôt plus que leurs plaines fertiles à soustraire aux petits paysans locaux pour les céder à la cupidité des grands groupes agro-alimentaires en appétit de grands espaces pour une exploitation industrielle intensive.
Une réforme agraire à rebours en somme qui sera le prix à payer d’une intégration à l’espace européen.
La gueule de bois n’est pas pour après-demain, elle est sans doute déjà pour demain. - La vidéo concernant les variations des frontières, et leurs chronologie est
intéressante à visionner ( même si elle dure + de 6 mn ) ...mais il manque
un truc qui l’aurait rendu plus intéressante encore : Le défilement des dates.J’ai noté que la zone la plus souvent perturbée au cours des siècles...
...est celle qui est la plus stable aujourd’hui : J’ai cité l’Allemagne ( les 2 ).L’Angleterre semble par contre avoir été relativement épargnée par les guerres
de clans ... si l’on ne tient compte que du principal ( hors Écosse et Irlande )
ex étudiant des chinois du FBI