lundi 9 décembre 2013

Sommet de l’Elysée: encore une rencontre pour rien

Slate Afrique
Les espoirs de paix sur le continent sont ruinés par nombre de dirigeants qui participaient à cette conférence.
C’en est donc terminé avec le sommet Afrique-France, dit Sommet de l’Élysée. La rencontre dont le thème portait sur la paix et la sécurité en Afrique s’est achevée le 7 décembre, à Paris.
Cette 26e rencontre franco-africaine a été éclipsée par la disparition de Nelson Mandela, le 5 décembre. Elle a aussi été marquée par la crise centrafricaine et le début de l’intervention militaire française dans ce pays. La France et une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement du continent se sont mis d’accord sur la nécessité de mettre rapidement en place, d’ici 2015, une force africaine de réaction rapide.
Seulement, comme le souligne l’ONG Survie, il y a fort peu à attendre des conclusions de ce sommet. La force de réaction rapide, proposée par le président français, va coûter cher. Et il est peu sûr que les autres pays de l’Union européenne veuillent participer à un tel projet. Par ailleurs, ajoute Survie, la plupart des dirigeants africains présents à Paris sont les premiers à représenter une vraie menace pour la paix et la sécurité du continent.

Antoine Glaser sur RFI : «La France est rattrapée par l’histoire africaine»

 RFI
Journaliste, écrivain, spécialiste de l’Afrique, Antoine Glaser a longtemps été rédacteur en chef de La Lettre du continent, un bulletin d’information qui s’intéresse spécialement à l’Afrique et à ses hommes d’influence. Il est le coauteur, avec Stephen Smith, du livre Comment la France a perdu l’Afrique (Calmann-Lévy, 2005).
RFI : La Françafrique, c’est fini, dit-on à Paris. Mais avec ce genre de grand-messe, la France et les pays africains se son-ils vraiment affranchis de leurs vieilles relations ?
Antoine Glaser : Pas réellement. On a l’impression qu’en fait la France est rattrapée par son histoire et particulièrement par l’histoire africaine. C’est assez impressionnant et fascinant de voir que finalement n’importe quel responsable politique français, de droite comme de gauche, une fois installé à l’Élysée, prend la mesure que c’est sur l’Afrique qu’il pourra faire la différence vis-à-vis de ses grands partenaires internationaux.
C’est assez étonnant de voir François Hollande affirmer que la France est une puissance mondiale. Certes, c’en est une, en raison de la puissance nucléaire qu’elle représente. Mais aussi bien sûr, on sent qu’il s’est totalement investi sur les dossiers africains.
 Antoine Glaser est journaliste et écrivain
Antoine Glaser est journaliste et écrivain
Démonstration militaire du régime à Benghazi (est de la Libye), le 8 novembre 2013, alors que cette région est en proie à une violence meurtrière.
06/12/2013 – Sommet de l’Élysée
N’aurait-il pas mieux valu, pour la France, ouvrir ce sommet à ses partenaires au sein de l’Europe ? Ça a déjà été le cas par le passé. On avait vu Angela Merkel se rendre à des sommets France-Afrique.
Angela Merkel était venue au sommet France-Afrique de Cannes. Elle était aux côtés de Jacques Chirac. Mais en même temps, c’est vrai aussi qu’on voit bien que parmi les partenaires européennes de la France, chacun reste dans son précarré.
Les Angolais désormais s’occupent du Portugal puisque l’Angola est quasiment plus riche que le Portugal. Les Anglais sont intervenus en Sierra Leone quand il y avait un problème. On a l’impression finalement que tout le monde accepte le fait que la France reste dans son précarré.
Même s’il y a un habillage onusien. Lorsque la France affirme intervenir avec un mandat des Nations unies, c’est elle, en effet qui, en aval et en amont, prépare les résolutions. Donc franchement, c’est la France qui , avant d’être à la manœuvre sur le plan militaire, l’est auparavant sur le plan diplomatique.
Et c’est une diplomatie d’influence. On a l’impression que c’est communément admis, d’ailleurs. Vous n’entendez absolument pas, par exemple sur la crise centrafricaine, David Cameron ou Angela Merkel, ni qui que ce soit finalement, qui s’exprime sur les conflits en Afrique, à l’exception de la France.
Si ce Sommet pour la paix et la sécurité a cependant été organisé, c’est parce que sur le continent africain, il y a aujourd’hui des défis qui se posent en terme de terrorisme notamment, qui sont finalement des défis qui concernent tout le monde ?
Absolument. Mais à partir du moment où voyez que la France intervient au Mali et que vous n’entendez pas vraiment la puissance de la région qui est l’Algérie, il ya un problème. Vous pensez bien que s’il n’y avait pas des problèmes entre par exemple l’Algérie et le Maroc sur le Sahara Occidental, vous auriez une coalition de lutte antiterroriste entre ces deux pays, qui pourrait en fait se coordonner avec les pays de la région.
On voit que l’Afrique est encore extrêmement balkanisée. Beaucoup de tensions entre frères ennemis qui empêchent la constitution finalement d’armées régionales africaines, voire même au niveau du continent.
La question se pose également au niveau des grandes puissances du continent. Vous n’avez jamais entendu parler d’un sommet entre le Nigeria et l’Afrique du Sud, pour pouvoir être un peu les leaders sur ce continent et dessiner des stratégies panafricaines. On n’en entend jamais parler. Chacun reste vraiment avec ses problèmes domestiques.
Alors quand le sommet de l’Élysée pousse à la mise en place de cette force d’intervention rapide africaine, pour tenter d’apporter des solutions africaines au conflit en Afrique, c’est complètement irréaliste du coup ?
Non, ce n’est pas du tout irréaliste. Mais on voit bien d’abord que l’Union africaine revient de très loin. Ils ont toujours prôné la non-ingérence dans les affaires politiques du voisin. Donc déjà on sent des réticences parmi un certain nombre de chefs d’Etat.
Deuxièmement, on voit qu’il y a deux positions parmi les Etats africains. Vous avez ceux qui sont pour la mise en place de coordinations et d’armées régionales, de forces d’intervention au niveau de la région, en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale, ou en Afrique australe.

Paris, Palais de l'Elysée.18 juillet 1967. Jacques Foccart, chargé des relations africaines sous de Gaulle, et Hubert Maga, président du Dahomey.
04/12/2013 – Sommet de l’Elysée
Et puis vous avez ceux qui sont pour une force d’action rapide, une force d’intervention rapide au niveau de l’ensemble du continent.
On voit bien dès lors que, bien sûr ce sont les grandes puissances – l’Afrique du Sud et le Nigeria – qui pourraient être beaucoup plus mobilisés, mais on voit bien que les chefs d’Etat n’ont pas les positions.
Et très franchement, on parle beaucoup d’équipements, de forces, de financement et de formation militaire. Mais qui va décider des mécanismes politiques d’intervention dans tel et tel pays ? A quel moment, lorsqu’il y aura un conflit de politique intérieure ? Même si la France propose de former 20 000 soldats par an, on est quand même très loin d’une capacité d’intervention.
Oui, c’est la question que j’allais vous poser. Qui justement pourrait décider ? L’Union africaine, l’ONU ?
J’ai entendu le président burkinabè Blaise Compaoré – que l’on sent beaucoup plus favorable à une force d’intervention régionale – expliquer sur RFI, qu’à partir de ce moment-là, ce serait évidemment au niveau de la Cédéao que la décision se prendrait. Est-ce que ce serait le président en exercice de la Cédéao ? Pour l’instant, franchement c’est assez fumeux.
Puis il faut quand même dire une chose. Moi, je me souviens – je ne suis pas tout jeune – en 1994, il y avait un autre François, François Mitterrand, au Sommet de Biarritz, qui évoquait déjà la mise en place d’une force d’action interafricaine la Force d’action rapide interafricaine qui s’appelait (Fari). Et vous voyez, on était en 1994. Ça fait quasiment vingt ans.
Donc la date de 2015 vous paraît pour le moins optimiste ?
Oui, mais on sent bien et c’est amusant, François Hollande s’est tellement investi, que ça va devenir le dossier prioritaire de la France.
En plus, vous savez, on ne peut pas dire que les militaires français soient mécontents. En fait 50 % des soldats français à l’extérieur de l’Hexagone sont en Afrique. C’est une façon pour eux aussi de sauver un peu le budget de l’armée française, à partir justement des conflits africains.
On a beaucoup discuté évidemment des questions militaires, des questions de sécurité pendant ce sommet de l’Élysée. On a parlé de questions morales également. Mais il a aussi été question d’économie et de climat. Et sur l’économie on a l’impression que François Hollande s’est plutôt adressé à sa propre opinion, à la population française ?
Absolument. C’était un sommet qui devait être uniquement consacré à la paix et à la sécurité en Afrique. Il y a eu un pendant avec un forum économique, où un certain nombre de rapports ont été présentés. Dont celui de l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine.
Et c’était assez étonnant de voir Hubert Védrine, qui a été quand même pendant des années ministre des Affaires étrangères et secrétaire général de l’Élysée, faire une déclaration affirmant que la France n’avait pas pris la mesure du nouveau contexte africain et de la bataille économique qu’elle doit y livrer. La France est en retard, selon lui. C’est comme si finalement la France s’était un peu endormie sur son pré-carré, n’avait pas vu arriver toutes les puissances émergentes qu’on voit depuis des années.
On parle toujours de la Chine, du Brésil. Mais c’est incroyable. Il y a l’Inde, il y a même les Turcs et d’autres encore. Et brusquement la France se réveille en disant : non mais alors, on est en train de faire le gendarme et les autres font le business.
Pour François Hollande les deux sont maintenant liés. Et c’est vrai que c’est plus facile à vendre en politique intérieure, au moment où il y a une crise sociale et économique, d’affirmer qu’en Afrique, dans les cinq ans, la France peut avoir 200 000 emplois, si elle investit dans les deux ans.
Donc on a l’impression que les deux sont liés, alors qu’avant il y avait simplement un point de vue moral (une dette notamment envers les tirailleurs venus mourir sr le théâtre européen pendant les deux guerres mondiales). Au-delà de la morale, maintenant il y a la sécurité et lez business.

Niger : Areva produirait vers fin 2015 début 2016 l’uranium d’Imouraren

 Agence Ecofin
Niger : Areva produirait vers fin 2015 début 2016 l’uranium d’Imouraren
 - Le group nucléaire Areva a remis à plus tard le démarrage de la production d’uranium dans la mine Imouraren, sa troisième mine après celles de l’Aïr et d’Akouta dans le nord désertique du Niger, rapport le 6 décembre l’agence Reuters.
« Nous pensons que la production à Imouraren débutera vers fin 2015 et début 2016 », a déclaré le chef de l’Etat du Niger, ajoutant que le « calendrier a été établi en tenant compte des préoccupations du groupe français ».
L’entrée en production d’Imouraren, prévue en 2012 a été repoussée à plusieurs reprises. Cette mine produira 5000 tonnes d’uranium par an et placera le Niger au second rang mondial des pays producteurs de ce minerai.
http://www.agenceecofin.com/uranium/0912-15785-niger-areva-produirait-vers-fin-2015-debut-2016-l-uranium-d-imouraren
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Lire aussi

L’Algérie engage une médiation entre Touaregs du MNLA et le Mouvement arabe de l’Azawad

Maghrebemergent.com
L’Algérie s’est engagée depuis samedi dans une médiation entre le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA, Touareg) et son rival du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) afin de ramener une paix durable et assoir les conditions nécessaires pour le développement du Nord Mali, a indiqué lundi à Xinhua une source algérienne sous couvert d’anonymat.
Les négociations qui se déroulent, selon la même source, quelque part entre les villes malienne d’In Khalil et algérienne de Bordj Badji Mokhtar, regroupent des personnalités politiques et militaires des deux camps, dont Bilal Ag Acherif et Mohamed Ag Najem, coté touareg et Cheikh Ammi Younes Ezzaoui, coté arabe.
Cette médiation algérienne, convenue lors de la visite début novembre du ministre algérien des Affaires étrangères Ramtrane Lamamra à Bamako, vise, ajoute le même source, non seulement à ramener la stabilité politique et sécuritaire au Nord Mali mais également à apaiser les tensions entre les deux communautés qui vivent également à l’intérieur des frontières algériennes ; lesquelles s’étaient mortellement affrontées à la mi-août dernier.
Décembre 2012, le MAA avait déclaré que malgré « des petites divergences avec le MNLA », il entretient « de très bons rapports » avec lui.
Deux mois plus tard, la situation se dégénère lorsque le MAA attaque le mouvement touareg du MLNA dans la localité d’In Khalil.
Le mouvement arabe reproche à ses adversaires d’avoir saisi tous les véhicules des Arabes, vidé les commerces et violé les femmes.
Pour sa part, le MLNA qui ne voyait pas de distinction entre le MAA et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), accuse le mouvement arabe de s’être allié avec le MUJAO lors de la guerre qui a secoué le pays en janvier 2012.
Début novembre, le MNLA, le MAA et une troisième faction autonomiste, le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), ont annoncé leur fusion, même si sur le terrain tous les différends n’ont pas été aplanis.
http://www.maghrebemergent.com/actualite/breves/fil-monde/item/32605-mali-l-algerie-engage-une-mediation-entre-touaregs-du-mnla-et-le-mouvement-arabe-de-l-azawad.html

dimanche 8 décembre 2013

DÉCLARATION DU PRÉSIDENT JACOB ZUMA A PROPOS DU SOMMET FRANCE AFRIQUE : "Je ne trouves pas l’intérêt d'aller à un sommet France-Afrique, alors que la France n'encourage pas la démocratie que veut les peuples de ses colonies.

DÉCLARATION DU PRÉSIDENT JACOB ZUMA A PROPOS DU SOMMET FRANCE AFRIQUE :

"Je ne trouves pas l’intérêt d'aller à un sommet France-Afrique, alors que la France n'encourage pas la démocratie que veut les peuples de ses colonies. En effet la France renforce et consolide que ses intérêts dans ses colonies; dès qu'on veut la rappeler à l'ordre, elle n'hésite pas de déstabiliser les nationalistes qui trouvent gênant qu'après le soit disant indépendance, que les richesses du colonisé continu de nourrir l'économie du colonisateur. Nous voulons une Afrique forte et qui doit avoir un leadership encourageant; et non une Afrique que la France initie dans un processus de continuer à renforcer le pillage des ressources d'Afrique."

Le MNLA doit déposer les armes (Hollande)

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Entretien exclusif de François Hollande avec FRANCE-24Entretien exclusif de François Hollande avec FRANCE-24
Le président François Hollande a affirmé samedi que les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) devaient déposer les armes et engager un dialogue politique avec les autorités maliennes, lors d’un entretien sur TV5Monde, RFI et France 24.
« Le MNLA, groupe qui à un moment prétendu à l’indépendance du Nord-Mali, a été un auxiliaire pour la reconquête. Mais la situation aujourd’hui suppose que tous les groupes, mêmes ceux qui ont participé aux combats contre les terroristes, doivent déposer les armes et rentrer en politique », a déclaré François Hollande.

« La France dit qu’il est nécessaire de dialoguer, mais que le dialogue se fait sans les armes. Les seules autorités légitimes à utiliser la force, ce sont les Maliens et le président malien », a-t-il souligné.

La France avait été récemment épinglée par le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, qui l’avait accusée à mots couverts de passivité voire de naïveté à l’égard de la rébellion touareg.
Il faisait référence à la situation de Kidal, dans le nord-est du pays, qui échappe toujours au contrôle de l’Etat malien. Fief de la rébellion touareg du MNLA, Kidal est aujourd’hui une zone de non droit, en proie à l’anarchie et aux rivalités de groupes armés, en dépit de la présence de quelque 350 soldats français et environ 200 militaires de la Minusma, la force de l’Onu au Mali.

Craignant les représailles de l’armée malienne contre les populations touareg, Paris n’a jamais facilité le retour à Kidal des troupes de Bamako, dont 200 éléments restent cantonnés dans la zone.

Depuis l’arrivée à Kidal des troupes françaises fin janvier 2013, et la réinstallation du MNLA dans cette ville, Paris a constamment esquivé les critiques ou interrogations sur ses liens ou sa passivité supposée vis-à-vis de la rébellion touareg.
Les rebelles touareg avaient lutté, au côté des islamistes armés, contre l’armée malienne, s’emparant des deux tiers nord du Mali. Ils avaient ensuite été évincés par leurs anciens alliés, avant de revenir à Kidal à la faveur de l’intervention française.
Par France24
SourceFrance24

TOUAREGS : Une société organisée en tribus et confédérations

Publié le 7 déc 2013 - 2:36

touareg-ouagaLes Touaregs vivent dans cinq pays de l’Afrique et se repartissent en plusieurs tribus en formant une confédération.

L’origine des Touaregs serait berbère et ils seraient des descendants des tribus des premiers habitants de l’Afrique du Nord. Cette culture berbère se ressent à travers l’utilisation de l’alphabet tifinagh et la base linguistique qui est le tamasheq.
Les touaregs vivent sur le vaste territoire du Sahara en Algérie, en Libye, au Niger, au Mali et au Burkina Faso. Ils sont environ un million et demi de personnes vivant surtout en plusieurs confédérations et tribus.
Leur territoire est appelé Tinariwen ou désert qui prend d’autres appellations selon la géographie et la végétation. Ce désert où vivent les Touaregs est tantôt appelé Ténéré, Adrar, Azawagh, Hoggar, Tadmait, Tibesti, n’Ajjer, etc.

L’organisation sociale des touaregs comprend 8 tributs : les Imajeghen (tribus des nobles), les Imrad (tribus vassales), les Ineslemen (tribus maraboutiques), les Iraouellan (anciens captifs touaregs), les Iklan (esclaves noirs de jadis), les Bellas (esclaves libérés de langue songhaï, les Bouzous (esclaves libérés de langue haoussa), les Inaden (forgerons noirs, caste libre et fermée).

De nos jours, il existe 7 confédérations touaregs que sont : Ahaggar en Algérie et au Niger, Ajjer en Libye et Algérie, Aïr au Niger, Azawagh au Niger et au Mali, Adghagh au Mali, Tadamakkat au Mali et Oudalan au Burkina Faso.
Abdrahamane Dicko
Les échos

vendredi 6 décembre 2013

vendredi 6 décembre 2013

L'Afrique Réelle n°48 - Décembre 2013

Sommaire

Actualité :
- Sahel : La France seule et sans moyens
- Nigeria-Cameroun : le continuum ethno-religieux de Boko Haram

Economie :
Afrique du Sud : vers la catastrophe économique

Dossier :
Le Rwanda peut-il renoncer au Kivu ?

- La mainmise du Rwanda sur le Kivu (1996-2002)
- La seconde guerre du Kivu (2007-2009)
- La troisième guerre du Kivu et la fin du M23 (2012-2013)

Editorial de Bernard Lugan

Les élections comme seul remède ?

Elections, encore les élections, toujours les élections, rien que les élections !!! 
Hier en Côte d’Ivoire et en Libye, aujourd’hui au Mali et demain en RCA, les Diafoirus européens et américains n’ont qu’un seul remède à proposer : les élections. Or, cette version politique de la saignée ou du clystère chers aux médecins de Molière n’a jamais résolu le moindre problème africain ; quand elle ne l’a pas aggravé. Pour deux principales raisons :

1) Partout en Afrique les élections étant des sondages ethniques grandeur nature, chaque scrutin enfonce le pays dans la crise ethno-politique.

2) Les élections imposées à l’Afrique reposent sur une philosophie politique fondée sur l’individu alors que les définitions sociales et religieuses africaines sont fondées sur la communauté. Nous sommes donc en présence d’une incompatibilité philosophico-politique que l’actuelle fuite en avant démocratique ne fera pas disparaître.

La solution passe par le retour au réel ethnique et donc par l’abandon du postulat universaliste qui le nie. Mais pour cela, encore faudrait-il que les nantis du Nord cessent de vouloir imposer leur philosophie universaliste à l’Afrique, ce qui passe par l’abandon de l’idée du « village-terre » et l’acceptation de la réalité identitaire.
Combien faudra t-il encore de guerres et de massacres pour que les idéologues européens et américains admettent que les Africains ne sont pas des Européens pauvres à la peau noire, mais les héritiers de vieilles civilisations n’ayant pas vocation à devenir des « nègres-blancs ».

Après les guerres des années 1985-2000, une profonde recomposition ethno-politique s’est produite dans la région des Grands Lacs autour de deux pôles, l’Ouganda de Yoweri Museveni et le Rwanda de Paul Kagame.
Depuis 1996, le Rwanda occupe le Kivu congolais dans l’indifférence générale. Or, depuis plusieurs mois, en raison des exactions commises par les diverses milices qui se combattent dans la région, la communauté internationale a décidé de faire pression sur le Rwanda pour qu’il cesse son aide au M23, mouvement né à Kigali, porté à bout de bras par le régime du général Kagamé et composé d’anciens de son armée.

Aujourd’hui, le Rwanda est confronté à une nouvelle réalité qui est la question de l’éventuelle reconstruction d’un Etat congolais. Or, une telle politique qui remettrait en cause son « protectorat » de fait sur l’immense partie de la RDC qui s’étend du lac Albert au Nord jusqu’au lac Tanganyika au Sud serait mortelle pour le Rwanda qui « tire » 50% de son budget du pillage de cette région. Comme le pays ne peut vivre sans le Kivu, Paul Kagamé va donc tout faire pour torpiller la tentative de reconstruction d’un Etat congolais contrôlant l’ensemble de son territoire.

Uranium du Niger : Areva et la corruption en procès au Tribunal de Paris le 20 décembre… alors que se renégocie le prix de l’uranium !

Mediapart  le 5 décembre 2013 |  Par Patrig K
Observatoire du nucléaire – http://www.observatoire-du-nucleaire.org
Communiqué du 2 décembre 2013
Rassemblement à partir de 12h30 devant le TGI de Paris
- Areva use-t-elle de « méthodes relevant de la corruption » pour s’accaparer l’uranium du Niger ?
- Areva a-t-elle participé à l’achat d’un avion pour son ex-cadre devenu Président du Niger ?
- Areva pille-t-elle l’uranium du Niger depuis 50 ans pour alimenter le nucléaire français ?
Download.html?IDMSG=42478&PJRANG=2&NAME=
Issoufou (ex-Areva) et Hollande (Areva)
« Vous prendrez l’avion mon cher ? C’est Areva qui paye ! »
Vendredi 20 décembre 2013, à 13h30 au Tribunal de Grande instance de Paris, se tient le procès opposant Areva à l’Observatoire du nucléaire et son directeur Stéphane Lhomme, poursuivi également à titre personnel, accusés de « diffamation » par la multinationale de l’atome. Areva réclame des pénalités financières d’environ 25 000 euros (cf ci-dessous) dans le but d’obtenir la disparition d’une association dont l’activité agace, de toute évidence, le lobby de l’atome.


L’affaire a commencé il y a exactement un an, le 3 décembre 2012 (cf chronologie détaillée ci-dessous) : l’opposition parlementaire nigérienne accuse le ministre des finances d’avoir modifié de façon illégale le projet de budget 2013 …pour y faire figurer un curieux « don d’Areva » de 26 millions d’euros (le montant réel sera finalement de 35 millions).

Qui plus est, il est vite apparu que ce versement était directement affecté à l’achat d’un nouvel avion pour le président du Niger, M. Issoufou, dont il n’est pas anodin de rappeler qu’il a été auparavant… directeur d’une filiale d’Areva d’extraction de l’uranium du Niger !

Sur la base de ces éléments, mais aussi d’autres pièces édifiantes, l’Observatoire du nucléaire a alors dénoncé « une manoeuvre de corruption, probablement sur le plan légal et assurément sur le plan moral, par Areva qui entend ainsi perpétuer sa mainmise sur les réserves d’uranium du Niger« .

Areva a dans un premier temps nié la réalité de ce versement (cf dépêche AFP du 12 décembre 2012 : http://bit.ly/RqDteK ) et simultanément attaqué l’Observatoire du nucléaire et son directeur en justice. Depuis, Areva a multiplié les versions différentes de cette affaire, reconnaissant finalement – face aux pièces accablantes diffusées par l’Observatoire du nucléaire – la réalité du fameux « don ».

Mais, au delà du « don » en question et de l’ « affaire » de l’avion présidentiel, c’est en réalité le pillage et la contamination du Niger que l’Observatoire du nucléaire met en accusation. Depuis 50 ans, par l’intermédiaire d’Areva (auparavant la Cogéma), la France atomique contamine le Niger, assèche les nappes phréatiques, déplace les populations, et s’accapare l’uranium à un tarif si bas que le Niger reste à ce jour l’un des deux ou trois pays les plus pauvres du monde.

Il se trouve justement que les tarifs d’enlèvement de l’uranium sont actuellement en renégociations entre Areva et le Niger car arrivant à échéance… ce 31 décembre ! Le procès Areva/Obervatoire du nucléaire tombe donc à pic pour mettre en lumière la façon dont, aujourd’hui comme hier, la France continue de tirer les ficelles au Niger dont l’indépendance, datant de 1960, reste en fait très virtuelle.

Il est ainsi démontré, une nouvelle fois, que le nucléaire ne nuit pas seulement à l’environnement et aux êtres vivants mais aussi, tant au Sud que dans les pays riches, à la démocratie.







Ce que demande Areva en justice (cf assignation):

- une amende de 5000 euros contre Stéphane Lhomme (*) = 5 000 euros
- 3 publications presse de 5000 euros HT chacune = 18 000 euros TTC
- frais de procédure et de déplacement : au minimum 2 000 euros

Total : au minimum 25 000 euros !

jeudi 5 décembre 2013

05/12/2013 04:34:38
La France veut élargir le franc CFA aux pays lusophones et anglophones d'Afrique
Non, vous ne rêvez pas. L’ancien ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, préconise l’élargissement du franc CFA à des pays lusophones et anglophones comme le Nigeria, le Ghana ou l’Angola, afin de constituer « une vaste zone de stabilité monétaire » sur le continent africain.
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Hubert Védrine
Une proposition d'« élargissement » du CFA qui risque de faire polémique
L’ancien ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, préconise l’élargissement du franc CFA à des pays lusophones et anglophones comme le Nigeria, le Ghana ou l’Angola, afin de constituer « une vaste zone de stabilité monétaire » sur le continent africain.

Cette proposition intervient alors que des économistes africains protestent depuis des années contre le franc CFA considéré comme un instrument de domination coloniale et de contrôle des économies des pays africains concernés.
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« Nous proposons de l’élargir afin de constituer une vaste zone de stabilité monétaire. Nous pourrions y inclure des pays lusophones et anglophones, tels le Nigéria, le Ghana ou l’Angola », a dit M. Védrine dans une interview avec le Nouvel Observateur consulté par Ouestafnews.

« Nous verrons comment réagiront à cette proposition les chefs d’Etat africains que François Hollande réunit le week-end prochain à l’Elysée pour le sommet sur la paix et la sécurité sur le continent », a souligné l’ancien ministre.

L’ancien chef de la diplomatie française faisait le point sur les conclusions d’un groupe de travail qu’il a animé en préparation du Sommet dit « de l’Elysée » convoqué par le chef de l’Etat français François Hollande, les 6 et 7 décembre à Paris.

Ce groupe, qui comportait quatre autres éminents spécialistes (Lionel Zinsou, Jean Michel Sévérino, Hakim El Karaoui et Tidjane Thiam), doit remettre son rapport en 15 propositions, ce mercredi 4 décembre 2013, à l'occasion d'un grand forum économique France-Afrique qui réunit 560 chefs d'entreprise français et africains.

Cette rencontre se tient en prélude du sommet de l'Elysée pour « la paix et la sécurité en Afrique » qui aura lieu les 6 et 7 décembre 2013. Une vingtaine de ministres et quatre chefs d'Etat seront également présents.

Le Tanzanien Jakaya Kikwete, l'Ivoirien Alassane Ouattara et le Sénégalais Macky Sall sont attendus à ce forum aux côtés de François Hollande. En Afrique de l’Ouest, le Sénégalais Macky Sall et l’Ivoirien Ouattara sont tous deux considérés comme des chefs d’Etat arrivés au pouvoir grâce à la France et ses puissants lobbies en Afrique francophone.

La proposition d’Hubert Védrine remet au goût du jour l’accord monétaire qui lie la France à quinze pays du continent depuis 1972. La proposition ne manquera pas de relancer la polémique sur le rôle négatif de la France dans l’impossibilité d’avoir une monnaie unique ouest africaine, inscrit à l’agenda depuis plus d’une décennie.

Une situation qui essuie des critiques féroces de la part d’économistes du continent. Ces anti-CFA soulignent l’impact négatif de cette monnaie sur l’essor économique de ces pays.
Le Chapô est de la rédaction de cameroonvoice
Ouestafnews

La Libye en voie d'éclatement

Le Monde.fr |  • Mis à jour le 
La Libye en voie d'éclatement

Triste nouvelle, on vient de m'annoncer la mort hier soir tard dans la nuit de notre soeur, mere Ghaichata walet Mohamedine suite a ses blessures lors de la manifestation a kidal reprimer par l'armee Malienne