jeudi 30 mai 2013

GUERRE ET PAIX AU MALI : RENARD, L’EMPIRE DU MENSONGE



Renard, fauché, appauvri et sérieusement ébranlé par la crise du Gondwana, chapardant comme il peut dans les fermes acquises dans la jungle africaine nourricière, se trouva fort dépourvu, sans un euro fétiche pour faire face à la grogne permanente des tout-fâchés dans son terrier hexagonal. Se prenant pour Belzébuth, puisque jamais à cours d’idées traîtres, mais en panne sèche d’imagination, affamé de surcroît par la disette mondiale, le voilà qui, en bon connaisseur de l’Afrique nègre, entreprend de se servir dans le poulailler aux œufs d’or baignant dans une nappe insolente inflammable, à l’abandon dans le Mali nord d’un oubli crétin, livré à la canaille, où des coquins haut perchés, sangsues et consorts projetaient un émirat voyou de cancrelats, promis milliardaires au pays de cocagne, au dépens de l’aréopage de beaux plumages et de coloris de la diversité des oiseaux déplumés. Malheur !
Pour envahir la basse-cour malienne, avec l’accord des poules mouillées, de Koulouba au Blonba, et des autres volatiles plumés, nus devant le peuple, Renard avait introduit, en attente, dans le territoire, une espèce redoutée de chat sauvage, niché dans des grottes malfamées. Ce prédateur velu et poilu, d’aucuns le disent barbu affreux, moustachu sympathique, est capable de prendre le contrôle de la ferme en entier, en rasant tous les poulaillers d’un coup, passant à table poules rôties et poulettes fraîches, vampire du saignant croquant au clair du croissant lunaire. 
Un âne basané, làhilàha ilàlà, bâté de cupidité, èmènèlà, a servi, non de cheval de Troie, mais de bouc noir de proie. Tandis que le pays, aux abois de tant de lâcheté aviaire, se terrait face à l’invasion soudaine de ce félin barbare des steppes, le rusé se fait invité royalement à venir porter secours aux ouailles et pécheurs devant Chéitane, aouzoubilàhi. Il s’amène, cocorico, avec ses joujous volants, libellules de fer et aigles d’enfer, et, par mirages, ordonne à son petit monstre du désert de détaler pour s’évanouir comme prévu dans la nature. Et, le tour est joué : le renard est dans le poulailler, contre toute attente et vigilance ; il traque le serval en cavale. Il est félicité par ses compères. La fable finit là où la réalité se dévoile.
Et voilà la France accueillie en triomphe, ses forces en héros, son président en sauveur saint, par les pauvres victimes de sa supercherie, apparemment payante, qui marche au pays des Nègres miséreux, alignés à la mangeoire, soucieux de leurs panses, dépourvus de sens critique et de la moindre raison ; que dire de ces invertébrés chantant et dansant au pas d’une télé croupion, généreuse en louanges des anges et des mésanges, alléluia ! Le pays reflète les limites de l’intelligence de ses gouvernants ; les populations pensant naïvement qu’ils savent bien ce qu’ils font ; ce qui n’est le cas ni hier, encore moins aujourd’hui.
Le Mali, orphelin, fait semblant ; avec ces apatrides à la source du mal, prétendant encore au trône, comme si de rien n’était, dont l’obsession n’est rien d’autre que de parvenir au sommet pour assouvir leur goût de l’honneur, davantage se servir et asservir, avec leurs bandes de profiteurs, de jouisseurs et de ré-jouisseurs délirants, incapables d’envisager le sauvetage du pays, déconfit par leurs faillites personnelles, autrement qu’en poursuivant les mêmes inepties qui nous valent d’en être là, au fond de l’abîme de leurs incompétences. Ecoutez leurs discours, mais, c’est du RAP (Rien A Proposer). Je suis beau et fortuné est leur seul programme ; même si l’argent est volé, comme c’est généralement le cas.
Je prends ici le peuple malien à témoin. Après la mutinerie du 22 mars 2012, le pays était en ébullition avec d’un côté ceux qui pensaient qu’il fallait équiper notre armée de l’arsenal requis pour affronter et bouter les assaillants hors du territoire, un devoir de souveraineté imprescriptible ; et ceux qui, pleutres, s’échinaient, mordicus, à vouloir faire appel aux troupes étrangères au mépris de nos forces de défense et de sécurité, avec des discours de vendus éhontés sur le droit d’ingérence de la CEDEAO. Le sort en fut jeté. Aujourd’hui que la France est venue, et que les Etats-Unis, grands complices de ce stratagème d’occupation de la bande sahélo-saharienne, continuent à traiter tout le monde de nul (armée malienne, concept d’opération de la CEDEAO et de la France, MISMA), il faut bien que nous fassions le point, pour savoir qui peut prétendre dire quoi aux Maliens ? Qui, aujourd’hui, a droit à la parole, en vertu de quoi ?
Des plumitifs serviles, servals et cerbères, des marmitons, se sont réjouis très tôt, au lendemain de Konna, en demandant, railleurs, où étaient passés ceux qui se sont dits contre l’intervention étrangère. Depuis que la France s’est arrangée à aller toute seule à Kidal, sans nos soldats (chose prévisible), qu’elle a laissé les rigolos du MNLA, sous sa coupe, pavoiser à Kidal, jouant aux libérateurs libérés (le ridicule ne tue pas), et faire venir les troupes tchadiennes, à l’exclusion de l’armée malienne (il fallait bien s’y attendre), ceux qui n’avaient rien compris aux dessous de cette guerre ont bien fini par devenir sceptiques, tant soit peu, et ont commencé à se poser des questions. A la bonne heure !
Certains crédules, jusqu’à présent, veulent croire à une bonne foi de l’action française, là où le monde entier sait que, sous prétexte de combattre le terrorisme : « Sans aucun doute, les dirigeants occidentaux sont entrain de prendre les peuples pour des imbéciles, avec l’aide et le soutien de la presse, qui n’est plus qu’un organe de propagande des pouvoirs en place… poursuivant des intérêts financiers et géostratégiques », et rien d’autre (dixit Laurent Louis, député belge). Mais, il faudra que des Blancs (Français, Américains, Anglais) viennent nous certifier que leurs gouvernements sont dans la duplicité, pour que les Nègres daignent enfin écouter cette vérité dévoilée depuis fort longtemps. Et, il faudra un aveu de François Hollande, lui-même, pour que les braves gens cessent de douter. Sinon, ils sont désormais d’accord, puisque tout le monde le sait maintenant, que Sarkozy est l’instigateur du complot fomenté contre le Mali. Et, lorsque ce dernier a voulu faire la leçon de droit à Hollande, qui poursuit "son œuvre" à sa manière, en cherchant des couvertures onusiennes, il a aussitôt été convoqué devant le juge pour l’obliger à se taire, et ne pas donner des idées aux Nègres, jusqu’ici bons enfants, dupes et gais. 
Pourtant, le nouveau président français, que nous avions en estime, a raté l’occasion de se sortir du bourbier malien, parce que lui, comme les autres, ils confondent tous intérêts français et droit d’usufruit colonial. Le Mali n’est pas la Libye, ils le savent. Le Mali n’est pas la Côte d’Ivoire non plus, ça aussi ils le savent. Le Mali est le Mali, à nul autre comparable. Le comprennent-ils ? Certainement pas. C’est pourquoi, nous demandons à la France, pendant qu’il est encore temps, de revenir à la raison.
J’ai dit qu’ils sont en train déjà de voler notre pétrole, ce qui explique la ligne rouge infranchissable par nos forces vers Kidal, cherchant l’adhésion des chefs touareg à une logique qu’ils ont jusque là refusée, et attendant que TOTAL et le Qatar tarissent de nos puits, en faisant disparaître toutes traces de pompage. Les satellites permettent aisément de voir ce qui se passe derrière les lignes. Ils ont tué Kadhafi, entre autres, pour que l’Afrique ne dispose d’outils indépendants pouvant révéler leurs forfaits. L’Algérie étant prise en otage, l’assaut irrévocable suivra l’issue en Syrie, ou un évènement au sommet de l’Etat. A présent, ils vont en Chine (François Hollande) et en Russie (John Kerry) pour essayer d’obtenir le silence de ces derniers sur la frauduleuse exploitation de nos ressources. En échange de quoi ? Nous le saurons, de toute façon. D’ores et déjà, on invente des gisements nouveaux trouvés ici et là pour justifier et dissimuler l’origine du brut malien volé. Les Russes et les Chinois ne seront pas dupes de tremper dans leurs combines, car Dieu est de notre côté, et d’aucuns l’apprendront bientôt à leur dépens.
On nous parle du Mali proclamée « terre de jihad » par un apatride, qui ferait mieux d’aller régler les questions d’islam et de jihad dans son propre pays. La "jihad" est une chose sérieuse de la foi, et non un fantasme d’illuminés et de mécréants, mercenaires de la croisade des fils de Satan : les assassins. « Nul contrainte en islam », dit le Coran. Par quelle condescendance, des gens qui n’ont été nulle part des propagandistes connus de la religion, non contents de se livrer à des actes condamnables qui discréditent la religion mahométane, s’autorisent à venir reconvertir des musulmans plus pieux, on ne sait à quel autre dogme ? C’est pourquoi, nous prenons la communauté mondiale à témoin sur le caractère racial et raciste de cette manigance des puissances occidentales qui, après l’Irak et le Pakistan, jettent leur dévolu sur le Mali paisible. Aucun de ces nervis à leur solde n’a possession du Coran comme nos érudits de Tombouctou, de Gao, de Djenné, de Dia et dans tout le Macina. Alors, à quoi devons nous cette descente en enfer de possédés du diable, sinon la malveillance méprisante des puissants qui les manipulent ?
Les Maliens averis savent que ces histoires d’islamisme, de soi-disant AQMI, Ançar Eddine, Mujuao, Boko Haram, et autres âneries de MNLA, qui viennent agresser l’islam soudanais et la terre malienne, sont montées de main de maître par les Etats-Unis, l’Angleterre et la France, avec leur allié innommable, Israël, pour faire imploser les citadelles de l’islam et main basse sur les ressources des pays envahis, dont le nôtre. Le gouvernement nigérien aura tort de rester interdit, car ce pays ne sera épargné que si le plan diabolique capote chez nous. Aujourd’hui, c’est le tour du Mali. Nous, les patriotes, ne resterons pas bras croisés et résignés, et sommes résolus de mourir, pour notre dignité. D’autres ont fait ce sacrifice ultime avant nous. Leur moyen favori d’élimination, sans laisser de trace, est, d’après nos constats, le télé-empoisonnement (à distance), difficile à croire et vérifier, mais réel. Les méthodes en sont sophistiquées, mais sélectives et efficaces. Cela ne nous fera pas reculer.
Le faux communiqué récent de leurs services de subversion, qui ne vaudra rien de regrettable à la France ni à leur sainte alliance, à part des tentatives "ratées", "déjouées", des petites escarmouches, probablement de gros dégâts matériels réparables, et quelques sacrifiés pour différentes raisons, amplifiés par RFI, vise à faire éclater des bombes partout au Mali, notamment à Bamako, abattre des Maliens, le personnel de sécurité en premier, pour traumatiser la population, éliminer toute opposition sérieuse aux pouvoirs de scélérats manipulables qu’ils espèrent mettre en place, comme en Irak, créer des conflits de communautés par des assassinats ciblés, pour devenir maître incontesté du pays en désordre, et piller ses richesses à volonté, avec nos bénédictions et remerciements. 
Quand on fait des menaces aux Occidentaux, on sait où sont leurs pays et capitales ; leurs décideurs provocateurs ; leurs compagnies, agences et affaires lucratives ; leurs ambassades, missions et bureaux ; leurs troupes, délégations et bases ... Comment comprendre que cela finisse toujours par des cibles autres, africaines, maliennes, dans un terrorisme d’idiot sans objectifs ni revendications d’ailleurs, un jeu à faire péter des explosifs et donner la mort pour rien, en pays étranger, bien sûr. Par exemple, une bombe à l’ambassade ne tuera que des demandeurs de visa, des visiteurs et le service de sécurité non français, rarement plus. Assez de massacres. Il est temps que les équipes des pouvoirs en Occident qui ont tramé ces forfaitures ignobles soient interpellées et condamnées pour crimes contre l’humanité. Ils ne sont pas au dessus des lois, aussi puissants soient-ils.
Au lieu de nous pomper l’air avec des annonces d’AQMI « prises au sérieux », pourquoi menacer à nouveau la France quand on a déjà de ses otages en main ? Et, comment se fait-il que les prétendus ravisseurs n’en parlent pas dans leur adresse, s’ils en ont vraiment contre la France ? Pourquoi, jusque là, malgré la prétendue mort de certains de leurs chefs, tués par l’opération SERVAL de la France, a-t-on dit, les jihadistes n’ont pas évoqué la question des otages français comme moyen de chantage, mais, curieusement, ce sont d’autres "otages" qui sont libérés au Cameroun ? Merci. Les Français sont en droit d’exiger la vérité de leurs élus et gouvernements, quand un jeune français voulant marier une Nigérienne, une Noire, est froidement abattu avec son ami par d’autres que leurs ravisseurs neutralisés, et qu’on évoque le secret défense pour étouffer le crime abominable. Les parents des otages doivent comprendre qui véritablement les détient, car si c’était le fameux AQMI, il ne les aurait pas oubliés dans son message. Quel autre mensonge va-t-on nous servir ? Arrêtez ce jeu macabre ! Assez de vos bouillabaisses supposées lumineuses, qui ne sont que des idioties sanguinaires de dégénérés.
Pour les patriotes maliens, tout attentat au Mali est un acte de traîtrise de la France et alliés, dans le flot de mensonges qui a servi d’alibi à nous enrôler malgré nous dans la guerre de l’Occident contre l’islam. L’Arabie Saoudite est épargnée pour le moment, elle et le Qatar. Mais, ils ont tort de croire se mettre ainsi à l’abri, en coopérant, parce qu’ils ne savent pas de quoi ces lucifériens sans foi ni loi sont capables. Ils doivent se redemander qui a assassiné Rafiq Hariri ? Les vrais auteurs ont accusé la Syrie aussitôt, du faux. Et, pourquoi le prince Al Waleed Bin Talal, première fortune saoudienne, criblé auparavant dans un reportage piège ? Car ce sont les mêmes puissances, avec des cercles racistes, les mêmes démons, qui pensent se débarrasser de personnes gênantes en accusant d’autres cibles dans leur collimateur. Peuples du monde réveillez-vous, ils sont entrain de pourrir notre monde. A long terme, nous sommes tous morts, inexorablement. Donnez donc du sens à votre vie.
Le Mali, détrompez vous, ne sera la chasse gardée de personne. Et, les fauteurs de guerre et leurs complices criminels rendront tous des comptes pour leurs crimes commis contre ce pays, et tous les autres. Lorsqu’on a avancé que la CPI était un instrument créé contre l’Afrique, des avocats du diable avaient prétendu le contraire. Où en est-on aujourd’hui ? Leur objectif n’est pas la démocratie, mais l’insécurité, et l’humiliation du monde Noir.
François Hollande est bien le dernier à vouloir d’élections au Mali en juillet, pour des tas de raison faciles à deviner. Son « Je serai intraitable » n’est pas un lapsus, il est dit à dessein pour distraire les sots et faire croire le contraire. Si les élections n’ont pas lieu en juillet, que va-t-il faire ? contre qui ? en raison de quoi ? Allons ! Mais, si le cabinet malien est suffisamment simpliste pour croire que l’on a pas besoin « d’élections parfaites, régulières », en tolérant des scrutins bâclés ou tronqués, les Occidentaux sauront également comment tirer partie de ce zèle inattendu en leur faveur, au profit de Kidal, des contestations à venir. Les élections en juillet au Mali, franchement c’est de la foutaise. Non contents du maintien des dignitaires du régime ATT sans ATT, on veut nous faire faire des élections pour reconduire l’establishment de ce pouvoir honni et vomis de trahison nationale, grâce aux mécanismes de confiscation du pouvoir dans leurs textes ? Pour qui jouent ces artisans des conflits en Afrique ? Regardez ce qu’ils font à Madagascar, leurs combines pour réduire la grande île, la rendre ingouvernable.
Aujourd’hui, la preuve est faite que ces fauteurs de guerre internationaux cherchent par tous les moyens à nous plonger dans une guerre civile, en exacerbant les contradictions et tensions entre les communautés, aux plans religieux, ethnique, régional, en suscitant la méfiance, en créant la défiance, en brisant le lien de confiance, en nous amenant à nous détester, nous rejeter, nous haïr. Ecoutez la fronde sur RFI et France 24, et les caisses de résonnance de l’inconscience. Dieu est grand, Allahou akbar !
Le Mali des valeurs veille.

Mohamed Coulibaly
Président du Parti Solidarité
Président du Front de Solidarité Patriotique

mercredi 29 mai 2013

Les djihadistes ayant attaqué récemment le Niger viennent du sud libyen affirme le président issoufou. La Libye réfute cette affirmation et estime qu'elle fut accusé à tord par le président nigérien. l'extradition de plus de 1000 personnes dont la moitié est nigérienne est une conséquence direct de l'affirmation de Issoufou.


Les djihadistes ayant attaqué récemment le Niger viennent du sud libyen affirme le président issoufou. La Libye réfute cette affirmation et estime qu'elle fut accusé à tord par le président nigérien. l'extradition de plus de 1000 personnes dont la moitié est nigérienne est une conséquence direct de l'affirmation de Issoufou.
Nous estimons que les discours sur le terrorisme doivent se tenir de manière diplomatique sans indexer directement les pays voisins. Puisse que cela peut agrandir la menaces, dénouer les relations diplomatiques et déstabiliser davantage la zone.

Les dessous de la rupture entre AQMI et Mokhtar Belmokhtar



Le Monde.fr | 29.05.2013 à 20h06 • Mis à jour le 29.05.2013 à 20h59








Même au sein d'une organisation islamiste terroriste, les relations entre les hauts responsables et la base peuvent ressembler, banalement, à celles d'une entreprise. Une lettre, découverte dans un des quartiers généraux d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) à Tombouctou (Mali) après l'offensive qui a délogé les islamistes, montre les nombreux reproches qu'émettent des leaders de l'organisation à Mokhtar Belmokhtar, un des lieutenants les plus en vue, avant que ce dernier quitte AQMI pour former sa propre organisation en décembre 2012.

Son organisation sera ensuite à l'origine de la prise d'otages massive d'In Amenas, en Algérie, à la mi-janvier, et plus récemment des deux attentats-suicides contre l'armée nigérienne et le groupe français Areva au Niger. Un comble lorsqu'on découvre, dans cette lettre datée du 3 octobre, découverte par Associated Press et authentifiée par trois experts, que le leadership d'AQMI reproche notamment à Belmokhtar de ne pas avoir su monter une opération d'envergure malgré les moyens mis à sa disposition.

REFUS DE RÉPONDRE AU TÉLÉPHONE ET CRITIQUES SUR DES FORUMS

Les quatorze membres de la choura qui dirige AQMI n'hésitent pas à qualifier leur relation avec Khaled Abou El Abbas, le nom de guerre de Belmokhtar, de"blessure saignante". Leurs reproches sont clairement énoncés dans une trentaine de "bullet points" : ils rappellent que Belmokhtar refusait régulièrement de répondre à leurs appels téléphoniques ou de renvoyer des documents administratifs et financiers. Il aurait refusé de participer à une réunion à Tombouctou, estimant qu'elle était "inutile", et aurait critiqué l'organisation sur des forums, alors même qu'il refusait de communiquer via Internet avec le leadership, estimant que la connexion n'était pas sûre.


"Pourquoi les différents émirs de la région n'ont des problèmes qu'avec toi ? Toi, en particulier, à chaque fois ? Ont-ils tous tort, et notre frère Khaled, raison ?, se demandent, un peu ironiquement, les leaders d'AQMI. Abou El Abbas ne veut suivrepersonne. Il ne veut qu'être suivi et obéi."

Lire le portrait Le retour du 'gangster djihadiste' Mokhtar Belmokhtar

Au-delà des griefs quelque peu superficiels, le document révélé par AP montre que les différends entre Mokhtar Belmokhtar et AQMI avaient aussi beaucoup àvoir avec l'argent. On y apprend que l'enlèvement du diplomate canadien Robert Fowler et d'un collaborateur au Niger en 2008, effectué par Belmokhtar, n'a rapporté que 700 000 euros. Et, qu'au grand dam du leadership central, le djihadiste n'a pas attendu que les responsables d'Al-Qaida en Afghanistan soient informés de l'opération pour accepter l'argent.


"Plutôt que de marcher côte à côte avec nous avec le plan que nous avons imaginé, il a géré ce cas comme il l'a souhaité. Nous devons nous interroger, qui a mal géré cet important enlèvement ? Est-ce la conséquence d'une attitude unilatérale, comme celle de notre frère Abou El Abbas, qui a abouti à cette insuffisance : échanger un dossier de poids (diplomates canadiens !) contre une somme maigre (700 000 euros) !"

"QUEL COMPORTEMENT DOIT ÊTRE QUALIFIÉ DE MÉDIOCRE, JE ME DEMANDE ?"

Dans cette lettre, AQMI confirme que la politique de l'organisation est d'utiliser les rançons reçues lors d'échanges d'otages pour acheter des armes et mener des actions contre des cibles occidentales. Une politique qui était suivie par tous, sauf visiblement par Belmokhtar : "Nous avons donné à Abou El Abbas un montant considérable d'argent pour acheter du matériel militaire, malgré notre grand besoin d'argent à ce moment-là. (...) Abou El Abbas n'a pas participé à l'effort d'achat d'armes. Donc, quel comportement doit être qualifié de médiocre dans ce cas, je me demande ?"

L'attitude de Belmokhtar, consistant à ignorer les ordres du leadership d'AQMI pour tenter d'entrer directement en contact avec les hauts responsables islamistes en Afghanistan, a semble-t-il été un des points clés qui ont abouti à la rupture. Le document rapporte aussi que la branche maghrébine d'Al-Qaida n'a été en contact "avec le leadership central" que "quelques fois" depuis sa création,"malgré [ses] multiples lettres".

Cette rupture a finalement lieu en décembre, lorsque Mokhtar Belmokhtar annonce la création d'une nouvelle katiba, les "Signataires par le sang", et s'émancipe d'AQMI. Peu de temps après, il signera cette "opération spectaculaire" que ses anciens chefs réclamaient. Sa brigade prend en otage plusieurs centaines de personnes sur le site de production gazière d'In Amenas dans l'est algérien frontalier de la Libye. Trente-sept étrangers sont tués. Le 23 mai, il revendique l'organisation de deux attentats-suicides contre l'armée nigérienne et le groupe français Areva au Niger.

Interrogé par le Telegraph, Rudolph Atallah, ancien expert de l'antiterrorisme au Pentagone qui a authentifié le document, estime que ces coups d'éclat montrent surtout que Belmokhtar "envoie un message directement à ses anciens chefs en Algérie en disant : 'Je suis un djihadiste. J'ai le droit de m'émanciper'. Dans le même temps, il envoie un message directement à Al-Qaida, en disant : 'Regardez ces crétins incompétents dans le nord. Vous pouvez me parler directement'". Aucun pays occidental n'a encore confirmé la disparition du djihadiste, donné pour mort plusieurs fois depuis le début de l'année.

Ibanakal/L'Onu c'est une coopérative mise en place pour valider les plans d'action des 5 puissances qui disposent du veto:USA-RUSSIE-CHINE-FRANCE-ANGLETERRE...La coopérative donc ONU elle même est depassé par l'evolution du monde et est plus devenue au fils des ans une sorte de tiers monde des bureaucrates juste bons à debattre ...ce qui pousse parfois les 5 à se taper sur la gueule ailleurs que chez eux et demander un permis pour cela bien après les degats...


Calixthe Beyala:FRANCE-MALI-AZAWAD

FRANCE-MALI-AZAWAD

ALORS que la guerre au Mali se termine en queue de poisson manque de vainqueur ou de vaincu, que finalement rien n'y a changé, les soldats tchadiens sont rentrés chez eux, très heureux, non point parce qu'ils sont heureux d'avoir gagné mais parce qu'ils sont contents d'avoir échappé à la fournaise mortifère.
Tandis que Hollande tente d'habiller l'échec soldatesque en organisantdes élections présidentielles dans un pays divisé, - ce qui énonce déjà une non reconnaissance du prochain mal élu - la Principauté de Kidal située dans l'Azawad, affirme que des élections l'indiffère, qu'elle n'en veut pas.
Pendant ce temps, des soldats continuent à mourir pour rien, un peu comme en Afghanistan ! Reconnaître qu'on a perdu la guerre donnerait des idées à ces enturbannés d'arabes, à ces rigolards d'Africains ! Oh, le reconnaître c'est se pendre puisqu'il faut continuer à faire croire au reste du monde qu'on est les plus beaux, les plus forts avec nos matériels militaires sophistiqués. Il faut coûte que coûte nous faire craindre même si on est faible, si faible dans un monde qui ose nous dire que nous ne sommes que cela : des êtres humains comme les autres. Drôle d'endroit finalement que ce pays nommé République Française Malienne de l'Azawad .

Agadez: Les responsables de l’ex-résistance armée et ex-mouvements d’auto-défense s’insurgent contre ces attentats terroristes


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Mercredi, 29 Mai 2013 21:32
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Profondément affligés par les attentats tragiques perpétrés, le jeudi 23 mai à Agadez et à Arlit, les responsables de l'ex-résistance armée et ex-mouvements d'auto-défense (leaders-cadres et ex-combattants) se sont réunis à Agadez, le 26 mai 2013.
A l’issue de cette ré, les participants ont rendu publique une déclaration par laquelle ils ont fermement condamné les actes de terrorisme avant de réitérer leur total engagement pour la préservation de l’unité nationale et la consolidation de la paix au Niger et partout ailleurs. Il faut préciser que la déclaration a été signée, pour les responsables de l’ex-résistance armée, par Rhissa Ag Boula et Mohamed Anacko, et pour les Comités de vigilance et d’autodéfense, par Chérif Ould Ahmed et Alham Boubacar.
Dans cette déclaration, les responsables de l’exrésistance armée et ex-mouvements d’auto-défense condamnons avec la dernière énergie les attentats terroristes survenus à Agadez et à Arlit. Aussi, ils présentent leurs condoléances les plus attristées aux familles de nos vaillants soldats tombés sur le champ d'honneur; ainsi qu’à celle de l'ouvrier d'Arlit. De même, ils souhaitent un prompt rétablissement aux blessés. Les auteurs de cette déclaration constatent avec regret les dégâts matériels occasionnés sur l'usine de la Somaïr entraînant un important manque à gagner pour l'économie nationale et pour nos partenaires.
«Nous apportons tout notre soutien au Président de la République SEM. Elhadj Issoufou Mahamadou, au gouvernement et à nos forces de défense et de sécurité en cette douloureuse circonstance, et saluons la dextérité avec laquelle ce drame a été géré par les autorités nationales et régionales », ont tenu à souligner les responsables de l’ex-résistance armée et ex-mouvements d’autodéfense. Après avoir déploré ‘’les écarts de langage qui tendent à stigmatiser certaines communautés nationales’’, ils réaffirment leur « ferme engagement pour la préservation de l’unité nationale et la consolidation de la paix au Niger et partout ailleurs ».
Dans cette optique, ils ont exprimé leur entière disponibilité pour que lumière soit faite quant aux éventuelles complicités locales. Aussi, rappelle, la déclaration, « les leaders des ex-fronts, exmouvements, ex-comité de vigilance de Tassara (CVT), et exComités d'auto-défense (CAD) se sont toujours impliqués et ce depuis le déclenchement des événements de la Libye jusqu'à ceux du Mali, dans la consolidation de la paix, le renforcement de l’unité nationale, et la quiétude sociale. Ceci a permis d’éviter en partie à notre cher pays la contagion des événements du Mali ».
Après avoir suggéré au gouvernement la mise en place d'un cadre de concertation et d’actions pour accompagner l'Etat dans sa lutte contre le terrorisme, ils lancent « un vibrant appel aux gouvernements de l’espace sahélosaharien et à la communauté internationale pour aider à la stabilisation de la Libye ».
Le Sahel

La médiation burkinabè propose un "préaccord" sur Kidal


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Le Conseiller spécial du Président malien chargé de négocier avec les groupes armés du Nord-Mali à nouveau chez le président du FasoLe Conseiller spécial du Président malien chargé de négocier avec les groupes armés du Nord-Mali à nouveau chez le président du Faso
Mali : l’ONU a du mal à faire des soldats ouest-africains des Casques bleus
OUAGADOUGOU - Le Burkina Faso, pays médiateur dans la crise malienne, a proposé un "préaccord" pour permettre la tenue de l’élection présidentielle en juillet à Kidal, ville du nord-est du Mali occupée par des groupes armés touareg, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

"Nous avons reçu un document de travail de la médiation, sur lequel nous sommes en train de plancher", a déclaré à l’AFP Algabass Ag Intalla, membre de la délégation du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) présente à Ouagadougou. Basé à Kidal, le HCUA est une organisation cherchant à fédérer tous les groupes armés encore installés dans le Nord malien.

"Nous avons effectivement proposé un canevas pour leur permettre de travailler, mais on ne doit pas s’attendre à quelque chose de concret avant le week-end", a indiqué une source au sein de la médiation, évoquant un projet de "préaccord", sur lequel aucun détail n’était disponible dans l’immédiat.

La zone de Kidal est occupée par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), dont la délégation dans la capitale burkinabè a confirmé avoir reçu ce document, et un autre groupe armé touareg, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), désormais fondu dans le HCUA. Ils ont refusé jusqu’à présent le retour de l’armée et de l’administration maliennes.

Les autorités de Bamako ont rétabli leur souveraineté sur le reste du Nord grâce à l’intervention militaire franco-africaine lancée en janvier contre les mouvements islamistes armés liés à Al-Qaïda qui occupaient toute la région depuis 2012. "Les différents groupes touareg pourraient se retrouver ensemble pour travailler" sur "une plate-forme commune", a expliqué une source proche de la médiation, soulignant qu’il s’agissait d’un "souhait du médiateur", le président burkinabè Blaise Compaoré.

Reçues mercredi matin par Blaise Compaoré et son chef de la diplomatie Djibrill Bassolé, les délégations du MNLA et du HCUA se sont en effet retrouvées dans l’après-midi dans un grand hôtel de Ouagadougou, a constaté un journaliste de l’AFP.

Elles entendent discuter d’un "accord-cadre global commun" aux mouvements touareg, a affirmé Mossa Ag Attaher, porte-parole du MNLA.

Parti mercredi après-midi en visite au Japon, M. Compaoré, médiateur au nom de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a engagé lundi des discussions pour résoudre le problème de Kidal. Il a reçu successivement Tiébilé Dramé, émissaire de Bamako pour le nord du Mali, et les délégations du MNLA et du HCUA. De son côté, M. Bassolé a rencontré mercredi des membres du Front populaire de l’Azawad (FPA), une dissidence du MNLA.
AFP
SourceTV5

ODTE/Communiqué de presse : Attentas au Niger

L’ODTE (Organisation de la Diaspora Touarègue en Europe)

Communiqué de presse

Attentas au Niger
Profondément consternée par les attentats qui viennent d’être perpétrés au Niger, l’ODTE (Organisation de la Diaspora Touarègue en Europe) condamne sans appel de tels actes. Elle exprime sa compassion et sa solidarité aux populations et aux familles endeuillées par ces crimes.
L’ODTE renouvelle ses vives préoccupations devant les menaces qui pèsent sur les populations du Nord Niger et rappelle que cette région est déjà meurtrie par une insécurité diffuse causant le ralentissement des activités économiques. Une situation qui l’asphyxie et l’isole dramatiquement du reste du pays et du monde.
L’ODTE tient à rappeler qu’aucune stratégie sécuritaire efficace ne pourra s’élaborer dans cette zone saharo-sahélienne sans une implication directe des populations locales. Pour cette raison — que l’on ne saurait dissocier à long terme de la survie même du pays tout entier —, la préoccupation sécuritaire ne peut être séparée artificiellement des questions politiques et de gouvernance, questions qu’il faudrait impérativement traiter autrement que par le colmatage et le clientélisme habituels si l’on veut réellement et durablement trouver une issue à cet engrenage de violence..
L’ODTE attire l’attention sur les risques de dérapage qui peuvent installer le Niger dans une spirale infernale menant au chaos, comme au Mali voisin Elle appelle par conséquent les autorités nigériennes à plus de retenues dans leurs discours belliqueux.
L’ODTE réaffirme son engagement à œuvrer avec toutes les bonnes volontés pour contribuer à améliorer le sort des populations au Sahel.

L’ODTE (Organisation de la Diaspora Touarègue en Europe)
Lyon le 27 mai 2013

Libye - L'aéroport de Sebha fermé après l'enlèvement du chef d'une milice de la tribu Toubou

  •  AFP
  • mercredi 29 mai 2013 13:55


    Des hommes armés ont bloqué mardi la route menant à l'aéroport de Sebha (sud), conduisant à sa fermeture, pour protester contre l'enlèvement à Tripoli du chef d'une milice du sud libyen, a-t-on appris de source locale.
       
    Selon Adam Dazi, membre du conseil local de Sebha, "les membres d'une katiba (brigade) du sud libyen ont bloqué l'accès à l'aéroport de de la ville de Sebha, à 800 km au sud de Tripoli, pour réclamer une action du gouvernement pour libérer leur commandant Al-Lachi al-Mahdi, enlevé lundi à Tripoli".
       
    M. al-Mahdi, est membre de la tribu des Toubous et commandant d'une milice d'ex-rebelles qui ont combattu le régime de Mouammar Kadhafi en 2011. 
    Il a disparu lundi soir dans son hôtel à Tripoli. Les Toubous ont accusé le 
    gouvernement d'être derrière son enlèvement.
       
    Mais le ministère de l'Intérieur a indiqué dans un communiqué qu'il "n'avait aucune relation avec la disparition d'Al-Lachi al-Mehdi", dénonçant "les actes d'enlèvements et d'arrestation en dehors de la loi".
       
    Les Toubous, à la peau noire, qui vivent à cheval sur la Libye, le nord du Tchad et du Niger, sont impliqués depuis février dans des affrontements meurtriers avec des tribus locales du sud du pays, notamment à Koufra et Sebha.
      
    Enlèvements et tortures sont devenus monnaie courante en Libye après la chute du régime de Mouammar Kadhafi. 
       
    Des organisations de défense des droits de l'Homme et le gouvernement libyen condamnent régulièrement ces actes commis par des milices dans le cadre de règlements de compte ou en se livrant à du racket.
       
    Les autorités qui ont échoué jusqu'ici à former une armée et une police, sont impuissantes faces à des milices bien organisées et lourdement armées.

    AFP

    Tunisie – Trois Femen arrêtées après une action seins nus devant le palais de justice

    femen
    Venues manifester en soutien à une Femen tunisienne, elles risquent une peine de prison ferme.
    C’était la toute première action seins nus des Femen en Tunisie, et même dans tout le monde arabe. Dans la capitale de ce pays dirigé par un gouvernement islamiste, issu du parti Ennahda, trois militantes du mouvement féministe ont été interpellées, mercredi 29 mai. Elles venaient de mener une action seins nus, à l’image de celles qui les ont rendu célèbre dans d’autres pays du monde. Leur action se voulait un soutien à une militante tunisienne, Amina, détenue depuis le 19 mai.
    Face à une foule de journalistes réunie devant le palais de Justice de Tunis, les trois jeunes femmes, deux Françaises et une Allemande, hurlaient « Free Amina ».Cette militante Femen est emprisonnée dans l’attente de son procès jeudi à Kairouan. Elle est accusée du port illégal d’un spray lacrymogène. Les trois femmes ont été interpellées sans ménagement par les policiers, qui les ont traînées à l’intérieur du tribunal.
    fementunisie

    L’attentat à la pudeur passible de six mois ferme

    « C’est la première action que nous menons dans le monde arabe (…) j’ai préparé cette équipe internationale à Paris et elles ont été envoyées hier (mardi) à Tunis », a expliquée par téléphone Inna Shevchenko, dirigeante des Femen à Paris. L’attentat à la pudeur en Tunisie est passible de six mois de prison ferme. « On ne fait pas attention à ce genre de choses. Dans ces pays, la loi est appliquée comme ça arrange (le pouvoir). On voit bien qu’on risque en Tunisie deux ans pour un simple graffiti », a-t-elle ajouté.
    La jeune Femen tunisienne Amina a été arrêtée le 19 mai à Kairouan après avoir peint sur un muret proche d’un cimetière le mot « Femen ». Elle est en détention depuis et risque six mois de prison. Elle pourrait aussi être poursuivie pour profanation de cimetière, un délit passible de deux ans de prison.

    Dans le nord du Niger, l’ex-eldorado libyen devenu une « menace »


    "La Libye, ce n'est plus le pays qui nous nourrissait, elle est devenue une vraie menace pour notre paix !", résume Iliassou, un conducteur de moto-taxi, interrogé par l'AFP à Agadez.
    « La Libye, ce n’est plus le pays qui nous nourrissait, elle est devenue une vraie menace pour notre paix ! », résume Iliassou, un conducteur de moto-taxi, interrogé par l’AFP à Agadez.

    Eldorado à l’époque de Kadhafi, la Libye est devenue une « menace » pour les habitants du nord du Niger, traumatisés par les deux attentats suicide perpétrés, selon Niamey, par des jihadistes venus du Sud libyen.

    « La Libye, ce n’est plus le pays qui nous nourrissait, elle est devenue une vraie menace pour notre paix ! », résume Iliassou, un conducteur de moto-taxi, interrogé par l’AFP à Agadez.
    Dans la principale ville du nord du Niger aux confins du désert, une attaque contre le grand camp militaire a fait le 23 mai une vingtaine de morts, essentiellement des soldats. Presque au même moment à Arlit, à quelque 200 kilomètres au nord, un autre attentat tuait un employé nigérien sur un site d’uranium du groupe nucléaire français Areva.
    A travers les ruelles ocres et poussiéreuses d’Agadez, depuis les « fadas » – ces points de rendez-vous en plein air où l’on prend le thé en bavardant – jusqu’au marché et aux abords de la célèbre mosquée, la Libye voisine, d’où venaient les assaillants selon le président nigérien Mahamadou Issoufou, est dans tous les esprits.
    « Comment un pays si généreux et si calme a-t-il pu se muer en un monstre ? », s’interroge Alousseïni Algabas, professeur de lycée.
    Directeur de la radio locale Sahara FM, Ibrahim Manzo a son explication: « c’est l’effondrement du régime de Kadhafi qui nous a amené tous ces problèmes ».
    Comme lui, de nombreux habitants d’Agadez sont des nostalgiques du « Guide » libyen Mouammar Kadhafi, tué en octobre 2011 à l’issue d’un conflit de huit mois avec une rébellion.

    Sous Kadhafi, qui fut à la fois bailleur de fonds pour le nord du Niger et parrain des rebelles touareg des années 1990 et 2000 basés à Agadez, des milliers de ressortissants de la région partaient travailler en Libye, d’où ils envoyaient de l’argent pour leurs familles restées au pays.

    Nombre d’entre eux ont ensuite été chassés par les nouveaux maîtres de Tripoli, et continuent de l’être. Quelque 1.500 clandestins ouest-africains expulsés de Libye, dont beaucoup de Nigériens, sont arrivés le week-end dernier à Agadez. Certains errent comme des âmes en peine dans la cité, en attendant de retenter de passer la frontière libyenne.
    « Avant de devenir un sanctuaire de terroristes, la Libye était une de nos mamelles », souligne Abdou, policier à la retraite.

    Crainte d’un « scénario à la malienne »

    Mais les nouvelles autorités libyennes apparaissent largement impuissantes à tenir leur vaste territoire, même si elles ont nié cette semaine que le pays soit devenu un « foyer du terrorisme » depuis que les mouvements islamistes armés ont été chassés du nord du Mali par une intervention franco-africaine.
    « Le Sud libyen, où règne l’anarchie, est devenu un sanctuaire pour les terroristes traqués au Mali », assène Rhissa Ag Boula, ancien chef rebelle touareg et désormais conseiller du président nigérien.
    « Après avoir foutu la pagaille au Mali d’où ils ont été chassés, les terroristes se sont réfugiés dans le sud de la Libye », confirme Mohamed Adjidar, membre d’une commission officielle de lutte contre la prolifération des armes légères.
    Mohamed Anako, président du conseil régional d’Agadez et vétéran de la rébellion touareg des années 1990, s’alarme: « en Libye chaque tribu a ses armes et cela profite aux groupes terroristes ». « A tout moment nous pouvons faire face à des attaques terroristes », prévient-il.
    Le Sud libyen étant devenu une « menace réelle », le sultan Ibrahim Elhadj Oumarou, plus haut dignitaire musulman d’Agadez, « appelle l’Etat (nigérien, ndlr) à bien garder cette frontière ».
    « Il faut vite s’occuper de cette zone libyenne avant qu’il ne soit trop tard », juge Mohamed Adjidar. Faute de quoi, selon lui, « un scénario à la malienne risque de se produire dans le nord du Niger ».
    D’autant qu’ »avec quelques billets les terroristes peuvent acheter des complices locaux pour accomplir leur sale besogne », avertit Ahmed Maha, un chauffeur.
    Le président du conseil régional d’Agadez lance donc un « appel »: pour lui, l’Otan, intervenue en 2011 en Libye, et la communauté internationale doivent « aider à stabiliser la Libye ».
    En visite mardi à Niamey, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a prôné une « action commune » avec Tripoli et ses voisins contre les « groupes terroristes »