samedi 25 mai 2013

La boucle du Niger dans « la plus grande France »



LE MONDE |  Hubert Bonin (professeur d’histoire économique à Sciences Po Bordeaux et à l’UMR GRETHA – université Montesquieu-Bordeaux-IV)
L'intervention de la France au Mali pour repousser les forces islamistes n'est que l'illustration la plus récente de son intérêt politique et économique pour la région.
La boucle du Niger séduit les états-majors parisiens depuis plus d’un siècle, l’actualité la plus récente en est une illustration. Si à l’origine des intérêts économiques « impérialistes » inspirent le mouvement militaire, les enjeux géopolitiques dominent, avec « la course à l’Afrique » : dans le sillage du congrès de Berlin (1885), expéditions des géographes et des militaires dessinent la carte des empires français, britannique, belge et allemand.
Parmi les royaumes autochtones a émergé celui de Samory, avec quelques dizaines de milliers de soldats plus ou moins organisés et armés. Entre 1886 et 1889, depuis le Sénégal, le général Gallieni (1849-1916) conquiert le Fouta-Djalon et la Guinée, puis se porte vers le Niger : Bamako (1883) et le Soudan français (Mali), colonie en 1892 ; c’est un succès du parti colonial, qui fédère hommes politiques, hommes d’affaires et cercles de hauts gradés. Samory Touré et 25 000 soldats résistent entre 1892 et 1895 ; après une progression à sauts de puce en 1895-1897, des colonnes attaquent Samory Touré dans les montagnes des Dioulas ; sa sortie dans la savane permet de le capturer en septembre 1898.
Ainsi pacifiée, la boucle du Niger devient un enjeu économique pour le Comité de l’Afrique française créé en 1890 et l’Afrique occidentale française instituée en 1895. Un accord signé en 1898 entre la France et le Royaume-Uni institue une vaste zone de libre-échange dans l’espace du Niger, du Nigeria et de la Côte d’Ivoire, jusqu’en 1936.
 OFFENSIVE ÉCONOMIQUE
Les maisons de commerce rivalisent : CFAO, SCOA, des dizaines de sociétés individuelles et Le Niger français, la filiale d’un groupe anglais (UAC puis Unilever), installent leurs « factoreries » puis des succursales sur les places d’échanges. Depuis le chemin de fer Dakar-Bamako-Koulikoro à l’ouest (650 km construits par l’armée en territoire malien en 1888-1904) ou par les pistes, les besoins des administrations, des troupes, des colons, des entreprises ou des autochtones dotés d’un pouvoir d’achat suffisant sont satisfaits par ces courants d’importations minimes : le Mali n’est pas « central » dans l’économie ultramarine française !
L’offensive économique prend une autre dimension, utopique ! « La plus grande France », suivant l’idéologie des années 1920-1930, lance un programme de mise en valeur systématique. L’espace de la savane peul et touareg reçoit comme mission de développer son élevage, ce qui conduit à l’installation de stations vétérinaires et à l’arrivée de conseillers : modernisé, il exporte des cuirs et des peaux vers la métropole. Surtout, du Tchad et de la Centrafrique au Mali, on construit un empire du coton français, afin d’alléger la dépendance vis-à-vis des Etats-Unis ou de l’Egypte.
Un rêve surgit en 1920 : faire de la Haute-Volta et surtout du Haut-Niger un eldorado, de Bamako à Tombouctou, sur un million d’hectares. Des barrages (Sansanding- Markala, construit de 1934 à 1945, large de 1 813 mètres), des lacs de retenue, des canaux d’alimentation, des réseaux d’irrigation, des écluses de régulation, des digues, des fermes produisant du coton, du riz, de la canne à sucre et des produits vivriers sont prévus par un immense programme, qu’on identifie à l’ingénieur hydraulicien Emile Bélime (1883-1969), responsable de l’Office du Niger créé en 1932, qu’il dirige jusqu’en 1944. On mobilise des dizaines de milliers de Noirs dans les savanes de l’est, surtout dans le cadre du paiement en nature de l’impôt individuel ou familial, du travail forcé, ou grâce à des campagnes auprès de volontaires, surtout dans le pays mossi.
COOPÉRATION
De la Guinée à Ségou et, plus en aval, entre Mopti et Tombouctou, se multiplient les zones irriguées, le long du fleuve, avec des sociétés privées ; 6 000 colons s’installent autour de Bamako et du canal de la Sotuba. Au milieu, entre Sansanding et Mopti, le « delta central nigérien » (des marigots correspondant à d’anciens lits du Niger) devient un territoire de colonisation publique. Des dizaines de milliers de Noirs pourraient s’y implanter et devenir des colons agricoles, en reproduisant le modèle de la « France des petits paysans », ce qui conduit à l’installation de 5 000 colons en 1944, qui sont 42 000 en 1961. La réalité de « l’or blanc » cotonnier est sombre : beaucoup de Noirs retournent chez eux, car le travail est dur, le paludisme règne, les ressources vivrières manquent.
Les travaux se déploient dans les années 1930, reprennent après la guerre avec l’argent du plan Marshall et du Fonds d’investissement pour le développement économique et social (Fides). Des fermes de petits paysans et des fermes mécanisées avec des salariés se côtoient. On réduit la voilure à 180 000 puis 100 000 hectares et, en 1960, seuls 35 000 hectares sont en culture… Nombre d’entreprises privées françaises (BTP, fabricants d’équipements, de ciment, puis de camions et tracteurs) sont associées au processus. Plus à l’ouest (Kita) et au sud (de Fana à Sikasso), le monde du coton-graine brille.
A l’indépendance, on repart sur de nouvelles bases : coopération avec la France et l’Europe, mais aussi avec la Chine (pour des usines textiles) et l’URSS, économie socialisante pendant vingt ans (hors zone franc jusqu’en 1967), sociétés d’Etat pour le commerce extérieur (Somiex) et pour la mise en valeur agricole. La Compagnie française pour le développement des fibres textiles (1949) est le partenaire technique de l’Office du Niger (10 000 paysans en régie, 30 000 en fermage) au sein d’une « Françafrique » de coopération, en direct puis par la société mixte Compagnie malienne des textiles (1974), d’où le bond des exportations de coton (41 000 tonnes en 1975).
LIBÉRALISATION
Le Mali est entraîné par le mouvement de libéralisation et de privatisation prônées par la Banque mondiale dans les années 1990. Les réseaux d’irrigation se détériorent faute d’entretien de la part d’un secteur public mal géré. Hors des structures étatiques, nombre de Maliens assimilent une sorte d’esprit d’entreprise agricole et marchand ; ils s’approprient l’irrigation à modeste échelle ; le riz l’emporte sur le coton dans la boucle du Niger, et des cultures vivrières, comme le maraîchage, les oignons se développent, ce qui alimente les circuits des marchands Diaoula.
Loin des schémas planificateurs, « le progrès » se diffuse de façon large et discrète, avec 630 000 exploitations familiales et une forte filière coton (600 000 tonnes en 2006). Cette prospérité (relative) explique le rebond de la CFAO (seule survivante), qui s’est recyclée dans le négoce technique (véhicules, équipements) et la percée de sociétés de commerce privées. Si le Mali connaît des taux de croissance élevés, il n’est pas une chasse gardée des intérêts économiques français.

Le Niger sur la ligne de front djihadiste



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Par Thierry Oberlé
Publié le 24/05/2013 à 20:06


Des débris du véhicule piégé utilisé dans l'attentat contre la caserne d'Agadez, jeudi. Crédits photo : STRINGER/AFP

Les kamikazes qui ont frappé à Agadez et à Arlit seraient venus du Sud libyen, où ils ont trouvé refuge.
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Le Niger vient de payer un lourd tribut à la collaboration à la lutte contre l'islamisme armé dans le Sahel, avec la mort jeudi de 21 de ses ressortissants dans le double attentat au véhicule piégé contre une caserne d'Agadez et une usine d'Areva, le géant français du nucléaire, à Arlit dans le nord-ouest du Mali. Les militaires ont perdu une vingtaine d'hommes, soit un bilan plus lourd que celui des opérations menées par l'armée nigérienne aux côtés des soldats français au plus fort de l'offensive contre les djihadistes dans le nord du Mali.

Les groupes islamistes ont dit avoir mené leurs opérations meurtrières en raison de sa «guerre contre la charia», et menacé de lancer d'autres attaques.

L'un d'eux, celui des Signataires par le sang, qui serait selon un communiqué du groupe toujours dirigé par Mokhtar Belmokhtar, a estimé que les attentats «étaient la première réponse à une déclaration du président du Niger (Mahamadou Issoufou, NDLR), inspirée de ses maîtres à Paris, affirmant que les djihadistes ont été écrasés militairement».
Des troupes actives au Mali

Le Niger a été, avec le Tchad, le pays africain le plus actif lors des premières phases de l'opération «Serval». Ses troupes se sont rapidement déployées dans la région de Gao. Elles vont rester au Mali dans le cadre de la Misma, la force de maintien de la paix des Nations unies, qui doit peu à peu prendre le relais des forces françaises pour stabiliser le nord du Mali. Selon le ministre nigérien des Affaires étrangères, Mohammed Bazoum, l'engagement de son pays contre le terrorisme n'est pas remis en cause. «Ce qui s'est passé à Agadez et à Arlit indique clairement que nous avons besoin de plus de détermination, plus de moyens et plus d'actions», a-t-il déclaré à RFI.

C'est la première fois que le Niger est visé par des attentats commis par des kamikazes. Niamey a été confronté depuis 2008 à une série d'enlèvements d'Occidentaux. En janvier 2011, deux jeunes Français, Antoine de Léocour et Vincent Delory, ont été enlevés dans la capitale par un commando islamiste puis tués à la frontière avec le Mali lors d'une tentative de libération menée par les forces spéciales. À chaque fois, les djihadistes venaient de l'étranger en s'appuyant sur des relais locaux rétribués pour leurs informations. Les kamikazes venaient du Sud-Ouest libyen selon le gouvernement nigérien. De nombreux salafistes arabes et touaregs ont trouvé refuge dans ces zones désertiques hors du contrôle des autorités de Tripoli. Certaines tribus ont déjà passé des accords de bon voisinage avec les nouveaux venus qui ont appris à jouer discrètement à saute-mouton avec les frontières.
Un régime démocratique

Le Niger a su, jusqu'à présent et contrairement au Mali, se préserver des risques de déstabilisation. Le pouvoir central a su prendre en compte en partie les aspirations de ses minorités arabe et touareg. Le président Mahamadou Issoufou a pris le contre-pied à son prédécesseur Mamadou Tandja, un partisan de la manière forte face aux revendications des gens du Nord. Il a géré avec habilité l'embarrassante question touareg. Des Hommes bleus exercent des responsabilités de premier plan: le premier ministre, le numéro deux de l'armée sont touaregs.

Élu président en 2011 à l'occasion d'un scrutin régulier, Mahamadou Issoufou bénéficie du soutien de Washington, qui renâcle en revanche à aider le Mali en raison de l'absence à Bamako d'un pouvoir légitime issu démocratiquement des urnes. Des drones américains sans pilote et non armés sont basés sur le territoire pour mener des missions de renseignements. Autant de raisons qui attisent l'ire des djihadistes.

vendredi 24 mai 2013

Le Général Toufik ou le « Dieu de l’Algérie »: Le scandale de la Sonatrach était l'arbre qui cachait la forêt


Publié par
KhalhilGouna
post non vérifié par la rédaction
La mise à l’écart de la scène politique du plus ancien chef des services de renseignement au monde serait-elle imminente ?
Jeremy Keenan
Le Général Mohamed « Toufik » Mediène est engagé dans une lutte avec le Président Bouteflika. Photo [GALLO/GETTY]
Septembre 2010 marque le vingtième anniversaire de la prise de fonction du plus ancien « chef des services de renseignement » en poste dans le monde. L’homme en question est le Général Mohamed « Toufik » Mediène, Directeur du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) algérien.
Il a été nommé à la tête du DRS en septembre 1990, 15 mois avant que les « Généraux algériens » ou le « Groupe » comme on les appelait à l’époque, et dont Mediène, alors colonel, faisait partie, annulent les élections qui auraient permis de porter au pouvoir le premier gouvernement islamique jamais élu démocratiquement.
Être le chef des services de renseignement et de la sécurité de l’un des régimes les plus impitoyablement répressifs et corrompus au monde pendant 20 ans relève de l’exploit. Felix Dzerzhinsky, le fondateur de la Tcheka qui deviendra plus tard le KGB, a dans les faits « contrôlé » l’Union Soviétique pendant neuf ans (1917-1926); Lavrenti Beria, chef du NKVD, l’a terrorisée pendant 15 ans (1938-1953); le chef de la police d’Hitler, Heinrich Himmler, s’est suicidé au bout de 11 ans (1934-1945), quant au Général Hendrik van den Bergh, il a dirigé le Bureau of State Security (BOSS), les services de renseignement du régime de l’apartheid en Afrique du Sud, pendant 11 ans (1969-1980). Mediène les a tous surpassés.
Pourquoi alors, juste au moment où Mediène atteint ce jalon extraordinaire, entend-on des rumeurs concernant sa mise à l’écart imminente de la scène politique ?
La réponse tient en quelques mots : lorsque le chef du renseignement et de la sécurité d'un pays fait la une de l’actualité, il y a fort à parier qu'il a fait son temps. Au cours des neuf derniers mois, on a beaucoup parlé de Mediène, principalement à cause de la lutte qui l’oppose à Abdelaziz Bouteflika depuis l’élection de ce dernier pour un troisième mandat présidentiel en avril 2009.
« L’homme fort » de l’Algérie
Pour comprendre cette lutte, il faut revenir quelques années en arrière. Mediène a gravi les échelons de la hiérarchie sur un « tapis rouge »[i] : il a été formé par le KGB en 1961 et soutenu par les chefs du premier service secret algérien.

Pendant les années 90, lorsque l’Algérie était plongée dans sa « sale guerre » contre les islamistes, l’homme le plus puissant du pays était le Général Mohamed Lamari, chef d’état-major de l’armée algérienne. Mais lorsque le pays a renoué avec la paix et que les chars ont regagné les casernes, c’est Mediène qui est devenu « l’homme fort » du pays.

La transition de la « guerre » à la « paix » et l’ascension de Mediène ont coïncidé avec la période entourant l’élection de Bouteflika à la Présidence de la République en 1999.
Les faiblesses personnelles de ses semblables, telles que la propension à la corruption et les penchants sexuels, ont été des éléments fondamentaux dans la manière dont Mediène a exercé le contrôle. Il n’est donc pas surprenant que l’élément qui a décidé Mediène à accorder son soutien à Bouteflika en 1999 ait été la condamnation de ce dernier en 1983 dans le cadre d’un détournement de fonds des chancelleries algériennes, pour un montant total correspondant à 23 millions de dollars actuels, pendant qu’il était ministre des Affaires étrangères entre 1965 et 1978.
Mediène est devenu « l’homme fort » incontesté de l’Algérie après les élections présidentielles d’avril 2004 et le limogeage inattendu de Mohamed Lamari qui a eu lieu quatre mois plus tard. Le complot qui a conduit à la mise à l’écart de Lamari comprenait un accord entre Bouteflika et Mediène visant à donner une nouvelle image de l’Algérie en écartant le général le plus haï à cette époque.
Une fois Lamari parti, Bouteflika et Mediène se sont effectivement partagé le pouvoir pendant que le Général Smaïn Lamari (aucun lien de parenté avec Mohamed), l’adjoint de Mediène et chef de la Direction du contre-espionnage (DCE) faisait le « sale boulot ».

Des ambitions grandioses
Mediène est un homme extrêmement secret. Une seule photo de lui a été publiée et quasiment aucune de ses paroles n'ont été enregistrées. On suppose donc que son ambition de prendre le contrôle effectif du pays, si c’est bien de cela dont il s’agit, remonte à l’époque du départ de Lamari.

Il existe toutefois un enregistrement de Mediène qui laisse à penser qu’il avait déjà un sens très développé de sa propre importance et de son pouvoir bien avant le « départ à la retraite » de Lamari.

C’était en 1999, lorsque Fouad Boulemia a été interrogé et torturé par le DRS qui prétendait qu’il avait assassiné le leader du Front Islamique du Salut (FIS) Abdelkader Hachani.

Au cours de son procès très controversé qui a duré une journée en avril 2001, Boulemia a rapporté qu’après avoir été torturé par des agents du DRS, Mediène est entré et lui a dit : « C’est moi le patron (ana rabha). Tu vas voir ce que je vais te faire. Si tu avoues que tu as tué Hachani, tu écoperas de 15 ans de prison et tes parents pourront te rendre visite. Si tu n’avoues pas, je vais t’emmener chez ta mère et je vais l'éviscérer sous tes yeux. Je suis le Général Toufik, le Dieu de l’Algérie (Rab Edzayer). »
En dehors de son pouvoir de vie ou de mort sur de simples mortels, les autres attributs divins de Mediène semblent plus relever de l’aspect matériel que spirituel, comme en témoigne l’ampleur de ses participations et investissements dans les ressources naturelles et le secteur immobilier en Algérie.

Signal d’avertissement
Les difficultés actuelles du « Dieu de l’Algérie » ont commencé avec l’élection de Bouteflika pour un troisième mandat en avril 2009. En effet, un troisième mandat présidentiel exigeait d'amender la Constitution, mesure que le DRS a soutenue à contrecœur.

Mais les conséquences de l’élection n’ont pas été celles que Mediène avait prévues. A peine Bouteflika a-t-il été installé dans le fauteuil de son troisième mandat que son « clan », conscient du mauvais état de santé du Président, a commencé à planifier sérieusement sa succession qui devait être assurée par son frère cadet, Said Bouteflika.
Bien que considéré par beaucoup comme un incapable, Said Bouteflika était néanmoins en train d’établir une base de pouvoir politique. Il était devenu le « portier » du Président, assurait des fonctions de ministre-sans-portefeuille et rassemblait des soutiens parmi l’élite économique du pays. On parlait même d’un nouveau parti politique qui allait être créé pour lui.
La perspective d'une telle succession dynastique n’était pas exactement ce que le chef des renseignements et de la sécurité avait en tête lorsqu’il avait donné son feu vert au troisième mandat de Bouteflika.

Mediène observait l’avancée de Said sur le devant de la scène avec dégoût. Bien que le DRS se sente tout à fait capable de gérer le « problème de succession », Mediène était conscient du risque que Bouteflika essaye de se débarrasser de lui au cours de son troisième mandat comme il l’avait fait avec Lamari au début de son deuxième mandat. 
Le signal d’avertissement est parvenu à Mediène lorsque Said Bouteflika s’est adjoint pour sa campagne les services de l’ancien chef de la sécurité, le Général Mohamed Betchine.

La corruption comme moyen de contrôle








Bouteflika a été élu Président de la République algérienne pour un troisième mandat en 2009 [GALLO/GETTY]
Betchine avait été le chef des services de renseignement du pays et patron de Mediène dans les années 80, avant la création de la DRS en 1990, lorsqu’il a en apparence pris sa retraite.

A la suite de leur coup d’État de janvier 1992, les Généraux ont gouverné pendant les deux années suivantes par l’intermédiaire du Haut Comité d’État (HCE). Au moment de la dissolution du HCE en janvier 1994, les Généraux ont désigné un de leurs hommes au poste de Président, Liamine Zeroual.
Déterminé à ne pas être le pantin des Généraux, Zeroual a nommé, en tant que conseillers, les deux Généraux Saidi Fodil et Mohamed Betchine.

En 1996, Zeroual avait décidé que Mediène était devenu trop puissant et avait programmé de le remplacer par Fodil. La réaction de Mediène ne s’est pas fait attendre : Fodil mourut dans un « accident de la route ».

Un an plus tard, Zeroual a de nouveau tenté sa chance, en décidant cette fois de nommer Betchine ministre de la Défense afin de se débarrasser de Mediène. Les représailles de Mediène furent de nouveau rapides et catégoriques. Il a organisé des massacres de civils à grande échelle, à Raïs, Bentalha, Beni-Messous et ailleurs, amenant l’horreur et la psychose jusqu’aux portes d’Alger. Au même moment, il a mis la machinerie du DRS en œuvre pour détruire les affaires et la réputation de Betchine, poussant ainsi un homme brisé à la démission. Zeroual a suivi le mouvement.
La réaction de Mediène à la perspective de voir Betchine ramené au pouvoir par Said Bouteflika a été dévastatrice. Sa stratégie a consisté à détruire toutes les personnes liées à Said Bouteflika en utilisant la bonne vielle combinaison « corruption – chantage ». En effet, l’une des raisons qui avait poussé Mediène à soutenir Bouteflika en 1999 et qui a fait que la corruption est devenue si répandue au cours des dix dernières années est que le DRS l’a encouragée et l’utilise comme moyen de contrôle.

Chasse aux sorcières
Mediène a commencé par dévoiler la corruption touchant le projet d’autoroute est-ouest, d’un montant de 12 milliards de dollars, à laquelle furent mêlés le ministère des travaux publics et son ministre Amar Ghoul, un ami de Said Bouteflika. L’avertissement n’a pas été entendu. L’attaque de Mediène, qui rappelle son opération de « destruction » de Betchine en 1998, est donc passée à la vitesse supérieure et s’est dirigée à la fois contre la Sonatrach, le géant du gaz et du pétrole algérien appartenant à l’État et source de 98 % des rentrées de devises de l’Algérie, et contre Chakib Khelil, ministre de l’Énergie et des Mines, ami proche du Président et « symbole » de l’ère Bouteflika.
Le « scandale de la Sonatrach », qui a éclaté en janvier 2010 avec l’arrestation du PDG de la société, de quatre de ses cinq vice-présidents ainsi que d’autres cadres supérieurs a très rapidement conduit l’économie et le gouvernement dans un état de quasi paralysie. Bouteflika n’est presque plus apparu en public tandis que la chasse aux sorcières menée par le DRS, sous couvert de l’enquête sur la corruption au sein de la Sonatrach, a fait perdre le sommeil à de nombreux membres des élites économiques et politiques du pays.
A un moment donné, il a semblé que Bouteflika parviendrait à retourner la situation contre Mediène en désignant une « Commission de sécurité indépendante » destinée à enquêter sur certains dossiers non résolus datant d’époques antérieures.

La commission a notamment cherché à déterminer le rôle joué par le DRS dans les assassinats de Mohamed Boudiaf, le premier Président du HCE, et de Saidi Fodil.

Deux témoins de haut rang, l’un étant membre d’une unité spéciale du DRS impliquée dans les assassinats de Boudiaf et Fodil et l’autre, officier militaire de haut rang qui a confirmé l’existence de cette unité secrète du DRS, ont confirmé dans leurs déclarations que cette unité, sous le commandement des Généraux Mediène et Smaïn Lamari, avait organisé « l’accident de voiture » qui a coûté la vie à Fodil.

Nous ne saurons probablement jamais quels sortilèges ont été jetés sur Bouteflika après la publication de ces témoignages mais il suffit de dire que l’on n’a plus jamais entendu parler de cette commission.
Le remaniement ministériel opéré par Bouteflika en mai 2010 portait en filigrane la trace du scénario vainqueur de Mediène. Chakib Khelil et le ministre de l’Intérieur Nouredine « Yazid » Zerhouni, les deux principaux appuis de Bouteflika au sein du gouvernement, de même que d’autres ministres de moindre importance, ont été limogés. La proposition de donner la succession à Said Bouteflika est devenue de l’histoire ancienne.

Victoire à la Pyrrhus
Le fait que Mediène ait réussi à réduire le troisième mandat de Bouteflika à une présidence factice aurait pu lui procurer une certaine satisfaction personnelle, mais cette victoire est une victoire à la Pyrrhus pour au moins deux raisons.

Premièrement, le scandale de la Sonatrach et l’exposition médiatique qui en a découlé ont coûté très cher à l’économie et à la réputation internationale de l’Algérie. Deuxièmement, un certain nombre d’autres révélations inattendues au cours des deux derniers mois ont été la cause de problèmes particulièrement malvenus pour Mediène.
Ces révélations proviennent essentiellement d’entretiens récents accordés à Quds Press par l’ancien agent du DRS, Karim Moulay. Non seulement Moulay a rappelé aux algériens et au monde entier l’implication des services de sécurité du pays dans les massacres de 1990, mais, pire encore pour Mediène, il a témoigné publiquement que Mediène en personne avait non seulement ordonné le massacre de Beni Messous du 5 septembre 1997, dans lequel quelque 200 personnes vivant dans des baraques de chantier ont été abattues, mais qu’il s'agissait en fait d'une opération « immobilière » visant à récupérer du terrain au profit de sa propre famille.
Moulay a également déclaré que le DRS, sous les ordres de Mediène, a planifié et exécuté l’attaque « terroriste » d’août 1994 contre l’hôtel Asni à Marrakech au Maroc, dans lequel deux touristes espagnols ont trouvé la mort et un troisième a été blessé. Reste à savoir si l’Espagne a prévu de rouvrir le dossier et comment le Maroc réagira.
Les relations entre l’Algérie et le Maroc risquent de se dégrader encore davantage avec les activités d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Le Maroc connaît l’implication du DRS dans l’établissement d’AQMI au Sahara et au Sahel. Maintenant que l’on sait qu’Omar Ahmed Ould Sidi Ould Hama, le ravisseur des trois travailleurs humanitaires espagnols enlevés en Mauritanie en novembre dernier, est un membre du Front Polisario, qui est géré de près par le DRS, les protestations du Maroc affirmant que le Front Polisario est instrumentalisé par l’Algérie, ou du moins par le DRS, à des fins « terroristes » sont soudainement prises au sérieux.
En outre, le nombre croissant d'articles indiquant qu’AQMI au Sahel a été créé de toutes pièces par le DRS suscite un certain malaise à Washington. Là encore, le blâme revient à Mediène.
Sur le plan intérieur, on estime que le DRS est mis sous pression, peut-être par des éléments au sein de l’armée et de ses propres rangs, par le fait que le « terrorisme » dans le nord du pays est susceptible d'empirer, et non de régresser comme le prétend le gouvernement, et que les troubles civils à travers le pays atteignent des niveaux alarmants.
Des rumeurs indiquent que des tierces parties intermédiaires auraient parlé avec Mediène et Bouteflika et conclu un accord selon lequel Mediène « prendrait sa retraite » suivi de près par Bouteflika pour raisons de santé, et le pays serait gouverné jusqu’aux élections de 2014 par un ou des Vice-président(s) nommé(s) quelque temps avant le départ de Bouteflika.
L’Algérie vit au rythme des rumeurs et celle-ci ressemble étrangement à celle du printemps 2001 selon laquelle les troubles Berbères mettraient fin à la carrière de Mediène.

Mais en 2001, Mediène a été sauvé, à deux reprises, par les attentats du 11 septembre. La première fois parce qu’en ce jour fatidique, il se trouvait dans la partie du Pentagone qui n’a pas été touchée. La seconde fois parce qu'il est immédiatement devenu un allié incontournable de Washington dans sa « guerre globale contre le terrorisme ». 

Il est peu probable que Washington essaie de lui venir en aide aujourd'hui. Après tout, c’est en grande partie grâce aux erreurs du DRS que nous avons été en mesure de dire que le front du Sahara-Sahel dans la « guerre globale contre le terrorisme » est une création américano-algérienne.

Jeremy Keenan est professeur et chercheur associé à la “School of Oriental and African Studies” (École des études orientales et africaines) de l'Université de Londres et auteur du livre "The Dark Sahara: Americas War on Terror in Africa" (Sombre Sahara: la guerre de l’Amérique contre le terrorisme en Afrique). 
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale d’Al Jazeera.

Les opinions doivent évoluer au diapason des temps modernes. Il est temps que l'on cesse de penser comme le ministre Mahamadou Karidjo qui fait usage des termes comme « peaux rouges », "un terme utilisé dans cette région pour qualifier les communautés touarègue et arabe" selon RFI


Les opinions doivent évoluer au diapason des temps modernes. Il est temps que l'on cesse de penser comme le ministre Mahamadou Karidjo qui fait usage des termes comme « peaux rouges », "un terme utilisé dans cette région pour qualifier les communautés touarègue et arabe" selon RFI. Même aux États-Unis, où les amérindiens, premiers habitants de l'Amérique du Nord étaient jadis victimes de cette appellation, ce qualificatif a disparu. Il n' y a aucune raison qu'il réapparaisse au Niger, l'une des premières nations de cultures diversifiées, où la paix dans le cœur de chacun a toujours régné. En tant que citoyen Lambda, je conseillerais à nos hommes politiques, de peser les mots, et de faire des apparitions responsables et novatrices des relations humaines et de la paix; et interdire ce genre d'appellation même au plus fin vagabond de la rue. Au Niger, il n'y a pas des rouges, ni des noirs, ni des jaunes. Il y a un peuple uni, solidaire, où le fond culturel de chacune des ethnies qui le composent est un cordon en acier historique qui la lie définitivement aux autres.

Iyado tinariwen foreveeeerrr!!

@Touaregconnections/Tirs à l'arme lourde entendue à Dirkou frontière nigero-libyenne...


Les Touareg veulent des Etats Fédéraux /Madjid Ait Mohamed :Le problème touareg renvoie à la complexité géographique de l’espace saharien, aux enjeux humains et économiques du nomadisme. Il pousse à s’interroger sur une nouvelle perception du principe de souveraineté partagé sur des déserts. Comme il est hors de question de marginaliser ou d’exterminer les Touaregs, comme le furent tragiquement les Indiens d’Amérique, la question fondamentale est celle de définir leur intégration et leur rôle dans cet immense espace saharien partagé entre ces 10 Etats. Cette problématique dépasse largement le cadre défini par les Accords de Tamanrasset en 1991 et d’Alger en 2006, qui n’ont en fait jamais été appliqués. Le morcellement de l’espace touareg voulu par le colonisateur et perpétué par les Etats indépendants doit être abandonné au profit d’une intégration civilisationnelle, géographique, linguistique de cet espace selon un double système d’Etats fédéraux et de zones franches. Des personnalités africaines ont déjà prôné une «déconstruction» de cet héritage colonial des «cadres territoriaux existants, par la remise en question des frontières convenues et la création simultanée d’espaces mouvants».


MALI : LES TOUAREGS SEULS CONTRE TOUS


MALI : LES TOUAREGS SEULS CONTRE TOUS

salvatore mali
L’ENVERS DES CARTES : La chronique géopolitique de Salvatore Lombardo
Regard sombre au creux de son chèche, veste militaire sur longue chemise, rangers de toile, l’immense poète touareg Rhissa Rhossey semble perpétuellement prêt au combat. Même s’il utilise plus souvent le stylo plume que le fusil d’assaut. La tentation est grande pourtant. Plus grande que jamais lorsqu’il évoque le Mali où l’intervention militaire française, comme en Afghanistan, est bien loin d’avoir les résultats escomptés. Avec le soutien avéré de Paris à un quarteron de putschistes et, plus grave encore, l’abandon-négation des Touaregs et de leur MNLA au bon vouloir suspect de Bamako et des militaires de la Cédéao, la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest, appelés désormais à succéder à l’armée française.
Dans son légendaire recueil Sable et Sang *, Rhissa Rhossey décrivait déjà, longtemps avant la guerre de libération de l’Azawad initiée par le MNLA, la situation inacceptable des peuples Touaregs dans les immensités postcoloniales du Niger et du Mali.
« Non, frère, je ne suis pas
Je ne suis plus
Le seigneur du désert
Mais l’esclave
Des horizons nus…
Ténéré
Tes enfants ne sont pas
Des marionnettes
Qu’on exhibe pour théâtre
A quatre sous
Ce sont des caravaniers
Qui tissent la fraternité
Ce sont de grands artisans
De l’Unité… »
Reprenant les suppliques fières des chefs Touaregs du Mouvement National de Libération de l’Azawad, le désormais célèbre MNLA, le poète rebelle demande à la France d’ouvrir, sinon son cœur, du moins ses yeux. Pour lui les choses de l’Azawad, immense territoire du Nord Mali autour de la cité de Kidal, vues depuis Paris semblent ubuesques. Les petits marquis suffisants qui conseillent les politiques et les militaires ne connaissant strictement rien à l’histoire des populations touarègues en butte aux vexations et aux exactions du pouvoir central de Bamako depuis l’indépendance. Relents nauséeux aux guerres africaines éternelles qui virent si souvent aux prises les seigneurs du déserts et les royaumes noirs.
« Au Mali comme au Niger, les populations touarègues sont les oubliées des plans de développement. Et leur identité culturelle et sociale est niée. Comment être surpris ensuite de les voir prendre les armes ? C’était déjà le cas il y a deux décennies avec  Mano Dayak. Je demande à la France, ex puissance coloniale, de remplir son devoir de protection et de reconnaissance. Les combattants du MNLA ont aidé l’armée française à combattre les islamistes d’Aqmi et du Mujao. Personne n’en parle. »
Je l’écrivais dans la présentation du livre de Rhissa Rhossey, la parole d’un rebelle est sacrée pour les peuples du désert et du vent. Les responsables politiques français, à commencer par le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, doivent l’entendre. Et amener le pouvoir central à négocier avec des chefs Touaregs qui ne réclament rien d’autre qu’autonomie culturelle et justice économique. Sinon ce sera la guerre, à nouveau. Car les Touaregs n’accepteront plus le néant économique et social proposé en guise de prétexte démocratique par Bamako. D’autant que dès le départ du dernier légionnaire français, les miliciens islamistes vont revenir en force. Et ce n’est pas l’hétéroclite et pittoresque force africaine qui pourra les arrêter. Rien ne pourra se faire sans le MNLA. En bien ou en mal. En plein ou en délié comme le dirait Rhissa Rhossey.
Salvatore Lombardo
Jour et Nuit, Sable et Sang. Poèmes sahariens. Rhissa Rhossey. Avec des calligraphies de Lassaâd Metoui. Editions Transbordeurs.
Photo : L’immense poète touareg Rhissa Rhossey de passage en France. Il demande à la France un soutien à la cause de l’Azawad malien. (Photo S.L.)

Des Touaregs à Martigny pour les Journées des cinq Continents

21.05.2013, 13:04 - Martigny Actualiser
Actualisé le 21.05.13, 13:22


Les Touaregs apporteront leur témoignage et offriront au public la possibilité de découvrir l'Imzad, instrument méconnu et menacé de disparition.
Crédit: LDD
Un Forum pour la paix réunira plus de cent jeunes en lever de rideau des 20es Journées des cinq Continents au mois de juin prochain. Des Touaregs effectueront à cette occasion le déplacement du désert algérien du Hoggar au Manoir de Martigny.
Les Journées des cinq Continents célèbrent leur 20e anniversaire. Toute une série de manifestations marqueront l’événement au mois de juin prochain au cœur de Martigny. Un Forum en faveur d’une culture de paix avec la participation d’un groupe de Touaregs du 24 au 28 juin précédera le feu d’artifice des 28 et 29 juin, le traditionnel festival organisé sur la place du Manoir et ses abords immédiats.
«Le Forum pour la paix a déjà été organisé à cinq reprises depuis 2003, mais c’est la première fois qu’il est destiné à la jeunesse, aux 15-25 ans en priorité», souligne Mads Olesen, le programmateur et coordinateur des Journées des 5 Continents. «Depuis vingt ans, notre manifestation offre une occasion unique de rencontres, de découverte, de fraternité, d’échanges et de respect des différences. Le Forum cherche à promouvoir cette reconnaissance mutuelle en privilégiant le dialogue et la complémentarité entre les cultures. Véritable laboratoire de la démocratie, il entend favoriser la diversité et œuvrer à la construction de la gestion de la société de demain», résume le responsable.
Du 24 au 28 juin, huit yourtes destinées à recevoir autant d’ateliers de travail seront installées en cercle aux alentours du Manoir de la ville. A partir de 19 h 30, le public aura accès au site. Pour ce «Campus Forum», Mads Olesen s’est assuré la participation d’un groupe d’une vingtaine de Touaregs de la région du Hoggar, en Algérie. «Ils apporteront leur témoignage sur la culture qui est la leur et auront le privilège de se produire sur scène en soirée, l’occasion pour le public de découvrir l’Imzad, instrument méconnu et menacé de disparition», note notre interlocuteur. Chaque groupe de jeunes devra en outre  laisser une trace de son passage dans les yourtes. «Une petite exposition sera ainsi montée, visible les 28 et 29 juin. Le village des yourtes sera en effet intégré dans le festival des cinq Continents», conclut le responsable.
Par C. M.

Mali : des Sénégalais dans les rangs des jihadistes



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Mali : des Sénégalais dans les rangs des jihadistes
Selon le rapport sur la paix et la sécurité dans l’espace de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), le Sénégal est sous la menace des mouvements islamistes radicaux. Cela serait du à la situation qui prévaut actuellement dans le nord-Mali et qui n’épargne pas ses voisins directs dont le Sénégal.
Dans ce rapport, 3ème du genre, et résultat d’une collaboration entre l’Institut d’études de Sécurité (Iss) et ses collaborateurs dont Open society initiative for west Africa (Osiwa), note Le Populaire, l’accent est mis sur le radicalisme religieux et la menace terroriste au Sénégal. Dans le rapport, on peut lire : « Des ressortissants sénégalais, pour certains, des candidats malheureux à l’émigration, ont été signalés dans les rangs des jihadistes au Mali, pays de transit vers l’Europe pour de nombreux migrants clandestins ». Ce qui contraint, et légitimement, les rédacteurs du rapport à se demander « si le Sénégal, pays voisin du Mali, fortement islamisé et traversé par de nombreux courants, notamment salafistes et wahhabites, de surcroît contributeurs de troupes à la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), est directement menacé ou s’il peut également devenir un théâtre d’opérations ou une zone de repli », lit-on dans Le Populaire.
Le Sénégal est traversé par les courants religieux les plus radicaux
Dès lors, se pose la question de savoir si le Sénégal peut être dans une stabilité dans ce contexte d’instabilité. Surtout que le rapport s’est en outre interrogé sur l’existence au Sénégal de mouvances religieuses radicales qui pourraient entreprendre des actions violentes à la faveur du contexte régional et de circonstances imprévisibles. De l’avis du Docteur Bakary Samb, comme tout autre pays du Sahel, le Sénégal est traversé par les courants religieux les plus radicaux comme les plus tolérants. « Le Sénégal ne peut pas être un ilot de stabilité dans un océan d’instabilité. On ne peut plus se permettre de fermer les yeux et dormir sur le mythe du Sénégalais naturellement non violent », lâche l’enseignant-chercheur au Centre d’études des religions à l’université Gaston Berger de Saint-Louis.
« Les idéologies violentes de l’islam sont présentes au Sénégal »
Le Docteur Samb est convaincu que ce qui arrive aux autres pays ne peut pas nous arriver. Mais il reconnaît que « depuis un certain moment, il y a une mutation profonde du champ islamique sénégalais. Une mutation qui n’a pas été étudiée depuis très longtemps », avant de lancer l’alerte. « On se rend compte que toutes les idéologies violentes qu’on retrouve dans l’islam et dans le monde musulman sont aujourd’hui présentes au Sénégal. C’est l’exemple du salafisme et du wahhabisme qui ont conduit au saccage du patrimoine de Tombouctou dans le nord du Mali. Dès lors que cette idéologie qui a conduit à la situation actuelle du Mali est présente au Sénégal, l’opérationnalité ne peut qu’être une question de circonstance », conclut le Docteur Bakary Samb. Suffisant pour se demander si le renforcement actuel de la sécurité au Sénégal, notamment dans la capitale sénégalaise ne serait pas lié à cette question de la ramification du terrorisme. A moins que l’État du Sénégal ne prépare activement la venue du Président américain Barack Obama, qui nécessite plus de sécurité que la normale. Coïncidence ou pas, wait and see !
Sourceafrik.com

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Agadez et Arlit : le Mujao frappe le coeur du dispositif de sécurité nigérien | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

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L’approvisionnement français en uranium affaibli par l’attaque d’Arlit


L’approvisionnement français en uranium affaibli par l’attaque d’Arlit

LE MONDE | Anne Eveno, Nathalie Guibert et Gilles Paris
Le site Areva d'Arlit, sur une photo de 2005.
L’attaque perpétrée jeudi 23 mai par un commando djihadiste contre l’une des mines d’uranium d’Areva au Niger pose une nouvelle fois la question de la sécurisation de ce site stratégique et hautement symbolique pour la France.
L’attentat-suicide à l’intérieur du complexe a été particulièrement violent. Le véhicule contenait une telle quantité d’explosifs (de l’ordre de 400 kg) qu’il n’en reste plus rien. Il est entré dans la zone industrielle en suivant un bus véhiculant des employés. Il a peut-être raté sa cible en explosant dans la zone électrique de l’usine. Les plafonds des bâtiments ont volé en éclats. Quatorze employés ont été blessés, un autre est mort de ses blessures.
Le groupe nucléaire français indiquait en milieu de journée que l’unité de production d’uranium avait été touchée par l’explosion et qu’elle était à l’arrêt pour une période encore indéterminée.
Revendiquée par le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), l’attaque a mis en évidence une faille dans le dispositif de sécurité de ce site sensible. Sécurité assurée pour l’essentiel par les forces nigériennes et par la société de sécurité privée française Epée. C’est à Arlit, déjà, qu’avaient été kidnappées, en septembre 2010, sept personnes travaillant dans l’extraction d’uranium. Quatre d’entre elles, des Français, sont toujours retenues comme otages dans le Sahel.
La France a assuré le président nigérien Mahamadou Issoufou de son soutien. Les blessés ont été évacués avec l’aide de moyens militaires français ; les moyens de renseignement de l’opération Serval au Mali sont à disposition. L’information n’avait pas été confirmée officiellement mais des hommes des forces spéciales avaient été déployés fin 2012 pour sécuriser les zones vie des principaux sites d’Areva au Niger.
35 MILLIONS D’EUROS VERSÉS AU NIGER PAR AREVA
Le Niger est l’un des trois pays qui accueillent des sites de production d’uranium d’Areva dans le monde (avec le Canada et le Kazakhstan). Au Niger, où Areva est selon ses dires le premier employeur privé (environ 80 expatriés sont présents sur trois sites et dans la capitale, Niamey), le géant français du nucléaire exploite avec ses partenaires nigériens, mais aussi japonais et espagnol, deux mines près d’Arlit dans le nord du pays, via deux sociétés : la Cominak et la Somaïr. A elles seules, ces sociétés fournissent 3 600 tonnes d’uranium à Areva, soit un peu plus du tiers de sa production mondiale totale.
Implantée au Niger depuis plus de quarante ans, Areva mise beaucoup sur ce pays et notamment sur un autre site, celui d’Imouraren. Cette mine à ciel ouvert – la plus grande d’Afrique – dont Areva est actionnaire à 56 % – est censée produire à terme plus de 5 000 tonnes d’uranium par an. Son exploitation ne devrait démarrer qu’en 2015, au lieu de 2012 initialement.
Le gouvernement nigérien a déploré à plusieurs reprises ce retard, dénonçant également une situation où le pays, quatrième producteur mondial d’uranium, n’y trouve pas son compte. Dans un entretien à l’Express daté du 23 mai, le président nigérien, Mahamadou Issoufou, a insisté sur ce point, estimant que « ce secteur de l’uranium doit nous fournir davantage de revenus ».

L'entrée du site d'Arlit, en 2010.
Il y a deux mois, à la suite de la prise d’otages sur le site gazier algérien d’In Amenas, le groupe français avait indiqué avoir accepté de verser 35 millions d’euros au Niger, pour l’aider à sécuriser ses sites d’uranium.
Par cette déclaration, Areva a voulu répondre à l’accusation formulée par l’association L’Observatoire du nucléaire, selon laquelle ce don était destiné à compenser le retard dans l’exploitation de la mine géante d’Imouraren, repoussée à 2015. Le 11 mars, lors d’un déplacement au Niger, le patron de l’activité minière d’Areva, Olivier Wantz, indiquait que l’ensemble des activités de la société au Niger représentent plus 5 300 emplois créés – dont 2 700 emplois directs – et près de 180 millions d’euros d’achats. « Concernant les recettes générées par l’activité minière, 70% vont à l’Etat du Niger, 27% à Areva et 3% aux autres partenaires », avait-il précisé.

Dans son rapport annuel : Amnesty International s’inquiète des « vastes pouvoirs du DRS »

jeudi, 23 mai 2013 09:27


Hadjer Guenanfa
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Amnesty International (AI) s’inquiète des vastes pouvoirs du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) en matière d’arrestation et de détention.
« Le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) disposait toujours (en 2012) de vastes pouvoirs en matière d’arrestation et de détention », indique l’ONG de défense des droits de l’Homme dans son rapport annuel sur la situation des droits humains durant l’année 2012, rendu public ce jeudi 23 mai.
« Ses agents pouvaient notamment maintenir au secret des personnes soupçonnées d’actes de terrorisme, ce qui favorisait le recours à la torture et aux mauvais traitements », ajoute la même source. Des groupes terroristes ont perpétré des attentats et les autorités ont annoncé l’élimination de membres de ces mêmes groupes par les forces de sécurité « sans donner beaucoup de détails », rappelle l’organisation. Ce qui fait « craindre que certains de ces homicides n’aient été des exécutions extrajudiciaires ».
Les responsables d’atteintes aux droits de l’Homme commises pendant les années du terrorisme continuaient, en 2012, de bénéficier de l’impunité, selon Amnesty International. « Les autorités algériennes n’ont pris aucune mesure pour enquêter sur les milliers de disparitions forcées et autres atteintes graves aux droits humains qui ont eu lieu au cours du conflit interne des années 1990 », souligne l’ONG. Cette dernière rappelle que la Charte pour la paix et la réconciliation nationale « accordait l’impunité aux forces de sécurité et rendait passibles de poursuites les personnes qui critiquent le comportement de ces forces ».
Entraves aux libertés d’expression, d’association, et harcèlement des défenseurs des droits humains
Sur la liberté d’expression, d’association et de réunion, le constat d’Amnesty International est toujours aussi alarmant. Les lois sur l’information et les associations votées dans le cadre des dernières réformes n’ont pas eu un impact positif. Bien au contraire. « La loi sur l’information, adoptée en décembre 2011, restreignait les activités des journalistes dans des domaines tels que la sûreté de l’Etat, la souveraineté nationale et les intérêts économiques du pays », dénonce l’ONG. Avant d’ajouter : « Egalement votée en décembre 2011, une nouvelle loi sur les associations renforçait les contrôles sur les ONG. » Outre l’interdiction des manifestations malgré la levée de l’état d’urgence, les autorités continuaient « de harceler les défenseurs des droits humains, notamment en entamant des poursuites judiciaires contre eux », selon AI qui cite, entre autres, le cas de Yacine Zaïd.
Pas de grandes évolutions en matière des droits de la femme en Algérie, qui continuait à subir, en 2012, « les discriminations dans la législation et dans la pratique ». Cependant, les femmes ont pu remporter près d’un tiers des sièges aux élections législatives, note l’organisation, « à la suite d’une loi de 2011 visant à améliorer la représentation des femmes au Parlement ».

jeudi, 23 mai 2013 09:27

Alakhbar | Niger: l’armée française a aidé à la neutralisation des derniers jihadistes à Agadez

Alakhbar | Niger: l’armée française a aidé à la neutralisation des derniers jihadistes à Agadez

Jam Session à Paris with Sanou_Terakaft,Anana-Kel assouf,Hamad,Ibanak


Parodie sur les groupes islamistes saheliens/

La prise d'otages par les hommes du Mujao dans la caserne d'Agadez s'est terminée par la mort des 2 élèves sous officiers et de 3 djihadistes qui les ont pris en otages





La prise d'otages par les hommes du Mujao dans la caserne d'Agadez s'est terminée par la mort des 2 élèves sous officiers et de 3 djihadistes qui les ont pris en otages.Une des voitures qui a servis aux djihadistes a été dédouanée à Niamey elle appartient à un résident d'Agadez,l'enquête sur le terrain avance et des craintes des nouveaux attentats hantent désormais l'ensemble des nigériens et expatriés.
SINTEC(Sahara Intelligence Service)
ghoumar@gmail.com