jeudi 23 mai 2013

Les attentats au Niger ont été supervisés par Moctar Bel Moctar (Les signataires par le Sang)


Date: 23.05.2013  Heure: 23:46 GMT

Ajouté le : 23.05.2013 23:10

Les attentats au Niger ont été supervisés par Moctar Bel Moctar (Les signataires par le Sang)

ALAKHBAR (Nouakchott)-Le doublement attentant qui a frappé ce jeudi le principal camp militaire d'Agadez et un site d'Areva à Arlit au Niger a été préparé en parfaite coordination entre le Mujao et le mouvement les Signaitres par le sang, sous la supervion directe de Moctar Bel Moctar, alias Khaled Abou Abass, a confié à Alakhbar le porte-parole des signataires par le sang.

Selon notre sources, l’opération était baptisée:  « Abdel Hamid Abou Zeid », ex-commandant de la Katiba (bataillon) Tarek Ben Ziyad qui dépend d’AQMI. Elle a ét&´ "excutée par un groupe de mujahidines originaires du Soudan, du Sahara Occidental et du Mali".

L’atentant qui a frapé le site d'Areva à Arlit a ciblé "les éléments de l’élite de l’armée française qui sécurisaient le site. Beaucoup de ces éléments ont trouvé la mort".

L'autre atentant contre le camp militaire d'Agadez était "une réponse aux propos du président nigérien, Mamadou Issoufi, qui a déclaré sur le perron de l'Élysée en France qu'ils ont défait le terrorisme".

Touareg /Ibanakal jam'in with River To Your Soul of DJ Dimi.

La Libye face à des défis sécuritaires ’’redoutables’’ (Département d’Etat US)


  •  APS
  • jeudi 23 mai 2013 15:22
    Une haute responsable du département d’Etat américain a affirmé mercredi que la Libye faisait face à des défis sécuritaires ’’redoutables’’, considérant que le renforcement des institutions sécuritaires de ce pays maghrébin constitue une des ’’priorités’’ des Etats-Unis dans la région.
    ’’Le gouvernement libyen démocratiquement élu fait face à des défis de sécurité redoutables pour achever la transition démocratique du pays’’, a déclaré la secrétaire d’Etat adjointe américaine chargée du Moyen-Orient, Beth Jones.

    Intervenant devant la Chambre des représentants pour présenter le budget d’aides financières prévu pour des pays de l’Afrique du nord et du Moyen-Orient sur l’exercice 2014, Mme Jones a fait valoir qu’à la différence d’autres pays de la région qui ont besoin d’aides financières américaines, la Libye est, par contre, riche en pétrole, ce qui lui permet de financer ses besoins de développement.

    Néanmoins, a-t-elle poursuivi, le soutien que les Etats-Unis pourraient présenter à la Libye est essentiellement leur ’’expertise précieuse’’ pour aider le nouveau gouvernement libyen à renforcer sa gouvernance et ses institutions nationales de sécurité.

    Pour l’adjointe de John Kerry, ’’c’est une priorité politique pour les Etats-Unis qu’un Etat libyen fort, démocratique et stable soit un partenaire précieux dans une région stratégiquement importante’’.

    Dans ce contexte, Mme Jones a estimé que compte tenu des ’’contraintes’’ des capacités du gouvernement libyen et de la ’’faiblesse’’ de ses institutions, la Libye ’’n’est pas en mesure de faire avancer ses réformes seule’’.

    En conséquence, a-t-elle poursuivi devant la sous-commission du Moyen-Orient de la Chambre des représentants, ’’l’objectif est de fournir à la Libye une aide dans des domaines dont la plupart renforce la propre sécurité nationale des Etats-Unis’’.

    Elle a alors précisé que l’assistance américaine en Libye se concentrait sur le renforcement de ses capacités de lutte contre le terrorisme, sur la sécurité et les institutions du secteur de la justice, la sécurité frontalière et sa capacité à sécuriser les stocks d’armes classiques.

    APS

    La Chine prête à envoyer 500 soldats au Mali



      [-] Texte [+]

    Pékin a proposé d’envoyer plus de 500 soldats au Mali soit sa plus importante contribution de l’histoire à une mission d’opération de maintien de la paix de l’ONU, ont annoncé mercredi 22 mai des diplomates au siège de l’organisation internationale à New York.ARMEE MILITAIRE CHINOISE MISMA MALI ONU CASQUE BLEUS

    Cette  décision peut être interprétée comme une tentative d’apaiser les tensions avec les Occidentaux au sujet du conflit en Syrie et comme un moyen de renforcer ses relations avec l’Afrique qui lui vend d’importantes quantités de pétrole, estiment diplomates et experts.
    La France, qui est intervenue au Mali contre les rebelles islamistes en janvier dernier, espère pouvoir passer la main aux troupes de maintien de la paix de l’ONU en juillet prochain. 6 500 soldats africains, venus des pays d’Afrique de l’Ouest et du Tchad, se trouvent déjà dans le pays et devraient être intégrés dans les quelque 12 600 Casques bleus de la Minusma (Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) créé fin avril.

    Le nombre total et la nature des troupes chinoises qui intégreront les forces de l’ONU n’ont pas encore été décidés, ont déclaré les diplomates. Au moins 155 membres du contingent projeté seront probablement des ingénieurs, a cependant affirmé un responsable de l’ONU, ajoutant que des pourparlers dans ce sens étaient en cours.
    La Chine a rejeté les missions de l’ONU comme des ingérences injustifiées lorsqu’elle a rejoint l’organisation en 1971. Pékin a fourni ses premiers Casques bleus en 1992 et a depuis renforcé sa présence de par le monde bien qu’elle n’ait pas participé à des opérations militaires.
    Pékin compte actuellement 2 000 hommes engagés dans des missions de l’ONU. Bien que la plupart d’entre-eux soient des ingénieurs, des membres du corps médical et des logisticiens, la Chine possède plus de soldats dans les troupes de l’ONU que les autres membres du Conseil de sécurité, les Etats-Unis, la Russie, la Grande-Bretagne et la France.
    Le Monde.fr avec AFP | 23.05.2013 à 05h58 • Mis à jour le 23.05.2013 à 05h58
    SourceLe Monde
    La Chine prête à envoyer 500 soldats au Mali

    Joint par RFI, le ministre nigérien de la Défense, Mahamadou Karidjo, a assuré ce jeudi soir que « tout est rentré dans l’ordre » à Agadez.


    RFI


    20:47 (TU) : Les autorités nigériennes ont décrété l’instauration d’un couvre-feu sur la ville d’Agadez, ce jeudi soir. Le couvre-feu doit être levé ce vendredi, tôt dans la matinée.
    20:20 (TU) : Joint par RFI, le ministre nigérien de la Défense, Mahamadou Karidjo, a assuré ce jeudi soir que « tout est rentré dans l’ordre » à Agadez. Mahamadou Karidjo a également affirmé que l’assaillant qui s’était retranché et avait pris en otages des élèves officiers avait été « neutralisé ». Le ministre nigérien de la Défense, qui est arrivé à Agadez dans l’après-midi accompagné d’officiers supérieurs de l'armée, de gendarmes et de plusieurs éléments de la brigade d'intervention rapide de la police nigérienne, a rencontré les autorités locales et s’est rendu au chevet des blessés

    M. Bazoum, ministre nigérien des Affaires étrangères: «Plus de détermination»


    NIGER / ENTRETIEN - 
    Article publié le : jeudi 23 mai 2013 à 19:42 - Dernière modification le : jeudi 23 mai 2013 à 19:54


    Bazoum Mohamed, ministre des Affaires Etrangères du Niger.
    Bazoum Mohamed, ministre des Affaires Etrangères du Niger.
    DR

    Par Olivier Rogez
    Après le double-attentat dont le Niger a été la cible à Arlit et Agadez jeudi 23 mai, et alors qu'une prise d’otages serait toujours en cours à Agadez, Mohammed Bazoum, le ministre nigérien des Affaires étrangères, a accordé un entretien à RFI. Il juge que ces attaques ne remettent pas en cause la détermination de son pays dans la lutte contre le terrorisme, et estime que tous les pays de la sous-région sont menacés.

    RFI : Ce double-attentat survenu jeudi 23 mai va-t-il affecter la détermination du Niger à combattre le terrorisme dans le Sahel ?
    Mohammed Bazoum : Non, bien au contraire. Même lorsque nous n’en étions pas les victimes directes, comme c’est le cas aujourd’hui, nous étions déterminés à combattre le terrorisme. Nous savons que si la situation n'était pas être traitée adéquatement, elle risquait de se dégrader et de donner lieu à des situations comme celle à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui. Pour nous, comme pour tous nos partenaires de la communauté internationale en général, ce qu'il s’est passé à Agadez et à Arlit indique clairement que nous avons besoin de plus de détermination, plus de moyens et plus d’actions.
    Votre engagement au Mali n’est donc pas remis en cause ?
    Non, bien au contraire.
    Le Niger paie le prix fort de son soutien à l’intervention internationale au Mali. Pensiez-vous que le Mujao serait capable de frapper directement le territoire nigérien ?
    Est-ce que l’on peut considérer que ces groupes existent de manière séparée et que la frontière entre les uns et les autres est étanche ? Nous sommes en présence, à mon avis, d’une « internationale » bien coordonnée, qui s’approvisionne aux mêmes sources de financements, qui dispose des mêmes expertises et qui dispose de la même logistique. Que ce soit le Mujao ou un autre groupe, il n’y a aucune espèce de différence de notre point de vue.
    Après l’attaque de Ménaka, le 10 avril, le président nigérien Mohammed Issoufou déclarait lors de son passage à Paris que les jihadistes étaient vaincus. Cette évaluation était-elle surestimée ?
    Ils sont vaincus au Mali. Ils pourraient difficilement faire ce qu’ils viennent de faire ici au Mali pour le moment. C’est le sens du propos du président Issoufou l’autre jour. « L’occupation du Nord-Mali est terminé, disait-il. Les jihadistes ont échoué au Nord-Mali. » Cela ne veut pas dire que le Mali, ou le Niger, ou tout autre pays de la sous-région, peut être considéré comme étant à l’abri de ce qu’il se passe au Niger aujourd’hui.
    Est-ce que vous considérez qu’après le Mali, c’est désormais le Niger qui est le plus directement menacé par ces groupes terroristes ?
    Je ne pense pas que le Niger soit le pays le plus directement menacé, mais il fait partie de l’ensemble des pays de cette zone qui restent tous également menacés.
    Les terroristes, notamment à Arlit, semblent avoir été très bien renseignés. Ils savaient où frapper. Ont-ils, selon-vous, bénéficié de complicités sur place ?
    Je crois que lorsque l’on se propose de mener des actions de ce genre, il y a des précautions que l’on prend. J’imagine qu’ils ont dû prendre les précautions les meilleures pour que leurs objectifs soient atteints. Qu’il y ait des complicités à l’intérieur ou qu’il n’y en ait pas, leur action a été efficace, et leur objectif atteint.
    Le Mujao a revendiqué les attentats. Etes-vous certain de l’identité des agresseurs ?
    Non.
    Reste que le Mujao a revendiqué ces attentats. On entend dire que des éléments nigériens sont présents dans ses rangs. Avez-vous des informations à ce sujet ?
    Nous n’en avons pas de très précises. Nous savons que le Mujao a mobilisé beaucoup de jeunes Peuls du nord de la région de Tillabéry (à une centaine de kilomètres de la frontière avec le Mali, sur la route entre Niamey et Gao, NDLR) à un moment donné. Il n’est pas impossible non plus qu’à Gao, le Mujao ait pu mobiliser un certain nombre de jeunes Nigériens de différentes communautés. De ce point de vue, c’est vrai, le Mujao avait quelque chose de spécifique. Mais nous n’avons pas plus d’info que cela aujourd’hui.
    Pensez-vous qu’ils puissent être arrivés par la Libye ?
    Je n’en sais rien. Tout est possible.
    Vous déclariez récemment que certains terroristes qui étaient au Mali s’étaient réfugiés en Libye. Est-ce que la Libye est une piste à suivre ?
    Oui, certainement. Ce sont des renseignements que nous avons, que tous les services de renseignement possèdent : certains des terroristes ont trouvé refuge à gauche, à droite, et notamment dans des zones où il n’y a pas de contrôle d’appareil sécuritaire étatique.
    TAGS: ENERGIES - FRANCE - MALI - MUJAO - NIGER - NUCLÉAIRE - TERRORISME
    FICHE PAYS :

    Niger: l’attaque contre la mine d’uranium d’Arlit, un coup dur pour Areva


    NIGER / TERRORISME - 
    Article publié le : jeudi 23 mai 2013 à 20:08 - Dernière modification le : jeudi 23 mai 2013 à 20:08


    La mine d’uranium d’Arlit exploitée par Areva.
    La mine d’uranium d’Arlit exploitée par Areva.
    Wikimedia

    Par RFI
    Au Niger, c'est la consternation après l'attentat commis à Agadez et contre le site minier d'Arlit. L’attentat contre la mine d'uranium, exploitée depuis quarante ans par la compagnie française Areva (anciennement CEA-Industrie) et pour laquelle elle constitue un gisement stratégique, aura aussi un impact sur l'économie du Niger. La mine d'Arlit y joue en effet un rôle important.

    Le site d’Arlit demeure une source d'approvisionnement stratégique pour Areva. Le groupe nucléaire français a beau diversifier de plus en plus son approvisionnement en uranium, puisque le Kazakhstan a doublé le Niger dans son portefeuille, le Niger n'en reste pas moins une pièce maîtresse de l'approvisionnement d'Areva.
    20% du combustible des centrales françaises
    Avec 3 600 tonnes d'uranium extraites par an, le Niger fournit 37% de l'uranium du groupe français et 20% du combustible des centrales nucléaires françaises.
    L'attentat suicide a touché la mine d'Arlit, exploitée par la Somaïr, l'une des filiales d'Areva au Niger. C'est la mine la plus importante à ce jour, puisqu'elle produit la quasi-totalité de l'uranium nigérien -en attendant un hypothétique développement du gisement géant d'Imouraren, plus au Sud.
    Toutes les opérations sur le site ont été stoppées. Autant dire que l'attentat touche au cœur l'activité minière d'Areva, et qu'il ébranle un des piliers de l'économie nigérienne, puisqu'Areva est le premier employeur du pays. « Pour nous, il y a les employés de la mine et tous ceux qui travaillent autour. Ce sont des milliers de clients de la banque, parmi les plus importants, les plus solides », témoigne un banquier de Niamey.
    Arlit est une mine qui appartient à 64% à l'entreprise française et à 36% à l'Etat du Niger. Areva est le premier employeur privé du Niger. Pour autant, Niamey estime ne pas bénéficier assez des retombées économiques de cette mine.
    Des retombées jugées limitées sur le budget de l'Etat nigérien
    Le président Issoufou, comme le ministre des Mines, l'ont dit à de multiples reprises : le Niger a beau être le deuxième producteur d'uranium au monde, cela n'a contribué qu'à hauteur de 5% au budget de l'Etat pour l'année 2012, soit environ 100 millions de dollars de retombées fiscales par an. Un partenariat déséquilibré, juge la partie nigérienne, qui estime qu'en quarante ans et 120 000 tonnes d'uranium exportées, le Niger a vu un milliard d'euros lui échapper.
    TAGS: FRANCE - NIGER - NUCLÉAIRE - TERRORISME

    Attentats au Niger: la présence de forces spéciales françaises n’a pas empêché l’attaque d'Arlit


    NIGER / TERRORISME - 
    Article publié le : jeudi 23 mai 2013 à 20:12 - Dernière modification le : jeudi 23 mai 2013 à 20:12


    Arlit, la mine d'uranium exploitée par la société française Areva, au Niger.
    Underground uranium mine in Arlit, Niger
    (Photo : AFP)
    Arlit, la mine d'uranium exploitée par la société française Areva, au Niger.

    Par RFI
    Le Mujao a mené une attaque contre l'un des plus grands groupes français, Areva, tout juste un mois après l'attentat contre l'ambassade de France à Tripoli. Malgré des mesures de sécurité très importantes, malgré les 35 millions d'euros débloqués en mars par le géant du nucléaire, les terroristes ont trompé la vigilance des gardes.

    « C'est une attaque bien préparée. » La déclaration de Marou Amadou, porte-parole du gouvernement nigérien, est très claire : « C'est le même type d'opérations qu'en Algérie àIn Amenas », ajoute Marou Amadou.
    Un Français, consultant privé en sécurité, va plus loin : « Le commando connaissait le site, analyse-t-il. La voiture a explosé à côté du broyeur de l'usine, c'est un endroit stratégique et ce n'est pas un hasard. » Pour ce spécialiste, il semble évident que les combattants du Mujao avaient des complicités internes.
    Le site d'Areva était pourtant placé sous haute surveillance. La sécurité, renforcée une première fois après les enlèvements en 2010, avait encore été accentuée début janvier, au moment du déclenchement de l'intervention Serval au Mali. Areva a, en plus, débloqué 35 millions d'eurosen mars dernier pour améliorer son dispositif.
    Une « grosse faille » dans la sécurité
    Mohamed Bazoum, le ministre nigérien des Affaires étrangères, a confirmé à RFI que des éléments des forces spéciales françaises étaient dans la zone depuis le début de l’année 2013, pour protéger les sites d'Areva avec les militaires nigériens.
    Au ministère français de la Défense, à Paris, un colonel refuse de confirmer cette information. Il admet seulement qu'il y a eu « visiblement une grosse faille dans le processus de sécurité ».
    Selon nos informations, les forces spéciales françaises ne se trouvaient pas sur les sites d'Areva, mais dans un lieu d'où elles pouvaient intervenir en cas urgence. Une stratégie que les terroristes ont su déjouer.
    TAGS: DÉFENSE - FRANCE - NIGER - TERRORISME

    Chassés du Mali, les djihadistes visent Areva au Niger


    EXPLICATEUR
    23/05/2013 à 16h48


    Pierre Haski | Cofondateur Rue89
    Pascal Riché | Cofondateur Rue89



    Le Niger est à son tour plongé dans la guerre que mènent les groupes djihadistes du Sahel, et que l’intervention française au Mali voisin n’a fait que déplacer.

    Jeudi à l’aube, 23 personnes – 18 militaires, quatre kamikazes et un civil – ont été tuées dans une attaque à la voiture piégée contre une caserne militaire à Agadez, dans le nord du Niger. Un cinquième assaillant retient en otages de jeunes élèves officiers nigériens dans un local.

    Une autre attaque kamikaze a été menée contre un site du groupe français Areva à Arlit, dans la même région, faisant un mort et 14 blessés. Explicateur.
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    Qui sont les agresseurs ?



    Dans un entretien à Rue89 diffusé ce week-end, Samuel Laurent, auteur du livre « Sahelistan » (Le Seuil), expliquait comment l’opération militaire déclenchée par Nicolas Sarkozy contre la Libye de Kadhafi, en 2011, avait déstabilisé toute la région. Et il ajoutait, en évoquant la guerre du Mali lancée par François Hollande :


    « En nettoyant le nord du Mali, on a renforcé les positions de ces mêmes islamistes dans le sud de la Libye et même en Tunisie, en Mauritanie, au Niger, jusqu’à poser un risque pour le Maroc. »

    Il y avait certes des actions de groupes djihadistes dans cette région avant 2011, y compris des attaques et des prises d’otages visant le groupe Areva au Niger.

    Mais depuis la chute de Kadhafi, l’ensemble de la région sahélienne a vu des centaines d’hommes et des quantités illimitées d’armes en mouvement.

    Le Nord-Mali a été la première cible des djihadistes dès la fin de 2011 et le début de 2012, avec la prise des principales localités maliennes du nord, Tombouctou, Gao, Kidal, tombées entre les mains d’une coalition hétéroclite d’indépendantistes Touaregs et de groupes islamistes liés peu ou prou à Al Qaeda. Leurs membres viennent de plusieurs pays, et appartiennent au Mujao (voir question suivante) ou à Aqmi.

    Après des mois de statu quo, la tentative des groupes djihadistes de pousser vers le sud, en direction de Bamako, en janvier 2013, a amené la France à intervenir directement dans le conflit, alors qu’elle espérait jusque-là susciter une réaction purement africaine.



    Soldat français au Nord-Mali, le 23 mars 2013 (ARNAUD ROINE/ECPAD/SIPA/SIPA)

    Le déclenchement de l’opération Servane, ainsi que l’arrivée de contingents africains, en particulier du Tchad qui a joué un rôle-clé, ont non seulement permis de stopper cette colonne, mais de reconquérir l’essentiel du Nord-Mali.

    Mais s’ils ont subi de fortes pertes face aux armées française, tchadienne et malienne mieux équipées, les djihadistes se sont largement repliés sur le sud-ouest de la Libye, vaste zone désertique échappant au contrôle de Tripoli, et devenue la base arrière des actions armées et des trafics d’armes et de drogue qui l’accompagnent.



    Carte du Sahel (cliquez pour agrandir)(Peter Fitzgerald/Wikimedia Commons/CC)

    C’est de Libye que sont partis les membres du commando de Mokhtar Belmokhtar, lié à Al Qaeda, qui a attaqué en janvier la raffinerie de pétrole algérienne d’In Amenas.

    C’est encore de Libye que seraient venus les membres du commando qui a mené jeudi les opérations au Niger, pays au cœur du cyclone, frontalier de la Libye, du Mali, mais aussi du Nigéria où se déroulent actuellement de violents affrontements entre l’armée et les islamistes du groupe Boko Haram.

    L’onde de choc de la guerre de Libye de 2011 n’a pas fini de se faire sentir.
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    Qu’est-ce que le Mujao ?



    Le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest) se présente comme une scission d’Al Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi).

    Créé en 2011, il se propose de porter le djihad en Afrique de l’Ouest. Il s’est fait connaître en décembre de cette année-là, en revendiquant l’enlèvement de trois humanitaires européens, deux Espagnols et une Italienne dans le sud-ouest de l’Algérie. Quelques mois plus tard, il a revendiqué deux attentats à la voiture piégée, l’un contre une brigade de gendarmerie à Tamanrasset, à l’extrême sud de l’Algérie (en mars, un mort, 23 blessés ), l’autre contre le commandement régional de gendarmerie à Ouargla, en Algérie également.

    Personne ne sait trop qui dirige le Mujao. Il est initialement composé d’Arabes maliens ou mauritaniens, mais cherche à recruter dans les communautés noires. On le dit très lié au trafic de drogue de la région.

    En janvier 2012, un Mauritanien, Hamma Ould Mohamed Kheirou, est apparu sur une vidéo postée sur le Net, se présentant comme le porte-parole de ce mouvement. L’objectif du Mujao, a-t-il expliqué, est de porter le djihad dans toute l’Afrique de l’Ouest et d’y imposer la charia.

    Il a également inscrit l’action du Mujao dans la lignée des mouvements anticolonialistes de la fin du XIXe siècle.

    Un autre homme, Adnan Abou Walid Sahraoui, s’est ensuite présenté comme le porte-parole du groupe. On évoque également, parmi les leaders du mouvement, l’Algérien Ahmed Al-Talmasi et un trafiquant de drogue malien notoire, le sultan Ould Badi.

    Avant l’intervention de la France au Mali, le Mujao contrôlait une grande partie du nord du pays, et notamment Gao, où il a imposé la charia de façon très stricte.

    En avril 2012, le Mujao a enlevé le consul algérien et six autres employés du consulat. Il a revendiqué l’exécution du vice-consul algérien, Tahar Touati, en septembre 2012.
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    Pourquoi Areva ?





    Exploitation d’uranium d’Areva à Arlit, le 23 mai 2013 (AP Photo/AREVA/HO)

    L’attaque contre Areva, un groupe contrôlé par l’Etat Français, n’est pas une surprise pour la France. Depuis septembre 2010, quatre salariés français du groupe Vinci, travaillant pour le compte d’Areva, sont retenus en otage dans la région du Sahel par les hommes d’Aqmi.

    Depuis son intervention au Mali, le commandement des forces spéciales de l’armée se préparait à de nouvelles attaques. En janvier, il a décidé de renforcer la protection des sites du groupe.

    Derrière la guerre au Mali, il y a des intérêts à protéger, et l’extraction de l’uranium destiné aux centrales nucléaires françaises en fait partie.

    L’uranium est même au cœur de la relation franco-nigérienne : cela fait quarante ans que Areva l’exploite, en vertu d’accords signés au début des années 60. Plus de 100 000 tonnes d’uranium ont été extraites à Arlit, dans la région d’Agadez. L’ouverture d’une autre mine est prévue à Imouraren.

    Areva emploie environ 2 700 salariés au Niger, dont 98% sont des Nigériens. Une trentaine d’expatriés travaillent sur les sites d’Imouraren et Arlit.

    Areva, sur son site, parle de partenariat « gagnant-gagnant ». Mais pour les opposants au nucléaire, la France ne fait que piller les ressources d’un pays africain, dans une pure démarche néocoloniale. Les Touaregs, qui peuplent le Nord-Niger où sont situées les mines, se plaignent eux aussi de ne pas bénéficier des retombées de cette exploitation.

    Le président du Niger, Mahamadou Issou est lui-même un ancien cadre d’Areva.
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    Que va faire la France ?





    Le président nigérien Mahamadou Issoufou avec François Hollande à l’Elysée, le 10 mai 2013 (Jacques Brinon/AP/SIPA)

    La France est revenue à reculons dans cet engrenage militaire. Dès son élection, en mai 2012, François Hollande a été rattrapé par le dossier malien, et avait consacré beaucoup d’énergie à lui trouver une « solution africaine ».

    Celle-ci s’est révélée impossible et le président français s’est résolu à envoyer l’armée contre les djihadistes en janvier dernier. Il a tout de suite voulu donner un objectif limité à cette intervention, annonçant très rapidement un début de retrait des troupes françaises, dès que la reconquête du nord a été atteinte.

    Ce début de repli a commencé, mais risque d’être compliqué par la situation régionale. Paris avait déjà précisé qu’un millier d’hommes resteraient au Mali pour une durée indéterminée, même après le déploiement de la force de l’ONU que la France tente d’aider à mettre sur pied (la Chine a proposé jeudi d’envoyer 500 hommes).

    Dans le même temps, la France a renforcé sa présence militaire au Niger, en particulier pour protéger les installations d’Areva, dans le nord désertique du pays, vitales pour l’approvisionnement en uranium de la France et plus vulnérables.

    Jeudi, François Hollande et Laurent Fabius ont promis l’aide de la France au Niger après les attaques du Mujao. En marge de son séjour en Allemagne, le président français a déclaré :


    « Il ne s’agit pas d’intervenir au Niger comme nous l’avons fait au Mali, mais nous aurons la même volonté de coopérer pour lutter contre le terrorisme. »

    Toutefois, selon certaines informations, des soldats français débarquaient à Agadez, dans le Nord-Niger, l’une des cibles des assaillants, quelques heures seulement après l’attaque, alors que la prise d’otages se poursuivait.

    Cette brusque escalade nigérienne rend illusoire toute perspective proche de retrait des troupes françaises engagées dans la zone sahélienne. En intervenant au Mali, la France savait qu’elle s’engageait dans un conflit plus vaste, plus long, plus incertain et dangereux qu’elle ne voulait l’admettre publiquement.
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    Double attentat à la voiture piégée à Agadez et Arlit : deuil national de 72 heures


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    Jeudi, 23 Mai 2013 14:20
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    karidjo-mahamadou
    Dix huit militaires nigériens et un civil ont été tués jeudi dans l'attentat contre un camp militaire à Agadez, dans le nord du Niger, où quatre kamikazes sont morts, et des élèves officiers sont retenus en otages par l'un des assaillants, a annoncé le gouvernement nigérien.
    "A Agadez, nous avons 19 morts, 18 militaires et un civil", a déclaré devant la presse à Niamey le ministre de l'Intérieur Abdou Labo.
    "Quatre kamikazes sont morts dans l'explosion", a-t-il poursuivi, faisant aussi état de "13 blessés, dont six graves" dans les rangs de l'armée.
    "Un cinquième kamikaze s'est enfermé dans un local avec des otages élèves officiers" en formation à Agadez, a-t-il ajouté.
    "Les dispositions sont prises pour arrêter le kamikaze et libérer les élèves officiers", a assuré le ministre.
    Un autre attentat à la voiture piégée a visé presque au même moment un site d'uranium du groupe français Areva à Arlit (plus de 200 km au nord d'Agadez).
    "A Arlit, nous déplorons malheureusement cinquante blessés", a indiqué Abdou Labo.
    L'un d'eux est "un civil", "les 49 autres blessés sont tous des agents des forces de défense et de sécurité", a-t-il détaillé.
    Areva a de son côté fait état de 13 blessés parmi ses travailleurs nigériens.
    "La situation est sous contrôle et les recherches des autres assaillants sont en cours", a déclaré le ministre de la Défense Mahamadou Karidjo devant la presse à Niamey.
    "Un deuil national de 72 heures sera observé sur le territoire national à compter de ce jour", a-t-il précisé.
    ActuNiger.com

    Attentats au Niger: les intérêts français en Afrique de l’Ouest sont «des cibles prioritaires»


    NIGER / ENTRETIEN - 
    Article publié le : jeudi 23 mai 2013 à 17:09 - Dernière modification le : jeudi 23 mai 2013 à 17:09


    Des combattants du Mujao, près de l'aéroport de Gao, dans le nord du Mali, en août 2012.
    Des combattants du Mujao, près de l'aéroport de Gao, dans le nord du Mali, en août 2012.
    AFP PHOTO / ROMARIC OLLO HIEN

    Par RFI
    Le Niger a été la cible d’un double attentat revendiqué par le Mujao, ce jeudi 23 mai. A Agadez, une voiture piégée a explosé devant l’entrée du principal camp militaire. Un autre véhicule piégé a sauté devant une mine d’uranium de la Somaïr, filiale du groupe français Areva. Pour Alain Rodier, directeur de recherche au Centre français de recherche sur le renseignement, chargé du terrorisme et de la criminalité organisée, si c’est le Niger qui a été touché, la France a également été directement visée.

    RFI : Les Nigériens ont été les premiers à défendre l’idée d’une intervention au Mali. Aujourd'hui, le Niger ne paie-t-ilpas cet engagement militaire sur le terrain ?
    Alain Rodier : Certainement. Maintenant, al-Qaïda au Maghreb islamique, et même -allons plus loin- al-Qaïda central, en veut beaucoup à la France pour l’action au Mali. Nous sommes une cible prioritaire. Les éléments d’Aqmi et des mouvements affiliés qui se sont répandus dans la zone après l’intervention passent à la contre-attaque.
    Le Niger se savait menacé. Il disait craindre des menaces, notamment du Sud libyen. C’est de là qu’ont pu arriver les combattants du Mujao selon vous ?
    Il ne fait aucun doute que des camps d’Aqmi et d’autres salafistes sont installés dans le Sud libyen, qui est totalement incontrôlé par le pouvoir central. Cela dit, il y a également des unités d’Aqmi réparties un peu partout et qui s’étendent depuis la Mauritanie, le Sénégal, le nord du Mali, le Niger, et peut-être le nord du Tchad. Ce ne sont pas des milliers de combattants, bien sûr. Mais ce sont des petits groupes d’activistes qui peuvent être extrêmement dangereux.
    Les autorités avaient pourtant renforcé la surveillance des frontières. Comment se fait-il qu’elles n’aient rien vu venir ? D'autant que la sécurité du site d’Arlit avait été renforcée, puisque c’est là que cinq des sept otages français du Sahel avaient été capturés en septembre 2010...

    C’est comme lors d’un attentat terroriste bien préparé, et c’est cela qui m’inquiète. Là, il y a vraiment une volonté programmée de nuire. Il semble qu'un véhicule, qui se serait infiltré parmi des travailleurs se rendant sur le site, a explosé au milieu des gens qui allaient prendre leur tâche. On sent quelque chose de préparé, d’autant que l’attaque du camp militaire était quasi simultanée. Cela signifie qu’il y a un commandement central qui a organisé cette affaire.
    Le groupe français Areva est-il directement visé et, à travers lui, la France ?

    Tout à fait. En particulier, tous les intérêts français sont visés. On l’a bien vu, avec l’ambassade de France en Libye, qui a été attaquée. Avec la menace contre la représentation diplomatique en Egypte, également. Maintenant, tous les intérêts français dans cette région sont des cibles prioritaires, au même niveau que les Américains. Mais il semble que nous sommes un petit peu plus visibles, un petit peu plus présents. Cela représente donc un risque exceptionnel.
    La question de la sécurité se pose et, à travers elle, celle de la coopération. Les Américains ont proposé de stationner deux drones à Agadez, qui sont actuellement basés à Niamey. Les Nigériens n’ont pas voulu. La lutte contre le terrorisme ne passe-t-elle pas obligatoirement par des missions conjointes ?
    Obligatoirement, parce qu’effectivement, le terrorisme ne connaît aucune frontière. Il faut donc une coopération entre tous les Etats. Malheureusement, dans la région de l’Ouest africain, il y a des réticences héritées du passé. Je ne citerai que les réticences qui peuvent exister entre l’Algérie et le Maroc, par exemple. Mais il faut arriver à une politique commune contre le terrorisme, parce que la menace, elle, est globale.
    TAGS: MUJAO - NIGER
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